Mitteleuropa Balkans (188) Grèce (32)

Fusils

Fusil Mannlicher modèle 1888

Le Mannlicher modèle 1888est un fusil à répétition développé pour l’armée austro-hongroise. Il à donc été utilisé par l’armée de la Double-monarchie, les pays lui ayant succédé et l’Italie qui récupéra une grande quantité d’armes soit au cours du conflit soit au titre des réparations de guerre.

La production à dépassé le million d’exemplaires, les fusils ayant été également utilisé par l’Equateur, la Bulgarie, la Chine, le Chili, l’Ethiopie, la Grèce (fusils bulgares capturés), la Perse, les Philippines, la Roumanie, la Russie, la Thaïlande, l’Espagne et même la Grande-Bretagne.

Côté italien ces fusils ont servit jusqu’au début des années quarante au sein notamment d’unités de seconde ligne, des unités de milice voir dans certaines régions de l’empire colonial italien ce qui explique que des fusils de ce type ont été capturés par les britanniques.

La Grèce à donc récupéré des fusils anciennement bulgares qu’il s’agisse de fusils capturés lors de la deuxième guerre Balkanique ou durant la première guerre mondiale ou encore de fusils issus des surplus d’après guerre.

Il semble que cette arme n’à pas connu une grande carrière après guerre puisque l’armée grecque à choisit le Mannlicher-Schönauer comme fusil standard. Les armes ont été stockées puisque les nombreuses photos prises lors de la mobilisation de 1948 montre des unités équipées de ce fusil. Des armes ont également été capturées par les italiens et les allemands, armes réutilisés par leurs supplétifs grecs.

Le Mannlicher modèle 1888 était un fusil de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 4.41kg mesurent 1280mm de long dont 765mm pour le canon, tirant la cartouche 8x52mmR à une distance maximale de 900m à raison de cinq à dix coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par un clip de cinq cartouches placé à l’intérieur du corps du fusil.

Mannlicher modèle 1895

Ce fusil austro-hongrois à été mis en service à la fin du XIXème siècle. Exporté dans les Balkans, il va être également utilisé par l’Italie soit via des armes capturées sur le terrible front de l’Isonzo ou cédées au titre des réparations de guerre.

Après le premier conflit mondial il à été utilisé par les pays ayant succédé à la Double-Monarchie mais également la Bulgarie voir des pays extra-européens. La production totale est estimée à 3.7 millions d’exemplaires, un chiffre plus que respectable.

Outre la version standard, une version courte à été mise sur pied pour les chasseurs et autres unités d’élite ayant besoin d’une arme moins encombrante. On trouve également un fusil destiné aux tireurs de précision.

Après guerre, certains fusils furent transformés pour tirer une cartouche plus puissante en l’occurence le 8x56mm. Les armes transformées ont été essentiellement utilisées par l’Autriche et la Bulgarie

Pour résumer ce fusil à été utilisé par l’Autriche-Hongrie, l’Italie, l’Albanie, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Finlande, l’Ethiopie (ex-armes italiennes), l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, la Turquie, la Pologne, le Portugal, la Chine, l’Espagne (républicains durant la guerre d’Espagne),la Roumanie, la Russie, la Yougoslavie, la Somalie (ex-fusils italiens).

La Grèce va récupérer cette arme non pas directement mais via la Yougoslavie qui après avoir réutilisé cette arme comme tous les pays ayant succédé à la Double-Monarchie à rechambrer ses armes avec sa nouvelle cartouche standard à savoir la célèbre 7.92x57mm. Ces fusils étaient toujours en service en septembre 1948 et certains capturés par les allemands vont être rétrocédés à leurs unités supplétives. Une façon de boucler la boucle en quelque sorte.

Ce fusil parvient jusqu’au Péloponnèse et en Crète mais ne va pas être utilisé par la nouvelle armée grecque qui comme son homologue yougoslave va être rééquipée avec des fusils français, essentiellement le MAS-36 même si quelques unités ont eu le privilège d’aller au combat avec le remarquable MAS-40.

