23-Armée de terre ligne Maginot (37)

Secteur Fortifié du Dauphiné

D’abord appelé Secteur fortifié des Hautes-Alpes de 1924 à 1933, le SF Dauphiné s’étend du camp des Rochilles à Bayasse au camp des Fourches/Le Pra, englobant ainsi les vallées de la Haute-Durance, du Guil et de l’Ubaye.

On trouve deux grandes routes d’invasion, la première est la route Turin-Briançon-Grenoble via le col du Mont-Genèvre et la seconde est la route Coni-Barcelonnette-Gap via le col de Larche, routes qu’il faut barrer tout en se préoccupant des voies d’invasion secondaires entre ces deux axes.

La défense du Dauphiné repose donc essentiellement sur le barrage des débouchés des deux principaux cols ce qui est tout sauf novateur, Serré de Rivières et avant lui Vauban avaint compris l’importance capitale de Briançon pour défendre cette région.

Il était ainsi prévu pas moins de huit ouvrages pour protéger le Briançonnais mais dès mars 1930, les restrictions budgétaires et les choix politiques font que ce projet est remplacé par la modernisation du Janus et la construction par la MOM de petits ouvrages d’infanterie sur les cols secondaires.

De nombreuses «pilules» sont ainsi construites ainsi que des points d’appui fermés sur la ligne de résistance pour couvrir les ouvrages CORF d’un débordement par les hauts.

Etant davantage un souci pour l’état-major, le programme de fortification de l’Ubaye est réalisé en grande partie avec la construction de nouveaux ouvrages et la modernisation d’ouvrages anciens qui peuvent être toujours efficaces.

Pour ce qui est des travaux neufs, le CORF va réaliser de part et d’autre de la vallée deux ouvrages mixtes se flanquant réciproquement, un petit ouvrage d’interdiction de la vallée, trois abris et un observatoire. A cela s’ajoute un avant-poste à Larche couvert par le vieux fort de Viraysse alors que celui de Tournoux assure le rôle de verrou arrière.

Le col de la Bonnette bien que difficillement accessible n’est pas négligé avec jusqu’en 1930, deux casernements d’altitude et des redoutes en pierres sèches puis quelques avant-postes, un ouvrage mixte et trois petits ouvrages sur les cols annexes.

Au niveau organisationnel, le SFD est divisé en cinq sous-secteur, le sous-secteur Haute Clarée-Guisane défendu par le 82ème BAF, le sous-secteur Haute Durance-Cerveyrette défendu par le 72ème BAF, le sous-secteur du Gul défendu par le 107ème BCA, le 87ème BCA et le 92ème BAF, le sous-secteur Ubaye-Ubayette dispose du 299ème RIA et du 83ème BAF et le sous-secteur Jausiers défendu par 73ème BAF et une compagnie du 299ème RIA.

Durant la guerre de Pologne, le Secteur Fortifié du Dauphiné dispose de deux DBAF, la 75ème DBAF qui dispose de quatre bataillons alpins de forteresse, les 72ème 82ème 92ème et 102ème alors que la 157ème DBAF ne dispose que de deux bataillons, les 73ème et 83ème BAF. A cela s’ajoute les 4ème et 5ème compagnie du 440ème régiment de pionniers.

Après la démobilisation, on ne maintient en ligne que le 157ème DBAF _la demi-brigade d’active_ avec les deux bataillons alpins de forteresse d’active, les 72ème et 73ème BAF plus le 83ème BAF qui devient un bataillon d’active.

Le dispositif est réorganisé, le sous-secteur Haute Clarée-Guisane est défendu par le 83ème BAF, le sous-secteur Haute Durance-Cerveyrette défendu par le 72ème BAF, le sous-secteur du Gul défendu et le sous-secteur Ubaye-Ubayette par le 83ème BAF et le sous-secteur Jausiers défendu par une compagnie renforcée du 73ème BAF.

 Sous-secteur Haute Clarée-Guisane

Quartier du Chardonnet : pas d’ouvrages spécifiques

Quartier Bufere-Granon

ouvrage de Col-de-Buffere

ouvrage de Col-de-Buffere

-L’ouvrage de Col-de-Buffere est un ouvrage d’infanterie à trois blocs et une cheminée disposant d’un bloc 1 qui sert d’entrée armé d’un créneau FM en caponnière et d’une cloche GFM, d’un casemate d’infanterie (vers les Sagnes) ou bloc 2 disposant d’un créneau JM et en remplacement d’un bloc 3 identique au bloc 2, un blockhaus MOM muni d’une trémie FM. Le bloc 4 est la cheminée de l’ouvrage qui dispose également d’une sortie de secours et d’un bloc observatoire muni d’une cloche GFM.

-Un blockhaus d’avant 1914 rénové et armé de deux créneaux JM

-Un avant poste composé d’une galérie avec un créneau JM

Sous-secteur Haute Durance-Cerveyrette

Quartier Vachette-Janus

-L’ouvrage de La Vachette est un ouvrage d’infanterie à deux blocs disposant d’un Bloc 1 (entrée + casemate) armé d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM, deux mortiers de 81mm, une cloche AM et une cloche GFM et d’un bloc 2 équipé d’une cloche AM et d’une cloche GFM.

-Un barrage antichar léger sur la route de Montgenèvre défendu par un ouvrage CORF armé d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM (qui lui aussi peut s’effacer pour laisser la place au canon de 47mm), deux FM et une goulotte à grenades.

-Un observatoire de campagne

-Emplacement pour quatre canons de 75mm modèle 1897 pour couvrir Montgenèvre

-L’ouvrage CORF du Janus implanté sous l’ancien fort du même nom et dispose de sept blocs, une entrée et deux cheminées.

-Le Bloc 1 est une entrée de plain pied défendu par un créneau JM/AC 25 installé seulement en 1942 remplaçant un créneau JM.

-Le Bloc 2 est une casemate mixte flanquant vers le nord (agissant qsur la route de Montgenèvre avec deux créneaux JM et deux mortiers de 81mm

-Le Bloc 3 est une casemate d’artillerie flanquant vers le nord (action vers la vallée de Clarée) disposant de deux mortiers de 75mm modèle 1931

-Les blocs 4 et 5 sont des observatoires

-Le Bloc 6 est une casemate d’infanterie disposant d’un créneau JM et d’une chambre observatoire orientée vers le sud.

-Le Bloc 7 est une casemate d’infanterie flanquant vers le nord (Montgenèvre) avec pour équipement un créneau JM.
-Le Bloc 8 est l’ancienne batterie de 95mm du Janus intégré à l’ouvrage CORF ce qui est une chose unique en son genre.

-Les Blocs 9 et 10 servent à la ventilation de l’ouvrage

-L’ouvrage MOM du Chenaillet à une histoire compliquée puisqu’il à été commencé en 1931, abandonné entre 1932 et 1940 avant d’être finalement achevé avec deux entrées parallèles desservant des galeries se croisant et menant à deux casemates de mitrailleuses (un JM chacun) se couvrant mutuellement.

Quartier Gondran-Aittes

-L’ouvrage Gondran E est un ouvrage d’infanterie à cinq blocs qui dispose donc d’une entrée ou bloc 1 avec un créneau JM et une cloche GFM, d’une casemate d’infanterie ou bloc 2 dont le créneau JM croise avec le Janus, d’un observatoire ou bloc 3 munie d’une cloche Digoin puis d’une cloche GFM, d’un bloc cheminée ou bloc 4, une sortie de secours appelé bloc 5 et d’un bloc indépendant avec une cloche AM pour l’action frontale.

-L’ouvrage des Aittes est un ouvrage d’infanterie à trois blocs et une entrée avec une entrée ou bloc 1 défendue par un créneau FM, d’un bloc 2 couvrant le col du Chabaud équipé d’un créneau JM, d’un bloc 3 couvrant le col de Gimont avec un créneau JM et enfin un bloc 4 couvrant le col de Bousson avec un créneau JM puis un créneau JM/AC 25, ce bloc servant aussi d’issue de secours.

-Durant la guerre de Pologne, on à réalisé 149 emplacements pour armes automatiques avec FM ou mitrailleuses qu’ils s’agisse de Briançon, de tourelles démontables (2) ou de huit abris.

Sous-secteur du Guil

-Les quartiers du Péas, du Queyras du Sommet-Bucher et du Ceillac n’ont pas d’ouvrages spécifiques type CORF mais une série d’organisations MOM ont été construites avec des blocs pour mitrailleuses, pour fusils-mitrailleurs ainsi que des tourelles démontables.

Un point fort est réalisé à Abriès, point fort tenu jusqu’à la démobilisation par deux sections du 87ème BCA, ce point fort étant composé de six pilules armés chacun d’un fusil-mitrailleur.

Sous-secteur Ubaye-Ubayette

Quartier Saint Paul

-L’ouvrage de Plate-Lombarde est un ouvrage d’infanterie à quatre blocs, une entrée et une sortie de secours. Le Bloc 1 est l’entrée défendue par un créneau FM, les blocs 2 et 3 sont munis de cloches Pamart modifiées FM alors que le bloc 4 est l’observatoire de l’ouvrage avec une cloche obs/VDP alors que le bloc 6 est une sortie de secours.

 Quartier Meyronnes

-Le Barrage du cimetière de Larche est un barrage antichar léger défendu par un blockhaus

-L’ouvrage de Larche est un avant poste à quatre blocs, une cheminée et une entrée disposant d’une entrée ou bloc 1, d’un bloc 2 armé d’une mitrailleuse et d’un fusil-mitrailleur, d’un bloc 3 disposant de deux mitrailleuses, d’un bloc 4 ou casemate arrière disposanrt de trois FM et d’une sortie de secours, d’un bloc 5 qui est l’observatoire de l’ouvrage mais qui sert aussi d’issue de secours et d’un bloc 6 qui est la cheminée de l’ouvrage.

-L’ouvrage de Saint Ours-Haut est un ouvrage mixte à quatre blocs et une entrée disposant donc d’une entrée ou bloc 1 avec un créneau JM, une cloche GFM et une cloche LG, une casemate d’artillerie ou bloc 2 muni d’un mortier de 75mm modèle 1931, de deux mortiers de 81mm, d’un créneau JM et d’un créneau mortier de 50mm, d’un bloc 3 servant d’observatoire avec une cloche GFM, d’un bloc 4 équipé d’une cloche GFM et d’un bloc 5 muni de deux créneaux de 81mm, de trois créneaux JM, d’un créneau de mortier de 50 et d’une cloche GFM.

-On trouve également à proximité de ce puissant ouvrage, deux abris passifs défendus par une cloche GFM.

-L’ouvrage de Saint Ours-Bas est un ouvrage d’infanterie monobloc disposant de six créneaux FM, un créneau mortier de 50mm, deux cloches M, une cloche AM et deux cloches GFM, le tout pour barrer la RN 100.

-Un observatoire implanté à Serre-La-Plate avec un bloc 1 qui est l’entrée de l’ouvrage et le bloc 2 qui dispose d’une cloche obs/VDP.

-L’ouvrage de la Roche-la-Croix est un ouvrage mixte à cinq blocs et une entrée avec comme bloc 1 une entrée de type réduite défendue par deux créneaux FM,d’un coffre de flanquement des fossés ou bloc 2 disposant d’un créneau mortier de 50mm et de trois créneaux FM, d’un bloc 3 jouant un rôle similaire au bloc 2 avec un créneau pour mortier de 50 et deux créneaux FM, d’un bloc 4 qui sert d’observatoire avec une cloche obs/VDP et une cloche GFM, d’une casemate d’infanterie flanquant vers le nord ou un bloc 5 avec deux mortiers de 75mm modèle 1931, deux mortiers de 81mm en sous-sol, une tourelle de 75mm modèle 1933 et un créneau FM/observatoire.

Le bloc 6 est un observatoire auxiliaire qui n’avait été prévu dans les plans initiaux. On trouve à l’étage inférieur un créneau projecteur et un créneau FM pour mortier de 50mm et à l’étage supérieur quatre FM servant pour l’observation et d’une cloche GFM.

-Un abri passif

-A Roche Croix, une ancienne batterie (1884-89) reconstruite avec deux mitrailleuses et un mortier de 81mm

-Des observatoires à La Duyère et aux Challanches construits avant 1914.

-Le Fort de Tournoux est un ensemble de forts construits avant 1914 avec au niveau de la vallée, la batterie XII construite entre 1846 et 1862 disposant de 4 mortiers de 81mm et deux pièces de 95mm modèle 1888, à mi-hauteur le fort Grouchy (1846-62) disposant de deux mortiers de 150T, en haut le fort supérieur avec une section antiaérienne, la batterie Claus des Caures (1879-83) avec deux canons de 75mm modèle 1897 sous casemates, deux mortiers 150T et 4 pièces 155L modèle 1877.

La batterie du Vallon Claous (1880-85) dispose de deux canons de 75mm modèle 1897, au sommet de la crète, le fortin de Serre de Laut (1890-93) équipé d’un batterie antiaérienne et au village de Tournoux quatre canons de 155C modèle 1917.

A noter que le fort Grouchy aurait du recevoir trois canons de 145mm longue portée et que la batterie XII aurait du recevoir quatre canons de 155C mais ces deux projets ont été abandonnés.

