Le Conflit (95) Europe Occidentale (61)

Renaissance d’une armée

Très vite se pose la question de la reconstitution de l’armée de terre sur laquelle va reposer le poids non seulement de la libération du territoire national mais aussi de la défaite complète et définitive de l’Allemagne.

Hors de question de faire la même erreur (même si on ne le savait pas à l’époque) de s’arrêter à la frontière allemande. Comme le dira le général Villeneuve en privé «Je n’ai pas aimé ce film Dolchlosslegend et je n’ai pas envie d’en voir la suite».

Les pertes non négligeables imposent une réduction du format, le nombre de divisions d’infanterie devant être sérieusement réduit (on parle d’une trentaine de GU d’infanterie) auxquelles il faut ajouter deux divisions parachutistes, des unités motomécaniques mais aussi des unités d’appui et de soutien (artillerie, génie, transmissions, train, soutien logistique…..).

Les structures internes vont changer mais nous sommes loin de la révolution envisagée. Par exemple la DI reste une division ternaire avec trois régiments d’infanterie (ou trois demi-brigades pour les chasseurs alpins et les chasseurs à pied) mais le régiment d’artillerie redevient unitaire en raison de l’objectif de ne conserver que des pièces de 105 et de 155mm, le canon de 75mm ne devant être utilisé que pour la lutte antichar.

Les divisions d’infanterie conserve des unités du génie, de soutien logistique, de défense antichar, de défense antiaérienne, d’appui avec des canons d’assaut et d’éclairage, les GRDI étant intégrés aux DI, portant désormais le numéro de leur division. Cela nous donne l’organisation suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique (train, transmissions, ravitaillement…..)

-Un groupement de reconnaissance au contact qui porte donc le numéro de sa division avec comme pour les anciens GRDI des chars légers, des automitrailleuses et des fusiliers motocyclistes.

-Un Bataillon Divisionnaire Antichar (BDAC)

-Un Bataillon Antiaérien Divisionnaire (BAAD)

-Un régiment d’artillerie divisionnaire (RAD)

-Trois régiments d’infanterie (ou demi-brigades pour les chasseurs à pied et les chasseurs alpins)

-Un bataillon de canons d’assaut

-Un bataillon de chasseurs de chars

A noter que les divisions d’infanterie coloniale et nord-africaine disposent d’un bataillon mixte de chasseurs de chars et de canons d’assaut.

Les divisions motomécaniques sont également reconstituées mais en nombre plus réduit. En septembre 1948, sur le front Nord-Est on trouvait sept DLM et six divisions cuirassées plus une 6ème DLM déployée dans les Alpes.

Après le processus de reconstitution, les DLM et Divisions Cuirassées devenues des Divisions Blindées ne vont être plus que huit avec une organisation différente et un équipement qui va être rationalisé même si cela va prendre du temps.

La 1ère Division Cuirassée devient la 1ère Division Blindée, la 2ème DLM devient la 2ème Division Blindée, la 1ère Division Légère Mécanique devient la 3ème Division Blindée, la 2ème Division Cuirassée est réorganisée sous le nom de 5ème Division Blindée.

La 4ème Division Cuirassée devient la 4ème Division Blindée, la 3ème Division Légère Mécanique devient la 6ème Division Blindée, la 5ème DLM devient la 7ème Division Blindée, la 6ème DLM devient la 8ème Division Blindée

En revanche des unités sont dissoutes, la 3ème Division Cuirassée, la 4ème DLM, les 5 et 6ème Divisions Cuirassées, les 7ème et 8ème DLM soit un total de six unités motomécaniques dissoutes ce qui ne se fait pas sans critiques et animosité mais aussi rancoeurs et déceptions.

Sur le plan des structures la Division Blindée type 1950 tente de réaliser une synthèse délicate entre les structures d’avant guerre des DLM et des Divisions Cuirassées et les leçons de la Campagne de France.

Finalement la Division Blindée type 1950 est organisée de la façon suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique

-Une compagnie de transmissions

-Un bataillon antiaérien Divisionnaire (BAAD)

-Un Bataillon Divisionnaire Antichar (BDAC)

-Un régiment de découverte (chars légers et automitrailleuses puissantes)

-Un régiment d’artillerie automotrice

-Trois Bataillons de Chars de Combat médians

-Trois Bataillons de Chars de Combat lourds

-Trois Bataillons de Chasseurs ou de Dragons Portés qui intègrent des canons d’assaut et des chasseurs de chars ce qui en réalité en fait des régiments.

Cette organisation est donc simple, basique mais au combat les français tentent d’appliquer le concept allemand du Kampfgruppe mais avec moins de réussite. Certes les idées neuves avaient le vent en poupe mais comme toujours face aux évolutions il y avait des freins, des réticences voir des oppositions.

Cela dépendra donc de la personnalité des commandants des Divisions Blindées, certains seront très audacieux d’autres plus prudents, plus «réglément-réglement». Cela dépendra également des officiers subalternes et des sous-officiers.

Aux côtés des divisions d’infanterie et des divisions blindées on trouve deux divisions parachutistes, des divisions créées non pas ex-nihilo mais en profitant du transfert des quatre GIA (Groupes d’Infanterie de l’Air) à l’armée de terre en échange du retour sous le contrôle exclusif de l’Armée de l’Air des unités de reconnaissance.

Ces deux divisions sont officiellement créés le 29 septembre 1949 jour qui n’à pas été choisit au hasard car il s’agit de la Saint Michel que les fantassins de l’air ont choisit comme saint patron.

Ces deux divisions portent les numéros 11 et 25, le 11 faisant référence à la 11ème DLI à l’existence éphémère et le 25 à la 25ème DIM qui s’était illustrée à Dunkerque. Cela entrainera par ricochet la fusion de la 1ère et de la 11ème DIM sous le nom de 1ère DIM

Ces deux divisions d’un nouveau genre sont organisées de la façon suivante :

-Un état-major divisionnaire

-Un groupement de soutien logistique

-Une compagnie d’éclaireurs parachutistes soit l’équivalent des Pathfinders anglo-saxons

-Trois régiments parachutistes : 3ème RCP (ex-602ème GIA), 4ème RCP (ex-604ème GIA) et 1er RPC (ex-1er RIPC) pour la 11ème DP, 1er RCP (ex-603ème GIA), 2ème RCP (ex-601ème GIA) et 1er BEP pour la 25ème DP.

-Un régiment d’artillerie parachutiste dont les numéros sont ceux des défuntes 11ème DIM et 25ème DIM soit respectivement 8ème et 16ème Régiment d’Artillerie Parachutiste.

-Un régiment du génie parachutiste, le 17ème RGP

-Un bataillon de chars légers équipé de M-24 Chaffee américains, le 11ème BCC pour la 11ème DP et le 25ème BCC pour la 25ème DP.

A côté de ces divisions déployées en Métropole (dans l’Empire et sur les autres théâtres d’opération les structures évoluent peu) on trouve également des brigades, des régiments et des bataillons indépendants notamment en ce qui concerne les unités d’appui.

Parmi les brigades on trouvait trois brigades de spahis, les dernières unités montées de la cavalerie française en métropole. Ces unités étaient d’ailleurs en voie de motorisation quand le conflit à éclaté.

Seule la 3ème brigade de spahis à été maintenue en Métropole, les autres combattant au Levant, en Méditerranée et dans les Balkans où une unité montée pouvait avoir une utilité. En revanche en Métropole c’est plus discutable.

Que faire donc de la 3ème brigade de spahis ? Décision est prise de motoriser ses régiments et de l’envoyer en Afrique du Nord pour intégrer la 1ère Division Légère de Cavalerie (1ère DLC) qui s’est illustrée lors de l’opération BAYARD en ASI. Après une intervention avortée dans la première campagne de Grèce, elle va se préparer à porter le fer et le feu quelque part en Méditerranée.

Quatre brigades du génie sont reconstituées avec l’aide de régiments existants et de spécialistes issus par exemple du génie de forteresse.

Ces brigades une fois opérationnelles vont être placées sous le commandement d’une arme pour une manœuvre que les soviétiques appeleraient «opérative» c’est-à-dire à mi-chemin entre la tactique et la stratégie.

