Pologne et Pays Neutres (42) Irlande (3)

Figiúirí móra na hÉireann (Les Grandes figures de l’Irlande)

Saint Patrick

Vitrail représentant le saint patron de l’Irlande

Commençons naturellement ou pas par le saint patron de la verte Erin, Saint Patrick un personnage semi-légendaire. Les informations qui vont suivre sont donc à prendre avec pincettes.

Ses dates de naissance, de vie et de mort sont donc incertaines mais il existe un certain consensus pour fixer une date naissance au 4ème siècle (vers 386 sachant que les dates varient entre 373 et 390) en Bretagne insulaire, une mission en Irlande en 432 et une mort le 17 mars 461 à Down en Ultonie. Saint chrétien il est célébré le 17 mars, c’est le saint patron de l’Irlande, fondateur du christianisme irlandais ce qui en fait à la fois une figure de l’Eglise mais aussi du nationalisme irlandais.

Son père Calpurnius était un décurion (collecteur d’impôts) et diacre alors que sa mère serait d’origine gauloise (son nom est inconnu certains avançant le prénom de Concessa).

Selon la légende des pirates pictes l’aurait enlevé vers 405 à l’âge de seize ans. Il est vendu comme esclave, passant six ans en captivité. Berger pour un chef de clan irlandais, il aurait eu une révélation peu avant sa libération et devient un chrétien fervent. Il décide d’évangéliser les païens habitants sur l’île.

Il rentre en Bretagne insulaire en 411 année où les légions romaines quittent l’île laissant les bretons plus ou moins romanisés à la merci des différentes peuplades germaniques (jutes, saxons…… ).

Selon certaines traditions, il aurait été en Gaule de 415 à 432 pour se former mais cela reste incertain et spéculatif faute de preuves.

En 432 à la demande du pape Celestin 1er il se rend en Irlande pour évangéliser l’île et poursuivre l’oeuvre de Palladius qui ait échoué à mettre fin à l’hérésie pélagienne en Irlande. Selon d’autres sources il ne serait arrivé en Irlande que le 5 avril 456 (Jeudi Saint).

Son action est contestée à la fois par les chefs irlandais encore attachés au paganisme mais aussi par la hierarchie ecclésiastique bretonne. Il aurait créé le diocèse d’Armagh en 445 et serait aussi à l’origine du trèfle comme symbole de l’Irlande, cette plante à trois feuilles lui permettant d’expliquer le mystère de la Sainte Trinité.

En chassant les serpents il aurait également convaincu nombre d’irlandais de se convertir mais la encore nous sommes plus proches de la légende qu’autre chose. Il y eut cependant des conversions forcées. On peut néanmoins constater que l’Irlande à été evangélisé sans un seul martyr. Un siècle après sa mort toute l’organisation qu’il aura mise en place aura disparu, la vie religieuse irlandaise s’organisant autour de nombreux monastères dont le modèle va essaimer jusque sur le continent.

Brian Boru

Brian Boru (en vieil irlandais Brian Mac Cenneidigh) est né vers 941 à Thormond en Irlande et mort en 1014 à Clontarf est un roi irlandais qui règne sur toute l’île d’Irlande au début du 11ème siècle. Vainqueur des vikings à Limerick en 976, il soumet ensuite le Munster, le Leinster, le Royaume de Dublin et tente ainsi d’unifier l’Irlande. Il est roi du Munster de 978 à 1002 puis Haut-Roi d’Irlande (Ard Ri Erenn) de 1002 à sa mort.

Il est mentionné pour la première fois en 967 quand à l’âge de 25 ans il participe à une bataille victorieuse contre les vikings. Dix ans plus tard en 977 il s’attaque à la ville de Limerick. En 978 il devient roi du Munster, son ascension commence. En 982 et en 983 il effectue des raids en Osraige mais échoue à débarquer dans le Connacht. Il intervient également dans le royaume viking de Waterford, les deux royaumes échangeant alors des otages. En 987 il étend son autorité sur le Desmond mais échoue en 988 dans le Connacht.

Le début de la décennie 990 n’est pas très heureuse avec plusieurs revers militaires. La situation semble s’améliorer à partir de 993 avec plusieurs succès. Il semble avoir appris de ses revers. Au raid toujours aléatoire il préfère sécuriser son avancée en construisant des forteresses et des points d’appui.

