B-Croiseur-école d’application Jeanne d’Arc

Une Ecole flottante
La formation des futurs officiers ne peut être que théorique, elle doit comprendre une formation pratique à la mer. Au sein de la marine nationale avant la construction des magnifiques bâtiments de l’Ecole Navale à Brest, les futurs officiers étaient formés sur le «Borda», un ancien navire à voile transformé en ponton école avant un stage à la mer sur le croiseur école Duguay Trouin, l’un des navires qui abritait l’Ecole d’application créée par le décret du 12 octobre 1964.
En 1912, on décide de confier la tâche de navire-école au croiseur cuirassé Jeanne d’Arc. Le choix de ce dernier n’est pas innocent : la «Pucelle d’Orléans» symbolise le patriotisme français de ce début de siècle et l’étendard de la revanche pour récupérer les provinces perdues.
Ce croiseur cuirassé dont les plans avaient été dessinés par un certain Emile Bertin est mis sur cale à l’Arsenal de Toulon le 24 octobre 1896 lancé le 8 juin 1899 et admis au service actif le 19 mai 1903.
Il est d’abord affecté à l’Escadre du Nord puis à l’Escadre de la Méditerranée à partir de juillet 1906 puis de nouveau à l’Escadre du Nord.
Placé en réserve en 1909, il est désigné en mars 1912 pour servir d’école d’application des aspirants jusqu’au 27 juillet 1914, inaugurant ainsi la tradition de placer le navire école de la Royale sous le saint patronnage de la «Bergère de Domremy».
Il participe à la première guerre mondiale en Méditerranée orientale avant de reprendre son rôle de croiseur école de décembre 1919 à 1928. Rayée le 15 février 1933 et condamnée le 21 mars, elle est vendue à la démolition aux chantiers de la Seyne sur Mer le 9 juillet 1934.
Dès le début des années vingt, la marine s’interroge sur le successeur à donné à la Jeanne d’Arc usé par un service intensif notamment durant le premier conflit mondial. On envisage plusieurs hypothèses, la première consistant en la conversion d’un navire de guerre ancien, la second consistant en l’achat et en la conversion d’un paquebot.
Ces deux hypothèses sont rapidement écartées : la première est séduisante sur le papier mais elle coûte cher surtout que la marine nationale ne dispose d’aucun navire qu’elle pourra sacrifier pour une mission secondaire par rapport aux missions de combat alors que la seconde est couteuse à l’achat comme à l’aménagement.
Il faut donc construire un navire neuf. La tranche 1926 financée le 4 août 1926 prévoit ainsi la construction d’un croiseur lourd (le futur Colbert), de trois contre-torpilleurs de classe Guépard, des quatre derniers torpilleurs d’escadre de classe L’Adroit, du sous marin croiseur Surcouf, de cinq sous marins de 1ère classe, d’un sous marin mouilleur de mines, du ravitailleur de sous marins Jules Verne, deux pétroliers de type Mékong et d’un «croiseur à déplacement réduit» spécifiquement conçu pour l’écolage mais qui est avant tout un véritable navire de guerre.
La mise en service de ce navire est prévue pour 1931 mais la «Jeanne à six tuyaux» alias «l’étui à cigarettes» est dans un état matériel tel qu’il ne peut attendre et doit donc être remplacé. La solution intérimaire choisie est la conversion d’un croiseur cuirassé, l’Edgar Quinet.

Ce dernier effectue une première croisière en 1928 mais lors de la seconde croisière, il s’échoue sur une roche inconnue de la côte algérienne au large du Cap Blanc le 4 janvier 1930 et ne peut être sauvé, il se casse en deux et coulera quatre jours plus tard.
Comme le Jeanne d’Arc n’est pas encore prêt à accueillir ses élèves, la croisière d’application 1930-1931 aura lieu à bord des croiseurs lourds Duquesne Tourville et Suffren qui se partageront la promotion 1928.
Carrière opérationnelle

Le croiseur école Jeanne d’Arc en 1936
-La Jeanne d’Arc est mise sur cale par la Société des Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët dans ses chantiers de Saint-Nazaire le 7 août 1928. Lancé le 14 février 1930, le croiseur est armé pour essais le 15 décembre 1930.
Il subit un premier armement définitif le 1er avril 1931, reprenant ses essais à partir du 25 juin après la fin des travaux. La clôture d’armement est prononcée le 14 septembre 1931.
Le 6 octobre 1931, le croiseur-école d’application Jeanne d’Arc est admis au service actif avec Brest pour port d’attache
Durant toute la première décennie de sa carrière opérationnelle, le croiseur-école va effectuer une croisière annuelle d’octobre à juillet, passant les semaines le séparant d’une nouvelle croisière en entretien.
