22-Armée de terre : armement et matériel (61)

Blousons

-Les Sections d’Éclaireurs Skieurs (SES) des bataillons de chasseurs alpins et des bataillons alpins de forteresse disposent de blousons de skieur à une ou deux poches fabriquées en toile kaki clair puis en toile vert clair. Ce blouson forme un ensemble avec un pantalon de toile.

-Ces deux blousons vont inspirer le blouson de skieur modèle 1940 destiné aux troupes alpines. Il est fabriqué en croisé de coton ou en treillis coton avec trois boutons pour fermer une fente à mi poitrine. On trouve également une capuche amovible.

-A la mobilisation, les mobilisés des unités alpines qu’il s’agisse de cadres ou de membres des SES reçoivent une windjack en remplacement du blouson de skieur pas disponible en quantités suffisantes. C’est une veste trois-quart croisées fabriquée en coton imperméabilisé en blanc, en gris ou en kaki.

-Pour le combat en temps hivernaux, on trouve plusieurs vêtements comme la cagoule caoutchoutée pour éclaireurs skieurs modèle 1940, des sous-vêtement en peau fourrée modèle 1938, des surtout blanc, un paletot croisé canadien appelé également «canadienne», des blousons de cuir du commerce et des chape en peau fourrée.

-Les équipages des chars de combat et des escadrons d’automitrailleuses, de l’artillerie mobile et des compagnies automobiles du train portent un veston de cuir modèle 1920 remplacé peu à peu au sein des équipages de chars de combat par un veston de cuir modèle 1935.

Effets divers d’habillement

Si l’armée fournit les effets d’uniforme, elle ne donne pas tous aux soldats mobilisés qui doivent arriver dans leur corps d’affectation avec les effets suivants qui sont remboursés à leur arrivée au corps :

-une ou deux couvertures de laine

-une ou deux paires de brodequins lourds et une paire de brodequins plus légers dits de repos

-un jersey, tricot ou chandail

-deux chemises en flanelle-coton

-deux caleçons

-deux paires de chaussettes en laine ou laine et coton

-une paire de gants de laine

-deux mouchoirs

-deux serviettes de toilette

-une ceinture de laine ou de flanelle

-une paire de bretelles

-une cuillère et une fourchette

A cela s’ajoute un pantalon et une veste de toile (type vêtement de travail de teinte et modèle se rapprochant des effets réglementaires) et d’une ou deux musettes.

Dans cette catégorie nous trouvons néanmoins des équipements fournis par l’armée comme des chemise en flanelle de coton, une cravate en coton, une cravate modèle 1935, une chemise modèle 1935 en kaki ou en bleu, des ceintures de laine, de flanelle, des jersey modèle 1936 et 1940,des caleçons en toile de coton, un passe-montagne modèle 1935, des chaussettes de coton, des tour de cou en laine, des gants, des moufles, une chèche…. .

Pantalons et culottes

Modèles généraux

Composant indispensable de la tenue de campagne, le pantalon-culotte ou la culotte de drap sont portés en toutes circonstances , complétés par des bandes molletières puis par des jambières modèle 1940 voir par des jambières d’homme monté.

Cette dichotomie simpliste (pantalon-culotte pour les troupes à pied et culotte pour les troupes montées) sur le papier est plus complexe dans la réalité avec de multiples variantes notamment en ce qui concerne les troupes coloniales et les troupes d’Afrique.

Cet ensemble complexe verra une standardisation partielle avec le pantalon pour troupes à pied toutes armes modèle 1938 dit «golf» introduit durant l’hiver 1939-40 en attendant le pantalon pour troupes à pied modèle 1943.

Le pantalon standard des troupes à pied en septembre 1939 c’est le pantalon-culotte des troupes à pied modèle 1922, un pantalon-culotte fabriqué en drap cardé bleu clair puis kaki ou gris de fer foncé pour les chasseurs qui apposaient en corps de troupe un passepoil jonquille supprimé pourtant en 1921.

Lui succède le pantalon pour troupes à pied toutes armes modèle 1938 dont la distribution commence à la fin de la guerre de Pologne. Comme son devancier, il existe en couleur kaki ou gris de fer foncé pour les chasseurs, le drap peigné succédant au drap cardé qui reste utilisé mais en quantités limitées. Ce pantalon est dit de golf car bouffante aux genoux.