Sous-secteur Jausiers

Quartier des Sagnes

-Aux Sagnes devait être implanté un ouvrage mixte pour assurer la liaison entre les ouvrages de la Trouée de Larche et ceux de Restefond armé de deux mortiers de 75mm et de deux mortiers de 81mm. Après l’échec d’un autre projet (ouvrage d’infanterie, une entrée et une casemate active), ce point haut est finalement occupé par des ouvrages MOM (six blocs, deux tourelles démontables et deux abris alpins).

Quartier de Restefond

-L’ouvrage Col-de-Restefond est un abri actif à deux entrées, un bloc actif et une cheminée avec un bloc 1 qui sert d’entrée avec pour armement un créneau JM et une cloche GFM (flanquement de l’ouvrage de Restefond), un bloc 2 qui est aussi une entrée mais qui n’est armée que d’un créneau FM, un bloc 3 qui est une casemate d’infanterie avec pour armement un créneau JM et une cloche GFM (flanquement de l’ouvrage de Granges-Communes) alors que le bloc 4 est la cheminée de l’ouvage.

Cloche GFM en position

Cloche GFM en position

-L’ouvrage du Restefond est un ouvrage mixte à cinq blocs et une entrée avec un bloc 1 ou entrée défendue par un créneau FM, une cloche GFM et une cloche LG, une casemate d’artillerie flanquant vers le nord ou bloc 2 avec deux mortiers de 81mm et une cloche GFM (réalisé seulement en 1943), une casemate d’infanterie ou bloc 3 avec pour armement une cloche M pour couvrir le col de Pourriac et une cloche GFM, une casemate d’infanterie ou bloc 4 disposant d’une cloche M dirigée vers Saint-Etienne, une cloche GFM et une cloche obs/VDP, une casemate d’artillerie d’action frontale ou bloc 5 réalisée seulement en 1942 avec pour armement deux mortiers de 75mm modèle 1932 et un mortier de 75mm modèle 1931.

Le bloc 6 est une casemate d’artillerie d’action frontale équipée de deux obusiers de 75mm modèle 1932 (couverture des cols de Pourriac et du mont Vallonet) et un mortier de 75mm modèle 1931 (couverture du col de Pourriac). Enfin le bloc 7 est muni d’une tourelle de 75mm modèle 1905 et d’une cloche GFM type C, bloc construit tardivement en 1943.

-L’ouvrage de Granges-Communes est un ouvrage d’infanterie à deux blocs, le premier bloc à été paradoxalement réalisé après le bloc 2 avec une entrée, deux mortiers de 81mm pour flanquer le Restefond, un créneau JM/AC 25, une cloche GFM et une cloche LG alors que le bloc 2 est armé de deux cloches M puis d’une cloche M et d’une cloche AM, de deux cloches GFM et d’un créneau FM.

-L’ouvrage des Fourches est un avant-poste à cinq blocs et une entrée avec un bloc 1 armé d’un fusil-mitrailleur (c’est l’entrée), un bloc 2 équipé d’une mitrailleuse et d’un fusil-mitrailleur, un bloc 3 armé d’une mitrailleuse, le bloc 4 qui est une issue de secours avec trois fusils mitrailleurs, un bloc 5 qui sert d’observatoire avec pour armement quatre fusils-mitrailleurs et enfin un bloc 6 disposant de deux FM et d’un observatoire destiné à l’artillerie de position.

Quartier Rougna

-L’ouvrage de la Moutère est un ouvrage d’infanterie à deux blocs, une entrée et une cheminée destiné à barrer le col du même nom avec pour armement, un bloc 1 muni de deux créneaux FM qui défendent ainsi l’entrée, une casemate d’infanterie ou bloc 2 armée d’un créneau JM, un bloc 3 muni d’une cloche GFM et un bloc 5 qui est la cheminée de l’ouvrage.

-A proximité de l’ouvrage, on trouve un abri alpin à quatre entrées construit entre 1932 et 1934

-L’ouvrage du Le Pra est un avant-poste à quatre blocs et une entrée composé d’un abri en tôle métro prolongé par une galerie coudée à chaque extrémité. Le bloc 1 qui est l’entrée de l’ouvrage dispose de deux FM et de quatre autres dans la galérie coudée, les blocs 2 et 3 sont des casemates pour deux mitrailleuses, le bloc 4 est la sortie de secours alors que le bloc 5 regroupe un observatoire et une galérie coudée, le tout armé de trois FM.

Au cours de la guerre de Pologne, la MOM réalise de Maurin au col de la Braisse trente-six blocs et 17 abris répartis entre le point d’appui de Maurin (cinq blocs et un abri alpin n°1), le point d’appui du châtelet (deux emplacements pour tourelles démontables, trois Briançon pour FM et deux abris alpins), à Fouillouze haut sont implantés un bloc FM, deux blocs mitrailleuses et deux abris alpins et à Trois-Mélèzes deux blocs et un abri sans oublier le point d’appui des Sagnes décrit plus haut.

23-Armée de terre Ligne Maginot (33)

Secteur Fortifié de Colmar

L’organisation de ce secteur fortifié repose sur les mêmes principes que le Secteur Fortifié du Bas Rhin. La densité des casemates y est à peine plus élevée que dans le SFBR, le point le plus solide étant les abords des ponts qui relient Breisach (Allemagne) à Neuf-Brisach (France) et ouvrent la route de Colmar à l’assaillant.

Sur le plan organisationnel, ce SF est divisé en deux sous-secteur, le sous-secteur d’Elsenheim défendu par le 42ème RIF et le sous-secteur de Dessenheim défendu par le 28ème RIF.

Après la démobilisation, seul le premier est maintenu en ligne pour couvrir tout le secteur avec l’aide du 242ème RI de SF, un régiment mobilisé en septembre 1939 et maintenu en ligne avec un bataillon complet et un bataillon allégé.

Sous-secteur d’Elsenheim

-La 1ère ligne de casemates (casemates des berges) est composée du nord au sud successivement d’un abri actif (exemplaire unique) défendu par une cloche GFM et une cloche M, de deux Abris type A1 Cl défendus chacun par une cloche GFM, une casemate simple type M1P disposant d’un créneau JM/13.2, d’un créneau JM et d’une cloche GFM, une casemate type M2P disposant de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM, un Abri type A2 Cl défendu par une cloche GFM et de cinq casemates type M2F disposant de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM.

-La 2ème ligne ou ligne des abris dispose d’un abri type A2Cl défendu par une cloche GFM, un abri type A3 sans cloche et un abri type A3 Cl avec une cloche GFM.

-La 3ème ligne ou ligne des villages avec quatre casemates CORF type SFBR disposant de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM, deux casemates CORF type SFBR spécial avec en plus des précédents une cloche M et trois casemates type M2F.
Sous-secteur de Dessenheim

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

-La 1ère ligne de casemates comprend dans ce sous-secteur successivement deux casemates type M2F, un abri type A1 Cl, une casemate type M1F, un casemate simple flanquant vers le sud avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM et sept casemates type M2F.

-La 2ème ligne ou ligne des abris comprend un abri type A3Cl, un abri type A2 allongé sans cloche, une casemate type M2F et deux abris type A2Cl.

-La 3ème ligne dispose de treize casemates CORF type M2F et un casemate type spécial disposant de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

Secteur Fortifié de Mulhouse

Ce secteur fortifié représente une vraie dualité avec une partie nord de Rumersheim à Hombourg organisée d’une façon assez semblable à celle des SF Bas Rhin et Colmar et une partie sud dont la mise en défense est gênée par les traités de 1815 qui interdisent toute fortification à moins de trois lieues (environ 12km) de Bâle.

Ces contraintes génèrent une trouée qui pourrait être mise à profit par un assaillant pour exploiter sa percée. Pour limiter ce risque, la 7ème RM fait construire une position légère en arc de cercle autour de Bâle en respectant les interdictions du traité.

Cette bretelle qui demarre à partir de Krembs se compose de quinze blockhaus STG pour l’infanterie et deux casemates d’artillerie. L’intervalle entre Krembs et Lombourg n’est couvert que par quelques ouvrages type MOM qui bénéficie de la forêt de la Hardt qui rend peu probable une percée allemande dans ce secteur.

Ce secteur fortifié dispose d’un sous-secteur, le sous-secteur de Schliebach armé par le 10ème RIF, un régiment mobilisé en septembre 1939 et maintenu en ligne après l’automne 1940.

Durant la période où le secteur fortifié de Mulhouse est devenu le 105ème DIF, existaient également le 8ème bataillon de mitrailleurs et le 371ème RI de secteur fortifié, régiments dissous à la démobilisation.

-La 1ère ligne ou ligne des berges est composée dans ce secteur de deux casemates doubles type M2P et deux casemates doubles type M2F armées de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM; d’un abri pour deux groupes,d’un abri PC et de deux abris pour un groupe.

-La 2ème ligne ou ligne des abris comprend une casemate double armée de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM, une cloche M et deux cloches GFM et une casemate simple flanquant vers le sud disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM et d’une cloche GFM.

-La 3ème ligne ou ligne des villages dispose de deux casemates doubles type CORF armés de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM, de deux casemates doubles type CORF armés de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et une cloche GFM et de deux blockhaus doubles type STG.

-La Bretelle de Kembs disposent au final de quinze blockhaus STG armés de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM plus deux blockhaus d’artillerie pour canons de 75mm.

Secteur Fortifié d’Altkirch

Initialement, la Haute-Alsace devait être traitée comme le reste de la frontière allemande avec des ouvrages puissants afin d’éliminer la hantise d’un envellopement par le sud du dispositif français ou hypothèse suisse.

Cette hypothèse étant à l’époque (fin des années vingt), la moins probable, les travaux sont repoussés en deuxième urgence. Il faut attendre 1934 pour que les autorités politiques et militaires se penchent à nouveau sur la fortification de la région avec mine de rien de grandes ambitions.

On prévoit ainsi la construction de quatre ouvrages d’artillerie dont un aurait du comporter douze blocs (ce qui en aurait fait un des plus puissants de la ligne), six ouvrages d’infanterie et soixante-huit casemates.

Hélas ce projet est à nouveau ajourné et la 7ème région militaire, suivant les instructions de Daladier fin 1936 décide d’organiser la région avec de la «fortification camelotte» pour tenir les hauteurs à l’ouest de Bale, toujours en dehors des limites neutralisées par le traité et pour neutraliser les voies d’accès menant à Belfort.

Les travaux comprennent la réalisation de trois centres de résistance à Sierentz, Bettlach-Oltingue et Roedersdorff-Blochmont où sont construits sept casemates d’artillerie pour canons de 75mm modèle 1897/33 et dix blockhaus STG (deux canons de 47mm de marine, deux mitrailleuses de 8mm et deux FM par blockhaus).

En 1937, la construction de trois nouveaux centres de résistance est étudiée (Stetten, Ranspach-le-Haut et Trois-Maisons) mais finalement, on préfère construire une ligne de casemates s’appuyant sur les centres de résistance existants.

On trouve également dans ce secteur douze positions d’artillerie (155L et 240 modèle 1884) pour interdire les ponts de Bâle et de Huningue.

En 1939, cette position est prolongée par un tronçon de treize blockhaus, deux observatoires et quatorze abris de part et d’autres du Glaserberg.

Sur le plan organisationnel, le SF d’Altkirch est divisé en deux sous-secteurs, le premier le sous-secteur de Franken est tenu par le 171ème RIF alors que le sous-secteur de l’Ill est tenu par le 12ème RIF.

Le premier régiment qui est un régiment d’active reste en ligne tout comme le 12ème RIF qui est cependant transféré au SF de Montbeliard, le 171ème RIF assurant la garde du sous-secteur de l’Ill, un nouveau régiment devant être créé en cas de guerre à partir de la compagnie de gardiennage.

Sous-secteur de Franken

Ce sous-secteur dispose de trente-deux blockhaus type STG avec successivement du nord au sud, trois casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à droite, un blockhaus simple flanquant vers le nord, un blockhaus simple flanquant vers le sud, trois blockhaus doubles, un blockhaus simple flanquant vers le nord, huit blockhaus doubles dont 2 équipés de deux cloches GFM, les autres n’en possédant qu’une.

On trouve également un blockhaus double allégé avec deux créneaux de mitrailleuses et une cloche Pamart, un blockhaus double, un blockhaus simple allégé flanquant vers le nord, deux blockhaus doubles allégés, un blockhaus double équipé de deux cloches GFM, une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche, un blockhaus double, quatre blockhaus doubles allégés, une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche et deux blockhaus doubles.

Canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933. Insatisfaisant pour le service campagne, il fût relégué sur la Ligne Maginot

Canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933. Insatisfaisant pour le service campagne, il fût relégué sur la Ligne Maginot

Sous-secteur de l’Ill

Ce sous-secteur dispose de cinq casemates STG (une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche, un blockhaus double avec deux cloches GFM, une casemate d’artillerie pour deux matériels de 75mm 97/33 flanquant à gauche, un blockhaus double avec une cloche GFM et un blockhaus double allégé avec deux créneaux de mitrailleuses), des barrages de route avec canons de 47mm sous blockhaus et mitrailleuses de 8mm sous coupoles mobiles ainsi que quatre positions d’artillerie : huit emplacements pour canons de 155L modèle 1916 avec six abris, quatre emplacements pour canons de 240 Saint Chamond avec 4 abris.

