Ces trois sous-marins sont de conception et de fabrication française inspiré du Pierre Chailley, un sous-marin mis sur cale en 1917 mais achevé seulement en 1923 et qui va servir dans la marine française jusqu’en 1936.
le ORP Wilk (loup) construits aux chantiers Auguste Normand du Havre est mis en service le 31 octobre 1931. Toujours en service en septembre 1939, il participe à l’opération Worek, un plan prévoyant le déploiement des cinq sous-marins polonais en Baltique pour perturber les lignes de communication allemandes. Ce plan échoue rapidement et n’aurait probablement pas changé grand chose au sort de la guerre.
Après avoir mouillé ses mines, le sous-marin va rallier la Grande-Bretagne pour continuer le combat sous l’autorité de la marine polonaise libre. La guerre s’achevant rapidement, le sous-marin va être mis pour ainsi dire au chômage technique. En raison d’un état matériel dégradé, il est mis en réserve en juin 1944. Il va servir de ponton-école et ponton-électrique pour d’autres sous-marins stationnés à Rosyth. Rentré en Pologne en 1955 il est démoli dans les années soixante.
L’ORP Rys (Lynx) construit aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Nantes est mis en service en 1932. Interné en Suède le 17 septembre 1939, son sort est longtemps incertain mais en septembre 1941 la Suède autorise son départ pour la Grande-Bretagne.
Encore en bon état il va être remis en état par les britanniques et utilisé pendant le second conflit mondial pour mouiller des mines notamment dans les eaux norvégiennes.
Le 2 mars 1952 il est surpris en surface par un hydravion allemand qui le mitraille puis largue des charges de profondeur qui provoquent la destruction du submersible ne laissant as usual aucun survivant.
L’ORP Zbik (chat sauvage) est construit aux Chantiers Navals Français (CNF) à Caen et mis en service en 1932. Lui aussi est interné en Suède le 17 septembre 1939 et lui aussi est autorisé en septembre 1941 à rallier la Grande-Bretagne.
A la différence du Rys, il survit au conflit et rentre en Pologne en 1955, servant de sous-marin école pour former les sous-mariniers polonais notamment ceux amenés à servir les futures unités de construction soviétique.
Les sous-marins de classe Wilk étaient des navires déplaçant 980 tonnes en surface et 1250 tonnes en plongée, mesurant 78.5m de long pour 5.9m de large et 4.2m de tirant d’eau.
Leur propulsion diesel-électrique (deux diesels de 900ch et deux moteurs électriques de 600ch) leur permettaient d’atteindre la vitesse de 14.5 nœuds en surface et de 9.5 nœuds en plongée, de franchir 3500 miles nautiques à 10 nœuds en plongée et de 100 miles nautiques à 5 nœuds.
L’armement se composait d’un canon de 100mm installé sur le pont, de deux mitrailleuses de 13.2mm (qui ont remplacé un canon de 40mm avant d’être elles mêmes remplacées par deux canons de 20mm), de six tubes lance-torpilles avec 16 torpilles et de 40 mines. L’équipage se composait de 46 à 54 hommes.
Classe Orzel
Ces sous-marins sont de conception et de fabrication néerlandaise. Quatre unités étaient prévues mais seulement seront construites aux Pays-Bas, les deux autres devaient être construites en France mais la construction est suspendue en septembre 1939 et n’à jamais reprit.
L’ORP Orzel (aigle) est mis en service en février 1939, l’ORP Sep (vautour) le 16 avril 1939. A noter que les navires ont rejoint plus rapidement que prévu la Pologne, Varsovie craignant que les Pays-Bas ne succombent aux pressions allemandes et n’achèvent pas à temps les sous-marins. Ce sont des unités modernes avec coque soudée et contrôles hydrauliques.
ORP Sep
L’Orzel arrive à Tallin le 14 septembre 1939 pour réparations. Ne pouvant rester qu’un temps très court, il s’échappe le 18 septembre 1939 dans des conditions rocambolesques sans carte, avec peu d’informations, des équipements débarqués et deux estoniens pris en otage ! (ils seront libérés en Suède). Cette échappée sera l’un des arguments utilisé par l’URSS pour occuper l’Estonie en 1940.
Le sous-marin participe au second conflit mondial aux côtés de son sister-ship qui s’était lui réfugié en Suède et qui à pu rallier la Grande-Bretagne en septembre 1940.
Submersibles modernes et efficaces, ils vont participer au second conflit mondial. Si le Sep est coulé par une mine le 14 octobre 1952, l’Orzel survit à la deuxième conflagration mondial, ralliant la Pologne pour servir la marine polonaise jusqu’en 1967 date de son désarmement puis de sa démolition.
Les sous-marins de classe Orzel déplaçaient 1100 tonnes en surface et 1473 tonnes en plongée, mesuraient 84m de long pour 6.7m de large et de 4m de tirant d’eau. Sa propulsion diesel-électrique lui permettait d’atteindre la vitesse maximale de 19.5 nœuds en surface et de franchir 7169 miles nautiques à 10 nœuds en surface.
Son équipage de 56 hommes mettait notamment en œuvre l’armement composé d’un canon de 105mm (remplacé ensuite par un canon de 102mm), d’un affût double de 40mm retractable et de douze tubes lance-torpilles de 550mm (quatre à la proue, quatre à la poupe et deux plate-formes doubles orientables).
Les deux sous-marins de la Classe Katsonis sont des submersibles de conception et de fabrication française. Inspirés du type Circé, ils ont été construits à Bordeaux (Katsonis) et à Nantes (Papanikolis). Ils ont été mis en service respectivement en juin 1928 et en décembre 1927.
Déclassés en septembre 1939, ils devaient être remplacés mais la marine grecque faute de moyens financiers n’à pu le faire. Elle s’est donc contentée de les moderniser entre 1942 et 1944 ce qui apportait un plus mais qui ne résolvait un certain nombre de limites.
Toujours en service en septembre 1948 et en mai 1949, les deux submersibles vont connaître des sorts différents. Le Katsonis est coulé le 12 mai 1949 par un hydravion italien alors qu’il tentait de se mettre en position pour torpiller un convoi se formant à la sortie du port de Valona. Aucun membre d’équipage n’à survécu.
Son sister-ship à survécu à la Campagne de Grèce. Il se réfugie à Alexandrie mais ne reprendra jamais du service actif car trop ancien et trop usé. Il sert brièvement de sous-marin d’entrainement avant d’être immergé au large de l’Egypte pour servir de but sonar d’entrainement. La coque est relevée après guerre puis démantelée.
Caracteristiques Techniques
Déplacement : 522 tonnes en surface 703 tonnes en plongée
Propulsion : deux moteurs diesels développant 1200ch et deux moteurs électriques de 1000ch, deux hélices
Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9.5 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 10 nœuds en surface et 100 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion 80m
Armement : (origine) un canon de 100mm et deux mitrailleuses six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe) (1949) un canon de 100mm, un canon de 20mm et six tubes lance-torpilles de 533mm
Equipage : 30 officiers et marins
Classe Protefs
Le Protefs
Les quatre unités formant la Classe Protefs sont elles aussi de conception et de fabrication françaises mais un peu plus grosses et un peu plus récentes.
Construites par les ACL de Nantes (Protefs Nirefs Triton) et les chantiers navals français de Caen en sous-traitance ACL (Glafkos), ils ont été mis en service en 1929 pour le premier et en 1930 pour les trois autres.
Ils ne sont guère plus modernes que les Katsonis et la modernisation permet certes de prolonger le service de quelques années mais cela ne faisait que repousser le problème. Le second conflit mondial ne permis pas le renouvellement de la flotte car la Grèce n’avait pas la capacité de construire des sous-marins.
Le Protefs à disparu durant la campagne de Grèce. En patrouille en Adriatique, il devait rentrer le 7 juin 1949 mais il n’à plus donné signe de vie après une dernière vacation radio dans la soirée du 4.
Les recherches engagées après guerre n’ont pas permis de retrouver l’épave tout comme les campagnes de recherche menées en 1960, en 1964, en 1980 et en 1994. Plusieurs théories ont été avancées celle la plus souvent citée étant une explosion causée par une mine suivit d’un naufrage si brutal qu’un SOS n’à pas pu être envoyé.
Les trois autres sous-marins sont parvenus en Egypte mais dans un tel état que leur remise en service est très aléatoire. Elle est d’ailleurs abandonnée au profit de la cession de deux sous-marins de 800 tonnes français.
Les Nirefs et Glafkos sont cannibalisés au profit du Triton puis utilisés comme but sonar pour l’entrainement des opérateurs sonars.
Le Triton est utilisé pour l’entrainement des sous-mariniers grecs jusqu’en septembre 1952 quand il est désarmé, utilisé comme ponton-électrique au profit des sous-marins transférés par la France. Il est démoli en 1959.
Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer développant 1420ch deux moteurs électriques développant 1200ch 2 hélices
Performances : vitesse maximale 14 nœuds en surface 9.5 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 10 nœuds en surface 100 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion 80m
Armement : un canon de 100mm, un canon de 3 livres puis deux canons de 37mm, huit tubes lance-torpilles de 533mm (six à la proue et deux à la poupe)
Equipage : 41 officiers et marins
Classe Phenix
Schéma de la classe Phenix
Le 15 juin 1939 le sous-marin Phenix est perdu au large de l’Indochine. Le 24 juin 1939, un décret-loi autorise la commande d’un sous-marin destiné à remplacer cette unité de classe Pascal (série des 1500 tonnes) et dans la foulée une version tropicalisée des sous-marins de 800 tonnes classe Aurore.
Les modifications augmentent le déplacement du sous-marin et on en profite pour uniformiser le calibre des tubes lance-torpilles avec uniquement des tubes de 550mm au lieu de 550 et de 400mm pour les classes précédentes.
Douze sous-marins sont commandés et vont porter les noms des mois du calendrier révolutionnaire.
Le Phenix est mis en service en 1944, les Vendémiaire Ventôse Frimaire Prairial Floréal Nivôse et Messidor en 1945, les Fructidor Pluviose Brumaire et Germinal en 1946 et enfin le Thermidor en 1947.
En septembre 1948 sont déployés sur différents théâtres d’opérations avec huit unités en Méditerranée (9ème DSM Phenix Ventôse Frimaire Prairial et la 17ème DSM Vendémiaire Nivôse Floréal et Messidor qui dépendent de la 3ème flottille de sous-marin, le bras armé sous-marin de la 6ème Escadre Légère), trois unités en mer du Nord (Fructidor Brumaire Pluviose) qui dépendent de la 16ème DSM placée sous le commandement de l’Escadre Légère du Nord alors que les deux dernières dépendent de la 23ème DSM qui sont déployés en Indochine sous les ordres des Forces Navales en Extrême-Orient (FNEO) (Germinal Thermidor).
Ce modèle de sous-marin intéresse la Grèce avant même le second conflit mondial mais le temps et les moyens financiers manquent pour permettre la commande de sous-marins de ce type.
Après la campagne de Grèce, Athènes qui reçoit une proposition pour le transfert de deux sous-marins étudie le type S britannique et le type Phenix ou Aurore français. C’est ce second modèle qui est choisit.
Après inspection, les grecs obtiennent le transfert du Ventôse et du Messidor qui subissent une véritable remise en état avant transfert, transfert qui est effectif respectivement en septembre 1951 et juillet 1952. Ils sont rebaptisés Katsonis et Protefs.
Le Protefs est coulé par un escorteur italien en janvier 1953 alors qu’il attaquait un convoi reliant Bari et Tarente. Le Katsonis survit au second conflit mondial, est profondément modernisé à Toulon dans le cadre du programme AMTATE (Améliorations Tactiques et Techniques) en 1956/57.
Ce programme équivalent au programme GUPPY américain comprend la suppression du canon de pont et de la DCA, le remplacement des moteurs diesels par des moteurs plus puissants, le remplacement des batteries d’origine par des batteries haute-puissance, l’amélioration de l’hydrodynamisme de la coque, de nouveaux capteurs et la suppression des tubes lance-torpilles de poupe.
Ainsi modernisé le Katsonis va servir jusqu’au 30 septembre 1975 quand il est désarmé. Il est transformé en musée au Pirée, étant ouvert au public depuis 1977.
Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer ou Schneider de 1500ch et deux moteurs électriques de 635ch entrainant deux lignes d’arbre
Performances : vitesse maximale en surface 16.5 noeuds en plongée 9 noeuds Rayon d’action en surface 3300 miles nautiques à 10 noeuds en plongée 70 miles nautiques à 5 noeuds Immersion maximale 100m
Après la réforme AMTATE, la vitesse en surface est portée à 18 nœuds la vitesse en plongée à 10 nœuds, l’immersion passe à 125m.
