Italie (2) Histoire (1)

HISTOIRE DE L’ITALIE

Avant-propos

Pour commencer cette uchronie je vais commencer par le commencement à savoir l’histoire de l’Italie. Si l’Italie est unifiée sous sa forme moderne depuis seulement 1870, il serait erroné de penser que l’histoire italienne à commencé quand les troupes piémontaises ont occupé Rome, profitant du départ de la garnison française qui garantissait le pouvoir temporel du pape.

Cette histoire est en effet richissime, plurimillénaire, bien plus ancienne même que la fondation de Rome au VIIIème siècle avant notre ère.

Même si mon uchronie s’attache surtout à la période 1940/1954, il était hors de question pour moi de ne pas parler du passé glorieux de la péninsule italique. Tout simplement parce que l’art martial italien à dominé le monde connu pendant plus de sept siècles !

Il était donc nécessaire que je parle de l’histoire ancienne de ce qui allait devenir l’Italie. Je rassure mes chers lecteurs j’essayerai d’être assez bref et assez didactique sur cette période. Je tracerai les grandes lignes pour éviter tout déraillement historique.

Je serais plus détaillé à partir de la fin du XVIIIème siècle quand les armées de la révolution sème les graines de l’unité italienne même si ces graines mettront soixante-quinze à germer pour aboutir à la naissance du Royaume d’Italie avec sa tête la Maison de Savoie.

La partie vraiment détaillée couvrira la période allant de la réalisation de l’unité italienne à la seconde guerre mondiale uchronie soit une période de 84 ans.

J’essaierai d’être clair et didactif pour que les lecteurs sachent où ils mettent les pieds et surtout qu’ils apprennent des choses.

Les origines

Avant-propos

Comme nous l’avons vu dans l’introduction, l’histoire de l’Italie ne se limite pas au Royaume d’Italie, cette période d’unité représente même une infime partie de l’histoire plurimillénaire de la péninsule italique et de ses dépendances.

Toutes les grandes civilisations, toutes les grandes puissances se sont un jour intéressées à cette péninsule qui protégée de l’Europe centrale par les Alpes séparait en deux le bassin méditerranéen et si à cela vous ajoutiez la Sicile, la Sardaigne voir la Corse, vous étiez le maître de la Mare Nostrum, le centre du monde occidental.

Les Shardanes, les Pheniciens, les Etrusques, les Latins, les Grecs ont successivement dominé la péninsule, créant de brillantes civilisations qui se nourrissaient mutuellement dans les domaines politiques, culturels, linguistiques et économiques.

Rome créée au VIIIème siècle va dominer la péninsule pendant plus de sept siècles, donnant au monde l’une des civilisations les plus brillantes, civilisation qui finira par succomber sous son propre poids et celui des invasions barbares.

L’Italie va alors être victime des puissances régionales, un enjeu stratégique majeur avec successivement les invasions barbares, les tentatives de reconquête et de réunification sous la houlette des byzantins, la lutte entre la papauté et le saint empire romain germanique….. .

Au Moyen-Age la péninsule se morcelle en une multitude de républiques et de cités-états, des entités étatiques belliqueuses et querelleuses qui s’appuyaient ou étaient manipulés par les puissances de l’époque qu’il s’agisse du St Empire, de la France et de l’Espagne.

Si l’Italie n’est pas unie et encore moins indépendante, elle n’est pas non plus une élément secondaire puisque les républiques maritimes d’Amalfi, de Pise, de Gênes et de Venise sont des acteurs incontournables du jeu d’échec géopolitique dans la région.

Alors que la Renaissance voit le jour dans la péninsule et s’épanouit avant de se diffuser, la péninsule italique étant le théâtre des fameuses guerres d’Italie qui opposent notamment la France et l’Espagne, Madrid triomphant de Paris, devenant la puissance dominante dans la péninsule.

Avec le déclin de la puissance espagnole, l’Italie peut espérer s’unir mais entre les idées et la pratique il y à un gouffre insurmontable, aucun royaume, aucune puissance italienne n’était suffisamment puissante pour servir de moteur à l’unité italienne.

Les armées de la Révolution et de l’Empire bouleversent une architecture vermoulue. Un royaume d’Italie voit le jour mais sa durée de vie est limitée (1805-1814) et ce n’était qu’une création artificielle de l’Empire français. Ce dernier disparu, ce premier royaume d’Italie ne pouvait que disparaître.

