23-Armée de terre Ligne Maginot (28)

Secteur Fortifié de la Sarre

Ce secteur fortifié qui s’étend de l’est de Saint Avold à Achen dispose de pas moins de six sous-secteurs soit six régiments, appartenant soit à l’infanterie de forteresse ou à l’infanterie coloniale, les deux plus à l’est ayant appartenu au SF de Rorbach.

A l’issue de la démobilisation, seulement trois régiments sont maintenus en ligne le 133ème RIF, le 69ème RMIF ou régiment de mitrailleurs d’infanterie de forteresse et le 41ème régiment de mitrailleurs d’infanterie coloniale, le 41ème RMIC.

Ce secteur n’était pas prévu pour être fortifié en raison du statut particulier de la Sarre, territoire neutre sous administration de la Société Des Nations. La France espère ainsi convaincre les sarrois de garder leur neutralité ou de demander leur rattachement à la France.

Malheureusement, le plébiscite du 13 janvier 1935 voit les sarrois choisir le rattachement à l’Allemagne ce qui nécessite désormais de défendre cette région.

Ce secteur bénéficie de l’aide de la géographie, les étangs vont être ainsi à la base d’inondations défensives. Ce système est peu couteux et nécessite en plus quelques ouvrages pour les maintenir sous le feu et ainsi empêcher l’ennemi de les franchir.

Malheureusement, l’état des finances publiques et d’autres priorités font que les ouvrages projetés de type CORF vont être remplacés par de petits ouvrages construits par la MOM, des ouvrages nettement moins puissants.

Devant le risque de percée ennemie, des efforts significatifs sont entrepris avec une première ligne de grosses casemates STG qui occupent la LPR et une seconde dite «position intermédiaire» réalisée sous l’autorité du CEZF verrouille le secteur entre Faulquemont, Sarralbe/Sarre-Union et Diemeringen en suivant une inondation défensive basée partiellement sur l’aménagement du cours de l’Albe.

Créneau JM (Jumelage de Mitrailleuses)

Créneau JM (Jumelage de Mitrailleuses)

Les blockhaus de la Sarre sont armés de deux créneaux FM, d’un créneau mitrailleuses, d’un créneau pour canon antichar de 25mm et d’une cloche AM ou GFM. Les blockhaus pour canon de 75mm disposent également d’un créneau FM.

Sous-secteur de Lixing (69ème RMIF)

Ce sous-secteur dispose de douze ouvrages, dix constructions type STG répartis entre dix blockhaus double (six à cloche GFM type B, un équipé d’une cloche GFM type B et d’une cloche AM et un équipé d’une cloche AM) et deux blockhaus simples armés pour l’un d’une cloche GFM et l’autre d’une cloche AM. On trouve également deux blockhaus MOM abritant chacun un canon de 75mm modèle 1897 flanquant vers l’ouest.

On trouve également les PAF (Points d’Appui Fortifiés) d’Altviller et d’Holbach

Sous-secteur de Leyviller (82ème RMIF puis 69ème RMIF en gardiennage)

Ce sous-secteur dispose de onze ouvrages, deux ouvrages MOM pour un canon de 75mm modèle 1897, les deux ouvrages flanquant vers l’est et neuf ouvrages type STG répartis entre quatre blockhaus simples (deux blockhaus flanquant à droite et deux à gauche armés d’une cloche GFM pour trois d’entre-eux et une cloche AM pour le quatrième) et cinq blockhaus doubles (quatre armés d’une cloche GFM type B et un cinquième disposant d’un canon de 65mm de marine).

On trouve aussi les PAF d’Henriville et de Marienthal.

Sous-secteur de Saint-Jean-Les-Rohrbach (174ème RMIF puis 41ème RMIC en gardiennage)

Ce sous-secteur dispose de dix ouvrages type STG répartis entre sept blockhaus doubles équipés notamment d’une cloche GFM type B et trois blockhaus simple flanquant à droite ou à gauche mais sans cloche. On trouve également quatre blockhaus CORF des retenues d’eau et les PA de Louperhouse, Guebenhouse et Ernestviller.

Les Sous-Secteur de Kappelkinger et de Sarraube ne disposent d’aucune formation type CORF ou STG mais uniquement des organisations de campagne assez légères.

Le premier est armé par le 41ème RMIC et le second par le 51ème RMIC, mission reprise après la démobilisation par le 133ème RIF. Ces deux sous-secteurs disposent aussi de PAF, le premier celui de Grundviller et de la côte 252, le second à Willerwald et de Kisswald.

Sous-secteur de Kalhausen (133ème RIF)

A la différence des sous-secteurs précédents, le sous-secteur dispose d’ouvrages CORF selon le schéma suivant d’ouest à l’est :

-Deux casemates simples flanquant vers l’est armés d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM, de d’une ou de deux cloches AM et de deux cloches GFM type B

Cloche GFM en position

Cloche GFM en position

-L’ouvrage du Haut-Poirier est un ouvrage d’infanterie à trois blocs et une entrée de type réduit avec comme Bloc 1 une casemate d’infanterie flanquant vers l’est avec un créneau JM, deux cloches AM et une cloche GFM type B; un Bloc 2 armé d’une tourelle pour deux armes mixtes et une cloche GFM type B,

un Bloc 3 qui est une entrée et une casemate d’infanterie flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, deux créneaux JM dont un tirant vers l’arrière, une cloche AM et deux cloches GFM type B. le Bloc 4 est une issue de secours/entrée défendue par trois fusils-mitrailleurs.