Le Mannlicher modèle 1895 était un fusil de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 3.78kg mesurant 1272mm de long dont 765mm pour le canon et tirant initialement la cartouche 8x50mmR Mannlicher. A l’aide de clips de cinq cartouches insérés à l’intérieur du corps de l’armé, ce fusil pouvait toucher une cible à 2000m (800m en pratique) avec une cadence de tir de 20 à 25 coups par minute.

Mannlicher-Carcano modèle 1891

Le Mannlicher-Carcano modèle 1891 est une création du lieutenant-colonel Carcano de l’Arsenal de Turin qui s’inspira du système Mauser et pour être plus précis du Mauser modèle 1889 utilisé par l’armée belge.

C’était une arme fiable, son seul point faible étant sa cartouche de 6.5mm qui bien que stable et précise manquait de puissance d’arrêt. Les italiens en étaient conscients mais il faudra du temps pour commencer le passage à la cartouche de 7.35mm, une cartouche à l’utilisation au final très limitée.

C’est avec ce fusil que la jeune armée italienne va participer à différentes interventions coloniales mais aussi au premier conflit mondial, à la guerre italo-abyssinienne, à la guerre d’Espagne, à l’expédition d’Albanie et bien entendu au second conflit mondial.

Au modèle standard se sont ajoutés une version carabine (Moschetto Mannlicher-Carcano modelo 1938), version plus courte avec un levier d’armement coudé, une petite hausse et une baïonnette repliable sous le canon.

Comme toutes les carabines, le recul est plus violent car l’arme est plus courte. La deuxième version est une version courte à crosse repliable mise au point pour les parachutistes mais sa production à été très limitée.

Ce fusil était toujours en service en septembre 1948 bien que depuis 1943 la décision avait été prise de remplacer le 6.5 par le 7.35mm plus puissant.

Ce fusil va donc participer à son second conflit mondial, étant toujours en service en avril 1954 moins dans l’armée co-belligérante (rééquipée par les anglo-saxons) que dans l’armée du régime pro-allemand largement rééquipée avec des armes saisies lors de l’opération Asche, les armes italiennes les plus modernes étant utilisées par les allemands qui n’avaient qu’une confiance limitée dans les troupes italiennes.

Cette arme à été utilisée également par l’Albanie, la Yougoslavie, la Libye, l’Ethiopie, la Grèce, généralement des armes capturées sur le champ de bataille ou dans l’immédiat après guerre notamment lors de la liquidation dans des circonstances douteuses des surplus militaires.

Le Mannlicher-Carcano modèle 1891 était un fusil de conception et de fabrication italienne pesant 3.9kg à vide mesurant 1290mm de long (780mm pour le canon). Tirant la cartouche 6.5x52mm, il pouvait toucher une cible à 800m avec une cadence de tir de quinze coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des magasins de six cartouches.

Mannlicher-Schönauer modèle 1903/14 et suivants

En septembre 1948 le fusil standard de l’armée grecque est le Mannlicher-schönauer modèle 1903/27, un fusil de conception austro-hongroise que la Grèce à continué à produire après guerre dans des modèles améliorés, les derniers n’ayant guère de liens avec le fusil d’origine.

Ce fusil qui à également été utilisé par l’Autriche-Hongrie et les seigneurs de guerre chinois à participé aux guerres balkaniques, à la première guerre mondiale, à la guerre gréco-turque et au second conflit mondial. Le nombre d’exemplaires produit varie selon les sources entre 350 et 520000 exemplaires.

Apparu en 1900, le Mannlicher-Schönauer à été proposé à l’armée austro-hongroise, à l’export mais aussi pour le tir sportif. Seule la Grèce se montra intéressée par la version militaire, demandant une version standard pour l’infanterie et une version raccourcie (une carabine donc) pour la cavalerie, l’artillerie et les transporteurs de munitions.

Comme de coutume, l’arme était soigneusement produite avec des matériaux de grande qualité avec peu de tolérance.

L’arme était certes chère mais robuste et durait. En dépit de ses qualités seule l’armée grecque l’adopta, les autres clients un temps intéressés ou approchés préférant au final le Mannlicher modèle 1895.

Comme sa désignation l’indique c’est en 1903 que la Grèce à signé le contrat d’acquisition de ce fusil. Pour l’armée hellène c’est un bon en avant puisque le nouveau fusil remplace des fusils Gras à un coup à poudre noire alors que la poudre sans fumée est apparue dans les années 1880 (le Lebel modèle 1886 utilise une cartouche sans fumée).