Armement : un canon de 100mm modèle 1934, un affût double de 25mm pour la défense antiaérienne et dix tubes lance-torpilles de 550mm (quatre tubes à l’étrave, deux à l’arrière et deux tourelles mobiles derrière le kiosque)
Equipage : 46 hommes (4 officiers, 9 officiers mariniers et 33 quartiers maitres et matelots).
Vedettes lance-torpilles
Une S-Boot
La géographie dicte la conception et l’organisation d’une flotte. La Grèce avec sa géographie archipélagique est un lieu idéal pour une puissante force de vedettes lance-torpilles. Pourtant il va falloir attendre la période de la Pax Armada pour que la marine royale héllène s’équipe de navires de ce type.
En septembre 1948, seize μικρό πλοίο επίθεσης (mikró ploío epíthesis, petits navires d’attaque) sont en service au sein de deux flottilles, les 4ème et 5ème flottilles. Ces vedettes ont été construites sur le lac de Constance par une division navale de la firme Dornier qui produisit un modèle de la firme Lürssen.
Ces vedettes livrées en 1943/44 au grand dam des italiens ont descendu en convois jusqu’au delta du Danube et le port roumain de Constansa où ils sont chargés en pontée sur un cargo pour rallier l’Arsenal de Salamis où elles vont recevoir l’armement prévu.
Ces navires ne reçoivent pas de nom mais les trois lettres MPE suvis d’un chiffre ou d’un nombre (un à seize).
Ces seize navires sont toujours en service en septembre 1948 et vont jouer un rôle majeur dans la Campagne de Grèce. Leur mission est d’harceler les navires de combat, les transports et lutter contre leurs homologues, les MAS.
Elles vont s’illustrer à plusieurs reprises, s’attirant rapidement le respect de leurs alliés comme de leurs ennemis. Deux MPE coulent le croiseur léger Emmanuele Pessano en compagnie du destroyer Hydra, d’autres coulent l’escorteur Canopo en janvier 1950.
Quand la Campagne de Grèce s’achève en mars 1950 il ne reste que neuf vedettes lance-torpilles opérationnelles ou du moins en service, les MPE-1 et 3 étant coulées par l’aviation (par les allemands pour la première, par les italiens pour la deuxième), les MPE-5 et 6 ont été détruites par des vedettes italiennes, la MPE-11 à été victime d’un incendie provoqué par un bombardement d’artillerie sur Salamis, le MPE-15 et 16 ont été coulées par des cacciatorpediniere italiens.
Les survivantes sont donc les MPE-2, 4, 7,8,9,10,12,13 et 14 qui se replient sur la Crète, opérant dans une flottille de marche pour défendre la grande île contre une potentielle invasion ennemie qui ne se produisit jamais.
Manquant de pièces, usées, ces vedettes ne peuvent vraiment durer. Cette situation à été anticipée par le gouvernement grec qui solicite les alliés pour commander des vedettes lance-torpilles neuves.
Des Fairmile D au port
Les américains, les français et les britanniques remettent leurs propositions et c’est le modèle britannique Fairmile D qui est sélectionné, seize vedettes sont commandées pour recréer deux flottilles, des vedettes livrées entre juin et septembre 1951.
Ces deux flottilles sont pleinement opérationnelles à la fin de l’année puis sont transférées début 1952, une flottille étant stationnée à Patras sur la côte occidentale du Péloponnèse et la seconde à Epidaure sur la côte orientale.
Si la première doit surtout s’attaquer aux convois ravitaillant l’île de Céphalonie, la seconde doit attaquer les convois nocturnes entre Le Pirée et les Cyclades.
De violents combats ont lieu, une véritable guerilla rude et impitoyable. Ces combats sont d’autant plus rudes que pendant longtemps la domination de l’espace aérien est disputé entre l’Axe et les alliés.
Au total les grecs vont recevoir trente-six vedettes lance-torpilles pour remplacer les vedettes détruites ou simplement usées par une utilisation intensive.
Outre l’attaque classique à la torpille ces vedettes vont également assurer d’autres missions comme le transport rapide de commando (les torpilles étaient laissées à terre pour permettre l’emport d’une douzaine de commandos) ou l’appui-feu avec l’embarquement à la place des torpilles d’un mortier ou d’un canon de montagne pour mener des missions d’appui-feu et de harcèlement.
Le second conflit mondial terminé ces vedettes vont participer à la guerre civile grecque avant d’êre remplacées par des vedettes plus modernes à coque en acier et armement renforcé avec toujours de l’artillerie légère, des mitrailleuses et des torpilles en attendant les missiles surface-surface.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 104 tonnes pleine charge 120 tonnes
Propulsion : quatre moteurs essence Packard 4M 2550 dévellopant 5750ch et entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 31.5 nœuds distance franchissable 506 miles nautiques à 30 nœuds 2500 miles nautiques à 10 nœuds
Armement : deux canons de 40mm Bofors, quatre canons de 20mm Oerlikon (un affût double et deux affûts simples), quatre mitrailleuses de 7.7mm en affûts doubles, quatre torpilles de 533mm
Equipage : 21 officiers et marins
Navires légers
En ce qui concerne les navires légers, la marine royale grecque possède fort peu de navires en dépit de nombreuses îles à protéger et à surveiller.
En septembre 1948 on trouve une flottille hétéroclite avec de nombreuses Caïques réquisitionnées et armées de bric et de broc pour surveiller et défendre (sic) les îles.
Ces navires vont s’illustrer durant la Campagne de Grèce en évacuant de nombreux militaires et civils qui échappèrent à l’occupation et à la captivité pour continuer la lutte.
Certains équipages contractèrent un engagement au sein de la marine grecque, troquant leurs bateaux de pêche armés contre des vedettes légères construites par les français et les britanniques.
Ces vedettes au nombre de trente-deux vont opérer depuis la Crète et le Péloponnèse pour surveiller, sécuriser et parfois attaquer.
Une fois l’offensive lancée à l’automne 1952 ces vedettes furent parfois utilisées comme des transports de troupes ou pour des missions d’appui-feu.
Ces vedettes mesuraient 15.50m de long pour 3.80m de large, un tirant d’eau de 1.50m, un déplacement de 60 tonnes, une vitesse maximale de 25 nœuds avec un armement généralement composé d’un canon de 37 ou de 40mm, deux mitrailleuses lourdes, deux mitrailleuses légères et parfois quelques grenades ASM à l’efficacité limitée par l’absence d’Asdic.
Navires de soutien
En septembre 1939 la force auxiliaire de la marine grecque fait peine à voir avec des navires antiques :
-Le navire-atelier Hifaistos l’ancien navire-allemand Marie Repnel aménagé en navire-atelier chez Palmers en Angleterre en 1925.
-Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti un navire datant de 1876 refondu en 1934 et qui fût successivement transport, yacht, navire hôpital et ravitailleur de sous marins.
-le pétrolier Prometheus (1889)
-La citerne Avra (1894)
-Des remorqueurs
-le voilier-école Arès
Face à l’augmentation des moyens de la marine grecque il faut augmenter la force auxiliaire mais cette volonté est freinée pour ne pas dire contrée par le manque de budgets. Il faut dire que le budget de la marine est non seulement limité mais en plus très sollicité par la construction de nombreux navires de combat.
Finalement quelques navires vont être construits ou reconvertis pour permettre un soutien logistique minimal. Une série d’accords sont passés avec des armateurs grecs qui mettent à disposition cargos et pétroliers en échange de généreuses exonérations d’impôts ce qui suscite nombre de débats et de critiques.
Si le pétrolier Prometheus victime d’un incendie en mars 1944 n’est plus là tout comme la citerne Ava (qui à coulé au mouillage à Salamis), les autres navires sont là, la marine grecque estimant qu’ils peuvent encore rendre des services. De nouveaux navires arrivent ce qui donne à la force auxiliaire de la marine grecque le visage suivant :
-Deux pétroliers (sans capacité de ravitaillement à la mer qu’à ma connaissance la marine grecque n’à pas pu ou voulu expérimenter), les Prometheus et Nymphea, deux pétroliers rachetés à un armateur en faillite.
Il s’agit de pétroliers de 8000 tonnes de jauge brut, mesurant 120m de long sur 17m de large pour un tirant d’eau de 7m, une vitesse maximale de 15 nœuds et un armement composé de deux canons de 76mm et de quatre canons de 20mm.
Si le Nymphea est torpillé par un sous-marin italien le 14 mars 1952 entre Alexandrie et la Crète, le Prometheus va survivre au second conflit mondial après avoir ravitaillé des dizaines pour ne pas dire des centaines de navires qu’ils soient grecs, yougoslaves, français ou britanniques.
Il est désarmé en 1969 et remplacé par un navire reprennant son nom, un pétrolier-ravitailleur conçu dès l’origine pour ce rôle.
-Le navire-atelier Hifaistos parvient à se réfugier à La Sude et assure le soutien technique des navires grecs et alliés dans ce magnifique port naturel. Victime d’une avarie de machine lors d’un transit vers Athènes en mai 1953, le navire est drossé à la côté. Le navire est remis à flot mais lors de son remorquage en direction de la base navale de Salamis une voie d’eau se déclare entrainant son naufrage.
-Le ravitailleur de sous-marins Amphitriti tente lui aussi de rallier la Crète mais rattrapé par l’aviation allemande il est coulé le 14 novembre 1949.
-Pour compléter les deux pétroliers, deux cargos baptisés Herkules et Zeus sont loués en 1944 pour dix ans auprès d’un armateur grec qui ne reverra jamais ses deux navires de 5000 tonnes de port en lourd, mesurant 100m de long sur 15m de large pour une vitesse de 15 nœuds (12 en pratique).
En effet ces deux navires sont perdus durant le conflit, l’Herkules saute sur une mine alors qu’il venait de quitter l’île de Céphalonie en octobre 1949 (le navire coupé en deux coule rapidement en ne laissant que fort peu de survivants) alors que le Zeus est coulé par l’aviation allemande lors de l’opération ANVIL le 17 septembre 1952.
Le Beli Orao (aigle blanc) est un navire commandé pour servir en temps de paix de yacht royal et d’être transformé en temps de guerre en canonnière.
Il est mis sur cale le 23 décembre 1938 lancé le 3 juin 1939 et mis en service le 29 octobre 1939. Ce navire permet au jeune roi Pierre II d’inspecter les défenses côtières et les bases de la marine yougoslave, un moyen également d’effectuer un travail de «yougoslavisation» dans une marine où les croates sont majoritaires et donc potentiellement susceptibles de faire sécession. Il assiste également aux exercices de la marine yougoslave.
Transformé en cannonière en septembre 1948 il assure la protection de la navigation commerciale yougoslave moins en raison de menaces précises que pour dissuader l’Italie d’harceler la navigation d’un pays avec lequel elle avait de sérieux différents en dépit de protestation mutuelles d’amitié.
Endommagé par un échouage le 4 juillet 1949, le navire est remorqué entre Split et Kotor mais suite à la mutinerie de l’équipage d’un remorqueur civil chargé de l’amener à Corfou la canonnière est immobilisé à Kotor.
Capturé par la marine italienne, la canonnière est rebaptisé Alba et va servir depuis le port de Bar à protéger la navigation côtière. Survivant miraculeusement au conflit, le navire est repris par la marine yougoslave qui le retransforme au printemps 1955 en yacht royal.
Après la chute de la monarchie, il continue son rôle au profit des nouveaux maitres du pays. Victime d’un incendie de machine en septembre 1978, le navire est laissé à l’abandon jusqu’en 2000 (!) où toujours à flot il à été transformé en musée à Dubrovnik. C’est toujours le cas aujourd’hui
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 567 tonnes pleine charge 660 tonnes
Dimensions : longueur 65m hors tout (60.08m entre perpendiculaires) largeur 8.08m tirant d’eau 2.84m
Motorisation : deux moteurs diesels dévellopant 1900ch et entrainant deux hélices
Vitesse maximale 18 nœuds
Armement (canonnière) deux canons de 40mm, deux mitrailleuses de 7.92mm et huit charges de profondeur
Equipage : nc
Monitors fluviaux
Le Vardar est l’un des quatre monitors en service dans la marine royale yougoslave en juillet 1949, un navire déjà ancien, un navire à la carrière longue et chaotique.
Il est mis sur cale au chantiers navals Stabilimento Tecnico Triestino sur son site de Linz en 1914 lancé en 1915 et mis en service le 9 juillet 1915. Il à d’abord été connu sous le nom de Bosna puis sous le nom de Temes et enfin à nouveau Bosna le 9 mai 1917 quand le premier Temes à été relevé, réparé et remis en état.
Le 6 novembre 1918 il est transféré à la république populaire de Hongrie du comte Karolyi (à ne pas confondre avec la république des conseils de Béla Kun) conservant son nom d’origine. Le 13 décembre 1918 il est officiellement cédé au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui le remet en service en 1920 sous le nom de Vardar.
Modernisé à plusieurs reprises, le Vardar était donc toujours en service en juillet 1949. Dès le début de l’invasion de l’Axe, le Vardar va ouvrir le feu contre les troupes allemandes et les troupes hongroises, jouant au jeu du chat et de la souris.