En ce qui concerne les BCC jadis intégrés aux GBCC des différentes armées ils sont dissous, les moyens répartis entre d’autres bataillons motomécaniques que ce soit de nouveaux BCC pour les Divisions Blindées ou des bataillons de canons d’assaut et de chasseurs de chars au sein des Divisions d’Infanterie.

Finalement les seuls BCC indépendants préservés seront les huit BCC de quartier général qui vont être dispersés entre la 1ère Armée (trois BCC 71ème, 73ème et 75ème), la 2ème Armée (deux BCC 70ème et 72ème) et la 3ème Armée (trois BCC 74ème 76ème 77ème), ces bataillons perdant les B-1ter contre des ARL-44 nettement plus modernes.

En ce qui concerne l’artillerie, la Réserve Générale est réorganisée, des régiments dissous, d’autres recréés. On trouve encore quelques unités d’artillerie lourde sur voie ferrée, des unités d’artillerie lourde à tracteur mais aussi nouveauté des lance-roquettes multiples inspirés des Wurfgranate allemands. (Voir dans l’ordre de bataille ci-après)

Enfin pour terminer ce panorama on trouve des unités de type commando que les français ont appelé pour beaucoup Corps Franc. A la différence des unités précédentes ce sont des unités créées ex nihilo.

On trouve le Bataillon de Choc, on trouve le Corps Franc du Nord (CFN) qui va opérer en Scandinavie, le Corps Franc des Balkans (CFB) pour opérer dans les Balkans (aux côtés de la Compagnie de la Garde intégrée au 10ème commando interallié), le Corps Franc d’Afrique (CFA) qui va combattre moins en Afrique qu’en Méditerranée. On trouve également en Asie le Groupement Mixte Commando (GMC).

Le Conflit (55) Europe Occidentale (21)

ET L’EUROPE OCCIDENTALE S’EMBRASA

Plans allemands contre plans alliés

Plans allemands

Bien que les allemands aient choisit au cours d’une réunion clandestine à bord du KMS Hidenburg en 1947 d’attaquer en Scandinavie il est évident qu’ils ne peuvent faire l’économie d’une offensive majeure à l’ouest pour frapper l’alliance des «ploutocraties occidentales» au cœur et gagner une guerre, guerre vue comme la revanche du premier conflit mondial que les nazis n’ont jamais digéré (notamment avec leur Dolchlosslegend la légende du coup de poignard dans le dos).

A la différence des alliés qui peuvent se permettre de prendre leur temps les allemands n’ont pas ce luxe. Ils doivent frapper vite et brutalement dans l’espoir de l’emporter en quelques semaines voir au pire en quelques mois. Il sera ensuite temps de régler le problème «judéo-bolchevique» de la façon qu’il est facile d’imaginer.

Le plan de l’opération FALL GELB est une reprise du plan Schlieffen de 1914, un plan qui avait échoué mais les allemands se disent que trente-cinq ans plus tard avec de nouvelles techniques, de nouvelles tactiques et de nouvelles technologies le résultat peut être différent.

Il y à cependant des évolutions avec notamment la neutralisation des Pays-Bas (si en 1914 les allemands étaient certains de la neutralité néerlandaise, en 1949 ils n’en sont plus aussi surs) et le lancement de diversions au Luxembourg et en Alsace dans l’espoir d’y attirer les réserves alliées.

Comme les alliés s’attendent à une offensive allemande dans les plaines belges les allemands vont attaquer du fort et fort mais sont confiants dans leur maitrise de la bataille de rencontre, escomptant sur un effondrement rapide des belges et des néerlandais et sur la lenteur des alliés à venir en aide à Bruxelles et à La Haye.

D’autres alternatives ont été étudiées dont une prometteuse : le passage par les Ardennes zone considérée comme difficile d’accès pour une offensive de masse.

Il semble que cette hypothèse tenait la route en cas de prolongation de la guerre de Pologne mais que cette idée à été abandonnée pour plusieurs raisons notamment des informations sur la volonté belge de défendre fermement les Ardennes belges et sur le renforcement de la charnière entre GA n°1 et GA n°2 avec de nouvelles fortifications et surtout l’amélioration des unités amenées à défendre cette zone.

Finalement donc les allemands se sont résignés à attaquer dans les plaines belges pour neutraliser le corps de bataille allié puis opérer un vaste mouvement tournant dans le but de s’emparer de Paris et surtout des ports par où pourraient être évacués les britanniques et où pourraient être amenés renforts et ravitaillement.

Une attaque en Alsace doit également être menée dans le but d’occuper tout le nord de la France au nord de la Seine.

Ensuite c’est plus flou, une partie des archives ayant disparue. Il semble qu’ensuite les allemands voulaient franchir La Seine pour foncer plein ouest direction la Bretagne et contrôler des ports d’où pourraient partir les U-Boot menant la guerre de Course.

En revanche impossible de savoir si Berlin voulait aller jusqu’à l’occupation complète du territoire français ou si il espérait l’ouverture de négociation en vue de neutraliser la France et de laisser la Grande-Bretagne seule et sans possibilité de continuer la guerre.

De toute façon es-ce bien important de savoir tout cela ? Probablement non car comme le disait Moltke l’Ancien (et non Clausewitz comme je l’ai cru trop longtemps) «A la guerre la première victime c’est le plan».

Plans alliés : attendre ou agir de suite ?

Comme je viens de le dire les alliés à la différence des allemands ont la possibilité d’attendre non pas qu’ils veulent gagner à l’usure mais tout simplement parce qu’ils peuvent s’appuyer sur les ressources de leurs empires coloniaux respectifs sans parler des Etats-Unis qui finiront bien par entrer en guerre un jour.

Ils peuvent donc se permettre une lente et longue montée en puissance en vue de lancer une offensive contre l’Allemagne et rattraper le temps perdu en l’occurrence l’offensive prévue en 1919 et qui aurait sans nul doute changer le cours de l’histoire.

Par où passer ? Les alliés ne sont pas plus avancés que les allemands car à moins d’un accord préalable avec la Belgique il faut se résoudre à une attaque frontale avec la question du Westwall à franchir, une ligne fortifiée certes moins puissante que la ligne Maginot mais qui n’est pas à négliger.

Quand la guerre éclate en septembre 1948 les plans d’une offensive contre l’Allemagne sont encore dans les limbes. Les raisons sont multiples mais nul doute que l’absence d’accord avec Londres, Bruxelles et La Haye explique pourquoi le plan n’est pas prêt quand les premières bombes tombent sur Oslo et Copenhague.

Des pistes existent y compris celles politiquement impossibles ou improbables à savoir un passage par la Suisse et par la Belgique sans l’accord des gouvernements concernés !

Ces pistes sont rapidement abandonnées au profit de la solution la moins surprenante à savoir une offensive sur le Rhin avec tout d’abord une ligne fortifiée à détruire avant une exploitation à travers les plains allemandes. Autant dire tout sauf une sinécure.

La mise au point du plan d’attaque (nom de code ALPHABET un nom de code provisoire) prend plus de temps que prévu et seul un plan provisoire à été transmis au général Villeneuve.

On raconte qu’avant d’évacuer son PC avancé ATLANTIDE situé à proximité d’Amiens, le général Villeneuve brûla ce plan qui ne le quittait jamais, plan qui était de toute façon caduque car avant même de songer à envahir l’Allemagne il fallait d’abord libérer le nord de la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.

Le Conflit (35) Europe Occidentale (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
TOME 13 : EUROPE OCCIDENTALE ET BALKANS

TOME 13 VOLUME 2 : ET L’EUROPE OCCIDENTALE S’EMBRASA

En guise d’avant-propos une explication méthodologique

En ce 15 mars 2022 je commence le volume 2 de ce Tome 13, le volume consacré au front occidental à savoir les combats ayant eu lieu sur le front nord-est en France, en Belgique, aux Pays-Bas et donc en Allemagne. Il sera ensuite temps de parler des Balkans dans un Tome 13 Volume 3.

En revanche les combats concernant l’Italie seront traités dans le volume 14 consacré à la guerre en Méditerranée.

Comme je l’ai dit dans l’introduction méthodologique du volume précédent j’ai hésité sur l’élément déclencheur de ma seconde guerre mondiale uchronique.

