23-Armée de terre Ligne Maginot (41)

Ordre de bataille de la ligne Maginot et des fortifications de Corse et de Tunisie

De septembre 1940 à l’été 1948, la Ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés (généralement une fois par mois voir une fois tous les quinze jours) pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Secteur Fortifié des Flandres (SFF)

-221ème régiment de travailleurs à cinq compagnies de 200 hommes chargés de l’entretien et de la garde des ouvrages en attendant le déploiement des unités de campagne. Ce régiment ex-221ème régiment régional de travailleur à intégré les 9ème et 15ème compagnies de travailleurs espagnols ainsi que la 253ème compagnie française de travailleurs

-10ème et 11ème batteries du 161ème Régiment d’Artillerie de Position. La 10ème batterie reste équipée de canons de 75mm modèle 1897 alors que la 11ème à reçu des canons de 75mm TAZ modèle 1939.

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

Canon de 75mm TAZ modèle 1939

-174ème bataillon de sapeurs mineurs

Secteur Fortifié de Lille

-16ème régiment de travailleurs

Secteur Fortifié de l’Escaut

-54ème régiment d’infanterie de forteresse

-17ème régiment de travailleurs

-1er groupe du 161ème RAP équipé de 16 canon de 75mm modèle 1897 en deux batteries et une batterie équipée de huit canons de 105L modèle 1913S, eux aussi montés sur un train de roulement moderne.

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

canon de 75mm modèle 1897 équipé de pneumatiques

-1ère compagnie du 212ème bataillon de Sapeurs-Mineurs

101ème Division d’Infanterie de Forteresse

La 101ème DIF remplace le 12 septembre 1948 le Secteur Fortifié de Maubeuge, la mission de cette grande unité est de tenir le front telle une unité statique. Elle dispose des unités suivantes :

-84ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (84ème RIF)

-87ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (87ème RIF) réactivé le 1er septembre 1948 à partir du régiment précédent.

-1er bataillon de mitrailleurs devenu en septembre 1947, 1er régiment de mitrailleurs

-18ème régiment de travailleurs

-2ème groupe du 161ème RAP équipé de 16 canons de 75mm modèle 1897 (deux batteries) et 8 canons de 105mm modèle 1913S en une batterie. Les autres pièces restent stockées.

-226ème bataillon du génie de forteresse (1ère compagnie de sapeurs mineurs, 81ème et 82ème compagnies de transmission et le 21ème parc du génie).

102ème Division d’Infanterie de Forteresse (ex-Secteur Fortifié des Ardennes)

Comme pour la 101ème DIF, la 102ème DIF est chargée de tenir le terrain au profit des unités de campagne notamment les unités chargées de pénétrer en Belgique et au Luxembourg en cas d’agression allemande pour freiner voir stopper l’avance ennemie. Cette division dispose des unités suivantes :

-42ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux

-52ème demi-brigade de mitrailleurs coloniaux officiellement réactivée à la fin du mois d’août

-148ème régiment d’infanterie de forteresse

Canon de 155mm Saint Chamond modèle 1915

Canon de 155mm Saint Chamond modèle 1915

-160ème régiment d’artillerie de position : 2ème groupe avec les 4ème et 6ème batteries disposant de canons de 75mm modèle 1897 et 3ème groupe (7ème 8ème et 9ème batteries) équipées de canons de 155C Saint Chamond modèle 1915 et de canons de 155L modèle 1877.

-141ème bataillon de génie de forteresse avec une compagnie de sapeurs mineurs, les 81ème et 82ème compagnies de transmission et du 83ème détachement colombophile.

-227ème bataillon du génie de forteresse (1ère compagnie de sapeurs-mineurs, la 81ème compagnie de télégraphiste et la 82ème compagnie radio).

103ème division d’infanterie de forteresse (ex-Secteur Fortifié de Montmedy)

Cette division retrouve l’aspect qu’avait le SFM entre septembre 1939 et septembre 1940 avec les unités suivantes :

-132ème régiment d’infanterie de forteresse

-136ème régiment d’infanterie de forteresse

-147ème régiment d’infanterie de forteresse

-155ème régiment d’infanterie de forteresse

Maintenu en ligne après la démobilisation, le 169ème RAP est réorganisé en 1942 avec deux groupes, un premier groupe équipé d’une batterie de 155mm et deux batteries de 105mm et un deuxième groupe avec deux batteries d’ouvrages, une pour les forts de Verdun et un autre pour les casemates du SF Montmedy et une batterie de 105mm.