La première croisière voit le croiseur-école être absent de son port d’attache Brest du 10 octobre 1931 au 4 juillet 1932 avant de subir un premier carénage de juillet à septembre 1932 avant une deuxième croisière d’application du 5 octobre 1932 au 5 juillet 1933, effectuant un véritable tour du monde.
La troisième croisière école d’application voit le croiseur s’absenter de Brest du 5 octobre 1933 au 6 juillet 1934 alors que la quatrième à lieu du 5 octobre 1934 au 4 juillet 1935. La cinquième croisière école d’application à elle lieu du 5 octobre 1935 au 4 juillet 1936.
Durant ces croisières, la Jeanne d’Arc outre la formation des élèves officiers embarqués va manoeuvrer avec des navires français présents su zone mais également servir d’outil de diplomatie navale.
La sixième campagne à lieu du 5 octobre 1936 au 4 juillet 1937 alors que la septième à lieu du 4 octobre 1937 au 2 juillet 1938 et que la huitième voit «La Jeanne» s’absenter de son port d’attache du 5 octobre 1938 au 16 avril 1939.
Les préparatifs de la neuvième croisière école d’application sont interrompus le 23 août 1939 avec l’imminence de la guerre.
Comme il était prévu, le croiseur-école devenu pour l’occasion croiseur léger, est affecté aux Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) pour des missions de patrouille et d’interception des raiders allemands en action dans l’Atlantique. Il va également assurer des missions de transport d’avions et d’or entre la métropole, les Antilles et le Canada.
Bien que la guerre de Pologne s’achève dès le 15 décembre 1939, la Jeanne d’Arc va rester déployer aux Antilles jusqu’au mois de juin 1940 quand les besoins en encadrement d’une marine en expansion pousse l’Amirauté à reprendre les croisières d’application.
Les arsenaux métropolitains étant saturés, l’Amirauté décide de faire subir des travaux dans un chantier étranger, Fort de France pouvant assurer l’entretien régulier, les petits carénages mais point des travaux de plus grande ampleur.
Le choix se porte sur un chantier américain en l’occurence le Charleston Naval Shipyard en Caroline du Sud. Le croiseur léger quitte les Antilles le 21 juin 1940 et arrive aux Etats Unis le 26 juin 1940. A noter qu’il à débarqué avant son départ de la Martinique, ses hydravions CAMS 37 et ses munitions.
Il est échoué au bassin dès le 28 juin pour une remise en état complète à laquelle participe des ouvriers américains mais également une équipe de l’Arsenal de Brest notamment pour familiariser les ouvriers «yankees» aux côtes métriques.
Le croiseur subit une remise en état complète : changement des hélices et des gouvernails, réalésage des lignes d’arbre, refonte des locaux vie et des locaux d’instruction, grattage et peinture de la coque…… . Il faut noter que les travaux d’armement seront réalisés à Brest.
Remis à flot le 14 août 1940, il subit des essais à la mer du 15 au 24 août avant une période de travaux complémentaires à flot jusqu’au 4 septembre 1940.
Le lendemain, 5 septembre 1940, le croiseur école quitte Charleston arborant le pavillon tricolore mais également le Stars & Stripes, cadeau des ouvriers de l’Arsenal. Il traverse l’Atlantique et rentre à Brest le 11 septembre 1940.
Il subit ensuite une période de travaux notamment en ce qui concerne l’armement : si les canons de 75mm sont maintenus tout comme les quatre tourelles de 155mm, la DCA légère est modifiée avec le débarquement des deux canons de 37mm modèle 1925 et son remplacement par deux affûts doubles en attendant la disponibilité de pièces plus modernes.
Après une nouvelle période d’essais à la mer du 21 au 24 septembre 1940, le croiseur-école prépare sa neuvième croisière école d’application. Embarquant 160 élèves (dont deux roumains et deux yougoslaves), le croiseur école quitte Brest le 4 octobre 1940.
Considéré comme un navire-école, il va être le seul navire de la Royale à faire régulièrement escale en Italie au moins jusqu’en 1946 quand les tensions diplomatiques deviennent telles que l’Italie interdit ses ports à des navires militaires français alors que les navires marchands sont soumis à de multiples restrictions qui ressemblent souvent des mesquineries pathétiques.
Il fait escale à Bordeaux du 7 au 9 octobre, à Vigo du 11 au 14 octobre, à Lisbonne du 16 au 20 octobre, à Casablanca du 22 au 25 octobre, à Gibraltar du 26 au 29 octobre, à Palma de Majorque du 1er au 4 novembre, à Bastia du 6 au 9 novembre, à La Spezia du 10 au 14 novembre, à Civitavecchia du 16 au 19 novembre, à Naples du 20 au 23 novembre, à Tunis du 25 au 27 novembre et à Alexandrie du 29 novembre au 2 décembre.
