23-Armée de terre ligne Maginot (40)

Corse

-Pour la défense des plages, on trouve un point fortifié autour de Porto-Vecchio avec deux casemates d’artillerie (L’Aréna et Saint Cyprien) dont les feux se recoupent pour défendre la rade et deux casemates d’infanterie pour défendre les plages, l’un étant implanté à Georges-Ville et l’autre à Ziglione.

-Une casemate d’infanterie isolée interdisant la baie de Santa-Giulia

-Un point fortifié interdisant le Golfe de Santa-Manza avec une casemate d’artillerie à Santa-Manza appuyant les casemates de Rondinara, Capo Bianco Nord et Capo Bianco Sud

-Un point fortifié défendant la plage de Ventilegne et la route Sartène-Bonifacio avec une casemate d’infanterie à Ventilegne et un autre à Catarello.

Casemate de Spinella près de Bonifaccio

Casemate de Spinella près de Bonifaccio

-Pour la défense du front de terre de Bonifacio est organisé un barrage de route entre Porto-Vecchio et Bonifaccio, barrage s’appuyant sur les fortifications de Ventilègne et de Santa-Manza ainsi que sur deux casemates d’infanterie (Spinella est et ouest)

-Pour la défense de Pertusato, on trouve un point fortifié sur le plateau du même nom avec deux casemates d’infanterie (Pertusato I et V), cinq abris (Pertusato II III IV VI et VII) et deux batteries côtières disposant de quatre canons de 138mm modèle 1893 et six canons de 164mm, l’ensemble ayant été construit en 1928.

-Durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation de l’été/automne 1940, sont construits d’autres ouvrages pour compléter le dispositif de défense de la Corse.

Le nord de l’île jusque là négligé voit la construit de deux casemates doubles sur les plages de Saint Florent et de l’Arinella près de Bastia plus deux petits blockhaus.

La plateau de Corbo au sud est également mis en état de défense. C’est ainsi qu’entre les casemates de Spinella et de Catarello, trente-cinq créneaux pour arme automatique et quinze abris enterrés sont réalisés, le tout étant baptisé «Ligne Mollard» du nom du commandant supérieur de la défense de l’île.

La construction de la base aérienne de Solenzara sur la plaine orientale entraine également la construction par la CEZF d’ouvrages destinés à protéger ce véritable porte-avions pointé directement sur l’Italie.

L’entrée terrestre de la base est protégée par deux casemates type STG avec deux créneaux, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm et un créneau combinant un canon antichar de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm.

La défense depuis la plage est assurée par six petits casemates armés d’un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm.

Tunisie

Si depuis le début, la défense des côtes tunisiennes à été prise en compte, ce n’est pas le cas des défenses terrestres qui vont rester longtemps, très longtemps négligées. Il faut en effet attendre 1928 pour qu’un programme défensif soit lancé avec quatre points :

-Organisation défensive de Bizerte

-Organisation antiaérienne de Tunis

-Organisation défensive du Sud-Tunisien

-Organisation de barrages défensifs

La priorité est donné à Bizerte dont l’emplacement stratégique en fait une cible naturelle pour les italiens qui pourraient être tentés d’y mener un raid amphibie pour s’emparer ou au moins neutraliser la base, opération qui rappelerait les «descentes» du temps de la marine à voile.

Secteur Fortifié de Bizerte : organisation et équipement

Position de Remel-Menzel-Djemil

Cette position couvre l’isthme séparant le lac de Bizerte et la mer à l’est de la ville de Bizerte. Elle dispose pour cela des constructions suivantes :

-Quatre blockhaus armés de deux mitrailleuses

-Trois blockhaus armés de deux fusils-mitrailleurs

-Un observatoire

-Trois abris

-Les deux points forts de cette position sont representés par les blockhaus de Zarzouna et de Reme qui disposent de trois mitrailleuses dont une sous coupole pour le tir frontal et de deux FM.

-Entre 1944 et 1948, la MOM réalisé quatre blockhaus plus spécifiquement orientés antichars avec un créneau muni d’un canon de 47mm modèle 1937, un créneau disposant de deux mitrailleuses et une cloche GFM.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937 utilisé également sous casemate pour la défense antichar

Position de l’Oued Gareck

Cette position défend l’accès oriental à Ferryville et dispose pour cela des ouvrages suivants :

-Sept blockhaus armés de deux mitrailleuses

-Un blockhaus armé d’une mitrailleuse et d’un fusil-mitrailleur

-En 1944, deux blockhaus antichars semblables à ceux décrits plus hauts sont construits.

Position de Metline-Zebib

Cette position est situé sur le cap Zebib couvre à l’est la position de Remel-Menzel-Djemil avec pour cela sept blockhaus, cinq étant armés de deux mitrailleuses, un étant armé d’une mitrailleuse et d’un FM et le dernier étant muni de deux mitrailleuses et d’un FM.

On trouve également un poste de commandement, un observatoire mais surtout le blockhaus de Béni-Ata disposant de cinq mitrailleuses dont une sous coupole pour le tir frontal.

En 1945, trois blockhaus antichars (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM) sont construits

Place de Bizerte

Sous-secteur Est

Le môle de résistance du Djebel Hakima-Djerissa situé à trois kilomètres au NE d’El Atia dispose de cinq blockhaus armés de deux mitrailleuses, quatre blockhaus armés de trois FM, trois blockhaus disposant d’une unique mitrailleuse, trois postes de commandement et deux observatoires.

Le môle de résistance du Djebel Touiba-Kechabta dispose de cinq blockhaus armés de deux mitrailleuses dont deux équipés d’un observatoire ainsi que deux postes de commandement.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

-Quatre blockhaus antichars (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM) sont construits entre 1944 et 1946, deux au niveau du mole et deux au niveau du village d’El Alia.

Sous-secteur Ouest

Le môle de résistance du Djebel Soumeur et de l’oued Damous est composé d’un blockhaus armé de quatre mitrailleuses, de trois blockhaus disposant de deux mitrailleuses et de deux FM, trois disposant de deux mitrailleuses et d’un fusil-mitrailleur, de deux blockhaus disposant d’une mitrailleuse sous coupole de tir frontal, un poste de commandement et un observatoire.

Les deux gros morceaux sont cependant les ouvrages de Sidi Salem et de Bir Kerba armés pour le premier de trois mitrailleuses (dont une en coupole de tir frontal) et d’un FM et le second de trois mitrailleuses (dont une en coupole de tir frontal) et de deux FM.

Le Mole de Cheniti-Ouitina est réalisé seulement en 1946 avec trois blockhaus disposant de deux mitrailleuses et d’un FM et un blockhaus antichar (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM)

Sous-secteur Sud :

Le mole de Dekounia-Berna est construit seulement en 1945 avec quatre blockhaus disposant de deux mitrailleuses et d’un FM et un blockhaus antichar (un créneau AC/47, un créneau JM à deux mitrailleuses et une cloche GFM).

Les barrages défensifs

Le projet approuvé en janvier 1931 et se limite au stockage du matériel destiné à la réalisation de défenses pour barrer la route de Bizerte à des forces ennemies ayant débarqué dans le Golfe de Tunis et pour barrer la route de Tunis à des forces ayant débarqué dans le golfe d’Hammamet.

Golfe de Tunis-Sousse

sous-secteur de Tunis : Neuf points d’appui sont construits pour protéger Tunis, points d’appui armés de canons antichars de 25 et de 47mm ainsi que de mitrailleuses :

PA 1 et 2 : un canon de 47mm et un groupe de mitrailleuses

PA 4 : un canon de 47mm et deux groupes de mitrailleuses

PA 6 : deux canons de 47mm et un groupe de mitrailleuses

PA7 et PA 8: deux canons de 47mm et deux groupes de mitrailleuses

PA 9 : deux canons de 47mm et trois groupes de mitrailleuses

PA 5 : un canon de 25mm et un groupe de mitrailleuses

PA 3 : deux groupes de mitrailleuses

sous-secteur d’Hammamet : cinq points d’appuis armés de groupes de mitrailleuses ainsi que quatre groupes équipés chacun d’un canon de 75mm, canons mis en oeuvre par la 2ème batterie du 162ème régiment d’artillerie d’Afrique (162ème RAA)

sous-secteur de Sousse : cinq points d’appui équipés de mitrailleuses et une section équipée de deux canons de 75mm (2ème batterie 162ème RAA)

La défense de Sfax

Elle est assurée par huit points d’appui équipés de groupes de mitrailleuses et par des positions d’artillerie, des canons de 75mm de la 3ème batterie du 162ème RAA et par la batterie mobile de marine équipée de Schneider 155L.

La défense de Gabès et la ligne Mareth

Défense de Gabès

Elle est assurée par une ceinture fortifiée entourée la ville avec dix blockhaus équipés de mitrailleuses (un créneau JM et une cloche GFM), un observatoire et ultérieurement, quatre blockhaus destinés à la lutte antichar avec un créneau AC 47, un créneau JM et une cloche GFM.

La ligne Mareth

La Ligne Mareth n’à qu’à une apparence lointaine avec la ligne Maginot. On dénombre deux lignes avec une Ligne Principale de Résistance (LPR) disposant d’ouvrages numérotés P1 à P28 et une Ligne d’arrêt disposant d’ouvrages numérotés A1 à A20 avec un A12bis.

L’ensemble représente 45 blockhaus d’infanterie (quarante dans la plaine et cinq dans la partie montagneuse), 28 postes de commandement (vingt-six dans la plaine et deux en montagne) et huit casemates à canon. L’armement antichar est assuré par des canons de 75mm ou de 47mm de marine soit sous des emplacements bétonnés (27) ou dans des emplacements à ciel ouvert.