On trouve également d’autres modèles de pantalon-culotte en l’occurence le modèle 1915/27 pour les Troupes d’Afrique en drap cardé kaki, le pantalon-culotte en drap cardé (drap peigné à partir de 1939) kaki pour les troupes coloniales (avec des différences entre celui du personnel européen et celui destiné au personnel indigène) ou encore le pantalon-fuseau de ski en kaki ou en bleu.

Les Hommes Montés se distinguent des Hommes Non Montés par le port de la culotte. Le modèle le plus répandu en septembre 1939 est la culotte pour hommes montés modèle 1922 destinée à tous les hommes montés sauf les spahis. Il est fabriqué en drap cardé bleu clair puis en kaki.

Ce modèle est suivit par un modèle 1933 en drap cardé kaki qui est destiné à tous les hommes montés qu’ils soient déployés en Métropole et en Afrique. Les modèle 1922 et 1933 sont modifiés en 1936 avec cinq passants de ceinturon.
La culotte pour hommes montés des troupes coloniales (sans distinction entre européens et indigènes) est une adaptation des modèles 1922 et 1933 avec une ceinture plus étroite (60 au lieu de 90mm) et un bouton au lieu de deux.

Les spahis portent eux une culotte modèle 1915, une culotte bouffante en drap cardé kaki puis à partir de 1939 en drap peigné.

Les officiers et les adjudants portent des effets différents des hommes de troupes. La culotte modèle 1929 inspirée d’une mode venue d’Outre-Manche et remplaçant une culotte kaki avec un passepoil kaki foncé.

Apparue en juillet 1929, elle devient obligatoire le 1er janvier 1933. Elle est fabriquée en drap peigné kaki clair dit «mastic» ou toile kaki clair pour la culotte portée avec la vareuse assortie en tenue d’été.

Les officiers et les adjudants portent également un pantalon modèle 1921 en drap gabardine identique à celui de la vareuse, ce pantalon étant porté avec la tenue n°3 et n°4 ainsi qu’au repos et en cantonnement avec la tenue n°5.

Les officiers généraux ont un passepoil en kaki foncé entre deux bandes de drap de même teinte, les officiers une bande de drap kaki foncé de 5cm de large, les adjudants et adjudants-chefs ont un passepoil kaki foncé et enfin les officiers et adjudants de chasseurs ont sur leur pantalon en drap bleu un passepoil jonquille.

Pantalons et culottes de toile

Les pantalons de drap se révélant salissants et fragiles, des effets spécifiques existent pour protéger ou remplacer les pantalons de drap dans le cadre du combat ou de travaux d’entretien par exemple au sein des unités motomécaniques.

On trouve tout d’abord un pantalon de treillis en lin écru destiné aux troupes métropolitaines. Ce vêtement apparu avant 1900 à été à l’origine de couleur lin écru puis en bleu clair puis à partir de 1930, de nouveau en lin écru.

-Le Pantalon-salopette en toile modèle 1938 est fabriqué en croisé coton kaki ou écru. Ce vêtement va d’abord équiper les formations du territoire avec une veste assortie que nous avons traité.

Une fois les unités équipées, ce pantalon-salopette va remplacer peu à peu le bourgeron-pantalon en toile écru. Ce pantalon-salopette en toile modèle 1938 qui va remplacer le pantalon de treillis en lin écru est inspiré de la tenue modèle 1935 pour troupes motorisées.

-La salopette de toile modèle 1935 fabriquée en toile de lin ou de chanvre teinte en cachou puis en kaki foncé à partir du 23 juillet 1938.

Ce vêtement est distribué aux personnels des véhicules blindés et conducteurs de véhicules automobiles. Les officiers et sous-officiers des troupes de forteresse en sont équipés depuis le 27 juillet 1937.

-Le pantalon cuissard modèle 1940 à été mis au point à l’automne 1939 pour protéger les culottes de draps fragiles face aux barbelés et aux ronces. Ce vêtement n’est pas distribué en grande quantité, seules de rares unités en sont équipées, essentiellement à des unités d’active, la démobilisation approchant, il est jugé peu utile d’équiper des unités qui vont disparaître.
-La salopette imperméabilisée modèle 1938 est un vêtement spécifiquement destiné aux motocyclistes et dont la coupe s’inspire de la salopette modèle 1935 avec néanmoins l’utilisation de toile impérméabilisé de coton kaki foncé.

