Scandinavie (60) Danemark (31)

ARMEE DE L’AIR

Historique

Les origines

Le 1er avril 1912 le premier pilote militaire danois reçoit son brevet. Faute naturellement d’école militaire il est formé dans une école civile avec un avion appartenant au propriétaire qui en fit don à l’armée danoise. Le 2 juillet 1912 est créée l’Ecole de l’Air de l’armée installée à Klovemarken près de Copenhague.

Quand éclate le premier conflit mondial l’armée de terre danoise ne dispose que de deux avions et aurait bien incapable de recevoir de nouveaux appareils, les belligérants préférant naturellement leurs propres forces aériennes.

En 1915 le terrain de Klovemarken est enfin équipé de hangars en dur pour protéger les appareils, le Danemark étant parvenu finalement à acquérir quelques appareils. Les différents terrains de manœuvre de l’armée de terre sont aménagés pour recevoir des appareils. Il faut dire qu’à l’époque les avions ne sont pas trop exigeants.

En 1917, un nouvel aérodrome est construit au nord de Copenhague. L’aérodrome de Lundtoffe va devenir la principale base de l’aviation militaire danoise.

Dans l’immédiat après guerre Copenhague peut acquérir de nombreux appareils en profitant des gigantesques surplus du conflit. Cela n’est pas sans conséquence, le taux d’accident explose et la flotte tombe en avril 1919 à seulement six appareils.

Selon une loi militaire votée en 1922, un corps militaire d’aviation peut être créé et c’est le 1er février 1923 que ce dernier voit le jour. Il se résume à un squadron de reconnaissance. Pour appliquer l’air intégral cher à Douhet on repassera…… .

La formation de nouveaux pilotes interrompue en 1919 reprend en 1925 et en 1926 la formation est transférée à Lundflotte. En 1928 les pilotes opérationnels sont transférés avec leurs appareils sur l’aéroport civil de Copenhague.

Le 1er novembre 1932 le corps d’aviation prend le nom de Haerens Flyver Tropper soit en français «Troupes aériennes de l’Armée» et doit se composer de deux escadres, celle du Sjaelland (Sjaelland Flyverafdelingen) et celle du Jutland (Jutland Flyverafdelingen) qui doivent regrouper deux escadrons de chasse et trois de reconnaissance. A cela s’ajoute une Ecole de l’Air, des Services Techniques, une Usine Aéronautique et un Parc de Ballons.

Si les squadrons 1, 2 et 3 sont immédiatement créés, le squadron 5 ne sera créé qu’en 1935 et le squadron n°4 seulement en 1943 en même temps qu’un squadron n°6 !

Une nouvelle base aérienne est aménagée toujours au nord de Copenhague à Vaerlose. L’Ecole de l’Air s’y installe en 1934 et en 1935 elle est rejointe par toutes les autres unités à l’exception des ballons.

En 1937 alors que les nuages noirs qui viennent du nord s’amoncellent en Europe, les moyens sont réduits à leur plus simple expression et cette situation n’à pas changé quand la guerre de Pologne éclate.

Ce conflit fait figure d’électrochoc et impose au gouvernement danois un sérieux effort pour que les Troupes d’Aviation de l’Armée soient autre chose qu’une force symbolique.

L’Aviation danoise dans la Pax Armada

En septembre 1939 le Danemark choisit la voie de la neutralité pour éviter de se retrouver dans un conflit qui ne la concernait pas.

De toute façon vu l’état de ses forces armées, Copenhague pouvait difficilement choisir une autre option. De plus depuis la défaite de 1864 contre les troupes austro-prussiennes dans la deuxième guerre du Schleswig, Copenhague avait définitivement perdu le goût des aventures militaires et des guerres.

La longue période de paix qui suit la fin prématurée de la guerre de Pologne va permettre au Danemark de moderniser ses forces armées et notamment son aviation dans un état de décrépitude avancée même si il y avait ça et là des motifs d’espoir.

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De Havilland DH.82 Tiger Moth

Sur le plan de l’équipement l’Ecole de l’Air alignait des appareils bien conçus pour cette mission à savoir les De Havilland DH.60 et DH.82 mais aussi les DH.84 Dragon et DH.90 Dragonfly.