Après avoir franchit le canal de Suez, le 4 décembre 1940, le croiseur-école file directement vers Djibouti où il arrive le 8 décembre. Il va manoeuvrer avec l’aviso colonial Savorgnan de Brazza du 9 au 13 décembre avant de reprendre sa croisière école.
Il fait escale à Aden du 14 au 18 décembre, à Mascate du 20 au 22 décembre avant de passer Noël à Bombay où la Jeanne d’Arc fait escale du 23 au 27 décembre.
Il reprend la mer le 28 décembre, direction Cochin où il fait escale du 30 décembre 1940 au 2 janvier 1941. Il fait ensuite escale à Diego Suarez pour ravitaillement et quelques réparations du 7 au 13 janvier avant de manoeuvrer avec le D’Entrecasteaux du 14 au 18 janvier.
Le croiseur école est à Durban du 24 au 28 janvier, à Simonstown du 31 janvier au 4 février avant de traverser l’Atlantique et de faire escale à Buenos Aires du 7 au 10 février, à Montevideo du 11 au 15 février, à Rio de Janeiro du 18 au 22 février, à Dakar du 26 février au 1er mars, à Cadix du 5 au 8 mars, à Porto du 11 au 16 mars, à Bordeaux du 19 au 22 mars avant de rentrer à Brest le 25 mars 1941 après presque six mois en mer.
Il subit un petit carénage du 2 avril au 8 mai, étant échoué dans le bassin n°3 du 2 au 20 avril pour inspection des œuvres vives et des hélices comme après chaque campagne. Il reçoit également une DCA moderne : les canons de 37mm modèle 1933 et les mitrailleuses de 13.2mm sont remplacés par six canons de 37mm Schneider modèle 1941 en affûts simples et quatre canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40, également en affût simple. Un temps, on envisagea d’installer une catapulte avant d’y renoncer à nouveau.
Après une période d’essais à la mer du 10 au 15 mai, le croiseur léger qui à renouvelé une part non négligeable de son équipage subit un stage de remise en condition du 20 au 31 mai avant de gagner Rufisque pour une école à feux.
Il quitte Brest le 5 juin 1941, fait escale à Casablanca du 10 au 12 juin avant d’arriver à Dakar le 16 juin. L’entrainement au tir à lieu du 18 juin au 7 juillet. Après une escale à Dakar jusqu’au 10 juillet, le croiseur école rentre à Brest le 15 juillet 1941. Il est indisponible jusqu’au 20 août avant de reprendre la mer pour essais du 21 au 27 août avant un entrainement individuel du 30 août au 4 septembre 1941.
Le 10 septembre 1941, il quitte Brest avec un chargement d’or direction Halifax où le précieux chargement est débarqué le 17 septembre. Il rentre dans la foulée pour Brest où il arrive le 23 septembre.
Le 24 septembre 1941, la ville d’Orléans devient ville-marraine du croiseur-école pour des raisons historiques qui n’est pas utile de préciser.
La dixième campagne école d’application commence le 3 octobre 1941 quand le croiseur quitte Brest pour traverser l’Atlantique et arrive à Halifax le 10 octobre pour quatre jours d’escale avant de reprendre la mer, direction Boston pour trois jours d’escale du 15 au 20 octobre.
Après une escale à New York du 22 au 25 octobre et à Philadelphie du 27 au 30 octobre, le croiseur école fait escale à Charleston du 4 au 8 novembre, à Miami du 12 au 16 novembre, à La Havane du 19 au 22 novembre, à Veracruz du 24 au 28 novembre, à Colon du 2 au 6 décembre.
Après avoir traversé le canal de Panama, il fait escale à Acapulco du 11 au 15 décembre, à San Diego du 20 au 25 décembre, à Seattle du 29 décembre au 3 janvier et à Vancouver 6 au 11 janvier 1942.
Après une mouillage à Clipperton du 17 au 22 janvier, le croiseur école repasse le canal de Panama le 27 janvier avant une escale à Carthagène du 2 au 7 février, à Caracas du 10 au 14 janvier, à Fort de France du 17 au 21 janvier.
Il traverse l’Atlantique, direction Dakar où il arrive le 26 janvier. Victime d’une avarie, il rester dans la capitale de l’AOF jusqu’au 12 février. Après une sortie d’essai le 13 février, il reprend sa croisière école d’application qui se poursuit par une boucle en Afrique du Nord.