Le Glaserberg

Ligne fortifiée type MOM avec treize blockhaus, deux observatoires et quatorze abris

Secteur Fortifié de Montbeliard

Pas d’organisations spécifiques mis à part les vieux forts type Seré de Rivière qui sont modernisés à minima et armé par le 12ème RIF.

Secteur Fortifié du Jura Central

Ce secteur est d’une faible valeur défensive avec des forts type Seré de Rivière (Larmont, Joux et Saint Antoine), quelques blocs et sept casemates STG. Ils doivent être occupés en temps de guerre par les 81ème et 91ème Bataillons Alpins de Forteresse créés au printemps 1944.

23-Armée de terre Ligne Maginot (32)

Secteur Fortifié du Bas-Rhin

Casemate du Rhin avec sa cloche GFM

Casemate du Rhin avec sa cloche GFM

La défense du Rhin valorise une zone de défense particulièrement propice avec un fleuve large d’environ 200m, des marigots et des bras morts, des forêts, milieu humide favorisé par des crues régulières. De plus à trois ou quatre kilomètres du fleuve, on trouve du canal du Rhône au Rhin, le fleuve en lui même étant franchit par seize ponts et dix-sept bacs.

Ce milieu favorable à la défense est cependant contrarié par le statut international du fleuve, le projet de canal d’Alsace (début des travaux en 1928) sans oublier les servitudes des traités de 1815 qui frappent la zone frontière autour de Bâle (voir le SF de Mulhouse).

Deux conceptions vont s’opposer : une défense sur les digues du Rhin et une défense en arrière de la forêt du Rhin, deux conceptions jamais réellement tranchées. Seul point d’accord entre les deux écoles : il faut réaliser ces défenses en fortification permanente et non durant une période de tension.

L’organisation défensive du Rhin est intégrée à la loi-programme de 1929 bien que le CORF ne fasse que reprendre à son compte les projets initiés par les chefferies du génie de Strasbourg et de Mulhouse (direction du génie de Belfort).

La défense de la plaine d’Alsace repose sur trois lignes de défense plus ou moins complètes à base d’organes standard, sans étage inférieur en raison de la faible profondeur où se trouve la nappe phréatique.

Sur le fleuve même, les berges sont tenues par une 1ère ligne discontinue de petits casemates (300 à 450 m²), sans sous-sol vulnérables au feu ennemi et aux inondations du fleuve. Ces casemates de mitrailleuses doivent interdire le franchissement du fleuve. La forêt du Rhin étant assez touffue, ces casemates ne défendent que les pénétrantes. A quelques exceptions prêts, ces casemates sont armés de jumelages Reibel et de la mitrailleuse de 13.2mm.

Blockhaus Garchery

Blockhaus Garchery

En raison du caractère discontinu de cette 1ère ligne, le général Garchery alors inspecteur de la 7ème région militaire prescrit la construction d’une série de blocs doubles d’un type particulier appelés Blocs G ou Blocs Garchery sur le bord même du fleuve tous les 800 à 1000m. Ces blocs sont armés d’un FM ou d’une mitrailleuse de 8mm puis de 7.5mm. La 20ème Région Militaire à aussi complété les ouvrages CORF par des blocs de différents types et en barrant les ponts par des obstacles De Cointet.

A moins d’un kilomètre en retrait, court la 2ème ligne appelée également «ligne de soutien» ou «ligne des abris», comportant un certain nombre d’organisations légères (abris type rectangulaire avec ou sans cloche) et trois casemates notamment sur les axes de pénétration depuis le fleuve. Cette ligne n’à pas de vrai valeur défensive et n’est destinée qu’à abriter les troupes de contre-attaque.

Au delà de la seconde ligne, s’étend la forêt du Rhin qui est en fait une zone marécageuse peu praticable de deux ou trois kilomètres de large. Au débouché de cette forêt, le long de la digue des hautes eaux, à été construite à partir de 1935, une ligne de petits blocs MOM de formes diverses qui constitue une défense intermédiaire entre les organisations de défense des berges et la LPR établie sur la ligne des villages. On trouve quelques cuves pour canons antichars et d’autres pour mortiers.

A deux ou trois kilomètres du fleuve, on trouve la 3ème ligne ou «ligne des villages» qui s’établit le long de la route reliant les villages qui se suivent le long du fleuve.

Les casemates type SFBR (Secteur Fortifié du Bas Rhin) sont des ouvrages plus lourds, plus grands (1000 mètres cubes), généralement identiques à savoir doubles avec une cloche GFM et parfois une cloche de mitrailleuse à action frontale. Cette ligne puissante manque cependant d’artillerie, les quelques casemate d’artillerie conçus pour accueillir des pièces de campagnes ne remplaçant pas de véritables ouvrages d’artillerie.

Le Secteur Fortifié du Bas-Rhin intègre également la défense de Strasbourg, défense basée sur deux casemates de berge, douze casemates, deux observatoires et l’obturation des ponts de Kehl (projet du 10 mars 1931) ainsi que par différents ouvrages type MOM en périphérie de l’agglomération.

Plus au sud, les défenses sont particulières faibles et ne sont pas renforcées avant le second conflit mondial, le terrain étant jugé peu propice à une exploitation rapide par l’ennemi.

Sur le plan de l’organisation, le SF du Bas Rhin dispose durant la guerre de Pologne de trois sous-secteurs chacun armés par un RIF, le sous-secteur d’Herllisheim défendu par le 70ème RIF, le sous-secteur de Strasbourg défendu par le 172ème RIF et le sous-secteur d’Erstein défendu par le 34ème RIF.

A cela s’ajoute les troupes de la Place de Strasbourg à savoir le 226ème RI de secteur fortifié qui reste mobilisé à Strabourg et le 226ème régiment régional qui lui aussi est pérennisé mais déployé en remplacement du 34ème RIF, un régiment de mobilisation dissous, le rôle du 226ème RR étant d’entretenir et d’assurer une défense d’urgence des ouvrages du secteur.

Sous-secteur d’Herllisheim (70ème RIF)

-Sur la 1ère ligne (casemates de berge), on trouve successivement du nord au sud, deux casemates simples type M1F armés d’un créneau JM/13.2, d’un créneau JM et d’une cloche GFM, de deux casemates double type M2F disposant de deux créneaux JM/13.2, de deux créneaux JM et d’une cloche GFM et de deux casemates simples type M1F armés d’un créneau JM/13.2, d’un créneau JM et d’une cloche GFM.

-Sur la 2ème ligne dite ligne des abris on trouve dans ce sous-secteur, un abri A2 Cl défendu par une cloche GFM et deux abris A1 Cl eux aussi défendus par une cloche FM.

-Sur la 3ème ligne dite ligne des villages on trouve cinq casemates doubles type SFBR disposant de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

Sous-secteur de Strasbourg (172ème RIF)

Le 172ème RIF dispose de deux CEC (Compagnies d’Equipage de Casemates), les 3ème et 4ème CEC qui se répartissent l’armement des ouvrages de la façon suivante :

-La 3ème CEC dispose de sept ouvrages CORF et d’un ouvrage STG. On trouve successivement du nord au sud cinq casemates doubles type M2F armés de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, un blockhaus de défense des ponts type STG et deux autres casemates doubles type M2F armés de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM.

-La 4ème CEC dispose de deux casemates doubles armés de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, une casemate simple type M1F armé d’un créneau JM/13.2, un créneau JM et une cloche GFM, deux casemates doubles armé de deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, deux casemates simples type M1F armé d’un créneau JM/13.2, un créneau JM et une cloche GFM pour défendre la 1ère ligne alors que la 3ème ligne dispose de deux casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

Sous-secteur d’Erstein (34ème RIF)

Le 34ème RIF dispose d’une 5ème CEC avec sur la 1ère ligne deux casemates simples type M1F armé d’un créneau JM/13.2, un créneau JM et une cloche GFM et une casemate simple type M2F avec deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, sur la 2ème ligne avec deux abris A1 Cl défendus par une cloche GFM et sur la 3ème ligne de trois casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM.

La 6ème CEC dispose sur la 1ère ligne d’une casemate simple type M2F avec deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, d’un abri de type A1 cl défendu par un GFM et une une casemate simple type M2F avec deux créneaux JM/13.2, deux créneaux JM et une cloche GFM, aucun abri sur la 2ème ligne et sur la 3ème ligne deux casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM et une cloche GFM et quatre casemates CORF double armées de deux créneaux JM/AC 47, deux créneaux JM, d’une cloche M et d’une cloche GFM.

23-Armée de terre Ligne Maginot (27)

Secteur Fortifié de Faulquemont

Ce secteur fortifié qui s’étend du bois de Coume au village du Tetting (un temps une partie du SF Sarre fût intégré à ce Secteur Fortifié) est destiné à protéger Metz, les industries et le bassin houiller lorrain si important pour l’économie de guerre. En dépit de cette importance, les ouvrages du secteur sont loin d’être les plus puissants de la ligne, manquant notamment d’artillerie.
Pour défendre ce se secteur, on trouve notamment deux régiments d’infanterie de forteresse, les 146ème et 156ème RIF mais  le second mobilisé en septembre 1939 ne survit à la démobilisation de l’automne 1940. Ce SF est divisé entre le sous-secteur de Steinbesch et le sous-secteur du Bois-des-Chênes.

Sous-secteur de Steinbesch

-L’ouvrage du Kerfent est en septembre 1939 un ouvrage d’infanterie à quatre blocs qui dispose donc d’un Bloc 1 armé d’une tourelle de mitrailleuses et d’une cloche GFM, d’un bloc 2 (Entrée + casemate d’infanterie flanquant vers le sud) disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM, deux cloches GFM et d’une cloche LG; d’un Bloc 3 (Casemate d’infanterie flanquant vers le sud) armée d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM et de deux cloches GFM alors que le Bloc 4 est un observatoire disposant d’une cloche obs./VP et de deux cloches GFM.

Cloche GFM en position

Cloche GFM en position

Cet ouvrage aurait du être la partie «infanterie» d’un ouvrage d’artillerie qui aurait du compter une EM, une EH, deux casemates de trois 75, une tourelle de 81mm, une tourelle de 135mm, une tourelle de 75/33 et quatre coffres.

Finalement sous l’impulsion de la CEZF vont être réalisés deux petits casemates d’artillerie disposant chacun de deux canons de 75mm de campagne adaptés au tir sous ouvrage avec chacun deux cloches GFM pour l’observation et la défense rapprochée.

-L’ouvrage du Bambesch est un ouvrage d’infanterie à trois blocs disposant donc d’un Bloc 1 armée d’une tourelle pour armes mixtes et d’une cloche GFM; d’un Bloc 2 (entrée +casemate d’infanterie flanquant vers le sud) avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche GFM et une cloche LG alors que le Bloc 3 est une entrée et une casemate d’infanterie flanquant vers le nord avec pour armement un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux cloches GFM. Il était prévu également un bloc 3 avec une tourelle de 81mm mais elle n’à pas été réalisée.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

-Entre l’ouvrage du Bambesch et celui d’Enseling, on trouve une casemate d’artillerie pour deux canons de 75mm type RFM, deux casemates cuirassées (deux cloches M, une cloche GFM A mod. B pour la première, une cloche M, une cloche GFM A mod B et une cloche GFM type A pour l’autre) et une casemate simple flanquant vers le nord avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM A mod. B.

-L’ouvrage d’Enseling est un ouvrage d’infanterie monobloc disposant d’un créneau JM/AC 47, d’une cloche M. mod. AM, d’une cloche M et de deux cloches GFM type A mod. B. N’ont pas été construits une entrée et une tourelle de 81mm.

-Entre Enseling et Laudrefang, on trouve deux casemates cuirassées disposant d’une cloche M ou d’une cloche M mod. AM, de deux cloches GFM ou d’une cloche GFM type A mod. B. On trouve également une casemate simple flanquant vers le sud armée d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM et et d’une cloche GFM type A et une casemate d’artillerie pour deux canons de 75mm type RFM.

-L’ouvrage du Laudrefang est un ouvrage mixte à quatre blocs, le Bloc 1 est une casemate mixte avec une chambre de tir d’infanterie (un créneau JM/AC 47 et un créneau JM), une chambre de tir mortiers (deux créneaux pour mortiers de 81mm en sous-sol) et une entrée défendue par deux cloches GFM type A mod.B.

Le Bloc 2 dispose lui d’une tourelle de mitrailleuses et d’une cloche GFM alors que le Bloc 3 dispose d’une chambre de tir d’infanterie (un créneau JM/AC 47 et un créneau JM), une chambre de tir mortiers (deux créneaux pour mortiers de 81mm en sous-sol flanquant vers le sud), une tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM.

Le Bloc 4 est une casemate d’infanterie disposant de deux cloches GFM et d’une cloche LG alors que le Bloc 5 est un observatoire disposant d’une cloche obs./VDP et d’une cloche GFM.

Le PO du Laudrefang aurait du être un ouvrage d’artillerie à quatorze blocs mais les ouvrages correspondants n’ont pas été réalisés à la différence de la galerie de liaison entre le bloc 3 et le reste de l’ouvrage ainsi que d’une entrée défendue par une cloche GFM type C et un créneau JM/AC 47.