Le PO du Haut-Poirier aurait du être en réalité un ouvrage d’artillerie qui aurait compté une EM, une EH, deux tourelles de 75, une tourelle de 135 et une casemate d’artillerie à trois canons de 75mm modèle 1932.

Tourelle de 135mm à éclipse

Tourelle de 135mm à éclipse

-Trois casemates doubles armées chacune de deux créneaux JM/AC 47, un créneau JM pour un et deux pour les deux autres, une cloche AM et deux cloches GFM.

-La Commission d’Etudes des Zones Fortifiées (CEZF) à fait construire dans ce secteur vingt-deux casemates numérotés C1 à C22.

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E-Ordre de bataille de la Ligne Maginot en septembre 1948

En guise d’avant-propos

De septembre 1940 à l’été 1948, la ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Panorama de la ligne Maginot en septembre 1948 : les ouvrages secteurs par secteurs

Secteur Fortifié des Flandres (SFF) (De la Mer du Nord à Armentières exclu)

L’ancien secteur défensif de Flandre dépend comme en 1939 de la 7ème armée qui avec la 1ère armée, le Corps Expéditionnaire Britannique et le 1er Corps de Cavalerie (1ère et 5ème DLM) forme l’aile marchante du dispositif allié, ces unités devant pénétrer en Belgique en cas d’attaque allemande.

Le rôle du SFF n’est donc pas d’assurer une défense ferme de la frontière mais d’offrir aux unités de la 7ème armée une base de repli solide sur laquelle elle pourra organiser une défense ferme. La présence d’un deuxième Corps de Cavalerie, le 2ème CC (3ème et 7ème DLM) permettant si nécessaire de gagner le temps nécessaire pour permettre le repli sur les différents ouvrages.

Dans les plans initiaux, le SFF devait disposer de dix casemates dans la région du Mont-Cassel mais la construction à été repoussée en deuxième urgence et au final abandonnée. En remplacement, sur cette même position ont été construits durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation des casemates STG. Par ailleurs, la CEZF va faire construire sur la bretelle de Cassel, huit blockhaus type STG.

Au final, le Secteur Fortifié des Flandres affiche le visage suivant en septembre 1948 :

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

La position de résistance dispose de six organisations de type Fortification de Campagne Renforcée (FCR) ou blocs Billote, tous du type double A4 et de huit organisations type STG (Service Technique du Génie) répartis entre trois blockhaus flanquant à gauche, trois blockhaus flanquant à droite et deux blockhaus type A1, tous recevant une cloche GFM (Guet et Fusil Mitrailleur) type B.

Il faut ajouter à cet inventaire un blockhaus type Da, cinq abris de tir (quatre type N1f et un abri double de type spécial) et 29 tourelles démontables (dix-sept armés d’une mitrailleuse de 7.5mm et douze armés d’un canon de 25mm).

La Bretelle de Cassel est elle couverte par huit blockhaus STG, tous du type A double à l’exception d’un répondant au type B1 simple, tous disposant néanmoins d’une cloche GFM.

Pour ce qui est de l’entretien, seul le 221ème Régiment de Travailleurs (ex-221ème régiment régional de travailleurs) à survécu à la démobilisation. Avec ses cinq compagnies, il est chargé de l’entretien des ouvrages qui sont régulièrement l’occasion d’exercices d’alerte au cours desquels les unités de campagne doivent s’installer dans les ouvrages pour repousser l’ennemi.

Avec la mobilisation, le 15ème RRT (Régiment Régional de Travailleurs) est réactivé avec l’aide de réservistes âgés et de travailleurs étrangers (espagnols principalement).

Ces deux régiments, le 221ème RT et 15ème RRT vont maintenir les ouvrages en état et en assurer la garde, le temps que certaines unités de campagne de la 7ème armée ne s’y installent en attendant une éventuelle entrée en Belgique.

Secteur Fortifié de Lille (D’Armentières inclus au fort de Maulde exclu)

Ce secteur fortifié est un secteur particulier car c’est un secteur que l’on pourrait qualifier d’«extraterritorial» puisque la défense de ce secteur est attribuée à la 1st Infantry Division qui bénéficie du soutien du 16ème régiment de travailleurs chargé de l’entretien et de la garde des ouvrages en absence des troupes de campagne.

Contrairement au SFF, le SFL ne disposait pas de gros ouvrages mais de petits casemates typiques de la fortification de campagne, la 1ère région militaire (avant la réorganisation liant le tracé des provinces aux régions militaires, la 1ère RM devenant la 2ème RM) responsable du SFL dévellopant une gamme complète d’abris de tir et de blocs destinés à faire face à toutes les configurations.