Un temps j’ai pensé à une offensive brutale à l’ouest mais cette frappe du fort au fort ne me paraissait pas crédible. J’ai donc choisit une offensive périphérique en Norvège et au Danemark.

Avec la dégradation des conditions météorologiques, une offensive à l’hiver 1948/49 était illusoire car cela privait les allemands de leur aviation, un atout capital dans le jeu teuton.

Au printemps 1949 l’offensive devient possible et comme un clin d’oeil de l’histoire j’ai décidé de lancer l’offensive allemande le 10 mai 1949.

Cette offensive va se passer naturellement différemment à la fois parce que j’ai décidé que les allemands conserveraient grosso modo le plan d’origine (pour faire simple une nouvelle version du plan Schlieffen de 1914) mais aussi parce que la résistance va être bien plus forte qu’historiquement.

Cela s’explique par des armées françaises, britanniques, belges et néerlandaises plus modernes, mieux entrainées et plus motivées. La personnalité du général Villeneuve va également jouer puisqu’elle est diamétralement opposée à celle du général Gamelin.

Relève dans un ouvrage de la Ligne Maginot. Les « Preux du Béton » justifièrent amplement le lourd investissement consenti dans les années vingt.

Les combats sont violents, la ligne Maginot est certes percée ultérieurement mais les allemands ont payé un tel prix que la «Muraille de France» est dans la mémoire de mon uchronie célébrée et non raillée comme dans notre histoire.

Somua S-40. Si le S-35 n’était plus en service en 1948 en Europe, son descendant le S-40 fit le coup de feu contre les allemands.

Combattant pied à pied les alliés profitent des différents fleuves et rivières pour freiner les Panzerdivision (qui doivent également affronter les Divisions Cuirassées, les Divisions Légères Mécaniques, les unités motomécaniques britanniques) et se réorganiser derrière des coupures humides.

Un temps j’ai pensé que les alliés auraient pu stopper les allemands sur la Somme comme il l’ont fait en 1914 sur la Marne mais cela ne me paraissait pas crédible. Un temps j’ai pensé stopper les allemands sur la Loire mais cela voudrait dire la prise de villes comme Paris, comme Nantes…… .

J’ai donc choisit une solution médiane à savoir un front qui se gèle en octobre 1949 sur La Seine avec des villes absolument ravagées comme Le Havre et Rouen.

Le Havre septembre 1949 année zéro.

En revanche j’ai décidé de ma propre autorité que Paris resterait sous contrôle français comme une sorte de poche, d’hernie sur le front.

Il y avait plusieurs raisons à cela : refus de voir la svastika flotter sur Paris, crainte de certains officiers allemands de détruire des monuments qu’ils admiraient secrètement et plus prosaïquement la mauvaise expérience d’une terrifiante guerre urbaine, une Ratkrieg (guerre des rats) au Havre.

Carte du front français à la fin de l’année 1949.

Quand le front est gelé sur La Seine la question n’est pas de savoir si les alliés vont repasser à l’attaque mais quand. Pour moi une offensive rapide dès le printemps 1950 était impossible car il fallait réorganiser, réentraîner et rééquiper les unités françaises, britanniques, belges, néerlandaises, canadiennes en attendant l’arrivée espérée des américains.

Il faut également relancer l’économie (j’ai imaginé une solution à la soviétique avec le repli au sud de la Loire ou sur la Loire des principales usines de la défense nationale sachant que durant la Pax Armada le gouvernement français à encouragé l’industrialisation du sud-est et sud-ouest, craignant d’avantage la Luftwaffe que la Regia Aeronautica).

On peut imaginer un mauvais temps à l’automne 1950 et comme une offensive en plein hiver est impossible, il reste le printemps et l’été 1951 si possible quand les allemands regardaient ailleurs.

J’ai choisit volontairement un calendrier pessimiste en fixant la contre-offensive générale à juin 1951 (opération AVALANCHE) au moment où les allemands ont lancé une offensive majeure à l’est l’opération FRIEDRICH l’équivalent uchronique de Fall Blau (Plan Bleu). Au hasard j’ai choisit le 18 juin ayant oublié qu’il s’agissait du jour de la bataille de Waterloo (que j’aurais du connaître moi grand admirateur de la geste napoléonienne).

Les combats vont être violents car les allemands ont transformé la France occupée en véritable Festung avec une succession de lignes fortifiées pour dégager des forces mobiles capables d’écraser les alliés et de leur passer l’envie d’attaquer au moins le temps de «régler le problème soviétique».

Pour la suite des combats ils vont être semblables à ceux de la Campagne d’Allemagne historique car comme dans la seconde guerre mondiale uchronique les alliés qui ont retenu la leçon du premier conflit mondial sont bien décidés à pénétrer sur le territoire allemand pour éviter l’épisode 2 de la Dolchlosslegend, la légende du coup de poignard dans le dos (une armée invaincue trahie par l’arrière, légende qui à fait le lit du nazisme).

Caricature antisémite illustrant la légende du coup de poignard dans le dos (Dolchlosslegend)

C’est là que les choses changent par rapport à historiquement. A la différence de la seconde guerre mondiale telle que nous l’avons connue, les alliés vont s’emparer de Berlin et serrer la main aux soviétiques sur l’Oder et la Neisse, la future frontière germano-polonaise pardon la future frontière entre la Pologne et les Nouveaux Pays Allemands.

Les Nouveaux Pays Allemands késako ? En s’inspirant du plan Morgenthau et en réalisant ce que les français n’avaient pu faire en 1919 l’Allemagne est démantelée en plusieurs états occupés par les alliés occidentaux (Confédération du Rhin, Hanovre, Bavière, Saxe, Prusse).

Cette division est une concession aux soviétiques qui n’avaient pu obtenir une zone d’occupation en Allemagne même si la mise en coupe réglée d’une partie de l’Europe de l’Est était plus qu’une concession.

Dans ce volume 2 je vais d’abord parler de l’offensive allemande du printemps 1949 (Fall Gelb/Plan Jaune), des violents combats jusqu’en octobre 1949 avec notamment l’échec de l’opération HUBERTUS lancée le 17 octobre, cet échec étant considéré comme la fin de la Campagne de France (1949)

C’est ensuite une période de glaciation (octobre 1949-juin 1951) avec un front gélé mais pas congelé sur La Seine et dans le Morvan. Des combats locaux ont lieu avec rectifications de front, des duels d’artillerie (artillerie lourde et même artillerie sur voie ferrée !), des combats aériens et même des opérations commandos pour infiltrer des agents ou exfiltrer des personnes importantes voir des soldats isolés par les combats de 1949.

Les allemands lancent une offensive majeure le 4 mai 1950, l’opération NIBELUNGEN dont l’objectif était d’atteindre visiblement le Cotentin pour couper la Grande-Bretagne du continent puis de créer une base d’attaque pour la suite des opérations. Quelques têtes de pont sont conquises sur la rive sud de la Seine mais elles sont vites nettoyées par des contre-attaques alliées.

Dans cette partie je parlerai également des différentes hypothèses de travail pour reprendre l’offensive avant que la solution la plus logique (ou pas) à savoir franchir La Seine de vive force soit sélectionnée.

Le 18 juin 1951 les alliés vont déclencher l’opération AVALANCHE, le franchissement de La Seine une véritable opération amphibie avec bombardements aériens, préparation d’artillerie digne de la première guerre mondiale (encore qu’on préfère désormais le ciblage au matraquage ou des tactiques sophistiquées de barrage roulant voir ensuite de double ou triple barrage roulant) et franchissement sous le feu de l’ennemi.

C’est ensuite l’exploitation, de violents combats dignes de la première guerre mondiale martyrisant des territoires qui y avait échappé en 14/18 et d’autres qui avaient déjà connu de terribles batailles (certains monuments aux morts seront d’ailleurs victimes des combats).

Début 1953 une fois le Benelux libéré c’est l’opération ECLIPSE (7 février 1953), le franchissement de vive force du Rhin et le début de la Campagne d’Allemagne (1953/54) qui voit les troupes alliées (américains, britanniques, français, polonais, tchécoslovaques canadiens, belges, néerlandais) combattre sur le sol allemand, des combats bien plus violents qu’historiquement, aggravant encore un peu plus l’état d’un pays bombardé jour et nuit par les alliés dans l’espoir de faire craquer la population civile (divulgachage : cela n’à pas marché ce fût même le contraire).