Sous-secteur du Bois-des-Chênes

Cloche pour Arme Mixte

Cloche pour Arme Mixte

-Casemate cuirassée équipée d’une cloche M, d’une cloche M modifiée AM et d’une cloche GFM

-Casemate cuirassée équipée d’une cloche M modifiée AM, une cloche GFM type A et une cloche GFM type A modifiée en B

-L’ouvrage du Téting est un ouvrage d’infanterie à trois blocs. Le Bloc 1 (non relié au reste de l’ouvrage) est une casemate cuirassée armée de deux cloches M. mod AM et une cloche GFM alors que le Bloc 2 dispose d’une tourelle de mitrailleuses transformée en armes mixtes, une cloche GFM type A modifiée en B et une cloche LG et que le Bloc 3 combine une entrée et une casemate d’infanterie ce qui lui donne pour armement un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux cloches GFM . Il aurait du également recevoir une tourelle de 81mm et une entrée séparée mais les travaux n’ont pas été réalisés.

-On trouve également au Téting une casemate d’artillerie pour deux canons de 75mm type RFM.

-Des organisations de campagne ont également été construites : trente-trois blockhaus pour mitrailleuses et canons antichars (16 modèle 1935 et 17 modèle 1936, quatre casemates Pamart, sept cuves pour canons de 65mm, trente-quatre tourelles démontables (vingt-deux pour mitrailleuses et douze pour canons de 25mm), huit boucliers pour canon de 25mm, environ quarante PC et huit observatoires.

 

Casemate Pamart

Casemate Pamart

23-Armée de terre Ligne Maginot (23)

Secteur Fortifié de Crusnes

Ce secteur fortifié à été durant la guerre de Pologne le 42ème Corps d’Armée de Forteresse (CAF) et couvre la frontière de l’est entre Longuyon et à l’ouest de l’ouvrage de Rochonvilliers qui lui dépend du Secteur Fortifié de Thionville.

Le SF de Crusnes n’était à l’origine pas prévu par la CORF. Il à fallut pour cela le lobbying intensif du sénateur (et futur président de la république) Albert Lebrun et des industriels soucieux de ne pas laisser aux mains des allemands les usines de la région.

Ce secteur fortifié bénéficie à la fois des leçons tirées des premières constructions mais subit également les premières coupes budgétaires ce qui entraine l’abandon de certaines constructions ou la construction austère de certains ouvrages.

Dans sa conception la plus lourde englobant la ville industrielle de Longwy (juin 1930), le SF Crusnes aurait du compter cinq ouvrages, cinq PO (Petits Ouvrages) et dix-huit organisation d’intervalles (casemates et tourelles isolées).

Dans sa version plus légère et évitant la ville de Longwy (août 1930), il comportait cinq ouvrages, deux PO et huit casemates. Finalement dans sa forme définitive (juillet 1931), le SF de Crusnes va disposer de trois ouvrages, quatre PO, trente-six casemates, cinq observatoires et un abri.

La ville de Longwy est donc exclue de ce dispositif et il faudra attendre 1939-40 pour que soit réalisée la Position Avancée de Longwy (PAL) pour protéger la ville et les installations industrielles attenantes.

Le SF de Crusnes est subdivisé en trois sous-secteurs chacun armés par un régiment d’infanterie de forteresse, le sous-secteur d’Arrancy est armé par le 149ème RIF _maintenu en ligne après la démobilisation_ , le sous-secteur de Morfontaine armé par le 139ème RIF et le sous-secteur d’Aumetz armé par le 128ème RIF, les deux régiments étant mis en sommeil en septembre 1940, des équipes de gardiennage d’ouvrage étant maintenues pour entretenir les ouvrages, équipes rattachées temporairement au 149ème RIF dont étaient issus les 139ème et 128ème RIF.

Sous-secteur d’Arrancy

Comme indiqué plus haut, le 149ème RIF assure la garde du sous-secteur d’Arrancy et en temps de paix le gardiennage des autres sous-secteurs du SF de Crusnes. Pour mener à bien sa mission, il dispose des ouvrages suivants :

Cloche GFM en position

Cloche GFM en position

On trouve d’abord l’ouvrage de Ferme-chappy qui est un ouvrage d’infanterie à deux blocs qui dispose d’un bloc 1 composé d’une entrée et d’une casemate double armée donc de deux créneaux JM/AC 47, de deux créneaux JM, d’une cloche M et de deux cloches GFM et d’un bloc 2 qui dispose d’une tourelle mitrailleuses, d’une cloche M et d’une cloche GFM.

Il est appuyé par un observatoire (qui dispose d’une cloche obs./VP, d’une cloche M et d’une cloche GFM) et par une casemate simple flanquant vers l’ouest armée d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau JM et de deux cloches GFM.

A l’est de Ferme-Chappy, se trouve l’imposant ouvrage du Fermont, un ouvrage d’artillerie à sept blocs et deux entrées. Il est organisé selon le schéma suivant :

-Bloc 1 : tourelle de 75mm modèle 1933, une cloche GFM et une cloche LG

-Bloc 2 : tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM

-Bloc 3 : observatoire avec une cloche obs/VDP), deux cloches M. et une cloche GFM

-Bloc 4 : casemate à trois pièces de 75mm modèle 1932 flanquant vers l’est, une cloche M. et une cloche FM

-Bloc 5 : tourelle de 81mm et une cloche GFM

-Bloc 6 : tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM

-Bloc 7 : casemate simple flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM, une cloche GFM et une cloche LG

L'Entrée des Hommes (EH) de l'ouvrage A10 de l'Himmerhof avec un créneau de défense

L’Entrée des Hommes (EH) de l’ouvrage A10 de l’Himmerhof avec un créneau de défense

-L’Entrée des Hommes en puits est défendue par un créneau JM/ AC 47, deux cloches GFM et une cloche LG alors que l’Entrée des munitions (type A en puits) est défendue par un créneau JM/AC 47, deux cloches GFM et une cloche LG.

Il était également prévu la construction de deux tourelles d’action frontale (l’une de 75 et l’autre de 135mm) mais elles n’ont pas vu le jour tout comme deux blocs d’infanterie.

Entre les puissants ouvrages du Fremont et celui de Latiremont, on trouve une série de casemates d’infanterie au nombre de sept associés à un observatoire.

On trouve trois casemates simples flanquant vers l’est armés d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M (pour un d’entre-eux qui dispose une cloche GFM) ou deux cloches GFM pour ceux dépourvus d’une cloche M.

L’unique observatoire qui dispose d’une cloche obs./VP et d’une cloche GFM alors que les quatre casemates simples flanquant vers l’ouest tous armés d’un créneau JM/AC 47 et d’un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM pour deux d’entre eux et deux cloches GFM pour les deux autres.

-L’ouvrage du Latiremont est un ouvrage d’artillerie à six blocs et deux entrées qui est organisé de la façon suivante :

-Bloc 1 : casemate cuirassée avec deux cloches M et une cloche GFM

-Bloc 2 : tourelle de mitrailleuses, une cloche M, une cloche GFM et une cloche obs./VDP

-Bloc 3 : tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM

-Bloc 4 : casemate d’infanterie avec une tourelle de 81mm, la casemate d’infanterie disposant
d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM

-Bloc 5 : casemate d’artillerie à trois matériels de 75mm modèle 1932 flanquant vers l’est, deux cloches GFM

-Bloc 6 : casematte d’artillerie à trois matériels de 75mm modèle 1932 flanquant vers l’ouest avec deux cloches GFM (rattachée à Fremont)

-L’Entrée des Hommes est une entrée en puits avec un créneau JM/AC 47, une cloche GFM et une cloche LG alors que l’Entrée des munitions du type A en puits est défendue avec un créneau JM/AC 47 et deux cloches GFM.

Entrée des Munitions (EM) de l'ouvrage du Schoenenbourg

Entrée des Munitions (EM) de l’ouvrage du Schoenenbourg

L’ouvrage du Latiremont aurait du également recevoir deux tourelles d’action frontale (une de 75 et une de 135mm).

Sous-secteur de Morfontaine (139ème RIF)

-Entre Latiremont et Mauvais-Bois, on trouve cinq casemates et un observatoire de type CORF.

Les casemates sont du type casemate simple flanquant vers l’est (un exemplaire avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM et une cloche GFM), une casemate simple flanquant vers l’ouest avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM, une cloche M et une cloche GFM, deux casemates cuirassées avec une ou deux cloche M, une cloche GFM ou une cloche obs./VDP et un casemate double avec deux créneaux JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M. et deux cloches GFM. L’observatoire est équipé d’une cloche obs./VP et une cloche GM.

-L’ouvrage de Mauvais-Bois est un ouvrage d’infanterie à trois blocs qui dispose d’une entrée et d’une casemate simple flanquant vers l’est (bloc 1) avec un créneau JM/AC 47, une cloche M et deux cloches GFM, une casemate simple flanquant vers l’ouest (bloc 2) avec un créneau JM/AC 47, un créneau pour JM et deux cloche GFM et un bloc 3 équipé d’une tourelle de mitrailleuses et deux cloches GFM.  N’ont pas été réalisés : une entrée à munitions, une entrée des hommes et deux tourelles de 75mm modèle 1932 R.

-L’intervalle entre l’ouvrage de Mauvais Bois et celui de Bois-du-Four est occupé par quatre constructions type CORF : une casemate double (deux JM/AC 47, deux créneaux JM et deux cloches GFM), deux casemates simples flanquant vers l’est (un JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM) et une casemate simple flanquant vers l’ouest ( un JM/AC 47, un créneau JM et une cloche GFM).

-L’ouvrage du Bois-du-Four est un ouvrage d’infanterie monobloc disposant d’une chambre de flanquement ouest avec un créneau JM/AC 47 et un créneau JM, une chambre de flanquement est avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux mortiers de 81mm en sous-sol, une chambre de tir de défense de l’entrée avec un créneau JM/AC 47 et comme superstructures une tourelle mitrailleuses, trois cloches GFM, une cloche obs.VDP.

Cet ouvrage d’infanterie aurait du être un ouvrage d’artillerie, les constructions destinées aux artilleurs auraient du comprendre une EH, une EM, quatre tourelles d’artillerie (deux de 75/33, une de 75R 32 et une de 135) plus un bloc d’infanterie.

Finalement une casemate d’artillerie pour deux canons de 75mm de campagne est construite pour offrir à cet ouvrage une capacité de riposte face à l’artillerie allemande. Cet ouvrage dispose d’une cloche d’observation et d’une cloche GFM type C.

-Enfin on trouve six ouvrages type CORF pour couvrir la fin du sous-secteur de Morfontaine répartis entre deux casemates simples flanquant vers l’ouest (un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux cloches GFM), une casemate simple flanquant vers l’est (un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M. et une cloche GFM), une casemate cuirassée (une cloche M et une cloche GFM), une casemate double (deux créneaux JM/AC 47, deux créneau JM et deux cloches GFM) et un observatoire (une cloche obs./VP et une cloche GFM).

Sous-secteur d’Aumetz (128ème RIF)

D’ouest en est, on trouve successivement dans ce sous-secteur :

Créneau JM (Jumelage de Mitrailleuses)

Créneau JM (Jumelage de Mitrailleuses)

-Une casemate simple flanquant vers l’ouest (qui aurait du être connecté au Brehain) avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM)

-L’ouvrage du Brehain est le «gros morceau» du secteur puisqu’il s’agit d’un ouvrage d’artillerie à huit blocs et deux entrées organisé de la façon suivante :

-Bloc 1 : tourelle mitrailleuses est + une cloche GFM

-Bloc 2 : tourelle mitrailleuse ouest + une cloche GFM

-Bloc 3 : observatoire avec une cloche VDP et une cloche GFM

-Bloc 4 : tourelle de 75mm modèle 1933

-Bloc 5 : tourelle de 135mm et une cloche GFM

-Bloc 6 : tourelle de 75mm modèle 1933 et une cloche LG

-Bloc 7 : tourelle de 81mm et une cloche GFM

-Bloc 8 : casemate cuirassée avec une cloche M et deux cloches GFM

-L’Entrée des Hommes en puits est défendue par un créneau JM/AC 47 et deux GFM alors que l’Entrée des munitions (en puits type A) est défendue par un créneau JM/AC 47, deux GFM et une cloche LG.

Une deuxième tourelle de 135mm était prévue mais elle n’à pas été réalisée.

-Entre l’ouvrage de Brehain et celui d’Aumetz, on trouve dix ouvrages concçus et réalisés par la CORF qui se répartissent entre deux casemates simples flanquant vers l’ouest avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM; quatre casemates simples flanquant vers l’est avec le même armement; trois casemates cuirassées disposant d’une cloche M et de deux cloches GFM pour un, un cloche M et une cloche GFM et un observatoire avec une cloche obs/VP et une cloche GFM.

-L’ouvrage d’Aumetz est un ouvrage d’infanterie à trois blocs. Le Bloc 1 est une entrée avec une cloche M et une cloche GFM, le Bloc 2 est équipé d’une tourelle de mitrailleuses ensuite transformée en tourelle pour armes mixtes et deux cloches GFM et enfin le bloc 3 qui est une casemate simple flanquant vers l’est avec un créneau JM/AC 47, un créneau JM et deux cloches GFM.

