20-Ordre de bataille et programme de guerre (2)

Bilan : la marine nationale en septembre 1948

NdA : le tonnage est celui à pleine charge ou approchant

Cuirassés :  13 navires en service, 2 en construction et 1 dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu

-Cuirassés classe Bretagne : Bretagne Provence Lorraine 75000 tonnes

-Croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg 62320 tonnes

-Cuirassés classe Richelieu Richelieu Jean  Bart Clemenceau 126177 tonnes

-Cuirassé Gascogne 40657 tonnes

-Cuirassés classe Alsace Alsace Normandie Flandre Bourgogne 168 400 tonnes

Les treize cuirassés en service représentent un tonnage cumulé de 472 464 tonnes

-Les trois cuirassés de classe Languedoc (Languedoc Moselle sur cale plus un troisième non nommé dont la mise sur cale n’à pas encore eut lieu quand éclate le second conflit mondial) doivent déplacer théoriquement 48000 tonnes.

Porte-Avions : Cinq navires en service, aucun sur cale mais des projets dans les cartons

-Porte-avions d’escadre classe Joffre Joffre et Painlevé 48400 tonnes

-Porte-avions lourd Commandant Teste 26200 tonnes

-Porte-avions léger classe Alienor d’Aquitaine Alienor d’Aquitaine et Henriette de France 17000 tonnes

Les cinq porte-avions en service répresentent un tonnage de 91600 tonnes

Croiseurs lourds : neuf croiseurs lourds en service plus un en construction

-Croiseur lourd classe Duquesne : le Tourville 12200 tonnes

-Croiseurs lourds classe Suffren Suffren Colbert Foch Dupleix 51120 tonnes

-Croiseur lourd Algérie 14341 tonnes

-Croiseurs lourds classe Saint Louis Saint Louis Henri IV Charlemagne 56280 tonnes

-Le quatrième Saint Louis baptisé Charles Martel est légèrement différent ce qui pourrait entrainer une augmentation de son déplacement à pleine charge.

Les neuf croiseurs lourds en service répresentent un déplacement total de 133941 tonnes

Croiseurs légers : dix sept croiseurs légers en service et trois en construction

-Croiseurs légers classe Duguay-Trouin Duguay-Trouin et Primauguet 17520 tonnes

-Croiseur-école Jeanne d’Arc 7893 tonnes

-Croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin 6530 tonnes

-Croiseurs légers classe La Galissonnière La Galissonnière, Jean de Vienne,La Marseillaise, Montcalm,La Gloire et Georges Leygues 46320 tonnes

-Croiseurs légers classe De Grasse De Grasse Chateaurenault Guichen Gambetta Condé Latouche-Treville 48000 tonnes

-Croiseur léger antiaérien Waldeck-Rousseau 7500 tonnes

-En construction : les trois croiseurs légers Dupuy de Lôme

Les dix-sept croiseurs légers représentent un déplacement de 133763 tonnes

Contre-torpilleurs :  35 navires en service et 6 en construction

-Classe Aigle : Aigle Gerfaut Vautour Albatros soit 10640 tonnes

-Classe Milan : Milan Epervier soit 5320 tonnes

-Classe Vauquelin : Vauquelin Tartu Chevalier-Paul Kersaint Cassard soit 13170 tonnes

-Classe Le Fantasque : Le Fantasque L’Audacieux Le Malin Le Terrible Le Triomphant L’Indomptable soit 17040 tonnes

-Classe Mogador : Mogador et Volta soit 8036 tonnes

-Classe Hoche : Hoche Desaix Kléber Marceau soit 16072 tonnes

-Classe Bayard :  Bayard Du Guesclin Turenne Bugeaud Du Chayla et Dupetit-Thouars soit 24804 tonnes

-Classe Bruix :  Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne Magon Dunois et La Hire soit 24804 tonnes

-Les six unités de classe Guépratte ( Guépratte Ronar’ch Maillé Brézé D’Estaing Vautreuil et Aumale) qui devaient théoriquement remplacer les Aigle sont sur cale quand débute le second conflit mondial. Ils représenteront un 25344 tonnes.

Les trente-cinq contre-torpilleurs en service en septembre 1948 répresentent un tonnage de 119886 tonnes

Torpilleurs d’escadre :  39 en service et 4 en construction

-Classe Le Hardi :  Le Hardi, Le Fleuret, L’Epée, Le Mameluk, Le Casque, Le Lansquenet, Le Corsaire et Le Flibustier soit huit navires représentant 14376 tonnes

-Classe Intrépide : L’Intrepide,Le Téméraire,L’Aventurier,L’Opiniâtre,L’Inconstant,L’Eveillé,l’Alerte
La Rapière, L’Hallebarde,Le Bouclier, Le Cimeterre, Le Durandal, La Dague, L’Arquebuse, Le Sabre, Le Voltigeur, Le Claymore, Le Bombardier, Le Mousquet, Le Goumier, Le Hussard, Le Spahi et Le Tirailleur soit vingt-trois navires répresentant 41469 tonnes

-Classe Empire : Les huit navires en service en septembre 1948 (Le Berthier, Le Murat, Le Ney, Le Lannes, Le Davout et L’Augereau) représentent 14424 tonnes

Les torpilleurs d’escadre en service sont au nombre de trente-neuf navires en septembre 1948 pour un tonnage global de 70269 tonnes

Quatre autres sont en construction aux Etats-Unis (Bernadotte Kellerman Bessières Jourdan) pour un tonnage global de 7212 tonnes

Sous-marins : 82 sous-marins en service et 4 en construction

-Sous-marins classe Redoutable (type 1500 tonnes) douze encore en service :  Casabianca Sfax Centaure, L’Espoir, Agosta, Bévéziers, Ouessant, Sidi Ferruch, Le Glorieux, Le Heros, Le Conquerant, Le Tonnant représentant donc 18000 tonnes

-Sous-marins classe Rolland Morillot/La Praya (1800 tonnes) Rolland Morillot,La Praya,La Martinique,La Guadeloupe,La Réunion, Ile de France, Ile de Ré, Ile d’Yeu, Kerguelen, Crozet, Belle-Ile, Ile d’Oleron, Ile de Brehat, Ile d’Aix, Saint Marcouf; Ile de Molène; Aber Wrach; Ile de Batz; Ile de Porquerolles, Ile d’If, Mayotte,Nouvelle Calédonie,Tromelin Wallis et Futuna,Clipperton,St Pierre et Miquelon soit 26 submersibles représentant 46800 tonnes

-Sous-marins de 600 tonnes : six encore en service  : Venus Iris Pallas Minerve  Junon et Cerès réprésentant un tonnage de 3600 tonnes

-Sous-marins classe Aurore (800 tonnes) : Aurore, Créole, Antigone,La Bayadère, L’Astrée,La Favorite, La Gorgone,L’Africaine, l’Hermione,La Clorinde,L’Andromède, L’Andromaque, L’Amirde,L’Artemis,La Cornélie soit un total de quinze navires et 12000 tonnes

-Sous-marins classe Phenix (925 tonnes) : Phenix, Ventôse,Frimaire,Prairial, Vendémiaire, Nivôse,floréal,Messidor,Fructidor,Brumaire,Pluviose,Germinal et Thermidor soit treize navires représentant un tonnage de 12025 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Saphir : Saphir Turquoise Nautilus Rubis soit quatre navires représentant 2676 tonnes