Les points d’appui disposent de deux types d’équipement avec d’abord le matériel de position avec des fusils-mitrailleurs modèle 1924 modifié 29, la mitrailleuse Hotchkiss de 8mm modèle 1914, le canon de 47mm de marine modèle 1885 ou 1902, le canon de 47mm modèle 1937, le canon de 75mm modèle 1897, le canon de 80mm modèle 1877, le canon de 90M modèle 1916 et le canon de 75mm sous tourelle C2 et ensuite le matériel mobile à savoir des canons de 25mm antichar modèle 1934, le canon de 37TR modèle 1916 et le 47mm modèle 1937.

23-Armée de terre Ligne Maginot (33)

Secteur Fortifié de Colmar

L’organisation de ce secteur fortifié repose sur les mêmes principes que le Secteur Fortifié du Bas Rhin. La densité des casemates y est à peine plus élevée que dans le SFBR, le point le plus solide étant les abords des ponts qui relient Breisach (Allemagne) à Neuf-Brisach (France) et ouvrent la route de Colmar à l’assaillant.

Sur le plan organisationnel, ce SF est divisé en deux sous-secteur, le sous-secteur d’Elsenheim défendu par le 42ème RIF et le sous-secteur de Dessenheim défendu par le 28ème RIF.

Après la démobilisation, seul le premier est maintenu en ligne pour couvrir tout le secteur avec l’aide du 242ème RI de SF, un régiment mobilisé en septembre 1939 et maintenu en ligne avec un bataillon complet et un bataillon allégé.

Sous-secteur d’Elsenheim

-La 1ère ligne de casemates (casemates des berges) est composée du nord au sud successivement d’un abri actif (exemplaire unique) défendu par une cloche GFM et une cloche M, de deux Abris type A1 Cl défendus chacun par une cloche GFM, une casemate simple type M1P disposant d’un créneau JM/13.2, d’un créneau JM et d’une cloche GFM, une casemate type M2P disposant de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM, un Abri type A2 Cl défendu par une cloche GFM et de cinq casemates type M2F disposant de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM.

-La 2ème ligne ou ligne des abris dispose d’un abri type A2Cl défendu par une cloche GFM, un abri type A3 sans cloche et un abri type A3 Cl avec une cloche GFM.

-La 3ème ligne ou ligne des villages avec quatre casemates CORF type SFBR disposant de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM, deux casemates CORF type SFBR spécial avec en plus des précédents une cloche M et trois casemates type M2F.
Sous-secteur de Dessenheim

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

-La 1ère ligne de casemates comprend dans ce sous-secteur successivement deux casemates type M2F, un abri type A1 Cl, une casemate type M1F, un casemate simple flanquant vers le sud avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM et sept casemates type M2F.

-La 2ème ligne ou ligne des abris comprend un abri type A3Cl, un abri type A2 allongé sans cloche, une casemate type M2F et deux abris type A2Cl.

-La 3ème ligne dispose de treize casemates CORF type M2F et un casemate type spécial disposant de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

Secteur Fortifié de Mulhouse

Ce secteur fortifié représente une vraie dualité avec une partie nord de Rumersheim à Hombourg organisée d’une façon assez semblable à celle des SF Bas Rhin et Colmar et une partie sud dont la mise en défense est gênée par les traités de 1815 qui interdisent toute fortification à moins de trois lieues (environ 12km) de Bâle.

Ces contraintes génèrent une trouée qui pourrait être mise à profit par un assaillant pour exploiter sa percée. Pour limiter ce risque, la 7ème RM fait construire une position légère en arc de cercle autour de Bâle en respectant les interdictions du traité.

Cette bretelle qui demarre à partir de Krembs se compose de quinze blockhaus STG pour l’infanterie et deux casemates d’artillerie. L’intervalle entre Krembs et Lombourg n’est couvert que par quelques ouvrages type MOM qui bénéficie de la forêt de la Hardt qui rend peu probable une percée allemande dans ce secteur.

Ce secteur fortifié dispose d’un sous-secteur, le sous-secteur de Schliebach armé par le 10ème RIF, un régiment mobilisé en septembre 1939 et maintenu en ligne après l’automne 1940.

Durant la période où le secteur fortifié de Mulhouse est devenu le 105ème DIF, existaient également le 8ème bataillon de mitrailleurs et le 371ème RI de secteur fortifié, régiments dissous à la démobilisation.

-La 1ère ligne ou ligne des berges est composée dans ce secteur de deux casemates doubles type M2P et deux casemates doubles type M2F armées de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM; d’un abri pour deux groupes,d’un abri PC et de deux abris pour un groupe.

-La 2ème ligne ou ligne des abris comprend une casemate double armée de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM, une cloche M et deux cloches GFM et une casemate simple flanquant vers le sud disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM et d’une cloche GFM.

-La 3ème ligne ou ligne des villages dispose de deux casemates doubles type CORF armés de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM, de deux casemates doubles type CORF armés de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et une cloche GFM et de deux blockhaus doubles type STG.

-La Bretelle de Kembs disposent au final de quinze blockhaus STG armés de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM plus deux blockhaus d’artillerie pour canons de 75mm.

Secteur Fortifié d’Altkirch

Initialement, la Haute-Alsace devait être traitée comme le reste de la frontière allemande avec des ouvrages puissants afin d’éliminer la hantise d’un envellopement par le sud du dispositif français ou hypothèse suisse.

Cette hypothèse étant à l’époque (fin des années vingt), la moins probable, les travaux sont repoussés en deuxième urgence. Il faut attendre 1934 pour que les autorités politiques et militaires se penchent à nouveau sur la fortification de la région avec mine de rien de grandes ambitions.

On prévoit ainsi la construction de quatre ouvrages d’artillerie dont un aurait du comporter douze blocs (ce qui en aurait fait un des plus puissants de la ligne), six ouvrages d’infanterie et soixante-huit casemates.

Hélas ce projet est à nouveau ajourné et la 7ème région militaire, suivant les instructions de Daladier fin 1936 décide d’organiser la région avec de la «fortification camelotte» pour tenir les hauteurs à l’ouest de Bale, toujours en dehors des limites neutralisées par le traité et pour neutraliser les voies d’accès menant à Belfort.

Les travaux comprennent la réalisation de trois centres de résistance à Sierentz, Bettlach-Oltingue et Roedersdorff-Blochmont où sont construits sept casemates d’artillerie pour canons de 75mm modèle 1897/33 et dix blockhaus STG (deux canons de 47mm de marine, deux mitrailleuses de 8mm et deux FM par blockhaus).

En 1937, la construction de trois nouveaux centres de résistance est étudiée (Stetten, Ranspach-le-Haut et Trois-Maisons) mais finalement, on préfère construire une ligne de casemates s’appuyant sur les centres de résistance existants.

On trouve également dans ce secteur douze positions d’artillerie (155L et 240 modèle 1884) pour interdire les ponts de Bâle et de Huningue.

En 1939, cette position est prolongée par un tronçon de treize blockhaus, deux observatoires et quatorze abris de part et d’autres du Glaserberg.

Sur le plan organisationnel, le SF d’Altkirch est divisé en deux sous-secteurs, le premier le sous-secteur de Franken est tenu par le 171ème RIF alors que le sous-secteur de l’Ill est tenu par le 12ème RIF.

Le premier régiment qui est un régiment d’active reste en ligne tout comme le 12ème RIF qui est cependant transféré au SF de Montbeliard, le 171ème RIF assurant la garde du sous-secteur de l’Ill, un nouveau régiment devant être créé en cas de guerre à partir de la compagnie de gardiennage.

Sous-secteur de Franken

Ce sous-secteur dispose de trente-deux blockhaus type STG avec successivement du nord au sud, trois casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à droite, un blockhaus simple flanquant vers le nord, un blockhaus simple flanquant vers le sud, trois blockhaus doubles, un blockhaus simple flanquant vers le nord, huit blockhaus doubles dont 2 équipés de deux cloches GFM, les autres n’en possédant qu’une.

On trouve également un blockhaus double allégé avec deux créneaux de mitrailleuses et une cloche Pamart, un blockhaus double, un blockhaus simple allégé flanquant vers le nord, deux blockhaus doubles allégés, un blockhaus double équipé de deux cloches GFM, une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche, un blockhaus double, quatre blockhaus doubles allégés, une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche et deux blockhaus doubles.

Canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933. Insatisfaisant pour le service campagne, il fût relégué sur la Ligne Maginot

Canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933. Insatisfaisant pour le service campagne, il fût relégué sur la Ligne Maginot

Sous-secteur de l’Ill

Ce sous-secteur dispose de cinq casemates STG (une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche, un blockhaus double avec deux cloches GFM, une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche, un blockhaus double avec une cloche GFM et un blockhaus double allégé avec deux créneaux de mitrailleuses), des barrages de route avec canons de 47mm sous blockhaus et mitrailleuses de 8mm sous coupoles mobiles ainsi que quatre positions d’artillerie : huit emplacements pour canons de 155L modèle 1916 avec six abris, quatre emplacements pour canons de 240 Saint Chamond avec 4 abris.

Le Glaserberg

Ligne fortifiée type MOM avec treize blockhaus, deux observatoires et quatorze abris

Secteur Fortifié de Montbeliard

Pas d’organisations spécifiques mis à part les vieux forts type Seré de Rivière qui sont modernisés à minima et armé par le 12ème RIF.