Le 12 juillet 1949 le monitor est surpris par des bombardiers allemands, deux bombes provoquent son naufrage dans le Danube. Le navire sera relevé par les hongrois mais devant les dégâts les magyars préfèrent l’envoyer directement à la casse.
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières Yarrox dévellopant 1750ch et entainant deux hélices
Vitesse maximale 13.5 nœuds
Protection : ceinture et bulkheads 40mm pont 25mm bloc-passerelle, tourelles et coupoles 50mm
Armement : deux canons de 120mm, deux obusiers de 120mm, deux canons de 66mm, deux canons de 47mm, sept mitrailleuses
Equipage : 91 officiers et marins
Monitor fluvial Sava
Le SMS Bodrog futur Sava
Le Sava est un monitor anciennement austro-hongrois qui à connu une deuxième carrière sous pavillon yougoslave.
Il est mis en service sous le nom de Bodrog en novembre 1904. Sister-ship du Temes, il tire les premiers obus du premier conflit mondial contre la forteresse défendant Belgrade. En 1918 il est cédé à la marine du royaume des serbes, croates et slovènes même si il n’est remis officiellement en service sous le nom de Sava que le 15 avril 1920.
Modernisé à plusieurs reprises, il participe à la Campagne de Yougoslavie au cours de laquelle il est endommagé à plusieurs reprises. Sabordé par petits fonds il est renfloué par les allemands, réparé puis après un court usage par les allemands cédé à la Légion Navale Croate.
Il va participer à des opérations de nettoyage contre les maquisards royalistes et les partisans communistes et ce jusqu’en septembre 1953 quand il est sabordé par son équipage. Le navire est à nouveau renfloué en avril 1954, remis en état et utilisé par la marine yougoslave jusqu’en 1980 quand il est transformé en navire marchand. Suite à une pétition lancée en Serbie, le navire est racheté en 2015 par le gouvernement serbe qui l’à restauré dans son état initial pour être exposé à Belgrade au cœur d’un grand musée historique.
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières Yarrow et entrainant deux hélices
Vitesse maximale : 13 nœuds
Protection : ceinture et bulkhead 40mm pont 25mm bloc-passerelle 75mm tourelles 40mm
Armement : deux canons de 120mm, un obusier de 120mm, deux canons de 37mm
Equipage : 86 officiers et marins
Monitor fluvial Drava
Le SMS Inns sister-ship du SMS Enns futur Drava
Le monitor fluvial Drava est un autre navire anciennement austro-hongrois mis en service sous le nom d’Enns. Mis sur cale aux chantiers navals Schiffswerft de Linz le 21 novembre 1913 il est lancé le 29 juillet 1914 et mis en service le 17 octobre 1914.
Durant le premier conflit mondial il opère sur le Danube et notamment contre la capitale serbe Belgrade.
Après un cours service sous les couleurs de la république populaire hongroise (6 novembre au 8 décembre 1918) il est cédé à la marine yougoslave où il reprend du service sous le nom de Drava.
Il est officiellement remis en service en 1920, modernisé à plusieurs reprises et donc toujours en service en juillet 1949. Victime d’une avarie, il est capturé par les allemands qui après remise en état vont le céder à leur allié croate qui va l’utiliser jusqu’en juin 1952 quand il est coulé par des bombardiers français qui menaient des bombardement sur les aérodromes entourant la capitale serbe. L’épave qui ne gêne pas la navigation n’est relevée qu’en 1961 puis démantelée.
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 1700ch et entrainant deux hélices.
Vitesse maximale : 13 nœuds
Protection : ceinture et bulkhead 40mm ponts 25mm bloc-passerelle et tourelles 50mm
Armement : deux canons de 120mm, trois obusiers de 120mm, deux canons antiaériens Skoda de 66mm, six mitrailleuses de 8mm
Equipage : 95 officiers et marins
Monitor fluvial Morava
Le SMS Körös futur Moraba bombardant Belgrade durant le premier conflit mondial
Le Morava est le quatrième et dernier monitor fluvial ex-austro-hongrois servant dans la marine royale yougoslave quand les forces de l’Axe attaquent la Yougoslavie ce funeste jour de juillet 1949.
Mis sur cale sous le nom de Körösle 30 mars 1890 lancé le 5 février 1892 et mis en service le 21 avril 1892. Il est transféré à la marine de la république populaire hongroise le 6 novembre 1918 mais pour peu de temps puisque dès le 13 décembre 1918 il est saisi par les alliés et cédé à la Yougoslavie qui le remet en service en 1920 sous le nom de Morava.
En mauvais état en juillet 1949 il servit davantage comme ponton d’artillerie que comme monitor ce qui explique qu’après sa capture il n’à pas été remis en état. Les pièces d’artillerie ont été débarquées et la coque envoyée à la ferraille au printemps 1950.
Propulsion : deux machines verticales à triple expansion alimentées en vapeur par deux chaudières Yarrow développant 1200ch et entrainant deux hélices
Vitesse maximale : 10 nœuds
Protection : ceinture et bulkhead 50mm pont 19mm bloc-passerelle et tourelles 75mm
Armement : deux canons de 120mm, deux canons antiaériens de 66mm et deux mitrailleuses
Equipage : 77 officiers et marins.
NdA ces monitors sont appuyés par deux patrouilleurs et trois remorqueurs fluviaux. On trouve également des pontons et des barges, certaines étant armées.
Sous-Marins
Sous-marins classe Hrabri
Le Hrabri
Les deux sous-marins formant la classe Hrabri sont des sous-marins de conception et de fabrication britannique plus précisément des chantiers navals Vickers-Armstrong implantés sur la rivière Tyne (région de Newcastle).
Baptisé Hrabri (brave, courageux) et Nebojsa (sans peur) ces deux sous-marins lancés en 1927 et mis en service en 1928 dans la marine yougoslave sont basés sur le type L britannique, la construction ayant profité d’éléments rassemblés pour des submersibles de ce type qui n’avaient pas été achevés en l’occurence les HMS L-67 et HMS L-68 (Type L Group III).
Ces sous-marins effectuent plusieurs croisières en Méditerranée faisant par exemple escale à Corfou, à Malte, à Bizerte, Alexandrie et Beyrouth. Le 16 mai 1930, le Nebosja alors en plongée périscopique entre en collision avec un vapeur yougoslave mais heureusement les dégâts sont limités et plus important aucun marin n’est blessé.
Ces deux sous-marins étaient clairement dépassés quand éclate le second conflit mondial. Les marins yougoslaves en était parfaitement conscients mais le temps et les budgets ont manqué pour permettre la commande à l’étranger ou la construction au pays de sous-marins plus modernes.
Le sous-marin Hrabri était en mer quand l’Axe attaque. Il reçoit l’ordre d’attaquer tout navire ennemi qu’il soit civil ou militaire. Il tente à plusieurs reprises d’attaquer les convois italiens mais lors de sa quatrième attaque il est sévèrement endommagé par les escorteurs italiens.
Il parvient miraculeusement à rentrer à Split mais les dégâts sont tels que devant l’avancée des troupes ennemies i lest décidé de le saborder. Le sous-marin sera relevé par les italiens mais devant l’état du submersible, les italiens ne feront rien d’autre que de l’envoyer à la ferraille.
Son sister-ship Nebojsa après plusieurs missions et plusieurs attaques hélas pour lui infructueuses parvient à rallier l’Egypte mais sans être remis en service, servant de but sonar pour entraineur les «oreilles d’or» alliées. Relevé en octobre 1954, il est proposé aux yougoslaves qui le refuse et les britanniques décident de l’envoyer à la ferraille.
Propulsion : deux moteurs diesels développant 2400ch pour la marche en surface deux moteurs électriques développant 1600ch pour la marche en plongée, deux hélices
Performances : vitesse maximale 15.7 nœuds en surface 10 nœuds en plongée distance franchissable 3800 miles nautiques à 10 nœuds en surface Immersion : 60m
Armement : (origine) deux canons de 102mm, une mitrailleuse, six tubes lance-torpilles de 533mm avec douze torpilles (1949) un canon de 102mm, deux canons antiaériens de 20mm, deux mitrailleuses de 7.92mm, six tubes lance-torpilles de 533mm avec douze torpilles
Equipage : 45 officiers et marins
Sous-marins classe Ostvenik
Le Ostvenik
Pour compléter les deux sous-marins de classe Hrabri la Yougoslavie passe commande de deux sous-marins de conception française qui vont être construits à Nantes aux Ateliers et Chantiers de la Loire. Ces deux sous-marins inspirés des sous-marins de classe Circé sont baptisés Ostvenik (vengeur) et Smeli (audacieux) et mis en service en 1928/29.
Ces submersibles sont plus petits que leurs confrères britanniques. Ils vont se montrer plus à l’aise en mer Adriatique qu’en Méditerranée, les deux unités de classe Ostvenik fréquentant tout de même la Mare Nostrum en temps de paix pour des croisières diplomatiques.
Le sous-marin Ostvenik participe aux premières opérations du second conflit mondial mais la mutinerie de la flotte l’immobilise, son équipage refusant de rallier les autorités en exil. Son commandant échappe de peu à une exécution sommaire en sautant par dessus bord, disparaissant dans les flots sans que l’on sache si le commandant à pu rallier la terre ou si il s’est noyé.
Capturé par les italiens, il est remorqué à Ancone. Après inspection, il est remis en service sous le nom de Francesco Rimmondo. Il sert de sous-marin d’entrainement puis de ponton-école en raison de problèmes récurrents de propulsion. Il est sabordé à Trieste en janvier 1954 pour embouteiller le port. L’épave est relevée après guerre et démantelée.
Son sister-ship Smeli est capturé par les allemands à Split. Il est cédé aux croates mais ces derniers qui manquent de personnel spécialisé ne peuvent le remettre en service. Il est finalement démoli durant le conflit et l’acier réutilisé pour construire des fortifications de campagne destinées à protéger Split.
Propulsion : deux moteurs diesels MAN de 1480ch deux moteurs électriques Nancy de 1000ch deux hélices
Performances : vitesse maximale 14.5 nœuds en surface 9.2 nœuds en plongée distance franchissable 3500 miles nautiques à 9 nœuds en plongée 75 miles nautiques à 5 nœuds en plongée Immersion maximale 80m
Armement : six tubes lance-torpilles de 550mm (quatre à la proue, deux à la poupe), un canon de 100mm et un canon de 40mm
Le conducteur de flottille (Flottilla Leader) Dubrovnik a été commandé par la marine yougoslave en vue de servir comme navire de commandement au profit de torpilleurs. Il devait être accompagné de deux autres navires identiques mais au final il restera unique.
Belgrade très influencée par la France aurait souhaité commander un navire de ce type auprès de chantiers français mais ce ne fût pas possible et le conducteur de flottille allait être construit en Grande-Bretagne chez les chantiers Yarrow.
Affichant des dimensions comparables à un contre-torpilleur français, le Dubrovnik reprenait une architecture inspirée des derniers conducteurs de flottille produit par les britanniques à la fin du premier conflit mondial.
En ce qui concerne l’armement il était initialement prévu cinq canons de 140mm mais en raison d’un excès de poids dans les hauts la batterie principale fût réduite à quatre pièces. Le poids économisé initialement prévu pour installer une catapulte pour hydravions servit finalement à munir le navire d’une solide DCA.
-Le Dubrovnik est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow le 10 juin 1930 lancé le 11 octobre 1931 et mis en service en mai 1932.
Il effectue plusieurs croisières en Méditerranée et en mer Noire. C’est lui qui transporta à Marseille le roi Alexandre 1er lors de cette funeste visite officielle en France.
Modernisé en 1942/43, il est toujours en service en septembre 1948. Il effectue des patrouilles pour faire respecter la neutralité yougoslave non sans mal, plusieurs incidents manquant de dégénérer en guerre ouverte avec l’Italie.
Le 7 juillet 1949 est déclenchée l’opération MARITSA. Le Dubrovnik se trouvait en baie de Kotor. Il se ravitaille en carburant puis appareille dans l’après-midi pour rechercher et détruire tout navire italien ou allemand. Il n’en trouve aucun mais reçoit de rallier la Dalmatie pour appuyer les troupes yougoslaves culbutées par les italiens.
A plusieurs reprises il ouvre le feu avec ses canons de 140mm contre des cibles à terre détruisant par exemple dans la nuit du 8 au 9 juillet un dépôt de munitions et plusieurs citernes à carburant mouillées dans des criques discrètes.
Des tirs contre la terre ont également lieu et le conducteur de flottille revendique la destruction de quatre appareils italiens et deux appareils allemands, destructions non confirmées tant par Rome que par Berlin.
Le 13 juillet 1949 il est endommagé par un chasseur-bombardier allemand, une bombe de 250kg explosant sur l’affût n°3 de 140mm.