Dans ce volume 2 je vais également aborder la Bataille de l’Atlantique, une bataille bien moins sanglante et virulente qu’historiquement car les allemands si ils peuvent s’appuyer sur les ports norvégiens ne peuvent partir des ports français pour attaquer les convois amenant en Europe troupes, véhicules, vivres, pièces détachées, munitions et carburant. De plus l’escorte est renforcée car la marine française est toujours là.

Il y aura probablement des périodes sombres en terme de tonnage mais il est probable que jamais les alliés ne se sentiront vraiment en danger face aux loups gris de l’U-Bootwaffe.

Comme vous avez pu le voir en repérant les dates, la rédaction du volume 1 sur la Norvège à pris beaucoup plus de temps que prévu. Non par manque de motivation (encore que certains jours j’avais envie de tout envoyer balader) mais parce que je devais anticiper d’autres volumes et rédiger des textes que j’aurais du anticiper avant.

Pour ce volume 2 il y aura surement des anticipations à écrire mais surement moins que pour le volume 1 j’espère donc rédiger plus vite et poster plus rapidement.

Mise à jour du 6 août 2022 : Sans surprise cette prédiction ne s’est pas réalisée. Pas étonnat que je sois si mauvais aux paris sportifs.

Sur ces mots bien entendu Bonne lecture !

Le Conflit (1) Norvège (1)

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

TOME 13 : EUROPE OCCIDENTALE ET BALKANS

Volume 1 : Scandinavie

AVANT-PROPOS

Chers lecteurs,

J’entame aujourd’hui 23 novembre 2021 le dernier tome de ma monumentale uchronie qui affiche le chiffre respectable de 10361 pages.

Comment décrire mon état d’esprit à l’heure où j’écris ces lignes ? Je suis à la fois excité et soulagé, anxieux et un brin nostalgique.

Je sais que d’ici quelques mois cette aventure longue de onze ans sera terminée. Je ne sais comment je réagirai à cet instant : soulagé ? Triste ? Fier du travail accompli ? On verra comme on dit.

J’en profite pour remercier les nombreux lecteurs anonymes et les commentateurs notamment Amateur d’Aéroplane qui relit plus attentivement mes textes et qui fait même d’utiles remarques, d’utiles réflexions.

Après cette phase d’émotion revenons dans le dur. Dans ce tome je vais donc parler du récit du conflit en détails.

A l’origine j’avais prévu de ne pas l’aborder dans les douze tomes préliminaires mais comme Clausewitz disait que la première victime de la guerre c’est le plan cette idée s’est effondrée dès le Tome 4 avec des informations portant sur le conflit.

Je sais aujourd’hui que j’aurais du faire différemment en faisant un cadre général du conflit avant de réaliser les tomes. Je sais que je n’aurais pas du détailler autant l’historique de certains navires ce qui à probablement découragé certains lecteurs.

Il y à de nombreuses incohérences que j’ai renoncé depuis longtemps à corriger avec une règle simple : l’événement le plus récent chasse le plus ancien. Il y à aussi le fait que je découvre par mes recherches internet et mes lectures de nouvelles informations.

Cela fait quelques mois que j’ai commencé à réfléchir sur le récit du conflit. J’ai très vite choisit une division par zones géographiques plutôt qu’une division par année.

J’ai d’abord pensé le faire sous forme de chronologie détaillée mais je pense que je vais mettre davantage de chair. Et pourquoi pas des annexes complémentaires ? Des portraits de personnages fictifs ? Je pense que je déciderai au fur et à mesure du récit.

Je sais que ce sera long mais je suis très motivé pour achever cette œuvre et ensuite passer à autre chose par exemple un roman, un projet que j’essayé de mener à bien depuis 2015 mais sans jamais à parvenir à mes fins.

Qui dit division géographique dit choix, des choix forcément arbitraires. Sauf changements de dernière minute, la répartition sera la suivante :

-Tome 13 : Europe occidentale et Balkans

-Tome 14 : Méditerranée et Afrique (Nord et orientale)

-Tome 15 : Front russe (le front de l’est une expression impropre car pour les russes pardon les soviétiques le front était à l’ouest)

-Tome 16 : Asie-Pacifique

-Tome 17 : Peut être un tome consacré à l’arrière plan politique et diplomatique voir sur l’évolution d’après guerre avec par exemple deux guerres du Vietnam (1960-1967 et 1970-77). Cela sera aussi peut être l’occasion d’imaginer l’évolution des différentes armes en parlant davantage des équipements qui vont être utilisés notamment l’armée française.

*

**

Ce Tome 13 va donc être consacré au front occidental et au front balkanique. Si dans la seconde guerre mondiale canonique le front balkanique est vite devenu secondaire, dans mon œuvre, que dis-je mon chef d’œuvre, les alliés estimeront nécessaire d’opérer une pression plus importante sur la péninsule balkanique.

Ce changement s’explique à la fois par ma volonté de faire un récit différent mais aussi parce que dans ma guerre la France est toujours là et peu donc appuyer une stratégie plus «méditerranéocentrée».

C’est aussi pour cela que j’ai choisit de réaliser un véritable débarquement amphibie en Norvège, l’opération BOREALIS à l’automne 1953, cinq ans après l’opération WESERÜBUNG qui déclencha le second conflit mondial tel que je l’ai imaginé.

Ce Tome va concerner une immense zone géographique concernant les Balkans, l’Europe occidentale, le Danemark et la Norvège, les combats concernant l’Afrique orientale, l’Afrique du Nord, la Méditerranée et donc l’Italie devant être abordés dans le Tome 14.

Le plan est simple. Après une introduction fouillée pour justifier mes choix (qui sont par essence arbitraires) tant sur le plan des opérations que sur le plan des armes employées, des conséquences de telle ou telle opération, j’aborderai les différentes opérations.

Je serais très détaillé mais je vais éviter de commettre les mêmes erreurs qu’au début de mon uchronie et de m’enfermer dans un récit sec, aride ou je précise le moindre mouvement d’une compagnie, le moindre mouvement d’un convoi. De toute façon je n’ai ni les compétences ni les ressources ni même la patience pour le faire.

Je vais réaliser un volume 1 sur les combats concernant la Norvège avec la campagne du même nom de l’automne 1948, une longue lutte aérienne, navale et terrestre (sous la forme d’opérations commandos) avant l’offensive finale d’octobre 1953.

Le volume 2 concernera le front occidental où les allemands attaquent au printemps 1949 mais se heurtent à une résistance bien plus farouche de la part de la Belgique et des Pays-Bas ce qui va permettre aux franco-britanniques de faire face avec plus de réussite qu’historiquement.

Le front se stabilise à l’automne 1949 sur La Seine avec une poche autour de Paris (Je sais que ce n’est pas très réaliste _encore que je justifierai plus tard pourquoi les allemands n’ont pas cherché à entrer dans Paris_ mais le patriote français que je suis ne pouvait supporter le drapeau à croix gammée sur Paris). A noter que j’ai d’abord pensé à un front sur La Somme puis sur la Loire avant de choisir une solution médiane.

C’est en juin 1951 que les alliés contre-attaquent en franchissant La Seine. Les combats vont être extrêmement violents et ce n’est qu’au début de l’année 1953 que le Rhin est franchit et que les combats vont avoir lieu sur le territoire allemand, une décision liée à l’histoire.

En effet nombre de militaires du premier conflit mondial estime que la Dolchlosslegend _la légende du coup de poignard dans le dos, celle d’une armée invaincue trahie par l’arrière_ à pu exister parce que les combats n’ont pas eu lieu sur le sol allemand.

Les alliés sont bien décidés non seulement à ne pas commettre la même erreur mais comme le dira le général Villeneuve de «serrer la main des communistes le plus à l’est possible» ce qui sera fait sur l’Oder et la Neisse.

Le volume 3 va concerner les Balkans qui s’embrasent à l’été 1949 quand les allemands et les italiens attaquent pour sécuriser le flanc méridional d’une future opération contre l’URSS. Enfin c’est l’objectif des allemands car les italiens avaient des objectifs plus personnels.