Secteur Fortifié du Jura Central

Ce secteur est d’une faible valeur défensive avec des forts type Seré de Rivière (Larmont, Joux et Saint Antoine), quelques blocs et sept casemates STG. Ils doivent être occupés en temps de guerre par les 81ème et 91ème Bataillons Alpins de Forteresse créés au printemps 1944.

23-Armée de terre Ligne Maginot (32)

Secteur Fortifié du Bas-Rhin

Casemate du Rhin avec sa cloche GFM

Casemate du Rhin avec sa cloche GFM

La défense du Rhin valorise une zone de défense particulièrement propice avec un fleuve large d’environ 200m, des marigots et des bras morts, des forêts, milieu humide favorisé par des crues régulières. De plus à trois ou quatre kilomètres du fleuve, on trouve du canal du Rhône au Rhin, le fleuve en lui même étant franchit par seize ponts et dix-sept bacs.

Ce milieu favorable à la défense est cependant contrarié par le statut international du fleuve, le projet de canal d’Alsace (début des travaux en 1928) sans oublier les servitudes des traités de 1815 qui frappent la zone frontière autour de Bâle (voir le SF de Mulhouse).

Deux conceptions vont s’opposer : une défense sur les digues du Rhin et une défense en arrière de la forêt du Rhin, deux conceptions jamais réellement tranchées. Seul point d’accord entre les deux écoles : il faut réaliser ces défenses en fortification permanente et non durant une période de tension.

L’organisation défensive du Rhin est intégrée à la loi-programme de 1929 bien que le CORF ne fasse que reprendre à son compte les projets initiés par les chefferies du génie de Strasbourg et de Mulhouse (direction du génie de Belfort).

La défense de la plaine d’Alsace repose sur trois lignes de défense plus ou moins complètes à base d’organes standard, sans étage inférieur en raison de la faible profondeur où se trouve la nappe phréatique.

Sur le fleuve même, les berges sont tenues par une 1ère ligne discontinue de petits casemates (300 à 450 m²), sans sous-sol vulnérables au feu ennemi et aux inondations du fleuve. Ces casemates de mitrailleuses doivent interdire le franchissement du fleuve. La forêt du Rhin étant assez touffue, ces casemates ne défendent que les pénétrantes. A quelques exceptions prêts, ces casemates sont armés de jumelages Reibel et de la mitrailleuse de 13.2mm.

Blockhaus Garchery

Blockhaus Garchery

En raison du caractère discontinu de cette 1ère ligne, le général Garchery alors inspecteur de la 7ème région militaire prescrit la construction d’une série de blocs doubles d’un type particulier appelés Blocs G ou Blocs Garchery sur le bord même du fleuve tous les 800 à 1000m. Ces blocs sont armés d’un FM ou d’une mitrailleuse de 8mm puis de 7.5mm. La 20ème Région Militaire à aussi complété les ouvrages CORF par des blocs de différents types et en barrant les ponts par des obstacles De Cointet.

A moins d’un kilomètre en retrait, court la 2ème ligne appelée également «ligne de soutien» ou «ligne des abris», comportant un certain nombre d’organisations légères (abris type rectangulaire avec ou sans cloche) et trois casemates notamment sur les axes de pénétration depuis le fleuve. Cette ligne n’à pas de vrai valeur défensive et n’est destinée qu’à abriter les troupes de contre-attaque.

Au delà de la seconde ligne, s’étend la forêt du Rhin qui est en fait une zone marécageuse peu praticable de deux ou trois kilomètres de large. Au débouché de cette forêt, le long de la digue des hautes eaux, à été construite à partir de 1935, une ligne de petits blocs MOM de formes diverses qui constitue une défense intermédiaire entre les organisations de défense des berges et la LPR établie sur la ligne des villages. On trouve quelques cuves pour canons antichars et d’autres pour mortiers.

A deux ou trois kilomètres du fleuve, on trouve la 3ème ligne ou «ligne des villages» qui s’établit le long de la route reliant les villages qui se suivent le long du fleuve.

Les casemates type SFBR (Secteur Fortifié du Bas Rhin) sont des ouvrages plus lourds, plus grands (1000 mètres cubes), généralement identiques à savoir doubles avec une cloche GFM et parfois une cloche de mitrailleuse à action frontale. Cette ligne puissante manque cependant d’artillerie, les quelques casemate d’artillerie conçus pour accueillir des pièces de campagnes ne remplaçant pas de véritables ouvrages d’artillerie.

Le Secteur Fortifié du Bas-Rhin intègre également la défense de Strasbourg, défense basée sur deux casemates de berge, douze casemates, deux observatoires et l’obturation des ponts de Kehl (projet du 10 mars 1931) ainsi que par différents ouvrages type MOM en périphérie de l’agglomération.

Plus au sud, les défenses sont particulières faibles et ne sont pas renforcées avant le second conflit mondial, le terrain étant jugé peu propice à une exploitation rapide par l’ennemi.

Sur le plan de l’organisation, le SF du Bas Rhin dispose durant la guerre de Pologne de trois sous-secteurs chacun armés par un RIF, le sous-secteur d’Herllisheim défendu par le 70ème RIF, le sous-secteur de Strasbourg défendu par le 172ème RIF et le sous-secteur d’Erstein défendu par le 34ème RIF.

A cela s’ajoute les troupes de la Place de Strasbourg à savoir le 226ème RI de secteur fortifié qui reste mobilisé à Strabourg et le 226ème régiment régional qui lui aussi est pérennisé mais déployé en remplacement du 34ème RIF, un régiment de mobilisation dissous, le rôle du 226ème RR étant d’entretenir et d’assurer une défense d’urgence des ouvrages du secteur.

Sous-secteur d’Herllisheim (70ème RIF)

-Sur la 1ère ligne (casemates de berge), on trouve successivement du nord au sud, deux casemates simples type M1F armés d’un créneau JM/13.2, d’un créneau JM et d’une cloche GFM, de deux casemates double type M2F disposant de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM et de deux casemates simples type M1F armés d’un créneau JM/13.2, d’un créneau JM et d’une cloche GFM.

-Sur la 2ème ligne dite ligne des abris on trouve dans ce sous-secteur, un abri A2 Cl défendu par une cloche GFM et deux abris A1 Cl eux aussi défendus par une cloche FM.

-Sur la 3ème ligne dite ligne des villages on trouve cinq casemates doubles type SFBR disposant de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

Sous-secteur de Strasbourg (172ème RIF)

Le 172ème RIF dispose de deux CEC (Compagnies d’Equipage de Casemates), les 3ème et 4ème CEC qui se répartissent l’armement des ouvrages de la façon suivante :

-La 3ème CEC dispose de sept ouvrages CORF et d’un ouvrage STG. On trouve successivement du nord au sud cinq casemates doubles type M2F armés de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, un blockhaus de défense des ponts type STG et deux autres casemates doubles type M2F armés de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM.

-La 4ème CEC dispose de deux casemates doubles armés de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, une casemate simple type M1F armé d’un créneau JM/13.2, un créneau JM et une cloche GFM, deux casemates doubles armé de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, deux casemates simples type M1F armé d’un créneau JM/13.2, un créneau JM et une cloche GFM pour défendre la 1ère ligne alors que la 3ème ligne dispose de deux casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

Sous-secteur d’Erstein (34ème RIF)

Le 34ème RIF dispose d’une 5ème CEC avec sur la 1ère ligne deux casemates simples type M1F armé d’un créneau JM/13.2, un créneau JM et une cloche GFM et une casemate simple type M2F avec deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, sur la 2ème ligne avec deux abris A1 Cl défendus par une cloche GFM et sur la 3ème ligne de trois casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

La 6ème CEC dispose sur la 1ère ligne d’une casemate simple type M2F avec deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, d’un abri de type A1 cl défendu par un GFM et une une casemate simple type M2F avec deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, aucun abri sur la 2ème ligne et sur la 3ème ligne deux casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM et quatre casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM, d’une cloche M et d’une cloche GFM.

23-Armée de terre Ligne Maginot (23)

Secteur Fortifié de Crusnes

Ce secteur fortifié à été durant la guerre de Pologne le 42ème Corps d’Armée de Forteresse (CAF) et couvre la frontière de l’est entre Longuyon et à l’ouest de l’ouvrage de Rochonvilliers qui lui dépend du Secteur Fortifié de Thionville.

Le SF de Crusnes n’était à l’origine pas prévu par la CORF. Il à fallut pour cela le lobbying intensif du sénateur (et futur président de la république) Albert Lebrun et des industriels soucieux de ne pas laisser aux mains des allemands les usines de la région.

Ce secteur fortifié bénéficie à la fois des leçons tirées des premières constructions mais subit également les premières coupes budgétaires ce qui entraine l’abandon de certaines constructions ou la construction austère de certains ouvrages.

Dans sa conception la plus lourde englobant la ville industrielle de Longwy (juin 1930), le SF Crusnes aurait du compter cinq ouvrages, cinq PO (Petits Ouvrages) et dix-huit organisation d’intervalles (casemates et tourelles isolées).

Dans sa version plus légère et évitant la ville de Longwy (août 1930), il comportait cinq ouvrages, deux PO et huit casemates. Finalement dans sa forme définitive (juillet 1931), le SF de Crusnes va disposer de trois ouvrages, quatre PO, trente-six casemates, cinq observatoires et un abri.

La ville de Longwy est donc exclue de ce dispositif et il faudra attendre 1939-40 pour que soit réalisée la Position Avancée de Longwy (PAL) pour protéger la ville et les installations industrielles attenantes.