Il fait escale à Casablanca du 18 au 21 février, à Tanger du 23 au 26 février, à Oran du 28 février au 2 mars, à Alger du 3 au 7 mars et à Tunis du 10 au 14 mars. Il enchaine par une escale à Cagliari du 16 au 19 mars, à Valence du 22 au 25 mars, à Gibraltar du 29 mars au 2 avril, à Lisbonne du 6 au 10 avril, à La Rochelle du 14 au 19 avril avant de rentrer à Brest le 21 avril 1942 après près de six mois de mer.
Le croiseur école subit une période d’entretien à flot du 25 avril au 5 juin. Il reçoit notamment une catapulte rendant l’utilisation de son hydravion bien plus facile. Le reste de l’armement ne change pas mais un radar de navigation est installé à la fois pour la conduite du navire mais également pour la formation des élèves.
Après une série d’essais à la mer du 7 au 15 juin, le croiseur subit un entrainement individuel du 16 au 21 juin avant d’être indisponible jusqu’au 15 juillet 1942 afin de permettre à l’équipage de prendre ses permissions.
Le croiseur école effectue des sorties d’entrainement individuel du 16 au 21 juillet, du 25 au 28 juillet et du 4 au 7 août pour entrainement de l’équipage, parfois renforcés de réservistes de la 2ème région maritime.
Il est indisponible pour une avarie sur une chaudière du 12 au 20 août avant de sortir pour essais du 21 au 25 août puis pour entrainement du 27 août au 5 septembre, entrainement en mer d’Iroise suivit d’une escale à Dublin du 7 au 12 septembre, avant un retour à Brest le 14 septembre 1942
Alors que la onzième campagne est sur le point de commencer, l’Amirauté s’interroge sur l’utilité de campagnes aussi longues alors que les promotions de l’École Navale sont de plus en plus importantes en termes d’effectifs et certains de proposer des campagnes plus courtes afin d’en réaliser deux voir trois par an. Dans l’immédiat, cette idée n’est pas retenue mais l’idée n’est pas oubliée.
Le 24 septembre 1942, le croiseur école quitte Brest avec 164 élèves officiers à bord pour une croisière centrée davantage sur l’Afrique et le Proche Orient. La Jeanne d’Arc fait escale à Lisbonne du 28 au 30 septembre avant de manoeuvrer jusqu’au 3 octobre avec la marine portugaise.
Le détroit de Gibraltar franchit le 5 octobre, il fait escale à Oran du 7 au 10 octobre puis à Tunis du 12 au 15 octobre. Après un exercice avec les navires de la 6ème escadre légère (dont le navire-amiral est le croiseur léger mouilleur de mines Émile Bertin), la Jeanne d’Arc fait escale à Tripoli du 19 au 21 octobre, à Lattaquié du 24 au 27 octobre puis à Beyrouth du 29 octobre au 2 novembre.
Il franchit le canal de Suez le 5 novembre, fait escale à Djibouti du 9 au 12 novembre, à Aden du 14 au 16 novembre, à Diego Suarez du 18 au 21 novembre, à Maputo du 24 au 29 novembre, au Cap du 3 au 7 décembre, à Luanda du 10 au 12 décembre, à Recife du 14 au 17 décembre, escale suivit d’exercices avec la marine brésilienne puis d’une longue escale à Cayenne jusqu’au 2 janvier 1943.
La Jeanne d’Arc reprend la mer le 5 janvier et fait escale à Georgetown du 6 au 11 janvier puis à Port of Spain (Trinidad et Tobago) du 14 au 17 janvier. C’est ensuite Fort de France où le croiseur subit un arrêt technique du 18 janvier au 24 février, les élèves officiers suivant des cours à terre.
Reprenant la mer après essais le 27 février, le croiseur-école fait escale à San Juan de Porto rico du 1er au 4 mars, à Nassau (Bahamas) du 6 au 9 mars, à Miami du 10 au 13 mars, à Charleston du 15 au 18 mars et à New York du 20 au 25 mars 1943.
Traversant l’Atlantique, il fait escale à La Corogne du 29 mars au 4 avril avant de rentrer directement sur Brest le 6 avril 1943.
Le croiseur-école subit un petit carénage du 12 avril au 14 septembre 1943, étant échoué au bassin n°3 du 14 avril au 25 août. Il subit ensuite des travaux au quai d’armement jusqu’au 14 septembre.
Les essais à la mer ont lieu du 15 au 22 septembre avant remise en condition et préparation de la douzième campagne école d’application du 24 septembre au 5 octobre 1943.