Les alliés vont soutenir les grecs et intervenir indirectement en soutien des yougoslaves qui par leur résistance acharnée vont donner du temps aux alliés pour mettre sur pied un solide dispositif qui va permettre de préserve une partie du territoire grec, un tremplin pour une future contre-offensive.

Celle-ci va tarder au grand dam des gouvernements yougoslaves et grecs qui avaient espérer une rapide contre-offensive.

Ce n’est qu’en septembre 1952 que les alliés passent à l’attaque dans le cadre de l’opération ANVIL (enclume). Les combats sont violents, les italiens, les allemands et les bulgares combattant de manière acharnée mais le poids matériel, la puissance de feu des Alliés va finalement faire la différence.

La deuxième offensive stratégique du front balkanique à lieu en mai 1953 (opération SLEDGEHAMMER) à une époque où l’Italie à changé de camp (NdA un hommage au duc de Savoie «Monseigneur le duc de Savoie termine rarement une guerre dans le camp où il l’à commencé à moins d’avoir déjà changé de camp») et où seuls les germano-bulgares sont toujours en ligne.

La dernière offensive à lieu en novembre 1953 (nom de code : SWORD) et aboutit après de durs combats à la libération de la Yougoslavie, la dernière opération majeure étant un raid aéroporté sur Belgrade (opération WELCOME/BIENVENUE) en liaison avec un assaut des maquisards royalistes.

Comme on dit bonne lecture

Benelux (54) Belgique (15)

1918-1948, trente ans d’évolution

Après une telle expérience, les leçons du conflit ont-elles été tirées ? Pas vraiment mais la Belgique n’est pas isolée.

L’utilisation des chars et de l’aviation qui redonne ses lettres de noblesse à la guerre de mouvement n’à visiblement pas marqué les autorités belges qui pensent la guerre défensive pré-1914 encore possible.

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Benelux (53) Belgique (14)

L’Armée Belge et le premier conflit mondial

Belgique 1ère GM 43

Militaires belges en août 1914

En 1912, l’armée belge à entamé un processus de réorganisation, de rééquipement et de modernisation, un processus qui doit s’achever en 1926 avec un total de 350000 hommes (150000 actifs, 130000 dans les garnisons de forteresse et 70000 réservistes et auxiliaires). Ce processus est donc dans l’enfance quand le 4 août 1914, l’armée du Kaiser viole la neutralité belge pour attaquer la France par sa frontière du nord-est.

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Grande Bretagne (84) Armée de terre (9)

Matériel de l’Armée britannique (6) : chars de combat

Avant-Propos

Après l’échec de la guerre de mouvement et de la course à la mer à l’automne 1914, le front se fige dans un double réseau de tranchées allant de la mer du Nord à la frontière suisse, un réseau de tranchées séparé par un espace dont le nom est évocateur : no man’s land (l’espace où l’homme est absent), un espace de boue, de trous d’obus _parfois rempli de gaz de combat_ de barbelés battu par les feux croisés de mitrailleuses solidement retranchées.

Dans un premier temps, on lance de couteuses offensives frontales précédées de préparations d’artillerie censées tout écraser et ouvrir une voie royale à l’infanterie.

Au lieu de cela, l’artillerie aura bien du mal à détruire les réseaux de barbelés et les lignes allemandes solidement construites et aménagées feront mieux qu’encaisser les coups.

Et même quand la première ligne voir la seconde sont emportées, les difficultés à amener des renforts ou à exploiter la percée (la cavalerie à cheval montra là qu’elle était une arme du passé) permettait aux allemands de reconstituer une ligne cohérente.

Résultat, les pertes de l’infanterie sont absolument colossales. Le mécontentement grandit et une solution doit être trouvée pour obtenir la percée si ardement recherchée.

Comme vaincre la terrifiante trilogie Mitrailleuse/Barbelés/Tranchées ? La mobilité dans un terrain bouleversé est la clé pour obtenir cette percée recherchée, désirée, attendue.

La roue est exclue d’emblée, elle ne peut aller que sur route. Reste la chenille qui à fait ses preuves pour tracter de lourdes pièces d’artillerie.

Pourquoi ne pas monter une caisse blindée avec des mitrailleuses et/ou des canons pour franchir le no man’s land et ouvrir le chemin à l’infanterie puis à la cavalerie à cheval qui doit exploiter la percée et semer le chaos et le désordre sur les arrières de l’ennemi ?

C’est l’acte de naissance du char de combat connu à l’origine comme un cuirassé terrestre ou tank (réservoir), cette dernière appelation étant un subterfuge destiné à cacher aux espions allemands leur véritable rôle.

Char Mark I

Char Mark I

Le 15 septembre 1916, 49 Mark I sont engagés dans la Somme à Flers-Courcellette à la grande fureur des français qui auraient voulu attendre que le système soit au point et surtout disponible en grande quantité.

Sur ces 49 chars, 32 furent engagés, les autres étant paralysés par les pannes et la boue. Ils ne répondirent pas à toutes les attentes mais provoquèrent la panique dans les rangs allemands qui n’avaient aucune arme à s’opposer à de tels mastodontes.

Les allemands finirent par se resaisir (élargissement des tranchées, artillerie à proximité des premières lignes, fusils antichars) mais la présence du char allait donner aux alliés un avantage décisif.

Le 11 novembre 1918 survint l’Armistice qui stoppa les projets d’offensive qu’il s’agisse d’une offensive franco-américaine en Lorraine en novembre et surtout de la grande offensive alliée au printemps 1919, offensive qui devait permettre de porter la guerre sur le territoire allemand.

Cet armistice si dans un premier temps fût célébré par toute l’Europe comme la fin d’un cauchemar allait se révéler désastreux pour des raisons politiques et militaires.

Politiques car en l’absence de combats sur le sol allemand, les militaires allemands pouvaient se considérer comme une armée invaincue et faire courir la “légende du coup de poignard dans le dos” (Dolchlosslegend) où l’arrière avait trahit l’avant.

Militaires car l’offensive du printemps 1919 aurait du voir l’emploi massif de chars et d’avions, annonçant avec vingt ans d’avance la tactique allemande contre la Pologne et les grandes offensives du second conflit mondial.

Sur le plan technico-tactique, l’absence du concept de RETEX empêche d’exploiter pleinement les leçons du conflit qui s’achève. La présence du char est jugé nécessaire mais il n’est pas vu comme l’élément structurant des forces, une stratégie militaire ne peut s’organiser autour de lui.

L’apparition d’un nouveau vecteur militaire ne remet pas en cause la division classique du combat : à l’infanterie la conquête et l’occupation, à la cavalerie la poursuite et l’exploitation.

On imagine alors deux types de chars : un char rapide, véloce, peu protégé pour l’exploitation, un char de cavalerie et de l’autre un char lent, bien protégé destiné à appuyer l’infanterie.

Il est à noter que l’affrontement contre d’autres chars est peu ou pas considéré ce qui parait étonnant avec nos yeux de contemporains connaissant la suite des événements.

A ces problèmes conceptuels s’ajoute les problèmes industriels. L’arrêt de la production des chars, la faiblesse des budgets entraine une perte de compétences industrielles rendant illusoire la production rapide de blindés lourds et/ou puissants ce qui explique la prédilection pour les chars légers plus faciles et plus rapides à produire.

Résultat en septembre 1939, les chars britanniques sont globalement très inférieurs à leurs homologues français. Le Matilda II était ainsi très bien protégé mais lent et son canon de 40mm (2 pouces) était orienté uniquement vers l’antichar sans obus explosifs pour assurer l’appui de l’infanterie.

Les chars Cruiser étaient rapides, bien armés pour l’époque mais peu ou pas protégés ce qui réduisait leur durabilité. Ne parlons pas des Light Tanks issus des chenillettes Carden-Lloyd qui étaient de véritables cercueils roulants tout juste bons pour la reconnaissance et encore….. .

Les tankistes britanniques durent pousser un ouf de soulagement en apprenant la fin du conflit le 15 décembre 1939.

La Pax Armada permis au Royal Tank Corps britannique de rattraper son retard grâce à l’aide de la France, les années 1940/48 étant marquées par une intense coopération technique qui fonctionne dans les deux sens, le RTC recevant des chars français comme le Hotchkiss H-39, l’AMX-42 ou le B1bis qui furent parfois mis en service mais furent surtout utilisés pour améliorer les chars britanniques. Les britanniques transmirent eux leurs connaissances en matière d’ergonomie et de suspension.

