NdA : il s’agit apparemment d’un article qui n’à pas dépassé le stade du brouillon. Je le reposte donc maintenant
D-Les autres industries liées à la construction navale
Les nationalisations voulues par le Front Populaire ont gravement entamé la compétitivité des industries qui doivent digérer un important bouleversement dans leurs structures profondes. Elles doivent également digérer le passage de l’artisanal ou semi-industriel à la production de masse qui ne laisse pas de place pour l’improvisation.
Si la géographie à permis à la France d’avoir des proportions harmonieuses, l’histoire à fait que les ressources de l’industrie lourde (charbon, minerai de fer) sont massivement concentrées aux périphéries du territoire, menacées par un pays hostile et en conséquence, les industries de transformation qu’il s’agisse des hauts-fourneaux du Nord Pas de Calais ou de Lorraine sont également menacées.
En 1942, Raoul Dautry quitte son poste de Ministre de l’Armement et de la Production de Guerre pour prendre la têtre de la Mission Française d’Achats aux Etats Unis (MFAE). Il est remplacé par un jeune normalien, Jean Bichelonne qui va passer la démultipliée en terme de production industrielle.
Bénéficiant de la confiance du président Tardieu et du président du conseil Reynaud, il va encore accélerer la production militaire. Plus que de prévoir le lendemain, il va également préparer l’avenir en favorisant notamment les travaux sur l’atome menés par Irène et Frédéric Joliot-Curie ou ceux sur la propulsion à réaction menés par René Leduc.
A l’époque de sa nomination en mars 1942, la société Schneider souhaite installer un nouveau haut fourneau soit en Lorraine à Pont-A-Mousson ou en Alsace à Fessenheim. Le jeune ministre y met son véto provoquant la colère de la firme du Creusot qui se ravise bien vite puisqu’une aide conséquente est débloquée pour permettre l’installation d’un haut fourneau à Port de Bouc en Provence sur l’Etang de Berre, à l’abri des bombardements allemands.
Ce coup d’éclat du jeune ministre marque le début d’une politique en vigueur jusqu’aux années quatre-vingt à savoir une politique de décentralisation industrielle qui voyait l’Etat décider de l’implantation de telle ou telle usine même si les grands groupes nationaux n’étaient pas les derniers à influencer de manière plus ou moins discrète telle ou telle décision.
C’est ainsi que janvier 1943, la société Wendel accepte sans rechigner d’implanter son nouvel haut-fourneau à Arzew près d’Oran.
L’attention du ministre Bichelonne se porte également sur l’Empire à savoir en particulier l’Afrique du Nord. Les mines de charbon de Tunisie et du Maroc sont modernisées et parviennent à produire presque autant que les mines de métropole et ce dès 1946. La découverte de pétrole dans le Sud-Sahara permet à la France de réduire sa dépendance au pétrole arabe et texan.
Les premiers puits sont forés en 1940 et la production atteint son rythme de croisière en 1946, ce pétrole brut étant raffiné d’abord à Port de Bouc, faute de raffinerie en Afrique du Nord, le projet d’une raffinerie près d’Alger autorisé en 1946 étant encore dans les limbes quand éclate la seconde guerre mondiale.
L’action énergique de ce technocrate ambitieux permet à l’industrie française de faire jeu égal avec l’industrie allemande.
En ce qui concerne les moteurs, la marine souhaite une certaine standardisation. Après des négociations houleuses avec les différents chantiers (qui tenaient aux licences acquises vis à vis de différents constructeurs), la marine obtient la possibilité de choisir le modèle de turbine ou de moteurs diesels même si au final en raison des besoins, une classe des navires aura plusieurs modèles de turbines, les chaudières étant standardisées et fournies par la société Penhoët bien qu’en raison de la demande importante, la dite société choisie fût obligée de largement sous-traiter la production.
En 1942, Hans Pielstick, juif allemand quitta sa maison de Stuttgart où il était assigné à résidence pour se réfugier en France. Brillant ingénieur, il avait refusé de travailler pour le IIIème Reich. Il s’installa à Saint Nazaire aussi discrètement que possible mais sa présence ne passa pas inaperçue aussi bien pour l’Abwehr qui tenta de l’enlever que des autorités françaises qui bien informés par un efficace 2ème bureau connaissaient parfaitement les talents du sieur Pielstick..
A l’aide d’un groupe d’investisseurs français soutenus par la Banque Rotschild, il créa une société destinée à dévelloper de nouveaux moteurs diesels plus compacts mais surtout plus puissants et plus endurants.
La marine nationale sauta sur l’aubaine, privilégiant la Société Nazairienne de Motorisation (SNM) pour équiper les navires sortant de chantier mais également ceux sortant de carénage. La jeune entreprise disposa d’une première unité de production à Saint Nazaire suivit d’une seconde à Bordeaux et d’une troisième à Marignane près de Marseille.
Cela créa une saine émulation avec la société Sulzer permettant à la France de rattraper le retard important qui la séparait de l’Allemagne, pionnière de l’utilisation du moteur diesel pour la propulsion marine.
La SNM songea un temps à se lancer dans les moteurs d’avions avant de provisoirement renoncer officiellement par manque de financement, officieusement suite à l’intense lobbying d’Hispano-Suiza et de Gnôme et Rhone qui furent au moins obligés de dévelloper des moteurs plus puissants et surtout plus fiable. Il fallut attendre le D-555 pour que la SNM ne dévellope son premier moteur d’avion, le SNM Diamant de 2500ch.
Cela n’empêcha pas la France d’acheter des moteurs à l’étranger notamment des moteurs américains à la fois en raisons de besoins gigantesques mais également de crainte de voir les usines perdues en cas d’invasion du territoire. C’est ainsi qu’à partir de 1942, les prototypes devaient être devellopé avec un moteur produit en France et un moteur produit en Grande Bretagne ou aux Etats Unis.
En ce qui concerne les radars, c’est une entreprise nationale, la Generale d’Electronique qui reçut en 1943 le monopole dans la fabrication des détecteurs électromagnétiques même si dans le langage courant, le terme radar était le plus usite tout comme le mot Asdic à la place de détecteur sous-marin.