Le 7 octobre 1943, le croiseur-école appareille pour une nouvelle campagne. Après un exercice en mer d’Iroise avec des unités de la Flotte de l’Atlantique, la Jeanne d’Arc gagne l’Irlande, faisant escale à Dublin du 9 au 11 octobre avant de gagner Belfast où il est en escale du 13 au 16 octobre.
Traversant la mer d’Irlande, le croiseur fait escale à Glasgow du 19 au 22 octobre puis contourne l’Écosse pour faire escale à Aberdeen du 27 au 30 octobre puis à Newcastle du 2 au 5 novembre avant de franchir la mer du Nord pour plusieurs escales en Scandinavie.
Il fait escale à Bergen du 8 au 12 novembre, à Stavanger du 14 au 17 novembre, à Oslo du 19 au 21 novembre, à Göteborg du 22 au 24 novembre, à Copenhague du 25 au 28 novembre puis à Stockholm du 30 novembre au 2 décembre puis à Helsinki du 4 au 8 décembre, devant être accompagné d’un brise-glaces pour sortir du port.
Le croiseur-école quitte la Baltique, franchit l’Oresund, le Kattegat et le Skagerak le 12 décembre 1943, faisant escale à Rotterdam du 18 au 26 décembre puis à Londres du 27 au 30 décembre avant de traverser la Manche, direction Brest où il arrive le 4 janvier 1944.
Après une escale pour ravitaillement et entretien (quelques avaries causées par les eaux froides de la Baltique), le croiseur-école reprend la mer le 16 janvier pour une tournée nord-américaine qui commence par le Canada.
Il fait escale à Saint John (Terre-Neuve) du 22 au 26 janvier, à Saint Pierre et Miquelon du 27 au 30 janvier, à Halifax du 2 au 7 février 1944, à Boston du 10 au 14 février, à New York du 16 au 19 février et enfin à Washington dans la rivière Potomac du 21 au 25 février 1944.
Il fait ensuite escale à Miami du 28 février au 2 mars, à La Havane du 4 au 8 mars, à Kingston (Jamaïque) du 10 au 13 mars, à Saint Domingue du 15 au 18 mars, à Fort de France du 20 au 27 mars, à Dakar du 1er au 5 avril, à Port-Etienne du 7 au 9 avril, à Casablanca du 11 au 14 avril, à Cadix du 16 au 19 avril, à Lisbonne du 21 au 24 avril, à Saint-Nazaire du 27 avril au 1er mai avant de rentrer à Brest le lendemain 2 mai 1944.
Le croiseur est en entretien à flot du 3 au 27 juin 1944 avant une campagne d’essais à la mer du 28 juin au 5 juillet avant une remise en condition du 7 au 20 juillet.
Il appareille de Brest le 22 juillet pour Dakar où il arrive le 26 juillet. Il effectue une école à feu à Rufisque du 28 juillet au 12 août avant de rentrer à Brest le 16 août. Il est indisponible jusqu’à la fin du mois pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions.
Il reprend la mer pour des sorties locales du 3 au 10 septembre (escale à Cherbourg du 11 au 13 septembre) et du 15 au 20 septembre pour un exercice en mer d’Iroise. Il prépare ensuite une nouvelle campagne qui sera cette fois un véritable tour du monde.
Le 24 septembre 1944, le croiseur-école quitte Brest, fait escale à Lisbonne du 28 septembre au 2 octobre puis après un exercice avec la marine portugaise, franchit le détroit de Gibraltar, fait escale à Tanger du 5 au 7 octobre puis à Valence du 9 au 11 octobre.
Après une escale à Marseille du 13 au 15 octobre, le croiseur-école est à Civitavecchia du 18 au 21 octobre puis à Tarente du 23 au 27 octobre avant un arrêt technique à Bizerte du 28 octobre au 5 novembre.
Reprenant la mer, il fait escale à Alexandrie du 8 au 12 novembre avant de franchir le canal de Suez le 13 novembre pour une escale à Djibouti du 17 au 20 novembre puis à Aden (22 au 25 novembre), à Mascate (26 au 29 novembre), à Bombay (1er au 4 décembre), à Cochin (6 au 8 décembre), à Colombo (10 au 13 décembre) et à Singapour du 14 au 18 décembre 1944.
Après un exercice avec les marines britanniques et néerlandaises, le croiseur-école fait escale à Batavia du 26 au 30 décembre puis à Saïgon du 3 au 8 janvier et à Manille du 11 au 14 janvier 1945.
Après un exercice avec l’Asiatic Fleet, la Jeanne d’Arc fait escale à Yokohama du 21 au 26 janvier puis à Pearl Harbor du 1er au 5 février et à Vancouver du 10 au 14 février. Le croiseur-école fait ensuite escale à Seattle du 16 au 20 février, à San Diego du 23 au 27 février avant de mouiller à Clipperton du 28 février au 5 mars.