En 999 il défait une armée composée d’hommes du Leinster et d’hiberno-norvégiens. Il s’empare et pille Dublin avant de repartir chez lui. Il partage un temps la domination de l’Irlande avec un autre roi mais finit par considérer que deux crocodiles dans le marigot c’est un de trop.

Il prend même un temps le titre «d’empereur des irlandais» , un titre unique dans l’histoire de la verte Erin. Cependant très vite on se rend que sa puissance est corrélée avec sa présence ce qui ne peut augurer que des difficultés une fois celui-ci disparu avec des successeurs qui n’auraient pas son charisme, sa présence et son énergie.

Le 23 avril 1014 à lieu la Bataille de Clontarf où l’armée de Brian Boru fait face à une coalition des royaumes de Dublin, du Leinster, de l’île de Mann, des Hebrides et des Orcades.

Les forces de Munster aidés par celle du Connacht du Sud l’emporte mais Brian Boru est tué sans que l’on sache si c’est au combat ou avant la bataille.

Si l’historiographie nationaliste irlandaise à fait de Brian Boru un résistance voulant chasser les Vikings il semble que ce soit plus compliqué et que le roi du Munster n’était semble-t-il intéressé uniquement par le pouvoir suprême.

Il à eu quatre épouses qui lui ont donné six fils et trois filles sans compter les enfants naturels issus d’épouses non-officielles.

Edouard Bruce

Edouard Bruce (v.1280-14 octobre 1318) comte de Carrick est le frère cadet de Robert Bruce, roi d’Ecosse (NdA qui est le véritable «Braveheart» et non William Wallace comme on le croit trop souvent à tort). Il soutien l’action de son frère entre 1306 et 1314 pour rendre à l’Ecosse son indépendance puis se lancer dans une folle aventure en Irlande. Proclamé Haut-Roi d’Irlande en 1315, il couronné en 1316 mais battu et tué deux ans plus tard par les forces anglo-irlandaises à la bataille de Faughart.

Sa date de naissance est inconnue et on sait fort peu de choses sur sa jeunesse mais certains historiens ont émis l’hypothèse qu’il aurait pu passer sa jeunesse en Ulster ce qui explique sa connaissance une fois adulte des us et coutumes de l’Irlande.

Durant la guerre d’indépendance écossaise il voir ses frères Nigel, Thomas et Alexandre être capturés et exécutés par les britanniques. Il participe par exemple à la bataille de Bannockburn (23-24 juin 1314) durant laquelle il commande un schiltrom, un carré de piquier qui va se montrer redoutable face à la cavalerie lourde. C’est entre 1309 et 1313 qu’il est fait comte de Carrick.

Depuis 1186 le titre de Haut-Roi d’Irlande est vaquant. En 1258 un roi est bien élu mais il est tué deux ans plus tard par les normands. Cinquante ans plus tard c’est donc autour du frère du roi d’Ecosse de revendiquer ce titre en mettant en avant ses ancêtres celtiques. C’est aussi un moyen de détourner finances, hommes et matériel du front écossais.

Edouard Bruce débarque en Irlande le 26 mai 1315 avec une force estimée à 6000 hommes. Il est proclamé Haut-Roi peu après mais son titre est purement nominal et les autres rois de l’île ne s’en soucient guère. Il ne contrôle guère qu’une partie de l’Ulster.

Le 14 octobre 1318 l’armée irlando-écossaise est écrasée à Faugarth par les troupes du Lordship of Ireland. Edouard Bruce est tué, son corps démenbré et dispersé dans plusieurs villes en guise d’avertissement. Sa tête fût livrée au roi Edouard II.

Jonathan Swift

Jonathan Swift (Dublin 30 novembre 1667 Dublin 19 octobre 1745) est un écrivain, satiriste, essayiste, pamphlétaire anglo-irlandais. Il est également prêtre. Il est surtout connu pour son roman Les Voyages de Gulliver (1726).

Il à également écrit les Lettres du Drapier (1724), Humble Proposition (1729) ou encore le Conte du Tonneau (1704).

Il effectue ses études au Trinity College de Dublin de 1681 à 1688 avant de s’installer en Angleterre en 1689 où il est initié à la franc-maçonnerie. Il devient docteur en théologie en 1692 puis est ordonné diacre en 1694 puis pasteur en 1695 près de Belfast mais il n’y reste que quelques mois sur place.