Résultat en septembre 1948, le RTC dispose de chars nettement plus performants et modernes avec des chars lourds Churchill à armement dual (obusier de 3 pouces en caisse, canon de 6 livres en tourelle), des chars moyens Cromwell à canon de 75mm en tourelle et des chars légers de reconnaissance, un bon compromis entre mobilité, protection et armement avec un canon de 6 livres.

Chars légers Vickers

Avant-Propos

La fin du premier conflit mondial marqua la fin à la fois de la production mais également de la recherche sur de nouveaux blindés. Seuls les manufacturiers privés continuèrent de travailler sur des tank dans le but de les exporter, le marché n’était pas gigantesque mais suffisant pour justifier l’investissement dans des chars légers.

Parmi ces manufacturiers figure la firme Carden-Loyd qui avait suivit l’idée d’un ingénieur militaire britannique, le major Martel qui avait proposé un char monoplace, concept qui se révéla trop limité. Carden-Lloyd produisit également des petits chars biplaces appelés Carden-Loyd Tractor ou en français tankettes.

Ce petit modèle de char utile notamment pour l’outre-mer allait être largement utilisé par l’armée britannique mais également à l’étranger en Pologne, en Tchécoslovaquie, en URSS, en Bolivie, au Japon, au Canada, en France, en Italie, en Inde, aux Pays-Bas, en Chine, en Finlande, au Portugal, au Chili, en Belgique et en Thaïlande, la plupart des pays commandant des quantités réduites pour une production sous licence qui révéla rapidement la limite des tankettes dans la guerre moderne.

La production s’achèva en 1935, les deux dernières la production étant assurée non pas par la division de Vickers mais par la Royal Ordnance Factories.

En 1928, la firme Carden-Loyd fût rachetée par la firme Vickers. Les travaux sur les tankettes furent réutilisés par la firme Vickers-Armstrong pour dévelloper de nouveaux chars légers.

Les différents modèles : du Mk I au Mk VI

Light Tank Mk II

Light Tank Mk II

Le premier Light Tank (Light Tank Mk I) apparait en 1929. Il est quasi-identique au Carden-Loyd Mk VIII. Son blindage était symbolique et son armement était composé d’une mitrailleuse Vickers de 7.7mm dans une tourelle monoplace. Cinq exemplaires seulement furent produits et utilisés à des fins d’expérimentation.

Après un Mk IA de transition, apparaît en 1930 le Mk II, le premier véritable char léger Vickers qui était semblable au Mk I avec néanmoins une tourelle légèrement agrandie et un blindage plus épais, ce Mk II étant suivit des Mk IIA et Ml IIB qui n’introduisaient que des changements mineurs.

Light Tank Mk III

Light Tank Mk III

Le Light Tank Mk III produite à seulement 36 exemplaires est essentiellement destinée à l’export notamment aux Pays-Bas alors que le Mk IV lui aussi de production limitée servit surtout aux essais de la suspension Hortsmann.

Light Tank Mk V

Light Tank Mk V

Le Light Tank Mk V marquait de notables différences avec une tourelle biplace (l’équipage passant à trois hommes) et un armement renforcé avec une mitrailleuse .50 (12.7mm) et une mitrailleuse .303, le gain de poids améliorant la mobilité en plaquant davantage le véhicule au sol.

Light Tank Mk VI

Light Tank Mk VI

Le Mk VI apparait en 1936 et va être produit largement jusqu’en 1940 quand la production de ces chars légers trop légers cesse. Il est fort proche du Mk V mais la tourelle est encore agrandie pour accueillir un équipement radio, la coupelle de commandement apparue sur le Mk II destiné à l’Armée des Indes disparaît sur le Mk VIC. Cette dernière version est la mieux armée avec une mitrailleuse de 15mm et une mitrailleuse de 7.92mm de type Besa.

Des variantes spécialisées sont conçues notamment une version antiaérienne et une version tropicalisée pour les Indes mais elles sont peu utilisées.

Quand la guerre de Pologne éclate, le Mk VI constitue l’essentiel de la flotte de chars britanniques avec 1002 exemplaires, les Cruiser et Infantry Tank étant très peu nombreux avec respectivement 79 et 67 exemplaires. Sur ce total seulement 196 chars légers et 50 chars d’infanterie étaient opérationnels.

Retiré de la majorité des unités de combat courant 1942, le Mk VI était encore présent dans l’Empire pour des taches de police coloniale. En Métropole, les Mk VI étaient présents en petit nombre dans les unités de reconnaissance mais étaient surtout utilisés pour l’instruction.

Quelques chars légers de ce type furent transférés à la RAF pour assurer la protection des terrains d’aviation contre un raid aéroporté allemand, une menace crédible, l’opération Weserübung ayant vu l’engagement massif des Fallschirmjäger qui s’emparèrent de plusieurs aérodromes norvégiens, permettant à la Luftwafe de conquérir rapidement la maitrise du ciel en dépit de la présence des porte-avions français et anglais.

Caracteristiques Techniques du Vickers Light Tank Mk V

Poids : 4.877 tonnes

Dimensions : longueur 3.97m largeur 2.08m hauteur 2.23m

Motorisation : un moteur Meadows ESTL essence 6 cylindres de 88ch

Performances : vitesse maximale 51.5 km/h autonomie 201km

Armement : une mitrailleuse Vickers .50 (12.7mm) associé à une Vickers.303 (7.7mm)

Equipage : trois hommes

Vickers Light Tank Mk VII Tetrach I et Mk VIII Tetrach II

Light Tank Mk VII

Light Tank Mk VII

A l’origine du Tetrach figure une initiative de la firme Vickers pour un char léger plus performant que la série des chars issus des tankettes Carden-Loyd. Lancé en 1937, le projet fût baptisé Purdah et avait pour objectif d’offrir à l’armée britannique et à d’éventuels clients étrangers un char léger mieux protégé et mieux armé que les Light Tank existants.

Le char était plus lourd (7.6 tonnes), était armé d’un canon de 2 livres (40mm) et d’une mitrailleuse de 7.92mm Besa dans une tourelle biplace avec un blindage de 14mm et un moteur de 165ch permettant au véhicule de filer à 65 km/h.

Le prototype est testé par le War Office en mai et juin 1938. Il est considéré comme un char léger potentiel mais pas comme une hypothèse d’équipement pour la catégorie cruiser. Une production limitée est autorisée en novembre 1938.

Le nombre fluctua en fonction des hésitations du Département de la Guerre, le nombre passant de 70 à 120 puis réduit à 70 avant de passer à 100 puis enfin à 220, la production n’est lancée qu’en septembre 1940, les premiers chars officiellement baptisés Light Tank Mk VII Tetrach sont livrés au printemps 1941, les derniers chars sortant des chaines de production en avril 1942.

Ces chars vont être utilisés pour la reconnaissance au sein des divisions blindées mais à l’usage ces blindés sont jugés trop vulnérables aux nouvelles armes antichars allemandes. Ces chars vont être ultérieurement transférés aux Royal Marines pour être les premiers chars amphibies britanniques.

Du Mk VII naquit le Mk VIII Tetrach +, une version alourdie et améliorée du Mk VII. Ce véhicule est clairement issu de l’intense coopération entre la France et la Grande-Bretagne, la firme AMX effectuant un voyage chez Vickers pour partager leurs propres recherches pour participer au dévellopement d’un nouveau char léger.

Deux prototypes sont commandés en septembre 1942 et présentés aux essais du War Office en mars 1943. Les essais se passent bien, les quelques problèmes (surchauffe anormale du moteur, problèmes d’embrayage) sont vites résolus.

Par rapport au Tetrach I, le Tetrach II ex-Tetrach + est plus gros (8.5 tonnes), plus rapide et surtout mieux armé avec un canon de 6 livres dérivé du canon antichar associé dans une tourelle biplace à une mitrailleuse Besa de 7.92mm.

Le choix de l’armement à été source d’hésitation. Si le 2 livres semblait écarté d’office en raison de performances déclinantes, d’autres canons ont été étudiés qu’il s’agisse de l’obusier de 3 pouces (utilisé notamment sur le char Churchill), du canon de 25mm français ou du 47mm lui aussi français mais il semble que ces deux dernières possibilités n’aient été que des hypothèses de travail.

