22-Armée de terre : armement et matériel (60)

Capotes et manteaux

Préambule

La capote est le vêtement de combat de tout soldat sauf des hommes montés (quelle soir leur arme ou leur subdivision d’arme) qui reçoivent le manteau, et de certains personnels motorisés qui disposent de tenues spéciales.

Le manteau est un vêtement qui ferme classiquement par une seule rangée de boutons alors que la capote en possède deux. Comme il y à toujours des exceptions, on verra que la capote modèle 1938 n’avait qu’une rangée de boutons.

En 1939, on trouve encore quelques capotes en bleu qu’il s’agisse des capotes modèle 1920, des capotes modèle 1915 voir de vénérables capotes Poiret.

La capote lourde et encombrante est vue par beaucoup de soldats comme un anachronisme. Le général Villeneuve était de cet avis et il décide de remplacer le manteau et la capote par un Manteau Toutes Armes modèle 1942.

De coupe moderne à une seule rangée de boutons or et argent, il donne un allure résolument moderne au soldat français qui peu à peu s’éloigne de la silhouette de son glorieux ainé pour écrire sa propre histoire.

Le modèle standard dit toutes saisons est en kaki mais il existe un modèle d’hiver fourré pour grands froids ainsi qu’un modèle blanc. On trouve également une version bleu foncé pour les chasseurs et les gendarmes.

Néanmoins, en septembre 1948, si les troupes d’active possèdent ce manteau, les mobilisés doivent se contenter des effets anciens modèles en attendant mieux…….. .

Capotes

La capote pour troupes à pied modèle 1920 est le vêtement de ce type le plus répandu en septembre 1939. de coupe croisée, il comporte deux rangées de six boutons, un crochet au col complétant la fermeture. On trouve deux poches sur le devant. Cette capote existe en bleu clair, en couleur moutarde, en kaki et en bleu foncé.

Le 12 septembre 1935, une décision ministérielle crée une tenue de sortie spécifique en drap kaki, la capote se porte alors col ouvert, le haut de chaque devant étant maintenu par le deuxième bouton opposé. Elle est adoptée sous le nom de modèle 1920/35.

Le 23 février 1939, les brides d’épaule sont rétablies pour la tenue de sortie mais sont passepoilées, la couleur garance concernant l’infanterie, les commis et ouvriers d’administration et les infirmiers militaires; le vert concerne les chars de combat et la Légion Etrangère; l’écarlate concerne l’artillerie et le génie et enfin le violet est porté par l’infanterie légère d’Afrique.

La capote modèle 1938 est destinée à remplacer le modèle 1920/35. de coupe droite à une rangée de cinq boutons de 25mm, un collet de plus grande dimension et le parement de manche passe à 100mm.Il existait une version de sortie passepoilée mais peu distribuée.

La capote modèle 1938 n’est distribuée qu’en petit nombre, le général Villeneuve décida comme nous l’avons vu de remplacer la capote et le manteau par le Manteau Toutes Armes. Les capotes produites vont être stockées et vont équiper les troupes mobilisées.

Manteaux

Le manteau pour troupes montées modèle 1920 existe en drap bleu clair et kaki. Ce dernier modèle est prévu à l’origine pour les troupes d’Afrique puis en réserve de mobilisation. Il comporte une seule rangée de six boutons avec deux autres boutons pour maintenir les pans relevés.

On trouve deux poches intérieures et deux poches latérales. Le collet est de forme chevalière avec un crochet pour le maintenir fermé. On trouve enfin une fente dans le dos et une doublure en lin sur le buste et aux manches.

Modifiée à plusieurs reprises sur des points de détail, elle sert de base à une tenue de sortie modèle 1920/35, subissant la même évolution que la capote que nous venons de voir (Décision Ministérielle du 12 décembre 1935).

Elle reçoit des pattes d’épaules et les parements de manches sont passepoilées avec le bleu ciel pour la cavalerie, le vert clair pour le Régiment Etranger Cavalerie, le garance pour le train des équipages et l’écarlate pour l’artillerie et le génie.

En 1938, apparaît un manteau pour troupes montées. Ce manteau modèle 1938 à cinq boutons, des parements bottes sur les manches plus grand et des volets de dissimulation sur le collet va connaître le même sort que la capote apparue la même année soit une diffusion restreinte au moment de son apparition et plus importante au moment de la mobilisation en août et surtout en septembre 1948.

Effets longs spécifiques

-Le surtout en toile avec doublure amovible en drap modèle 1935 est destiné aux conducteurs des véhicules automobile. Fermé par cinq boutons d’uniforme de 20mm de diamètre peint en kaki mat, il est doublé en drap kaki cardé ou dans les teintes grises.

Un temps, il est également mis en œuvre par les motocyclistes jusqu’à distribution du paletot modèle 1938. En dépit de l’apparition du MTA, le surtout reste largement distribué notamment aux conducteurs du train.