Doyen de la cathédrale Saint-Patrick de Dublin, il ne deviendra jamais évêque car la reine Anne n’à pas pardonné le Conte du Tonneau. En 1714 la chute des Tories rend définitif son exil en Irlande.

Toute sa vie Jonathan Swift à souffert d’une maladie associant vertiges, acouphènes et nausées, maintenant connue sous le nom de maladie de Menière. L’argent qu’il laissa à sa mort à permis la fondation d’un hôpital soignant les maladies mentales ( le St. Patrick’s Hospital for Imbeciles créé en 1757).

Theobald Wolfe Tone

Théobald Wolfe Tone (Dublin 20 juin 1763-19 novembre 1798) est un homme politique irlandais qui pour certains est l’initiateur du nationalisme républicain irlandais.

Issue d’une modeste famille protestante, il fait des études de droit au prestigieux Trinity College de Dublin mais il n’à aucunement envie de devenir avocat ou magistrat. Il veut devenir soldat.

En 1787 il arrive à Londres mais n’est pas très assidu pour terminer ses études. Il revient à Dublin en 1789 pour s’inscrire au barreau. Il s’intéresse alors à la politique et comme cela arrive souvent, ses convictions de réformiste modéré vont se transformer peu à peu en idées nettement plus radicales. Dès septembre 1791 il réclame l’indépendance de l’Irlande. Il participe à la création de la Société des Irlandais unis.

En 1795 il s’exile aux Etats-Unis mais en février 1796 il arrive à Paris où il rencontre le ministre des Relations Extérieures Charles Delacroix de Contaut pour le convaincre d’une intervention en Irlande pour affaiblir l’Angleterre. Il en profite pour s’engager dans l’armée du Directoire.

Le 15 décembre 1796 une escadre française de 45 navires transportant 13400 hommes quitte Brest mais elle est victime d’une tempête au large des côtes irlandaises. Une nouvelle expédition est planifiée avec à sa tête le général Hoche mais elle ne sera pas exécutée.

Le 21 juin 1798 la Société des Irlandais Unis lance un nouveau soulèvement mais c’est un nouvel échec cuisant notamment à Vinegar Hill. En septembre 1798 l’intervention français ne connait pas un meilleur sort. Capturé Wolfe Tone est condamné à mort le 10 novembre 1798.

N’ayant pu obtenir d’être fusillé plutôt que pendu, il se tranche la gorge mais va agoniser une semaine avant de passer de vie à trépas.

Robert Emmet

Robert Emmet (Dublin 4 mars 1778 ou 1780 20 septembre 1803) est un chef nationaliste irlandais qui tenta de secouer le joug britannique sur la verte Erin. Suite à son échec en 1803 il à été exécuté.

Issu d’une bonne famille anglaise, Robert Emmet est pourtant (ou pas) attiré par les idées les plus radicales et rêve de faire de l’Irlande une république indépendante. Autant dire qu’en cette fin 18ème cela détonne dans le paysage.

Etudiant au Trinity College de Dublin, il adhère à la Société des Irlandais Unis qui à l’origine débâtait en faveur d’une réforme parlementaire et de la fin des discriminations religieuses visant les catholiques (Emmet était protestant).

En avril 1798 il est expulsé du Trinity College. Suite à l’échec de la rébellion de 1798, la société des irlandais unis est pourchassée par les autorités ce qui entraine son passage dans la clandestinité et sa radicalisation. Emmet doit s’exiler en France et tente d’obtenir l’aide de Napoléon Bonaparte mais ce dernier refuse.

Quand la guerre reprend en mai 1803, Emmet rentre en Irlande pour organiser un soulèvement qui doit être déclenché prématurément pour éviter que trop de soupçons parviennent aux oreilles des autorités britanniques.

Le soulèvement éclate à Dublin dans la soirée du 23 juillet 1803. Très vite cela tourne au fiasco avec l’échec de la prise du château de Dublin et des émeutes généralisées dans toute la ville.

Emmet s’enfuit pour se cacher mais il est capturé le 25 août 1803. Jugé pour trahison le 19 septembre, il est condamné en partie parce que son avocat à été acheté. Condamné à mort il est pendu et décapité à Dublin. On ignore aujourd’hui où son corps repose.