-Le pantalon de lin imperméabilisé modèle 1940 à été conçu pour les corps francs, ces unités «commandos» mis en œuvre dans les escarmouches opposants troupes françaises et allemandes durant la guerre de Pologne.

Peu de pièces de ce type dont le design s’inspire de la culotte d’homme monté modèle 1922 ont été distribuées mais la production à continué pour pouvoir constituer des stocks conséquents en vue d’une guerre prochaine.

-En Afrique et dans les colonies, plusieurs modèles de pantalons en toile ont été produits comme le modèle 1915/27 pour les troupes d’Afrique et la Légion Etrangère ou encore le pantalon-culotte modèle 1921/35 en toile pour les indigènes des troupes coloniales.

-On trouve également des effets en toile pour les officiers et les adjudants comme une culotte de coupe similaire au modèle 1929, un pantalon dont la coupe rappelle le modèle 1921 ou encore un pantalon assorti à la vareuse de toile modèle 1921/35 ou à la vareuse modèle 1935.

-Enfin citons le pantalon de toile pour éclaireurs skieurs qui est assorti au blouson d’éclaireur skieur.

Effets de Chaussures

Contrairement à beaucoup d’autres effets, la standardisation des chaussures est la règle dans l’armée française. Il existe fort peu d’exceptions liées soit au rang (les officiers peuvent choisir des chaussures moins frustres que les brodequins) ou à la nécessite de s’adapter au milieu, les troupes alpines disposant de chaussures adaptées. En septembre 1939, la chaussure standard est le brodequin modèle 1917.

Ce dernier va être progressivement remplacé dans les unités d’active au moins par des chaussures montantes modèle 1942, des chaussures à mi-chemin entre les brodequins et les bottes, l’ancêtre de nos chaussures de randonnée, ces chaussures montantes parvenant à réaliser une prouesse : être solides, légères mais également confortables.

En septembre 1948, cependant, ces chaussures montantes sont l’apanage des troupes d’active, les mobilisés devant souvent se contenter de brodequins modèle 1917 ou de chaussures du commerce inspirées de la chaussure montante modèle 1942 mais de qualité souvent moindre.

Si ces brodequins ou chaussures montantes équipées toutes les armes (sauf les troupes montées qui restent très attachées aux bottes), les fantassins bénéficient d’une deuxième paire.

Les troupes de montagne et plus généralement tous les hommes combattant en milieu montagne utilisent des brodequins différents qu’il s’agisse du modèle 1930 (un modèle 1917 muni de clous pour une meilleur adhérence), du modèle 1940 qui allait inspirer les chaussures montantes modèle 1942 ou des brodequins de ski modèle 1935 peu populaires et à la diffusion restreinte.

On trouve également des chaussons à neige ainsi que des bottes et des surbottes de tranchées, les équipages des véhicules blindés utilisant parfois des espadrilles, mieux adaptées à leur milieu de travail par rapport aux brodequins modèle 1917.
Les officiers et les sous-officiers disposent des brodequins modèle 1919, les premiers de couleur fauve et les seconds de couleur noir.

Depuis 1920, les officiers montés peuvent remplacer à cheval l’ensemble brodequins et jambières et on trouve pour cela trois types de bottes : la botte Chantilly, classique pour l’équitation, la botte «coloniale» lassée uniquement sur le couvre pied et la botte-jambière, les bottes entièrement lacées étant plutôt portées par les officiers non-montés.

Les chaussures sont complétées par des molletières _standard ou du commerce_, des bandes-chevillères pour réaliser l’étanchéité entre le pantalon et la chaussure (elles sont donc essentiellement utilisées par les éclaireurs-skieurs), des bas sans pied sont parfois utilisés pour remplacer les molletières fragiles et délicates à mettre.

Les troupes montées disposent de jambières modèle 1916 et modèle 1921 qui vont inspirer un modèle toutes armes, le modèle 1940 qui va remplacer les bandes molletières. On trouve également des jambières en cuir modèle 1920 pour les officiers et des guêtres en toile pour la pratique du ski.