Fokker D.XXI 6

Fokker D.XXI

En revanche pour l’équipement des unités opérationnels, on pourrait adresser à Copenhague un encouragement pour ces efforts mais rien de plus. Si le Fokker D.XXI (14 exemplaires) et le Fokker C.V (42 exemplaires) pouvaient encore faire le boulot encore quelques années en revanche le reste du parc laissait à désirer avec quatre Bristol Bulldog et dix-huit Gloster Gauntlet. On trouve une curiosité sous la forme de deux autogires Cierva C.30.

Fokker C.X 3

Fokker C.V finlandais

C’est ainsi que le 1er escadron disposait de quatre Bristol Bulldog et dix-huit Gloster Gauntlet alors que le 2ème squadron disposait à la fois de 24 Fokker D.XXI mais aussi de dix-huit Fokker C.V, les autres biplans néerlandais équipant les 3ème et 5ème squadron.

Les Haerens Flyver Tropper sont totalement réorganisées en septembre 1943 avec un état-major, un groupement logistique, une Ecole de l’Air, deux escadres et un parc de ballons qui troque ses ballons d’observation contre des ballons de barrage pour protéger la capitale.

L’Escadre du Sjaelland dispose de trois squadrons tout comme l’Escadre du Jutland dispose également de trois squadrons.

Fokker G1

Fokker G1

La Sjaelland Flyverafdelingen regroupe les squadrons 1, 3 et 5. Le 1er escadron dispose de Fokker D.XXI de chasse, le 3ème squadron dispose de Fokker G.1 et le 5ème squadron dispose de Fokker C.V.

La Jutland Flyverafdelingen regroupe les squadrons 2,4 et 6. Le 2ème escadron dispose de Fokker D.XXI et de Fokker G.1, le 4ème escadron dispose de Fokker G.1 et le 6ème escadron de Fairey Battle.

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Fairey Battle

L’Aviation danoise dans le second conflit mondial

Quand l’Allemagne déclenche l’opération Weserübung le 5 septembre 1948 l’aviation militaire danoise aligne les moyens suivants :

-1er escadron (chasse) : douze Fokker D.XXI

-2ème escadron (chasse) : douze Fokker D.XXI

-3ème escadron (chasse) : douze Fokker G.1

-4ème escadron (chasse) : douze Fokker G.1

-5ème escadron (reconnaissance et observation) : douze Fokker C.V

-6ème escadron (reconnaissance et bombardement) : douze Fairey Battle

Les combats commencent par une série de frappes aériennes sur les cibles stratégiques danoises notamment les aérodromes et les aéroports du pays. La petite aviation danoise subit de lourdes pertes puisqu’au soir du 5 septembre 1948 le parc aérien danois se résume à cela :

 

-Sur les vingt-quatre Fokker D.XXI en service, il n’en reste plus que seize, six ayant été détruits au sol et deux abattus en combat aérien, l’un d’eux ayant abattu un Junkers Ju-52m/3 de transport et le second gravement endommagé par le mitrailleur d’un Messerschmitt Me-110 se livrant à une charge désespérée appelée taran qui entraina la destruction des deux appareils et la mort des trois pilotes.

-Sur les vingt-quatre bimoteurs Fokker G.1 en service, huit sont détruits au sol et quatre abattus soit par la Flak (deux) ou pour la chasse allemande (deux), réduisant la flotte à douze appareils.

Les douze appareils produits mais en réserve sont exfiltrés vers la Suède où ils seront rachetés par l’armée de l’air suédoise.

-Sur les douze Fokker C.V en service le 5 septembre 1948 à l’aube, quatre sont détruits au sol et deux tellement endommagés qu’ils sont virtuellement détruits. Il reste donc six appareils.

-La situation est pire pour les Fairey Battle puisqu’il ne reste que quatre appareils en état de marche, quatre ayant été détruits au sol, le reliquat ayant été détruit lors de missions de bombardement notamment pour appuyer les troupes défendant désespérément le Ny Dannevirke.

Il restait donc trente-huit appareils opérationnels qui vont tenter de retarder l’inéluctable. Si le Fokker G.1 était moderne, les autres appareils étaient dépassés et déclassés face aux chasseurs allemands.

Dix Fokker D.XXI sont détruits ou mis hors de combat entre le 6 et le 9 septembre. Deux sont détruits au sol par l’artillerie allemande, deux en combat aérien (un par un Focke-Wulf Fw-190 et un par un Messerschmitt Me-109) et deux incendiés par leurs équipages pour ne pas tomber aux mains des allemands. Quatre sont capturés par les allemands.