-A l’est, ce sous-secteur dispose de cinq casemates type CORF répartis entre un casemate simple flanquant vers l’est (un créneau JM/AC 47, un créneau JM, une cloche M et une cloche GFM), trois casemates simples flanquant vers l’ouest tous armés d’un créneau JM/AC 47, un créneau JM, deux cloches M et une cloche GFM pour l’un, une cloche M et deux cloches GFM pour un autre équipé d’un mortier de 50mm en sous-sol et enfin une cloche M et une cloche GFM pour le troisième et enfin un abri de surface défendu par deux cloches GFM pour pouvoir abriter deux sections et un PC de quartier.

Dans ce sous-secteur ont également été réalisés des ouvrages de campagne : sept cuves pour canons de 65mm, quarante-neufs tourelles démontables (dix-sept à canons de 25mm, trente-deux armées de mitrailleuses), neuf boucliers pour canons de 25mm, quinze PC, onze observatoires et deux casemates Pamart.

 

Casemate Pamart

Casemate Pamart

23-Armée de terre Ligne Maginot (20)

E-Ordre de bataille de la Ligne Maginot en septembre 1948

En guise d’avant-propos

De septembre 1940 à l’été 1948, la ligne Maginot ressemble à un géant assoupi, prêt à mordre et à griffer. Régulièrement et comme avant la guerre de Pologne, des exercices sont régulièrement menés pour améliorer le délai de réaction pour armer les ouvrages qui doivent couvrir la mobilisation générale d’une attaque surprise allemande.

Voilà pourquoi dès la mi-août 1948, le géant commence à s’étirer à s’éveiller. Les ouvrages retrouvent l’animation qu’était la leur durant la guerre de Pologne.

Nous sommes loin de la mobilisation générale mais dès le 22 août, le haut commandement estime possible de repousser une attaque surprise allemande entre les Ardennes et la frontière suisse sans parler d’une attaque italienne sur le front alpin.

Les tensions ne faisant que s’accroitre, de nouvelles classes de réservistes sont rappelés à partir du 27 août, des régiments d’infanterie et d’artillerie de forteresse sont réactivés pour pouvoir occuper les ouvrages.

Comme durant la guerre de pologne, les gardes frontaliers et les gardes mobiles frontaliers vont se livrer à des escarmouches en compagnie des corps francs des RIF, des escarmouches maintenues à un niveau suffisamment bas pour que les morts provoqués par des combats ne dégénèrent pas, pas maintenant en tout cas en un conflit ouvert.

Dès le 3 septembre 1948, les ouvrages de la ligne Maginot sont en ordre de bataille, près à repousser une attaque allemande et à couvrir les prémices de la mobilisation générale officiellement décrétée le 5 septembre 1948.

Comme de septembre 1939 à septembre 1940, des Secteurs Défensifs et les Secteurs Fortifiés deviennent des Division d’Infanterie de Forteresse (DIF) chargés d’une véritable mission de défense en soutien des Grandes Unités de combat.

Pour ce qui est des ouvrages de campagne, sans troupes attitrées, ils sont entretenus et gardés par des régiments de travailleurs qui par rapport à septembre 1939 sont devenus de quasi-régiments d’infanterie, aptes à mener des combats défensifs bien que la tenue de ses ouvrages est confiée aux troupes de campagne du secteur.

Panorama de la ligne Maginot en septembre 1948 : les ouvrages secteurs par secteurs

Secteur Fortifié des Flandres (SFF) (De la Mer du Nord à Armentières exclu)

L’ancien secteur défensif de Flandre dépend comme en 1939 de la 7ème armée qui avec la 1ère armée, le Corps Expéditionnaire Britannique et le 1er Corps de Cavalerie (1ère et 5ème DLM) forme l’aile marchante du dispositif allié, ces unités devant pénétrer en Belgique en cas d’attaque allemande.

Le rôle du SFF n’est donc pas d’assurer une défense ferme de la frontière mais d’offrir aux unités de la 7ème armée une base de repli solide sur laquelle elle pourra organiser une défense ferme. La présence d’un deuxième Corps de Cavalerie, le 2ème CC (3ème et 7ème DLM) permettant si nécessaire de gagner le temps nécessaire pour permettre le repli sur les différents ouvrages.

Dans les plans initiaux, le SFF devait disposer de dix casemates dans la région du Mont-Cassel mais la construction à été repoussée en deuxième urgence et au final abandonnée. En remplacement, sur cette même position ont été construits durant la guerre de Pologne et jusqu’à la démobilisation des casemates STG. Par ailleurs, la CEZF va faire construire sur la bretelle de Cassel, huit blockhaus type STG.

Au final, le Secteur Fortifié des Flandres affiche le visage suivant en septembre 1948 :

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

La position de résistance dispose de six organisations de type Fortification de Campagne Renforcée (FCR) ou blocs Billote, tous du type double A4 et de huit organisations type STG (Service Technique du Génie) répartis entre trois blockhaus flanquant à gauche, trois blockhaus flanquant à droite et deux blockhaus type A1, tous recevant une cloche GFM (Guet et Fusil Mitrailleur) type B.

Il faut ajouter à cet inventaire un blockhaus type Da, cinq abris de tir (quatre type N1f et un abri double de type spécial) et 29 tourelles démontables (dix-sept armés d’une mitrailleuse de 7.5mm et douze armés d’un canon de 25mm).

La Bretelle de Cassel est elle couverte par huit blockhaus STG, tous du type A double à l’exception d’un répondant au type B1 simple, tous disposant néanmoins d’une cloche GFM.

Pour ce qui est de l’entretien, seul le 221ème Régiment de Travailleurs (ex-221ème régiment régional de travailleurs) à survécu à la démobilisation. Avec ses cinq compagnies, il est chargé de l’entretien des ouvrages qui sont régulièrement l’occasion d’exercices d’alerte au cours desquels les unités de campagne doivent s’installer dans les ouvrages pour repousser l’ennemi.

Avec la mobilisation, le 15ème RRT (Régiment Régional de Travailleurs) est réactivé avec l’aide de réservistes âgés et de travailleurs étrangers (espagnols principalement).

Ces deux régiments, le 221ème RT et 15ème RRT vont maintenir les ouvrages en état et en assurer la garde, le temps que certaines unités de campagne de la 7ème armée ne s’y installent en attendant une éventuelle entrée en Belgique.

Secteur Fortifié de Lille (D’Armentières inclus au fort de Maulde exclu)

Ce secteur fortifié est un secteur particulier car c’est un secteur que l’on pourrait qualifier d’«extraterritorial» puisque la défense de ce secteur est attribuée à la 1st Infantry Division qui bénéficie du soutien du 16ème régiment de travailleurs chargé de l’entretien et de la garde des ouvrages en absence des troupes de campagne.

Contrairement au SFF, le SFL ne disposait pas de gros ouvrages mais de petits casemates typiques de la fortification de campagne, la 1ère région militaire (avant la réorganisation liant le tracé des provinces aux régions militaires, la 1ère RM devenant la 2ème RM) responsable du SFL dévellopant une gamme complète d’abris de tir et de blocs destinés à faire face à toutes les configurations.

Le Secteur Fortifié de Lille dispose au total de soixante-cinq blockhaus de différent type :

-onze blocs de type Da pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-huit type Db pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-quatre type Dc pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dd pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux fusils-mitrailleurs

-six type Dsd pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-cinq type Dsg pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs

-Quatre type Gsd pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Six type Gsg pour une mitrailleuse ou un canon antichar

-Huit type G1 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Cinq type G2 pour une mitrailleuse, un antichar et quatre fusils mitrailleurs

-Deux type G3

On trouve également vingt-trois abris de tir, eux aussi de différents types :

-Trois type N1d pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à droite)

-Quatorze type N1f pour une mitrailleuse ou un canon antichar tirant en action frontale

-Quatre type N1g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

-Deux type N2g pour une mitrailleuse ou un canon antichar (orienté à gauche)

Enfin on trouve également neuf tourelles démontables (quatre équipés de canons antichars de 25mm et cinq équipés de mitrailleuses de 7.5mm).

Ce sont les seules armes du secteur à calibre français, les armes des abris et des blockhaus étant fournis par la 1st Infantry Division à savoir des canons antichars de 2 livres (puis de 6 livres _environ57mm_), des mitrailleuse Vickers et des fusils-mitrailleurs Bren.

Secteur Fortifié de l’Escaut (SFE) (de Maulde à Wargnies-le-Petit)

A la différence des deux secteurs précédents, le Secteur Fortifié de l’Escaut dépend jusqu’à la démobilisation de septembre 1940 de la 1ère armée, elle aussi amenée à entrer en Belgique, le Secteur Fortifié de l’Escaut est donc une position arrière pour couvrir un déploiement en Belgique et un éventuel repli.

Comme ailleurs le long de la frontière belge, la genèse de la ligne fortifiée du SFE à été particulièrement difficile et douloureuse avec des changements de priorités et de tracés.

Initialement (1930), le tracé doit s’appuyer sur une série de casemates CORF en forêt de Raismes mais à partir de 1934, tout est à refaire et les casemates de la forêt de Raismes sont abandonnés comme position durable au profit d’un tracé situé plus au nord.

Ce tracé couvre l’est du secteur avec un ouvrage d’artillerie à Eth, un petit ouvrage à Estreux et neuf casemates situés à Wargnies Est et Ouest, Jeanlain, Folie-Notre-Dame, Talandier, Calvaire-Saint-Druon, Rouge-Haie, Grand-Val et Quarouble). Seul un petit ouvrage à Eth et les casemates de Jeanlain et de Talandier seront construits.

A partir de 1936, la position est finalement réalisée sous la forme d’une ligne de blockhaus STG entre le PO d’Eth et le vieux fort de Maulde, remanié pour devenir un ouvrage d’artillerie à bon marché qui devait à l’origine comporter cinq casemates d’artillerie mais qui au final n’en posséda que trois, deux de 75mm et un de 155mm GPF.

La CEZF va également y ajouter sa touche personnelle avec la position de Cassel (forêt de Clairemarais à Tederghem) avec 18 kilomètres d’obstacles antichars (un fossé profond, des pieux et des barbelés) et vingt casemates type STG ainsi que la position de Cambrai qui représente 24 kilomètres d’obstacles antichars et vingt casemates type STG.

A la différence des autres secteurs de Flandre et de Lilles, le secteur fortifié de l’Escaut va disposer d’un régiment spécialisé, le 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF), un régiment de mobilisation en septembre 1939 mais qui avait été pérennisé tout comme l’avait été le 17ème régiment régional de travailleurs devenu le 17ème régiment de travailleurs avec pour mission d’entretenir et de garder les ouvrages de campagne.

En septembre 1948, le Secteur Fortifié de l’Escaut aligne ouvrages, casemates et blockhaus suivants :

-La position de résistance est armée par la 107ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) du 54ème RIF qui dispose de vingt organisations type Fortifications de Campagne Renforcée (FCR), tous de type double, seize organisations issus des réflexions du Service Technique du Génie (STG) (sept blockhaus type B, cinq blockhaus type A, trois casemates d’artillerie de 75mm et un observatoire) et cinq ouvrages type 1ère région militaire (trois abris de tir type N2 _un type a et deux type f_ , un blockhaus type B et un blockhaus type M).

Il faut ajouter également le vieux fort de la Maulde reconstruit pour s’intégrer à cette nouvelle position ainsi qu’un ouvrage type CORF, l’ouvrage de Talandier armé lui par la 106ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (CEO) et qui est un casemate double avec deux créneaux équipé d’une mitrailleuse et d’un canon de 47mm, deux jumelages de mitrailleuses, deux cloches GFM type B et une tourelle pour arme mixte et mortier de 50mm.

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

Canon antichar de 47mm en position. Le canon est mobile, pouvant être remplacé si nécessaire par un JM

La 106ème CEO assure également la défense de la position de résistance en armant tout d’abord une organisation type CORF, l’ouvrage d’Eth qui est un petit ouvrage d’infanterie à deux blocs.

Le premier bloc dispose d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canon antichar de 47mm, un créneau équipé d’un jumelage de mitrailleuses, une cloche pour arme mixte et deux cloches GFM type B. Le second bloc est équipé d’un créneau jumelage de mitrailleuses/canons de 47mm, un créneau pour un jumelage de mitrailleuses, une cloche GFM et une cloche lance-grenades.

Entre 1942 et 1945, les travaux du 2ème cycle sont enfin réalisés (c’est l’un des rares ouvrages type CORF dans ce cas) à savoir la construction d’une EH, d’une EM et d’une tourelle de 75mm, le tout dans un format plus économique que celui envisagé à l’époque.

Les autres organisations armés par la 106ème CEO sont d’abord du type 1ère Région Militaire avec vingt constructions de ce type répartis entre des blockhaus type G (huit exemplaires dont un unique type G2), un blockhaus type C, quatre blockhaus type A, cinq blockhaus type B, un unique blockhaus type E2 et un blockhaus type O. A cela s’ajoute un abri de tir type N2a.

La 106ème CEO dispose également d’un construction type STG en l’occurrence un blockhaus type A double, de deux constructions type FCR (un blockhaus type B simple et un blockhaus type A double), sept tourelles démontables (toutes équipées de mitrailleuses) et huit observatoires.