Canon de 47mm modèle 1937

Canon de 47mm modèle 1937

 

A la mobilisation d’août 1948, une batterie de douze canons de 47mm modèle 1937 est intégrée au régiment pour renforcer la défense antichar du secteur.

-211ème bataillon de sapeurs mineurs avec la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio

Secteur Fortifié de Crusnes

Ce secteur fortifié qui ne devient pas une division retrouve en septembre 1948 l’aspect qu’il avait connu durant la guerre de Pologne. Il aligne donc les unités suivantes :

-128ème régiment d’infanterie de forteresse réactivé dès le 21 août 1948

-139ème régiment d’infanterie de forteresse réactivé le 30 août 1948

-149ème régiment d’infanterie de forteresse

-46ème régiment d’artillerie mobile de forteresse (46ème RAMF) disposant de deux groupes de 75mm appuyant respectivement les 128ème et 139ème RIF et d’un groupe de 155C appuyant le 149ème RIF.

-152ème régiment d’artillerie de position disposant de deux batteries de 155C et deux batteries de 155mm modèle 1877

-142ème bataillon du génie de forteresse (deux compagnies de génie, 81ème compagnie télégraphiste, 82ème compagnie radio et 83ème détachement colombophile)

Secteur Fortifié de Thionville

Le Secteur Fortifié de Thionville dispose à la suite de la mobilisation d’août-septembre 1948 des unités suivantes :

-167ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (167ème RIF)

-168ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (168ème RIF)

-169ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (169ème RIF) mobilisé à partir du 168ème RIF comme en septembre 1939.

-151ème Régiment d’Artillerie de Position (151ème RAP) à cinq groupes répartis en deux groupes de 155L, deux pièces de 240, deux pièces de 220L, des batteries d’ouvrages et l’artillerie d’anciens forts allemands.

-70ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse (70ème RAMF) avec deux groupes de 75mm (ayant appartenu de septembre 1940 à août 1948 au 151ème RAP) et un groupe de 155C

-203ème bataillon du génie de forteresse qui dispose de deux compagnies de génie (1ère et 2ème), la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.

23-Armée de terre Ligne Maginot (20)

E-Ordre de bataille de la Ligne Maginot en septembre 1948

En guise d’avant-propos

De septembre 1940 à l’été 1948, la ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Panorama de la ligne Maginot en septembre 1948 : les ouvrages secteurs par secteurs

Secteur Fortifié des Flandres (SFF) (De la Mer du Nord à Armentières exclu)

L’ancien secteur défensif de Flandre dépend comme en 1939 de la 7ème armée qui avec la 1ère armée, le Corps Expéditionnaire Britannique et le 1er Corps de Cavalerie (1ère et 5ème DLM) forme l’aile marchante du dispositif allié, ces unités devant pénétrer en Belgique en cas d’attaque allemande.

Le rôle du SFF n’est donc pas d’assurer une défense ferme de la frontière mais d’offrir aux unités de la 7ème armée une base de repli solide sur laquelle elle pourra organiser une défense ferme. La présence d’un deuxième Corps de Cavalerie, le 2ème CC (3ème et 7ème DLM) permettant si nécessaire de gagner le temps nécessaire pour permettre le repli sur les différents ouvrages.

Dans les plans initiaux, le SFF devait disposer de dix casemates dans la région du Mont-Cassel mais la construction à été repoussée en deuxième urgence et au final abandonnée. En remplacement, sur cette même position ont été construits durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation des casemates STG. Par ailleurs, la CEZF va faire construire sur la bretelle de Cassel, huit blockhaus type STG.

Au final, le Secteur Fortifié des Flandres affiche le visage suivant en septembre 1948 :

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

La position de résistance dispose de six organisations de type Fortification de Campagne Renforcée (FCR) ou blocs Billote, tous du type double A4 et de huit organisations type STG (Service Technique du Génie) répartis entre trois blockhaus flanquant à gauche, trois blockhaus flanquant à droite et deux blockhaus type A1, tous recevant une cloche GFM (Guet et Fusil Mitrailleur) type B.

