15-Pétroliers et ravitailleurs rapides (4)

D-Pétroliers classe Mékong

Une vraie politique d’approvisionnement nécessite de vrais pétroliers

Comme nous l’avons mentionné plus haut, la marine nationale adopte clairement la chauffe au mazout après le premier conflit mondial mais faute de zones de production nationales, elles doit importer son mazout et son gazole des Etats Unis, du Mexique, du Vénezuela mais également de la Mer Noire et même d’Iran.

Pour cela il faut des pétroliers mais jusqu’en 1926, aucune politique clairement définie ne régit le ravitaillement en combustible, effectué un peu au petit bonheur la chance. Cela change à partir de cette année 1926 quand est fixée la norme de neuf mois de stock de temps de guerre, les marchés étant passés chaque semestre après accord du Quai d’Orsay et de l’Office des Combustibles Liquides.

Côte pratique, la marine obtient la commande de quatre pétroliers de 8000 tonnes. Si les deux premiers financés à la tranche 1926 et baptisés Mékong et Niger sont construits en France, ceux de la tranche 1929 sont financés par l’Allemagne au titre des prestations en nature du plan Dawes. Ils sont baptisés Var et Elorn.

Le Mékong

Le Mékong

Le Mékong

-Le Mékong est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët le 7 octobre 1927 lancé le 31 août 1928 et admis au service actif le 12 juillet 1929.

Affecté en Méditerranée, il charge principalement en mer Noire (Constanza Batoum) mais se rend occasionnellement en Amérique et notamment au Texas. Il assure aussi le ravitaillement des navires de la 1ère Escadre engagés lors de nombreuses manoeuvres.

Il subit un grand carénage à Cherbourg de mars à septembre 1938 puis à La Pallice du 15 novembre 1939 au 15 février 1940. Il quitte le port charentais le 16 février, charge du mazout au Verdon le 17 puis rallie Bizerte le 24 février 1940.
Le 15 mars 1940, le Mékong ravitaille à la mer le contre-torpilleur Milan, c’est une première pour la marine nationale.

Avec la réorganisation de septembre 1940, il devient l’un des deux pétroliers de la 6ème Escadre Légère en compagnie du vénérable Dordogne (1913). Il continue à assurer des transports pétroliers mais va de plus en plus souvent ravitailler les navires de la 6ème EL d’abord à flot puis de plus en plus souvent en couple à la mer et en route.

Il accompagne ainsi la 3ème DCT (Guépard Verdun Valmy) pour un entrainement de division au large de Dakar.

Il les ravitaille à flot sur rade à Mers-El-Kébir le 21 octobre puis à Casablanca le 24 octobre, les quatre navires ralliant Dakar le 28 octobre 1940.

Le Mékong ravitaille à nouveau les contre-torpilleurs les 6 et 18 novembre. Les quatre navires quittent Dakar le 19 novembre, font escale à Casablanca le 23 novembre avant de rentrer à Bizerte le 28 novembre 1940.

Au printemps 1942, le pétrolier Mékong est équipé d’un système primitif de ravitaillement à la mer qui n’est pas encore au point mais permet au Mékong de ravitailler à la mer le croiseur léger La Galissonnière engagé dans un entrainement en solitaire du 11 au 28 septembre 1942.

Le Mékong devait subir un grand carénage au printemps 1943 mais le 12 novembre 1942, le Mékong est victime d’une sérieuse avarie, si sérieuse que son désarmement prévu pour 1946 (une note du 7 mars 1939 prévoit la commande en 1946 d’un transport pétrolier de 8600 tonnes pour le remplacement) est un temps envisagé avant finalement d’avancer le grand carénage.

Du 15 novembre 1942 au 5 janvier 1943, le Mékong est échoué au bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un grand carénage qui outre une remise en état complète, voit l’installation d’un véritable système de ravitaillement à la mer performant.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 21 janvier 1943, sortant pour essais les 22 et 23 janvier puis pour remise en condition du 25 janvier au 3 février 1943. Dès le lendemain 4 février 1943, il appareille pour un transport pétrolier entre Haïfa et Bizerte.