Le Secteur Fortifié de Lille dispose au total de soixante-cinq blockhaus de différent type :

-onze blocs de type Da pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-huit type Db pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-quatre type Dc pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dd pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dsd pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-cinq type Dsg pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-Quatre type Gsd pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Six type Gsg pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Huit type G1 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Cinq type G2 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Deux type G3

On trouve également vingt-trois abris de tir, eux aussi de différents types :

-Trois type N1d pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à droite)

-Quatorze type N1f pour une mitrailleuse ou un canon antichar tirant en action frontale

-Quatre type N1g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

-Deux type N2g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

Enfin on trouve également neuf tourelles démontables (quatre équipés de canons antichars de 25mm et cinq équipés de mitrailleuses de 7.5mm).

Ce sont les seules armes du secteur à calibre français, les armes des abris et des blockhaus étant fournis par la 1st Infantry Division à savoir des canons antichars de 2 livres (puis de 6 livres _environ57mm_), des mitrailleuse Vickers et des fusils-mitrailleurs Bren.

Secteur Fortifié de l’Escaut (SFE) (de Maulde à Wargnies-le-Petit)

A la différence des deux secteurs précédents, le Secteur Fortifié de l’Escaut dépend jusqu’à la démobilisation de septembre 1940 de la 1ère armée, elle aussi amenée à entrer en Belgique, le Secteur Fortifié de l’Escaut est donc une position arrière pour couvrir un déploiement en Belgique et un éventuel repli.

Comme ailleurs le long de la frontière belge, la genèse de la ligne fortifiée du SFE à été particulièrement difficile et douloureuse avec des changements de priorités et de tracés.

Initialement (1930), le tracé doit s’appuyer sur une série de casemates CORF en forêt de Raismes mais à partir de 1934, tout est à refaire et les casemates de la forêt de Raismes sont abandonnés comme position durable au profit d’un tracé situé plus au nord.

Ce tracé couvre l’est du secteur avec un ouvrage d’artillerie à Eth, un petit ouvrage à Estreux et neuf casemates situés à Wargnies Est et Ouest, Jeanlain, Folie-Notre-Dame, Talandier, Calvaire-Saint-Druon, Rouge-Haie, Grand-Val et Quarouble). Seul un petit ouvrage à Eth et les casemates de Jeanlain et de Talandier seront construits.

A partir de 1936, la position est finalement réalisée sous la forme d’une ligne de blockhaus STG entre le PO d’Eth et le vieux fort de Maulde, remanié pour devenir un ouvrage d’artillerie à bon marché qui devait à l’origine comporter cinq casemates d’artillerie mais qui au final n’en posséda que trois, deux de 75mm et un de 155mm GPF.

La CEZF va également y ajouter sa touche personnelle avec la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) avec 18 kilomètres d’obstacles antichars (un fossé profond, des pieux et des barbelés) et vingt casemates type STG ainsi que la position de Cambrai qui représente 24 kilomètres d’obstacles antichars et vingt casemates type STG.

A la différence des autres secteurs de Flandre et de Lilles, le secteur fortifié de l’Escaut va disposer d’un régiment spécialisé, le 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF), un régiment de mobilisation en septembre 1939 mais qui avait été pérennisé tout comme l’avait été le 17ème régiment régional de travailleurs devenu le 17ème régiment de travailleurs avec pour mission d’entretenir et de garder les ouvrages de campagne.

En septembre 1948, le Secteur Fortifié de l’Escaut aligne ouvrages, casemates et blockhaus suivants :

-La position de résistance est armée par la 107ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) du 54ème RIF qui dispose de vingt organisations type Fortifications de Campagne Renforcée (FCR), tous de type double, seize organisations issus des réflexions du Service Technique du Génie (STG) (sept blockhaus type B, cinq blockhaus type A, trois casemates d’artillerie de 75mm et un observatoire) et cinq ouvrages type 1ère région militaire (trois abris de tir type N2 _un type a et deux type f_ , un blockhaus type B et un blockhaus type M).

Il faut ajouter également le vieux fort de la Maulde reconstruit pour s’intégrer à cette nouvelle position ainsi qu’un ouvrage type CORF, l’ouvrage de Talandier armé lui par la 106ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) et qui est un casemate double avec deux créneaux équipé d’une mitrailleuse et d’un canon de 47mm, deux jumelages de mitrailleuses, deux cloches GFM type B et une tourelle pour arme mixte et mortier de 50mm.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

La 106ème CEO assure également la défense de la position de résistance en armant tout d’abord une organisation type CORF, l’ouvrage d’Eth qui est un petit ouvrage d’infanterie à deux blocs.

Le premier bloc dispose d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canon antichar de 47mm, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour arme mixte et deux cloches GFM type B. Le second bloc est équipé d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canons de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche GFM et une cloche lance-grenades.

Entre 1942 et 1945, les travaux du 2ème cycle sont enfin réalisés (c’est l’un des rares ouvrages type CORF dans ce cas) à savoir la construction d’une EH, d’une EM et d’une tourelle de 75mm, le tout dans un format plus économique que celui envisagé à l’époque.

Les autres organisations armés par la 106ème CEO sont d’abord du type 1ère Région Militaire avec vingt constructions de ce type répartis entre des blockhaus type G (huit exemplaires dont un unique type G2), un blockhaus type C, quatre blockhaus type A, cinq blockhaus type B, un unique blockhaus type E2 et un blockhaus type O. A cela s’ajoute un abri de tir type N2a.