-Sous-marins mouilleur de mines classe Emeraude : Emeraude Agate Corail L’Escarboucle soit quatre navires représentant 3448 tonnes

-Sous-marins d’essais et d’expérimentation, les Roquebert et Laubeuf représentant un tonnage de 3400 tonnes

Les sous-marin en service sont au nombre de quatre-vingt deux pour un déplacement global de 101949 tonnes

-Quatre sous-marins sont en construction, quatre Rolland Morillot modifiés, des navires baptisés Jean Autric Jean Corre Rene Audry et Trinite Schillemans représentant un tonnage de 7600 tonnes

Avisos et canonnières

-Quelques avisos et canonnières anciennes sont encore en service en septembre 1948, généralement pour des missions secondaires (combat ou soutien) en l’occurence trois unités de classe Aisne (Marne Somme Yser) soit 1698 tonnes, cinq de classe Agile (L’Audacieuse La Dédaigneuse La Lurone L’Etourdi La Tapageuse) soit 1750 tonnes, deux de classe Diligente (La Diligente L’Engageante) soit 700 tonnes et onze avisos de classe Amiens (Amiens Arras Calais Coucy Ypres Lassigny Tahure Epinal Vauquois,Les Eparges et Nancy) représentant 9350 tonnes soit un total de vingt et navire et un déplacement de 13498 tonnes

-Dix avisos-coloniaux de classe Bougainville (Bougainville, Dumont d’Urville, Savorgnan de Brazza, D’Entrecasteaux, Rigault de Genouilly, Amiral Charner, D’Iberville, La Grandière, Beautemps-Beaupré, Lapérouse) représentant un tonnage global de 26000 tonnes.

-Treize avisos-dragueurs classe Elan (Elan Commandant Bory Commandant Delage Commandant Duboc Commandant Rivière L’Impétueuse La Curieuse La Batailleuse La Boudeuse La Gracieuse La Moqueuse La Capricieuse Le Commandant Dominé) qui représentent un déplacement de 11635 tonnes

-Vingt-quatre aviso-dragueurs coloniaux classe Chamois (Chamois Chevreuil Gazelle Laotien Surprise _ex-Bambara_ Matelot Leblanc Rageot de la Touche Amiral Sénès Enseigne Ballande La Joyeuse La Trompeuse et La Furieuse Ambitieuse, Malicieuse, Sérieuse, Enseigne Bisson, Généreuse, Précieuse,Victorieuse, Amiral Duperré, Heureuse, Rieuse Alfred de Courcy et Amiral Gourdon) qui représentent un déplacement de 15528  tonnes.

-Chalutiers ASM : quatre de classe La Cancalaise ( La Cancalaise La Lorientaise L’Havraise La Nantaise ) répresentant un déplacement total de 2950 tonnes et la classe L’Ajacienne ( L’Ajacienne La Sétoise  La Toulonnaise La Bônoise) représentant un déplacement de 3600 tonnes

-Chalutiers armés (réquisitionnés en septembre 1939 mais ultérieurement achetés par la marine nationale) : L’Heureux Jutland L’Atlantique Patrie Notre Dame de France représentant un tonnage total de 6222 tonnes

Dans cette catégorie, nous trouvons donc 81 navires représentant un tonnage de 79433 tonnes

Canonnières, corvettes et vedettes lance-torpilles

-Canonnières fluviales : deux unités de classe My-Tho (My-Tho et Tourane) représentant 220 tonnes, la Francis Garnier qui déplace 690 tonnes, quatre unités de classe Ill (Ill Thur Emne Reuss) répresentant un déplacement de 3400 tonnes alors que celle de classe Son Hong (Song Hong Bassac Tonle Sap Song Do) plus petites ne représentent que 3200 tonnes. Le total atteint 7510 tonnes

-Corvettes : trente deux unités classe La Malouine ( La Malouine La Bastiaise La Dieppoise La Paimpolaise La Remoise La Dunkerquoise La Versaillaise L’Antillaise La Nimoise La Calaisienne La Calvaise La Troyenne La Rennaise La Rochellaise La Agenaise La Paloise La Parisienne La Rouennaise La Messine, La Nancéenne, La Strasbourgeoise La Lilloise La Caennaise La Clermontoise La Lyonnaise L’Algéroise L’Oranaise L’Aixoise La Sablaise La Quimperoise La Servannaise et La Cherbourgeoise.) représentant un tonnage total de 37120 tonnes.

-Chasseurs de sous-marins : 31 navires de différents types répresentant 4130 tonnes

-Vedettes lance-torpilles : Deux vedettes de 28 tonnes _utilisées pour le secours en mer_ , dix navires type 40K soit un tonnage total de 300 tonnes, huit vedettes type 23 tW représentant un déplacement total de 184 tonnes, dix-huit vedettes MTB représentant un déplacement de 882 tonnes et douze vedettes MTB améliorées représentant un déplacement de 600 tonnes soit un total de 50 navires et de 2022 tonnes.

-Dragueurs de mines : Douze navires de classe Ouistreham sont commanfés aux Etats-Unis mais seulement quatre (Ouistreham Avranches Pornic Saint-Brieuc) sont en service pour un déplacement total de 3480 tonnes. Huit autres sont à différents stades de fabrication (Frejus Menton Port-Vendres Sartène Arcachon Quimperlé Zuydcotte Porticcio)

Les navires en service dans cette catégorie sont au nombre de 122 pour un déplacement total de  54262 tonnes

Navires de soutien

-Pétroliers : Vingt-trois pétroliers sont en service en septembre 1948 répartis entre cinq pétroliers caboteurs (L’Aube de 2830 tonnes et les quatre de classe Nièvre _Nièvre Ardèche Lèze Blavet représentant un tonnage global de 10000 tonnes soit un total de 12830 tonnes ), Six pétroliers (Le Loing de 10138 tonnes, les quatre de classe Mékong _Mékong Niger Var Elorn_ représentant un tonnage global de 60600 tonnes et le Sèvre _ex-Nivôse_ de 16500 tonnes), six Pétroliers Ravitailleurs d’Escadre de classe La Seine (La Seine La Saône Le Liamone La Medjerda,Le Rhône La Garonne) représentant un tonnage global de 127200 tonnes et enfin six Ravitailleurs Rapides de classe L’Adour (L’Adour Le Lot La Charente La Mayene La Baïse Le Tarn) qui représentent un tonnage total de 72750 tonnes.

Les vingt-trois pétroliers de la Marine Nationale représentent un tonnage global 300018 tonnes

-Ravitailleur de sous-marins Jules Verne qui déplace 6340 tonnes

-Est en construction un deuxième ravitailleur de sous-marins L’Atlantide qui doit déplacer à terme 8150 tonnes

-Ravitailleurs d’hydravions classe Sans Souci (Sans Souci Sans Peur Sans Pareil Sans Reproche) oit un tonnage global de 8400 tonnes

-Cargos rapides classe Oranie (Mers-El-Kebir, Oran, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen Mostaganem  plus le Chelif en armement à flot le 5 septembre 1948) soit un tonnage de 105000 porté ensuite à 126000 tonnes.