Il faut ajouter à cet inventaire un blockhaus type Da, cinq abris de tir (quatre type N1f et un abri double de type spécial) et 29 tourelles démontables (dix-sept armés d’une mitrailleuse de 7.5mm et douze armés d’un canon de 25mm).

La Bretelle de Cassel est elle couverte par huit blockhaus STG, tous du type A double à l’exception d’un répondant au type B1 simple, tous disposant néanmoins d’une cloche GFM.

Pour ce qui est de l’entretien, seul le 221ème Régiment de Travailleurs (ex-221ème régiment régional de travailleurs) à survécu à la démobilisation. Avec ses cinq compagnies, il est chargé de l’entretien des ouvrages qui sont régulièrement l’occasion d’exercices d’alerte au cours desquels les unités de campagne doivent s’installer dans les ouvrages pour repousser l’ennemi.

Avec la mobilisation, le 15ème RRT (Régiment Régional de Travailleurs) est réactivé avec l’aide de réservistes âgés et de travailleurs étrangers (espagnols principalement).

Ces deux régiments, le 221ème RT et 15ème RRT vont maintenir les ouvrages en état et en assurer la garde, le temps que certaines unités de campagne de la 7ème armée ne s’y installent en attendant une éventuelle entrée en Belgique.

Secteur Fortifié de Lille (D’Armentières inclus au fort de Maulde exclu)

Ce secteur fortifié est un secteur particulier car c’est un secteur que l’on pourrait qualifier d’«extraterritorial» puisque la défense de ce secteur est attribuée à la 1st Infantry Division qui bénéficie du soutien du 16ème régiment de travailleurs chargé de l’entretien et de la garde des ouvrages en absence des troupes de campagne.

Contrairement au SFF, le SFL ne disposait pas de gros ouvrages mais de petits casemates typiques de la fortification de campagne, la 1ère région militaire (avant la réorganisation liant le tracé des provinces aux régions militaires, la 1ère RM devenant la 2ème RM) responsable du SFL dévellopant une gamme complète d’abris de tir et de blocs destinés à faire face à toutes les configurations.

Le Secteur Fortifié de Lille dispose au total de soixante-cinq blockhaus de différent type :

-onze blocs de type Da pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-huit type Db pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-quatre type Dc pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dd pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dsd pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-cinq type Dsg pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-Quatre type Gsd pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Six type Gsg pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Huit type G1 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Cinq type G2 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Deux type G3

On trouve également vingt-trois abris de tir, eux aussi de différents types :

-Trois type N1d pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à droite)

-Quatorze type N1f pour une mitrailleuse ou un canon antichar tirant en action frontale

-Quatre type N1g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

-Deux type N2g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

Enfin on trouve également neuf tourelles démontables (quatre équipés de canons antichars de 25mm et cinq équipés de mitrailleuses de 7.5mm).

Ce sont les seules armes du secteur à calibre français, les armes des abris et des blockhaus étant fournis par la 1st Infantry Division à savoir des canons antichars de 2 livres (puis de 6 livres _environ57mm_), des mitrailleuse Vickers et des fusils-mitrailleurs Bren.

Secteur Fortifié de l’Escaut (SFE) (de Maulde à Wargnies-le-Petit)

A la différence des deux secteurs précédents, le Secteur Fortifié de l’Escaut dépend jusqu’à la démobilisation de septembre 1940 de la 1ère armée, elle aussi amenée à entrer en Belgique, le Secteur Fortifié de l’Escaut est donc une position arrière pour couvrir un déploiement en Belgique et un éventuel repli.

Comme ailleurs le long de la frontière belge, la genèse de la ligne fortifiée du SFE à été particulièrement difficile et douloureuse avec des changements de priorités et de tracés.

Initialement (1930), le tracé doit s’appuyer sur une série de casemates CORF en forêt de Raismes mais à partir de 1934, tout est à refaire et les casemates de la forêt de Raismes sont abandonnés comme position durable au profit d’un tracé situé plus au nord.

Ce tracé couvre l’est du secteur avec un ouvrage d’artillerie à Eth, un petit ouvrage à Estreux et neuf casemates situés à Wargnies Est et Ouest, Jeanlain, Folie-Notre-Dame, Talandier, Calvaire-Saint-Druon, Rouge-Haie, Grand-Val et Quarouble). Seul un petit ouvrage à Eth et les casemates de Jeanlain et de Talandier seront construits.