Le Mékong participe à partir du 30 juin 1945 à un exercice de combat antisurface où il simule un croiseur auxiliaire ennemi. Repéré par un hydravion basé à terre, il est pourchassé par les croiseurs légers La Galissonnière et La Marseillaise qui finissent par le «couler» le 4 juillet 1945 au large de Bizerte où les trois navires rentrent en fin de journée.

Du 2 juillet au 11 août 1946, il est échoué au bassin n°2 de l’Arsenal de Sidi-Abdallah pour un nouveau grand carénage. Il subit une remise en état complète pour lui permettre de tenir pendant encore cinq ans quand il doit être remplacé par un nouveau pétrolier.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 27 août, sortant pour ses essais réglementaires les 28 et 29 août puis pour remise en condition du 31 août au 12 septembre, date à laquelle il rentre à Bizerte pour préparer une série d’exercices.

Le 24 septembre 1946, le Mékong appareille en compagnie du croiseur léger Emile Bertin, des torpilleurs légers de la 3ème DT ( L’Alsacien Le Breton Le Corse et Le Tunisien), des contre-torpilleurs de la 11ème DCT (Mogador Volta Hoche) et du transport Golo.

Quittant Bizerte le 24 septembre 1946, les navires de combat vont s’entrainer dans un triangle Malte-Tunisie-Libye jusqu’au 2 octobre pour entrainement au combat antisurface de jour comme de nuit, se ravitaillant en mer auprès du pétrolier Mekong.

Ils font escale à La Valette du 3 au 6 octobre pour se ravitailler en munitions et en vivres auprès du Golo qui les soutes vides regagna Bizerte pour un nouveau chargement. Le croiseur léger, les torpilleurs légers et les contre-torpilleurs reprennent la mer le lendemain pour un exercice de défense aérienne à la mer du 7 au 12 octobre au large de la Tunisie.

L’Emile Bertin fait ensuite escale à Patras du 13 au 16 octobre pendant que les torpilleurs légers et les contre-torpilleurs sont à Zanthe.

Le 17 octobre, l’escadre française se réunit à la mer pour se ravitailler en carburant auprès du Mékong avant de gagner Le Pirée où ils font escale du 21 au 25 octobre avant un exercice avec la marine grecque jusqu’au 30 octobre quand les navires français sont à Thessalonique jusqu’au 5 novembre.

La compagnie de débarquement de l’Emile Bertin et des détachements des différents navires rendent hommage à l’Armée d’Orient en déposant une gerbe devant le monument aux morts.

Il reprend la mer pour une escale à Istanbul du 6 au 10 novembre puis à Iskenderun du 13 au 17 novembre et à Beyrouth du 20 au 24 novembre. Après un exercice avec la DNL, la petite escadre fait escale à Haïfa en Palestine mandataire du 30 novembre au 3 décembre avant de rentrer à Bizerte le 7 décembre 1946.

Le 12 avril 1948, le Mékong ravitaille successivement, l’Emile Bertin et les contre-torpilleurs Vauquelin Tartu Chevalier Paul Mogador Volta et Hocha, permettant à cette puissante escadre  de durer à la mer.

Du 15 mai au 20 juin 1948 ont lieu en Méditerranée, d’importantes manoeuvres aéronavales auxquelles participent le porte-avions Commandant Teste, le cuirassé Bretagne, le croiseur de bataille Strasbourg, les torpilleurs d’escadre L’Eveillé L’Alerte (protecteurs du Bretagne), Lansquenet Fleuret (protecteurs du Strasbourg) Hussard et Spahi (protecteurs du Commandant Teste) et la 11ème DCT (Mogador Volta Hoche).

Le Mékong aidé du Tarn vont assurer le ravitaillement de cette flotte, des Ravitaillements A la Mer (RAM) tous les 3-4 jours, les deux pétroliers effectuant d’incessants aller et retours entre l’escadre et Bizerte.

La force navale rentre à Bizerte le 21 juin et si les contre-torpilleurs restent en Tunisie puisque Bizerte est leur port d’attache, le porte-avions, le cuirassé, le croiseur de bataille, les six torpilleurs d’escadre plus le Tarn rentrent à Mers-El-Kebir le 28 juin 1948.