Au cours de ce mouillage, un équipe d’ingénieurs étudie l’atoll pour éventuellement implanter en cas de conflit un aérodrome/hydrobase mais rapidement, cette possibilité est écartée.
Le croiseur-école reprend la mer le 6 mars, faisant escale à Acapulco du 9 au 12 mars avant de franchir le canal de Panama le 15 mars pour déboucher en mer des Caraïbes. Il file vers Kingston où il fait escale du 19 au 22 mars avant de gagner La Havane pour une escale du 24 au 27 mars.
Comme quasiment à chaque croisière, le croiseur-école fait escale à La Nouvelle Orléans du 30 mars au 3 avril puis à Miami du 6 au 10 avril et aux Bermudes du 13 au 16 avril. Il fait escale à Dakar du 21 au 25 avril puis à Casablanca du 28 avril au 3 mai.
Après une escale à Cadix du 5 au 8 mai 1945, le croiseur est à Porto du 11 au 14 mai, à Bordeaux du 17 au 20 mai avant de rentrer à Brest le 22 mai 1945.
Le croiseur-école entre alors en petit carénage dès le lendemain 23 mai. Il échoué au bassin n°3 du 27 mai au 14 août 1945 avec à la clé grattage et peinture de la coque, changement des hélices, modernisation des auxiliaires, installation de nouveaux radars, renforcement de la DCA (huit canons de 37mm Schneider en quatre affûts doubles et douze canons de 25mm Hotchkiss en six affûts doubles).
Remis à flot, il subit des travaux à quai jusqu’au 31 août. Il sort pour essais du 1er au 8 septembre avant remise en condition et préparation de la quatorzième croisière école d’application et ce jusqu’au 21 septembre 1945.
Le 25 septembre 1945, le croiseur-école quitte Brest pour sa nouvelle campagne école d’application centrée sur une circumnavigation autour du continent américain. Il traverse l’Atlantique en direction d’Halifax où il arrive le 1er octobre pour une escale jusqu’au 5 octobre avant un exercice avec la marine canadienne jusqu’au 8 octobre.
Il reprend ensuite la mer pour une escale à New York du 9 au 13 octobre puis à Norfolk du 16 au 19 octobre, à Miami du 22 au 25 octobre, à Veracruz du 28 au 31 octobre et après un exercice avec la marine mexicaine, le croiseur-école fait escale à La Havane du 4 au 9 novembre puis à Carthagène du 12 au 15 novembre, à Caracas du 18 au 20 novembre et à Cayenne du 22 au 25 novembre 1945.
Après un exercice avec l’aviso colonial Lapérouse et un destroyer brésilien, le croiseur-école fait escale à Belem du 30 novembre au 3 décembre puis à Rio de Janeiro du 7 au 12 décembre. C’est ensuite Montevideo qui accueille le croiseur-école du 14 au 16 décembre, embarquant quatre élèves-officiers uruguayens pour entrainement du 17 au 23 décembre avant que le croiseur-école ne passe les fêtes de fin d’année à Buenos Aires du 24 décembre au 2 janvier.
Après un exercice avec la marine argentine du 3 au 7 janvier, le croiseur-école fait escale à Mar del Plata du 10 au 14 janvier puis à Port Stanley du 17 au 20 janvier, le commandant du croiseur esquivant poliment les questions des journalistes anglais et argentins sur le devenir de l’archipel.
Il franchit ensuite le détroit de Magellan dans des conditions de mer difficiles ce qui fait que l’escale à Valparaiso du 1er au 5 février à des allures d’arrivée au paradis. Après un exercice avec la marine chilienne, le croiseur fait escale à Antofagasta du 12 au 15 février, à Lima du 19 au 22 février, à Guayaquil du 25 février au 1er mars avant de franchir le canal de Panama le 4 mars pour rentrer en métropole.
Il fait escale à San Juan de Porto Rico du 8 au 11 mars, à Fort de France du 13 au 17 mars puis après un exercice avec les FNFA, le croiseur-école traverse l’Atlantique direction Casablanca où il arrive le 22 mars.
Reprennant la mer le 27 mars, il fait escale à Gibraltar du 28 mars au 2 avril puis à Cadix du 4 au 8 avril, à Lisbonne du 12 au 17 avril, à Bordeaux du 20 au 24 avril, à Plymouth du 28 avril au 2 mai avant de rentrer à Brest le 5 mai 1946.
Après une période d’entretien à flot du 6 mai au 20 juin et une indisponibilité (permissions de l’équipage) jusqu’au 13 juillet, le croiseur léger sort pour essais du 15 au 22 juillet avant un stage de remise en condition en compagnie d’unités de la 2ème escadre du 23 juillet au 12 août 1946.