Les dégâts sont importants mais pas irréparables. Seulement voilà à Split l’équipage en grande partie croate se mutine et les ouvriers du chantier refusent de réparer.
Le navire va-t-il être saisi intact ? Non puisque quelques officiers et marins parviennent au nez et à la barbe des marins croates ralliés au nouveau régime oustachi parviennent à saborder le navire qui hélas pour eux ne coule qu’en eaux peu profondes.
Les italiens grands spécialistes dans le renflouement des navires parviennent à remettre le navire à flot.
Il est aussitôt réparé par les mêmes ouvriers qui avaient refusé de le remettre en état. Ils ont dû être fort contrits d’apprendre que le conducteur de flottille allait désormais s’appeler Premuda et servir dans la marine italienne.
Utilisé comme patrouilleur et escorteur, il couvre des convois qui appareillaient de Trieste ou de Venise direction Rijeka, Zadar, Split et Kotor, la voie maritime étant plus sure que la voie routière.
Suite au basculement italien dans le camp allié, le Premuda est saisi par les croates qui lui rend son nom d’origine.
Il sert sous son troisième pavillon en quelques années et ce jusqu’au 17 décembre 1953 quand il est surpris par des chasseurs-bombardiers alliés qui placent quatre bombes de 500kg qui transforment l’ancien conducteur de flottille en annexe de l’enfer. L’épave sombre au large de Zadar, l’épave ayant été retrouvée en 1975.
Caractéristiques Techniques
Type : conducteur de flottille
Déplacement : standard 1910 tonnes pleine charge 2439 tonnes
Propulsion : deux turbines Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow développant 48000ch et entrainant deux hélices. Une turbine Curtiss de 700ch est utilisée pour la marche à la vitesse de croisière
Performances : vitesse maximale 37 nœuds (15 nœuds en croisière) distance franchissable 7000 miles nautiques à 15 nœuds
Armement : quatre canons de 140mm en affûts simples sous masque (deux avant deux arrières), deux canons de 83.5mm PL vz.22 six canons de 40mm Skoda deux mitrailleuses de 15mm ZB-60 six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes axiales, 40 mines, deux lanceurs de charges de profondeur avec 10 grenades ASM
Equipage : 20 officiers et 220 marines
Torpilleurs classe Beograd
Comme nous l’avons vu plus haut la marine royale yougoslave (Kraljevska Jugoslavenska Ratna Mornarica) envisageait de s’équiper d’une force de surface composée de trois conducteurs de flottille associés à des torpilleurs.
La crise de 1929 empêcha l’acquisition de deux autres conducteurs de flottille et de torpilleurs légers mais la KRJM avait toujours besoin de navires de combat de 1ère classe. La décision est finalement prise de commander trois torpilleurs pour compléter l’unique conducteur de flottille.
Ces trois navires baptisés Beograd Zagreb Lubjana sont de conception française, le premier étant construit à Nantes aux ACL (Ateliers et Chantiers de la Loire), les deux derniers aux chantiers navals Brodosplit situés comme son nom l’indique à Split.
Ces navires étaient inspirés de nos torpilleurs d’escadre de première génération (classe Bourrasque et L’Adroit). Leur armement principal était cependant différent, la marine yougoslave choisissant le canon de 120mm Skoda plutôt que le 130mm des torpilleurs d’escadre français. Le reste de l’armement est classique avec de la DCA, six tubes lance-torpilles de 533mm et des mines.
-Le Beograd est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) sis à Nantes en 1936 lancé le 23 décembre 1937 et mis en service le 28 avril 1939.
-Le Zagreb est mis sur cale aux chantiers navals Brodosplit sis à Split en 1936 lancé le 30 mars 1938 et mis en service en avril 1939.
-Le Lubjana est mis sur cale aux chantiers navals Brodosplit sis à Split en 1936 lancé le 28 juin 1936 et mis en service en décembre 1939.
En mai 1939 le Beograd transporte une partie de l’or de la Banque de Yougoslavie en Grande-Bretagne et le 24 janvier 1940 le Lubjana s’échoue. Il coule en eaux peu profondes mais peu être renfloué et remis en état.
Ces trois navires sont naturellement toujours en service en septembre 1948 et a fortiori en juillet 1949 quand l’Axe déclenche l’opération MARITSA. Ces trois navires vont connaître un sort différent.
Le Beograd est légèrement endommagé à plusieurs reprises lors de l’opération MARITSA mais jamais sérieusement.
Il rallie la marine royale libre non sans que son commandant ait du étouffer dans l’oeuf une tentative de mutinerie et ce par la manière forte puisque quatre meneurs furent exécutés après un procès que certains qualifieront d’expéditif.
Réfugié à La Sude, il participe à la campagne de Grèce puis subit des travaux à Alexandrie pour reprendre ensuite la lutte. Il reçoit des radars, un Asdic, sa DCA est renforcée mais il perd un canon de 120mm réduisant sa batterie principale à seulement trois canons de 120mm, canons qui tirent des obus anglais faute d’avoir pu emporter les stocks d’origine.
Il opère en Méditerranée orientale comme patrouilleur et escorteur, assurant parfois le soutien des opérations commandos en ouvrant le feu pour appuyer et couvrir ces unités d’un nouveau genre.
Il à également mené des missions de mouillage de mines pour perturber le trafic maritime de l’Axe entre les différentes iles grecques que l’ennemi occupait et la Grèce continentale.
Survivant au second conflit mondial, le vétéran reste en service dans une marine yougoslave reconstituée mais usé il est désarmé en novembre 1956. Transformé en ponton-école à Kotor, il est finalement démoli en 1975 après avoir coulé suite à une tempête.
Son sister-ship Zagreb est endommagé par des vedettes lance-torpilles italiennes alors qu’il venait d’attaquer un convoi de ravitaillement transalpin.
Une torpille avait emporté l’avant du navire, les travaux s’annonçaient compliqués et aujourd’hui encore on se demande pourquoi le navire n’à pas été remorqué en Grèce pour y être réparé dans un contexte plus serein. Question de fierté nationale sans doute.
Mis au bassin à l’arsenal de Tivat, il est saisi en réparations par les italiens qui vont le remettre en état et en service sous le nom de Dalmatia en juin 1950. Il est utilisé comme patrouilleur et comme escorteur, sécurisant l’accès au canal d’Otrante. Sa carrière se termine brutalement le 9 septembre 1952 quand il est torpillé par le sous-marin britannique HMS Upholder (P37) qui envoie trois torpilles qui envoie le bateau rejoindre Neptune.
Le Lubjana était en grand carénage quand éclate l’opération MARITSA. En dépit des efforts des ouvriers, le navire ne peut reprendre la mer et est capturé par les italiens à Sibenik. Ces derniers vont le céder à l’Etat Indépendant de Croatie qui le remet en service sous le nom de Slavonija.
Après avoir servit de patrouilleur, d’escorteur et de navire d’appui-feu lors d’opérations de nettoyage, Il est coulé par une mine au large de Split le 8 février 1953. Le navire se casse en deux et coule rapidement ne laissant que fort peu de survivants.
Caractéristiques Techniques
Type : torpilleurs
Déplacement : standard 1210 tonnes pleine charge 1655 tonnes
Propulsion : deux groupes de turbines Curtiss ou Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow dévellopant 40000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 35 nœuds distance franchissable 1000 miles nautiques à 35 nœuds
Armement : quatre canons de 120mm Skoda en affût simples sous masque (deux avant deux arrières), quatre canons de 40mm Skoda en deux affûts doubles, deux mitrailleuses, six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, 30 mines
Equipage : 145 officiers et marins
Destroyers classe Split
Les quatre unités de classe Split sont une évolution des Beograd avec un armement plus puissant, un déplacement supérieur mais une vitesse inférieure (33 au lieu de 35 nœuds).
Ils sont de conception yougoslave mais avec les bonnes relations tissées avec les ACL il n’est pas impossible que le bureau d’étude du chantier ligérien ait aidé de manière officieuse le chantier naval Brodosplit qui avait construit les deux sister-ship du Beograd.
-Le Split est mis sur cale le 30 septembre 1939 lancé le 14 juin 1941 et mis en service le 8 septembre 1942.
-Le Podgoritsa est mis sur cale le 20 juin 1940 lancé le 4 janvier 1942 et mis en service le 12 juin 1943.
-L’Osijek est mis sur cale le 30 septembre 1941 lancé le 14 août 1943 et mis en service le 8 février 1945
-Le Sarajevo est mis sur cale le 17 mars 1942 lancé le 4 décembre 1943 et mis en service le 15 mai 1945.
Quand éclate l’opération MARITSA, le Split est déployé au large des côtes de l’Istrie dans l’espoir d’intercepter un convoi italien, des navires transalpins isolés.
Point de tout cela mais ses canons de 120mm Bofors (qui remplaçaient les Skoda que les allemands ne produisaient plus) vont être d’un précieux concours pour soutenir les troupes yougoslaves qui résistaient fermement aux troupes de la 2ème armée italienne.
Dans les jours qui suivent il joue au chat et à la souris avec les navires et les avions ennemis. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Sa chance tourne le 11 juillet quand il est surpris au large de Dubrovnik.
Alors qu’il se repliait vers les bouches de Kotor pour réparations et ravitaillement, il est surpris par huit bombardiers en piqué allemands.
Non pas des Ju-87 mais des Ju-88 qui en dépit d’une DCA furieuse ne lui laisse aucune chance. Deux bombes de 500kg transforment le navire en annexe de l’enfer. Il se casse en deux, coulant rapidement en ne laissant que fort peu de survivants.
Son sister-ship Podgoritsa venait d’achever un grand carénage quand l’Axe attaque. Il doit donc reprendre la lutte sans être forcément à 100% de ses capacités.
Le destroyer va assurer la protection des côtes, repoussant plusieurs attaques italiennes tout en appuyant les troupes au sol avec ses obus de 120mm voir sa DCA légère quand des troupes ennemies étaient surprises à découvert à proximité des côtes. Pas besoin d’être un génie pour imaginer l’impact d’un tel traitement.
Endommagé par une bombe allemande, il parvient à rallier La Sude puis Alexandrie où il est remis en état et réparé, la piece II détruite par la bombe étant remplacée par un canon de 120mm britannique.
Comme ce canon ne tirait pas les mêmes projectiles que les trois autres canons cela posait des problèmes logistiques.
Les dits problèmes logistiques ne furent résolus qu’au printemps 1950 quand trois autres canons de 120mm venus de Grande-Bretagne furent envoyés en Egypte pour réarmer ce destroyer, Londres n’ayant pas donné suite à une proposition française de remplacer les canons de 120mm par des canons de 130mm officiellement pour des raisons de poids mais cela semble plus un pretexte qu’autre chose.
Basé à Alexandrie, il rayonnait dans tout le bassin oriental de la Méditerranée, servant de patrouilleur, d’escorteur et de navire de raid. Il s’illustra le 17 mars 1952 en détruisant avec les destroyers britanniques HMS Icarus et HMS Intrepide un convoi allemand entre l’Attique (région d’Athènes) et les Cyclades occupées par les allemands. Quatre cargos, deux pétroliers et leur escorte furent détruits sans perte côté allié.
Cet événement lui valu d’être célébré par la propagande alliée comme yougoslave qui en faisait un symbole de la lutte pour la libération de la Yougoslavie.
Le reste du conflit son action est plus morne avec moins d’événements spectaculaires. Notons tout de même sa participation à plusieurs raids commandos, ses canons de 120mm ouvrant le feu pour dégager ou couvrir le repli de ces soldats d’un nouveau genre.
Endommagé à plusieurs reprises il est cependant toujours en service en avril 1954 quand le second conflit mondial se termine en Europe.
Modernisé, il reste en service mais en 1958 il est l’un des premiers navires à rallier les communistes qui finissent par renverser Pierre II qui n’à pu ou n’à su poursuivre la politique d’avant guerre pour préserver son trône.
Le destroyer est endommagé assez sérieusement par l’aviation encore fidèle au roi ce qui explique peut être pourquoi le Pogoritsa est désarmé en juin 1959 puis démoli.
L’Osijek se rallie aux nouvelles autorités croates lors de la mutinerie du 16 juillet 1949. Il devient navire-amiral de la Légion Navale Croate, menant des missions d’escorte et de patrouille. Il est endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement.
Sa chance tourne le 1er décembre 1953 quand il est sérieusement endommagé par l’aviation libre yougoslave. Il parvient miraculeusement à Kotor pour réparations mais devant l’avancée des troupes alliées, le destroyer qui avait été privé de tout armement est sortit du bassin pour bloquer l’accès à l’Arsenal de Tivat. L’épave est relevée au printemps 1955 et démantelée.
Le Sarajevo participe à la défense de la Yougoslavie, étant endommagé à plusieurs reprises mais jamais sérieusement. Replié sur la Grèce il participe à la défense du pays des hellènes ce qui lui vaudra les remerciements du gouvernement grec et plusieurs décorations.