La 106ème CEO dispose également d’un construction type STG en l’occurrence un blockhaus type A double, de deux constructions type FCR (un blockhaus type B simple et un blockhaus type A double), sept tourelles démontables (toutes équipées de mitrailleuses) et huit observatoires.

-La ville de Valenciennes est protégée par une série de quatorze ouvrages, douze étant du type FCR (dix type A double, un type B flanquant à droite et un type double) et deux du type STG (un blockhaus type A double et un blockhaus type B flanquant à droite).

-Les travaux menés par la CEZF voit la réalisation dans le SFE d’un total de quarante casemates type STG, répartis à égalité entre la bretelle de Cassel et la couverture de la ville de Cambrai et comme la position située plus haut, aucune troupe n’est déployée en permanence dans ces ouvrages appelés à être occupés par des troupes de campagne.

-A la différence de l’avancée de Valenciennes et de la ligne CEZF-Secteur Escaut, la position de la forêt de Raismes est occupée par la 108ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (108ème CEO), elle aussi rattachée au 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF).

Cette position est matérialisée par douze constructions type CORF avec trois casemates doubles équipés chacun de deux créneaux JM/AC 47, d’un créneau de jumelage de mitrailleuse, d’un cloche pour armes mixtes et une cloche GFM et neuf casemates simples flanquant vers l’est ou vers l’ouest, chaque casemate disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau pour jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM type A (certaines étant modifiées en B).

23-Armée de terre Ligne Maginot (17)

La ligne CEZF

Carte de la Ligne CEZF

Carte de la Ligne CEZF

Généralités

Comme nous venons de le voir, la réalisation des ouvrages de campagne s’est faite souvent sans coordination ce qui sera un frein considérablement à leur efficacité.

Fort heureusement, dès le début de la guerre de Pologne, les autorités militaires conscientes du problème vont reprendre les choses en main. Le 6 septembre 1939 est mise sur pied la Commission d’Etudes des Zones Fortifiées (CEZF).

Dirigée par le général Belhague qui avait en son temps dirigé la CORF, elle doit améliorer l’organisation en profondeur des fronts fortifiés en insistant notamment sur le Nord, mal couvert faute à un allié belge qui rendait semble-t-il illusoire la construction d’ouvrages CORF entre les Ardennes et la Mer du Nord.

Le programme complet de la ligne CEZF prévoit une fortification de 600km composée d’une ligne principale de résistance et d’un ligne d’arrêt avec un blockhaus tous les kilomètres ce qui nécessite la construction de 1200 ouvrages fortifiés qui sont complétés par un fossé antichar et par un réseau de barbelés large de six mètres.

Dix régions militaires sont concernées. Le planning initial prévoyait une première tranche en 1939-40, deux tranches en 1940 et une tranche 1941 mais la fin prématurée de la guerre de Pologne et des hivers 1939-40 et 1940-41 très rigoureux vont considérablement ralentir la construction de cette ligne dont l’utilité est remise en cause par les partisans de la mécanisation. Résultat, la ligne CEZF ne sera vraiment considérée comme achevée qu’en 1945.

A cette époque, elle s’étend globalement de Cassel à Pontarlier, couvrant les secteurs occupés durant la guerre de Pologne par la 1ère armée, la 9ème armée, la 2ème armée, la 4ème armée et la zone de responsabilité de la 7ème région (régions de Morteau et de Pontarlier).

Le 27 septembre 1939, les commandes de cuirassement sont passés avec 900 cloches type C (une cloche type B simplifiée), 1300 créneaux pour fusils-mitrailleurs, 2800 trémies pour créneau de mitrailleuse, 2800 trémies pour canon de 25mm, 1200 portes et 1200 grilles soit de quoi équiper 1000 casemates doubles, 200 simples dont 300 démunis de cloches.

En mars 1942 alors que la ligne CEZF est achevée à environ 40%, des commandes complémentaires de matériel sont passés notamment 300 cloches pour équiper tous les casemates STG de la ligne de cloche mais également 300 mortiers de 60mm installés dans des encuvements en béton, les servants protégés par un bouclier ce qui permet d’équiper un blockhaus sur quatre.

A noter que contrairement aux ouvrages puissants de la Ligne Maginot, aucune unité n’est spécifiquement créée pour armer cette ligne entretenue en temps de paix par des unités de génie de la Région Militaire ou par des unités de travailleurs. En cas de conflit, il est prévu qu’y soient déployés des unités de campagne.

«Néanmoins, il n’est pas impossible qu’en cas de conflit, un ou plusieurs régiments d’infanterie de forteresse de mobilisation puissent être déployés dans certains ouvrages de la ligne CEZF» (note du général Villeneuve du 14 septembre 1946).

Les travaux en détail

Les différents tronçons de la ligne CEZF (souvent appelée ligne Belhague même si cette dénomination ne fût jamais officielle) s’établissent ainsi du nord à l’est :

-Secteur de la 1ère armée : la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) aligne 18 kilomètres d’obstacles antichars et 20 casemates type STG alors que la position de Cambrai aligne 24 kilomètres d’obstacles antichars et 27 casemates type STG.

-Secteur du Détachement d’Armée des Ardennes (future 9ème armée) : la position Réthel- Mézières aligne 18 kilomètres d’obstales antichars et 20 casemates type STG.