Les patriotes italiens espèrent rapidement l’unité de la péninsule. En 1848/49 le royaume de Piemont-Sardaigne tente d’unir l’Italie sous la domination de la Maison de Savoie (Italia se fara da se l’Italie se fera toute seule) mais c’est un échec.

Les tentatives républicaines ayant échoué, la seule solution viable est l’union des italiens sous la domination de la maison de Savoie mais pour cela il faut l’aide d’une puissance extérieure pour se débarrasser des autrichiens. Ce sera la France de Napoléon III qui jouera un rôle majeur dans l’unité italienne, une histoire qui se terminera de manière saumâtre comme nous le verrons en temps utiles…… .

Il y à fort longtemps…….

La géographie de l’Italie n’à pas toujours été celle que l’on connait aujourd’hui puisqu’au moment de la dernière période glaciaire, l’Elbe et la Sicile sont reliées au continent, la Corse et la Sardaigne forment une seule et même île, la mer Adriatique est beaucoup plus petite et la lagune de Venise est une plaine fertile au climat humide.

C’est vers -1.5 million d’années que la péninsule est habitée soit le paléolithique inférieur. Lieu de passage, la péninsule italique voit la naissance précoce de civilisations. La période néolithique commence en Italie vers -7000, civilisations qui aménagent le territoire en défrichant et en développant l’irrigation.

Qu’il s’agisse de l’Age du Cuivre, de l’Age du Bronze ou du l’Age de Fer, leur apparition est plus précoce dans la péninsule italique qu’ailleurs.

Au XIIème siècle, une nouvelle civilisation apparaît, c’est la civilisation étrusque, une civilisation encore largement nimbée de mystères. Contrairement à ce qu’on à longtemps cru, les étrusques sont des autochtones et non des envahisseurs comme plus tard les «barbares» qui emportèrent l’Empire Romain.

En dépit des progrès de l’archéologie et de la recherche historique, la civilisation étrusque reste donc largement méconnue. La langue n’appartient ainsi à aucun groupe linguistique connu. Cette civilisation est influencée par les phéniciens et les grecs.

Elle atteint son apogée entre le VIII et le Vème siècle alors que plus au sud, au bord du Tibre, une puissance émerge. Rome n’est encore au VIIIème siècle qu’un amas de cabanes sur les collines dominant une plaine marécageuse.

A partir du IVème siècle, les étrusques se romanisent. La civilisation étrusque disparaît en 264 avant notre ère après la prise de la dernière cité-état indépendante, Volsinii. En effet comme jadis les grecs, la civilisation étrusque était organisée en cités-états.

Douze puissantes cités-états forment un Dodécapole, une ligue des douze dirigée par un chef élu le zilath mech rasant. Sur le papier c’est une puissance militaire redoutable mais sur le papier seulement car comme les cités grecques, les cités étrusques sont rivales notamment en temps de paix et même en cas de menace extérieure, les cités-états ont du mal à s’unir.

Peuple de marins et d’agriculteurs, les étrusques installent des colonies dans la plaine du Pô, en Corse et en Campanie (région de Naples) ce qui entraîne des relations conflictuelles avec les grecs et les carthaginois, ces rivalités n’étant pas étrangères à l’affaiblissement de la civilisation étrusque dont l’empereur Claude fût un grand spécialiste mais hélas tous les travaux n’ont pas été conservés.

Deux orphelins et une louve

Romulus et Remus, les fils de la Louve

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Romulus et Remus 

Tout le monde connait la légende de Romulus et Remus, deux orphelins elevés par une louve, animal qui devint le symbole de la cité éternelle, de Rome, une ville s’étendant sur sept collines qui dominaient une plaine marécageuse au bord du Tibre.

Les anciens nous donne la date de 753 avant notre ère comme date de création de la cité qui allait dominer le monde méditerranéen jusqu’à la fin Vème siècle de notre ère. Si cette date est sûrement légendaire, il faut remarquer qu’elle correspond aux traces archéologiques les plus anciennes trouvées sur le site.

Point de constructions flamboyantes, point de palais somptueux mais de simples cabanes de bois et si à l’époque un envoyé du futur avait dit à ses habitants que leurs descendants occuperaient un territoire allant de la (Grande)Bretagne à la Numidie, du Portugal à l’Arabie, de la Gaule au Danube, ils auraient sûrement bien rigolé.

Créée au cœur du territoire latin, la cité de Rome ne tarde pas à se développer, dominant toutes les autres cités-états du Latium.