-Mouilleur de filets Gladiateur 2293 tonnes

-Goelettes écoles Etoile et Belle-Poule soit 450 tonnes

-Cotre Mutin de 57 tonnes

-Transport littoral Golo 2239 tonnes

-Aviso-hydrographe Amiral Mouchez 719 tonnes

-Bâtiment-cible L’Impassible 2410 tonnes

-Hydrographes Astrolabe et Octant de 920 tonnes  La Perouse, La Chimère de 700 tonnes

-Navire-école et navire hydrographe Président Théodore Tissier de 1307 tonnes

-Hydrographes classe Goeland  (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) de 840 tonnes chacun soit un déplacement total de 5040 tonnes

La catégorie des navires de soutien regroupe au total de 51 navires pour un déplacement total de 436593 sans compter les navires en construction ou en achèvement en l’occurence un ravitailleur de sous-marin et un cargo rapide (29150 tonnes)

En septembre 1948, la marine nationale dispose de 454 navires de combat et de soutien représentant un tonnage de 1694160 tonnes.

9-Croiseurs légers (7)

D-Croiseur léger Émile Bertin

Le croiseur léger Emile Bertin

Le croiseur léger Emile Bertin

Un nouveau croiseur léger mouilleur de mines ?

Dès la fin des années vingt, l’état major de la marine se préoccupe de la nouvelle génération de croiseurs. Les trois Duguay Trouin sont très réussis mais leur artillerie de 155mm est jugée comme trop limitée et leur armement en torpilles est considéré comme excessif sans parler de l’absence de protection.

Parallèlement se pose aussi la question du mouillage de mines. Le Pluton était en construction mais il ne pouvait assurer tout seul les plans de mouillage de mines prévus. Les marins français s’interrogent alors : est-il bien utile de construire des mouilleurs de mines spécialisés ?

La Royale ne tarde pas à répondre nom et si le futur Émile Bertin est officiellement appelé «croiseur de 6000 tonnes mouilleur de mines», ce n’est en rien un Pluton bis mais un véritable croiseur ayant comme fonction secondaire le mouillage de mines.

L’acte de naissance de l’Emile Bertin peut être fixé le 18 décembre 1928 quand la décision ministérielle 1254 E.M.G/3 demande au STCN l’étude d’un nouveau croiseur léger. Le STCN aboutit ainsi en 1929 à un avant-projet qui donne un déplacement de 5980 tonnes Washington, un déplacement en charge normale de 6530 tonnes, une longueur de 177m, une puissance propulsive de 102000ch, une vitesse de 34 noeuds et un rayon d’action de 3000 miles nautiques à 18 noeuds.

C’est sous le nom administratif de Cl-1 qu’il est financé à la tranche 1930 votée le 12 janvier 1930 et qui prévoit également la construction d’un croiseur lourd (le futur Algérie), six contre-torpilleurs (future classe Le Fantasque), de deux avisos coloniaux type Bougainville, de six sous marins de 1ère lasse, d’un sous marin mouilleur de mines type Saphir et du mouilleur de filets Gladiateur.

Le 3 décembre 1930, le ministre de la Marine, Jacques-Louis Dumesnil baptisé Cl-1 du nom d’Émile Bertin. Le 26 août 1931, la construction est attribuée aux chantiers de Penhoët mais l’armement doit se faire au sein de l’Arsenal de Brest.

Carrière opérationnelle

L'Emile Bertin en construction

L’Emile Bertin en construction

-L’Emile Bertin est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers Navals de Saint Nazaire-Penhoët le 18 août 1931 et lancé le 9 mai 1933 en présence du ministre de la Marine Georges Leygues. Le croiseur est armé pour essais le 15 mai 1934 suivit de sa première sortie à la mer pour sa présentation en recette le 28 juin 1934.

Le croiseur quitte son port constructeur le 9 juillet 1934 pour Brest où il arrive le lendemain 10 juillet. Après une série d’essais réalisés du 17 juillet au 14 août (au cours desquels il atteint la vitesse de 40.2 noeuds !), il entre en démontages le lendemain 15 août.

Entré en armement définitif le 15 octobre 1934, il subit d’autres tests notamment pour recetter l’artillerie et les torpilles avant que la clôture de l’armement ne soit prononcée le 28 janvier 1935.

La Directive Ministérielle D.M.81 EMG/3 du 6 février 1935 affecte provisoirement l’Emile Bertin à la 2ème escadre basée à Brest en attendant que ne soient achevés les croiseurs légers La  Galissonnière et Jean de Vienne avec qui il doit former une division au sein de la 1ère escadre à Toulon.

Le 8 février 1935, le nouveau fleuron de la marine nationale appareille de Brest pour sa croisière d’endurance. Il fait successivement escale à Funchal (Ile de Madère) du 11 au 13 février, Port-Etienne (auj. Nouadibu en Mauritanie) pour la nuit du 15 au 16, Dakar du 17 au 20, Fort de France du 1er au 3 mars avant une tournée dans les Antilles françaises pour montrer le pavillon. Il quitte les Antilles le 19 mars pour Brest où il arrive le 1er avril 1935 après une escale à Ponta Delgada aux Açores du 26 au 28 mars 1935. Le matériel  s’est parfaitement comporté.

L’Emile Bertin est admis au service actif le 17 mai 1935 avec Brest pour port d’attache.

L’Émile Bertin devient le 1er septembre 1935,navire-amiral du Groupe des Contre-Torpilleurs de la 2ème escadre composé alors de la 4ème Division Légère (contre-torpilleurs Milan Epervier et Valmy) et de la 6ème Division Légère (contre-torpilleurs Bison Lion Vauban).

Il participe aux évacuations de ressortissants étrangers piégés par le déclenchement de la guerre d’Espagne.

Le 15 août 1936, le Groupe des Contre-Torpilleurs de la 2ème Escadre est rebaptisé «2ème Escadre Légère», composée alors de la 8ème DL (L’Indomptable, Le Triomphant et le Malin) et de la 10ème DL (Le Fantasque, L’Audacieux, Le Terrible).

De retour à Brest le 23 juillet, il entre en carénage pour deux mois. A l’issue de ce carénage, il doit être affecté à l’Escadre de la Méditerranée et en conséquence dès le 9 août, l’Emile Bertin cesse d’être bâtiment amiral de la 2ème EL, relevé par le contre-torpilleur Mogador qui avec ses 8 canons de 138mm en quatre pseudo-tourelles doubles ressemble à un petit croiseur.

De nouveau disponible le 15 septembre 1938, il appareille de Brest le 5 octobre, naviguant de conserve avec la Jeanne d’Arc jusqu’à l’escale de Casablanca où ils arrivent ensemble le 8 octobre pour trois jours de repos. Le 11, l’Emile Bertin appareille et met cap au nord, passant la nuit suivante mouillé en rade de Tanger puis se dirige vers Toulon où il arrive le 15 octobre 1938. Il est affecté à l’Escadre de la Méditerranée comme bâtiment hors rang.

L’Escadre de la Méditerranée est dissoute le 1er juillet 1939, remplacée par trois escadres distinctes formant la Flotte de la Méditerranée. L’Emile Bertin est affecté à la 4ème escadre basée à Bizerte.