On peut se demander pourquoi le Lebel n’à pas été sélectionné. Peut être parce que c’est la firme Steyr qui produisait les fusils Gras destinée à l’armée grecque.

La première commande comprennait 130000 exemplaires (Steyr Y1903) qui auraient été tous livrés en 1906/07. C’est donc avec ce fusil que la Grèce allait l’emporter durant les deux guerres balkaniques.

Satisfaite l’armée grecque passe commande de 50000 exemplaires supplémentaires en 1914, la désignation de ces nouveaux fusils étant Steyr Y1903/14, les changements étant mineurs par rapport au modèle originel. Cette commande ne fût que partiellement honorée car suite à l’entrée en guerre de l’Autriche-Hongrie, la firme Steyr stoppa ses exportations.

Suite à la désastreuse campagne d’Asie mineure, l’armée grecque chercha par tous les moyens possibles à se procurer des Mannlicher-Schönauer, la moitié des fusils ayant été capturés par les turcs.

A partir de 1927, la Grèce reçu 105000 Mannlicher-Schönauer produits par la firme Breda (Y1903/14/27) à moins que la firme italienne ait servit de société écran pour permettre à la firme autrichienne de pouvoir exporter. Un dernier contrat fût signé en 1930 pour 25000 carabines Y1903/14/30, armes vendues directement par Steyr.

En dépit de ses qualités, le fusil était clairement dépassé et la Grèce chercha à produire un fusil plus moderne. Plusieurs projets furent lancés mais aucun n’allait aboutir. De guerre lasse, le gouvernement grec décida de produire à Volos de nouveaux Mannlicher-Schönauer.

Le Mannlicher-Schönauer modèle 1903/44 était un fusil entièrement revisité, tentant de conserver la base du fusil mais en ajoutant un certain nombre de modifications pour tenir compte du progrès dans le domaine des armes à feu.

Il fût un temps question de changer de cartouche mais les projets de modèle 1903/44 avec la cartouche française 7.5x54mm ou allemande 7.92x57mm n’aboutirent pas et l’ultime fusil à répétition de l’armée grecque allait conserver une cartouche fiable mais à la puissance d’arrêt un peu faible.

En septembre 1948 l’armée grecque possédait environ 340000 fusils Mannlicher-Schönauer (une partie des archives ayant disparu on ignore le chiffre exact tout comme la répartition entre les différents modèles) et c’est avec ce fusil que le soldat grec allait combattre les allemands, les italiens et les bulgares.

Si l’Armée Grecque de Libération (AGL) à été rééquipée avec des MAS-36 (et quelques MAS-40) cela signifie par la fin de carrière pour le Mannlicher-Schönauer qui à été utilisé par les différents groupes de résistance mais aussi par les forces de sécurité de Soriotis.

Le Mannlicher-Schönauer modèle 1903/14 était un fusil à répétition de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 3.77kg (3.58kg pour la version carabine), mesurant 1226mm (1025mm pour la version carabine) dont 725mm pour le canon (525mm pour la carabine) tirant la cartouche 6.5x54mm Mannlicher-Schönauer à une distance maximale effective de 600m (théorique 2000m), à raison de 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisant par des chargeurs rotatifs de 5 coups.

Fusils anciens réutilisés en petit nombre

Outre les fusils que nous avons vu et ceux que nous allons voir l’armée grecque possédait d’autres modèles de fusils utilisés en petit nombre. Leur utilisation durant le premier conflit mondial est attestée mais est plus incertaine pour les conflits suivants. Cette liste est donc à prendre avec des pincettes.

Le fusil Lebel modèle 1886 modifié 1893

-Parmi les fusils utilisés on trouve par exemple le Lebel modèle 1886/93, notre célèbre «Canne à pêche» que l’armée grecque à reçu à raison de 16000 exemplaires. Cette arme déjà déclassée en 1914 est toujours là moins pour ces performances comme fusil que pour sa capacité à tirer les grenades VB.

