Italie (1) Avant-Propos

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE
T.6 ITALIE

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Le drapeau italien durant la période Monarchique. 

AVANT-PROPOS

En ce 26 septembre 2017, j’annonce le début officiel de mon sixième tome de cette monumentale uchronie. Entamée en 2011, je ne pensai pas n’être rendu qu’au sixième tome six ans plus tard.

Avec le recul je me dis que j’aurais du être beaucoup plus concis sur les premiers tomes mais en même temps comment avoir le recul nécessaire sans expérience. En cumulant les cinq tomes, je suis rendu à 5580 pages !

Ce tome 6 consacré à l’Italie sera l’avant-dernier des tomes majeurs. En effet après le tome 7 consacré à l’URSS, je passerai à des nations secondaires voir très secondaires ne nécessitant un développement poussé.

A partir du tome 8 je vais donc changer mon fusil d’épaule en me montrant nettement plus concis quand ces armées disposaient de systèmes d’armes français, britanniques, américains, allemands, italiens ou soviétiques. Je ne détaillerai plus que les véhicules développés spécifiquement par ce pays. Je renverrai donc pour les personnes intéressées aux différents articles du blog.

Ce sixième tome va donc me permettre d’aborder l’Italie, le royaume dirigé par la maison de Savoie même si depuis 1922 le véritable maître n’était pas Victor Emmanuel III mais Benito Mussolini, le Duce, le dictateur fasciste.

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Benito Mussolini

Vainqueur du premier conflit mondial, l’Italie peine à digérer la victoire, une victoire coûteuse sur le plan humain (651000 soldats tués en l’espace de trois ans et demi de lutte), économique et politique, une véritable victoire «mutilée», Rome ne parvenant pas à obtenir des alliés la réalisation des promesses du traité de Londres (1915).

La crise économique frappe durement l’Italie. Cette crise économique devient une crise morale et une crise politique. La fragile démocratie italienne est balayée, un nouveau régime dirigé par Benito Mussolini _un socialiste en rupture de ban_ est mis en place, régime qui allait inspirer bien des pays européens.

Ce régime autoritaire centré autour d’un parti unique (le Parti National Fasciste PNF), du culte de la personnalité et d’un mouvement paramilitaire (les Chemises Noires) impose une dictature implacable à partir de 1924/25 avec les tristement célèbres lois fascistissimes

Comme plus tard en Allemagne, le régime est plutôt bien accueillit, le ressentiment de la «victoire mutilée», les difficultés économiques, une classe politique discréditée favorise la montée des extrémismes.

L’Italie fasciste se lance dans de nouvelles expéditions coloniales, achevant la conquête de la Libye et s’emparant de l’Abyssinie, l’un des derniers états africains indépendants avec le Liberia.

Cette conquête marque une rupture nette avec les démocraties. L’Italie qui n’avait pas triomphalement accueillit l’arrivée des nazis au pouvoir renonce à tout accord avec Paris et Londres au profit d’un rapprochement avec Berlin, rapprochement qui se matérialise par un soutien important aux nationalistes espagnols durant la guerre d’Espagne.

Cette politique extérieure agressive atteint son paroxysme au printemps 1939 avec la conquête de l’Albanie qui n’était de toute façon plus qu’un protectorat italien.

Pourtant en septembre 1939 au moment où la guerre de Pologne éclate, l’Italie proclame sa non belligérance, proposant même sa médiation entre les allemands et les alliés sans succès. Ce choix s’explique peut être par la volonté de monnayer son soutien en cas de conflit mais cette hypothèse s’effondre avec la fin du conflit au mois de décembre 1939.

Durant la Pax Armada, l’Italie reste alliée de l’Allemagne même si à la différence de Paris et de Londres, Berlin et Rome ne réalisent pas de plans communs en cas de conflit.

Les régimes nazis et fascistes n’arrivent pas à travailler ensemble en partie en raison d’un mépris à peine dissimulé de l’Allemagne pour l’Italie et d’un complexe d’infériorité des italiens vis à vis à des allemands.

Sur le plan politique, le régime fasciste resserre encore son emprise, essayant de faire passer la pilule d’une dictature impitoyable en améliorant les conditions de vie mais avec des succès limités, l’industrie italienne peinant à fournir à la fois des biens de consommation et des armes.

En effet comme les autres pays d’Europe, Rome se lance dans un réarmement important. Il faut dire que les aventures espagnoles, éthiopiennes et albanaises ont sérieusement entamé les stocks et que si l’Italie avait du participer au conflit les forces armées italiennes auraient vite rencontré de sérieux soucis, soucis qui n’ont d’ailleurs pas tous disparus.