Un temps, on envisagea de détacher l’Emile Bertin à Dakar pour la chasse aux raiders  allemands mais les problèmes techniques récurrents du croiseur et la fin de la guerre de Pologne le 15 décembre 1939 fit que le croiseur léger, véritable «Rolls-Royce» de la marine nationale resta en Méditerranée.

Suite à la grande réorganisation de septembre 1940, la 4ème escadre légère basée à Bizerte devient 6ème escadre légère avec l’Emile Bertin à sa tête comme navire-amiral. Le terme légère s’explique par l’absence de cuirassé affecté à demeure à cette entité qui dispose un an plus tard des navires suivants :

-2ème DC : croiseurs légers La Marseillaise Jean de Vienne et La Galissonnière

-1ère DCT : contre-torpilleurs Vauban Lion Épervier

-3ème DCT contre-torpilleurs Guépard Valmy Verdun 11ème DCT : contre-torpilleurs Milan Aigle et Bison

-12ème DT formée par les torpilleurs La Pomone la Bombarde et L’Iphigénie.
-Groupement de sous-marins : 17ème DSM : (Aréthuse, de l’Atalante, de la Vestale et de la Sultane), 20ème DSM : sous-marins mouilleurs de mines Turquoise, Rubis, Saphir et Nautilus; 9ème Division de Sous Marins (Caïman Morse Souffleur) et 10ème DSM (Phoque Dauphin Espadon) et la 11ème DSM (Marsouin Narval Requin).

-Pétrolier Dordogne et Mékong

-Mouilleur de mines Pollux

-Ravitailleur d’hydravions (ex-canonnière) L’Engageante

La mission de cette 6ème EL est clairement de couper les lignes de communication entre l’Italie et sa colonie de Libye par de brutales attaques de surface, des opérations de mouillage de mines et l’action décidée de sous-marins côtiers, adaptés à la Méditerranée.

De septembre 1940 à mars 1941, l’Emile Bertin subit un grand carénage destiné à améliorer ses performances mais surtout à fiabiliser un navire aux performances brillantes mais fragile. Il est échoué dans le bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 14 septembre 1940 au 10 mars 1941.

La coque est grattée et repeinte, les hélices sont changées. La catapulte un temps menacée est finalement conservé. Un premier radar de veille surface est installé tandis que la DCA est modernisée : les 8 canons de 37mm modèle 1933 groupés en quatre affûts doubles et les 8 mitrailleuses de 13.2mm en quatre affûts doubles sont remplacés par huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles et douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles.

Remis à flot, il subit une période complémentaire de travaux à quai jusqu’au 25 mars 1941 quand il entame ses essais à la mer jusqu’au 6 avril. Il effectue ensuite sa remise en condition du 7 au 22 avril, date à laquelle il redevient officiellement navire-amiral de la 6ème Escadre Légère, remplaçant le Jean de Vienne qui l’avait suppléer durant son immobilisation.

Le croiseur léger participe ensuite à un exercice avec les contre-torpilleurs sous ses ordres du 2 au 12 mai, un exercice de protection et d’attaque de convois. Après une escale dans le port de La Valette du 13 au 20 mai 1941, l’Emile Bertin et deux divisions de contre-torpilleurs ( 1ère DCT : contre-torpilleurs Vauban Lion Epervier 3ème DCT contre-torpilleurs Guépard Valmy Verdun) participent à un exercice de défense aérienne à la mer du 21 mai au 2 juin 1941 avant de rentrer le lendemain à Bizerte.

Immobilisé pour une avarie de chaudière du 4 juin au 12 juillet, le croiseur léger mouilleur de mines  ressort pour essais du 13 au 17 juillet avant une remise en condition du 18 au 30 juillet avant une escale à Heraklion en Crète du 1er au 5 août avant un exercice avec la marine grecque du 6 au 13 août qui se termine par une escale au Pirée du 14 au 21 août avant de rentrer à Bizerte le 24 août.

Le 8 septembre, le croiseur léger Emile Bertin quitte Bizerte avec un chargement de mines d’exercices soit 60 mines. Profitant du mauvais temps, il échappe à ses «mouchards» en l’occurence trois contre-torpilleurs de la 1ère DCT chargés d’intercepter un mouilleur de mines ennemi et va déposer son chargement dans le Golfe de Gabès le 10 septembre 1941.

L’Emile Bertin file plein nord mais est «intercepté» par la 1ère DCT (Vauban Lion Epervier) qui coule le navire à  la torpille et au canon le 11 septembre. Le champ de mines n’est pas repéré jusqu’à ce qu’un cargo ne saute sur une mine.

Une observation aérienne repère le champ de mines qui est dragué par des aviso-dragueurs et des dragueurs auxiliaires (des chalutiers réquisitionnés) du 13 au 17 septembre. Une mine dérivante est coulée à la mitrailleuse par un hydravion de grande patrouille.

L’Emile Bertin rentré à Bizerte le 15 septembre ressort pour un exercice de combat de nuit du 23 au 27 septembre avant une escale à Sfax du 28 au 30 septembre puis Heraklion du 2 au 5 octobre avant de rentrer à Bizerte le 8 octobre 1941.

La 6ème Escadre Légère ressort au complet du 15 au 30 octobre pour des manoeuvres combinées avec pour thèmes l’escorte et l’attaque de convois, le bombardement littoral, le combat de nuit et la défense aérienne à la mer.

La 6ème EL fait escale à La Valette du 1er au 7 novembre puis à Alexandrie du 10 au 15 novembre avant un exercice avec la marine britannique jusqu’au 21 novembre quand les navires des deux marines se séparent.

L’Emile Bertin et ses contre-torpilleurs font escale à Lattaquié du 23 au 27 novembre puis à Beyrouth du 28 novembre au 2 décembre. Le croiseur mouilleur de mines manoeuvre avec le Primauguet, navire-amiral de la DNL du 3 au 12 décembre avant que la 6ème EL ne rentre à sa base le 16 décembre et d’y rester jusqu’à la fin de l’année 1941.

Après une période d’entretien à flot du 7 janvier au 15 février, l’Emile Bertin sort pour essais du 16 au 20 février 1942 avant une remise en condition du 21 février au 2 mars.

Le 4 mars 1942, la ville de Cherbourg devient ville-marraine du bâtiment, Emile Bertin étant décédé à La Glacerie, petite commune proche du grand port normand.

Le 5 mars, il sort pour un entrainement à la surveillance maritime pour habituer à la région le détachement aviation du croiseur qui vient de recevoir deux Dewoitine HD-731. Peu après l’appareillage, il s’échoue à l’entrée du canal relient le lac à la mer. Il se remet à flot tout seul et n’est heureusement n’est pas avarié.

Il repart le lendemain pour l’exercice prévu, exercice qui l’occupe du 6 au 20 mars avant de fréquents ravitaillement à Tunis ou dans le Golfe de Gabès. Il rentre à Bizerte le 22 mars 1942.