C’est d’abord une monarchie avec à sa tête un dynastie étrusque, dynastie renversée en l’an 509 avant notre ère. Une république patricienne remplace la monarchie, forme de pouvoir tellement haïe des romains que Jules Cesar soupçonné de vouloir ceindre une couronne sera assassiné aux Ides de Mars par un groupe de conjurés dirigé par son fils adoptif Brutus (tu quoque mi fili, toi aussi mon fils).

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Auguste

Octave-Auguste, l’autre fils adoptif de Cesar saura tirer les leçons d’un tel assassinat en se montrant plus malin que feu son père adoptif en conservant l’apparence républicaine des institutions, en ménageant le Sénat mais s’accaparant de la réalité du pouvoir.

Nous n’en sommes pas encore là. Au VIème siècle, Rome est une cité-état certes puissante mais loin de pouvoir dominer la péninsule italique et a fortiori le monde méditerranéen.

C’est au Vème siècle à partir de -450 que Rome commence le long processus d’unification de la péninsule. Cette unification était nécessaire, capitale pour permettre à Rome de faire face à Carthage qui était alors la puissance méditerranéenne dominante.

Comme il ne peut y avoir deux maîtres en Méditerranée occidentale, la guerre entre Rome et Carthage, la guerre entre romains et puniques est inévitable.

Il faudra trois guerres entre le IIIème et le IIème siècle pour que Rome triomphe des descendants des phéniciens et n’impose son autorité sur toute la partie occidentale de la Méditerranée (la première de 264 à 241 a.C, la deuxième de 218 à 201 a.C et la troisième de 149 à 146 a.C).

Cette politique expansionniste permise par une stabilité des institutions et un outil militaire remarquable (tout en étant souple et adaptable) n’évite pas des conflits internes à la péninsule italique.

Plusieurs guerres civiles ensanglantent la péninsule notamment celle qui sera fatale à la fin du 1er siècle à la République Romaine.

A cette époque, les institutions de la République sont en crise, de moins en moins bien adaptées à un état de plus en plus étendu. Les généraux sont les véritables maîtres du pouvoir politique, le glaive l’emportant sur la toge.

Un premier triumvirat unit ainsi César, Crassus et Pompée mais ce triumvirat ne dura pas en raison de la mort de Crassus chez les Parthes. Cesar et Pompée était désormais face à face et en dépit du mariage de la fille unique de César avec Pompée, le conflit était inévitable.

César avait en apparence triomphé surtout après l’assassinat de Pompée en Egypte mais ce triomphe fût de courte durée, le conquérant de la Gaule étant assassiné aux Ides de Mars de l’an 44 avant notre ère par une conjuration menée par des vieux républicains comme Cassius et Brutus, le fils adoptif de l’auteur de la guerre des Gaules.

Paradoxalement au lieu de mettre fin à l’idée monarchique, l’assassinat de César va précipiter son retour sous la forme du Principat.

Après une alliance de circonstance (deuxième triumvirat) avec Marc-Antoine et Lépide, Octave-Auguste pour châtier les assassins de son père adoptif, celui qui n’est pas encore Auguste va devenir après sa victoire à Actium en 31 a.C le seul maître à Rome.

Se souvenant du sort funeste de César, Auguste va faire preuve d’une véritable intelligence politique en conservant les institutions républicaines mais en acquérant la réalité du pouvoir.

Comme il ne prétendait qu’être le premier parmi les égaux, Auguste donna son nom au nouveau régime à savoir le Principat, régime appelé par les modernes Empire. Cet empire allait durer cinq siècles en occident et quinze siècles en Orient même si en 1453, l’empire byzantin n’avait plus grand chose à voir avec le régime composite créé par Auguste.

Senatus Populus Que Romanus : le monde est romain

C’est en 27 a.C qu’Auguste devient le prince, le princeps. Ce régime que nous appelons Empire est bien mieux adapté à la gestion d’un immense territoire que les institutions républicaines collégiales où les innombrables discussions paralysent l’action.

Si l’empereur détient la réalité du pouvoir, il n’est pas un monarque de droit divin ou un dieu couronné. Il doit tenir compte du Sénat qui possède encore une influence non négligeable et bien entendu de l’armée qui ne va pas tarder à faire et défaire les empereurs, les prétoriens pouvant tout aussi bien protéger un empereur que le mettre à mort.

L’empire va continuer son expansion tout en pacifiant des territoires sous son contrôle à savoir l’Hispanie ou la Gaule. L’empire s’étend dans les Balkans, en Germanie, en Grèce, en Asie Mineure.

