Mitteleuropa Balkans (136) Yougoslavie (24)

Fusils

Mannlicher modèle 1895

Ce fusil austro-hongrois à été mis en service à la fin du XIXème siècle. Exporté dans les Balkans, il va être également utilisé par l’Italie soit via des armes capturées sur le terrible front de l’Isonzo ou cédées au titre des réparations de guerre.

Après le premier conflit mondial il à été utilisé par les pays ayant succédé à la Double-Monarchie mais également la Bulgarie voir des pays extra-européens. La production totale est estimée à 3.7 millions d’exemplaires, un chiffre plus que respectable.

Outre la version standard, une version courte à été mise sur pied pour les chasseurs et autres unités d’élite ayant besoin d’une arme moins encombrante. On trouve également un fusil destiné aux tireurs de précision.

Après guerre, certains fusils furent transformés pour tirer une cartouche plus puissante en l’occurence le 8x56mm. Les armes transformées ont été essentiellement utilisées par l’Autriche et la Bulgarie

Pour résumer ce fusil à été utilisé par l’Autriche-Hongrie, l’Italie, l’Albanie, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Finlande, l’Ethiopie (ex-armes italiennes), l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, la Turquie, la Pologne, le Portugal, la Chine, l’Espagne (républicains durant la guerre d’Espagne),la Roumanie, la Russie, la Yougoslavie, la Somalie (ex-fusils italiens).

La Yougoslavie à donc récupéré des Mannlicher modèle 1895 pour armer ses unités d’infanterie à la création de son armée. Ils ont d’abord tiré la cartouche d’origine avant d’être modifié pour tirer la nouvelle cartouche standard de l’armée royale yougoslave à savoir le 7.92x57mm Mauser. Certains de ces fusils furent exportés en Grèce, capturés en 1949 par les allemands qui les rétrocédèrent à leurs unités supplétives. Une façon de boucler la boucle en quelque sorte.

Avec la mise en service des fusils ZB modèle 1924, les Mannlicher modèle 1895 même rechambrés quittèrent peu à peu le devant de la scène mais pas complètement le service, les fusils disposant encore d’un bon potentiel étant soigneusement stockés. Ils sont ressortis lors des manœuvres et surtout lors de la mobilisation générale de 1948.

En théorie ces fusils devaient être une situation transitoire en attendant la livraison de fusils plus modernes mais les retards ont fait que certaines unités de l’armée royale yougoslave ont combattu les italiens, les allemands ou les hongrois avec des fusils vieux de plus de cinquante ans.

Quelques fusils sont parvenus jusqu’en Egypte mais bien entendus ils ont été retirés du service et remplacés par des fusils plus modernes en l’occurence des MAS-36.

Le Mannlicher modèle 1895 était un fusil de conception et de fabrication austro-hongroise pesant 3.78kg mesurant 1272mm de long dont 765mm pour le canon et tirant initialement la cartouche 8x50mmR Mannlicher. A l’aide de clips de cinq cartouches insérés à l’intérieur du corps de l’armé, ce fusil pouvait toucher une cible à 2000m (800m en pratique) avec une cadence de tir de 20 à 25 coups par minute.

Mannlicher-Carcano modèle 1891

Le Mannlicher-Carcano modèle 1891 est une création du lieutenant-colonel Carcano de l’Arsenal de Turin qui s’inspira du système Mauser et pour être plus précis du Mauser modèle 1889 utilisé par l’armée belge.

C’était une arme fiable, son seul point faible étant sa cartouche de 6.5mm qui bien que stable et précise manquait de puissance d’arrêt. Les italiens en étaient conscients mais il faudra du temps pour commencer le passage à la cartouche de 7.35mm, une cartouche à l’utilisation très limitée.

C’est avec ce fusil que la jeune armée italienne va participer à différentes interventions coloniales mais aussi au premier conflit mondial, à la guerre italo-abyssinienne, à la guerre d’Espagne, à l’expédition d’Albanie et bien entendu au second conflit mondial.

Au modèle standard se sont ajoutés une version carabine (Moschetto Mannlicher-Carcano modelo 1938), version plus courte avec un levier d’armement coudé, une petite hausse et une baïonnette repliable sous le canon.

Comme toutes les carabines, le recul est plus violent car l’arme est plus courte. La deuxième version est une version courte à crosse repliable mise au point pour les parachutistes mais sa production à été très limitée.

Ce fusil était toujours en service en septembre 1948 bien que depuis 1943 la décision avait été prise de remplacer le 6.5 par le 7.35mm plus puissant.