Le 7 avril 1942, l’Emile Bertin sort avec la 2ème DC amputé du Jean de Vienne alors en croisière en Amérique du Sud pour une série d’exercice : défense aérienne à la mer (7 au 18 avril), combat de nuit (21 au  27 avril), attaque et escorte de convois (30 avril au 7 mai) et surveillance maritime (12 au 22 mai), les trois croiseurs rentrant à Bizerte le 25 mai 1942.

Après une période d’indisponibilité accidentelle du 27 mai au 12 juin, l’Emile Bertin sort pour essais du 13 au 20 juin avant une remise en condition du 21 juin au 5 juillet. Il ressort pour un exercice en solitaire du 15 au 27 juillet suivit par une escale à Tunis du 28 au 31 juillet avant de rentrer à Bizerte le 2 août 1942.

Après une période d’indisponibilité pour les permissions de l’équipage du 2 au 21 août, l’Emile Bertin ressort pour entrainement du 22 août au 2 septembre en compagnie du croiseur La Galissonnière, les deux croiseurs faisant escale à La Valette du 3 au 10 septembre avant de rentrer à Bizerte le 12 septembre 1942

Le 24 septembre 1942, la 3ème Division de Torpilleurs arrive à Bizerte pour renforcer la 6ème Escadre Légère. Cette division est composée de quatre torpilleurs légers de type Le Fier (1100 tonnes) à savoir les  L’Alsacien Le Breton Le Corse et Le Tunisien. Cette arrivée entraine la dissolution de la 12ème DT, les trois torpilleurs devant être transformés en patrouilleurs.

La division sort avec son navire-amiral pour un entrainement au combat de nuit du 27 au 30 septembre avant une escale à Tunis du 1er au 5 octobre puis à La Valette du 6 au 11 octobre avant un retour à Bizerte le 13 octobre 1942 à l’aube.

Le 20 octobre, un incendie éclate dans le hangar à hydravion, détruisant un Dewoitine HD-731 démonté ce qui sauva le navire quand on connait le volatilité de l’essence à très haut indice d’octane.

L’incendie est rapidement circonscrit et les dégâts sont fort heureusement limités. Le croiseur est indisponible pour réparations du 22 octobre au 5 décembre 1942 avant de sortir pour essais du 6 au 13 décembre puis pour remise en condition du 14 au 24 décembre, passant la fin de l’année à quai à Bizerte.

La première sortie de l’année à lieu du 8 au 12 janvier pour un entrainement à la défense aérienne à la mer, l’armée de l’air cherchant à retrouver et à détruire le croiseur qui est officiellement coulé trois fois mais les aviateurs ont du reconnaître la perte d’une vingtaine d’appareils.

Après une escale à Sfax du 13 au 17 janvier 1943, le croiseur retrouve à la mer la 3ème DT le 18 janvier pour un exercice à double détente. Du 18 au 20 janvier, les torpilleurs pourchassent le croiseur qui simule tantôt un raider tantôt un mouilleur de mines avant qu’après un ravitaillement à Sfax, le croiseur n’attaque les torpilleurs qui simulent un convoi rapide (22 au 27 janvier). Les cinq navires rentrent à Bizerte le 29 janvier 1943.

Le 12 février 1943, l’Emile Bertin sort pour un entrainement au mouillage de mines dans le golfe de Gabès. Il mouille un chargement complet de mines d’entrainement soit 72 engins qui forment un champ de mines compact.

Le croiseur file alors vers le nord mais est intercepté par le sous-marin Aréthuse et touché par une torpille ce qui l’oblige à stopper avant qu’un deuxième projectile ne l’envoie par le fond.

Le champ de mines est repéré par hydravion avant d’être dragué par explosifs, les hydravions larguant des grenades anti-sous-marines qui détruise environ 40% des engins avant que le reste ne soit neutralisé par des moyens plus traditionnels.

Rentré à Bizerte le 15 février, le navire-amiral de la 6ème escadre légère ressort pour un entrainement au bombardement littoral. Quittant Bizerte le 20 février 1943, il fait escale à Mers-El-Kebir du 24 au 27 février, franchit le détroit de Gibraltar le 2 mars puis fait escale à Casablanca du 4 au 9 mars où Mohamed V, sultan du Maroc visite le navire.

Arrivé à Dakar le 13 mars 1943, l’Emile Bertin s’entraine au polygone de tir de Rufisque du 16 mars au 3 avril, tirant avec ses canons de 152mm, ses quatre canons de 90mm mais également sa DCA alors que sa compagnie de débarquement s’entraine à mener des opérations coup de poing digne des descentes du temps de la marine à voile.

Après une escale à Dakar du 4 au 7 avril, le croiseur léger appareille mais après quelques heures de mer, il est victime d’une avarie, un bris d’hélice comme constaté lors d’un passage au bassin à Dakar du 10 au 15 avril. L’hélice n’est pas remplacée, l’Emile Bertin devant subir un grand carénage à l’été 1943.
C’est donc sur trois pattes qu’il quitte Dakar le 17 avril. Après une escale à Casablanca du 20 au 22 avril, il franchit le détroit de Gibraltar le 24 avril, se ravitaille à Mers-el-Kebir le 26 avril avant de rentrer à Bizerte le 29 avril 1943.

Avec une hélice en moins, le croiseur léger ne sort que dans les atterrages immédiats de Bizerte soit du 1er au 7 mai, du 11 au 15 mai et du 20 au 25 mai.

Débarquant ses munitions le 30 mai, il est échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah du 1er juin 1943 au 15 janvier 1944, transmetttant son pavillon de navire-amiral au croiseur léger La Galissonnière.

A l’origine ce grand carénage devait s’achever fin novembre mais la découverte de parties corrodées sous la ligne de flottaison et dans les réservoirs de mazout retarde sa remise à flot. Après une période de travaux à quai (16 au 30 janvier 1944), le croiseur léger subit des essais à la mer du 1er au 12 février avant remise en condition en compagnie des navires de la 6ème EL du 14 février au 2 mars. Ce dernier jour, il redevient navire-amiral de la 6ème Escadre Légère.

Il ressort le 9 mars 1944 pour un exercice de mouillage de mines dans le Golfe de Gabès qui reçoit 84 mines d’exercices déployés en petits bouchons plutôt que dans un champ de mines uni ce qui oblige le croiseur à des manoeuvres acrobatiques.

Cette méthode de mouillage se révèle plus efficace et plus délicate à neutraliser mais ne sera pas généralisée, l’Amirauté préférant confier aux navires de surface rapides le mouillage de vastes champs de mines et aux sous-marins la dépose de bouchons de mines pour perturber l’accès aux ports et autres bases navales. L’Emile Bertin est de retour à Bizerte le 15 mars 1944.

Du 20 au 27 mars 1944, l’Emile Bertin subit un exercice de défense aérienne à la mer entre Malte et la Tunisie avant de faire escale à La Valette du 28 mars au 2 avril 1944. Rentré à Bizerte le 4 avril 1944, il ressort le 6 avril pour accompagner le paquebot Ile de France qui transportait le président de la République par interim Léon Lauray dans une tournée au Levant.

Le croiseur retrouve le paquebot entre la Tunisie et la Crète le 7 avril et l’escorte jusqu’à Beyrouth où les deux navires arrivent à destination le 10 avril 1944. Après l’escale commune jusqu’au 13 avril, le croiseur manoeuvre avec la DNL jusqu’au 20 avril quand il retrouve le paquebot qu’il escorte jusqu’à Toulon où les deux navires arrivent le 27 avril 1944. Le navire-amiral de la 6ème Escadre Légère repart le 29 avril et rentre à Bizerte le 3 mai 1944.