-Secteur de la 2ème armée : le Front Nord dit «Est du Chesne» dispose d’Omont à Stonne  pour barrer la trouée du canal des Ardennes de 15 kilomètres d’obstacles antichars et de 17 casemates; le Front Centre dit «Dun-sur-Meuse» aligne de la forêt de Belval à Brandeville un total de 16 kilomètres d’obstacles antichars et de 18 casemates et enfin le Front Est «Etain-Spincourt» déploie de la côte de Romagne à Boismont un total de vingt kilomètres d’obstacles antichars couverts par vingt-deux casemates.

-Secteur de la 4ème armée : le front «Nord de Morhange» de la corne nord de la forêt de Remilly au bois de Guessling 13 kilomètres d’obstacles et 14 casemates pour renforcer une zone d’étangs partiellement aménagée en 1936-37 alors que le front «Ouest de la Sarre- Union» dispose de treize kilomètres d’obstacles antichars et quatorze casemates.

Au final dans la zone de responsabilité de la 4ème armée, la position CEZF disposera au final d’une ligne principale de résistance équipée de 80 casemates STG alors que 1500m en arrière, la ligne d’arrêt dispose de 84 casemates STG.

-Secteur de la 7ème région : le front de Morteau dispose de treize kilomètres d’obstacles antichars et de quatorze casemates alors que le front de Pontarlier dispose de seulement six kilomètres d’obstacles antichars et six casemates.

Blocs Billote et PAL (Position Avancée de Longwy)

Comme nous l’avons vu plus haut, suite à la dissolution de la CORF, les régions militaires ont réalisé des ouvrages de campagne.

Outre ces ouvrages construits en temps de paix, d’autres ouvrages vont être construits, le plus souvent directement sur la frontière pour couvrir la manoeuvre des troupes de campagne et leur offrir une base de repli en cas de besoin.

Un cas particulier concerne la Position Avancée de Longwy, une fortification de campagne destinée à protéger cette ville industrielle et permettre à l’industrie de produire le plus longtemps possible. Néanmoins pour chaque cas, les travaux sont menés par les troupes déployées dans la région.

Les travaux du Groupe d’Armées n°1 : les blocs Billotte

Le groupe d’armées n°1 déploie ses unités de la mer du Nord à Longuyon. C’est l’aile marchante du dispositif allié, censé pénétrer en Belgique et aux Pays Bas pour tendre la main aux belges et aux néerlandais dès que ceux-ci le demanderait.

Ce cas de figure ne s’est pas produit ce qui n’empêcha pas le général Billote _commandant du GA1_ de planifier et de réaliser sur la frontière une ligne d’ouvrages fortifiés passés à la postérité sous le nom de Blocs Billotte ou blocs GA1 ou encore blocs FCR (Fortification de Campagne Renforcée).

Les blocs Billotte sont de gros casemates simples (une chambre de tir) ou doubles (deux chambres de tir) avec dans chaque chambre de tir un créneau pour arme antchar et un créneau pour mitrailleuse en échelon refusé mais sans cloche ce qui se révéléra ultérieurement problématique.

Ces blocs ont été essentiellement construits le long de la frontière belge (SD Lille, SF Escaut et SF Maubeuge), le long de la Meuse et de la Chiers avec dix-septs blocs GA1, dans le SF de Montmédy comme deuxième ligne de défense pour couvrir la tête de pont et dans le SD Marville pour renforcer la défense des bords de la Chiers.

Le choix du général Billotte entre en contradiction avec la politique de petits blocs préconisés par le général Hutzinger commandant de la 2ème armée. Finalement, il est décidé de couvrir Sedan par de petits blocs et de construire des Blocs Billote en arrière de la ville, les premiers devant freiner l’ennemi et couvrir la Meuse alors que les seconds devant arrêter l’ennemi ayant franchit la Meuse.

Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (1) : la Position Avancée de Longwy (PAL)

Bien que fortifiée au 17ème siècle par Vauban, Longwy ne fût pas intégrée au tracé de la ligne Maginot imaginée par la CORF, les études réalisées ayant montré qu’une meilleure position pouvait être trouvée derrière la ville.

Dès le début de la guerre de Pologne, la ville est évacuée de ses habitants, seuls restant sur place les ouvriers des usines et des troupes chargées de pénétrer au Luxembourg et en Belgique pour jalonner l’avancée allemande mais ces unités de cavalerie n’ont donc pas pour mission de défendre la ville.

A la mobilisation de septembre 1939, la ville de Longwy intégrée au Secteur Fortifié de Crusnes dépend de la 2ème armée mais peu avant la fin de la guerre de Pologne, le SF de Crusnes est rattaché à la 3ème armée (GA2) du général Condé, partisan d’une devance avancée à Longwy.

Ce n’est cependant qu’en mars 1940 que les travaux vont sérieusement commencer. La PAL se composera au final d’un fossé antichar continu battu par une vingtaine de casemates armés de mitrailleuses et de canons antichars de 25mm, casemates destinés à être occupés par des troupes de campagne ainsi que des casemates d’artillerie pour canons de 75mm modèle 1897.

 Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (2) : la trouée de la Sarre

Quand éclate la guerre de Pologne en septembre 1939, la défense de la Sarre repose essentiellement sur des inondations battues par le feu mais il n’y à pas de véritable ligne de résistance. Pour renforcer une position assez faible, décision est prise de construire 31 casemates STG qui vont s’ajouter à quatre casemates pour canons de 75mm construits entre 1936 et 37. Non prioritaires, ces travaux ne seront achevés qu’en 1945.

Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (3) : la Région Fortifiée de la Lauter

Les travaux réalisés dans cette région concernent essentiellement le renforcement du saillant que forme la ligne de casemates entre Schoenenbourg et le Rhin car une percée ennemie dans ce secteur menacerait d’encerclement tout la position de Bitche au Schoenenbourg. Ce renforcement se matérialise par une série de blockhaus STG.

Les travaux du Groupe d’Armées n°2 (4) : Les rives du Rhin on ne passe pas !

En dépit de la présence de solides défenses, l’hypothèse d’un franchissement allemand du Rhin pour envahir la France n’est pas à exclure totalement ce qui explique que dès le début de la guerre de Pologne, des travaux sont menés pour étoffer et étayer les défenses. Ces travaux sont les suivants :

Blockhaus Garchery

Blockhaus Garchery

-Achèvement des blocs Garchery

-Les villages présents dans les intervalles de la position sont organisés en point d’appui

-Des blockhaus sont construits sur la deuxième ligne pour tenir les débouchés de la forêt du Rhin

-Etablissement d’une bretelle sur la ligne Diebolsheim-Hilsenheim afin d’empêcher qu’un ennemi ayant percé dans le secteur de la 5ème armée n’enroule la position.

Il est également projeté une ligne de blockhaus STG sur la ligne des villages à deux ou trois kilomètres du canal mais aucun début d’éxecution n’est mené avant la démobilisation. L’idée n’est cependant pas abandonnée et entre juin 1947 et septembre 1948, ces blockhaus seront finalement construits.

21-Armée de terre (66)

155ème régiment d’artillerie de position

Canon de 155C Schneider modèle 1917

Canon de 155C Schneider modèle 1917

-Le 155ème régiment d’artillerie de position est recréé le 1er août 1919 et le 15 avril 1933 devient l’un des régiments d’artillerie de la Région Fortifiée de la Lauter avec un état-major, un peloton hors-rang et pas moins de sept groupes.

Le régiment dispose donc de quatre groupes à pied avec douze batteries le long du Rhin et un groupement automobile à Sarrebourg, les 5ème,6ème et 7ème groupe représentant six batteries, les deux premiers disposant de canons de 75mm et le troisième de canons de 155C.

Ce régiment connait de nombreuses modifications de structure avec des groupes transférés à d’autres régiments et remplacés par des groupes créés ex-nihilo. Parmi les modifications importantes, citons la création le 16 mars 1936 de batteries d’ouvrage au sein des 2ème et 3ème groupes.

Les six groupes du régiment s’échelonnent sur 80 kilomètres, les 1er et 6ème groupes formant le Groupe d’artillerie du Bas-Rhin, le 2ème groupe forme le Groupe d’artillerie de la forteresse de la Lauter, le 3ème groupe forme le groupe d’artillerie de forteresse des Vosges alors que les 4ème et 5ème groupes forme l’Artillerie de la Région fortifiée de la Lauter.

A la mobilisation d’août 1939, le 155ème RAP du temps de paix donne naissance à trois régiments, le 155ème RAP à partir des 1er et 6ème groupe, le 156ème RAP à partir du 4ème groupe et le 168ème RAP à partir du 5ème groupe.

Le 155ème RAP de guerre est mis sur place par le CMA 60 de Strasbourg et affecté au Secteur Fortifié du Bas-Rhin avec les moyens suivants :

-Le 1er groupe à deux batteries équipées respectivement de 8 canons de 75mm modèle 1897 et de 9 obusiers de tranchée 150T.

-Les 2ème  et 3ème groupes dispose de 16 canons de 75mm modèle 1897 (4ème et 7ème batteries), de 16 canons de 155L modèle 1916 (5ème et 8ème batterie) et 18 mortiers de tranchée 150T (6ème et 9ème batterie)

-Le 4ème groupe dispose des 10ème et 11ème batteries qui occupent l’ancien forteresse allemande de Mutzig et gère des batteries de 120C en dépôt.

Le 155ème RAP de guerre à l’issue de la démobilisation reprend les traditions du  155ème RAP du temps de paix mais réduit la voilure tout en modernisant son matériel.

Le 1er groupe dispose de deux batteries (1 et 2) équipés de canons de 75mm (16 pièces), le 2ème groupe groupe dispose de deux batteries (3 et 4) de 155L modèle 1916 et le 3ème groupe (5 et 6) de deux batteries de 120C puis de 105L modèle 1913S.

Les mortiers de tranchée 150T sont retirés du service tandis que le 4ème groupe est dissous, les batteries allemandes étant mises en sommeil.

A la mobilisation d’août 1948, les trois groupes existants restent identiques en terme de composition humaine et matérielle, le 4ème groupe étant réactivé avec les 7 et 8ème batteries.