En septembre 1948 la compagnie d’infanterie grecque standard disposait d’un état-major de compagnie (commandant de compagnie et sergent de compagnie armés d’un pistolet, sept hommes armés d’un fusil modèle 1903/14) et quatre pelotons de fusiliers disposant d’un état-major avec un lieutenant commandant, un sergent comme adjoint _tous deux armés d’un pistolet_ et trois hommes armés d’un fusil modèle 1903/14 et surtout de trois groupes de fusiliers.

Chaque groupe est commandé par un sergent assisté par un caporal _tous les deux armés d’un fusil modèle 1903/14_ et dispose d’un demi-groupe organisé autour d’un fusil mitrailleur (un tireur armé d’un pistolet, un pourvoyeur armé d’un pistolet, deux transporteurs de munitions armés d’une carabine) et d’un demi-groupe de fusiliers composé d’un caporal armé d’un fusil, de quatre soldats armés d’un fusil et d’un grenadier disposant d’un fusil modèle 1886/93 avec huit grenades à fusil.

Ironie de l’histoire le Lebel depuis longtemps retiré du service par son pays d’origine à encore été utilisé au combat par la Grèce.

Le Lebel modèle 1886/93 était un fusil de conception et de fabrication française mesurant 1300mm de long (dont 800mm pour le canon), pesant 4.41kg chargé. Tirant la cartouche 8x50mmR, le fusil pouvait atteindre en théorie une cible à 1800m même si en pratique cela dépassait rarement 400m, la cadence de tir étant de 12 coups par minute, l’alimentation se faisant par un chargeur tubulaire de huit coups.

fusil modèle 1907 modifié 1915

-Parmi les autres fusils utilisés par l’armée grecque citons le Berthier modèle 1892, le Berthier modèle 1892/16 mais aussi le Berthier modèle 1907 et modèle 1907/15. Certaines sources citent également la présence de Mauser modèle 1930 de fabrication belge.

Manufacture d’Armes de St-Etienne modèle 1936 (MAS-36)

MAS 36

La France sort victorieuse du premier conflit mondial avec un gigantesque stock d’armes en calibre 8mm. En ces temps de paix, de pacifisme et de crise économique, rien ne presse pour changer d’arme et de calibre en dépit des défauts de la munition Lebel.

Outre sa surpuissance, la forme de sa cartouche la rend inadaptée à son utilisation par des armes automatiques comme l’avait démontré le calamiteux Chauchat (même si tous les défauts de cette arme ne venaient pas de la munition, sa conception et sa fabrication la rendant très sensible à la boue et à la poussière, la preuve le Chauchat adapté au calibre .30.06 des américains était encore plus mauvais).

L’étude d’une nouvelle cartouche est lancée, la cartouche 7.5×58 avec comme première arme utilisatrice, le fusil-mitrailleur modèle 1924. Suite à plusieurs incidents de tir, la cartouche est modifiée et raccourcie devenant la 7.5x54mm modèle 1929C, le fusil-mitrailleur devenant le modèle 1924 modifié 1929 ou plus familièrement «24 29».

Après un long processus de mise au point le 17 mars 1936 le fusil de la Manufacture d’Armes de Saint Etienne soit adopté sous le nom de fusil de 7.5mm modèle 1936 plus connu sous le nom de MAS-36.

Les débuts de la fabrication sont très lents et en septembre 1939, seulement 63000 exemplaires ont été livrés aux unités de combat, chiffre qui passe à 430000 à la fin du mois de juin 1940. La production se poursuit pour rééquiper la majeure partie des unités de combat avec son lot de variantes.

On trouve ainsi le MAS 36/39, une version courte, l’équivalent d’un mousqueton destiné à équiper la cavalerie et l’artillerie ou encore le MAS 36 CR à crosse repliable destiné à l’infanterie de l’air.

La production du MAS 36 continua jusqu’en juin 1948 et atteignant le chiffre plus que respectable de 4.5 millions de fusils produits dont une grande partie est stockée pour la mobilisation des unités de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le MAS-36 est naturellement encore en service, le MAS-40 et le MAS-44 étant réservés en priorité aux chasseurs et aux dragons portés des DC et des DLM même si certaines des meilleures divisions d’infanterie l’ont également reçu notamment la 1ère DIM et la 1ère DINA.