Replié sur Alexandrie, il est immobilisé pour travaux jusqu’en mars 1950 quand il reprend la lutte, opérant depuis La Sude pour sécuriser des convois amenant des renforts en hommes et en matériel en direction du Péloponnèse alors occupé par les italiens. Il mène aussi des raids de recherche et de destruction ainsi que des missions de bombardement littoral.
Endommagé à plusieurs reprises il est coulé le 9 mai 1953. Ce jour là opérant au large de Corfou il fait détonner une mine allemande qui le coupe littéralement en deux. L’avant coule rapidement mais l’arrière dérive permettant à l’équipage d’évacuer avant qu’elle ne soit détruite par l’aviation alliée.
Caractéristiques Techniques
Type : destroyers
Déplacement : standard 2350 tonnes pleine charge 2900 tonnes
Propulsion : deux groupes de turbines Curtiss ou Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow dévellopant 55000ch et entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 35 nœuds distance franchissable 5000 miles nautiques à 20 nœuds
Armement : quatre canons de 120mm Bofors en affûts simples sous masque, dix canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, huit mitrailleuses de 13.2mm Hotchkiss en quatre affûts doubles (puis quatre canons de 20mm), six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, deux grenadeurs de sillage avec vingt-quatre projectiles ou deux rails de mouillage avec 36 mines
Equipage : 157 officiers et marins
Vedettes lance-torpilles
Avant-propos
La marine royale yougoslave ne pouvait passer à côté des vedettes lance-torpilles tant sa géographie se prétait à son utilisation. Seize vedettes de ce type sont ainsi en service en juillet 1949, une flotte hétérogène avec des unités modernes et efficaces et d’autres qui l’était un peu moins.
On trouve deux vedettes type Uskok de conception et de fabrication britanniques, huit vedettes de classe Orjen de conception et de fabrication allemande et six de fabrication yougoslave qui pour faire simple sont une synthèse des deux modèles précédents.
Ces seize vedettes sont répartis en deux flottilles de huit, la première regroupant les huit vedettes allemandes, la deuxième les deux Uskok et les six vedettes lance-torpilles de classe Otok.
Sur les seize vedettes lance-torpilles en service en septembre 1948, neuf sont coulées tandis que sept parviennent à se réfugier tant bien que mal à Corfou.
Le gouvernement yougoslave en exil tente de trouver une solution pour leur permettre de se replier sur la Crète puis l’Egypte mais doit très vite se rendre à l’évidence que c’est mission impossible et en février 1950 peu avant l’évacuation de l’île par les troupes grecques, ordre est donné de sabordé ces vedettes dont les épaves ont été retrouvées en 1972.
Elles seront remplacées par des vedettes de conception et de fabrication britanniques livrées à la marine royale yougoslave libre en 1950, vedettes formant la classe Sloboda (Liberté).
Classe Uskok
Les deux vedettes de classe Uskok sont donc des vedettes de conception et de fabrication britannique, œuvres de la société Thornycroft qui s’appuya sur un modèle existant à savoir une vedette à moteur de 17m de long (17-metre-long Coastal Motor Boat [CMB]).
Les deux navires sont initialement baptisés TC-1 et TC-2 puis sont rebaptisées respectivement Uskok et Cetnik.
Bien que usées et anciennes elles sont toujours en service en juillet 1949. Basées à Split elles sont détruites par l’aviation italienne lors d’un bombardement aérien exécuté le 9 juillet 1949. Les épaves reposent toujours au fond du port.
Propulsion : deux moteurs essence Thornycroft de 375ch chacun entrainant deux hélices. Un moteur auxiliaire pour la navigation de croisière
Vitesse maximale : 37 nœuds (40 nœuds atteint aux essais)
Armement : deux mitraileluses Lewis de 7.7mm, deux torpilles de 457mm en tubes et quatre charges de profondeur.
Equipage : cinq hommes
Classe Orjen
Le Velebit
Les huit vedettes lance-torpilles de classe Orjen sont des vedettes de conception et de fabrication allemandes puisqu’elles ont été construites aux chantiers navals Lürssen implantés à Vegesack.
Les huit navires sont toujours en service en juillet 1949 (Orjen Durmitor Suvobor Kajmakčalan Velebit Dinara Rudnik et Triglav).
Quatre d’entre-elles sont coulées durant l’opération MARITSA (Orjen par une vedette italienne, Suvobor par l’aviation, le Velebit par l’artillerie italienne tout comme la Triglav). Les quatre dernières se réfugient à Corfou où on tente de les extirper mais sans succès ce qui impose leur sabordage dans le port grec.
Propulsion : trois moteurs essence développant une puissance totale de 3300ch et entrainant trois hélices
Vitesse maximale : 31 nœuds
Armement : un canon de 40mm et deux torpilles de 550mm
Equipage : 16 officiers et marins
Classe Otok
Pour compléter les dix vedettes lance-torpilles en service en septembre 1939, la marine yougoslave souhaitait initialement construire vingt-deux vedettes lance-torpilles pour porter sa force à trente-deux navires. Le manque de budget et d’autres priorités réduisirent la commande à seulement six navires.
Vedettes de conception yougoslaves, les unités de la classe Otok pouvaient être considérés comme une synthèse des deux premières en essayant de prendre le meilleur des deux.
Ces navires sont plus gros, plus puissants et mieux armées. Elles ont été baptisées du nom d’îles de Yougoslavie (plus précisément de Croatie) en l’occurence Krk, Korcula, Brac,Losinj,Vis et Pasman.
Mises en service en 1944 et 1945, ces navires vont tenter de perturber la navigation italienne dès le début de l’opération MARITSA.
Quelques coups heureux sont enregistrés mais hélas pour les yougoslaves cela ne sera que de simples piqures d’épingle qui ne vont pas changer le cours des choses.
Trois vedettes lance-torpilles sont coulées durant cette Campagne de Yougoslavie en l’occurence la Krk lors d’une collision avec un chalutier, le Brac par l’aviation allemande et le Pasman par un canon italien de 90mm chargé d’assurer la défense côtière.
Les autres vedettes parviennent à s’échapper vers le sud se réfugiant à Corfou où faute de pouvoir être évacuées elles doivent être sabordées peu avant l’évacuation de Corfou par les troupes grecques.
Motorisation : trois moteurs essence dévellopant 4500ch et entrainant trois hélices
Vitesse maximale 35 nœuds
Armement : un canon de 40mm Bofors, deux canons de 20mm Breda, deux mitrailleuses de 7.92mm, deux torpilles de 550mm
Equipage : vingt-quatre officiers et marins
Vedettes lance-torpilles classe Sloboda
Des Fairmile D au port
Si les vedettes lance-torpilles ont été sabordées à Corfou car difficilement évacuables les équipages ont réussi à rallier la Crète puis l’Egypte. La présence de ces marins permet à la Yougoslavie d’obtenir des vedettes lance-torpilles de la part des britanniques.
Ces vedettes sont livrées en mars 1950 à Alexandrie démontées et réassemblées dans la base egyptienne. Ils sont mises en service en septembre 1950 et sont une évolution des Fairmile D avec des moteurs plus puissants notamment.
Six vedettes sont mises en service mais au total douze ont été livrées, les six autres étant conservées au sec en volant de fonctionnement.
Elles sont baptisées Sloboda (Liberté), Zemlja (Patrie), Bratstvo (Fraternité), Jednakost (Egalité), Kraljevski (Royauté) et Narod (Nation).
Après un entrainement intensif auprès d’unités britanniques, les vedettes lance-torpilles yougoslaves sont transférées en Crète pour opérer en mer Ionienne contre la navigation de l’Axe.
Outre ce type de mission d’attaque les vedettes yougoslaves étaient aussi utilisées pour infiltrer agents et commandos sur les îles occupées par l’Axe.
Sur les douze vedettes lance-torpilles livrées par les britanniques, quatre ont été détruites au combat, les huit autres survivants au conflit portant les six noms cités plus haut ainsi que deux nouveaux noms choisis au cours du conflit à savoir Mucenik (martyr) et Osveta (vengeance).
Ces huit vedettes lance-torpilles rentrent naturellement au pays et sont réutilisés par la marine royale yougoslave. La flotte est réduite rapidement à quatre exemplaires, les Sloboda Bratstvo Jednakost Narod qui étaient encore en service en 1958 quand la Yougoslavie devient communiste.
Ces navires étaient à l’époque en fin de carrière et conservent leurs noms jusqu’à leur désarmement survenu entre 1962 et 1964.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 104 tonnes pleine charge 120 tonnes
Propulsion : quatre moteurs essence Packard 4M 2550 dévellopant 5750ch et entrainant quatre hélices
Performances : vitesse maximale 31.5 nœuds distance franchissable 506 miles nautiques à 30 nœuds 2500 miles nautiques à 10 nœuds
Armement : deux canons de 40mm Bofors, quatre canons de 20mm Oerlikon (un affût double et deux affûts simples), quatre mitrailleuses de 7.7mm en affûts doubles, quatre torpilles de 533mm
Le sous-marin ou plutôt le torpilleur submersible apparaît à la fin du XIXème siècle sous l’impulsion notamment de deux pionniers, Maxime Laubeuf en France et John Holland aux Etats.
En septembre 1939, la marine nationale dispose d’une flotte hétérogène de navires hydrographes, souvent des navires dont ce n’était pas la mission première et qui arrivaient en fin de carrière.
Leur remplacement était cependant prévu par des navires conçus spécifiquement pour cette mission même si comme l’Amiral Mouchez, il pouvait être transformé en cas de guerre en aviso pour mener des missions d’escorte.
Hydrographes classe Mauviette
Anciens patrouilleurs de 1917/18 transformés en hydrographes en 1920. Déplaçant 420 tonnes (460 tonnes pleine charge), ils sont longs de 43.50m, large de 7.30m et un tirant d’eau de 3.40m. Ils filent à dix noeuds avec un équipage de 32 hommes. Ils sont désarmés.
L’Astrolabe (ex-Mauviette) et l’Octant (ex-Pivert) sont basés à Saïgon en Indochine pour réaliser les rélevés hydrographiques des inombrables cours d’eau de l’Indochine française.
Le Gaston Rivier (ex Ortolan) est lui basé à Cherbourg et opère en Manche. Il est désarmé le 7 juin 1944 après la mise en service du Goéland.
L’Estafette (ex-Pie II) est basé à Bizerte et opère donc en Méditerranée notamment dans son bassin oriental jusqu’au 14 juin 1944 quand il est désarmé après la mise en service du Pelican.
Le Sentinelle (ex Perruche) est basé à Casablanca, opérant au large de Maroc et parfois au large du Sénégal. Il est désarmé le 1er septembre 1944 et remplacé par le Cormoran.
Le La Perouse
En 1918 sont mis sur cale à Brest, Lorient et Nantes, 13 patrouilleurs de 700 tonnes du type Jacques Coeur.
Après l’armistice, 9 d’entre eux seront terminés, mais sur des plans modifiés : 3 deviendront des petits transports frigorifiques, 4 des petits transports côtiers, enfin deux auront leur coque allongée de 12 m et leur tonnage porté à 781 tonnes et seront aménagés en navires hydrographes.
Tous seront terminés en 1919/1920. Au début de la seconde guerre mondiale ne subsistaient que 5 de ces navires dont le La Perouse qui à été affecté en Indochine, s’occupant plus particulièrement du port d’Haïphong.
La Chimère
La Chimére était l’ex-Obcott construit en 1901, acheté aux Etats-Unis en 1917. Rebaptisé le Huron en 1924 puis la Zelée en 1931, il est renomé La Chimère en septembre 1939 et utilisé à Toulon pour des travaux hydrographiques dans le bassin occidental de la Méditerranée.
Le President Théodore Tissier
Construit pour le Département des Pêches en 1934 comme navire océanographique, il est cédé à la marine nationale en 1938 qui l’utilise comme annexe de l’Ecole Navale. Il également utilisé comme navire hydrographe.
Déplacement : standard 965 tonnes pleine charge 1307 tonnes Longueur : 57m largeur 8.90m tirant d’eau 4.96m Propulsion : un diesel MAN 7 cylindres dévellopant 800ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : 11 noeuds Rayon d’action : 24000 miles nautiques à 10 noeuds Armement : un canon de 75mm et quatre mitrailleuses de 7.5mm
Les Austral et Boréal
L’Austral ex Léon Poret et le Boréal ex Rémy Chuinard étaient deux transports frigoriques construits en 1927,achetés en 1937 par la Marine Nationale. Ces navires sont désarmés le 2 septembre 1944 et remplacés par les aviso-hydrographes Mouette et Ibis.