Du 12 mai au 5 juin 1944, l’Emile Bertin va participer à des manoeuvres interarmées baptisées Harmattan, impliquant la 6ème Escadre Légère, les Forces Armées de Tunisie (FAT) (armée de terre) et des unités de l’armée de l’air stationnés dans le protectorat.

Durant ces vingt-quatre jours d’exercices intensifs simulant une attaque de la ligne Mareth puis un raid sur les côtes tunisiens, l’Emile Bertin va aussi bien participer à des exercices de bombardement littoral en appui de troupes au sol, des exercices de combat de nuit, d’escorte et d’attaque de convois, de défense aérienne à la mer et même de mouillage de mines. Il rentre à Bizerte le 10 juin après une escale à La Valette en compagnie notamment des croiseurs légers Jean de Vienne et La Marseillaise.

Après une période d’indisponibilité du 11 juin au 9 juillet, l’Emile Bertin ressort pour essais du 10 du 15 juillet avant entrainement du 17 au 30 juillet.

Rentré à Bizerte le 1er août, il ressort pour un transport de troupes entre la Tunisie et la métropole en l’occurence un régiment de tirailleurs tunisiens qu’il embarque à Bizerte le 7 août et qu’il débarque à Toulon le 10 août pour des manoeuvres à Canjuers jusqu’au 25 août.

Durant ce laps de temps, l’Emile Bertin s’entraine dans le Golfe du Lion avec notamment la 5ème DCT (Aigle Albatros Gerfaut) pour un exercice de combat de nuit du 10 au 14 août 1944 puis un exercice  de défense de convois à l’aide de navires affrétés par la marine (deux cargos et un pétrolier) du 16 au 23 août. Il gagne alors Toulon où il rembarque les tirailleurs tunisiens qu’il ramène en Tunisie le 29 août 1944.

Le navire-amiral de la 6ème escadre légère ressort le 12 septembre 1944 avec la 7ème DCT (Vauquelin Tartu Chevalier Paul) et la 11ème DCT (Mogador Volta, Hoche) pour un exercice de combat.

Du 13 au 18 septembre, le croiseur léger et les six contre-torpilleurs s’entrainent au combat de nuit avant une escale à Sfax du 19 au 22 septembre puis un exercice de combat antisurface du 23 au 30 septembre, les contre-torpilleurs cherchant à intercepter l’Emile Bertin qui joue admirablement bien le raider ou le mouilleur de mines rapide, échappant aux interceptions des contre-torpilleurs sauf à deux reprises.

Après une escale à Tunis du 1er au 6 octobre et à La Valette du 7 au 11 octobre, les six navires s’entrainent à la défense aérienne à la mer du 12 au 17 octobre avant de rentrer à Bizerte le lendemain 18 octobre 1944.

Indisponible pour entretien à flot du 19 octobre au 15 novembre, le navire-amiral de la 6ème Escadre Légère ressort pour essais du 16 au 19 novembre avant un entrainement en solitaire du 22 novembre au 4 décembre avant de rentrer au port le lendemain 5 décembre 1944. Il sort encore deux fois pour un entrainement en solitaire : du 7 au 12 décembre et du 16 au 24 décembre avant de passer les fêtes de fin d’année à son port d’attache.

L’Emile Bertin sort pour entrainement en solitaire du 7 au 15 janvier 1945 avant un entrainement de groupe avec les 7ème et 11ème DCT qui sont au complet. Cet entrainement qui occupe ces sept navires du 21 janvier au 5 février est consacré aussi bien à la défense aérienne à la mer, au combat antisurface qu’à l’attaque et à l’escorte de convois. Après une escale à La Valette du 6 au 9 février, le croiseur léger et les contre-torpilleurs rentrent à Bizerte le 10 février 1945.

L’Emile Bertin ressort du 15 mars au 12 avril pour une mission de surveillance dans le sud tunisien en liaison avec l’armée de l’air, le croiseur se chargeant des atterrages immédiats de la côte et l’armée de l’air au dessus du désert. Le navire-amiral de la 6ème escadre légère rentre à Bizerte le 14 avril 1945.

Le 22 avril 1945, l’Emile Bertin sort pour un entrainement de défense aérienne à la mer jusqu’au 30 avril avant de mouiller dans le golfe de Gabès jusqu’au 4 mai avant de rentrer à Bizerte le 6 mai. Il entre en phase de simulation de conflit dans lequel il doit mouiller d’imposants champs de mines pour empêcher la marine italienne d’effectuer une démonstration en Tunisie.

Il charge 72 mines d’exercice et appareille à grande vitesse le 9 mai, échappant aux tirs (simulés) des batteries côtières puis à la 7ème DCT (Vauquelin Tartu et Chevalier Paul) en embuscade pour mouiller de nuit un champ de mines à 10 km de la frontière pour éviter tout incident dans la nuit du 12 au 13 mai. Le champ de mines est «dragué» par des dragueurs de mines qui sont attaqués par le croiseur léger qui rentre à Bizerte le 16 mai 1945.

Après des travaux de peinture et d’électronique à flot du 18 au 30 mai, il sort pour essais du 1er au 4 juin avant un entrainement en solitaire du 7 au 15 juin.

Le lendemain, 16 juin, le croiseur léger appareille de Bizerte, fait escale à Mers-El-Kebir du 20 au 25 juin, franchit le détroit de Gibraltar le 28 juin puis fait escale à Casablanca du 29 juin au 2 juillet avant de gagner Dakar où il arrive le 6 juillet 1945.

Il s’entraine au polygone de Rufisque du 9 au 21 juillet, tirant avec ses canons de 152 et de 90mm, connaissant un certain nombre de problèmes dans le chargement des pièces et l’échauffement des tubes.

Un canon (le III,  le canon bâbord de la tourelle n°1) explose même en ne faisant heureusement que quelques blessés. Le croiseur perd ce canon et l’ouverture est obturé mais ne sera remplacé qu’en 1946 lors du prochain grand carénage.

Après un exercice de défense aérienne à la mer au profit du ComAir AOF du 25 au 30 juillet et un exercice de défense littorale du 2 au 9 août, le croiseur léger quitte le Sénégal le 12 août, fait escale à Port-Etienne du 13 au 16 août, à Casablanca du 18 au 22 août, à Alger du 25 au 30 août avant de rentrer à  Bizerte le 3 septembre.

Après une période d’indisponibilité (permissions de l’équipage, entretien courant) du 4 au 29 septembre 1945, l’Emile Bertin sort pour essais du 30 septembre au 3 octobre avant un entrainement individuel dans le sud Tunisien du 7 au 16 octobre avant de rentrer à Bizerte le 18 octobre 1945.

Il sort pour une mission de surveillance du détroit de Sicile du 20 au 30 octobre puis un entrainement avec le contre-torpilleur Mogador qui sortait d’un grand carénage du 1er au 9 novembre avant de rentrer à Bizerte le 10 novembre. Le 11 novembre, la compagnie de débarquement du croiseur défile à Bizerte pour commémorer l’armistice.