Le SF de Crusnes est subdivisé en trois sous-secteurs chacun armés par un régiment d’infanterie de forteresse, le sous-secteur d’Arrancy est armé par le 149ème RIF _maintenu en ligne après la démobilisation_ , le sous-secteur de Morfontaine armé par le 139ème RIF et le sous-secteur d’Aumetz armé par le 128ème RIF, les deux régiments étant mis en sommeil en septembre 1940, des équipes de gardiennage d’ouvrage étant maintenues pour entretenir les ouvrages, équipes rattachées temporairement au 149ème RIF dont étaient issus les 139ème et 128ème RIF.

Sous-secteur d’Arrancy

Comme indiqué plus haut, le 149ème RIF assure la garde du sous-secteur d’Arrancy et en temps de paix le gardiennage des autres sous-secteurs du SF de Crusnes. Pour mener à bien sa mission, il dispose des ouvrages suivants :

Cloche GFM en position

Cloche GFM en position

On trouve d’abord l’ouvrage de Ferme-chappy qui est un ouvrage d’infanterie à deux blocs qui dispose d’un bloc 1 composé d’une entrée et d’une casemate double armée donc de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM, d’une cloche M et de deux cloches GFM et d’un bloc 2 qui dispose d’une tourelle mitrailleuses, d’une cloche M et d’une cloche GFM.

Il est appuyé par un observatoire (qui dispose d’une cloche obs./VP, d’une cloche M et d’une cloche GFM) et par une casemate simple flanquant vers l’ouest armée d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM et de deux cloches GFM.

A l’est de Ferme-Chappy, se trouve l’imposant ouvrage du Fermont, un ouvrage d’artillerie à sept blocs et deux entrées. Il est organisé selon le schéma suivant :

-Bloc 1 : tourelle de 75mm modèle 1933, une cloche GFM et une cloche LG

-Bloc 2 : tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM

-Bloc 3 : observatoire avec une cloche obs/VDP), deux cloches M. et une cloche GFM

-Bloc 4 : casemate à trois pièces de 75mm modèle 1932 flanquant vers l’est, une cloche M. et une cloche FM

-Bloc 5 : tourelle de 81mm et une cloche GFM

-Bloc 6 : tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM

-Bloc 7 : casemate simple flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM, une cloche GFM et une cloche LG

L'Entrée des Hommes (EH) de l'ouvrage A10 de l'Himmerhof avec un créneau de défense

L’Entrée des Hommes (EH) de l’ouvrage A10 de l’Himmerhof avec un créneau de défense

-L’Entrée des Hommes en puits est défendue par un créneau JM/ AC 47, deux cloches GFM et une cloche LG alors que l’Entrée des munitions (type A en puits) est défendue par un créneau JM/AC 47, deux cloches GFM et une cloche LG.

Il était également prévu la construction de deux tourelles d’action frontale (l’une de 75 et l’autre de 135mm) mais elles n’ont pas vu le jour tout comme deux blocs d’infanterie.

Entre les puissants ouvrages du Fremont et celui de Latiremont, on trouve une série de casemates d’infanterie au nombre de sept associés à un observatoire.

On trouve trois casemates simples flanquant vers l’est armés d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M (pour un d’entre-eux qui dispose une cloche GFM) ou deux cloches GFM pour ceux dépourvus d’une cloche M.

L’unique observatoire qui dispose d’une cloche obs./VP et d’une cloche GFM alors que les quatre casemates simples flanquant vers l’ouest tous armés d’un créneau JM/AC 47 et d’un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM pour deux d’entre eux et deux cloches GFM pour les deux autres.

-L’ouvrage du Latiremont est un ouvrage d’artillerie à six blocs et deux entrées qui est organisé de la façon suivante :

-Bloc 1 : casemate cuirassée avec deux cloches M et une cloche GFM

-Bloc 2 : tourelle de mitrailleuses, une cloche M, une cloche GFM et une cloche obs./VDP

-Bloc 3 : tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM

-Bloc 4 : casemate d’infanterie avec une tourelle de 81mm, la casemate d’infanterie disposant
d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM

-Bloc 5 : casemate d’artillerie à trois matériels de 75mm modèle 1932 flanquant vers l’est, deux cloches GFM

-Bloc 6 : casematte d’artillerie à trois matériels de 75mm modèle 1932 flanquant vers l’ouest avec deux cloches GFM (rattachée à Fremont)

-L’Entrée des Hommes est une entrée en puits avec un créneau JM/AC 47, une cloche GFM et une cloche LG alors que l’Entrée des munitions du type A en puits est défendue avec un créneau JM/AC 47 et deux cloches GFM.

Entrée des Munitions (EM) de l'ouvrage du Schoenenbourg

Entrée des Munitions (EM) de l’ouvrage du Schoenenbourg

L’ouvrage du Latiremont aurait du également recevoir deux tourelles d’action frontale (une de 75 et une de 135mm).

Sous-secteur de Morfontaine (139ème RIF)

-Entre Latiremont et Mauvais-Bois, on trouve cinq casemates et un observatoire de type CORF.

Les casemates sont du type casemate simple flanquant vers l’est (un exemplaire avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM et une cloche GFM), une casemate simple flanquant vers l’ouest avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM, une cloche M et une cloche GFM, deux casemates cuirassées avec une ou deux cloche M, une cloche GFM ou une cloche obs./VDP et un casemate double avec deux créneaux JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M. et deux cloches GFM. L’observatoire est équipé d’une cloche obs./VP et une cloche GM.

-L’ouvrage de Mauvais-Bois est un ouvrage d’infanterie à trois blocs qui dispose d’une entrée et d’une casemate simple flanquant vers l’est (bloc 1) avec un créneau JM/AC 47, une cloche M et deux cloches GFM, une casemate simple flanquant vers l’ouest (bloc 2) avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM et deux cloche GFM et un bloc 3 équipé d’une tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM.  N’ont pas été réalisés : une entrée à munitions, une entrée des hommes et deux tourelles de 75mm modèle 1932 R.

-L’intervalle entre l’ouvrage de Mauvais Bois et celui de Bois-du-Four est occupé par quatre constructions type CORF : une casemate double (deux JM/AC 47, deux créneaux JM et deux cloches GFM), deux casemates simples flanquant vers l’est (un JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM) et une casemate simple flanquant vers l’ouest ( un JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM).

-L’ouvrage du Bois-du-Four est un ouvrage d’infanterie monobloc disposant d’une chambre de flanquement ouest avec un créneau JM/AC 47 et un créneau JM, une chambre de flanquement est avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux mortiers de 81mm en sous-sol, une chambre de tir de défense de l’entrée avec un créneau JM/AC 47 et comme superstructures une tourelle mitrailleuses, trois cloches GFM, une cloche obs.VDP.

Cet ouvrage d’infanterie aurait du être un ouvrage d’artillerie, les constructions destinées aux artilleurs auraient du comprendre une EH, une EM, quatre tourelles d’artillerie (deux de 75/33, une de 75R 32 et une de 135) plus un bloc d’infanterie.

Finalement une casemate d’artillerie pour deux canons de 75mm de campagne est construite pour offrir à cet ouvrage une capacité de riposte face à l’artillerie allemande. Cet ouvrage dispose d’une cloche d’observation et d’une cloche GFM type C.

-Enfin on trouve six ouvrages type CORF pour couvrir la fin du sous-secteur de Morfontaine répartis entre deux casemates simples flanquant vers l’ouest (un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux cloches GFM), une casemate simple flanquant vers l’est (un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M. et une cloche GFM), une casemate cuirassée (une cloche M et une cloche GFM), une casemate double (deux créneaux JM/AC 47, deux créneau JM et deux cloches GFM) et un observatoire (une cloche obs./VP et une cloche GFM).

Sous-secteur d’Aumetz (128ème RIF)

D’ouest en est, on trouve successivement dans ce sous-secteur :

Créneau JM (Jumelage de Mitrailleuses)

Créneau JM (Jumelage de Mitrailleuses)

-Une casemate simple flanquant vers l’ouest (qui aurait du être connecté au Brehain) avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM)

-L’ouvrage du Brehain est le «gros morceau» du secteur puisqu’il s’agit d’un ouvrage d’artillerie à huit blocs et deux entrées organisé de la façon suivante :

-Bloc 1 : tourelle mitrailleuses est + une cloche GFM

-Bloc 2 : tourelle mitrailleuse ouest + une cloche GFM

-Bloc 3 : observatoire avec une cloche VDP et une cloche GFM

-Bloc 4 : tourelle de 75mm modèle 1933

-Bloc 5 : tourelle de 135mm et une cloche GFM

-Bloc 6 : tourelle de 75mm modèle 1933 et une cloche LG

-Bloc 7 : tourelle de 81mm et une cloche GFM

-Bloc 8 : casemate cuirassée avec une cloche M et deux cloches GFM

-L’Entrée des Hommes en puits est défendue par un créneau JM/AC 47 et deux GFM alors que l’Entrée des munitions (en puits type A) est défendue par un créneau JM/AC 47, deux GFM et une cloche LG.

Une deuxième tourelle de 135mm était prévue mais elle n’à pas été réalisée.

-Entre l’ouvrage de Brehain et celui d’Aumetz, on trouve dix ouvrages concçus et réalisés par la CORF qui se répartissent entre deux casemates simples flanquant vers l’ouest avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM; quatre casemates simples flanquant vers l’est avec le même armement; trois casemates cuirassées disposant d’une cloche M et de deux cloches GFM pour un, un cloche M et une cloche GFM et un observatoire avec une cloche obs/VP et une cloche GFM.