-La ville de Valenciennes est protégée par une série de quatorze ouvrages, douze étant du type FCR (dix type A double, un type B flanquant à droite et un type double) et deux du type STG (un blockhaus type A double et un blockhaus type B flanquant à droite).

-Les travaux menés par la CEZF voit la réalisation dans le SFE d’un total de quarante casemates type STG, répartis à égalité entre la bretelle de Cassel et la couverture de la ville de Cambrai et comme la position située plus haut, aucune troupe n’est déployée en permanence dans ces ouvrages appelés à être occupés par des troupes de campagne.

-A la différence de l’avancée de Valenciennes et de la ligne CEZF-Secteur Escaut, la position de la forêt de Raismes est occupée par la 108ème Compagnie d’Equipages d’Ouvrages (108ème CEO), elle aussi rattachée au 54ème Régiment d’Infanterie de Forteresse (54ème RIF).

Cette position est matérialisée par douze constructions type CORF avec trois casemates doubles équipés chacun de deux créneaux JM/AC 47, d’un créneau de jumelage de mitrailleuse, d’un cloche pour armes mixtes et une cloche GFM et neuf casemates simples flanquant vers l’est ou vers l’ouest, chaque casemate disposant d’un créneau JM/AC 47, d’un créneau pour jumelage de mitrailleuses et une cloche GFM type A (certaines étant modifiées en B).

23-Armée de terre Ligne Maginot (18)

Les ouvrages de campagne et organisation en profondeur du front alpin

A la différence du front Nord-Est, la fortification de campagne du front alpin représente une grande unicité, probablement en raison de l’unité du commandement. Les types d’ouvrages sont donc peu nombreux.

Les ouvrages de campagne et organisation en profondeur du front alpin (1) : les avant postes

Dès juin 1930 alors que la construction des ouvrages puissants est loin d’avoir été terminée, l’armée des Alpes décide de construire en avant de ces ouvrages (dont la puissance n’à rien à envier à ceux du Nord-Est) une série d’avant-postes, certains se situant sur la frontière même.

Avant Poste (AP) du Col des Fourches dans le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM)

Avant Poste (AP) du Col des Fourches dans le Secteur Fortifié du Dauphiné (SF Dauphiné)

Si dans le Nord-Est, une partie du territoire n’est pas couvert par les ouvrages et donc théoriquement abandonnée à l’ennemi, on ne peut se le permettre dans les Alpes où reprendre le terrain perdu est extrêmement délicat.

Ces avant-postes sont de véritables ouvrages en modèle réduit avec deux entrées, un observatoire et des blocs de combat équipés de mitrailleuses et de fusils-mitrailleurs. Ces avant-postes sont généralement entourés d’organisations annexes comme des gaines de communication semi-enterrées, des abris en tôle métro et des emplacements pour tromblon VB et mortiers.

Ces avant-postes disposent d’équipement spécifiques qu’il s’agisse de portes blindées, de créneaux et de tremies spécialement adaptées à ces avant postes qui bénéficie aussi de cloches démontables type Saint Jacques.

A noter que de vieux ouvrages datant d’avant 1914 ont été réutilisés comme avant-postes qu’ils aient été modernisés ou non (la Redoute Ruinée, la Turra, les Acles, Viraysse).

Les ouvrages de campagne et organisation en profondeur du front alpin (2) : les abris alpins

Comme sur le front Nord-Est, la CORF à prévu la construction d’abris passifs et actifs, abris dont la réalisation à souvent été confiée à la Main d’Oeuvre Militaire (MOM). En plus de ces abris, d’autres ont été réalisés par les troupes alpines, des abris en tole métro recouverts de pierres sèches ou de béton, avec des entrées en béton ou en brique.

Les ouvrages de campagne et organisation en profondeur du front alpin (3) : les casemates complémentaires

Sous ce terme, je regroupe plusieurs types d’ouvrages construits après la mobilisation générale de septembre 1939.

-Sur la Ligne Principale de Résistance (LPR), on réalise de petits blocs appelés blocs Briançon qui se compose d’une entrée et d’un créneau pour fusil mitrailleur ou mitrailleuse dans le sous-secteur de Briançon et dans le SF Alpes Maritimes où ils sont appelés «blocs briançonnais»

-Dans le SF Savoie est organisée une une seconde position à l’aide de petits blockays construits dans les Vallées alors que dans le SFAM sont construits des casemates type STG allégés.

-Dans le SF Rhône sont construits des petits blockhaus le long de la frontière suisse pour verrouiller les différents axes de pénétration.

Ces petits blockhaus sont sont de deux type : blockhaus type Briançon pour mitrailleuse ou
FM et le blockhaus modèle 1936 à un créneau équipé soit d’un canon antichar de 25mm ou d’une mitrailleuse.

L’armement de ces différents casemates est fourni par les troupes de campagne qu’il s’agisse des canons de 25mm, des mitrailleuses ou des fusils mitrailleuses.

L’armement antichar est quasiment absent probablement en raison d’un terrain défavorable à l’engagement des chars. On note la présence de deux canons de 47mm au casemate du Tunnel près de Fort-l’écluse et de six casemates de la seconde position dans le SFAM.

 L’organisation en profondeur du front alpin

Le front alpin est organisé en trois lignes de défense successives :

-Les avant-postes sont constitués de vieux ouvrages ou d’organisation bétonnées réalisées à partir de 1930 par la Main d’Oeuvre Militaire (MOM)

-La Ligne Principale de Résistance (LPR) est matérialisée par la ligne d’ouvrages conçue
par la CORF, les travaux étant réalisés par des entreprises civiles et par la MOM.

-La Seconde position reposant sur des ouvrages anciens et/ou des casemates allégées, le plus souvent réalisées à partir de septembre 1939.

Les ouvrages sont couverts par des réseaux de barbelés mais ces réseaux sont plus étroits que dans le Nord-Est et ils se contentent de couvrir les ouvrages sans former un réseau continu.

En ce qui concerne les réseaux de rails antichars, ils sont peu nombreux en raison d’un terrain généralement peu propice à l’emploi de blindés. Il est néamoins prévu la réalisation de 25 barrages de route soit une longueur totale de 9km, barrages de route qui nécessite l’implantation sur les côtés de rails quand naturellement le terrain le permet.

Un seul fossé antichar à également été réalisé, au niveau de Bourg-Saint Maurice pour barrer la vallée de l’Isère à hauteur des PO de Châtelard et de la Cave-à-Canon.

En ce qui concerne le barrage des routes, on assiste à la mise en place d’un barrage rapide de type mobile couvert par un blockhaus de défense équipé d’un canon antichar et d’un ou plusieurs jumelages de mitrailleuses avec trois exemples de barrages réalisés et de véritables barrières antichars dont vingt-cinq exemplaires ont été réalisés.

Il faut également s’assurer que l’ennemi (sous-entendu italien) n’utilisera pas les tunnels ferroviaires des Alpes pour déboucher en France. En 1939, trois tunnels existent : le tunnel du Fréjus en Maurienne, la ligne Nice-Conni passant par le col de Tende dans la Roya et la ligne Nice-Vintimille sur le littoral.

Si la défense du tunnel du Fréjus est assuré par le fort du Replanton, la défense de la ligne Nice-Coni est prévue dès la construction avec l’aménagement de chambres de destruction dans les ouvrages d’art et de casemates de protection aux débouchés des tunnels construits à proximité de la frontière, soit dans le parement même du tunnel, soit sous une casemate de protection isolée voire les deux.

Durant la guerre de Pologne, la défense des lignes Nice-Coni et Nice-Ventimille est renforcée par la mise en place dans les tunnels de Berghe et de Cap-Martin d’un casemate de défense qui couvre une grille et une porte blindée percée de créneaux pour fusil.

Pour être totalement exaustif et complet, signalons également la présence d’un fossé sur l’ouvrage de la Roche-Lacroix, l’ouvrage Maginot reprennant le site d’une ancienne batterie et celui d’un mur d’escarpe à l’ouvrage du Rimplas, le premier ouvrage de la ligne Maginot dont les travaux ont commencé (et ce en 1928). Certains ouvrages vulnérables à des attaques depuis la route par «véhicules explosifs» sont entourés de grilles.

Quelques tourelles démontables sont également présentes sur le front alpin soit en remplacement d’ouvrages non réalisés soit pour battre des axes secondaires qui ne justifient pas la construction de casemates en béton.

Comme sur le Nord-Est, les arrières de la position doivent répondre à une double fonction : donner de la profondeur à l’ensemble et desservir les organisation existantes.

Pour deesservir les ouvrages, les ouvrages alpins disposent d’une série de routes stratégiques desservant notamment les grands cols. Le CORF va construire lui aussi de nombreuses routes pour desservir les ouvrages et ce dès la construction des ouvrages.

C’est ainsi que dans le SFAM, des routes récentes ont dû être doublées par des routes militaires car leur tracé les mettait aux vues adverses.

Parmi les réalisations spécifiques les plus importantes, citons la route stratégique du Monte-Grosso longue de 14km qui a dû être réalisée de toutes pièces, et celle du Restefond prolongée jusqu’au col de la Bonette. Toutes ces routes sont au gabarit militaire avec renforcement des lacets par des murs en pierre maçonnées, garages de croisement et parapets.

Chiuses, des casemates construites dans la roche

Chiuses, des casemates construites dans la roche

On trouve également une particularité, les chiuses, des batteries-cavernes creusées à même la roche pour barrer les vallées de la Tinée et de la Vésubie, les chiuses de Bauma-Négra et de Saint-Jean-de-la-Rivière. La modernisation de ces ouvrages n’est pas menée à son terme et restent en position secondaire pour couvrir les arrières.

Les casernements

Il existe trois types de casernements pour les hommes servant les ouvrages de la Ligne Maginot Alpine :

-Les casernements urbains : Les villes, les localités n’étant pas si éloignées que cela des
ouvrages, les hommes peuvent être abrités dans des casernes existantes comme à Bourg- Saint-Maurice; Modane; Briançon; Barcelonette et Sospel. Un casernement particulier à Jaussiers-La Condamine dessert les ouvrages de l’Ubaye.

-Les casernements alpins d’altitude : On trouve essentiellement des casernements le plus souvent en pierres sèches réalisés à la fin du 19ème siècle et réutilisés dans le cadre de la CORF. Des casernements spécifiques ont également été réalisés aux endroits où il y en avait pas : Charmaix près du Lavoir, Monte-Grosso et Col-de-Brouis.

-Les casernements légers : Comme dans le Nord-Est, il existe également des «camps légers» comprenant des chalets en bois construits à proximité des entrées. Parfois sont utilisés des bâtiments existants, des tentes ou même les baraquements des ouvriers.

23-Armée de terre Ligne Maginot (16)

L’organisation de la frontière nord

-La 1ère région militaire (Lille) va être particulièrement prolixe, volubile, expansive dans la conception de fortifications de campagne en développant une gamme complète d’abris de tir et de blocs adaptés à toutes les configurations.

On trouve ainsi des abris de tir (type A et B pour une mitrailleuse et deux FM, N1 et N2 pour une mitrailleuse ou un canon antichar avec une précision sur l’emplacement des armes : d pour droite g pour gauche et f pour frontal)

On trouve également des blocs (type A pour une mitrailleuse ou un antichar, type B pour une mitrailleuse ou un antichar, type D [a,b,c et d] pour une mitrailleuse, un canon antichar et deux FM, type Ds [d ou g] pour une mitrailleuse, un canon antichar et trois fusils mitrailleurs, type G (1,2 et 3) pour une mitrailleuse, un antichar et quatre FM, type Gs [d ou g] pour une mitrailleuse ou un canon antichar, un type E2, un type H, un type M1 pour deux à cinq FM, des type S (1 2 3 4) spéciaux.

On trouve enfin des observatoires type O1 O2 O3 et O4

-La 2ème région militaire (Amiens) va faire réaliser le long de la Meuse et de la Chiers une série de petits blocs moins bien conçus que ceux de la 1ère RM, des petits blocs ou des abris pour canons antichars et mitrailleuses.

-La 20ème région militaire (Nancy) fait réaliser une coupole bétonnée pour une ou deux mitrailleuses connue sous le nom de «Coupole d’Haguenau», de nombreuses cuves bétonnées pour canons de 47 et de 65mm et de points d’appui comportant plusieurs petits blocs ou plate-formes de tir (27 points d’appui pour 120 petits blocs).

Blockhaus Garchery

Blockhaus Garchery

-La 7ème région militaire (Besançon) va elle aussi mettre au point une série d’ouvrages passés à la postérité sous le nom de «Blockhaus Garchery» (ou type G). Le général Garchery s’attache à renforcer la défense du Rhin en faisant réaliser à partir de 1938 des blockhaus équipés de mitrailleuses ou de FM, installés tous les 1000m environ.

On note également la présence de blockhaus de digue, petits blocs implantés le long de la digue d’inondation au débouchés de la forêt du Rhin, des coupoles pour mitrailleuse, desabris, des PC ainsi que des points d’appui composés de plusieurs petits blocs.

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

Blockhaus type STG (Service Technique du Génie)

A partir de 1937, la Section Technique du Génie (STG) reprend les choses en main en diffusant des modèles de blockhaus standard appelés Blockhaus STG construits dans le cadre du programme Prételat.