Le 5 septembre 1948, le Mékong était à Gabès pour ravitailler le dépôt pétrolier de Tunisie avec du mazout venu d’Haïfa. Il reçoit l’ordre de rester dans cette baie à l’abri des raids aériens (le dépôt est puissamment défendu par la DCA avec douze canons de 90mm modèle 1939 et une multitude de pièces légères de 25 et 37mm sans oublier un camouflage soigné, seuls étant visibles depuis les airs les quatres postes de déchargement avec leurs navires).

Le Niger

Le Niger

Le Niger

-Le Niger est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & de Bacalan Réunis de Bordeaux le 31 décembre 1927 lancé le 14 mars 1930 et admis au service actif le 4 octobre 1930.

Affecté en métropole, le Niger effectue des rotations en direction des Antilles mais également de la mer Noire pour des transports pétroliers, servant également de ravitailleur lors des manoeuvres de la 1ère Escadre. Il est en grand carénage à Brest du 3 janvier au 6 avril 1936. Il est affecté en métropole jusqu’à l’été 1938 quand il est envoyé en Indochine pour relever le Loing redéployé aux Antilles.

Affecté au sein des FNEO, il est basé à Saïgon, assurant le ravitaillement en rade et à couple des navires affectés aux Forces Navales Françaises en Extrême Orient mais surtout des transports pétroliers, chargeant du pétrole venant des puits des Indes Néerlandaises et raffinés sur place pour permettre à l’Indochine d’avoir six à neuf mois de réserve en cas de rupture des lignes d’approvisionnement.

Du 25 avril au 5 juin 1940, il est échoué au bassin de l’Arsenal d’Indochine pour un grand carénage qui permet au navire d’être totalement remis en état. Il sort pour essais les 20 et 21 juin puis pour remise en condition du 23 juin au 6 juillet 1940.

La mise en place d’une base avancée à Haïphong oblige le Niger à effectuer plusieurs rotations entre Saïgon et Haïphong pour remplir les réservoirs de mazout et de gazole implantés dans la partie militaire du port tonkinois.

Du 6 juin au 2 août 1943, il est à nouveau échoué au bassin de l’Arsenal d’Indochine à Saïgon pour un nouveau grand carénage pour une remise en état complète. Il reçoit à cette occasion un système de ravitaillement à la mer, permettant le ravitaillement à couple en route.

Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 20 août, effectuant ses essais à la mer les 21 et 22 août puis sa remise en condition du 24 août au 4 septembre 1943, reprenant son rôle opérationnel de ravitailleur et de transport pétrolier.

Le 5 septembre 1944, le Niger quitte définitivement Saïgon pour rallier Cam-Ranh le lendemain, la nouvelle base des forces françaises en Extrême Orient, une base bien mieux outillée que ne l’est la capitale de la Cochinchine.

Du 5 juin au 8 août 1946, il est échoué dans la forme n°1 de l’Arsenal de Cam-Ranh pour un nouveau grand carénage. Après des travaux complémentaires à quai, il est armé pour essais le 21 août, sortant pour essais les 22 et 23 août puis pour remise en condition du 25 août au 4 septembre 1946.

Le 11 novembre 1946, le pétrolier ravitailleur d’escadre Le Rhône arrive à Cam-Ranh. L’arrivée de ce navire de classe La Seine entraine une nouvelle répartition des rôles, répartition assez théorique : le nouveau venu va se charger du ravitaillement à la mer des navires des FNEO alors que le Niger lui va être davantage un transport pétrolier.

Il va ainsi effectuer au printemps et à l’été 1948 cinq rotations entre Cam-Ranh et Balikpapan : la première du 21 mai au 12 juin, la seconde du 14 juin au 5 juillet, la troisième du 7 juillet au 1er août, la quatrième  du 3 au 25 août et la cinquième du 27 août au 14 septembre 1948.

9-Croiseurs légers (16)

Le Guichen

Luc Urbain du Bouëxic de Guichen

Luc Urbain du Bouëxic de Guichen

-Le Guichen est mis sur cale aux chantiers navals des Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & de Bacalan Réunis installés à Bordeaux le 1er juin 1940 et lancé le 13 juin 1942, lancement mouvementé, le croiseur manquant d’emboutir le quai d’en face comme jadis le cuirassé Languedoc.