En septembre 1948, l’Italie choisit de ne pas entrer immédiatement en guerre mais pressée par les allemands et par les alliés, Rome choisit en octobre 1948 de déclarer la guerre à la France et à la Grande-Bretagne.

L’Italie espère pouvoir mener une véritable guerre parallèle sans avoir besoin de l’Allemagne mais très vite elle doit réviser ses ambitions à la baisse, comprenant qu’elle ne serait qu’un junior partner de l’Allemagne.

Le déclassement va être rapide, les premiers combats montrent les limites d’une armée insuffisamment modernisée, mal soutenue par une industrie faiblarde, manquant de moyens de production, de matières premières et de personnel qualifié.

Les allemands doivent soutenir l’Italie, ne cachant même pas le mépris que leur inspirait leur allié italien, Berlin faisant comprendre à Rome que toutes les ressources utilisées pour les soutenir était autant de moyens qui ne pouvaient être envoyés sur le front russe.

L’Italie perd son empire, son territoire métropolitain est peu à peu grignoté. En janvier 1953 les alliés prennent pied à Tarente (opération Skylock).

C’est le début de la fin pour le régime mussolinien totalement discrédité. Trois mois plus tard en avril 1953, peu après la prise de Naples, Mussolini tombe avant d’être sommairement exécuté.

Les hiérarques fascistes les moins compromis signent un armistice faisant de l’Italie non pas un nouvel allié mais un état co-belligérant. Et encore si Paris avait été à la manœuvre, l’Italie aurait été traitée de manière particulièrement dure, seule l’intervention de Londres et de Washington évitant un traitement trop draconien.

L’occupation alliée, les combats de la campagne d’Italie et la guerre civile dans le nord du pays entre un gouvernement pro-allemand appelé Nuovo Stato fascista («Nouvel Etat Fasciste») et le gouvernement reconnu par les alliés transforme l’Italie en un champ de bataille. Le pays est dans un état apocalyptique en avril 1954 quand la seconde guerre mondiale cesse en Europe.

Cette guerre sera fatale à la maison de Savoie, une république remplaçant une monarchie au pouvoir depuis 1870 et sans les débuts précoces de la guerre Froide, il n’est pas certain que l’Italie se serait si bien sortie avec un traité de Paris relativement clément.

Sur le plan militaire, en septembre 1948, l’armée italienne s’est sérieusement modernisée mais n’à pas effacé toutes ses faiblesses notamment en terme de motorisation, de puissance de feu, d’encadrement…… .

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Le cuirassé Roma (classe Littorio), l’orgueil de la Regia Marina

Si la marine de guerre est impressionnante sur le papier, elle à aussi ses faiblesses en terme d’équipements de détection, d’armes ASM. Son aéronavale est récente et manque de métier sans compter les querelles entre les marins (qui forment l’équipage du navire) et les aviateurs (qui forment le groupe aérien).

Les stocks de carburant et de munitions sont limités,obérant les capacités de la Regia Marina à mener une guerre longue. Certains esprits optimistes espèrent s’emparer des stocks ennemis mais c’est une solution bien aléatoire.

De plus Mussolini et ses amiraux comme jadis Guillaume II répugnent à engager à fond leur marine de peur de perdre les magnifiques unités si bien mis en valeur par la propagande italienne. Outre une crainte bassement narcissique, on peut ajouter des considérations plus prosaïques à savoir l’impossibilité de remplacer rapidement les unités perdues.

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Le Fiat G.55. En septembre 1948 nombre de chasseurs italiens n’ont rien à envier à leurs homologues français et britanniques

La Regia Aeronautica est aussi impressionnante sur le papier encore que sur le plan strictement matériel, les appareils sont dans leur ensemble inférieurs aux appareils français et britanniques.

Ses unités de chasse sont dans leur ensemble bien équipées mais les unités d’attaque et de bombardement manquent d’appareils modernes et efficaces. Seules les unités d’aerosiluranti (avions-torpilleurs) sont réellement craintes par les alliés et ne tarderont pas à justifier cette crainte au prix de pertes abominablement lourdes.

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Alpini sur le front italien durant le premier conflit mondial

Enfin la Regia Esercito est probablement l’armée la moins bien préparée des trois. Elle dispose à la fois d’unités bien entraînées, bien équipées et motivées (Alpini Bersaglieri Paracuidisti) avec des unités peu motivées, mal formées et mal équipées.