A partir de 1936, la position est finalement réalisée sous la forme d’une ligne de blockhaus STG entre le PO d’Eth et le vieux fort de Maulde, remanié pour devenir un ouvrage d’artillerie à bon marché qui devait à l’origine comporter cinq casemates d’artillerie mais qui au final n’en posséda que trois, deux de 75mm et un de 155mm GPF.

La CEZF va également y ajouter sa touche personnelle avec la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) avec 18 kilomètres d’obstacles antichars (un fossé profond, des pieux et des barbelés) et vingt casemates type STG ainsi que la position de Cambrai qui représente 24 kilomètres d’obstacles antichars et vingt casemates type STG.

A la différence des autres secteurs de Flandre et de Lilles, le secteur fortifié de l’Escaut va disposer d’un régiment spécialisé, le 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF), un régiment de mobilisation en septembre 1939 mais qui avait été pérennisé tout comme l’avait été le 17ème régiment régional de travailleurs devenu le 17ème régiment de travailleurs avec pour mission d’entretenir et de garder les ouvrages de campagne.

En septembre 1948, le Secteur Fortifié de l’Escaut aligne ouvrages, casemates et blockhaus suivants :

-La position de résistance est armée par la 107ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) du 54ème RIF qui dispose de vingt organisations type Fortifications de Campagne Renforcée (FCR), tous de type double, seize organisations issus des réflexions du Service Technique du Génie (STG) (sept blockhaus type B, cinq blockhaus type A, trois casemates d’artillerie de 75mm et un observatoire) et cinq ouvrages type 1ère région militaire (trois abris de tir type N2 _un type a et deux type f_ , un blockhaus type B et un blockhaus type M).

Il faut ajouter également le vieux fort de la Maulde reconstruit pour s’intégrer à cette nouvelle position ainsi qu’un ouvrage type CORF, l’ouvrage de Talandier armé lui par la 106ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) et qui est un casemate double avec deux créneaux équipé d’une mitrailleuse et d’un canon de 47mm, deux jumelages de mitrailleuses, deux cloches GFM type B et une tourelle pour arme mixte et mortier de 50mm.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

La 106ème CEO assure également la défense de la position de résistance en armant tout d’abord une organisation type CORF, l’ouvrage d’Eth qui est un petit ouvrage d’infanterie à deux blocs.

Le premier bloc dispose d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canon antichar de 47mm, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour arme mixte et deux cloches GFM type B. Le second bloc est équipé d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canons de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche GFM et une cloche lance-grenades.

Entre 1942 et 1945, les travaux du 2ème cycle sont enfin réalisés (c’est l’un des rares ouvrages type CORF dans ce cas) à savoir la construction d’une EH, d’une EM et d’une tourelle de 75mm, le tout dans un format plus économique que celui envisagé à l’époque.

Les autres organisations armés par la 106ème CEO sont d’abord du type 1ère Région Militaire avec vingt constructions de ce type répartis entre des blockhaus type G (huit exemplaires dont un unique type G2), un blockhaus type C, quatre blockhaus type A, cinq blockhaus type B, un unique blockhaus type E2 et un blockhaus type O. A cela s’ajoute un abri de tir type N2a.

La 106ème CEO dispose également d’un construction type STG en l’occurrence un blockhaus type A double, de deux constructions type FCR (un blockhaus type B simple et un blockhaus type A double), sept tourelles démontables (toutes équipées de mitrailleuses) et huit observatoires.

-La ville de Valenciennes est protégée par une série de quatorze ouvrages, douze étant du type FCR (dix type A double, un type B flanquant à droite et un type double) et deux du type STG (un blockhaus type A double et un blockhaus type B flanquant à droite).

-Les travaux menés par la CEZF voit la réalisation dans le SFE d’un total de quarante casemates type STG, répartis à égalité entre la bretelle de Cassel et la couverture de la ville de Cambrai et comme la position située plus haut, aucune troupe n’est déployée en permanence dans ces ouvrages appelés à être occupés par des troupes de campagne.

-A la différence de l’avancée de Valenciennes et de la ligne CEZF-Secteur Escaut, la position de la forêt de Raismes est occupée par la 108ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (108ème CEO), elle aussi rattachée au 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF).