Le choix du 6 livres tirant des obus explosifs (HE) et perforants s’explique par la volonté de choisir une arme capable de contrer les véhicules de reconnaissance ennemi mais une arme pas trop puissant pour ne pas laisser l’équipage engager le combat à tous les coups.

La production en série est lancée en janvier 1944, les premiers véhicules étant livrés en octobre de la même année, les derniers exemplaires de série sortant des chaines de montage en mars 1946.

Aux Tetrach II standard à canon de 6 livres figure également des versions dérivées : dépannage, appui-rapproché avec un obusier de 3 pouces (76.2mm) et une version antiaérienne avec un affût quadruple de mitrailleuses de 15mm Besa.

Chaque régiment de reconnaissance des quatre divisions blindées dispose d’un escadron de chars légers composé d’un état-major avec deux blindés (celui du commandant de l’escadron et de son adjoint), trois pelotons de sept blindés (quatre chars de reconnaissance, deux chars d’appui, un char de dépannage) disposant chacun de neuf motocyclistes et un peloton de soutien avec trois Tetrach antiaériens, un Tetrach de dépannage, des éléments de soutien logistique et de transmission.

Chaque escadron dispose donc de vingt-sept Tetrach soit un total de cent huit blindés en service au sein des Armoured Division, d’autres véhicules étant stationnés en outre-mer.

Ce petit blindé fût également exporté au Canada, en Afrique du Sud _où il constituait le seul char en service dans la Royal South African Army en septembre 1948_ , en Inde, en Australie, en Nouvelle-Zélande mais également en Colombie, en Argentine et au Chili. A noter que la commande thaïlandaise à été annulée officiellement suite à un non-paiement mais officieusement suite à l’intervention de la France.

Quand le conflit éclate, les parachutistes allemands montrent leur valeur et l’armée britannique réticente jusque là décide de mettre sur pied une brigade (plus tard division) aéroportée.

Pour la doter d’une composante char, le Tetrach I est d’abord choisit pour équiper un bataillon blindé léger, les véhicules étant puisés dans les stocks en attendant qu’une version adaptée du Tetrach II soit mise au point.

Caracteristiques Techniques du Tetrach I

Poids : 7.62 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 4.30m longueur de la caisse 4.12m largeur 2.31m hauteur 2.12m

Motorisation : un moteur essence Meadows 12 cylindres 165ch

Performances : vitesse maximale sur route 64 km/h vitesse maximale en tout terrain 45 km/h

autonomie 220km

Blindage maximal : 10 à 15mm

Armement : un canon de 2 livres (40mm) associé à une mitrailleuse de 7.92mm Besa

Equipage : trois hommes

Caracteristiques Techniques du Tetrach II

Poids : 8.5 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 4.45m longueur de la caisse 4.30m largeur 2.50m hauteur 2.20m

Motorisation : un moteur essence Meadows 12 cylindres 180ch

Performances : vitesse maximale sur route 67 km/h vitesse maximale en tout terrain 48 km/h

autonomie 220km

Blindage maximal : 15mm

Armement : tourelle biplace avec un canon de 6 livres (57mm) et une mitrailleuse Besa de 7.92mm

Equipage : trois hommes

Allemagne (44) Armée de terre (1)

ARMEE DE TERRE

Une brève histoire de l’armée allemande (1914-1948)

-En 1914, l’armée de terre allemande entre en guerre, sure de sa force, persuadée de pouvoir vaincre la France avant de se retourner contre la Russie qui ne saurait mobiliser 15 millions d’hommes avant que Paris ne soit vaincu.

-C’est le mythe de la Entscheidungsschlacht _la bataille décisive (parfois appelée Vernichtungssclacht _bataille d’anéantissement_) qui doit décider du sort du conflit avec une seule et unique bataille alors que l’expérience récente à montré la résilience des économies modernes à une défaite.

-L’Allemagne se retrouve dans le pire scénario à savoir combattre sur deux fronts. Elle va s’y épuiser et aurait été incapable de résister à l’offensive alliée prévue au printemps 1919, une offensive ayant Berlin pour objectif. En accordant l’armistice, les alliés arment une bombe à retardement, permettant aux vaincus de lancer la légende du coup de poignard dans le dos (Dolchlosslegend)

Caricature autrichienne symbolisant la légende du coup de poignard dans le dos

Caricature autrichienne symbolisant la légende du coup de poignard dans le dos

-Les contraintes du traité de Versailles sont sévères : 100000 hommes, pas d’état-major général, pas d’artillerie lourde ni de chars de combat. C’est l’acte de naissance de la Reichsheer qui dès sa création va poursuivre un but : préparer le réarmement dès que le contexte politique sera favorable.

-La Reichsheer qui voit le jour en 1921 aligne seulement sept divisions d’infanterie et trois divisions de cavalerie

-La formation des officiers est assuré par des écoles spécialisées installées à Munich pour l’infanterie (ultérieurement déplacée à Dresde), à Hanovre pour la cavalerie, à Jüterborg pour l’artillerie et encore à Munich pour le génie.

-Faute de matériel disponible, la Reichsheer phosphore pour tirer les leçons du premier conflit mondial, n’hésitant pas à expérimenter clandestinement de nouveaux matériels et de nouvelles tactiques notamment en URSS.

-Sur le plan des structures, l’armée de 100000 hommes est destiné à préparer les structures de l’armée prévue pour la revanche. Un plan décidé en 1930 prévoit vingt et une divisions d’infanterie par détriplement des divisions existantes mais le manque de matériel ne permet d’équiper immédiatement que 14 divisions.

-Les effectifs augmentent régulièrement passant à 300000 hommes le 1er novembre 1934 et 400000 hommes au printemps suivant au moment où le service militaire est rétablit.

-Pour encadrer cette masse, il faut 20000 officiers soit quatre fois plus que ne l’autorise le traité de Versailles (4500). Le chiffre est rapidement dépassé, cette augmentation (8000 en 1932 et 8000 en 1933) étant camouflé par le maintien à titre civil de certains officiers licenciés.
-A partir de 1935, Hitler dénonce les clauses du traité de Versailles ce qui permet au réarmement allemand de se faire au grand jour. L’objectif est ambitieux puisqu’il s’agit de mettre sur pied une armée de soixante-trois divisions.

-Problèmes d’encadrement

Ce formidable effort aboutit au printemps 1936 avec une armée composée de 480000 hommes organisée de la façon suivante :

Gruppenkommando I (Berlin)

-3. Panzer-Division

-I. Armee-Korps (Köningsberg) avec trois divisions d’infanterie, les 1. ID 11.ID et 21.ID

-II. Armee-Korps (Stettin) avec deux divisions d’infanterie, les 2. ID et 12. ID

-III. Armee-Korps (Berlin) avec trois divisions d’infanterie, les 3.ID 13.ID et 23.ID

-VIII. Armee-Korps (Breslau) avec deux divisions, les 8.ID et 18.ID

Gruppenkommando II (Cassel)

-2. Panzer-Division

-V. Armee-Korps (Stuttgart) avec deux divisions d’infanterie, les 5.ID et 15.ID

-VI. Armee-Korps (Munster) avec deux divisions d’infanterie, les 6.ID et 19.ID

-IX. Armee-Korps (Cassel) avec deux divisions d’infanterie, les 9.ID et 19.ID

Gruppenkommando III (Dresde)

-1. Panzer-Division

-IV. Armee-Korps (Dresde) avec trois divisions d’infanterie, les 4.ID 14.ID et 24.ID

-VII. Armee-Korps (Munich) avec trois divisions d’infanterie, les 7.ID 10.ID et 17.ID ainsi que la Gebirgsbrigade (avec deux puis trois régiments en 1937)

-X. Armee-Korps (Hambourg) avec deux divisions d’infanterie, les 20.ID et 22.ID

Cavalerie : deux divisions de cavalerie (1.KD et 2. KD) et une brigade indépendante

-Deux ans plus tard, les effectifs ont encore augmenté notamment par intégration de divisions de l’ancienne armée autrichienne après l’Anschluss.