Ce fusil va donc participer à son second conflit mondial, étant toujours en service en avril 1954 moins dans l’armée co-belligérante (rééquipée par les anglo-saxons) que dans l’armée du régime pro-allemand largement rééquipée avec des armes saisies lors de l’opération Asche, les armes italiennes les plus modernes étant utilisées par les allemands qui n’avaient qu’une confiance limitée dans les troupes italiennes.

Cette arme à été utilisée également par l’Albanie, la Yougoslavie, la Libye, l’Ethiopie, la Grèce, généralement des armes capturées sur le champ de bataille ou dans l’immédiat après guerre notamment lors de la liquidation dans des circonstances douteuses des surplus militaires.

La Yougoslavie à récupéré des armes de ce type dans le chaos de l’immédiat après guerre en prennant sous son autorité les stocks laissés par l’armée austro-hongroise qui avait capturé des fusils de ce type notamment lors de la déroute de Caporetto.

A la différence du Mannlicher modèle 1895, ce fusil n’à pas été utilisé durablement dans l’armée yougoslave notamment en raison d’une cartouche peu courante et surtout de l’impossibilité de les transformer en 7.92mm. Ces fusils furent soit mis en réserve ou utilisés pour la parade. Son utilisation durant le second conflit mondial par les yougoslaves à été anecdotique.

Le Mannlicher-Carcano modèle 1891 était un fusil de conception et de fabrication italienne pesant 3.9kg à vide mesurant 1290mm de long (780mm pour le canon). Tirant la cartouche 6.5x52mm, il pouvait toucher une cible à 800m avec une cadence de tir de quinze coups par minute sachant que l’alimentation se fait par des magasins de six cartouches.

Mosin-Nagant modèle 1891-30

Le Mosin-Nagant modèle 1891 (et son évolution le modèle 1891-30) était le fusil standard de l’armée russe en 1914 mais aussi de la RKKA en septembre 1939. En juin 1950 lors du déclenchement de l’opération BARBAROSSA il était loin d’avoir dit adieu aux armes.

Tirant les leçons de la guerre russo-ottomane de 1877/1878 la Russie lance en 1882 un programme de mise au point d’un nouveau fusil. Après un processus d’évaluation délicat, le gouvernement russe décide de combiner les éléments du projet du colonel Mosin et ceux du célèbre Léon Nagant donnant naissance au Mosin-Nagant.

La production est assurée par quatre sites, trois en Russie (Tula, Izhevsk,Sestrovyetsk) et le quatrième en France, la Manufacture d’Armes de Chatelleraut (500000 exemplaires).

Cette arme participe à la guerre russo-japonaise puis à la première guerre mondiale, des armes étant même produites aux Etats-Unis. Des armes ayant été capturées par les ennemis de la Russie, certains Mosin-Nagant vont être rechambrés pour tirer des munitions plus famillières à leurs nouveaux propriétaires.

Le fusil participe naturellement à la guerre civile russe et ce dans les deux camps. Il participe ensuite à la guerre de Pologne et enfin à la deuxième guerre mondiale, les nouveaux fusils étant en nombre trop faible pour permettre aux Mosin-Nagant de prendre leur retraite.

La production continuait toujours à cadence réduite quand le second conflit mondial éclate et augmente après juin 1950 pour fournir la quantité colossale d’armes nécessaires à la guerre moderne. On estime à 48 millions le nombre de fusil produits de 1891 à 1956.

Durant le second conflit mondial, le Mosin-Nagant dans ses différentes versions fût utilisé pour les unités régulières, par les partisans mais aussi par les tireurs d’élite. Les allemands ont capturé des armes de ce modèle mais les ont surtout cédés à leurs alliés ou à des unités de recrutement local.

Le second conflit mondial terminé, le Mosin-Nagant dans ses différents versions à été rapidement remplacé par des fusils plus modernes. Ce n’était pas pour autant la fin de sa carrière, le vénérable fusil étant utilisé dans de nombreux conflits en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

D’autres pays ont mis au point des variantes locales plus ou moins modifiées comme l’Estonie, la Finlande, la Tchécoslovaquie, la Chine, la Hongrie, la Roumanie et la Pologne.