Cette position est matérialisée par douze constructions type CORF avec trois casemates doubles équipés chacun de deux créneaux JM/AC 47, d’un créneau de jumelage de mitrailleuse, d’un cloche pour armes mixtes et une cloche GFM et neuf casemates simples flanquant vers l’est ou vers l’ouest, chaque casemate disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau pour jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM type A (certaines étant modifiées en B).

23-Armée de terre Ligne Maginot (17)

La ligne CEZF

Carte de la Ligne CEZF

Carte de la Ligne CEZF

Généralités

Comme nous venons de le voir, la réalisation des ouvrages de campagne s’est faite souvent sans coordination ce qui sera un frein considérablement à leur efficacité.

Fort heureusement, dès le début de la guerre de Pologne, les autorités militaires conscientes du problème vont reprendre les choses en main. Le 6 septembre 1939 est mise sur pied la Commission d’Etudes des Zones Fortifiées (CEZF).

Dirigée par le général Belhague qui avait en son temps dirigé la CORF, elle doit améliorer l’organisation en profondeur des fronts fortifiés en insistant notamment sur le Nord, mal couvert faute à un allié belge qui rendait semble-t-il illusoire la construction d’ouvrages CORF entre les Ardennes et la Mer du Nord.

Le programme complet de la ligne CEZF prévoit une fortification de 600km composée d’une ligne principale de résistance et d’un ligne d’arrêt avec un blockhaus tous les kilomètres ce qui nécessite la construction de 1200 ouvrages fortifiés qui sont complétés par un fossé antichar et par un réseau de barbelés large de six mètres.

Dix régions militaires sont concernées. Le planning initial prévoyait une première tranche en 1939-40, deux tranches en 1940 et une tranche 1941 mais la fin prématurée de la guerre de Pologne et des hivers 1939-40 et 1940-41 très rigoureux vont considérablement ralentir la construction de cette ligne dont l’utilité est remise en cause par les partisans de la mécanisation. Résultat, la ligne CEZF ne sera vraiment considérée comme achevée qu’en 1945.

A cette époque, elle s’étend globalement de Cassel à Pontarlier, couvrant les secteurs occupés durant la guerre de Pologne par la 1ère armée, la 9ème armée, la 2ème armée, la 4ème armée et la zone de responsabilité de la 7ème région (régions de Morteau et de Pontarlier).

Le 27 septembre 1939, les commandes de cuirassement sont passés avec 900 cloches type C (une cloche type B simplifiée), 1300 créneaux pour fusils-mitrailleurs, 2800 trémies pour créneau de mitrailleuse, 2800 trémies pour canon de 25mm, 1200 portes et 1200 grilles soit de quoi équiper 1000 casemates doubles, 200 simples dont 300 démunis de cloches.

En mars 1942 alors que la ligne CEZF est achevée à environ 40%, des commandes complémentaires de matériel sont passés notamment 300 cloches pour équiper tous les casemates STG de la ligne de cloche mais également 300 mortiers de 60mm installés dans des encuvements en béton, les servants protégés par un bouclier ce qui permet d’équiper un blockhaus sur quatre.

A noter que contrairement aux ouvrages puissants de la Ligne Maginot, aucune unité n’est spécifiquement créée pour armer cette ligne entretenue en temps de paix par des unités de génie de la Région Militaire ou par des unités de travailleurs. En cas de conflit, il est prévu qu’y soient déployés des unités de campagne.

«Néanmoins, il n’est pas impossible qu’en cas de conflit, un ou plusieurs régiments d’infanterie de forteresse de mobilisation puissent être déployés dans certains ouvrages de la ligne CEZF» (note du général Villeneuve du 14 septembre 1946).

Les travaux en détail

Les différents tronçons de la ligne CEZF (souvent appelée ligne Belhague même si cette dénomination ne fût jamais officielle) s’établissent ainsi du nord à l’est :

-Secteur de la 1ère armée : la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) aligne 18 kilomètres d’obstacles antichars et 20 casemates type STG alors que la position de Cambrai aligne 24 kilomètres d’obstacles antichars et 27 casemates type STG.

-Secteur du Détachement d’Armée des Ardennes (future 9ème armée) : la position Réthel- Mézières aligne 18 kilomètres d’obstales antichars et 20 casemates type STG.