L’Emile Bertin sort pour un exercice de combat du 15 au 27 novembre en compagnie de la 11ème DCT avant une escale commune à Sfax du 28 novembre au 2 décembre 1945 puis de rentrer à Bizerte le 4 décembre 1945. Le croiseur léger mouilleur de mines sort pour un entrainement en solitaire du 10 au 22 décembre 1945 avant de passer les fêtes de fin d’année au port.

L’Emile Bertin sort pour un exercice avec ses contre-torpilleurs du 7 au 21 janvier 1946 avant une escale  à Sfax du 22 au 25 janvier puis à La Valette du 27 au 30 janvier avant de rentrer à  Bizerte le  3 février 1946.

Il débarque ses munitions et vidange ses soutes du 4 au 8 février. Le 9 février 1946, le contre-amiral Prisset, commandant en chef de la 6ème escadre légère quitte l’Emile Bertin et met sa marque sur le contre-torpilleur Mogador qui reste endivisionné en dépit de sa nouvelle fonction.

L’Emile Bertin est échoué dans le bassin n°3 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah le 12 février 1946 pour d’importants travaux qui vont le voir immobiliser au sec pendant six mois jusqu’au 4 août 1946.

Il subit une remise en état complète de l’appareil propulsif avec le changement des chaudières et de plusieurs turbines. La coque est grattée, sablée et repeinte, les hélices sont remplacées. Les superstructures sont peu modifiées même si le mat radar doit être renforcé. La catapulte est changée même si on s’interrogea sur son débarquement.

Remis à flot le 4 août, il est remorqué au quai d’armement de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour des travaux complémentaires jusqu’au 25 août 1946. Il est en essais à la mer du 26 août au 4 septembre avant remise en condition du 9 au 21 septembre en compagnie notamment des torpilleurs légers de la 3ème DT et de la 2ème DC (La Galissonnière et Jean de Vienne, La Marseillaise étant en grand carénage).

Le 22 septembre 1946, l’Emile Bertin redevient navire-amiral de la 6ème Escadre légère en remplacement du Mogador.

Il sort pour un entrainement majeur en Méditerranée en compagnie de la 3ème DT et de la 11ème DCT soit dix navires de combat plus le transport Golo chargé de matériel et de munitions ainsi que le pétrolier Mékong.

Le pétrolier Mékong

Le pétrolier Mékong

Quittant Bizerte le 24 septembre, les navires de combat vont s’entrainer dans un triangle Malte-Tunisie-Libye jusqu’au 2 octobre pour entrainement au combat antisurface de jour comme de nuit, se ravitaillant en mer auprès du pétrolier Mékong.

Ils font escale à La Valette du 3 au 6 octobre pour se ravitailler en munitions et en vivres auprès du Golo qui les soutes vides regagna Bizerte pour un nouveau chargement. Le croiseur léger, les torpilleurs légers et les contre-torpilleurs reprennent la mer le lendemain pour un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 12 octobre au large de la Tunisie.

L’Emile Bertin fait ensuite escale à Patras du 13 au 16 octobre pendant que les torpilleurs légers et les contre-torpilleurs sont à Zanthe. Le 17 octobre, l’escadre française se réunit à la mer pour se ravitailler en carburant auprès du Mékong avant de gagner Le Pirée où ils font escale du 21 au 25 octobre avant un exercice avec la marine grecque jusqu’au 30 octobre quand les navires français sont à Thessalonique jusqu’au 5 novembre.

La compagnie de débarquement de l’Emile Bertin et des détachements des différents navires rendent hommage à l’Armée d’Orient en déposant une gerbe devant le monument aux morts.

Il reprend la mer pour une escale à Istanbul du 6 au 10 novembre puis à Iskenderun du 13 au 17 novembre et à Beyrouth du 20 au 24 novembre.

Après un exercice avec la DNL, la petite escadre fait escale à Haïfa en Palestine mandataire du 30 novembre au 3 décembre avant de rentrer à Bizerte le 7 décembre 1946. Il est indisponible pour entretien jusqu’à la fin de l’année.

Il sort pour la première fois du 7 au 12 janvier pour un exercice de combat de nuit en compagnie de la 3ème DT avant une escale à Tunis du 13 au 18 janvier suivit d’un exercice de défense aérienne à la mer du 19 au 25 janvier avant de rentrer à Bizerte le 27 janvier 1947.

Victime d’une avarie mécanique, l’Emile Bertin est indisponible du 28 janvier au 12 février avant de sortir pour essais du 13 au 18 février avant un stage de remise en condition du 20 février au 5 mars pour notamment amariner les  nouveaux appelés.

Le 18 mars 1947, le croiseur léger Emile Bertin quitte Bizerte et retrouve le lendemain à la mer le croiseur lourd Algérie pour une croisière en Méditerranée orientale.

Les deux navires font escale ensemble à Corfou du 23 au 28 mars avant de se séparer, l’Emile Bertin faisant escale à Patras du 30 mars au 2 avril alors que l’Algérie mouillait au large de l’île de Zanthe.

Les deux navires se retrouvent à La Canée en Crète pour une nouvelle escale commune du 5 au 9 avril avant de remonter vers le nord pour une escale commune au Pirée du 12 au 17 avril 1947.

C’est ensuite Thessalonique qui est l’objet de la visite des deux croiseurs français pour une escale du 20 au 24 avril avant une nouvelle séparation, l’Emile Bertin faisant escale à Mytilène sur l’île de Lesbos du 26 au 28 avril alors que l’Algérie gagne directement Rhodes où il arrive le 27 avril, y retrouvant l’Emile Bertin le 30 avril 1947.

Les deux croiseurs font ensuite escale à Antalya du 1er au 3 mai et à Iskenderun du 6 au 9 mai (théâtre au mois de février d’émeutes anti-françaises ce qui explique que les marins français ne purent descendre à terre) avant de se séparer une nouvelle fois, l’Algérie gagnant directement Beyrouth où le croiseur lourd arrive le 11 mai 1947 alors que l’Emile Bertin lui fait escale à Lattaquié du 10 au 13 mai, retrouvant son compère de traversée le lendemain 14 mai 1947.

Après un exercice avec la Division Navale du Levant (16 au 21 mai), le croiseur lourd et le croiseur léger font escale à Haïfa du 22 au 27 mai, à Alexandrie du 30 mai au 3 juin puis à La Valette du 8 au 12 juin 1947. Les deux navires se séparent alors : l’Emile Bertin rentre à Bizerte le lendemain 13 juin alors que l’Algérie file directement sur Toulon où il arrive le 16 juin.

Après une période d’indisponibilité (entretien et permissions de l’équipage) du 17 juin au 13 juillet 1947, le croiseur léger reprend la mer pour essais du 15 au 22 juillet avant un entrainement en solitaire du 24 juillet au 8 août, rentrant à Bizerte le 15 août après une escale à La Valette du 9 au 13 août 1947.

Il sort pour un mouillage de mines le 24 août après avoir chargé 72 mines de guerre pour un véritable mouillage de mines à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Contrairement aux exercices mené par le passé, le croiseur léger n’est pas intercepté ni menacé. Les mines sont mouillés le 28 août 1947 de nuit avec succès avant de rentrer à Bizerte à grande vitesse le 30 août 1947.