Les autres utilisateurs sont l’Afghanistan, l’Angola (irréguliers), le Bangladesh (irréguliers), la Bulgarie, le Camdodge, Cuba, Egypte, Indonésie (irréguliers), Irak, Laos, Lettonie,Lituanie, Mongolie,Népal,Phillipines (armes américaines), Vénézuela, Albanie, Autriche-Hongrie, Autriche, Ethiopie, Italie (armes austro-hongroises reçues en dommages de guerre), Japon (armes russes capturées), Yougoslavie, l’Espagne (république) et la Turquie sans compter les différents groupes irréguliers alimentés par différents trafiquants.

La Yougoslavie à récupéré des Mosin-Nagant modèle 1891 via les stocks de l’armée austro-hongroise (armes capturées) ou dans l’immédiat après guerre quand des intermédiaires peu scrupuleux vendaient des armes au plus offrant. En ce qui concerne les Mosin-Nagant modèle 1891-30 on ignore comment ils sont arrivés dans les mains yougoslaves.

Rechambrée au calibre 7.92x57mm, cette arme cohabite un temps avec le Mannlicher modèle 1895 et avec le Puska M.1924. Tout comme le modèle 1895, le Mosin-Nagant à été ensuite stocké en réserve pour ressortir en cas de besoin. Néanmoins si la réutilisation de Mannlicher modèle 1895 durant l’opération MARITSA est attestée et documentée, celle des Mosin-Nagant est incertaine et sujette à caution.

Le Mosin-Nagant modèle 1891 était un fusil à répétition belgo-russe pesant 4.06kg mesurant 1302mm de long (dont 800mm pour le canon) tirant la cartouche 7.92x57mm à une distance maximale théorique de 1200m (900m en pratique) à raison de cinq à dix coups par minute sachant que l’alimentation en munitions se faisait soit par des magasins internes de cinq cartouches ou des lame-chargeurs de même capacité.

PUŠKA M.1924

Sous sa désignation yougoslave se cache le fusil FN (Fabrique Nationale d’Armes) modèle 1924, une évolution belge du Mauser Gewehr 98. Sembable au fusil tchèque vz.24, il fût décliné en plusieurs calibres, donnant naissance à une famille de fusils adaptés aux besoins de ses différents clients.

Exporté dans le monde entier il participa à la guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay (1932-1935), la deuxième guerre italo-abyssinienne, la guerre civile chinoise, la deuxième guerre sino-japonaise, la guerre de Pologne, la guerre entre l’Equateur et le Pérou et bien entendu le second conflit mondial.

L’armée royale yougoslave fût un utilisateur majeur de ce fusil puisqu’elle l’acheta directement à la Belgique avant de le produire sous licence à l’Arsenal de Kragujevac. Si les fusils achetés en Belgique étaient désignés modèle 1924 ceux produits en Yougoslavie étaient des M.24.

La production se poursuivit en Yougoslavie jusqu’en 1945 et bien que la Yougoslavie n’acheta aucun modèle 1930 un certain nombre d’améliorations ont été intégrées aux M.24 produits en très grand nombre pour équiper les unités d’active et préparer les stocks destinés aux soldats mobilisés en cas de combat.

Le chiffre total de la production est incertain mais il tourne autour de 210000 exemplaires. Le fusil standard de l’armée yougoslave va cohabité avec un fusil étroitement dérivé le Puskha M.1948.

Après la fin de la Campagne de Yougoslavie, ce fusil à accompagné les soldats yougoslaves évacués en Egypte pour permettre la reconstitution de l’armée royale. Ce fusil fût remplacé par le MAS-36 français (en attendant d(hypothétiques MAS-40 qui n’arrivèrent jamais).

Cependant certains tireurs de précision conservèrent leurs M.24. Sur le territoire yougoslave ce fusil fût utilisé aussi bien par les unités appuyant les allemands, les italiens et les hongrois que les maquisards et les partisans. Le second conflit mondial terminé, quelques fusils furent conservés pour la parade et la garde des monuments.

Le PUŠKA M.1924 était un fusil à répétition belgo-yougoslave pesant 4.2kg chargé, mesurant 1100mm de long (dont 590mm pour le canon), tirant la cartouche 7.92x57mm à une distance maximale de 2000m (500m en pratique) à raison de 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des clips de 5 cartouches.

PUŠKA M.1948

Le PUŠKA M.1948 est une évolution du précédent. Contrairement au M.1924 ce projet est 100% yougoslave. Il est lancé en 1941 et à pour objectif d’améliorer la précision et la cadence de tir du modèle 1924. La question de la production et de l’entretien sont également abordées.