-L’ouvrage d’Aumetz est un ouvrage d’infanterie à trois blocs. Le Bloc 1 est une entrée avec une cloche M et une cloche GFM, le Bloc 2 est équipé d’une tourelle de mitrailleuses ensuite transformée en tourelle pour armes mixtes et deux cloches GFM et enfin le bloc 3 qui est une casemate simple flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux cloches GFM.

-A l’est, ce sous-secteur dispose de cinq casemates type CORF répartis entre un casemate simple flanquant vers l’est (un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM), trois casemates simples flanquant vers l’ouest tous armés d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM, deux cloches M et une cloche GFM pour l’un, une cloche M et deux cloches GFM pour un autre équipé d’un mortier de 50mm en sous-sol et enfin une cloche M et une cloche GFM pour le troisième et enfin un abri de surface défendu par deux cloches GFM pour pouvoir abriter deux sections et un PC de quartier.

Dans ce sous-secteur ont également été réalisés des ouvrages de campagne : sept cuves pour canons de 65mm, quarante-neufs tourelles démontables (dix-sept à canons de 25mm, trente-deux armées de mitrailleuses), neuf boucliers pour canons de 25mm, quinze PC, onze observatoires et deux casemates Pamart.

 

Casemate Pamart

Casemate Pamart

23-Armée de terre Ligne Maginot (21)

Secteur Fortifié de Maubeuge

Dependant lui aussi de la 1ère Armée, ce Secteur Fortifié devenu de mars à juillet 1940, la 101ème Division d’Infanterie de Forteresse (101ème DIF) à été l’objet de nombreux travaux.

Une première position CORF est établie dans la forêt de Mormal au sud de Maubeuge mais rapidement, un autre projet est établit pour fortifier les môles de Maubeuge et de Bavai mais la fortification ce dernir môle est reportée en troisième urgence.

L’«abandon» du môle de Bavai permet une reprise du projet de fortification de Maubeuge avec une vision nettement plus ambitieuse.

On prévoit pas moins de quatre ouvrages d’artillerie, deux petits ouvrages et une ligne de trente-six casemates. Malheureusement, cet ambitieux projet ne vit pas le jour, seuls furent construits quatre ouvrages d’infanterie implantés sur de vieux forts de la ceinture de Maubeuge et sept casemates.

A partir de 1937 et suite notamment au retour de la neutralité belge, le reste de la position est garnie de blocs type 1ère Région Militaire et quelques casemates type STG. Cette position est renforcée l’année suivante par une ligne d’arrêt à 1500m en arrière de la LPR avec des blocs type 1ère RM, STG ou FCR.

Durant la guerre de Pologne, la 101ème DIF alignait deux régiments d’infanterie de forteresse mais seul le 84ème RIF est maintenu en ligne après la démobilisation, le 87ème RIF mis en sommeil en septembre 1940 étant réactivé le 21 août 1948. Ces deux régiments sont complétés par le 1er bataillon de mitrailleurs et le 18ème régiment de travailleurs.

La 101ème DIF dissoute en juillet 1940 est réactivée le 1er septembre 1948 avec les régiments cités plus haut. Il est également prévu qu’elle prenne sous son aile les régiments de campagne qui seraient détachés à la défense de Maubeuge notamment en cas d’entrée en Belgique.

Le SF Maubeuge/101ème DIF est divisée en deux sous-secteurs, attribués chacun à l’un des deux régiments d’infanterie de forteresse, le sous-secteur Hainaut au 87ème RIF et le 84ème RIF au sous-secteur Thierache.

Sous-secteur Hainaut

La position de résistance est ici de type mixte avec à la fois des ouvrages CORF et des ouvrages que nous pourrions qualifier de campagne. Les premiers sont armés par les compagnies d’équipages d’ouvrages (103ème, 104ème et 105ème CEO) et les seconds doivent l’être par les troupes de campagne.

Les ouvrages CORF sont au nombre de cinq. La 105ème CEO arme les ouvrages des Sarts et d’Heronfontaine .

Cloche pour Arme Mixte

Cloche pour Arme Mixte

Le premier nommé dispose de deux blocs, le bloc 1 est un casemate simple flanquant vers l’ouest avec un créneau jumelage de mitrailleuses/canon antichar de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour armes mixtes et deux cloches, une cloche GFM type B et une cloche lance-grenades. Le bloc 2 dispose en 1939-40 d’une tourelle double pour deux armes mixtes, d’une cloche pour arme mixte et deux cloches GFM type B.

Les travaux complémentaires menés entre la Guerre de Pologne et la seconde guerre mondiale permette la réalisation des travaux prévus pour le deuxième cycle à savoir l’entrée mixte et deux tourelles de 75mm mais dans une version austère par rapport aux plans initiaux.

L’ouvrage d’Heronfontaine situé à l’ouest du premier nommé est un casemate simple flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour jumelage de mitrailleuses, deux cloches GFM type B, une cloche pour arme mixte et une tourelle combinant une arme mixte et un mortier de 50mm.

La 104ème CEO arme elle les ouvrages CORF de Crévecoeur et des Bersillies. Le premier est un casemate double disposant de deux créneaux JM/AC-47, deux créneaux pour JM, deux cloches GFM type B et une cloche AM.

Le second est un PO (Petit Ouvrage) d’infanterie à deux blocs. Le premier bloc est un casemate simple flanquant vers le nord avec un créneau JM/AC-47, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour armes mixtes, une cloche GFM type B et une cloche lance-grenades.

Le second bloc dispose d’une tourelle pour deux armes mixtes, deux cloches pour armes mixtes, deux cloches GFM type B.

La 103ème CEO n’arme qu’un ouvrage type CORF à savoir le PO de La Salmagne, un petit ouvrage d’infanterie à deux blocs, le premier bloc disposant d’une tourelle pour deux armes mixtes, de deux cloches pour armes mixtes, d’une cloche GFM type B et d’une cloche LG alors que le deuxième bloc, un casemate simple flanquant vers l’est dispose d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM, de deux cloches GFM type B et d’une cloche LG.

Deux des trois compagnies d’ouvrage arment des ouvrages d’un autre type sur cette position de résistance en l’occurence deux ouvrages FCR pour la 105ème CEO et autant pour la 103ème.

La ligne d’arrêt doit être tenue elle par des troupes de campagne chargés de tenir les ouvrages construits entre La Warpe et l’est de Maubeuge. Ces trente-six ouvrages appartiennent aux types suivants :

-ouvrages type FCR : ils sont au nombre de six répartis entre deux blockhaus type A double et quatre blockhaus type B simples

-ouvrages type 1ère Région Militaire : ils sont au nombre de vingt-huit répartis entre les abris type N2g (3), type N2d (2 ) type N2a (2 ) des blockhaus type G1 avec cloche (7 ), des blockhaus type G1 sans cloche ( 7), des blockhaus type G2 avec cloche (1 ), des blockhaus type G2 sans cloche ( 4), des blockhaus type Gs flanquant à gauche (1) et des postes de tir type N ( 1)

-ouvrages type STG : ils ne sont que deux, le premier est un blockhaus type B flanquant à gauche et le second est un blockhaus type B simple flanquant à droite

La bretelle de la forêt de Mormal est composée uniquement d’ouvrages type CORF armés par les 6ème et 7ème compagnie du 87ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (87ème RIF). Il s’agit soit d’ouvrages simples flanquant vers l’est ou vers l’ouest ou de casemates doubles.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

-Casemates simples flanquant vers l’est : ils sont au nombre de quatre armés d’un créneau combinant jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM. L’un de ces quatre, celui installée à Porquerie Est dispose d’un créneau JM tirant vers l’arrière.

-Casemates simples flanquant vers l’ouest : ils sont au nombre de six avec un créneau combinant jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47mm, un créneau JM ou une cloche JM modifiée AM et une ou deux cloches GFM. L’ouvrage de Porquerie Ouest dispose en plus d’un créneau JM tirant vers l’arrière.

-Les casemates doubles ne sont que trois et disposent tous de deux créneaux combinant un jumelage de mitrailleuses et un canon antichar de 47mm, un casemate double dispose d’un seul créneau JM mais les deux autres en possèdent deux. Deux d’entre-eux possèdent une cloche GFM et le troisième deux cloches GFM.

A ce dispositif de blockhaus assez puissants, on doit ajouter neuf observatoires.

Sous-Secteur Thierarche

Ce sous-secteur situé à l’est du précedent est la zone de responsabilité du 84ème RIF qui dispose des 101ème et 102ème Compagnies d’Equipages d’ouvrage (CEO) qui disposent des ouvrages suivants pour assurer leur mission. Ce sous-secteur s’étend de l’est de Maubeuge à Liesses.

-Deux ouvrages ne sont armés ni par la 101ème ni par la 102ème CEO, il s’agit de deux ouvrages type FCR, les ouvrages Bois d’Elsmes Nord et Le Warinet.

-La 102ème CEO doit armer un total de cinq ouvrages, deux type CORF et trois du type 1ère Région Militaire.

-L’ouvrage CORF du Boussois est un petit ouvrage d’infanterie à trois blocs, le bloc 1 est un casemate simple flanquant vers l’ouest avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM, une cloche pour armes mixtes et une cloche GFM type B.

Le bloc 2 lui dispose d’une tourelle pour deux armes mixtes et d’une cloche GFM type B alors que le bloc 3 est un casemate simple flanquant vers l’est disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM, une tourelle pour une arme mixte et un mortier de 50mm et deux cloches GFM type B. La construction des ouvrages d’artillerie réportés en 1934 et dont la construction fût envisagée sérieusement en 1941 ne fût finalement pas réalisée.