Il sort pour entrainement d’officiers de réserve du 21 au 27 août avec escale à Cherbourg jusqu’au 30 août. Rentré à Brest le lendemain 1er septembre, il sort pour entrainement au combat de nuit du 4 au 9 septembre, manquant de peu de s’échouer à l’entrée du goulet.
Rentré à Brest, il est indisponible du 12 au 18 septembre avant de sortir pour essais du 19 au 22 septembre puis de préparer la quinzième croisière école d’application.
Il quitte Brest le 27 septembre,fait escale à Vigo en Galice du 30 septembre au 2 octobre puis à Lisbonne du 4 au 7 octobre, escale délicate en raison d’une bagarre entre marins français et jeunes portugais pour apparemment une vulgaire histoire de fille.
Reparti le 7 octobre avec vingt-quatre heures d’avance, il fait escale à Casablanca du 9 au 12 octobre puis à Tanger du 13 au 15 octobre avant de franchir le détroit de Gibraltar le 16 octobre, direction Malaga où le croiseur-école fait escale du 18 au 21 octobre.
Le périple espagnol continu par une escale à Carthagène du 23 au 27 octobre, l’escale suivante à Valence du 1er au 5 novembre, étant précédé d’un exercice avec la marine espagnole (ce sera d’ailleurs le dernier du genre avant le conflit).
Après une escale à Barcelone du 6 au 10 novembre, le croiseur-école fait escale à Gênes du 12 au 15 novembre, à Naples du 18 au 21 novembre, à Patras du 23 au 26 novembre, au Pirée du 29 novembre au 2 décembre, à Thessalonique du 5 au 8 décembre, à Istanbul du 10 au 13 décembre et à Izmir du 15 au 18 décembre.
Après une exercice avec la DNL, la Jeanne d’Arc fait escale à Beyrouth du 23 au 27 décembre puis à Haïfa du 29 décembre 1946 au 3 janvier 1947 avant de franchir le canal de Suez et de gagner Djibouti où il fait escale du 10 au 15 janvier.
Le croiseur-école fait ensuite escale à Monbassa du 21 au 25 janvier, à Maputo du 29 janvier au 2 février, à Durban du 5 au 9 février, à Simonstown du 12 au 16 février puis à Luanda du 19 au 23 février 1947.
La Jeanne d’Arc franchit ensuite l’Atlantique Sud direction l’Argentine, faisant escale à Buenos Aires du 28 février au 3 mars, à Montevideo du 4 au 8 mars, à Rio de Janeiro du 12 au 15 mars, à Recife du 18 au 22 mars, à Cayenne du 25 au 28 mars, à Port of Spain du 30 mars au 2 avril, à Nassau du 6 au 8 avril, à Norfolk du 11 au 14 avril et à Boston du 17 au 21 avril. Après une ultime escale à Halifax du 25 au 30 avril, le croiseur-école franchit l’Atlantique et arrive à Brest le 5 mai 1947.
Le Jeanne d’Arc est échoué au bassin n°3 pour un petit carénage du 10 mai au 10 juillet 1947, un petit carénage qui voit surtout une remise en état des œuvres vives et des parties non accessibles à mer ou à flot.
Remis à flot le 10 juillet, il subit des travaux à flot jusqu’au 25 août. Il est en essais du 27 août au 4 septembre avant remise en condition et préparation de la seizième campagne du 6 au 18 septembre 1947.
Il appareille le 25 septembre 1947 direction le Canada, faisant escale à Halifax du 1er au 4 octobre puis après un exercice avec la marine canadienne, le croiseur-école fait escale à New York du 12 au 15 octobre puis à Philadelphie du 17 au 21 octobre et à Miami du 25 au 30 octobre.
Après une escale à Port au Prince du 3 au 7 novembre, le croiseur-école est à Kingston du 9 au 14 novembre puis à Colon du 16 au 19 novembre avant de franchir le canal de Panama le lendemain.
Dans le Pacifique, il mouille à Clipperton du 22 au 27 novembre avant de mettre cap au nord, faisant escale à Acapulco du 2 au 7 décembre puis à San Diego du 10 au 14 décembre, à San Francisco du 16 au 19 décembre, à Seattle du 22 au 27 décembre puis à Vancouver du 29 décembre 1947 au 4 janvier 1948.
Il met ensuite cap au sud, faisant escale à Los Angeles du 8 au 12 janvier puis franchit le canal de Panama le 19 janvier pour retrouver la mer des Caraïbes. Il fait escale à Carthagène du 23 au 27 janvier puis à Fort de France du 1er au 7 février.