156ème régiment d’artillerie de position

-Le 156ème régiment d’artillerie de position est mobilisé à la fin du mois d’août 1939 par le CMA 220 de Sarrebourg avec un noyau actif du 4ème groupe du 155ème RAP. Il compte deux groupes à deux batteries de 155 hippomobiles et une Section de Transport Hippomobile (STH) et est affecté au Secteur fortifié de Haguenau.

Le 1er groupe en appui-feu du 22ème RIF dispose de deux batteries de 8 canons de 155L modèle 1918 alors que le 2ème groupe en appui du 68ème RIF dispose d’une 4ème batterie avec 4 canons de 75mm et 4 canons de 155L modèle 1918 et d’une 5ème batterie avec 4 canons de 145L modèle 1916 et 4 canons de 155L modèle 1918. ce régiment arme également des ouvrages d’artillerie au sein du groupement d’artillerie de forteresse n°3.

Ce régiment est maintenu en ligne après la démobilisation, réorganisé avec néanmoins des moyens réduits, le 1er groupe disposant de deux batteries de quatre canons de 75mm modèle 1897 et le 2ème groupe de deux batteries de quatre canons de 155L modèle 1918.

A la mobilisation de septembre 1948, les moyens sont renforcés, le 1er groupe disposant de deux batteries de 8 canons de 75mm, un 2ème groupe disposant de deux batteries de 8 canons de 155L modèle 1918 et un 3ème groupe avec deux batteries antichars de huit canons de 47mm modèle 1937 chacun.

157ème régiment d’artillerie de position

-Le 157ème régiment d’artillerie de position est créé le 1er août 1919 à Nice sous le nom de 157ème régiment d’artillerie à pied. Comme tous les RAP, son histoire est jalonnée d’un certain nombre de réorganisations, celle du 5 mai 1929 organisant le régiment en un état-major, un peloton-hors rang et trois groupes à deux batteries (batteries 1 et 2 pour le 1er groupe, batteries 4 et 5 pour le 2ème groupe et batteries 7 et 8 pour le 3ème groupe).

Il connait deux nouvelles réorganisations (14 mars 1933 et 15 avril 1935), devenant le 157ème régiment d’artillerie de position avec pour organisation un état-major, un PHR et quatre groupes d’artillerie.

A la mobilisation d’août 1939, le 157ème RAP met sur pied trois nouveaux régiments, les 1er et 4ème groupes forment un 157ème RAP de guerre, le 2ème groupe formant le 158ème RAP et le 3ème groupe forme le 167ème RAP.

Le 157ème régiment d’artillerie de position «nouvelle formule» dispose d’un 1er groupe à trois batteries (1 2 3) équipé de canons de 155mm, de 105mm, de 75mm et de 220mm, d’un 2ème groupe à trois batteries (4 5 6) équipées de canons de 155 et de 75mm, d’un troisième groupe disposant de deux batteries d’ouvrages numérotées 7 et 8, d’un quatrième groupe disposant de deux batteries d’ouvrages numérotées 10 et 11 avec une section de transport automobile et d’un groupe autonome chargé de la défense de Toulon avec 16 canons de 120L modèle 1878.

Le 157ème RAP reste en position mais ces moyens sont réduits avec un 1er groupe à deux batteries de huit canons de 155 (L et C), un 2ème groupe à deux batteries de huit canons de 75mm et les troisième et quatrièmes groupes chargés des ouvrages, ouvrages occupés en permanence avec des effectifs réduits.

A la mobilisation, chaque groupe reçoit une troisième batterie de 75 et de 155mm tandis que les ouvrages sont occupés en permanence à effectifs de guerre.
158ème régiment d’artillerie de position

-Le 158ème régiment d’artillerie de position est mis sur pied le 24 août 1939 à partir d’un noyau actif fourni par le 2ème groupe du 157ème RAP. Sur le pied de guerre, ce nouveau régiment affecté au SFAM dispose d’un état-major, de trois groupes de position et un groupe d’ouvrages.

Les trois groupes de positions disposent chacun de deux batteries équipés d’un matériel hétéroclite comme c’est le cas avec tous les RAP. Pas moins de six modèles de canons sont ainsi utilisés (canon de 65mm modèle 1906, le canon de 75mm modèle 1897, le canon de 105L modèle 1913, le mortier de tranchée 150T, le canon de 155L modèle 1877 et le canon de 220L modèle 1917), le groupe d’ouvrage (IVème groupe) disposant de trois batteries.

Le régiment est dissous le 17 août 1940, son personnel dispersé (les réservistes sont libérés, le personnel d’active transféré à d’autres régiments d’artillerie) et les pièces stockées à l’exception des canons de 65 et des mortiers de tranchée qui sont feraillés. Quand aux ouvrages, les trois batteries sont rattachées au 157ème RAP

Le 158ème RAP est réactivé le 31 août 1948 à partir du 157ème RAP. Il dispose d’un état-major, d’un peloton hors rang, d’un groupe lourd (1er groupe) disposant de deux puis de quatre canons 220L modèle 1917, un groupe de trois batteries de quatre canons de 155L modèle 1877 mod.14, (2ème groupe) deux groupes de trois batteries de quatre canons de 75mm modèle 1897 montés sur pneumatique (3ème et 4ème groupe), un groupe antichar (5ème groupe) équipé de douze canons de 47mm modèle 1937 et un groupe d’ouvrage à trois batteries (6ème groupe).