Les Ateliers et Chantiers Maritime du Sud-Ouest avec au premier plan le Guichen en achèvement à flot

Les Ateliers et Chantiers Maritime du Sud-Ouest avec au premier plan le Guichen en achèvement à flot

Le troisième croiseur léger de classe De Grasse est armé pour essais le 25 mai 1943. Après des essais statiques du 26 au 28 mai, le Guichen sort pour la première fois en mer au large de Bordeaux du 30 mai au 5 juin, mouillant au Verdon. Le 6 juin, une cérémonie voit le navire transféré de son chantier constructeur à la marine nationale.

Le Guichen quitte le Verdon le 8 juin et gagne Lorient son port d’armement où il arrive le 10 juin à l’aube. Il subit une première période d’essais officiels du 11 au 20 juin.

Rentré à Lorient le 21 juin, il se ravitaille en carburant et gagne Brest où il arrive le lendemain 22 juin. Il est échoué au bassin n°9 pour les premières modifications et ce du 23 juin au 4 juillet, étant remis à flot le 5 juillet 1943.

Il subit une nouvelle période d’essais du 6 au 22 juillet avant de regagner Brest pour charger munitions et carburant avant d’entamer sa mise en condition en mer d’Iroise, dans le Golfe de Gascogne et en Manche et ce du 25 juillet au 24 août 1943. Il repasse au bassin du 25 août au 12 septembre 1943 pour de nouveaux travaux de modifications.

Après une nouvelle phase d’essais du 13 au 20 septembre, il se ravitaille en carburant et en munitions pour effectuer sa traversée de longue durée, le croiseur léger prenant la direction du continent américain et des Antilles.

Il quitte Brest le 25 septembre, traverse l’Atlantique et arrive à Halifax le 30 septembre pour une escale qui s’achève le 2 octobre quand il reprend la mer, direction New York, le croiseur léger étant présent à Manhattan du 6 au 9 octobre.

Reprenant la mer, le Guichen fait escale à Washington du 11 au 14 octobre, à Charleston du 16 au 19 octobre, à Jacksonville en Floride du 22 au 25 octobre et à Fort de France du 28 octobre au 3 novembre.

Il traverse ensuite l’Atlantique direction Dakar où il arrive le 10 novembre 1943 pour profiter des installations du polygone de Rufisque. Il effectue une école à feux du 12 au 27 novembre avant une période d’entretien du 28 novembre au 3 décembre.

Le 5 décembre 1943, le croiseur léger Guichen est officiellement admis au service actif, affecté à  la 2ème Escadre, formant la 6ème DC en compagnie de ses sister-ship De Grasse et Chateaurenault.  

La veille, 4 décembre, le croiseur léger avait quitté Dakar pour rejoindre son nouveau port d’attache _Toulon_ , se ravitaillant à Casablanca le 8 décembre avant de gagner Toulon le 12 décembre 1943.

Il sort du 15 au 24 décembre 1943 dans le Golfe du Lion en compagnie du croiseur léger Primauguet. C’est un véritable passage de témoin car le dernier Duguay-Trouin affecté en métropole va pouvoir être redéployé en outre-mer en l’occurence, les Antilles.

Le Guichen rentré à Toulon le 25 décembre est indisponible pour entretien à flot du 26 décembre au 7 janvier, sortant pour essais du 8 au 12 janvier avant remise en condition du 14 au 30 janvier 1944.

Après une entrainement aviation du 1er au 8 février 1944, il participe à la remise en condition du De Grasse en compagnie de son sister-ship Chateaurenault et ce du 10 février au 4 mars 1944. Les trois croiseurs rentrent à Toulon le 5 mars 1944.

Les trois croiseurs légers quittent Toulon le 12 mars 1944, font escale à Casablanca du 17 au 20 mars avant d’arriver à Dakar le 24 mars 1944. Ils effectuent une école à feux du 27 mars au 16 avril avant une escale de ravitaillement à Dakar le 17 avril 1944.

Le 18 avril 1944, les trois croiseurs quittent le Sénégal pour une longue croisière d’endurance et de présence. Ils effectuent une première escale à Lisbonne du 23 au 28 avril avant de remonter le Golfe de Gascogne, relâchant à Saint-Nazaire du 1er au 3 mai.