Traversant l’Atlantique, il fait escale à Dakar du 12 au 16 février puis à Casablanca du 19 au 22 février avant d’effectuer une boucle en Méditerranée. Franchissant le détroit de Gibraltar le 24 février 1948, la Jeanne d’Arc fait escale à Oran du 27 février au 1er mars puis à Tunis du 4 au 9 mars, à Ajaccio du 12 au 16 mars puis à Marseille du 17 au 21 mars.
Après une ultime escale à Nice du 23 au 27 mars, le croiseur-école reprend le chemin de Brest, faisant escale à Gibraltar du 2 au 5 avril puis à Bordeaux du 9 au 12 avril avant de rentrer à Brest le 16 avril.
Le croiseur Jeanne d’Arc est indisponible du 17 avril au 24 mai pour permettre à l’équipage de prendre ses permissions et au navire de subir un entretien à flot destiné à améliorer ses capacités militaires, la guerre étant jugé tellement proche que certains s’interrogent sur la pertinence de maintenir la dix-septième campagne d’application.
Après une sortie d’essais du 27 mai au 4 juin, le croiseur léger subit un stage de remise en condition du 8 juin au 2 juillet, enchainant par une école à feu sur le polygone de Rufisque. Il quitte pour cela Brest le 5 juillet et arrive à Dakar le 10 juillet. Le stage d’entrainement à lieu du 11 juillet au 15 août. Après une escale à Port-Etienne du 17 au 20 août, il rentre à Brest le 25 août 1948.
Alors qu’il préparait la dix-septième campagne, le croiseur-école reçoit l’ordre le 30 août de passer aux effectifs de guerre. La campagne école est annulée et comme huit ans plutôt, la Jeanne d’Arc est affecté aux Antilles pour une mission de présence, de surveillance et d’interception de navires allemands.
Il appareille à l’aube le 3 septembre, deux jours avant l’attaque allemande contre le Danemark et la Norvège que le croiseur apprend alors qu’il était en plein Atlantique. Il arrive à Fort de France le 10 septembre 1948 et ressort dès le lendemain pour une première patrouille dans les Petites Antilles avec pour mission de traquer les raiders allemands dont on soupçonnait la présence notamment suite à des interceptions radio.

Caractéristiques du croiseur-école Jeanne d’Arc
Déplacement : standard théorique 6600 tonnes en charge normale 7893 tonnes le déplacement Washington est de 6496 tW.
Dimensions : longueur hors tout 170m longueur entre perpendiculaires 160m largeur maximale 17.53m (17.50m à la flottaison) tirant d’eau en charge normale 5.85m
Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières à petits tubes de type Du Temple dévellopant 32500ch et entrainant deux lignes d’arbres terminées par des hélices tripales.
Performances : Théoriquement, le croiseur-école doit pouvoir dévelloper 32500ch à 300 tours/minute soit une vitesse de 25 noeuds mais au courant des essais, la Jeanne d’Arc à pu filer à 27.035 noeuds (puissance maximum normale PMN) et 27.86 noeuds à feux poussées (43600ch) au déplacement moyen de 6600 tonnes
La distance franchissable est de 6670 miles nautiques à 11 noeuds, 5600 miles nautiques à 16 noeuds, 3500 miles nautiques à 22 noeuds, 2900 miles nautiques à 24 noeuds et 2300 miles nautiques à 27 noeuds.
«Protection» : autour des groupes avant et arrière des soutes à munitions, entre la cale et le premier faux pont, l’épaisseur des cloisons est portée à 20mm. Autour du blockaus la carapace à 30mm en deux plans de 15mm. Autour du tube reliant le blockaus aux postes centraux, la paroi à 20mm. Aucune protection horizontale.
Armement : 8 canons de 155mm modèle 1921 en quatre tourelles doubles, 4 canons de 75mm modèle 1922 en quatre affûts simples, deux canons de 37mm modèle 1925 en deux affûts contre-avions simples (CAS), huit mitrailleuses de 13.2mm en quatre affûts doubles, deux mitrailleuses Hotchkiss de 8mm et deux tubes simples modèle 1926 avec un champ de batttage allant de 40 à 140° pour le tube tribord et de 320 à 220°.
La DCA légère à été sensiblement modifiée, les canons de 37mm et les mitrailleuses ont été remplacés par huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 et douze canons de 25mm modèle 1939-40 en affûts doubles
Aviation : Une catapulte pour un hydravion (à partir de 1942)
Equipage : 26 officiers, 105 officiers-mariniers et 351 quartiers maitres et matelots soit 482 hommes plus 156 officiers-élèves, ces derniers étant répartis entre six postes de douze et six postes de quatorze