-Secteur de la 2ème armée : le Front Nord dit «Est du Chesne» dispose d’Omont à Stonne  pour barrer la trouée du canal des Ardennes de 15 kilomètres d’obstacles antichars et de 17 casemates; le Front Centre dit «Dun-sur-Meuse» aligne de la forêt de Belval à Brandeville un total de 16 kilomètres d’obstacles antichars et de 18 casemates et enfin le Front Est «Etain-Spincourt» déploie de la côte de Romagne à Boismont un total de vingt kilomètres d’obstacles antichars couverts par vingt-deux casemates.

-Secteur de la 4ème armée : le front «Nord de Morhange» de la corne nord de la forêt de Remilly au bois de Guessling 13 kilomètres d’obstacles et 14 casemates pour renforcer une zone d’étangs partiellement aménagée en 1936-37 alors que le front «Ouest de la Sarre- Union» dispose de treize kilomètres d’obstacles antichars et quatorze casemates.

Au final dans la zone de responsabilité de la 4ème armée, la position CEZF disposera au final d’une ligne principale de résistance équipée de 80 casemates STG alors que 1500m en arrière, la ligne d’arrêt dispose de 84 casemates STG.

-Secteur de la 7ème région : le front de Morteau dispose de treize kilomètres d’obstacles antichars et de quatorze casemates alors que le front de Pontarlier dispose de seulement six kilomètres d’obstacles antichars et six casemates.

Blocs Billote et PAL (Position Avancée de Longwy)

Comme nous l’avons vu plus haut, suite à la dissolution de la CORF, les régions militaires ont réalisé des ouvrages de campagne.

Outre ces ouvrages construits en temps de paix, d’autres ouvrages vont être construits, le plus souvent directement sur la frontière pour couvrir la manoeuvre des troupes de campagne et leur offrir une base de repli en cas de besoin.

Un cas particulier concerne la Position Avancée de Longwy, une fortification de campagne destinée à protéger cette ville industrielle et permettre à l’industrie de produire le plus longtemps possible. Néanmoins pour chaque cas, les travaux sont menés par les troupes déployées dans la région.

Les travaux du Groupe d’Armées n°1 : les blocs Billotte

Le groupe d’armées n°1 déploie ses unités de la mer du Nord à Longuyon. C’est l’aile marchante du dispositif allié, censé pénétrer en Belgique et aux Pays Bas pour tendre la main aux belges et aux néerlandais dès que ceux-ci le demanderait.

Ce cas de figure ne s’est pas produit ce qui n’empêcha pas le général Billote _commandant du GA1_ de planifier et de réaliser sur la frontière une ligne d’ouvrages fortifiés passés à la postérité sous le nom de Blocs Billotte ou blocs GA1 ou encore blocs FCR (Fortification de Campagne Renforcée).

Les blocs Billotte sont de gros casemates simples (une chambre de tir) ou doubles (deux chambres de tir) avec dans chaque chambre de tir un créneau pour arme antchar et un créneau pour mitrailleuse en échelon refusé mais sans cloche ce qui se révéléra ultérieurement problématique.

Ces blocs ont été essentiellement construits le long de la frontière belge (SD Lille, SF Escaut et SF Maubeuge), le long de la Meuse et de la Chiers avec dix-septs blocs GA1, dans le SF de Montmédy comme deuxième ligne de défense pour couvrir la tête de pont et dans le SD Marville pour renforcer la défense des bords de la Chiers.

Le choix du général Billotte entre en contradiction avec la politique de petits blocs préconisés par le général Hutzinger commandant de la 2ème armée. Finalement, il est décidé de couvrir Sedan par de petits blocs et de construire des Blocs Billote en arrière de la ville, les premiers devant freiner l’ennemi et couvrir la Meuse alors que les seconds devant arrêter l’ennemi ayant franchit la Meuse.

Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (1) : la Position Avancée de Longwy (PAL)

Bien que fortifiée au 17ème siècle par Vauban, Longwy ne fût pas intégrée au tracé de la ligne Maginot imaginée par la CORF, les études réalisées ayant montré qu’une meilleure position pouvait être trouvée derrière la ville.

Dès le début de la guerre de Pologne, la ville est évacuée de ses habitants, seuls restant sur place les ouvriers des usines et des troupes chargées de pénétrer au Luxembourg et en Belgique pour jalonner l’avancée allemande mais ces unités de cavalerie n’ont donc pas pour mission de défendre la ville.