L’armée grecque choisit pour rééquiper son armée le fusil français après avoir évalué le Garand et le Lee-Enfield. L’arme produite dans le Forez va devenir le fusil standard de l’Armée Grecque de Libération (AGL), seules quelques unités d’élite recevant ultérieurement le MAS-40 plus moderne.

C’est donc avec cette arme que la Grèce va libérer son territoire, combattre jusque dans le nord de la Yougoslavie avant de participer à la guerre civile grecque. Il à été remplacé par un fusil belge, le FN FAL (Fusil Automatique Léger), le MAS-40 faisant la soudure, la France cédant à vil prix un grand nombre de fusils à son allié grec.

Le MAS-36était un fusil de conception et de fabrication française pesant 3.720kg à vide et 3.850kg chargé, mesurant 1020mm (1290mm avec baïonnette), disposant d’un canon de 575mm. D’un calibre de 7.5mm, il pouvait atteindre une cible à un portée pratique utile de 400m à raison de 10 à 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des magasins internes de cinq cartouches.

Manufacture d’Armes de St-Etienne modèle 1940 (MAS-40)

Le fusil MAS-36 était une arme moderne, fiable et facile à produire mais c’était encore une arme à répétition manuelle, en somme un lointain descendant du Lebel.

Or plusieurs pays étaient déjà passés au fusil semi-automatique et la France de regretter de ne pas avoir su (ou pu ?) poursuivre dans la voie du fusil automatique, voie défrichée par les FA modèle 1917 et modèle 1918.

Après avoir mis au point le MAS-36, la Manufacture d’Armes de Saint Etienne reçoit l’ordre de mettre au point un fusil semi-automatique appelé à devenir le MAS modèle 1940.

Ce fusil moderne dont les caractéristiques n’ont rien à envier au Garand américain ou au Tokarev soviétique est mis en expérimentation à partir du printemps 1940 au sein de la 1ère Division d’Infanterie Motorisée l’une des meilleures divisions d’active de l’armée (QG : Lille avec le 1er RI à Cambrai, le 43ème RI à Lille et le 110ème RI à Dunkerque).

Les essais intensifs menés au cours de nombreux exercices et de nombreuses manoeuvres montre que l’arme est prometeuse même si certains problèmes se font jour, certains mécanismes sont fragiles et l’arme s’échauffe vite.

Les défauts sont vite corrigés et la production est lancée en décembre 1940, la priorité étant d’équiper les dragons portés des Divisions Légères Mécaniques (D.L.M) et les chasseurs portés des Divisions Cuirassés (Dcr _le r étant destiné à les différencier des Divisions de Cavalerie et n’à jamais désigné le mot réserve_), le combat mécanisé justifiant pleinement un fusil-semi-automatique pouvant délivrer rapidement une grande puissance de feu à savoir 25 coups/minute soit de quoi faire baisser la tête à l’ennemi.

Le MAS-40 est développé avec trois type de chargeurs, un chargeur de cinq cartouches, un chargeur de dix cartouches et un chargeur de vingt-cinq cartouches, identiques à celui du FM modèle 1924/29.

Le chargeur de dix cartouches est choisit, celui de cinq étant jugé trop petit et celui de vingt-cinq est jugé trop gros, donnant une arme trop lourde et trop encombrante.

Comme le MAS-36, des variantes sont mises au point comme le MAS-40CR pour l’infanterie de l’air, avec une crosse repliable, le MAS-40 LG équipé pour le tir de grenades à fusil et le MAS-40 TP pour le tir de précision avec une lunette permettant un grossissement X6.

Cette arme produite à 10000 exemplaires par mois est disponible à un nombre conséquent en septembre 1948 avec près d’un million d’exemplaires disponible au moment de la mobilisation, une grande partie stockée en réserve alors qu’un MAS-44 est déjà en production avec un imposant chargeur de 25 cartouches et un bipied.

Comme nous l’avons vu la Grèce à choisit le MAS-36 mais contrairement à la Yougoslavie elle ne cherchait pas forcément à recevoir le MAS-40. Quelques exemplaires ayant atterrit entre les mains grecs, le 1er bataillon d’evzones de l’AGL est chargée de l’expérimenter au combat sur le front du Péloponnèse.