Déplacement : 2270 t Longueur : 63,40 m largeur : 10,20 m tirant d’eau : 4, 57m Puissance propulsive 1 200 cv Vitesse maximale 11 noeuds Armement : aucun
Hydrographes classe Goéland
Ces six navires (Goéland Pélican Cormoran Mouette Ibis Bengali) sont prévus à la tranche 1938bis et sont destinés à remplacer les vieux navires de classe Mauviette du moins ceux basés en métropole. La saturation des chantiers français à retardé l’exécution de ce programme.
Envisagés à l’origine comme des chalutiers de 535 tonnes, ils prennent du muscle et du poids pour s’apparenter à des aviso-dragueurs de classe Chamois, ayant une double-mission comme l’Amiral Mouchez : navire hydrographe en temps de paix, aviso en temps de guerre.
-Le Goéland est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) du Havre le 15 mars 1942 lancé le 27 septembre 1943 et mis en service le 14 mai 1944. Il remplace le Gaston Rivier à Cherbourg.
-Le Pélican est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) du Havre le 7 avril 1942 lancé le 10 octobre 1943 et mis en service le 14 juin 1944. Il remplace l’Estafette à Bizerte.
-Le Cormoran est mis sur cale aux Chantiers Navals de France (CNF) de Caen le 7 juin 1942 lancé le 10 décembre 1943 et mis en service le 7 septembre 1944. Il remplace le Sentinelle à Casablanca.
-La Mouette est mis sur cale aux Chantiers Navals de France (CNF) de Caen le 5 août 1942 lancé le 12 février 1944 et mis en service le 21 novembre 1944. Il remplace l’Austral à Toulon.
-l’Ibis est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 17 août 1942 lancé le 5 février 1944 et mis en service le 2 septembre 1944. Il remplace le Boréal à Toulon
-Le Bengali est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 12 février 1944 lancé le 20 août 1945 et mis en service le 17 février 1946. Il est affecté à Dunkerque.
Caractéristiques Techniques des aviso-hydrographes classe Goéland
Déplacement : standard 647 tW aux essais 777 tonnes pleine charge 840 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 78.30m entre perpendiculaires 73.80m largeur au fort 8.68m tirant d’eau : 2,959m à l’arrière aux essais
Propulsion : deux moteurs diesel Sulzer de 2000ch chacun entrainant deux hélices Performances : vitesse maximale 20 noeuds autonomie 10000 miles nautiques à 4 noeuds 4000 miles nautiques à 9 noeuds
Electronique : un Asdic, un radar de navigation , un radar de veille combinée et des équipements hydrographiques
Armement : en temps de guerre, ils doivent recevoir un ou deux canons de 100mm en affûts simples, huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles, deux grenadeurs de sillage et deux mortiers
Equipage : 8 officiers, 17 officiers mariniers et 76 quartiers maitres et matelots soit 101 personnes.
Les gabares
En septembre 1939, la marine nationale dispose de plusieurs gabares, des navires de l’ombre mais indispensables pour les travaux portuaires. On peut les classer en trois catégories :
Les gabares antérieures à 1914 :
-La Girafe opère au profit de la Direction du Port de Cherbourg
A noter que son sister-ship le Chameau à été condamné en 1937 sert de ponton d’amarrage à Brest
-Le Titan (classe Polyphème) est déployé à Brest, son sister-ship l’Antée (ex-Vulcain) est à Bizerte alors que leur sister-ship Polyphème est à Port Cros comme gardien de barrage non automoteur chargé de la manœuvre de la porte du barrage de filets.
La marine nationale dispose encore en 1948 de nombreux hydravions qu’ils soient embarqués sur les croiseurs et les cuirassés mais également qui sont basés à terre. Pour ces derniers, la marine à besoin de navires spécialisés pour les ravitailler, les entretenir et les remorquer.
Après avoir utilisé d’anciens avisos et cannonières transformés pour ce rôle, la Royale finance à la tranche 1937 la construction de quatre ravitailleurs d’hydravions baptisés Sans-Souci Sans Peur Sans Pareil et Sans Reproche, le n°1 et le n°3 vont être construits aux ACL, les n°2 et n°4 aux Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire-Penhoët.
Le Sans Souci
-Le Sans Souci est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 8 septembre 1940 lancé le 20 novembre 1941 et mis en service le 7 janvier 1943.
Il est affecté à Brest et mouillé dans la Penfeld même si il rallie régulièrement l’Anse de Lanvéoc, l’antre des hydravions de la flotte de l’Atlantique même si le Sans Souci est aussi régulièrement déployé à Lorient voir à Cherbourg.
Du 7 février au 15 mars 1946, il est échoué au bassin n°4 du Salou pour son premier grand carénage destiné à le remettre totalement en état. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 1er avril, sortant pour essais le 2 et le 3 puis pour remise en condition du 5 au 12 avril 1946.
Le 5 septembre 1946, le Sans Souci appareille de Brest et gagne Casablanca le 10 septembre où il est rejoint le lendemain par quatre Bréguet Br790 de l’escadrille 3R puis le 12 par quatre Latécoère Laté 298 de l’escadrille 7T afin de tester sa capacité à soutenir plusieurs hydravions sans assistance extérieure.
Les huit hydravions redécollent le 13 septembre pour rejoindre Dakar via Port Etienne et sont soutenus par le ravitailleur d’hydravion qui leur fournit carburant, munitions pour les exercices, vivres et repos pour l’équipage.
Après une semaine de manoeuvres au large de Dakar du 18 au 25 septembre, le Sans Souci quitte la capitale de l’AOF le 27 septembre, fait escale à Casablanca du 1er au 4 octobre avant de rentrer à Brest le 9 octobre 1946.
Le 5 septembre 1948, le Sans Souci était à Brest. Il est mis en alerte, prêt à servir de base mobile d’aviation aux hydravions du Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN).
Le Sans Peur
-Le Sans Peur est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët en même temps que le Sans Reproche le 8 juin 1940 lancé le 20 septembre 1941 et mis en service le 5 décembre 1942.
Il est affecté à Toulon, quittant Lorient où il avait été armé le 6 décembre 1942, faisant escale à Casablanca du 10 au 13 décembre avant de rallier Toulon le 17 décembre 1942. Il est plus précisément basé à Saint Mandrier, l’antre des hydravions du CNMAN.
Du 5 janvier au 25 février 1946, il est échoué dans le bassin Vauban n°9 pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 17 mars 1946, sortant pour essais les 18 et 19 mars puis pour remise en condition du 21 au 30 mars 1946.
Son activité opérationnelle se résume à soutenir les hydravions du CNMAN (Commandement Nord-Méditerranée de l’Aviation Navale) en mouillant aux salins d’Hyères ou à Villefranche pour soutenir les hydravions basés dans le sud de la France.
Le 5 septembre 1948, il était à quai à Toulon, revenant la veille de Villefranche où il avait soutenu huit Bloch MB-481 de l’escadrille 2B habituellement basée sur l’Etang de Berre.
Il complète ses soutes et ses magasins puis appareille dans la matinée du 6 septembre 1948 pour établir une base avancée aux salins d’Hyères.
Le Sans Pareil
-Le Sans Pareil est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Saint Nazaire le 8 septembre 1940 lancé le 20 novembre 1941 et mis en service le 7 janvier 1943.
Affecté à Bizerte, il quitte Lorient le 10 janvier 1943, font escale à Casablanca du 15 au 20 janvier avant de rallier la Tunisie le 24 janvier 1943.
Son activité opérationnelle se résume à soutenir les hydravions du CSMAN (Commandement Sud-Méditerranée de l’Aviation Navale) basés à Karouba près de Bizerte mais également à terme à Arzew, le déploiement d’unités d’hydravions prêt d’Oran devant accompagner la montée en puissance de la 4ème Escadre (cette situation est provisoire, le Sans Reproche devant être à terme redéployé en Algérie).
Du 15 janvier au 11 mars 1946, il est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 27 mars, sortant pour essais les 28 et 29 mars puis pour remise en condition du 31 mars au 12 avril 1946.
Le 5 septembre 1948, le Sans Pareil était en entretien à flot à l’Arsenal de Sidi-Abdallah. Il accélère sa remise en condition pour être près le plus rapidement possible.
Le Sans Reproche
-Le Sans Reproche est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët en même temps que le Sans Peur le 8 juin 1940 lancé le 20 septembre 1941 et mis en service le 5 décembre 1942.
Le Sans Reproche est basé à Lorient pour soutenir les hydravions du Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) à sa mise en service.
Du 2 mars au 22 avril 1945, il est échoué dans le bassin Ouest de l’Arsenal de Lorient pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais 7 mai 1945, sortant pour essais les 8 et 9 mai puis pour remise en condition du 11 au 22 mai 1945.
Le 7 juin 1945, décision est prise de redéployer le ravitailleur d’hydravions à Mers-El-Kébir pour soutenir la 10ème flottille d’hydravions qui dispose alors de trente-quatre hydravions (dix Potez-CAMS 141 de l’escadrille 14E, douze Bloch MB-481 de l’escadrille 12T et douze Consolidated Catalina de l’escadrille 14R).
Il quitte Lorient et la Bretagne le 10 juin 1945, fait escale à Casablanca du 14 au 17 juin avant de rallier Mers-El-Kébir le 21 juin 1945.
Du 1er mai au 15 juin 1948, il est échoué sur le dock-flottant de Mers-El-Kébir pour un nouveau grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 1er juillet, sortant pour essais les 2 et 3 juillet puis pour remise en condition du 5 au 15 juillet.
Le 27 août 1948, il quitte Mers-El-Kébir en direction de Porto-Vecchio pour aménager une hydrobase avancée au profit des hydravions de la 12ème flottille. Arrivé le lendemain en Corse, le ravitailleur se met aussitôt au travail et y était toujours le 5 septembre 1948.
Caractéristiques Techniques des ravitailleurs d’aviation classe Sans Souci
Déplacement : standard 1372 tW pleine charge 2100 tonnes
Propulsion : deux moteurs diesels Sulzer dévellopant 4200ch entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 16 noeuds distance franchissable 7000 miles nautiques à 15 noeuds 12000 miles nautiques à 10 noeuds
Electronique : un radar de navigation installé en 1947/48
Capacités : une grue de 25 tonnes et deux grues de 7.5 tonnes; 1200 tonnes de carburant 120 tonnes de vivress, 30 tonnes de munitions et 25 tonnes de pièces détachées + un atelier d’entretien.
Ils peuvent abriter deux Bréguet Br790 et remorquer tous les types d’hydravions en service
Armement : un canon de 90mm modèle 1926 à l’avant et huit canons de 37mm Schneider modèle 1941 en quatre affûts doubles modèle 1943 (installés en 1945/46)
La marine nationale s’est tardivement mise à la vedette lance-torpilles. Ce n’est qu’après la guerre qu’elle va disposer de ces premières vedettes lance-torpilles, des navires numérotés VTA-1 et VTB-2 à 7 mises en service au milieu des années vingt. Techniquement ratées, elles vont finalement servir d’auxiliaires par exemple pour le secours en mer.
Cela ne dissuade pas les services techniques d’équiper la marine nationale de vedettes lance-torpilles mais on décide de prendre le temps de construire une série expérimentale, trois navires de 19m baptisés VTB-8 VTB-9 et VTB-10.
Elles sont commandés aux chantiers Silbur de Meulan même si la troisième est sous-traitée aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint Nazaire. La construction est lente en raison de problèmes industriels et les trois vedettes ne sont opérationnelles qu’en 1935.
La VTB-10 est prématurement désarmé en raison de problèmes de coque et la VTB-9 est perdue par une rupture de coque le 7 août 1939. La VTB-8 elle sera désarmée dès 1940, la marine préférant mettre sur le paquet sur de nouvelles vedettes tirant les leçons des essais laborieux de leurs trois prédecesseurs.
Caractéristiques Techniques des vedettes VTB 8 9 et 10
Déplacement théorique : 22 tonnes (25.5 tonnes à pleine charge)
Dimensions : longueur hors tout 19.60m (19.50 pour la VTB-10) longueur totale de la coque : 19.20m longueur entre perpendiculaires 18.76m largeur hors tout 4.20m largeur à la flottaison 4.19m (4.06m pour la VTB-10) tirant d’eau : 1.08m
Propulsion : deux moteurs Lorraine de 1100ch chacun entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 48 noeuds (54 noeuds atteint aux essais) rayon d’action : 180 miles à 48 noeuds
Armement : deux torpilles de 450mm modèle 1919 lancées soit par un système latéral à griffes (VTB-8), par l’arrière (VTB-9) ou par des tubes hydropneumatiques (VTB-10)
Equipage : 5 à 7 hommes
Vedettes lance-torpilles de 23 tW
Deux vedettes sont commandées par une lettre ministérielle du 13 août 1937 en complément de la tranche 1937. Numérotées VTB-11 et 12, leur construction est attribuée aux ACL de Saint Nazaire.
La VTB-11 lancée en septembre 1939 est mise en service au printemps 1940 alors que la VTB-12 est lancée en octobre 1939 et mise en service au printemps 1940.