Le 2 mai 1944 est signée la charte de parrainage entre le croiseur léger Guichen et la ville de Fougères, ville natale de Luc Urbain du Bouëxic de Guichen. Une délégation de la ville voyage à bord du croiseur entre Saint Nazaire et Brest.

Ils sont à Brest du 4 au 7 mai, manœuvrent au large de Brest avant de cingler en direction de Cherbourg où les trois croiseurs font escale du 11 au 16 mai 1944.

Reprenant la mer, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944.

Appareillant de la cité du Ponnant, la 6ème DC est au Havre du 17 au 20 mai, à Dunkerque du 21 au 23 mai, à Anvers du 25 au 28 mai, à Newcastle du 30 mai au 2 juin, à Portsmouth du 4 au 7 juin avant d’arriver à Brest le 8 juin 1944. De nouveau à la mer le 14 juin, la 6ème DC fait escale au Verdon du 14 au 17 juin, à  Gibraltar du 20 au 23 juin avant de rentrer à Toulon le 27 juin 1944.

Le Guichen est de nouveau à la mer pour un entrainement aviation du 30 juin au 5 juillet avant une escale à Nice du 6 au 13 juillet. Il rentre à Toulon  le lendemain 14 juillet 1944 et ressort à nouveau du 24 juillet au 12 août pour la remise en condition de son sister-ship De Grasse.

Le Guichen est indisponible du 12 août au 2 septembre pour entretien et permissions de l’équipage avant de ressortir à nouveau pour essais du 3 au 8 septembre avant remise en condition en compagnie de ses deux sister-ship du 10 au 27 septembre 1944.

Le croiseur léger Guichen sort à nouveau pour un entrainement aviation du 1er au 6 octobre avant une escale à Sète du 7 au 10 octobre avant d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 11 au 21 octobre. Après une escale à Bastia du 22 au 27 octobre, le croiseur léger rentre à Toulon le 29 octobre 1944.

Après un entrainement au combat de nuit du 4 au 12 novembre, le Guichen gagne Nice où il retrouve ses deux sister-ships pour une escale commune du 13 au 17 novembre. La division de croiseurs ainis reconstituée manoeuvre du 18 au 30 novembre. Après une escale à Bastia du 1er au 5 décembre, les trois croiseurs rentrent à Toulon le 7 décembre 1944.

Après une période d’entretien à flot du 8 au 25 décembre,  le Guichen sort pour essais du 26 au 29 décembre avant un stage de remise en condition du 30 décembre au 5 janvier 1945. Il sort pour entrainement aviation du 10 au 19 janvier au profit de ses Dewoitine HD-731 avant de rentrer à Toulon le 20 janvier 1945.

Après un exercice de division du 26 janvier au 5 février, les trois croiseurs légers effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 7 au 22 février avant une escale à Alger du 23 au 27 février avant un entrainement au combat de nuit du 28 février au 10 mars 1945.

La 6ème DC  sort à nouveau du 24 mars au 8 avril en compagnie du Richelieu pour un entrainement combiné dans le Golfe du Lion avec entrainement au combat de nuit et exercice de défense aérienne à la mer avant une escale à Marseille du 9 au 12 avril. Reprennant la mer, elles s’entrainent au combat antisurface du 13 au 22 avril avant de rentrer à Toulon le 27 avril après une escale à Bastia du 23 au 26 avril 1945.

Les trois croiseurs légers de la 6ème DC quittent Toulon le 30 avril, se ravitaillent à Casablanca le 4 mai et arrivent à Dakar le 8 mai 1945 à l’aube. Le De Grasse, le Chateaurenault et le Guichen effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 10 au 27 mai avant une nouvelle escale à Dakar du 28 au 31 mai.

Les trois croiseurs effectuent un deuxième entrainement au large de Dakar, un exercice de raid amphibie. Le De Grasse quitte Dakar le 1er juin avec à bord une compagnie de fusiliers marins et une compagnie d’infanterie coloniale et disparaît aux yeux de ses deux sister-ships chargés de protéger le port.

Le 2 juin 1945, le De Grasse réussit à mettre à terre ses troupes après avoir simulé des tirs contre les défenses côtières du secteur de Dakar. Les 350 hommes embarqués réussissent à s’emparer de la base navale de Dakar même si le De Grasse est coulé par le Guichen et le Chateaurenault au cours d’un duel en haute mer.