Les rapports sont élogieux et le gouvernement grec solicite la France pour acquérir ce fusil en complément du MAS-36. Paris accepte de livrer ce fusil «qui entre les mains des dignes descendants des hoplites de Thermopyles et de Platées ne pourra que faire des merveilles».

Le nombre de MAS-40 livrés à l’armée grecque est incertaine mais n’à certainement pas dépassé les 10000 exemplaires. Il à été utilisé essentiellement par le bataillon sacré et par les evzones lors de leurs raids commandos et lors de leurs actions opératives. Quelques unités régulières ont pu l’utiliser mais ce n’est attesté ni par des photos ni par des archives.

Après guerre en revanche le MAS-40 est devenu une arme majeure de l’infanterie grecque, relevant le MAS-36 mais il s’agissait d’une mesure provisoire en attendant un fusil de conception nouvelle, le futur FN FAL.

Le Fusil semi-automatique modèle 1940 dit MAS-40 était un fusil de conception et de fabrication française pesant 3.940kg à vide mais 4.52kg chargé. Mesurant 1065mm de long dont 580mm pour le canon, il tirait la cartouche standard 7.5x54mm à une distance maximale de 1200m à raison de 20 à 25 coups par minute sachant que la capacité du magasin était de dix cartouches.

Dominions (45) Afrique du Sud (10)

L’Armée sud-africaine dans le premier conflit mondial

Prelude

Louis_Botha_statue

statue de Louis Botha

Quand le premier conflit mondial éclate, le général Louis Botha, premier ministre sud-africain et ancien combattant boer de la deuxième guerre anglo-boer décide de se ranger du côté des britanniques au grand dam des boers les plus nationalistes qui ont du mal à digérer l’idée de se battre aux côtés de ceux les ayant vaincus douze ans plus tôt dans les conditions que l’on sait.

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23-Armée de terre Ligne Maginot (20)

E-Ordre de bataille de la Ligne Maginot en septembre 1948

En guise d’avant-propos

De septembre 1940 à l’été 1948, la ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Panorama de la ligne Maginot en septembre 1948 : les ouvrages secteurs par secteurs

Secteur Fortifié des Flandres (SFF) (De la Mer du Nord à Armentières exclu)

L’ancien secteur défensif de Flandre dépend comme en 1939 de la 7ème armée qui avec la 1ère armée, le Corps Expéditionnaire Britannique et le 1er Corps de Cavalerie (1ère et 5ème DLM) forme l’aile marchante du dispositif allié, ces unités devant pénétrer en Belgique en cas d’attaque allemande.

Le rôle du SFF n’est donc pas d’assurer une défense ferme de la frontière mais d’offrir aux unités de la 7ème armée une base de repli solide sur laquelle elle pourra organiser une défense ferme. La présence d’un deuxième Corps de Cavalerie, le 2ème CC (3ème et 7ème DLM) permettant si nécessaire de gagner le temps nécessaire pour permettre le repli sur les différents ouvrages.

Dans les plans initiaux, le SFF devait disposer de dix casemates dans la région du Mont-Cassel mais la construction à été repoussée en deuxième urgence et au final abandonnée. En remplacement, sur cette même position ont été construits durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation des casemates STG. Par ailleurs, la CEZF va faire construire sur la bretelle de Cassel, huit blockhaus type STG.

Au final, le Secteur Fortifié des Flandres affiche le visage suivant en septembre 1948 :

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

La position de résistance dispose de six organisations de type Fortification de Campagne Renforcée (FCR) ou blocs Billote, tous du type double A4 et de huit organisations type STG (Service Technique du Génie) répartis entre trois blockhaus flanquant à gauche, trois blockhaus flanquant à droite et deux blockhaus type A1, tous recevant une cloche GFM (Guet et Fusil Mitrailleur) type B.

Il faut ajouter à cet inventaire un blockhaus type Da, cinq abris de tir (quatre type N1f et un abri double de type spécial) et 29 tourelles démontables (dix-sept armés d’une mitrailleuse de 7.5mm et douze armés d’un canon de 25mm).

La Bretelle de Cassel est elle couverte par huit blockhaus STG, tous du type A double à l’exception d’un répondant au type B1 simple, tous disposant néanmoins d’une cloche GFM.