-L’ouvrage CORF de l’Epinette est une casemate disposant de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM, d’une cloche pour arme mixte et d’une cloche GFM type B.

-Les trois ouvrages type 1ère RM sont de type différent avec un blockhaus type O, un blockhaus type G3 avec cloche et un blockhaus type E2.

-La 101ème CEO à nettement plus fort à faire avec quatre ouvrages type CORF, trois type FCR et quarante-six ouvrages type 1ère région militaire qui se répartissent de la manière suivante :

-Deux ouvrages conçus et réalisés par la CORF sont du type casemate simple flanquant vers le nord avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche AM, une cloche GFM type B et une tourelle pour arme mixte et mortier de 50mm

La 101ème CEO dispose également d’une casemate cuirassée avec deux cloches AM, deux cloches GFM type B et une tourelle pour une arme mixte et un mortier de 50mm. Enfin, on trouve une casemate simple flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, deux cloches AM et une cloche GFM type B.

-Les trois ouvrages appartenant au type «Fortification de Campagne Renforcée» sont pour deux d’entre-eux des blockhaus type B flanquant à droite dont un à créneau visuel frontal et un blockhaus type B flanquant à gauche.

-Les quarante-six ouvrages appartenant au type «1ère Région Militaire» se subdivisent en différentes catégories avec deux blockhaus type A, un blockhaus type A avec cloche, cinq blockhaus type B, un blockhaus type B avec blockhaus, cinq blockhaus type C, un blockhaus type C avec cloche, un blockhaus type D6, deux blockhaus type Da, un blockhaus type Da avec cloche, un blockhaus type Dc avec cloche, cinq blockhaus type E2, un blockhaus type G1 avec cloche, un blockhaus type H, six blockhaus type O, un blockhaus type M, quatre blockhaus type M1, trois blockhaus type S3, un blockhaus type S4 et un abri de tir type N2.

Tourelle démontable pour mitrailleuse Hotchkiss

Tourelle démontable pour mitrailleuse Hotchkiss

-A ces installations, s’ajoutent trente-trois tourelles démontables. A l’origine, on ne trouvait que des tourelles armées de mitrailleuses mais en 1948, une fois les préparatifs de mobilisation réalisés, on trouve dix-neufs tourelles armées de mitrailleuses et quatorze armées de canons de 25mm antichars. On trouve également onze observatoires.

En deuxième position, on trouve deux blockhaus type STG (un blockhaus type B simple flanquant à gauche et flanquant à droite) et deux blockhaus type FCR (un blockhaus type B simple flanquant à gauche avec créneau visuel frontal et un blockhaus type simple flanquant à droite avec créneau visuel frontal).

Secteur Fortifié des Ardennes (SFA)

Durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation de septembre 1940, on trouvait dans l’emprise de la 9ème armée le 41ème CAF (couvrant la position du défunt Détachement d’Armées des Ardennes) et la 102ème DIF (ex-Secteur Défensif des Ardennes).

Au lieu d’un retour à la situation antérieure à la guerre de Pologne, on préfère fusionnier le 41ème CAF et le SD-Ardennes sous le nom de Secteur Fortifié des Ardennes (SFA).

La fortification de cette région vallonée, du plateau des Ardennes illustre à elle seule les atermoiements de la recherche française de fortification.

En 1926 à la naissance de la CORF, il était prévu simplement des parcs mobiles de fortification (sous-entendu des obstacles) et des destructions.

Il faudra attendre 1935 pour que cette région soit couverte d’une organisation défensive légère connue sous le nom d’organisation Barbeyrac du nom du commandant de la 2ème région militaire, ces organisation étant d’abord construite par la Main d’Oeuvre Militaire (MOM) renforcée à partir de 1937 par des entreprises civiles (construction des casemates à canon et des maisons fortes notamment).

En Thierarche (trouées de Telon et d’Anor, forêt de Saint Michel, rive gauche du Gland, clairière de Rocroi, vallée de la Misère), on trouve des organes d’infanterie en action frontale pour battre les voies d’accès.

Le barrage de la Meuse s’appuie sur le corps du fleuve avec des ouvrages installés sur les pentes de la rive gauche du fleuve de Givet à Pont à Bar, la position d’infanterie est alors renforcée par des casemates d’artillerie STG alors que sur la rive droite de la Meuse, on trouve les fameuses «maisons fortes» chargées de missions de surveillance et de mise en jeu des destructions.

A partir de 1938, la région des Ardennes a été renforcée par des blockhaus STG dans le cadre du programme Prételat. Pendant la guerre de Pologne, des blockhaus de type GA1 sont installés dans la forêt de Saint-Michel et l’avancée de Rocroi.

De Rocroi à la Meuse donc, la position est jalonnée de quelques blocs Barbeyrac et de tourelles démontables dès 1937 mais si l’ennemi avait attaqué dans ce secteur, il n’aurait été guère ralenti.

L’ancien secteur défensif des Ardennes qui disposait déjà d’une ligne de blocs le long de la Meuse et deux casemates d’artillerie à Nouzonville et Flize se voit renforcée en 1939 avec une tête de pont comportant huit casemates en rive droite pour couvrir Charleville-Mézières.

La CEZF va également apporter sa pierre à l’édifice avec de Charleville-Mézières à Rethel, dix-huit kilomètres d’obstacles antichars (fossés + rails) et vingt casemates type STG pour obtenir une défense en profondeur.

Région Trélon-Rocroi

On trouve dans cette région uniquement des fortifications de campagne appartenant soit au type FCR (Fortification de Campagne Renforcée) au nombre de quatre ou au type 1ère Région Militaire au nombre de vingt-six.

-Les organisations type FCR sont pour trois d’entre-eux des blockhaus type A double et pour le dernier, un blockhaus type GA1 flanquant à droite.

-Les organisations type 1ère RM sont comme ailleurs de différents type qu’il s’agisse de cinq blockhaus type M1, trois blockhaus type G1 avec cloche, deux blockhaus type G1 sans cloche, deux blockhaus type G2 avec cloche, deux blockhaus type G2 sans cloche, un blockhaus type GS avec cloche, deux blockhaus type GS sans cloche, un blockhaus type Gsd, trois abris de tir type N2f, deux abris de tir type N2g, un abri type N2, un abri type N1f et un abri type N1g.

A cela s’ajoute vingt-tourelles démontables (huit armées de canons de 25mm et douze armées de mitrailleuses) et quatre observatoires

Forêt de Saint Michel (partie nord)

La forêt de Saint Michel située au nord d’Hirson est défendue dans sa partie septentrionale par vingt-neuf casemates d’un type simplifié avec une ou deux chambres de tir pour une arme antichar et une mitrailleuse, répartis sur deux lignes parallèles.

Forêt de Saint Michel et Avancée de Rocroi

A l’est de la position précédente, on trouve un total de trente-six constructions de type STG (Service Technique du Génie) ou FCR (Fortifications de Campagne Renforcée) allant de la partie orientale de la forêt de Saint Michel à l’extremité occidentale de la forêt des Ardennes.

-On trouve un total de quinze ouvrages type FCR répartis entre des blockhaus type B simple droite au nombre de quatre, des blockhaus type B simple gauche au nombre de sept et des blockhaus type B doubles au nombre de quatre.

-Les vingt et une constructions type STG se répartissent entre des blockhaus type A1 double au nombre de deux, des blockhaus type B simple gauche au nombre de huit, des blockhaus type simple droite au nombre de sept et des blockhaus type A double au nombre de quatre.

A cela, il faut comme dans les autres secteurs, il faut ajouter 85 abris de tir type Barbeyrac, forestier, fortification de campagne et quatre postes d’observation.

Le cours de la Meuse situé à l’est de la position que nous venons de décrire est protégé par soixante-cinq abris de tir Barbeyrac ou fortifications de campagne et un poste d’observation.

Sous-secteur de Sécheval

Ce sous-secteur ayant jadis appartenu au Secteur Défensif des Ardennes couvre la région comprise entre le sud de Revin et le nord de Nouzonville. Il dispose d’une ligne de maisons fortes au delà de la Meuse à proximité de la frontière belge et d’une Ligne Principale de Résistance (LPR) composée de vingt-sept abris de tir type Barbeyrac, de type régional ou de type fortification de campagne.

Les maisons fortes sont équipés d’un créneau AC/M (AntiChar/Mitrailleuse) et de deux, trois ou quatre fusils mitrailleurs.

Sous-secteur d’Etion

Ce sous-secteur est situé à l’est du précédent et englobe les villes de Nouzonville à Charleville-Mézières avec tout d’abord une ligne de quatre maisons fortes sur la rive droite de la Meuse à proximité de la frontière belge avec pour armement un créneau AC/M et quatre fusils mitrailleurs.

La tête de pont de Charleville-Mézières est défendue par huit blockhaus type STG et un abri de tir type Barbeyrac. Sur les huit blockhaus, on trouve trois blockhaus type A1 double, un blockhaus type B simple droite, trois blockhaus type B simple gauche et un blockhaus type B1 allégé gauche.

La Ligne principale de résistance est symbolisée par un unique casemate, un casemate d’artillerie type STG pour un canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933 flanquant à gauche qui bénéficie néanmoins de la présence de quarante abris de tir de différents types et de deux postes d’observation.

Sous-secteur de Bouzicourt

Si les deux secteurs précédents sont tenus par la 42ème Demi-Brigade de Mitrailleurs Coloniaux (42ème DBMC), ce sous-secteur est tenu par le 148ème RIF, un régiment mobilisé en septembre 1939 et pérénisé après que sa dissolution eut été un temps envisagée.