A la différence des monarchies médiévales, il n’y aura pas sous l’empire romain de règle claire de succession probablement car imposer de jure l’hérédité aurait mis à terre la fiction d’une république toujours en place alors qu’elle était morte depuis bien longtemps.

Dans les faits c’est différent, le fils devant souvent succéder au père, un fils au sens biologique du terme même si souvent l’empereur adoptait son successeur.

Plusieurs dynasties vont se succéder sur le trone impériale. Après la dynastie julio-claudienne de -27 à l’an 68 de notre ère (Auguste [-27/14] Tibère [14/37] Caligula [37/41] Claude [41/54] Néron [54/68]) et une guerre civile voyant se succéder quatre empereurs, la dynastie flavienne reste au pouvoir de 69 à 96 avec Vespasien [69/79] et ses deux fils, Titus [79/81) et Domitien [81/96].

La troisième dynastie impériale est la dynastie antonine considérée comme l’apogée de la puissance romaine et de l’empire romain qui atteint là son extension maximale pérenne.

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Trajan

Si Nerva ne fait que passer [96/98], Trajan [98/117], Hadrien [117/138] et Antonin le Pieux [138/161] marquent de leur empreinte l’empire, Marc Aurèle [161/180) poursuivant l’oeuvre de ses prédécesseurs, cédant la place à Commode [180/192] l’un de ses mauvais empereurs voué aux gémonies par l’historiographie pour de bonnes et de mauvaises raisons.

Après une période de guerre civile entre plusieurs prétendants (192-197), après une période où la couronne impériale est à l’encan, marquée par le rôle trouble des prétoriens une nouvelle dynastie s’impose avec les Sévères.

L’arrivée au pouvoir de Septime Sévère marque une rupture dans l’histoire impériale car pour la première fois une dynastie militaire et une dynastie d’origine purement provinciale arrive au pouvoir à Rome au grand dam des vieux romains.

Cinq empereurs vont se succéder, Septime Sévère de 193 à 211 (même si il règne pleinement qu’à partir de 197 après la liquidation de tous ses concurrents), Caracalla de 211 à 217 (avec son fameux édit qui donne la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’empire), Macrin en 217/218, le fantasque Heliogabale de 218 à 222 et enfin Sévère Alexandre de 222 à 235.

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Dioclétien

S’en suit une période particulièrement troublée appelée Anarchie Militaire de 235 à 284 quand arrive au pouvoir l’empereur Dioclétien qui prenant en compte l’extension de l’empire divise le pouvoir entre deux empereurs (auguste) et deux césars. L’empire est réorganisé et stabilisé, gagnant probablement quelques années de survie.

Au début du IVème siècle, l’empire connait une nouvelle crise, une nouvelle guerre civile entre plusieurs prétendants qui voit le triomphe de Constantin après sa victoire au pont Milvius en 312.

Cet empereur qui va imposer le christianisme comme religion unique de l’empire pour des raisons religieuses et politiques va aussi créer une nouvelle capitale en l’occurrence Constantinople fondée en 330 sur le détroit du Bosphore séparant la Méditerranée de la Mer Noire.

La création de cette capitale à à la fois un but militaire (rapprocher le pouvoir central des zones menacées _Danube, Rhin, Moyen-Orient) et un but économique à savoir prendre en compte le fait que les richesses sont à l’est et non plus à l’ouest.

C’est également à cette époque que les «barbares» deviennent une puissance incontournable au sein de l’empire soit comme ennemis ou comme alliés. Si aucun «barbare» ne peut devenir empereur, certains se font faiseur de rois ou plutôt d’empereurs.

L’empire est clairement à l’agonie avec en 382 le déplacement de la cour impériale de Rome à Milan avant qu’en 385 l’empire soit définitivement divisé en un empire romain d’Occident dont la cour s’installera à 410 à Ravenne et en un empire romain d’Orient installé à Constantinople.

Si le premier va succomber en 476 quand Romulus Augustus est déposé, le second devenu grec survivant jusqu’en 1453 quand les turcs s’emparent de Constantinople.

Difficile de résumer les causes de la chute de l’Empire Romain. Il faut d’ailleurs préciser que 476 est une date symbolique, arbitrairement choisie pour baliser, borner l’empire romain mais en aucune façon cette date n’à été perçue par les contemporains comme la fin d’un monde.

Ce qui est en revanche certain c’est que la péninsule italique va se morceler. Personne ne le sait mais il va falloir quatorze siècles pour qu’à nouveau la péninsule et ses dépendances soit unie sous un même état.

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