Ces deux vedettes vont former une 1ère Escadrille Légère de l’Atlantique (1ère ELA) basée à Lorient mais donnant peu satisfaction, elles sont désarmées en mars et mai 1945. Stockées à terre, elles seront réarmées en septembre 1948 pour le secours en mer.
Propulsion : deux moteurs Lorraine 24 cylindres en V refroidissement par eau + 2 moteurs auxiliaires 4 cylindres de 50ch soit une puissance totale de 2320ch entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 45 noeuds rayon d’action 296 miles nautiques à 45 noeuds
Armement : deux porte-torpilles de 400mm modèle 1926, deux mitrailleuses Darne de 7.5mm et un grenadeur avec six grenades de 35kg
Equipage : 7 hommes
Vedettes lance-torpilles type 40K
En 1937, la République espagnole en proie aux affres d’une guerre civile largement internationalisée (à tel point qu’on parle de Guerre d’Espagne plutôt que de guerre civile espagnole) passe commande de douze vedettes lance-torpilles type 40K (40 Knots/40 noeuds). Si une est construite en Grande Bretagne, les onze autres sont construites en France :
Les chantiers navals de Meulan reçoivent la construction des vedettes K1 à K4, Jouët à Sartrouville doit construire les K5 et 6 et enfin les chantiers Romano d’Antibes doit construire les vedettes K8 à K12, la K7 devant être donc construite en Grande Bretagne.
L’évolution du conflit lui étant défavorable, la République Espagnole est rapidement dans l’impossibilité de prendre en charge ces navires dont la construction à été plus longue que prévue.
Les nouvelles autorités espagnoles réclament la livraison de ces vedettes qui intéressent fortement notre marine. Finalement, un accord est trouvé entre Paris et Madrid, la France rachetant à l’Espagne des vedettes qu’elle n’à jamais payé !
Dix vedettes vont simplement être mis en service au sein de notre marine. La K6 abandonnée dans le port de Marseille est en trop mauvais état pour justifier une remise en état et une utilisation opérationnelle alors que la K7 est récupérée par les anglais comme auxiliaire. Ces dix navires récupérés héritent des numéros VTB 40 à 49.
Ces vedettes mises en service au printemps 1940 vont former deux escadrilles de vedettes lance-torpilles baptisés Escadrilles Légères de la Méditerranée (ELM) et basée pour la première à Toulon (avec les vedettes 41 43 45 47 et 49) et la seconde à Bizerte (avec les vedettes 40 42 44 46 et 48).
Ces navires sont toujours en service en septembre 1948 et ne vont pas tarder à faire parler la poudre vis à vis des navires italiens.
Caractéristiques Techniques des vedettes type 40K
Déplacement : à vide 22.6 tonnes en charge 30 tonnes
Dimensions : longueur hors tout 20.40m longueur à la flottaison 19.34m largeur maximale 4.55m largeur à la flottaison 4.10m tirant d’eau 1.12m
Motorisation : quatre moteurs Lorraine Pétrel 12 cylindres de 600ch et deux moteurs auxiliaires Lyncoming de 8 cylindres et 100ch entrainant deux hélices
Performances : vitesse maximale 40 noeuds (10 noeuds avec seule utilisation des auxiliaires)
Armement : deux griffes latérales type Loire pour deux torpilles de 400mm, un grenadeur avec six grenades ASM, un canon de 25mm Hotchkiss et deux mitrailleuses de 7.5mm en affût double
Equipage : inconnu
Vedettes lance-torpilles de 23 tW
Poursuivant leur volonté de disposer d’une puissante flotte de vedettes lance-torpilles, notre marine nationale reçoit l’autorisation de construire huit nouvelles vedettes porte-torpilles, navires financés à la tranche 1938 bis.
Huit vedettes de 23 tW numérotés VTB-15 à 22 sont commandés aux chantiers de Meulan (VTB-15 et 16), aux chantiers Jouett de Sartrouville (VTB-17 et 18) et aux ACL de Saint-Nazaire (VTB-19 à VTB-22)
Ces huit vedettes misent en service en septembre 1941 vont former deux escadrilles de vedettes lance-torpilles.
La 3ème ELM basée à Ajaccio regroupe les vedettes porte-torpilles VTB-15, 17, 19 et 21 alors que la 2ème ELA basée à Lorient regroupe lees vedettes porte-torpilles VTB-16, VTB-18, VTB-20 et VTB-22.
Ces navires sont toujours en service en septembre 1948.
Propulsion : deux moteurs Lorraine développant 2320ch; deux moteurs auxiliaires de 100ch et deux hélices
Performances : vitesse maximale 45 noeuds rayon d’action 200 miles nautiques à 10 noeuds
Armement : deux mitrailleuses de 13.2mm, deux porte-torpilles de 450mm et un grenadeur. Au cours du conflit, le grenadeur sera débarqué et les mitrailleuses de 13.2mm remplacés par un canon de 25mm, deux mitrailleuses de 7.5mm Darne sont également embarquées.
«Les Motor Torpedo Boats» : du british pour la marine nationale
Pour faire face aux MAS italiennes et aux S-Boot allemandes, la marine nationale souhaite disposer de nombreuses vedettes lance-torpilles.
Outre les vedettes commandées en France, la marine nationale décide de commander des vedettes lance-torpilles en Grande Bretagne en l’occurence dix-huit navires de 21,34m développés par Vosper, des navires numérotés VTB-23 à 40.
Ces navires sont mises en service au printemps 1940 (VTB-23 24 25 26 27 et 28), à l’automne 1940 (VTB-29 30 31 32 33 et 34) et au printemps 1941 (VTB-35 36 37 38 39 et 40) vont former trois escadrilles.
Les vedettes VTB-23 à 28 sont déployées à Toulon au sein de la 4ème Escadrille Légère de la Méditerranée (ELM), formant la 1ère flottille légère en compagnie de la 1ère ELM et de la 3ème ELM elle déployée à Ajaccio.
Les vedettes VTB-29 à 34 sont déployées à Bizerte au sein de la 5ème Escadrille Légère de la Méditerranée, formant la 3ème flottille en compagnie de la 2ème ELM.
Les vedettes VTB-35 à VTB-40 sont déployées à Cherbourg au sein de la 3ème ELA, formant la 2ème flottille légère en compagnie des 1ère ELA et 2ème ELA basées à Lorient.
Caractéristiques Techniques des BPB de 21,34m
Déplacement : standard 36 tonnes pleine charge 49 tonnes
Propulsion : trois moteurs à essence développant 4000ch entrainant trois hélices
Performances : vitesse maximale 40 noeuds rayon d’action 250 miles nautiques à 40 noeuds
Armement : deux torpilles de 400mm modèle 1926, quatre mitrailleuses de 13.2mm en deux affûts doubles et quatre mitrailleuses de 7.5mm en affûts simples
Equipage : 12 officiers et marins
Satisfaits de leurs modèles anglais, les marins français obtiennent dans le cadre du programme naval la commande de douze nouvelles vedettes construites par Vosper, l’un des spécialistes britanniques de la Motor Torpedo Boat.
Ces douze vedettes sont financées aux tranches 1942 et 1944 et sont des versions améliorées de celles commandées en 1939. elles reçoivent les numéros VTB-50 à 61.
Ces douze vedettes lance-torpilles sont ainsi mises en service en mars 1942 (VTB-50 VTB-51 VTB-52), en juin 1942 (VTB-53 VTB-54 et VTB-55) , en septembre 1942 (VTB-56 VTB-57 et VTB-58) et en décembre 1942 (VTB-59 VTB-60 VTB-61), formant deux nouvelles escadrilles légères.
Les vedettes VTB-50 à 55 forment ainsi une 1ère ELMan (Escadrille Légère de la Manche) qui forme une 1ère FLN (Flottille Légère du Nord) en compagnie de la 2ème ELMan (ex-3ème ELA), les deux escadrilles étant basées à Dunkerque.
Les vedettes VTB-56 à 61 forment une 6ème ELM qui intègre la 1ère FLM avec Toulon comme port d’attache.
Ces douze navires sont encore en service en septembre 1948.
Caractéristiques Techniques des Vosper de 23m
Déplacement : standard 39 tonnes pleine charge 50 tonnes
Propulsion : trois moteurs à essence développant 4200ch entrainant trois hélices
Performances : vitesse maximale 41 noeuds rayon d’action 250 miles nautiques à 41 noeuds
Armement : deux torpilles de 400mm modèle 1926, un canon de 25mm Hotchkiss modèle 1939/40, deux mitrailleuses de 13.2mm en un affût double et deux mitrailleuses de 7.5mm en affûts simples sous masque.
-La Réunion est mis sur cale à l’Arsenal de Cherbourg le 16 novembre 1940 lancé le 24 septembre 1943 et mis en service le 4 juin 1945 en même temps que son sister-ship Crozet.
La mise en service de ces deux navires permet la réactivation de la 3ème DSM, division appelée à être basée à Toulon, intégrant la 3ème escadrille et donc par voie de conséquence la 1ère flottille de sous-marins (1ère FSM).
Le 6 juin 1945, le mouilleur de filets Gladiateur arrive à Cherbourg pour escorter les deux sous-marins jusqu’à Toulon. La petite escadre quitte le port bas-normand le 7 juin, fait escale à Casablanca du 12 au 15 juin puis arrive à Toulon le 20 juin 1945 à l’aube.
Du 1er au 13 juillet 1945, La Réunion participe à l’exercice «Némo» en compagnie des sous-marins Le Glorieux Le Tonnant Crozet Antigone et Aurore.
Le 25 février 1946, L’Ile d’Oleron est mis en service même si il ne retrouvera ses compères de la 3ème DSM que le 4 mars, date de son arrivée à Toulon.
Du 20 mars au 21 mai 1946, La Réunion accompagné de l’Ile Oleron participe à la croisière en URSS, accompagnant le cuirassé Alsace, le croiseur lourd Saint Louis, le pétrolier-ravitailleur Liamone et les torpilleurs d’escadre Mameluk et Casque.
Le 30 janvier 1947, le Belle-Ile est mis en service et quand il arrive à Toulon le 13 février suivant, il permet à la 3ème DSM d’atteindre son format définitif à quatre sous-marins.
Du 7 au 17 mai 1947, les sous-marins La Réunion et Crozet participent à un entrainement ASM en servant de plastron pour les contre-torpilleurs Bayard Du Guesclin et Turenne de la 2ème DCT.
Du 16 au 24 mars 1948, La Réunion sert de plastron aux torpilleurs d’escadre Mousquet et Bombardier pour entrainer ces deux navires de classe Intrépide à la lutte ASM alors que leur protégé, le cuirassé Alsace subissait un petit carénage à Bizerte.
Les trois navires mouillent aux salins d’Hyères du 25 mars au 2 avril avant de rentrer à Toulon le lendemain.
Après un exercice commun de la 3ème DSM avec les trois contre-torpilleurs de la 5ème DCT, La Réunion et Le Crozet vont subir un grand carénage. Les deux sous-marins sont hissés sur le slipway du Mourillon le 11 juin 1948.
Les travaux étaient censés durer jusqu’au 20 septembre mais devant l’imminence du conflit, ce grand carénage est accéléré.
Ce qui est sur c’est que La Réunion est armé pour essais dès le 24 août, sortant pou essais le 25 août et effectuant une remise à condition à minima du 26 août au 3 septembre, étant déclaré disponible le……….5 septembre 1948 tout comme son sister-ship Crozet.
L’Ile de France
Carte de l’Ile de France
-L’Ile de France est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Nantes en même temps que l’Ile de Ré le 25 septembre 1941 et lancés le 12 janvier 1943
Les deux sous-marins quittent Nantes le 14 mars 1944 accompagnés par l’aviso-hydrographe Beautemps-Beaupré pour rallier Cherbourg le lendemain 15 mars 1944. Ils sont mis au bassin du 16 mars au 4 avril 1944 pour parfaire leur mise au point.
L’Ile de France et l’Ile de Ré sont mis en service le 12 août 1944. Le lendemain 13 août, ils quittent Cherbourg en compagnie du Beautemps-Beaupré, les trois navires ralliant Brest dans la soirée.
Les deux jumeaux se séparent alors. Si le sous-marin Ile de France est affecté à la 24ème DSM, l’Ile de Ré lui rejoint la 25ème DSM. Le 9 août 1945, la 24ème DSM devient 4ème DSM.
Du 10 au 15 avril 1946, il participe au large des côtes françaises à l’exercice «Entente Cordiale 46» en compagnie des sous-marins Rolland Morillot Kerguelen et La Guadeloupe.
Du 12 janvier au 21 mars 1948, le sous-marin Ile de France est échoué au bassin n°1 de l’Arsenal de Cherbourg pour grand carénage. Armé pour essais le 3 avril, il effectue ses essais réglementaires les 4 et 5 avril puis sa remise en condition du 7 au 21 avril 1948.