Le 3 juin 1945,  un exercice semblable à lieu avec dans le rôle de l’assaillant le Chateaurenault qui débarque ses troupes pour s’emparer de l’aérodrome de Dakar-Bel Air après avoir pilonné les défenses côtières. Pendant ce temps, le De Grasse va étendre un écran de fumée en attaquant le polygone de Rufisque ce qui empêche le Chateaurenault d’intervenir efficacement.

Le 4 juin 1945, les trois croiseurs débarquent près de 900 hommes qui s’emparent du port de Dakar après également des tirs contre les positions adverses.

Après une ultime escale à Dakar du 5 au 8 juin, les trois croiseurs quittent l’Afrique noire, font escale à Casablanca du 11 au 14 juin avant de rentrer à Toulon le 19 juin 1945.

Le Guichen sort pour un entrainement de base du 26 juin au 4 juillet, faisant escale à Alger du 5 au 9 juillet avant de rentrer à  Toulon le lendemain 10 juillet. Il sort à nouveau pour un entrainement de défense aérienne à la mer du 12 au 20 juillet 1945.

Après une période d’indisponibilité du 21 juillet au 12 août 1945, le Guichen sort en compagnie de ses deux sister-ship pour un entrainement de division du 15 au 30 août, mouillant ensuite en baie des Anges au large de Nice du du 1er au 7 septembre avant de rentrer à Toulon le 9 septembre 1945.

Victime d’une avarie technique, le Guichen est indisponible du 11 au 22 septembre, sortant ensuite pour essais du 23 au 27 septembre pour vérifier l’efficacité des réparations.

Du 30 septembre au 15 octobre, la 6ème DC au complet en compagnie de la 1ère DL (croiseurs de bataille Strasbourg et Dunkerque) et de la 2ème DCT (contre-torpilleurs Bayard Du Guesclin et Turenne)

Alors que le Chateaurenault va s’entrainer avec le Richelieu, les autres navires après une escale à Mers-El-Kébir du 16 au 20 octobre, gagnent Dakar le 25 octobre pour une école à feu à Rufisque du 26 octobre au 12 novembre, rentrant tous à Toulon le 19 novembre 1945.

Le Guichen est indisponible du 21 novembre au 12 décembre pour entretien à flot avant de sortir pour essais du 13 au 16 décembre puis d’effectuer un stage de remise en condition du 18 au 30 décembre 1945.

Le Guichen sort pour entrainement avec ses deux sister-ship de la 6ème DC au large de Toulon et de Nice du 5 au 21 janvier avant de faire escale à Nice du 22 au 25 janvier, rentrant à Toulon le 26 janvier 1946.

Le Guichen sort pour entrainement aviation du 30 janvier au 5 février suivit par un entrainement au combat de nuit du 8 au 18 février et enfin un entrainement de défense aérienne à la mer du 21 au 27 février. Il rentre à Toulon le lendemain 28 février.

Le 3 mars 1946, le Guichen et le Chateaurenault quittent Toulon, font escale à Casablanca du 7 au 10 mars avant d’arriver à Dakar le 14 mars 1946. Les deux croiseurs légers effectuent une école à feux au polygone de Rufisque du 15 mars au 3 avril.

Les deux seuls navires disponibles de la 6ème DC _le De Grasse étant en grand carénage_ quittent Dakar le 6 avril, font escale à Casablanca du 10 au 12 avril avant de rentrer à Toulon le 16 avril 1946.

Le Guichen sort du 23 au 30 avril pour un entrainement au combat antisurface avec une spectaculaire école à feux de nuit au large de Toulon. Il rentre à son port d’attache le 5 mai après une escale à La Ciotat du 1er au 4 mai.

Du 9 au 23 mai 1946, le croiseur léger Guichen participe à la remise en condition du cuirassé Richelieu qui sortait d’une période d’indisponibilité.  Ils rentrent tous les deux (plus les deux torpilleurs d’escadre protégeant le cuirassé) à Toulon le 27 mai après une escale à Nice du 24 au 26 mai 1946.