Ce sous-secteur ne dispose pas de maisons fortes mais la Ligne Principale de Résistance est composée de trois casemate type STG (un type B1 allégé droite, une casemate d’artillerie pour un 75mm modèle 1897 modifiée 1933 flanquant à gauche et un blockhaus type spécial), ces trois points forts étant complétés par quarante abris de tirs de types divers.

L’apport de la CEZF

Le Secteur Fortifié des Ardennes (SFA) va bénéficier des attentions de la CEZF qui va réaliser trois «fronts» pour donner un peu de consistance à un SF qui en manquait singulièrement.

-Le Front Nord dit «Est du Chesne» dispose d’Omont à Stonne de quinze kilomètres d’obstacles antichars (rails doublé d’un fossé) et de dix-sept casemates

-Le Front Centre dit «Dun-sur-Meuse» dispose de la forêt de Belval à Brandeville de seize
kilomètres d’obstacles antichars et de dix-huit casemates.

-Le Front Est dit «Etain-Spincourt» qui s’étend de la côte de Romagne à celle de Boismont dispose de vingt kilomètres d’obstacles antichars battus par les feux de vingt-deux casemates.

23-Armée de terre Ligne Maginot (20)

E-Ordre de bataille de la Ligne Maginot en septembre 1948

En guise d’avant-propos

De septembre 1940 à l’été 1948, la ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Panorama de la ligne Maginot en septembre 1948 : les ouvrages secteurs par secteurs

Secteur Fortifié des Flandres (SFF) (De la Mer du Nord à Armentières exclu)

L’ancien secteur défensif de Flandre dépend comme en 1939 de la 7ème armée qui avec la 1ère armée, le Corps Expéditionnaire Britannique et le 1er Corps de Cavalerie (1ère et 5ème DLM) forme l’aile marchante du dispositif allié, ces unités devant pénétrer en Belgique en cas d’attaque allemande.

Le rôle du SFF n’est donc pas d’assurer une défense ferme de la frontière mais d’offrir aux unités de la 7ème armée une base de repli solide sur laquelle elle pourra organiser une défense ferme. La présence d’un deuxième Corps de Cavalerie, le 2ème CC (3ème et 7ème DLM) permettant si nécessaire de gagner le temps nécessaire pour permettre le repli sur les différents ouvrages.

Dans les plans initiaux, le SFF devait disposer de dix casemates dans la région du Mont-Cassel mais la construction à été repoussée en deuxième urgence et au final abandonnée. En remplacement, sur cette même position ont été construits durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation des casemates STG. Par ailleurs, la CEZF va faire construire sur la bretelle de Cassel, huit blockhaus type STG.

Au final, le Secteur Fortifié des Flandres affiche le visage suivant en septembre 1948 :

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

La position de résistance dispose de six organisations de type Fortification de Campagne Renforcée (FCR) ou blocs Billote, tous du type double A4 et de huit organisations type STG (Service Technique du Génie) répartis entre trois blockhaus flanquant à gauche, trois blockhaus flanquant à droite et deux blockhaus type A1, tous recevant une cloche GFM (Guet et Fusil Mitrailleur) type B.

Il faut ajouter à cet inventaire un blockhaus type Da, cinq abris de tir (quatre type N1f et un abri double de type spécial) et 29 tourelles démontables (dix-sept armés d’une mitrailleuse de 7.5mm et douze armés d’un canon de 25mm).

La Bretelle de Cassel est elle couverte par huit blockhaus STG, tous du type A double à l’exception d’un répondant au type B1 simple, tous disposant néanmoins d’une cloche GFM.

Pour ce qui est de l’entretien, seul le 221ème Régiment de Travailleurs (ex-221ème régiment régional de travailleurs) à survécu à la démobilisation. Avec ses cinq compagnies, il est chargé de l’entretien des ouvrages qui sont régulièrement l’occasion d’exercices d’alerte au cours desquels les unités de campagne doivent s’installer dans les ouvrages pour repousser l’ennemi.

Avec la mobilisation, le 15ème RRT (Régiment Régional de Travailleurs) est réactivé avec l’aide de réservistes âgés et de travailleurs étrangers (espagnols principalement).

Ces deux régiments, le 221ème RT et 15ème RRT vont maintenir les ouvrages en état et en assurer la garde, le temps que certaines unités de campagne de la 7ème armée ne s’y installent en attendant une éventuelle entrée en Belgique.

Secteur Fortifié de Lille (D’Armentières inclus au fort de Maulde exclu)

Ce secteur fortifié est un secteur particulier car c’est un secteur que l’on pourrait qualifier d’«extraterritorial» puisque la défense de ce secteur est attribuée à la 1st Infantry Division qui bénéficie du soutien du 16ème régiment de travailleurs chargé de l’entretien et de la garde des ouvrages en absence des troupes de campagne.

Contrairement au SFF, le SFL ne disposait pas de gros ouvrages mais de petits casemates typiques de la fortification de campagne, la 1ère région militaire (avant la réorganisation liant le tracé des provinces aux régions militaires, la 1ère RM devenant la 2ème RM) responsable du SFL dévellopant une gamme complète d’abris de tir et de blocs destinés à faire face à toutes les configurations.

Le Secteur Fortifié de Lille dispose au total de soixante-cinq blockhaus de différent type :

-onze blocs de type Da pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-huit type Db pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-quatre type Dc pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dd pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dsd pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-cinq type Dsg pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-Quatre type Gsd pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Six type Gsg pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Huit type G1 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Cinq type G2 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Deux type G3

On trouve également vingt-trois abris de tir, eux aussi de différents types :

-Trois type N1d pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à droite)

-Quatorze type N1f pour une mitrailleuse ou un canon antichar tirant en action frontale

-Quatre type N1g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

-Deux type N2g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

Enfin on trouve également neuf tourelles démontables (quatre équipés de canons antichars de 25mm et cinq équipés de mitrailleuses de 7.5mm).

Ce sont les seules armes du secteur à calibre français, les armes des abris et des blockhaus étant fournis par la 1st Infantry Division à savoir des canons antichars de 2 livres (puis de 6 livres _environ57mm_), des mitrailleuse Vickers et des fusils-mitrailleurs Bren.

Secteur Fortifié de l’Escaut (SFE) (de Maulde à Wargnies-le-Petit)

A la différence des deux secteurs précédents, le Secteur Fortifié de l’Escaut dépend jusqu’à la démobilisation de septembre 1940 de la 1ère armée, elle aussi amenée à entrer en Belgique, le Secteur Fortifié de l’Escaut est donc une position arrière pour couvrir un déploiement en Belgique et un éventuel repli.

Comme ailleurs le long de la frontière belge, la genèse de la ligne fortifiée du SFE à été particulièrement difficile et douloureuse avec des changements de priorités et de tracés.

Initialement (1930), le tracé doit s’appuyer sur une série de casemates CORF en forêt de Raismes mais à partir de 1934, tout est à refaire et les casemates de la forêt de Raismes sont abandonnés comme position durable au profit d’un tracé situé plus au nord.

Ce tracé couvre l’est du secteur avec un ouvrage d’artillerie à Eth, un petit ouvrage à Estreux et neuf casemates situés à Wargnies Est et Ouest, Jeanlain, Folie-Notre-Dame, Talandier, Calvaire-Saint-Druon, Rouge-Haie, Grand-Val et Quarouble). Seul un petit ouvrage à Eth et les casemates de Jeanlain et de Talandier seront construits.

A partir de 1936, la position est finalement réalisée sous la forme d’une ligne de blockhaus STG entre le PO d’Eth et le vieux fort de Maulde, remanié pour devenir un ouvrage d’artillerie à bon marché qui devait à l’origine comporter cinq casemates d’artillerie mais qui au final n’en posséda que trois, deux de 75mm et un de 155mm GPF.

La CEZF va également y ajouter sa touche personnelle avec la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) avec 18 kilomètres d’obstacles antichars (un fossé profond, des pieux et des barbelés) et vingt casemates type STG ainsi que la position de Cambrai qui représente 24 kilomètres d’obstacles antichars et vingt casemates type STG.

A la différence des autres secteurs de Flandre et de Lilles, le secteur fortifié de l’Escaut va disposer d’un régiment spécialisé, le 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF), un régiment de mobilisation en septembre 1939 mais qui avait été pérennisé tout comme l’avait été le 17ème régiment régional de travailleurs devenu le 17ème régiment de travailleurs avec pour mission d’entretenir et de garder les ouvrages de campagne.

En septembre 1948, le Secteur Fortifié de l’Escaut aligne ouvrages, casemates et blockhaus suivants :

-La position de résistance est armée par la 107ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) du 54ème RIF qui dispose de vingt organisations type Fortifications de Campagne Renforcée (FCR), tous de type double, seize organisations issus des réflexions du Service Technique du Génie (STG) (sept blockhaus type B, cinq blockhaus type A, trois casemates d’artillerie de 75mm et un observatoire) et cinq ouvrages type 1ère région militaire (trois abris de tir type N2 _un type a et deux type f_ , un blockhaus type B et un blockhaus type M).

Il faut ajouter également le vieux fort de la Maulde reconstruit pour s’intégrer à cette nouvelle position ainsi qu’un ouvrage type CORF, l’ouvrage de Talandier armé lui par la 106ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) et qui est un casemate double avec deux créneaux équipé d’une mitrailleuse et d’un canon de 47mm, deux jumelages de mitrailleuses, deux cloches GFM type B et une tourelle pour arme mixte et mortier de 50mm.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

La 106ème CEO assure également la défense de la position de résistance en armant tout d’abord une organisation type CORF, l’ouvrage d’Eth qui est un petit ouvrage d’infanterie à deux blocs.