Ces blockhaus sont des unités assez imposantes (environ 600 m²) comportant pour chaque chambre de tir, deux créneaux en échelons refusés (un pour canon antichar de 25 ou de 47mm et une pour mitrailleuse). Entre 1937 et 1939, différentes versions de ces blockhaus sont construits :

-Blockhaus type STG A (double)

-Blockhaus type STG A 1 (double avec cloche)

-Blockhaus type STG B (blockhaus simple)

-Blockhaus type STG B 1 (blockhaus simple avec cloche)

En septembre 1936, Edouard Daladier alors ministre de la Défense Nationale et de la Guerre émet une circulaire dont il ressort deux idées précises : l’amélioration du front des Flandres et le verrouillage de la Haute Alsace pour éviter qu’une invasion allemande par la Suisse ne prenne à revers les fortifications CORF. La priorité donnée à la Haute Alsace sera telle que dès 1939, les 32 blockhaus STG prévus seront achevés alors qu’il faudra attendre le printemps 1941 dans les autres régions.

Le Service Technique du Génie (STG) va aussi mettre au point des casemates d’artillerie et ce à partir de 1937. Comme les casemates d’artillerie décrits plus haut, ils sont destinés à abriter des canons de 75mm mais cette fois, les vénérables modèle 1897 ont cédés la place à un canon de 75mm modèle 1897 modifié 33 en réalité un bon vieux «75» dont l’affût d’origine à été remplaé par celui de l’obusier de 105mm modèle 1935. Ce canon à l’origine prévu pour les DIM ayant été reversé à la fortifications car non satisfaisant.

Canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933. Insatisfaisant pour le service campagne, il fût relégué sur la Ligne Maginot

Canon de 75mm modèle 1897 modifié 1933. Insatisfaisant pour le service campagne, il fût relégué sur la Ligne Maginot

Ce casemate sera réalisé en deux versions (dont un exemplaire unique à cloche GFM), une version à deux pièces (neuf casemates) et une version à une pièce (dix casemates).

D’autres blocs vont être réalisés comme les neuf casemates Pamart équipés de cloches Pamart de récupération (deux dans le SF de Crusnes, une dans le SF Boulay, deux dans le SD d’Altkirch et quatre dans le SF Faulquemont)

D’autres observatoires vont être équipés de cloches Digoin et un autre recevra l’unique cloche type Héronfontaine.

D’autres constructions vont être réalisés en avant de la Ligne Principale de Résistance, les maisons fortes pour GRM, les maisons fortes des Ardennes et les avant-postes d’Alsace.

-Les Maisons Fortes pour GRM (Gardes Républicains Mobiles) ont été construits à partir de 1935 sur la majorité des axes venant de la frontière allemande voir du Luxembourg.

Ces maisons ne sont pas destinées à servir de position de résistance prolongée mais doivent abriter une petite garnison destinée à faire jouer les destructions (ponts, routes…) et à servir de sonnette.

Ces maisons fortes se composent d’un local habitation accompagné d’un ou deux blockhaus, d’une barrière et d’un dispositif de mines. Ces maisons fortes sont essentiellement armées de mitrailleuses avec ultérieurement le renfort de grenades VB et d’un canon de 37mm.

-Les Maisons Fortes des Ardennes sont semblables aux précédentes. Leur construction est plus tardive (1937-38) et leur forme différente, le local d’habitation surmontant le blockhaus ce qui peut constituer un camouflage. Elles sont armées de canons antichars, de mitrailleuses et de fusils-mitrailleurs fournis par les troupes d’intervalles. Vingt-deux maisons fortes de ce type ont été construites.

-Les Avant-postes d’Alsace se repartissent en deux catégories : de véritables avant poste au nombre de vingt-six et trente-quatre maisons fortes semblables à celles des Ardennes construites _ironie de l’histoire_ sur un tracé épousant assez largement le tracé initial proposé en 1926 par la CORF.

23-Armée de terre Ligne Maginot (15)

D-Les travaux complémentaires (1936-1948)

Avant-propos

Le 1er janvier 1936, la Commission d’Organisation des Régions Fortifiées (CORF) est dissoute, laissant aux différentes régions militaires le soin de compléter ou d’organiser les défenses de leur zone de compétence.

Cela va poser des problèmes de coordination avec une différence parfois assez sensible entre les différentes régions. Néanmoins la mise en place ultérieure de la Commission d’étude des Zones Fortifiées (CEZF) va limiter les dégâts en rationnalisant les travaux sans que la CEZF dirigée par le général Belhague _ancien commandant de la CORF_ n’ait les pouvoirs de la créatrice de la Ligne Maginot.

L’organisation des fronts fortifiés puissants

Pour ce qui est des fronts construits par la CORF qu’ils s’agissent des Anciens ou des Nouveaux Fronts, la dissolution de cette dernière ne pose pas énormément de problèmes. Le gros du travail à été réalisé et les travaux menés à partir de 1936 sont plus destinés à affiner les différentes lignes de défense et à donner de la profondeur à la position.

Les moyens vont être cependant nettement plus réduits. Exit les entreprises spécialisées et les budgets «assez» confortables de la CORF au profit de budgets nettement plus réduits, la construction des ouvrages étant assurée par la MOM (Main d’Oeuvre Militaire).

Autre différence d’importance par rapport aux ouvrages de la CORF, les blockhaus, casemates et autres ouvrages construits ne doivent pas être occupés par des troupes spécialisés comme les Régiments d’Infanterie de Forteresse mais par des troupes de campagne.

Canon de 65mm modèle 1902 cédé par la marine pour améliorer la défense antichar de la Ligne Maginot

Canon de 65mm modèle 1902 cédé par la marine pour améliorer la défense antichar de la Ligne Maginot

En ce qui concerne l’armement, on note le recours à d’anciens canons de marine, le canon de 47mm modèle 1885 et son descendant le modèle 1902 ainsi que le canon de 65mm modèle 1885/91 et son descendant le modèle 1902, des pièces dont la Royale n’à plus l’usage mais qui peuvent faire office de canons antichars même si naturellement, ils n’ont pas été conçus pour cette mission. Si le 47mm pourra prendre place dans des blockhaus, l’encombrement de la pièce de 65mm imposera son installation dans des cuves bétonnées.

Au total, la marine à cédé à l’armée de terre un total de 509 «vieux canons» répartis entre 321 canons de 47mm modèle 1885, 113 canons de 47mm modèle 1902, 45 canons de 65mm modèle 1885/91 et 30 canons de 65mm modèle 1902. Ces canons vont être répartis entre différentes régions militaires (Nda Il s’agit des régions militaires avant le redécoupage de 1941 qui fera coïncider les Régions Militaires et les Provinces) :

-La 2ème région militaire (Amiens) reçoit vingt canons de 47mm modèle 1885 et 5 canons de 65mm modèle 1902

-La 6ème région militaire (Metz) reçoit 68 canons de 47mm modèle 1885, 81 canons de 47mm modèle 1902 et 25 canons de 65mm modèle 1902

-La 20ème région militaire (Nancy) qui reçoit pas moins de 60 canons de 47mm modèle 1885, 30 canons de 47mm modèle 1902 et 45 canons de 65mm modèle 1888-91

-La 7ème région militaire (Besançon) reçoit 93 canons de 47mm modèle 1885 et 2 canons de 47mm modèle 1902

-La 14ème région militaire (Lyon) reçoit 26 canons de 47mm modèle 1885

-La 15ème région militaire (Marseille) reçoit 34 canons de 47mm modèle 1885

-La Tunisie reçoit 20 canons de 47mm modèle 1885.

Pour ce qui est des constructions, la décentralisation au niveau des régions militaires va naturellement provoquer une série de différences dans les constructions, chaque région militaire définissant ses instructions et ses priorités.

Entrée d'un Blockhaus modèle 1935 RFM (Région Fortifiée de Metz)

Entrée d’un Blockhaus modèle 1935 RFM (Région Fortifiée de Metz)

Le génie de la RF Metz (général Grenet) édite deux instructions pour la construction des «Blockhaus MOM», celle du 3 mai 1935 (blockhaus double pour mitrailleuses ou canon de 37mm, blockhaus double avec canon de 47mm de marine, observatoire avec un abri et le PC bétonné) et celle du 16 mars 1936 (blockhaus simple de flanquement, emplacements des tourelles démontables, casemate Pamart, les observatoires et l’abri PC).

-Le premier modèle de blockhaus «messin» est le blockhaus modèle 1935 type RFM (Région Fortifié de Metz) qui comporte un créneau frontal pour un canon de 47mm (angle de tir : 45°) et un ou deux créneaux pour mitrailleuses agissant en flanquement.

Il en à été construit un total de 72 exemplaires de ces blockhaus capable de résister à des
coups directs de 105mm.

-Lui succède un blockhaus modèle 1936 comportant en échelons refusés, deux créneaux pour 47mm antichar et pour mitrailleuses. Il à ainsi été produit à 73 exemplaires, certains pouvant résister à des obus de 155mm et d’autres à des obus de 105mm.

-Sauf quelques exceptions dans le SD de Marville, le modèle 1936 sera le dernier blockhaus à deux créneaux. Il est remplacé par le blockhaus modèle 1936 pour canon antichar ou pour mitrailleuses, blockhaus dont les plans sont établis par le STG.

Cela à évidement l’inconvénient de dissocier les blocs dont un sur deux se révéléra inefficace surtout si l’ennemi n’emploi pas de chars et même dans ce domaine, le choix initial du canon de 37mm TR 16 se révéléra malcommode et seule l’installation ultérieure de canons de 47mm plus modernes rendra ses ouvrages efficaces dans cette mission.

-Enfin on trouvera encore plus économique que le blockhaus décrit ci-dessus avec les boucliers AC25. Ces boucliers sont composés de trois pans épousant la forme du bouclier du canon de 25mm, on trouve l’embrasure pour la pièce et une ou deux embrasures pour FM.

-La Région Fortifiée de Metz étant chargée de la fortification du SD (Secteur Défensif) de Marville, elle va mettre au point deux autres types de blockhaus.

Le premier appelé blockhaus modèle 1937 type RFM à créneaux décrochés pour une mitrailleuse et un canon de 25mm agissant en flanquement et un blockhaus à action frontale pour deux mitrailleuses.

-Pour équiper le Secteur Fortifié de Faulquemont d’un minimum d’artillerie, la RF Metz met au point une casemate d’artillerie destinée à recevoir deux canons de 75mm modèle 1897 et protéger ainsi sous béton des pièces de campagne.

Les huit casemates d’artillerie construites sur ce modèle (deux dans le SD Marville, trois dans le SF Fauquelmont et deux dans le SF Boulay) dispose d’une tourelle démontable pour mitrailleuse et d’un sous-sol.

-Ce modèle de casemate d’artillerie va inspirer la Région Fortifiée de la Lauter qui fait construire deux casemates légères d’artillerie (une à Windstein et la seconde au Biensberg) recevant chacune deux canons de 75mm modèle 1897. Le SF de la Sarre va disposer de quatre casemates légères d’artillerie recevant chacun un canon de 75mm modèle 1897.

-Il ne faut pas oublier les organisations annexes. Celles réalisés par la RF Metz sont souvent destinées à remplacer des constructions CORF dont la réalisation à été reportée en 2ème cycle, report équivalant à une annulation avec la dissolution de la CORF.

-Les abris poste de commandement sont ainsi composées de tôles métro protégés par une façade rectiligne en béton armé à façace pseudo-bastionnée. En fonction de leur importance, ils disposent de six (PC régimentaires), quatre (PC de bataillon) ou deux (PC de compagnie) alvéoles.

-On trouve également des cuves pour canons de 47mm et de 65mm, positions qui servent avec leurs vieux mais efficaces canons des positions de verrous arrière. Les munitions sont stockées à proximité, des hangars en bois servant à abriter le personnel, abris remplacés en 1948 par des abris légers en tôle métro à l’efficacité limitée pour ne pas dire douteuse.

Tourelle démontable pour mitrailleuse Hotchkiss

Tourelle démontable pour mitrailleuse Hotchkiss

-On trouve également des emplacements pour tourelles démontables. On en trouve trois modèles, le modèle 1935 et le modèle 1937 équipés d’une mitrailleuse Hotchkiss de 8mm (remplacée ultérieurement par une mitrailleuse de 7.5mm) et le modèle 1942 équipée d’un canon de 25mm modèle 1937, 495 tourelles modèle 1937, 250 tourelles modèle 1937 et 300 modèle 1942 ont été produits, étant déployés dans le Nord-Est, dans les Alpes et en Tunisie.

-Plusieurs types d’observatoires ont été réalisés, le plus surprenant étant probablement le modèle voyant l’enterrement d’un char TSF dans une gaine de béton, couplés le plus souvent à un abri bétonné.

Le renforcement des fronts puissants ne pose pas de problèmes, il s’agit de compléter une construction linéaire et d’organiser l’arrière. La situation est différente au nord de Charleville-Mézières où pour des raisons politiques (ne pas mécontenter l’allié belge) aucune réalisation aussi puissante que les ouvrages du Nord-Est n’à été réalisée.

Il est alors prévu de construire des ouvrages fortifiés uniquement lors de l’entrée en guerre, des constructions tactiques destinés à accompagner l’entrée en Belgique des troupes françaises et leur offrir une position préparée en cas de repli.