A la mobilisation de septembre 1939, la ville de Longwy intégrée au Secteur Fortifié de Crusnes dépend de la 2ème armée mais peu avant la fin de la guerre de Pologne, le SF de Crusnes est rattaché à la 3ème armée (GA2) du général Condé, partisan d’une devance avancée à Longwy.

Ce n’est cependant qu’en mars 1940 que les travaux vont sérieusement commencer. La PAL se composera au final d’un fossé antichar continu battu par une vingtaine de casemates armés de mitrailleuses et de canons antichars de 25mm, casemates destinés à être occupés par des troupes de campagne ainsi que des casemates d’artillerie pour canons de 75mm modèle 1897.

 Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (2) : la trouée de la Sarre

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, la défense de la Sarre repose essentiellement sur des inondations battues par le feu mais il n’y à pas de véritable ligne de résistance. Pour renforcer une position assez faible, décision est prise de construire 31 casemates STG qui vont s’ajouter à quatre casemates pour canons de 75mm construits entre 1936 et 37. Non prioritaires, ces travaux ne seront achevés qu’en 1945.

Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (3) : la Région Fortifiée de la Lauter

Les travaux réalisés dans cette région concernent essentiellement le renforcement du saillant que forme la ligne de casemates entre Schoenenbourg et le Rhin car une percée ennemie dans ce secteur menacerait d’encerclement tout la position de Bitche au Schoenenbourg. Ce renforcement se matérialise par une série de blockhaus STG.

Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (4) : Les rives du Rhin on ne passe pas !

En dépit de la présence de solides défenses, l’hypothèse d’un franchissement allemand du Rhin pour envahir la France n’est pas à exclure totalement ce qui explique que dès le début de la guerre de Pologne, des travaux sont menés pour étoffer et étayer les défenses. Ces travaux sont les suivants :

Blockhaus Garchery

Blockhaus Garchery

-Achèvement des blocs Garchery

-Les villages présents dans les intervalles de la position sont organisés en point d’appui

-Des blockhaus sont construits sur la deuxième ligne pour tenir les débouchés de la forêt du Rhin

-Etablissement d’une bretelle sur la ligne Diebolsheim-Hilsenheim afin d’empêcher qu’un ennemi ayant percé dans le secteur de la 5ème armée n’enroule la position.

Il est également projeté une ligne de blockhaus STG sur la ligne des villages à deux ou trois kilomètres du canal mais aucun début d’éxecution n’est mené avant la démobilisation. L’idée n’est cependant pas abandonnée et entre juin 1947 et septembre 1948, ces blockhaus seront finalement construits.

23-Armée de terre Ligne Maginot (4)

B-Ordre de bataille de la ligne Maginot au printemps 1940

Le Nord-est

Comme pour le reste de l’armée, les unités defendant la ligne Maginot vont rester sur le pied de guerre six mois après la fin de la guerre de Pologne, la France comme l’Angleterre n’ayant pas une confiance absolue dans le vieux Kaiser.

Ce n’est qu’à partir de juillet 1940 que les unités de la ligne Maginot vont démobiliser une partie de leurs unités, démobilisation menée jusqu’à la fin de l’année pour ne pas sacrifier l’entrainement et la formation menée intensément pendant la guerre de Pologne et le début de cette «paix armée» qui va voir s’opposer la France et l’Allemagne.

Un document conservé à Vincennes nous montre l’organisation générale de la ligne Maginot au 1er mai 1940. Cette organisation est la suivante (pour des raisons de clarté, j’ai écarté les unités de ligne arrivées en renfort) :

-Secteur de la 7ème Armée : Le Secteur Fortifié des Flandres (SFF) dispose au printemps 1940 de trois régiments régionaux de travailleurs, les 14ème 15ème et 221ème RRT.

Ces unités ne sont pas des unités combattantes à proprement parler mais sont chargées de l’entretien et de la préparation des casemates du secteur, occupés en temps de guerre par des troupes en ligne.

Il est prévu un temps d’affecter à ce secteur un RIF une fois la démobilisation achevée ou d’améliorer les capacités combattives des régiments de travailleurs.

Ce secteur dispose également d’unités d’artillerie (10ème et 11ème batteries du I/161ème RAP équipés de canons de 75mm modèle 1897), de génie (174ème bataillon de sapeurs mineurs), de transmissions et de travailleurs (éléments du 101ème détachement de destruction des transmissions, les 9ème 15ème 59ème 117ème 118ème compagnies de travailleurs espagnols, 253ème et 254ème compagnies françaises de travailleurs).