Les douze Fokker G.1 échappent pour certains à la destruction, quatre parvenant en Grande-Bretagne et deux en Suède (qui ne les utilisera pas car trop endommagés et les cannibalisera, les six autres étant détruits par l’aviation allemande (deux), par la Flak (deux) et par l’artillerie allemande (deux).

Les six Fokker C.V ayant survécu au premier jour de combat vont continuer à lutter contre les allemands, deux appareils étant capturés par les allemands et utilisés pour l’entrainement jusqu’à leur destruction lors d’un bombardement aérien allié. Les quatre autres appareils sont détruits par la chasse (deux) et par la Flak (deux).

En ce qui concerne les Fairey Battle, les quatre survivants sont détruits au combat par la chasse allemande lors de tentatives de freinage des troupes.

Quand le Danemark capitule le 9 septembre 1948 il ne reste plus que quatre Fokker D.XXI, quatre Fokker G.1 et deux Fokker C.V.

Au sein de la Nye Danske Haerens (NDH) on décide de récréer une aviation mais les ambitieux projets se heurtent à un manque de ressources humaines.

Supermarine Spitfire Mk V 9

Superrmarine Spitfire Mk V

C’est ainsi que seulement deux squadrons sont recréés, un squadron de chasse et un squadron de bombardement, le premier étant équipé de Supermarine Spitfire Mk V et Mk IX alors que le second fût équipé de Vickers Wellington puis de Bristol Beaumont.

Vickers Wellington B Mk III

Vickers Wellington

Ces deux squadrons furent placés sous commandement nominal des danois mais dans la pratique ils furent placés sous le contrôle tactique de la Royal Air Force (RAF). Si l’engagement des troupes terrestres tarda, les pilotes danois ne manquèrent pas de travail.

Les Supermarine Spitfire Mk V puis Mk IX furent engagés dans la défense aérienne de la région de Newcastle où s’était installé l’état-major de la NDH. Ils luttèrent contre les avions de reconnaissance et de bombardement allemands qui venus de Norvège titillaient les défenses britanniques à défaut de les mettre vraiment sous pression.

Les pilotes danois aguerris par les combats se montrèrent à la hauteur de la tâche, quatre d’entre-eux devenant des as, le meilleur d’entre-eux, le lieutenant Ericsen remportant 29 victoires entre septembre 1948 et sa mort en octobre 1952. Le podium est occupé par le sergent Ordsson qui remporta 17 victoires et par le lieutenant Vonholm qui remporta 11 victoires. Le dernier as, le lieutenant Poulsen remportant 9 victoires.

Au total la chasse danoise remporta un nombre appréciable de victoires aériennes avec 81 victoires homologuées et plus si on croit les témoignages des pilotes.

Après avoir couvert la force de l’opération BOREALIS, les pilotes de chasse danois s’installèrent dès que possible au pays pour protéger les troupes au sol et même venir titiller les allemands au dessus du Vaterland.

Le squadron de bombardement volant sur Vickers Wellington puis sur Bristol Beaumont attaqua la Norvège et parfois le Danemark, le squadron subissant des pertes sensibles puisque pour un parc initial de seize appareils l’unité va utiliser quarante-deux appareils signe de la violence des combats.

Quand l’Allemagne capitule, les danois alignent seulement deux squadrons, un squadron de chasse et un squadron de bombardement respectivement équipés de vingt Supermarine Spitfire Mk IX et seize Bristol Beaumont.

Dès l’automne 1954 décision est prise de reconstituer un outil aérien sous la forme d’une armée de l’air qui regroupe l’aviation de l’armée de terre et l’aéronavale. Il faudra cependant attendre le 12 septembre 1957 pour que ce soit officiellement mise sur pied la FLYVEVÅBNET.

De Havilland DH.98 Mosquito PR Mark XVI 5

De Havilland Mosquito

A sa création elle comprendra deux squadrons de chasse volant sur P-51 Mustang, un squadron de bombardement équipé de quelques B-17 vite remplacés par des B-25, un squadron de reconnaissance volant sur De Havilland Mosquito, un squadron de transport volant sur C-47 Skytrain et un squadron d’entrainement volant sur T-6 Texan.

Lockeed P2V-7_VP-7_1954

Lockheed P2V-7 Neptune

A cela s’ajoutait des unités d’aviation navale avec un squadron de Consolidated Catalina et un squadron de Lockheed Neptune. En 1962 des Lockheed Neptune supplémentaires remplacent les Consolidated Catalina.

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