-Le manteau à capuchon modèle 1935 à été initialement mis au point pour les équipages de side-cars et les personnels de toutes armes transportés en véhicules mais combattant à pied comme les artilleurs, les dragons ou les chasseurs portés.

De couleur kaki, il est développé dans une version bleu foncé pour les chasseurs alpins, ce manteau à quatre boutons devenant un élément de leur tenue de sortie. Juste retour des choses puisque le modèle 1935 est issu en droite ligne du modèle 1892 développé spécifiquement pour les chasseurs alpins.

-La gandourah est un vêtement traditionnel utilisé principalement par les spahis mais également par capillarité par toutes les troupes indigènes nord-africaines opérant en Afrique du Nord.
Fabriqué en toile de coton kaki, il s’agit tout simplement d’une blouse longue munie de deux manches amples, sans col avec une ouverture sur le sommet de la poitrine fermée par un ruban avec deux poches intérieures. Il est largement utilisé en septembre 1948, les spahis portant assez peu le Manteaux modèle 1942 sauf au combat en remplacement du burnous.

-Les spahis utilisent également un autre type de vêtement traditionnel en l’occurence le burnous, une sorte de cape munie d’un capuchon. Il est de couleur bleu avec tombeau (morceau faisant la liaison entre les deux parties de la «cape») vert chez les spahis marocains mais garance pour leurs homologues tunisiens et algériens.

Bien qu’emporté dans le paquetage pour le combat en Europe, ce vêtement destiné à protéger du froid du désert n’est bien entendu pas utilisé pour le combat et remplacé à ce moment là par un manteau de cavalerie ou toutes armes.

Manteaux d’officier

Les officiers ayant les moyens et la possibilité de s’habiller à leurs frais, on trouve un certain nombre de vêtements type manteau non réglementaires mais tolérés ou admis de fait comme un élément de l’équipement de l’officier.

Outre des manteaux confectionnés par des tailleurs (ce qui entraine un certain nombre de différences de coupe), on trouve également une pelisse coloniale en drap ou molleton kaki, un intermédiaire en terme de taille entre le manteau et la vareuse. Cette pelise est autorisée comme tenue de jour, de travail ou de cantonnement en campagne.

Dans ces mêmes conditions, est autorisé un manteau en drap de coupe raglan ou un manteau de pluie en tissu imperméable. Durant la guerre de Pologne, apparaît également un manteau dit anglais («British Warm» dans l’armée de sa gracieuse majesté) de coupe croisée, à deux rangées de boutons et un col ouvert.

Vareuses et paletots

Avec la capote et le manteau, la vareuse est l’autre élément majeur de l’uniforme du soldat français de 1939. Quand éclate la guerre de Pologne, elle est portée par la cavalerie, l’artillerie, le génie (sauf les sapeurs-mineurs), le train des équipages et des unités de service.

L’infanterie brille par son absence. En effet, le 11 janvier 1937, dans le souci louable d’alléger le paquetage des hommes se déplaçant à pied, il est remplacée par le jersey de laine modèle 1936.

Un passage transitoire car au printemps 1940, décision est prise de la rétablir dans l’infanterie et les sapeurs mineurs, la vareuse voyant sa place sanctuarisée dans la tenue modèle 1943 dont elle est là encore un des éléments de base.

A la mobilisation d’août/septembre 1939, comme dans bien d’autres domaines, on trouve de nombreux effets anciens, sortis des stocks et distribués aux millions d’hommes mobilisés en attendant que les productions de guerre prennent le relais.

On trouve ainsi des vareuses toutes armes modèle 1914/15 de couleur bleu horizon à collet droit et cinq boutons avec deux poches sur le devant. Avec sa variante améliorée modèle 1919, elle est distribuée aux mobilisés de la Ligne Maginot et aux régiments territoriaux.
-La vareuse toutes armes modèle 1920 est distribuée à tous les corps de troupes à l’exception des troupes coloniales. Elle est fabriqué d’abord en drap cardé bleu clair puis kaki et en gris de fer bleuté pour les chasseurs à pied et les chasseurs alpins. Fermé par sept boutons, elle dispose de deux poches de hanche, une doublure en laine écru dans laquelle sont découpées deux poches intérieures.

Comme pour la capote et le manteau, la vareuse toutes armes modèle 1920 évolue en un modèle 1920 modifié 1935 pour servir de tenue de sortie pour toutes les armes sauf les troupes coloniales, recevant des ajouts de drap au collet pour le rendre plus pointu et aux pattes d’épaule passepoilées avec seulement six boutons.

-La vareuse toutes armes modèle 1938 est destinée à remplacer les vareuses modèle 1920 et modèle 1920/35. Comme ses devancières, elle est fabriquée en drap peigné kaki (ou drap cardé) ou bleu foncé pour les chasseurs.

Elle comporte cependant cinq boutons, dispose de volets de dissimulation et d’une doublure en laine écru ou en synthétique.

Sa diffusion à la différence des capotes et des manteaux modèle 1938 va être généralisée, toutes les unités d’active non équipées de la tenue modèle 1943 recevant cette vareuse qui va également équiper de nombreuses unités de mobilisation.