Pour ce qui est de l’entretien, seul le 221ème Régiment de Travailleurs (ex-221ème régiment régional de travailleurs) à survécu à la démobilisation. Avec ses cinq compagnies, il est chargé de l’entretien des ouvrages qui sont régulièrement l’occasion d’exercices d’alerte au cours desquels les unités de campagne doivent s’installer dans les ouvrages pour repousser l’ennemi.

Avec la mobilisation, le 15ème RRT (Régiment Régional de Travailleurs) est réactivé avec l’aide de réservistes âgés et de travailleurs étrangers (espagnols principalement).

Ces deux régiments, le 221ème RT et 15ème RRT vont maintenir les ouvrages en état et en assurer la garde, le temps que certaines unités de campagne de la 7ème armée ne s’y installent en attendant une éventuelle entrée en Belgique.

Secteur Fortifié de Lille (D’Armentières inclus au fort de Maulde exclu)

Ce secteur fortifié est un secteur particulier car c’est un secteur que l’on pourrait qualifier d’«extraterritorial» puisque la défense de ce secteur est attribuée à la 1st Infantry Division qui bénéficie du soutien du 16ème régiment de travailleurs chargé de l’entretien et de la garde des ouvrages en absence des troupes de campagne.

Contrairement au SFF, le SFL ne disposait pas de gros ouvrages mais de petits casemates typiques de la fortification de campagne, la 1ère région militaire (avant la réorganisation liant le tracé des provinces aux régions militaires, la 1ère RM devenant la 2ème RM) responsable du SFL dévellopant une gamme complète d’abris de tir et de blocs destinés à faire face à toutes les configurations.

Le Secteur Fortifié de Lille dispose au total de soixante-cinq blockhaus de différent type :

-onze blocs de type Da pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-huit type Db pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-quatre type Dc pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dd pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dsd pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-cinq type Dsg pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-Quatre type Gsd pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Six type Gsg pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Huit type G1 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Cinq type G2 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Deux type G3

On trouve également vingt-trois abris de tir, eux aussi de différents types :

-Trois type N1d pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à droite)

-Quatorze type N1f pour une mitrailleuse ou un canon antichar tirant en action frontale

-Quatre type N1g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

-Deux type N2g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

Enfin on trouve également neuf tourelles démontables (quatre équipés de canons antichars de 25mm et cinq équipés de mitrailleuses de 7.5mm).

Ce sont les seules armes du secteur à calibre français, les armes des abris et des blockhaus étant fournis par la 1st Infantry Division à savoir des canons antichars de 2 livres (puis de 6 livres _environ57mm_), des mitrailleuse Vickers et des fusils-mitrailleurs Bren.

Secteur Fortifié de l’Escaut (SFE) (de Maulde à Wargnies-le-Petit)

A la différence des deux secteurs précédents, le Secteur Fortifié de l’Escaut dépend jusqu’à la démobilisation de septembre 1940 de la 1ère armée, elle aussi amenée à entrer en Belgique, le Secteur Fortifié de l’Escaut est donc une position arrière pour couvrir un déploiement en Belgique et un éventuel repli.

Comme ailleurs le long de la frontière belge, la genèse de la ligne fortifiée du SFE à été particulièrement difficile et douloureuse avec des changements de priorités et de tracés.

Initialement (1930), le tracé doit s’appuyer sur une série de casemates CORF en forêt de Raismes mais à partir de 1934, tout est à refaire et les casemates de la forêt de Raismes sont abandonnés comme position durable au profit d’un tracé situé plus au nord.

Ce tracé couvre l’est du secteur avec un ouvrage d’artillerie à Eth, un petit ouvrage à Estreux et neuf casemates situés à Wargnies Est et Ouest, Jeanlain, Folie-Notre-Dame, Talandier, Calvaire-Saint-Druon, Rouge-Haie, Grand-Val et Quarouble). Seul un petit ouvrage à Eth et les casemates de Jeanlain et de Talandier seront construits.

A partir de 1936, la position est finalement réalisée sous la forme d’une ligne de blockhaus STG entre le PO d’Eth et le vieux fort de Maulde, remanié pour devenir un ouvrage d’artillerie à bon marché qui devait à l’origine comporter cinq casemates d’artillerie mais qui au final n’en posséda que trois, deux de 75mm et un de 155mm GPF.