La menace allemande rend cette conception obsolète surtout qu’à partir de 1936, la Belgique rétablit sa neutralité d’avant 1914 ce qui rend nécessaire la construction de blockhaus et de casemates dès le temps de paix.

L’absence d’autorité coordinatrice comparable à la CORF va provoquer non pas une saine stimulation dans les réalisations mais plutôt une organisation anarchique où la conception d’une région militaire allait en contradiction avec sa voisine. La reprise en main ultérieure par le STG puis par la CEZF limitera les plus gros défauts sans les éliminer vraiment totalement.

23-Armée de terre Ligne Maginot (12)

Une ligne Maginot particulière : la Ligne Maginot alpine

La fortification alpine reprend une grande partie des formes architecturales dévellopées pour sa grande soeur du Nord-Est mais le terrain, les conditions climatiques obligent à de naturelles adaptations.

Les organisations d’intervalles

Une seule casemate type CORF _l’annexe de Saint Antoine_ est réalisée tout simplement car ce type d’ouvrage ne se justifie pas. Le plus souvent les ouvrages de flanquement d’infanterie sont intégrés dans les ouvrages. On trouve également une casemate cuirassée appelée officiellement «petit ouvrage» à Saint Ours Bas qui dispose pas moins de trois cloches pour mitrailleuses et de deux cloches GFM.

Cloche pour Jumelage de mitrailleuses (JM)

Cloche pour Jumelage de mitrailleuses (JM)

Plus encore que dans le Nord-Est, la question des abris est crucial. La topographie de la frontière Sud-Est impose des abris-caverne. Ces abris se subdivisent entre des abris défensifs totalement passifs et les abris actifs ou ouvrages d’infanterie destinés à abriter des troupes, des abris équipés d’un organe actif.

La réalisation des observatoires est également prévue mais la préférence donnée aux observatoires de campagne fait que seuls trois observatoires seront réalisés en temps de paix dont deux dans le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (SFAM) sur les treize prévus dans les plans initiaux.

Les ouvrages

Qu’ils soient d’infanterie, mixtes ou d’artillerie, tous les ouvrages des Alpes sauf Saint-Ours Bas comportent une organisation souterraine et des organes de surface (blocs).

Contrairement aux ouvrages d’infanterie du Nord-Est qui doivent assurer une mission de flanquement, les ouvrages d’infanterie des Alpes doivent assurer plutôt le barrage des vallées et l’interdiction des cols.

Peu d’ouvrages de la ligne Maginot alpine ressemblent aux ouvrages du nord-est, le plus approchant, celui de Granges-Communes aurait été identique si le bloc d’entrée avait été réalisé.

Les blocs-casemates d’infanterie

Très peu d’ouvrages des Alpes comportent des blocs-casemates d’infanterie type Nord-Est avec chambre de tir à deux créneaux pour jumelage et un ou plusieurd cloches tout simplement parce que la mission des ouvrages fortifiés de la ligne Maginot alpine est de barrer des axes. On trouve plutôt ce type d’ouvrage :

-des blocs pour mitrailleuses à un, deux ou trois casemates agissant en flanquement ou en action frontale.

-des blos à action multidirectionnelle comportant des jumelages de mitrailleuses ou de FM, des jumelages d’armes mixtes (remplacés dans la pratique par des JM) et des FM (PO de seconde génération)

-des blocs-casemates cuirassées équipées de cloches JM (bloc 2 de Granges-Communes)

-des blocs composés d’une simple cloche GFM ou observatoire par éléments.
Les blocs d’artillerie

Dans les Alpes, le manque de place conjugué avec la superposition des axes de tir amène les concepteurs des dits ouvrages à concentrer sous un même bloc des armes de nature différente, donnant un aspect particulier aux ouvrages.

La notice du 31 août 1931 définit la configuration des casemates d’artillerie des Alpes qui doivent être de deux types : le casemate de flanquement et le casemate d’action fronale. Il se présente sous une forme compacte avec deux canons de 75mm (au lieu de trois dans le Nord-Est).

En pratique, peu de casemates pour 75 en pays de montagne seront réalisés, la CORF préférant plutôt «alpiniser» les casemates de flanquement du Nord-Est. Aucun casemate d’action frontale ne sera construit avec des canons-obusiers modèle 1929 et une poignée de casemates de ce type équipés de canons de 75mm modèle 1931 seront réalisés.

mortier de 81mm modèle 1932  jadis installé dans la Ligne Maginot

mortier de 81mm modèle 1932 jadis installé dans la Ligne Maginot

En raison du manque de place donc, la majorité ces casemates d’artillerie des Alpes vont regrouper dans un même bloc jusqu’à deux canons de 75mm et deux mortiers de 81mm, faisant donc cohabiter des armes à tir tendu et des armes à tir courbe.

Ces blocs multidirectionnels peuvent se ranger en deux catégories : les casemates de flanquement dont il existera au final un seul exemplaire, le bloc 2 de Roquebrune (SFAM) combinant un mortier de 75mm modèle 1931 et un de 81mm, aucun casemate ne combinant dans cette catégorie une arme à tir tendu et un matériel à tir courbe. Les casemates de flanquement type Nord-Est allégé seront eux plus nombreux.

Les casemates d’action frontale vont être paradoxalement les plus difficiles à mettre au point alors que logiquement, cela aurait du être le contraire. Les tourelles de 75mm étant réservés à des ouvrages précis et l’embrasure frontale étant exclue, il à fallut innover pour trouver une solution efficace.

Chronologiquement, on trouve successivement la casemate sous roc, le bloc de barrage, la casemate cuirassée et la casemate défilée.

Les premiers nommés sont souvent situés dans de vieux forts remaniés, des embrasures largement ouvertes pour laisser place à un canon de 75mm de campagne. Certains plus élaborés étaient armés d’un canon-obusier de 75mm modèle 1933.

Le bloc de barrage appelé aussi casemate bétonnée d’action frontale n’à été construit qu’à deux exemplaires à chaque fois dans le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes. Le canon de 75mm est ainsi accompagné de mitrailleuses et de mortiers de 81mm.

Le bloc de barrage n’ayant pas donné satisfaction, il est remplacé par la casemate cuirassée pouvant recevoir soit un mortier de 75mm modèle 1931 ou un modèle 1933.

Ailleurs, le bloc de barrage est remplacé par la casemate défilée installée à contre-pente le dissimulant à la vue de l’ennemi avec le prix modique d’un petit nombre d’angles morts.

On à également trouvé trace d’un projet de casemate d’action frontale à deux obusiers de 75mm modèle 1933 et deux mortiers de 81mm pour l’ouvrage de Flaut sans réalisation concrète à la différence des blocs-casemates équipés uniquement de mortiers de 81mm.

Les autres blocs

-La Ligne Maginot alpine dispose de blocs mixtes qui comme leur nom l’indique regroupe de l’artillerie et des armes d’infanterie en raison d’un terrain exigu et parfois difficile à aménager. Le bloc 2 du Janus dispose par exemple de deux jumelages pour mitrailleuses et deux mortiers de 81mm.

-Si le Nord-Est permet la généralisation de la tourelle, ce n’est pas le cas dans les Alpes ce qui explique la rareté des blocs-tourelles installés uniquement sur des sites optimaux. On en trouve ainsi quatre (deux au Mont-Agel et deux au Monte Grosso soit un total de trois tourelles de 75mm et une tourelle de 135mm), deux autres devant être réalisés mais abandonnés pour des raisons budgétaires.

Tourelle de 135mm à éclipse

Tourelle de 135mm à éclipse

-Comme pour le cas des blocs-tourelles, les blocs casemates-tourelles sont peu nombreux sur le front des Alpes avec deux exemples, le Bloc 5 de Roche-la-Croix (une tourelle de 75mm modèle 1933 associé à un casemate de flanquement modèle 1931 combinant deux canons de 75mm modèle 1931 et deux mortiers de 81mm) et le Bloc 3 de l’Agaisen (une tourelle de 75mm modèle 1933 et un bloc de deux 81mm).

-C’est la note du 15 avril 1930 qui indique les types d’observatoires destinés à la fortification alpine, trois types d’observatoires doivent être construits :

-des observatoires cuirassés pour l’observation et le service des engins de feux sous tourelle ou sous casemate agissant frontalement. Ces observatoires sont équipés soit d’une cloche VDP, soit d’une cloche GFM ou des deux.

-des observatoires bétonnés pour le service des engins de feux agissant en flanquement, ces observatoires sont équipés de créneaux bétonnés installés le plus souvent dans les casemates d’artillerie.

-des cloches de guetteurs pour la surveillance des abords et le service des armes de défense rapprochée.

En fait peu d’ouvrages sont dotés d’observatoires spécifiques et, dans la plupart des cas, les cloches observatoires sont intégrés dans un bloc d’ouvrage.

Les ouvrages mixtes alpins (artillerie et infanterie)

Comme leurs homologues du Nord-Est, les ouvrages mixtes de la ligne Maginot alpine peuvent disposer de plusieurs types, plusieurs modèles d’entrée, une entrée en plain-pied (la plus courante), une entrée en puits ou encore une entrée en plan inclinée. Certains ouvrages ont deux entrées et d’autres une entrée mixte, ces dernières se distinguant dans les Alpes par la présence d’un pont levis et parfois d’un téléphérique.

A la différence des ouvrages du Nord-Est, les ouvrages alpins bénéfécient de la protection de la roche et les locaux soutterains sont généralement établis de plain-pied avec l’entrée, un plus évident pour le ravitaillement. Avec des galeries réduites, la distinction «zone avant/zone arrière» est nettement plus ténue.

Si les ouvrages alpins disposent comme en Lorraine et en Alsace d’usines de production électriques, les soutes à munitions sont de dimensions plus réduites et surtout il n’existe pas de soute à munitions centrales (magasin M1).

Plus encore que dans le Nord-Est, la nécessaire concentration des organes s’impose en raison d’un sol souvent difficile à creuser et le faible dévellopement des ouvrages qui fait cohabiter oeuvre vives et blocs de combat.

Caractéristiques des ouvrages de Corse et de Tunisie

Les casemates d’Infanterie de Corse

Pour ce qui est des casemates de première génération (1932-33), il s’agit de casemates type CORF allégés à un ou deux étages. Ces casemates sont équipés de jumelages de mitrailleuses, de fusils-mitrailleurs sous créneau, d’une cloche GFM (et quelques fois d’une cloche mitrailleuse) mais sans armement antichar.

Pour les casemates de seconde génération (1939-40), il s’agit d’un compromis entre la casemate CORF et le blockaus double STG dont il reprend la forme générale. Chaque chambre de tir dispose de deux créneaux équipés de jumelages de mitrailleuses et d’un canon de 47mm antichar. Ces casemates sont à niveau unique. Les deux casemates reçoivent seulement fin 1940 une cloche GFM type B.

Pour ce qui est des blockaus, il s’agit de simples blocs carrés armés d’une mitrailleuse Hotchkiss 8mm puis Darne de 7.5mm pour assurer le flanquement des casemates doubles de Saint Florent et de Bastia.

Les casemates d’artillerie de Corse

Trois casemates d’artillerie ont été réalisés, un double à Santa Manza et deux simples, le premier à L’Arena et le second à Saint Cyprien. Deux des quatre canons-obusiers de 75mm modèle 1929 sont issus du bloc de flanquement nord non construit au Barbonnet. Ils ne disposent pas de cloche mais d’un créneau d’observation par direction.

Les abris de Corse

Des abris sont construits à Pertusato par la Main d’Oeuvre Militaire en 1932-33 sur le modèle d’abris cavernes simplifiés comportant deux entrées, deux galeries parallèles protégées par six mètres de roc. Chacun des trois abris peuvent abriter soixante-dix hommes.

Particularités des organisations fortifiées de Tunisie

La Ligne Mareth est organisée en points d’appuis avec un total de quarante-neuf PA, vingt-huit sur la LPR (Ligne Principale de Résistance) et vingt-un sur la ligne d’arrêt. . La physionomie varie en fonction de l’emplacement des points d’appui : plaine ou montagne.

L’essentiel des constructions bétonnées ont été construites entre 1936 et 1939 et se décomposent en plusieurs types :

-La casemate d’infanterie ressemble fortement à une casemate STG (Service Technique du Génie qui à repris le flambeau de la CORF le 1er janvier 1936) allégée à deux créneaux de mitrailleuses en échelon refusé. L’épaisseur des murs le met à l »abri d’un coup isolé de 105 mm.

-Le poste commandement (PC) se présente sous deux formes soit comme PC de surface comme dans l’Oued Gouabasia ou comme PC-caverne type A10.

-La casemate/PC ressemble aux casemates du Rhin, combinant comme son nom l’indique un poste de commandement et une casemate de mitrailleuses, l’épaisseur de ses murs étant similaire à celle des murs des casemates d’infanterie.

-La casemate ou plate-forme pour 47M est une plate-forme bétonnée ressemblant aux cuves aménagées dans le Nord-Est pour un canon de 65mm dôtée d’un toit en tôle et accolée à un abri pour le personnel.

-La casemate à canon de 75mm est conçue pour abriter un canon de 75mm de marine. Elle se présente sous la forme d’un bloc carré ressemblant au blockaus modèle 1936 pour canon antichar. Dix casemates de ce type ont été construits.