-La vareuse en toile kaki clair modèle 1921/35 est destinée aux troupes d’Afrique et Légion Etrangère. De coupe identique à la vareuse modèle 1920, il porte deux poches plaquées sur l’avant avec sept boutons pour le modèle 1921 puis six pour le modèle 1921/35.

-Le paletot modèle 1938 des troupes coloniales est inspiré de la vareuse modèle 1921, ce modèle ne disposant ni de parements de manche ni de poches de poitrine intérieures. Il n’est théoriquement pas porté en métropole.

-Le paletot de molleton kaki modèle 1921/35 pour indigènes est distribué uniquement aux troupes coloniales. Fabriqué en molleton de laine kaki, le paletot est une sorte de vareuse à deux rangées de bouton, un vêtement traditionnel de l’infanterie coloniale qui rappelle les vareuse de marine dont les marsouins et autres bigors sont issus. Jusqu’en juillet 1939, les modèles varient entre indigènes et européens mais à partir de cette date, elle est identique du moins en théorie car dans la pratique…… .

-Les sergents (qu’ils soient de carrière ou non) ont droit à une vareuse de tenue de sortie et de travail en drap cardé de SOC. De coupe similaire à celle des adjudants, elle en porte les brides en galon d’adjudant-chef aux épaules. Parfois, les brides d’épaule sont parfois remplacées par des pattes.

En campagne, les sous-officiers portent la vareuse de la troupe même si certains ont modifié leur vareuse par l’ajout de poches de poitrine.

-Les officiers eux portent une élégante vareuse que l’on soit en arrière du front ou en campagne. On trouve plusieurs modèles qui se différencient par la forme du col.

La vareuse modèle 1920/29 issue en droite ligne des vareuses du premier conflit mondial avec un col demi-saxe de faible dimension, type col de chemise et sept boutons sur le devant.

La vareuse modèle 1938 ne comporte plus que quatre ou cinq boutons suivant la taille et le col devient ouvert avec pattes de collet en losange.
La vareuse modèle 1939 voit la forme du col modifiée et les pattes de collet changent de forme, passant du losange au pentagone.

Si les officiers d’active disposent les vareuses à col ouvert, les officiers de réserve disposent de vareuses à col aiglon.

Plusieurs modèles de vareuses vont cohabiter au sein des millions d’hommes mobilisés en septembre 1939. Outre les modèles déjà présentés, on trouve également une vareuse en toile modèle 1935 à l’origine prévue uniquement pour les troupes coloniales mais peu à peu généralisé à l’ensemble des troupes y compris en métropole.

Certains corps (artillerie, génie et train) disposent également d’un bourgeron blouse qui est également mis en œuvre par les ordonnances des officiers montés, les conducteurs et les bouchers.

Ce vêtement apparu en 1895 dans la cavalerie et étendu en 1911 à l’infanterie est produit en toile de lin écru (ou bleue durant la première guerre mondiale) se ferme droit sur la poitrine par quatre boutons, un cinquième fermant le petit col droit. On trouve une poche de poitrine sur le côté gauche et des boutons sur les poignets, les boutons étant en zinc et en aluminium.

-On trouve également des vestes de travail en croisé de coton bleu puis treillis de lin bleu puis après l’adoption du kaki, en croisé de coton kaki.

Il est distribué aux ouvriers des corps de troupe et services ainsi que pour tous l’effectif des chars de combat, des automobilistes et des chemins de fer en campagne.

Disponible en trois tailles, ces vestes disposent d’un collet droit, de deux rangées de six boutons en os noir ou en plastique kaki avec deux poches latérales plus une poche intérieure à gauche.

On trouve également une veste en toile avec doublure amovible modèle 1935 destinée essentiellement aux personnels des véhicules blindés ou non ainsi qu’à partir de 1937 pour les officiers et les sous-officiers des troupes de forteresse.

Elle est fabriquée en toile de lin ou chancre teinte au cachou puis en kaki foncé avec cinq boutons, recevant une doublure amovible en drap cardé kaki (le même utilisé pour les bandes molletières) avec deux poches latérales.

-La veste-bourgeron en toile modèle 1938 est mise au point pour remplacer à terme le bourgeron-blouse décrit plus haut. Dans un premier temps, il à équipé les formations territoriales avant d’équiper les troupes du front. Elle s’inspire directement du vêtement décrit juste au dessus.

-On trouve également un paletot imperméabilisé avec doublure amovible de drap modèle1938, un vêtement fait en croisé ou en treillis de coton imperméabilisé avec deux rangées de bouton et une doublure de drap cardé kaki. C’est une alternative au blouson de ski modèle 1940.

-Les corps francs si le conflit s’était prolongé auraient reçu au printemps 1940 une blouse en lin en remplacement de la capote. Des blouses modèle 1940 ont été produites à plusieurs milliers d’exemplaires et distribuées aux corps francs des unités déployées en Alsace et en Lorraine.