Le premier bloc dispose d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canon antichar de 47mm, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour arme mixte et deux cloches GFM type B. Le second bloc est équipé d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canons de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche GFM et une cloche lance-grenades.

Entre 1942 et 1945, les travaux du 2ème cycle sont enfin réalisés (c’est l’un des rares ouvrages type CORF dans ce cas) à savoir la construction d’une EH, d’une EM et d’une tourelle de 75mm, le tout dans un format plus économique que celui envisagé à l’époque.

Les autres organisations armés par la 106ème CEO sont d’abord du type 1ère Région Militaire avec vingt constructions de ce type répartis entre des blockhaus type G (huit exemplaires dont un unique type G2), un blockhaus type C, quatre blockhaus type A, cinq blockhaus type B, un unique blockhaus type E2 et un blockhaus type O. A cela s’ajoute un abri de tir type N2a.

La 106ème CEO dispose également d’un construction type STG en l’occurrence un blockhaus type A double, de deux constructions type FCR (un blockhaus type B simple et un blockhaus type A double), sept tourelles démontables (toutes équipées de mitrailleuses) et huit observatoires.

-La ville de Valenciennes est protégée par une série de quatorze ouvrages, douze étant du type FCR (dix type A double, un type B flanquant à droite et un type double) et deux du type STG (un blockhaus type A double et un blockhaus type B flanquant à droite).

-Les travaux menés par la CEZF voit la réalisation dans le SFE d’un total de quarante casemates type STG, répartis à égalité entre la bretelle de Cassel et la couverture de la ville de Cambrai et comme la position située plus haut, aucune troupe n’est déployée en permanence dans ces ouvrages appelés à être occupés par des troupes de campagne.

-A la différence de l’avancée de Valenciennes et de la ligne CEZF-Secteur Escaut, la position de la forêt de Raismes est occupée par la 108ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (108ème CEO), elle aussi rattachée au 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF).

Cette position est matérialisée par douze constructions type CORF avec trois casemates doubles équipés chacun de deux créneaux JM/AC 47, d’un créneau de jumelage de mitrailleuse, d’un cloche pour armes mixtes et une cloche GFM et neuf casemates simples flanquant vers l’est ou vers l’ouest, chaque casemate disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau pour jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM type A (certaines étant modifiées en B).

23-Armée de terre Ligne Maginot (19)

Les ouvrages de campagne en Corse et en Tunisie

Ligne Mollard et ouvrages CEZF

La ligne Mollard (du nom du commandant supérieur de défense de l’île) désigne une série d’ouvrages destinés à défendre le plateau de Corbo au sud de l’île entre les casemates de Spinella et de Catarello. 35 créneaux en béton pour arme automatique et 15 abris enterrés sont ainsi réalisés.

La construction de la base aérienne de Solenzara sur la plaine orientale entraine également la construction par la CEZF d’ouvrages destinés à protéger ce véritable porte-avions pointé directement sur l’Italie.

L’entrée terrestre de la base est protégée par deux casemates type STG avec deux créneaux, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm et un créneau combinant un canon antichar de 47mm et une mitrailleuse de 7.5mm.

La défense depuis la plage est assurée par six petites casemates armés d’un jumelage de mitrailleuses de 7.5mm.

L’armement de ces ouvrages doit être assuré par des unités terrestres affectés à la défense de la Corse.

Et en Tunisie ?

Peu de travaux complémentaires sont menés pour la défense de la Tunisie car les travaux de la ligne Mareth et leurs prolongements vers la frontière ont été assez tardifs avant la guerre de Pologne. Tout juste assiste-t-on au renforcement de la défense de Bizerte qui est désormais capable de se défendre contre des chars.

Les autres lignes fortifiées

La Ligne Chauvineau

Plan de la ligne Chauvineau

Plan de la ligne Chauvineau

Une genèse chaotique

Bien que géographiquement parfaitement proportionnée, le territoire français n’à pas fait coïncider centre géographique avec son centre politique, sa capitale Paris se situant en effet dans le nord du territoire à moins de 400km de la frontière allemande et à un peu plus de 200km de la frontière belge.

La première guerre mondiale à montré que la capitale était terriblement vulnérable à une attaque ennemie. Les derniers fortifications construites _l’enceinte de Thiers_ à été démolie entre 1921 et 1929 et était de toute façon obsolète depuis longtemps.

Le projet d’une ligne de fortification pour protéger la capitale est un véritable serpent de mer dont les prémices peuvent être datés du 30 juillet 1930 quand le président du conseil André Tardieu demande que la capitale, ses habitants, ses industries et ses autorités gouvernementales soient protégées de l’action ennemie.

Cette demande est concrétisée par la Directive Ministérielle du 17 mars 1931 qui dessine une position fortifiée située à 30/40 kilomètres au nord de Paris. Néanmoins, il est n’est prévu aucune réalisation en temps de paix, la ligne fortifiée devant être réalisée uniquement en cas de guerre.

Après une décennie sans aucune réalisation, la dégradation de la situation internationale pousse le général Billotte à réclamer en juillet 1939 qu’une véritable position constituée de môles barrant l’Oise, l’Ourcq, la Marne et le Grand Morin, ces môles devant être ensuite doublés par un fossé antichar continu.

Quatre jours après l’entrée en guerre de la France, le 7 septembre 1939, Edouard Daladier président du Conseil nomme le général Hering gouverneur militaire de Paris qui s’attache aussitôt à définir la nature de la «Position de surêté Antichar de Paris».

Les travaux sont confiés au directeur du génie du gouvernement militaire de Paris, le général Chauvineau qui va donner son nom à cette ligne de défense.

Conception et réalisation de la Ligne Chauvineau

Le tracé choisit mesure environ 130km. Elle part de l’ouest de Pontoise suivant le cours de l’Oise jusq’à Precy avant de suivre les cours des rivières Nonette et Grivette avec la trouée de Nanteuil, les vallées de l’Ourcq et de la Marne de Mareuil à La Ferté-sous-Jouarre.

Le 12 septembre 1939, le système des môles est abandonné au profit d’une ligne de ralentissement de chars, un obstacle contre les blindés battus par des feux antichars et antipersonnels.

Les ouvrages sont regroupés en trois groupes de secteurs, les groupes de secteurs Est Nord et Ouest qui disposent au total de 304 blockhaus répartis de la façon suivante :

-Groupe Est : 77 boucliers pour canons antichars de 25mm et 49 coupoles pour mitrailleuses
(modèle identique à ceux de la 7ème région militaire)

-Groupe Ouest : 41 boucliers pour canons antichars de 25mm et 35 coupoles pour mitrailleuses

-Groupe Nord : 56 boucliers pour canons antichars de 25mm et 46 coupoles pour mitrailleuses

La ligne de ralentissement de chars s’appuie sur les cours d’eau qui sont accompagnés d’inondations défensive quand la largeur est insuffisante. Quinze kilomètres de fossés antichars clayonnés sont creusés, les ponts et les brèches barrées par des réseaux de tétraèdes.

On trouve également des encuvements pour canons de 47 et de 65mm fournis par la marine.

Cette ligne est donc assez faible, des projets de renforcement n’ont pas été menés avant le début du seconde conflit mondial en septembre 1948.

La «Ligne Doumer»

Tracé approximatif de la ligne Doumer

Tracé approximatif de la ligne Doumer

A partir de septembre 1943, suite à l’attaque d’Haïphong en juin 1943 par des «éléments non identifiés», le gouverneur de l’Indochine Antoine de Richert décide de renforcer la défense d’Haïphong en établissant un cercle de fer autour du grand port du nord.

La première phase des travaux menés entre septembre 1943 et mai 1944 voit la construction le long des axes menant à la ville de postes de contrôle, l’excavation de fossés, la mise en place de barbelés et d’obstacles.

Cette ligne est régulièrement renforcée en armes avec mitrailleuses et canons antichars mais également avec des constructions plus solides, de véritables blockhaus de campagne comparables à ceux construits en métropole.

Entre septembre 1944 et mars 1946, cette ligne fortifiée appelée officiellement Ligne de Défense du Tonkin (et officieusement «Ligne Doumer») est étendue jusqu’à englober Hanoï.

Cette partie est la plus solide de la «Ligne Doumer» avec des blockhaus semblables à ceux du STG équipés d’un jumelage de mitrailleuses et d’un canon antichar de 25 et de 47mm qui se couvrent mutuellement, accompagnés d’un fossé antichar, de barbelés et d’obstacles.

Cette ligne sera finalement étendue jusqu’à Hoa Binh selon un modèle allégé qui fait plus ressembler cette ligne à une ligne de postes de contrôle qu’à une véritable ligne fortifiée qui atteint là son extension maximale soit 172km.

Des fortifications de campagne ont également été réalisés pour défendre les approches de Saigon.

Dans un premier temps, il s’agit de défenses assez légères, semblables à la Ligne Doumer dans sa configuration initiale, plus une ligne de contrôle, une ligne de police plutôt qu’une ligne fortifiée comme l’on entend en Métropole.

Comme pour la Ligne de Défense du Tonkin, la ligne de Défense de Saïgon  se muscle avec la construction de vingt-quatre blockhaus STG doubles armés par des troupes de campagne, ces blockhaus disposant d’un créneau JM (jumelage de deux mitrailleuses de 7.5mm) et un créneau combinant un canon de 47mm modèle 1937 et une mitrailleuse de 7.5mm plus une cloche type C pour l’observation et la défense avec un fusil-mitrailleur ou une mitrailleuse.