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Tableau représentant les Bersagliers pénétrant dans Rome par la Porta Pia en 1870

A cela s’ajoute des officiers pour certains très bons mais pour beaucoup courtisans, plein de morgue et de suffisance. La troupe peut se comporter de manière remarquable mais parfois être en dessous de tout. La faute en partie à un corps des sous-officiers insuffisant en qualité et en quantité.

Sur le plan matériel, la situation est meilleure mais les faiblesses sont toujours notamment une motorisation insuffisante, des chars inférieurs aux chars français et britanniques, une artillerie reposant encore largement sur des pièces austro-hongroises, des stocks de munitions insuffisants….. .

En clair, la défaite italienne si elle n’était pas forcément ineluctable n’était pas non plus injuste et illégitime…… .

Le plan de ce sixième tome sera semblable aux tombes précédents :

La première partie sera consacrée à l’histoire de l’Italie. Je serais synthétique sur l’histoire ancienne, plus détaillé sur l’unité italienne un processus qui s’étend sur plus de soixante-dix ans (1796-1870) et bien évidement sur l’histoire contemporaine avec les rares conquêtes coloniales, la première guerre mondiale et l’arrivée au pouvoir des fascistes. Je présenterai également les grandes lignes du second conflit mondial.

La seconde partie sera consacrée à la géopolitique italienne, l’impact de la géographie sur la politique extérieure italienne, la question des colonies, les relations extérieures…… .

La troisième partie est consacrée à l’histoire et à l’évolution de la marine italienne. Il serait cependant scandaleusement réducteur de ne parler que de la Regia Marina née en 1866 car ce serait faire offense au riche passé maritime de la péninsule, passé que je mettrai en valeur sans transformer cette uchronie en une histoire maritime de l’Italie.

J’effectuerai une présentation rapide des forces et des faiblesses de la marine royale italienne, une marine différente de celle historique, uchronie oblige.

La quatrième partie sera consacrée à l’artillerie et aux systèmes d’armes de la marine italienne à savoir l’artillerie lourde, l’artillerie médiane, l’artillerie légère, les torpilles, les mines et les armes ASM.

Si la cinquième partie sera consacrée aux cuirassés, la sixième sera consacrée au porte-avions, une catégorie de navires longtemps snobée par les amiraux italiens et surtout victime de la théorie douhetienne de l’air intégral.

Les septième et huitième parties seront consacrés aux croiseurs lourds et légers, des navires construits dans un contexte bien particulier à savoir la rivalité avec la France pour le contrôle de la Méditerranée.

Les neuvièmes et dixièmes parties seront consacrées aux contre-torpilleurs (cacciatorpidiniere) et aux torpilleurs (torpidiniere), des navires qui bien que construits en vue de s’opposer aux navires français n’atteindront pas la puissance des contre-torpilleurs français, les italiens préférant construire les croiseur-éclaireurs classe Capitani Romani pour s’opposer aux Mogador.

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Croiseur léger Classe Capitani Romani

La onzième partie sera consacrée aux sous-marins alors que la douzième me permettra d’étudier les navires légers comme les vedettes lance-torpilles, les escorteurs et les dragueurs de mines.

La treizième partie sera consacrée aux navires amphibies et aux troupes de marine italiennes notamment le célèbre «Bataillon de San Marco».

La quatorzième partie sera consacrée aux navires de soutien logistique, une catégorie qui symbolise une partie des faiblesses de la Regia Marina.

Si la quinzième partie sera consacrée à l’aéronavale (hydravions embarqués et basés à terre, avions embarqués et basés à terre) qui dépend de la Regia Aeronautica, la seizième partie me permettra d’aborder la question de l’ordre de bataille et des constructions de guerre,constructions limitées en raison d’un manque de matières premières, d’ouvriers qualifiés sans compter l’impact des bombardements aériens et navals alliés.

La dix-septième partie sera consacrée à l’armée de terre avec une histoire militaire de l’Italie me permettant parler des légionnaires comme des condottieres, des victoires comme des défaites italiennes. J’aborderai la question de l’organisation des grandes et des petites unités, les uniformes et bien évidement l’armement.

La dix-huitième partie sera consacrée aux Chemises Noires, les unités paramilitaires italiennes, l’équivalent toutes proportions gardées de la Waffen S.S. .

Enfin je terminerai pas une dix-neuvième partie consacrée à la Regia Aeronautica, la deuxième armée de l’air indépendante dans le monde puisqu’elle est créée en 1923 cinq ans après la Royal Air Force (RAF). J’aborderai son histoire, son organisation, ses tactiques, son équipement aéronautique…… .

Et comme d’habitude chers amis bonne lecture……….. .

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