-Pour l’offensive sur la Pologne, la Heer aligne quarante et une division d’infanterie, sept divisions blindées (sur dix existantes), quatre divisions légères et trois divisions d’infanterie de montagne soit un total de cinquante-cinq divisions, la majorité des unités, la frontière française n’étant gardée que par des unités moins bien équipées et moins bien entrainées ce qui fit craindre le pire aux allemands qui ne comprirent jamais jusqu’à la fin de la guerre de Pologne pourquoi les alliés n’ont pas attaqué à l’ouest.

-Au printemps 1940, la Heer commence à démobiliser, l’économie allemande ne pouvant supporter le maintien de plusieurs centaines de milliers d’hommes sous les drapeaux. Le processus de démobilisation s’achève en janvier 1941 et donne à la Heer l’aspect qu’elle aura jusqu’à la mobilisation entamée à l’été 1948.

-Des modifications de structures et des réorganisation ont lieu entre janvier 1941 et juin 1948 mais elles ne sont pas aussi profondes que lors de la montée en puissance des années trente.

-Outre la démobilisation, certaines divisions sont dissoutes et démantelées en raison de la guerre civile.

Elle aligne ainsi trente-deux divisions d’infanterie, trois divisions légères, trois divisions de montagne,  et douze divisions blindées soit un total de cinquante  grandes unités en temps de paix, leur nombre devant doubler à la mobilisation.

Les unités S.S (huit divisions d’infanterie et deux divisions blindées en cours d’organisation à l’été 1948) seront abordées ultérieurement et dépendent d’un état-major particulier.

-Cela nous donne l’organisation suivante :

-Etat-Major de l’armée implanté à Postdam (OberKommando der Heer OKH)

-Armée du Nord (E.M : Hambourg)

-I. Armee-Korps : défense du nord de l’Allemagne, des ports de la mer du Nord……. . Ce corps d’armée dispose de trois divisions d’infanterie : 1.ID 3.ID et 69.ID

-III. Armee-Korps : défense du nord de l’Allemagne vis à vis d’une action hostile venant du Benelux (moins des néerlandais et des belges qu’une attaque franco-britannique). Ce corps d’armée dispose de trois divisions d’infanterie, la 5.Leichte Division, la 2.ID et la 4.ID.

-V. Armee-Korps : défense de la Rhénanie contre une attaque française venue d’Alsace et de Lorraine. Ce corps d’armée dispose de trois divisions d’infanterie, la 163.ID, les 6. et 8. ID

-I. PanzerKorps : trois PanzerDivision, les 1.PzD 3.PzD et 5.PzD

Total : neuf divisions d’infanterie (dont une légère) et trois divisions blindées

-Armée du Sud (E.M : Stuttgart)

-II. Armee-Korps : défense du sud de l’Allemagne avec trois divisions d’infanterie, les 3. Leichte Division, la 9.ID et la 181.ID

-IV. Armee-Korps : défense du sud de l’Allemagne avec trois divisions d’infanterie, la 10.ID, la 7. Leichte Division et la 196.ID

-VI. Armee-Korps : défense de l’Autriche avec trois divisions d’infanterie, la 12.ID, la 13.ID et la 14.ID.

-II. PanzerKorps : trois PanzerDivision, les 2.PzD 4.PzD et 6.PzD

Total : neuf divisions d’infanterie (dont deux légères) et trois divisions blindées

-Armée du Sud-Est (E.M Dresde)

-VII. Armee-Korps (Berg) avec trois divisions de montagne, la 1. GebirgsjagerDivision 2. GebirgsjagerDivision et 3. GebirgsjagerDivision

-IX. Armee-Korps avec trois divisions d’infanterie, les 15.ID 17.ID et 19.ID

-XI. Armee-Korps avec trois divisions d’infanterie, les 16.ID 18.ID et 214.ID

-III. PanzerKorps : trois PanzerDivision, les 7. PzD 9.PzD et 11.PzD

Total : neuf divisions d’infanterie et trois divisions blindées

Armée de l’Est (E.M Rostock)

-VIII. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, la 20.ID la 21.ID et la 24.ID

-IX. Armee-Korps : deux divisions d’infanterie, les 22.ID et 23.ID

-IV. PanzerKorps : trois PanzerDivision, les 8.PzD 10. PzD et 12.PzD

Total : cinq divisions d’infanterie et trois divisions blindées

A la mobilisation, de nombreuses divisions d’infanterie sont mises sur pied par l’Armée de remplacement (ErsatzHeer).

Les huit premières divisions mises sur pied (25.ID 26.ID 27. ID 28.ID 29.ID 30.ID 31.ID 32.ID) sont destinées à remplacer les divisions engagées en Norvège (69.ID 163.ID 181.ID 196.ID 214.ID 2. et 3. de Montagne, 5. Leichte Division), elles intègrent donc les corps d’armée d’origine ce qui nous donne le tableau suivant :

-Armée du Nord (E.M : Hambourg)

-I. Armee-Korps  : 1.ID 3.ID et 25.ID

-III. Armee-Korps : , la 32.ID, la 2.ID et la 4.ID.

-V. Armee-Korps :  la 26.ID, les 6. et 8. ID

-I. PanzerKorps :  1.PzD 3.PzD et 5.PzD

Total : neuf divisions d’infanterie  et trois divisions blindées

-Armée du Sud (E.M : Stuttgart)

-II. Armee-Korps : les 3. Leichte Division, la 9.ID et la 27.ID

-IV. Armee-Korps : la 10.ID, la 7. Leichte Division et la 28.ID

-VI. Armee-Korps : la 12.ID, la 13.ID et la 14.ID.

-II. PanzerKorps : trois PanzerDivision, les 2.PzD 4.PzD et 6.PzD

Total : neuf divisions d’infanterie (dont deux légères) et trois divisions blindées

-Armée du Sud-Est (E.M Dresde)

-VII. Armee-Korps (Berg) : la 1. GebirgsjagerDivision, la 30.ID et la 31.ID

-IX. Armee-Korps : 15.ID 17.ID et 19.ID

-XI. Armee-Korps : 16.ID 18.ID et 29.ID

-III. PanzerKorps :  les 7. PzD 9.PzD et 11.PzD

Total : neuf divisions d’infanterie et trois divisions blindées

Armée de l’Est (E.M Rostock)

-VIII. Armee-Korps :  20.ID  21.ID 24.ID

-IX. Armee-Korps :  22.ID et 23.ID

-IV. PanzerKorps :  les 8.PzD 10. PzD et 12.PzD

Total : cinq divisions d’infanterie et trois divisions blindées

Trente-six autres divisions d’infanterie sont progressivement mises sur pied. Si les recrues sont là, le matériel ne suit pas toujours ce qui fait de ces divisions, des unités de seconde zone guère propres à des opérations de première ligne.

Ces divisions sont regroupés au sein de douze corps d’armée eux mêmes groupés en quatre armées.

Une fois ces divisions mises sur pied, les différentes armées reçoivent des numéros. Les cinq divisions engagées en Norvège forment une 1ère armée avec les cinq divisions d’infanterie, deux divisions de montagne et des divisions de parachutistes qui dépendent de la Luftwafe.

L’ancienne armée du Nord devient la 2ème armée, l’armée du Sud devient la 3ème armée, l’armée du sud-est devient la 4ème armée et l’armée de l’est la 5ème armée.

Les divisions de mobilisation forment quatre armées à trois corps d’armée, des armées numérotées 6ème, 7ème, 8ème et 9ème armée.

6ème armée (Ouest)

-X. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 33.ID 35.ID 37.ID

-XIII. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 39.ID 41.ID 43.ID

-XV. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 45.ID 47.ID 49.ID

7ème armée (Sud-Ouest)

-XII. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 34.ID 36.ID 38.ID

-XIV. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 40.ID 42.ID 44.ID

-XVI. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 46.ID 48.ID 50.ID

8ème armée (Sud-Est)

-XVII. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 51.ID 53.ID 55.ID

-XIX. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 57.ID 59.ID 61.ID

-XXI. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie, les 63.ID 65.ID 67.ID

9ème armée (Est)

-XVIII. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie : les 52.ID 54.ID 56.ID

-XX. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie : les 58.ID 60.ID 62.ID

-XXII. Armee-Korps : trois divisions d’infanterie : les 64.ID 66.ID 68.ID