Il sort entre le 2 et le 10 septembre pour un entrainement de défense aérienne à la mer puis un entrainement au combat de surface avec la 3ème DT. Cet exercice qui à lieu du 15 au 23 septembre est suivit d’une escale à La Valette du 24 au 27 septembre et à Sfax du 30 septembre au 2 octobre avant de rentrer à Bizerte le 4 octobre.

L’Emile Bertin sort pour un entrainement en compagnie de la 11ème DCT du 7 au 24 octobre 1947, restant en mer et étant ravitaillé par le Mékong. Le croiseur léger et les contre-torpilleurs rentrent à Bizerte le 2 novembre après une escale à La Valette du 26 au 30 octobre.

L’Emile Bertin sort pour entrainement avec la 7ème DCT du 4 au 24 novembre suivant le même modèle que l’entrainement avec la 11ème DCT. Après une escale à Sfax du 25 au 29 novembre, il rentre à Bizerte le 1er décembre 1947.

Du 8 au 20 décembre, le croiseur léger Emile Bertin sort avec les deux divisions de contre-torpilleurs pour un entrainement combiné avec un entrainement au combat de nuit, un entrainement à l’escorte et à l’attaque de convois, à la défense aérienne à la mer et au bombardement littoral. Ils rentrent à Bizerte le 22 décembre et restent au port jusqu’à la fin de l’année.
Le 4 janvier 1948, le croiseur léger quitte Bizerte pour une tournée en Méditerranée occidentale afin de montrer l’un des fleurons de la marine nationale. Il fait escale à Alger du 7 au 12 janvier, à Oran du 13 au 18 janvier, à Tanger du 20 au 24 janvier, à Gibraltar du 25 au 27 janvier, à Barcelone du 30 janvier au 3 février, à Marseille du 6 au 12 février.

Après une période d’entretien à flot à Toulon du 13 février au 2 mars 1948, le navire-amiral de la 6ème escadre légère fait escale à Nice du 4 au 8 mars, à Bastia du 9 au 13 mars, à Ajaccio du 15 au 21 mars, à Bonifaccio du 23 au 27 mars avant de rentrer à Bizerte le 30 mars dans la soirée.

Le 5 avril 1948, l’Emile Bertin appareille avec les 7ème et 11ème DCT pour un exercice de combat à double détente. Dans un premier temps (6 au 11 avril), le croiseur doit échapper à la meute des contre-torpilleurs lancé à sa poursuite et après un ravitaillement à la mer auprès du Mékong le 12 avril, le croiseur doit intercepter la 7ème DCT en compagnie de la 11ème DCT avant que les rôles ne s’inversent (13 au 24 avril). La petite escadre rentre à Bizerte le 26 avril 1948.

L’Emile Bertin sort pour une nouvelle opération de mouillage de mines à la frontière tunisio-libyenne le 5 mai, larguant son chargement du 8 au 15 mai avant une mission de présence au large de la Libye du 16 au 27 mai 1948, rentrant à Bizerte le 1er juin 1948.

Il ressort du 7 au 15 juin pour un entrainement à la défense aérienne à la mer suivit d’un entrainement avec deux navires de la 7ème DCT, le Vauquelin et le Chevalier Paul  du 18 au 24 juin 1948 avant une escale à Sfax du 24 au 27 juin puis à Tunis du 29 juin au 2 juillet avant de rentrer le lendemain au port.

Après une période d’indisponibilité du 4 juillet au 2 août, l’Emile Bertin sort pour essais et remise en condition du  4 au 17 août en compagnie du Tartu qui lui aussi sortait d’une période d’entretien. Les deux navires mouillent dans le golfe de Gabès du 18 au 25 août avant de rentrer à Bizerte le 27 août 1948.

Il est alors armé à effectifs de guerre et reste en permanence en alerte notamment en cas de coup de force italien en direction de la Tunisie.

CL Emile Bertin profil

Caractéristiques Techniques du croiseur léger mouilleur de mines Emile Bertin

Déplacement : déplacement Washington 5984 tonnes déplacement en charge normale 6530 tonnes déplacement en surcharge 8480 tonnes.

Dimensions : Longueur (hors tout) 177m (entre perpendiculaires) 167m Largeur : 15.84m Tirant d’eau (déplacement Washington) 5.33m (surcharge) 6.00m Tirant d’air en charge normale 32.50m

Propulsion : Quatre ensembles de turbines à vapeur Parson alimentées par six chaudières Penhoët (27 kg/cm² et 330°) à surchauffe du type à petits tubes d’eau et flamme directe, dévellopant une puissance totale normale de 102000ch et entrainant quatre hélices tripales

Performances : Vitesse maximale : 33 noeuds Distance franchissable : 6000 miles nautiques à 15 noeuds, 2800 miles nautiques à 20 noeuds, 1100 miles nautiques à 33 noeuds

Protection : parois latérales du blockhaus et de la soute à munitions 30mm. Étroit compartimentage avec quatorze tranches (A à N) et donc treize cloisons transversales sans ouverture du fond au pont principal.

Armement : 9 canons de 152mm (6 pouces) modèle 1930 en trois tourelles triples modèle 1930 (deux avant et une arrière). 4 canons de 90mm (3.5 pouces) Schneider modèle 1926 en un affût double axial modèle 1930 et deux affûts simples latéraux modèle 1926.

4 canons de 37mm modèle 1925 en affûts simples (deux à tribord et deux à babord au niveau du bloc passerelle) puis en 1939, 8 canons de 37 mm modèle 1933 en quatre affûts CAD et 8 mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss modèle 1929 en quatre affûts doubles. Cette DCA périmée est remplacée par huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles et douze canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 en six affûts doubles

 6 tubes lance-torpilles de 550mm en deux plate-formes triples modèle 1928T tirant des torpilles modèle 23D qui porte à 9000m à 39 noeuds et 13000m à 35 noeuds. 21 grenades ASM Guilbaud de 52kg (CM : 35kg de tolite) larguées par gravité à l’aide de deux glissières.

 84 mines mises en oeuvres par deux voies démontables Decauville de 50m. Les mines emportées sont de type Bréguet B4 pesant 530kg (CM = 80kg de tolite) pouvant être mouillé dans des eaux d’une profondeur n’excedant pas 90m.

 Aviation : Catapulte Penhoët orientable à air comprimé de 20m de long installée en position axiale entre les deux cheminées pouvant lancer un des deux hydravions Gourdou-Lesseure GL832 récupérés à la mer par deux mats de charge électrique. Le croiseur dispose d’un atelier mécanique et d’une réserve en carburant de 2400 litres. Le GL-832 à ensuite été remplacé par le Deswoitine HD-731

 Equipage : l’Emile Bertin est commandé par un capitaine de vaisseau avec un état major de 22 autres officiers et L’équipage se compose de 9 premiers maitres, 24 maîtres, 60 seconds maîtres et 427 quartiers maîtres et matelots. Gréé en navire-amiral, l’Emile Bertin peut embarquer un officier général, un état major de cinq officiers et 17 à 18 non-officiers. Quatre passagers civils peuvent être embarqués.