Le 4 juin 1946,  le Guichen et le Chateaurenault quittent Toulon, se ravitaillent à Casablanca du 8 au 10 juin avant de gagner Dakar le 14 juin. Ils effectuent une école à feux doublé dans un entrainement au bombardement littoral et au combat antisurface du 16 au 30 juin avant de rentrer à Toulon le 10 juillet 1946.

Le Guichen subit alors un petit carénage. Il est échoué au bassin n°3 du Missiessy du 13 juillet au 27 août 1946 pour une remise en état complète avec travaux de renforcement de la coque, travaux de peinture, changement des hélices, retubage des chaudières, travaux sur l’artillerie et l’électronique.

Il subit quelques travaux complémentaires à flot du 28 août au 12 septembre avant de sortir pour essais du 13 au 20 septembre. Il effectue ensuite sa remise en condition dans le Golfe du Lion du 21 septembre au 8 octobre, rentrant à Toulon le 9 octobre pour se ravitailler en vivres, carburant et munitions.

Il quitte Toulon le lendemain 10 octobre, relâche à Casablanca du 14 au 17 octobre avant de gagner Dakar le 21 octobre. Il effectue son école à feux à Rufisque du 23 octobre au 14 novembre, relâchant à nouveau à Dakar du 15 au 18 novembre avant de mettre cap sur Toulon où il arrive le 1er décembre après une escale à Casablanca du 23 au 27 novembre 1946.

Le Guichen sort à nouveau pour entrainement aviation du 8 au 18 décembre puis après une escale à Sète du 19 au 23 décembre effectue un entrainement à la défense aérienne à la mer du 24 au 30 décembre 1946.

Indisponible pour avarie technique du 1er au 12 janvier 1947, le Guichen sort pour essais du 13 au 16 janvier 1947 avant de reprendre un service courant.

La 6ème DC quitte Toulon le 21 janvier 1947 pour un entrainement aviation du 21 janvier au 3 février avant une escale commune à Marseille du 4 au 7 février. Les trois croiseurs légers reprennent la mer et retrouvent en mer les 1ère (Bruix D’Assas La Tour d’Auvergne) et 2ème DCT (Bayard Du Guesclin Turenne) pour un exercice en commun du 8 au 27 février 1947. Ils rentrent tous à Toulon le 28 février 1947.

Le 2 mars 1947, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon pour Mers-El-Kébir, arrivant à destination le lendemain 3 mars.

Du 5 au 17 mars, les deux croiseurs de la 6ème DC vont manoeuvrer avec leurs sister-ships de la 8ème DC en l’occurence le Latouche-Tréville et le Gambetta. Après une escale commune à Oran du 18 au 22 mars et à Tunis du 23 au 27 mars, les deux divisons se séparent, la 6ème DC (amputée comme vous l’avez constaté du De Grasse) rentrant à Toulon le 29 mars 1947.

Après une période d’entretien à flot du 30 mars au 21 avril, le Guichen sort pour essais du 22 au 29 avril avant un stage de remise en condition entre Toulon et Nice du 1er au 17 mai.

Il ressort à nouveau pour un croisière en Manche et mer du Nord. Il quitte Toulon le 19 mai, se ravitaille à Casablanca le 24 mai, fait escale à Lisbonne du 27 au 30 mai, à Saint-Nazaire du 2 au 5 juin, à Brest du 6 au 10 juin _où embarque une délégation de la ville de Fougères marraine du bâtiment_, à Cherbourg du 11 au 15 juin -où débarquent ses passagers_, au Havre du 16 au 20 juin, à Dunkerque du 21 au 25 juin, à  Rotterdam du 27 au 30 juin avant d’entamer le chemin du retour vers Toulon.

Quittant les Pays-Bas le 1er juillet  à l’aube, le croiseur se ravitaille à Brest le 4 juillet 1947, fait escale à Casablanca du 7 au 9 juillet avant de gagner Dakar le 13 juillet. Il effectue une école à feux à Rufisque du 15 juillet au 2 août.

Après une nouvelle escale à Dakar du 3 au 7 août, le croiseur léger reprend la mer, se ravitaille à Casablanca le 11 août avant de rentrer à Toulon le 15 août. Il est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 16 août au 7 septembre 1947.

Le Guichen sort pour essais du 8 au 12 septembre avant d’effectuer le traditionnel stage de remise en condition du 14 au 30 septembre, rentrant à Toulon le 4 octobre après une escale à Marseille du 1er au 3 octobre.