Quand le second conflit mondial éclate le 5 septembre 1948, L’Ile de France était en plein exercice en Manche. Il rallie aussitôt Dunkerque où il se ravitaille en carburant, vivres et torpilles pour pouvoir faire face à toutes les éventualités.
L’Ile de Ré
vue aérienne de l’Ile de Ré
-L’Ile de Ré est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Nantes en même temps que l’Ile de France le 25 septembre 1941 et lancés le 12 janvier 1943
Les deux sous-marins quittent Nantes le 14 mars 1944 accompagnés par l’aviso-hydrographe Beautemps-Beaupré pour rallier Cherbourg le lendemain. Ils sont mis au bassin du 16 mars au 4 avril 1944 pour parfaire leur mise au point.
L’Ile de Ré et L’Ile de France sont mis en service le 12 août 1944. Le lendemain 13 août, ils quittent Cherbourg en compagnie du Beautemps-Beaupré, les trois navires ralliant Brest dans la soirée.
Les deux jumeaux se séparent alors. Si le sous-marin Ile de France est affecté à la 24ème DSM, l’Ile de Ré lui rejoint la 25ème DSM.
Du 29 septembre au 7 octobre 1945 l’Ile de Ré participe avec son compère Ile d’Yeu à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Guépard et Lion. Le 27 octobre 1945, la 25ème DSM est renumérotée 6ème DSM.
Du 2 octobre au 12 décembre 1947, le sous-marin Ile de Ré est échoué dans le bassin n°2 de l’Arsenal de Cherbourg pour son premier grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 26 décembre 1947, exécutant ses essais réglementaires du 27 au 29 puis sa remise en condition du 2 au 16 janvier 1948.
Du 5 au 10 mai 1948, L’Ile de Ré participe avec l’Ile d’Yeux à l’exercice franco-britannique «Entente Cordiale 48».
Quand les allemands bombardent la Norvège et le Danemark le 5 septembre 1948, l’Ile de Ré avait appareillé le 1er septembre pour un patrouille dans l’Atlantique Sud à la recherche des raiders allemands qu’il devait pister et détruire uniquement en cas de guerre.
Il reçoit alors de rallier Fort de France pour charger carburant, munitions (il avait réalisé des tirs d’entrainement durant le transit) et vivres et de se tenir prêt.
L’Ile d’Yeux
Vue aérienne de l’Ile d’Yeux
-L’Ile d’Yeu est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Nantes le 20 octobre 1941 lancé le 2 février 1943 et mis en service le 12 septembre 1944.
Le 13 septembre 1944, l’aviso-dragueur La Capricieuse arrive de Brest pour escorter le nouveau sous-marin à Brest. Ils quittent Cherbourg le 14 septembre à l’aube et arrivent en début de soirée.
L’arrivée de l’Ile d’Yeux permet l’activation de la 25ème DSM composée de l’Ile de Ré et de l’Ile d’Yeux, attendant la mise en service des sous-marins Kerguelen et La Guadeloupe.
Du 20 au 27 avril 1945, l’Ile de Ré accompagné du Kerguelen participent à l’entrainement des contre-torpilleurs Panthère Lynx et Tigre de la 3ème DCT. Il participe ensuite avec l’Ile de Ré à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Guépard et Lion.
Le 27 octobre 1945, la 25ème DSM qui à atteint son format définitif à quatre sous-marins est renumérotée 6ème DSM. Elle reste rattachée à la 5ème Escadre.
Du 13 décembre 1947 au 20 février 1948, le sous-marin Ile d’Yeux est échoué au bassin n°2 de l’Arsenal de Cherbourg pour son premier grand carénage limité à une remise en état complète et quelques travaux de mise à niveau des transmissions et de l’électronique.
Après une période de travaux complémentaires à quai, l’Ile d’Yeux est armé pour essais le 4 mars 1948, effectuant ses essais réglementaires du 5 au 7 puis sa remise en condition du 9 au 23 mars 1948.
Du 5 au 10 mai 1948, les sous-marins Ile de Ré et Ile d’Yeux participent à l’exercice «Entente Cordiale 48» au large des îles britanniques.
Le 5 septembre 1948, quand les allemands bombardent la Norvège et le Danemark, l’Ile d’Yeux à appareillé deux jours plutôt pour une patrouille au large des ports allemands. Il reçoit l’ordre de pister la flotte allemande et de couler tout navire portant pavillon allemand, qu’il soit civil ou militaire.
-L’Orphée (Q-163) est mis sur cale aux chantiers navals Auguste Normand du Havre le 22 août 1929 lancé le 10 novembre 1931 et mis en service le 8 juin 1933.
En septembre 1939, l’Orphée forme la 16ème DSM en compagnie de ses compères Amazone Antiope et Sibylle, division qui dépend du préfet maritime de la 1ère région (Premar I) avec Cherbourg comme port d’attache.
La réorganisation de septembre 1940 rattache temporairement la 16ème DSM à la 5ème Escadre puisque la division de l’Antiope devant à termer intégrer une future Escadre de la Manche et de la Mer du Nord. Elle est basée à Cherbourg.
Du 15 novembre 1940 au 16 janvier 1941, l’Orphée est échoué au bassin n°3 de l’Arsenal de Cherbourg pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 26 janvier 1941.
Il réalise ses essais officiels du 27 au 29 janvier 1941 et sa remise en condition du 31 janvier au 13 février, rentrant à Cherbourg le lendemain. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 21 février au 2 mars 1941.
Le 17 mars 1942, un décret du ministre de la Marine créé officiellement l’Escadre Légère du Nord (ELN) dont la base est Dunkerque. La 16ème DSM quitte Cherbourg le lendemain et rallie Dunkerque à l’aube le 19 mars 1942.
Du 17 au 24 février 1943, les sous-marins Orphée et Sibylle participent à l’entrainement ASM des deux contre-torpilleurs Kersaint et Cassard de la 8ème DCT.
Du 9 au 15 octobre 1943, la 16ème DSM au complet participe à un entrainement commun avec la 8ème DCT (Kersaint et Cassard) ainsi que la 3ème (Panthère Lynx Tigre) et de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier) venues de Brest.
Du 5 février au 21 mars 1944, le sous-marin Orphée est échoué dans le bassin n°4 de l’Arsenal de Brest pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 30 mars 1944. Il réalise ses essais officiels les 31 mars et 1er avril puis sa remise en condition du 3 au 17 avril 1944, ralliant Dunkerque deux jours plus tard pour préparer une nouvelle patrouille exécutée du 26 avril au 10 mai 1944.
Mis en position de complément le 14 septembre 1945, l’Orphée est officiellement désarmé le 27 septembre 1945. Ramené à Cherbourg le 4 octobre 1945, il est condamné sous le numéro Q-163 le 7 octobre 1945, mouillé à Cherbourg jusqu’au 4 septembre 1946 quand il est remorqué à Lanvéoc-Poulmic pour servir de brise-lames.
L’Oréade
L’Oréade
-L’Oréade (Q-164) est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Seine Maritime du Trait le 15 août 1929 lancé le 23 mai 1932 et mis en service le 15 décembre 1933.
En septembre 1939, le sous-marin Oréade forme la 18ème DSM en compagnie des sous-marins Amphitrite Méduse et Psyché, division qui dépend de la 2ème escadrille, la composante sous-marine de la 6ème Escadre basée à Oran pour participer notamment à la sécurisation du détroit de Gibraltar.
La réorganisation de septembre 1940 affecte la 18ème DSM et donc le sous-marin Oréade à la 2ème flottille de sous-marin, la composante sous-marine de la 4ème escadre dont l’antre et la moderne base de Mers-El-Kébir.
Du 1er juillet au 20 août 1941, l’Oréade est échoué sur le dock flottant de Mers-El-Kébir pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 28 août, effectuant ses essais officiels du 29 au 31 puis sortant pour sa remise en condition du 2 au 16 septembre. La première patrouille de l’Oréade à lieu du 23 septembre au 3 octobre 1941.
Du 22 juin au 2 juillet 1943, les sous-marins Oréade et Psyché participent à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Le Terrible Le Triomphant et L’Indomptable de la 10ème DCT.
Du 5 février au 20 mars 1944, le sous-marin Oréade subit un petit carénage à Mers-El-Kébir. Après une période de travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 27 mars. Les essais officiels ont lieu les 28 et 29 mars alors que la remise en condition à lieu du 31 mars au 13 avril. La première patrouille post-carénage à lieu du 20 avril au 2 mai 1944.
Du 23 septembre au 3 octobre 1944, les sous-marins Oréade et Psyché participent à un entrainement ASM avec les torpilleurs d’escadre L’Alcyon et Le Bordelais.
Il participe ensuite avec l’Amphitrite à l’entrainement ASM de la 5ème DCT du 11 au 22 février 1945. Du 12 au 21 avril 1945, il participe avec le Psyché à l’entrainement ASM des contre-torpilleurs Valmy et Verdun.
L’Oréade est mis en position de complément le 7 septembre 1945 en compagnie du Psyché ce qui entraine la dissolution de la 18ème DSM (qui renait peut après avec la renumérotation de la 27ème DSM).
Officiellement désarmé le 17 septembre 1945, l’Oréade est condamné le 4 octobre 1945 sous le numéro Q-164 et remorqué à Toulon, mouillé au Bregaillon où il était toujours trois ans plus tard.
L’Orion
L’Orion
-L’Orion (Q-165) est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes le 9 juillet 1929 lancé le 21 avril 1931 et mis en service le 5 juillet 1932.
En septembre 1939, L’Orion forme la 12ème DSM en compagnie de son sister-ship Ondine et des sous-marins Minerve et Junon (classe Amirauté). Cette division est placée sous l’autorité de la 2ème ESM, la composante sous-marine de la 6ème Escadre basée à Oran.
La réorganisation de septembre 1940 intègre la 12ème DSM à la 2ème flottille de sous-marin (2ème FSM) la composante sous-marine de la 4ème Escadre qui à pour port d’attache la nouvelle base de Mers-El-Kébir.
Du 4 mars au 24 avril 1942, l’Orion est échoué sur un slipway de la base de Mers-El-Kébir pour un grand carénage.
Remis à flot, il est armé pour essais le 5 mai, effectuant ses essais officiels du 6 au 8 puis sort pour sa remise en condition du 10 au 24 mai 1942. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 2 au 12 juin.
Du 8 au 15 octobre 1943, les sous-marins Orion et Minerve participent à l’entrainement ASM des torpilleurs d’escadre L’Alcyon et Le Bordelais. Ils participent ensuite à un entrainement ASM commun aux 8ème et 9ème DTE du 3 au 13 décembre 1944 en compagnie du Junon.
L’Orion participe du 19 au 28 février 1945 à un exercice ASM avec les torpilleurs d’escadre de la 9ème DTE.
Mis en position de complément le 8 mars 1945, l’Orion est officiellement désarmé le 18 mars et remorqué à Toulon le 5 avril 1945 où il est condamné sous le numéro Q-165.
Confiés aux bons soins du DNM au Bregaillon, il est vendu à la démolition le 17 juin 1947 et démantelé à Marseille après y avoir été remorqué.
L’Ondine (II)
L’Ondine à Toulon en 1931
-L’Ondine (Q-166) est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon le 30 août 1929 lancé le 2 mai 1931 et mis en service le 5 juillet 1932.
En septembre 1939, L’Ondine (II) forme la 12ème DSM en compagnie de son sister-ship Orion et des sous-marins Minerve et Junon (classe Amirauté). Cette division est placée sous l’autorité de la 2ème ESM, la composante sous-marine de la 6ème Escadre basée à Oran.
La réorganisation de septembre 1940 intègre la 12ème DSM à la 2ème flottille de sous-marin (2ème FSM) la composante sous-marine de la 4ème Escadre qui à pour port d’attache la nouvelle base de Mers-El-Kébir.
Du 25 avril au 5 juin 1942, il est échoué sur le slipway de la base navale de Mers-El-Kébir pour un grand carénage. Après des travaux complémentaires à flot, il est armé pour essais le 15 juin.
Ses essais officiels ont lieu du 16 au 18 juin et sa remise en condition du 20 juin au 4 juillet 1945. Il effectue sa première patrouille post-carénage du 11 au 22 juillet au large de la Campanie.
Après une ultime patrouille, l’Ondine est mis en position de complément le 17 janvier 1945. Il est officiellement désarmé le 27 janvier 1945.
Remorqué à Toulon le 4 février 1945, il est condamné le lendemain 5 février 1945 sous le numéro Q-166 et mouillé au Bregaillon jusqu’au 7 mars 1948 quand il est utilisé comme cible de tir au profit de l’aviation, deux Bloch MB-175T de l’escadrille 6B lâchant deux bombes de 250kg et effectuant des passes de mitraillage, envoyant l’ancien sous-marin rejoindre Neptune.