La CEZF va également y ajouter sa touche personnelle avec la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) avec 18 kilomètres d’obstacles antichars (un fossé profond, des pieux et des barbelés) et vingt casemates type STG ainsi que la position de Cambrai qui représente 24 kilomètres d’obstacles antichars et vingt casemates type STG.

A la différence des autres secteurs de Flandre et de Lilles, le secteur fortifié de l’Escaut va disposer d’un régiment spécialisé, le 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF), un régiment de mobilisation en septembre 1939 mais qui avait été pérennisé tout comme l’avait été le 17ème régiment régional de travailleurs devenu le 17ème régiment de travailleurs avec pour mission d’entretenir et de garder les ouvrages de campagne.

En septembre 1948, le Secteur Fortifié de l’Escaut aligne ouvrages, casemates et blockhaus suivants :

-La position de résistance est armée par la 107ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) du 54ème RIF qui dispose de vingt organisations type Fortifications de Campagne Renforcée (FCR), tous de type double, seize organisations issus des réflexions du Service Technique du Génie (STG) (sept blockhaus type B, cinq blockhaus type A, trois casemates d’artillerie de 75mm et un observatoire) et cinq ouvrages type 1ère région militaire (trois abris de tir type N2 _un type a et deux type f_ , un blockhaus type B et un blockhaus type M).

Il faut ajouter également le vieux fort de la Maulde reconstruit pour s’intégrer à cette nouvelle position ainsi qu’un ouvrage type CORF, l’ouvrage de Talandier armé lui par la 106ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) et qui est un casemate double avec deux créneaux équipé d’une mitrailleuse et d’un canon de 47mm, deux jumelages de mitrailleuses, deux cloches GFM type B et une tourelle pour arme mixte et mortier de 50mm.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

La 106ème CEO assure également la défense de la position de résistance en armant tout d’abord une organisation type CORF, l’ouvrage d’Eth qui est un petit ouvrage d’infanterie à deux blocs.

Le premier bloc dispose d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canon antichar de 47mm, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour arme mixte et deux cloches GFM type B. Le second bloc est équipé d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canons de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche GFM et une cloche lance-grenades.

Entre 1942 et 1945, les travaux du 2ème cycle sont enfin réalisés (c’est l’un des rares ouvrages type CORF dans ce cas) à savoir la construction d’une EH, d’une EM et d’une tourelle de 75mm, le tout dans un format plus économique que celui envisagé à l’époque.

Les autres organisations armés par la 106ème CEO sont d’abord du type 1ère Région Militaire avec vingt constructions de ce type répartis entre des blockhaus type G (huit exemplaires dont un unique type G2), un blockhaus type C, quatre blockhaus type A, cinq blockhaus type B, un unique blockhaus type E2 et un blockhaus type O. A cela s’ajoute un abri de tir type N2a.

La 106ème CEO dispose également d’un construction type STG en l’occurrence un blockhaus type A double, de deux constructions type FCR (un blockhaus type B simple et un blockhaus type A double), sept tourelles démontables (toutes équipées de mitrailleuses) et huit observatoires.

-La ville de Valenciennes est protégée par une série de quatorze ouvrages, douze étant du type FCR (dix type A double, un type B flanquant à droite et un type double) et deux du type STG (un blockhaus type A double et un blockhaus type B flanquant à droite).

-Les travaux menés par la CEZF voit la réalisation dans le SFE d’un total de quarante casemates type STG, répartis à égalité entre la bretelle de Cassel et la couverture de la ville de Cambrai et comme la position située plus haut, aucune troupe n’est déployée en permanence dans ces ouvrages appelés à être occupés par des troupes de campagne.

-A la différence de l’avancée de Valenciennes et de la ligne CEZF-Secteur Escaut, la position de la forêt de Raismes est occupée par la 108ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (108ème CEO), elle aussi rattachée au 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF).

Cette position est matérialisée par douze constructions type CORF avec trois casemates doubles équipés chacun de deux créneaux JM/AC 47, d’un créneau de jumelage de mitrailleuse, d’un cloche pour armes mixtes et une cloche GFM et neuf casemates simples flanquant vers l’est ou vers l’ouest, chaque casemate disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau pour jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM type A (certaines étant modifiées en B).