Le 7 octobre dans la nuit, la 6ème DC au grand complet (De Grasse Chateaurenault Guichen) quitte Toulon et retrouve le lendemain 8 octobre au large d’Ajaccio la 1ère DL (croiseurs de bataille Dunkerque et Strasbourg), leurs torpilleurs d’escadre et la 8ème DC (croiseurs légers Latouche-Tréville, Gambetta et Condé).
Le Strasbourg prend la tête de la 6ème DC (parti Rouge) alors que le Dunkerque devient le chef de la 8ème DC (parti Bleu) pour un exercice à double détente jusqu’au 18 octobre avant une escale commune à Tunis du 19 au 25 octobre 1947. La 6ème DC rentre ensuite à Toulon  alors que la 1ère DL et le 8ème DC rentrent à Mers-El-Kebir le 27 octobre 1947.

Rentrée à Toulon le 28 octobre 1947, la 6ème DC sort à nouveau pour un entrainement de division dans le golfe du Lion du 1er au 10 novembre, faisant escale à Sète du 11 au 15 novembre avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 16 au 30 novembre, les trois croiseurs rentrant à Toulon le 2 décembre 1947.

Après une période d’entretien à flot du 3 au 15 décembre, le Guichen sort pour essais du 16 au 18 décembre avant un stage de remise en condition du 20 au 30 décembre 1947 au large de Toulon et des îles du Levant.

Alors que leur sister-ship De Grasse est en entretien à flot, le Chateaurenault et le Guichen quittent Toulon le 8 janvier, font escale à Casablanca du 13 au 17 janvier avant de gagner Dakar le 21 janvier 1948.

Les deux croiseurs légers effectuent une intense école à feu à Rufisque du 23 janvier au 12 février, faisant ensuite à nouveau escale à Dakar du 13 au 17 février. Ils reprennent la mer le lendemain 18 février 1948, se ravitaillent à Mers-El-Kébir le 24 février avant de retrouver à Toulon le 26 février 1948 à l’aube.

Le Richelieu sort à nouveau le 2 mars 1948 en compagnie de la 6ème DC (croiseurs légers De Grasse Chateaurenault Guichen), de la 9ème DCT composé des contre-torpilleurs Le Fantasque L’Audacieux et Le Malin et du pétrolier Elorn.

La petite mais puissante escadre commence par un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 12 mars avant une escale à Nice du 13 au 17 mars.

Le Richelieu appareille le premier dans la nuit du 17 au 18 mars avec pour mission de rallier Alger en échappant aux croiseurs légers et aux contre-torpilleurs (L’Elorn lui gagne Mers-El-Kébir pour recompléter ses soutes et servir de base mobile de ravitaillement).

Au cours de six joutes successives (18-21 mars, 23-26 mars, 28-30 mars, 1er au 4 avril, 6 au 9 avril et 11 au 15 avril), le Richelieu est intercepté à trois reprises mais coulé une fois sous les coups des torpilles et des obus des croiseurs et contre-torpilleurs.

Après une escale de ravitaillement auprès de l’Elorn à Mers-El-Kébir du 17 au 22 avril, le cuirassé accompagné des contre-torpilleurs appareille pour un exercice à double détente contre les croiseurs légers qui devaient rallier Bizerte.

L’exercice qui à lieu du 24 avril au 4 mai et se termine par une escale à Bizerte du 5 au 12 mai 1948. Tous les navires rentrent à Toulon le 15 mai 1948.

Le lendemain 16 mai 1948, le Guichen est échoué au bassin n°3 du Missiessy après avoir vidangé ses soutes et débarqué ses munitions. A noter qu’une barge chargée d’une vingtaine d’obus de 100mm fit naufrage dans le port obligeant à une acrobatique opération de récupération d’obus bons de guerre.

Les travaux censés s’achever début novembre sont prestement accéléré par le début de la seconde guerre mondiale. C’est ainsi que le Guichen est remis à flot dès le 7 septembre, subissant des travaux à flot du 8 au 17 septembre et sortant pour essais et remise en condition du 18 au 30 septembre, étant de nouveau disponible le 1er octobre 1948.