-Secteur du Corps Expéditionnaire Britannique (British Expeditionnary Force) : Au déclenchement de la guerre de Pologne, un corps expéditionnaire britannique est envoyé sur le continent, un corps expéditionnaire composé de treize divisions d’infanterie, d’une division blindée, d’une brigade de chars indépendante, de deux brigades légères de reconnaissance et cinq régiments de cavalerie.

L’esentiel du BEF est déployé entre la 7ème et la 1ère Armée. Après de laborieuses négociations, les britanniques acceptent de maintenir sur le sol français la 1st Infantry Division qui à donc la charge du SF de Lille, bénéficiant de l’aide du 16ème régiment régional de travailleurs (16ème RRT).

-Secteur de la 1ère Armée : Le Secteur Fortifié de l’Escaut dispose d’un régiment d’infanterie de forteresse, le 54ème RIF et d’un régiment régional de travailleur, le 17ème RRT associé à un groupe d’un régiment d’artillerie de position, le 1er groupe du 161ème RAP équipé de 8 canons de 75mm modèle 1897, 8 canons de 120L modèle 1878, de 4 canons de 105L modèle 1913 et 8 canons de 155L modèle 1877 et d’une unité du génie en l’occurrence la 1ère compagnie du 212ème bataillon de sapeurs-mineurs.

Le Secteur Fortifié de Maubeuge devenu la 101ème DIF en mars 1940 est une unité importante puisqu’elle aligne deux régiments d’infanterie de forteresse, les 84ème et 87ème RIF, deux régiments régionaux de travailleurs, les 18ème et 19ème RRT ainsi que le 1er bataillon de mitrailleurs.

L’artillerie est représentée par les groupes II et III du 161ème RAP. Le 2ème Groupe est équipé de 8 canons de 75mm modèle 1897, 8 canons de 120L modèle 1878, de 4 canons de 105L modèle 1913 et 8 canons de 155L modèle 1877 tout comme le 3ème groupe

Le génie est présent avec quatre compagnies formant le 226ème bataillon (1ère compagnie de sapeurs mineurs, 81ème et 82ème compagnies de transmission et le 21ème parc du génie).

-Secteur de la 9ème Armée : La 9ème Armée dispose du 41ème Corps d’Armée de Forteresse (qui dispose uniquement d’unités de soutien : parc d’artillerie n°41, 1ère compagnie de sapeurs mineurs du 141ème bataillon de génie de forteresse, ce dernier disposant également des 81ème et 82ème compagnies de transmission et du 83ème détachement colombophile) et de la 102ème DIF anciennement Secteur Défensif des Ardennes.

Cette division dispose des 42ème et 52ème Demi-Brigades de Mitrailleurs Coloniaux, du 148ème RIF, du 160ème RAP et d’unités du génie et de soutien.

Le 160ème RAP dispose d’un premier groupe équipé de 24 canons de 105mm modèle 1913L et des canons de forts ex-allemands de la rive gauche de la Moselle. Le deuxième groupe dispose de canons de 75mm modèle 1897 et arme les forts de Verdun (rive droite) alors que le troisième groupe dispose de canons de 155C et L et arme les forts de Verdun (rive gauche).

Le génie déploie au sein de cette division le 227ème bataillon du génie de forteresse avec la 1ère compagnie de sapeurs-mineurs, la 81ème compagnie de télégraphiste et la 82ème compagnie radio auxquelles s’ajoutent des unités de soutien.

-Secteur de la 2ème Armée :

Le Secteur Fortifié de Montmédy dispose de quatre régiments d’infanterie de forteresse, les 147ème 136ème 155ème et 132ème, du 4ème bataillon de mitrailleurs, un groupe d’artillerie de position (le I/169ème RAP équipé de deux batteries de 155L modèle 1918, une batterie de 120L de Bange et six batteries de canons de 105L modèle 1913), le 99ème Régiment d’Artillerie Mobile de Forteresse Hippomobile équipé de canons de 75mm modèle 1897 ainsi que des unités du génie et de soutien.

Le génie déploie le 211ème bataillon de sapeurs mineurs auquel sont rattachés la 81ème compagnie télégraphiste et la 82ème compagnie radio.