159ème régiment d’artillerie de position

-Le 159ème régiment d’artillerie de position est créé le 1er septembre 1937 à Belfort, formant l’artillerie de la Région Fortifiée de Belfort et du Secteur Fortifié de Colmar. Il dispose à l’époque de deux groupes.

Lors de la mobilisation d’août/septembre 1939, le 159ème RAP grâce au concours du CMA 327 de Belfort met sur pied un 159ème RAP de guerre et le 170ème RAP.

Ce nouveau 159ème régiment d’artillerie de position dispose de six groupes numérotés 2 à 7, le groupe numéroté n°1 ayant intégré le 170ème RAP. Ces groupes sont repartis sur différents secteurs   comme ceci :

Le 2ème groupe dispose d’une 3ème batterie avec 8 canons de 75mm modèle 1897 et 4 canons de 155C Saint Chamond modèle 1915, les 22ème et 23ème batteries créées à l’hiver 1940 disposent de 12 canons de 47mm de marine et de six mortiers de tranchée 150T. Il est affecté au Secteur Fortifié de Mulhouse future 105ème DIF.

Le 3ème groupe dispose des 4ème et 5ème batteries avec six canons de 75 modèle 1897/33 en casemates STG, 8 canons de 75mm modèle 1897, 4 canons de 155C Saint Chamond et 4 canons de 155L modèle 1877. Ce groupe est affecté au Secteur Défensif d’Altkirch.

Le 4ème groupe (6ème batterie) dispose de 8 canons de 75 modèle 1897/1933 en casemates STG ainsi que de 8 canons de 155L modèle 1877 intégrés à une 21ème batterie créée en octobre 1939. Il est lui aussi affecté au Secteur Défensif d’Altkirch.

Le 5ème groupe dispose des 7ème, 8ème et 9ème batteries affectées à la Région Fortifiée de Belfort (futur 44ème CAF) dispose de canons de 75mm et de 155mm sous tourelle datant d’avant 1914, la 13ème batterie (7ème groupe) rejoignant le groupe en février 1940.

Le 6ème groupe (10ème et 11ème batteries) est affecté à la Region Fortifiée de Belfort aec 8 canons de 155L modèle 1916 et 4 canons de 240mm modèle 1884.

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Canon de 120mm De Bange modèle 1878

Le 7ème groupe (12ème et 13ème batteries) est affecté au Secteur Défensif de Montbéliard avec une 12ème batterie équipée de 4 canons de 75mm modèle 1897, 4 canons de 120L modèle 1878 puis 105L modèle 1913, la batterie disposant déjà de huit canons de 105L.

La 13ème batterie dispose de quatre canons de 155L modèle 1877 et 4 canons de 155C Saint Chamond, batterie ensuite transferée au 5ème groupe.

Le régiment est pérennisè après la démobilisation, ses moyens étant cependant réduits avec la dissolution des 21ème, 22ème et 23ème batteries.

A la mobilisation de septembre 1948, le régiment réactive la 21ème batterie équipée de douze canons antichars de 47mm modèle 1937 et la 23ème batterie avec huit canons de 155 GPF.

160ème régiment d’artillerie de position

Ce régiment est mis sur pied à Verdun par le Centre Mobilisateur d’Artillerie n°306 à l’aide d’un noyau actif, le 3ème groupe du 151ème RAP. Il compte trois groupes et une Section de Transport Hippomobile :

-Le 1er groupe dispose de trois batteries (1 2 et 3) à huit canons de 105L modèle 1913 et les forts ex-allemands de la rive gauche de la Moselle (place de Metz).

-Le 2ème groupe dispose de trois batteries (4,5 et 6) avec des canons de 75mm modèle 1897 et les forts de la rive droite de Verdun.

-Le 3ème groupe dispose de trois batteries numérotées 7, 8 et 9 avec des canons de 155mm (155C Saint Chamond et 155L modèle 1877) et les forts de la rive gauche de Verdun.

Les forts de Verdun disposent en septembre 1939 de deux pièces de 75mm sur affûts et des tourelles de 75 et 155mm, des 150T au sein d’une seizième batterie et un obusier de 370mm Filloux.

Affecté à la Réserve Générale d’Artillerie, il est dispersé entre différents secteurs, le Corps d’Armée Colonial (1er groupe), la 102ème DIF (2ème et 3ème groupe), la 5ème batterie restant à Verdun pour garder les forts.

Après la démobilisation, le 160ème RAP est pérennisè avec deux groupes (1er et 2ème) déployés au sein du SF Ardennes, un 3ème groupe réduit assurant la garde des ouvrages de Verdun.

A la mobilisation d’août/septembre 1948, le 160ème RAP se redéploie dans le Secteur Fortifié des Ardennes devenu 102ème DIF avec un  2ème groupe avec les 4ème et 6ème batteries disposant de canons de 75mm modèle 1897 et 3ème groupe (7ème 8ème et 9ème batteries) équipées de canons de 155C Saint Chamond et de canons de 155L modèle 1877. Le 1er groupe est redéployé pour servir les forts de Verdun.