Le nouveau fusil est prêt en septembre 1944 après un long processus. Les tests sont menés par la troupe jusqu’au printemps 1945 et se révèlent dans l’ensemble satisfaisants. La production est lancée fin 1945 et va se poursuivre jusqu’en 1949 s’achevant après la sortie de 49000 exemplaires.

Ces fusils vont participer à la campagne de Yougoslavie entre les mains des unités de l’armée royale yougoslave puis dans la guerre entre partisans et forces de répression des M.1948 servant au sein des unités de l’Etat indépendant de Croatie tout comme au sein des unités de maquisards et de partisans.

La carrière du fusil s’est poursuivie après guerre, la production reprennant même à l’Arsenal de Kragujevac, une mesure transitoire le temps qu’un fusil moderne marquant une nette rupture ne prenne le relais.

Ce sera chose faite en 1962 quand la Yougoslavie communiste obtient l’autorisation de produire sous licence l’AK-57. Au totla on estime le nombre de PUŠKA M.1948 produits à 78000 exemplaires.

Des fusils sont encore utilisés pour la parade et la garde symbolique de bâitiments officiels, d’autres ont rejoint les musées tandis que certains ont été transformés en arme de tir sportif.

Le PUŠKA M.1948 était un fusil à répétition de conception et de fabrication yougoslave pesant 4kg chargé, mesurant 1050mm de long (dont 570mm pour le canon), tirant la cartouche 7.92x57mm à une distance maximale de 2000m (6800m en pratique) à raison de 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des clips de 5 cartouches.

MAS-36

MAS 36

La France sort victorieuse du premier conflit mondial avec un gigantesque stock d’armes en calibre 8mm. En ces temps de paix, de pacifisme et de crise économique, rien ne presse pour changer d’arme et de calibre en dépit des défauts de la munition Lebel.

Outre sa surpuissance, la forme de sa cartouche la rend inadaptée à son utilisation par des armes automatiques comme l’avait démontré le calamiteux Chauchat.

L’étude d’une nouvelle cartouche est lancée, la cartouche 7.5×58 avec comme première arme utilisatrice, le fusil-mitrailleur modèle 1924. Suite à plusieurs incidents de tir, la cartouche est modifiée et raccourcie devenant le 7.5×54 modèle 1929C, le fusil-mitrailleur devenant le modèle 1924 modifié 1929.

Après un long processus de mise au point le 17 mars 1936 le fusil de la Manufacture d’Armes de Saint Etienne soit adopté sous le nom de fusil de 7.5mm modèle 1936 plus connu sous le nom de MAS 36.

Les débuts de la fabrication sont très lents et en septembre 1939, seulement 63000 exemplaires ont été livrés aux unités de combat, chiffre qui passe à 430000 à la fin du mois de juin 1940. La production se poursuit pour rééquiper la majeure partie des unités de combat avec son lot de variantes.

On trouve ainsi le MAS 36/39, une version courte, l’équivalent d’un mousqueton destiné à équiper la cavalerie et l’artillerie ou encore le MAS 36 CR à crosse repliable destiné à l’infanterie de l’air.

La production du MAS 36 continua jusqu’en juin 1948 et atteignant le chiffre plus que respectable de 4.5 millions de fusils produits dont une grande partie est stockée pour la mobilisation des unités de réserve.

Quand éclate le second conflit mondial, le MAS-36 est encore en service, le MAS-40 et le MAS-44 étant réservés en priorité aux chasseurs et aux dragons portés des DC et des DLM même si certaines des meilleurs divisions d’infanterie l’ont également reçu notamment la 1ère DIM et la 1ère DINA.

Quand la Yougoslavie remet sur pied son armée la question du fusil se pose. Comme la France s’est chargée de rééquiper l’infanterie yougoslave, Belgrade espère recevoir le MAS-40 mais c’est finalement le MAS-36 qui va rééquiper les fusiliers yougoslaves.

Espérant qu’il s’agit d’une première étape, le gouvernement yougoslave accepte mais jamais les MAS-40 n’équiperont l’infanterie yougoslave. Le MAS-36 va rester en service en Yougoslavie jusqu’à la fin des années cinquante et rapidement mis en réserve pour une potentielle réutilisation ultérieure.

Le MAS-36était un fusil de conception et de fabrication française pesant 3.720kg à vide et 3.850kg chargé, mesurant 1020mm (1290mm avec baïonnette), disposant d’un canon de 575mm. D’un calibre de 7.5mm, il pouvait atteindre une cible à un portée pratique utile de 400m à raison de 10 à 15 coups par minute sachant que l’alimentation se faisait par des magasins internes de cinq cartouches.