Bram Stoker

Abraham Stoker dit Bram Stoker (Clontarf, quartier nord de Dublin 8 novembre 1847 Londres 20 avril 1912) est un écrivain britannique d’origine irlandaise mondialement célèbre pour son roman Dracula.

Il est le fils d’Abraham Stoker et de la féministe Charlotte Matilda Thornley, le troisième d’une famille de sept enfants. Enfant maladif et souffreteux, il passe beaucoup de temps alité où sa mère nourrit son imaginaire de contes et de légendes irlandaises, de récits historiques.

Entré au Trinity College en 1863 il en sort sept ans plus tard avec un diplôme en sciences et mathématiques. Tout en étant fonctionnaire il se met à écrire d’abord dans des revues puis publie ses propres nouvelles, ses propres romans, ses propres œuvres.

En 1878 il épouse Florence Balcombe dont Oscar Wilde était amoureux. Leur fils Noël Thornley naît en 1879.

Il se rend à plusieurs reprises aux Etats-Unis en tournée au sein du Lyceum Theatre.

Son œuvre majeure, iconique est publiée en 1897 après dix ans de travail et de nombreuses recherches même si naturellement l’historicité de Dracula est nulle. Le succès n’est pas forcément au rendez-vous et comme souvent c’est après la mort de son auteur que Dracula devient une œuvre majeure de la littérature occidentale, œuvre qui allait adaptée à de nombreuses reprises au cinéma et à la télévision.

Oscar Wilde

Oscar Finfal O’Flahertie Wills Wilde (Dublin 16 octobre 1854 Paris 30 novembre 1900) est un écrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais.

Issu de la bourgeoisie irlandaise et protestant, il était le fils d’un chirurgien renomé et d’une mère poétesse pétrie des traditions nationalistes irlandaises. Il eut pour parrain le futur roi de Suède Oscar II. Il est le deuxième des trois enfants de Stephen Wilde et Jane Franesca Wilde, Oscar étant né après son frère ainé William et trois ans avant une fille prénommée Isola (morte à onze mois des suites d’une méningite).

Elève brillant, il à suivit des études au Trinity College, au Magdalen College de l’université d’Oxdord avant de s’installer à Londres où son personnage de dandy ne tarde pas à lui permettre de se faire une place au sein de l’élite culturelle de la capitale britannique.

Le 29 mai 1884 il épouse à l’Eglise St James Constance Lloyd en partie pour mettre fin aux rumeurs qui courent sur son homosexualité. Deux garçons naissant de cette union (Cyril et Vyvyan).

En 1890 il publie l’un de ses plus célèbres romans le Portrait de Dorian Gray (1890), l’histoire d’un jeune homme découvrant que son portrait vieillit et porte les stigmates d’une vie dissolue alors que lui reste éternellement jeune. En 1895 il publie sa pièce la plus célèbre L’Importance d’être constant (1895).

Il rencontre à Londres Lord Alfred Douglas de Queensbury qui devient son amant. Leur liaison homosexuelle fait scandale et il est condamné à deux ans de travaux forcés. Ruiné, il est libéré en mai 1897 et s’installe en France où il publie La Ballade de la geôle de Reading (1898) qui raconte son expérience éprouvante de la prison. Il meurt à Paris en 1900 dans le plus complet dénuement après s’être converti au catholicisme le 28 octobre 1900. Il est enterré au cimetière de Bagneux puis en 1909 son corps est transféré au cimetière du Père-Lachaise où il repose encore aujourd’hui.

James Connolly

James Connolly ( Séamas Ó Conghaile) (Edimbourg 5 juin 1868 Prison de Kilmainham, Dublin 12 mai 1916) est un marxiste, révolutionnaire et syndicaliste irlandais. Leader de la rébellion de Pâques 1916, il est jugé, condamné à mort et fusillé.

James Connolly est né à Edimbourg dans une famille d’origine irlandaise qui avait émigré suite à la grande famine de 1845 à 1849. Il étudie peu et travaille très jeune comme souvent dans les classes les plus modestes de la société de l’époque.

En 1882 il ment sur son âge et s’engage au 1er Bataillon du King’s Liverpool Regiment qui est alors déployé en Irlande. La verte Eirin est alors secoué par la Land War, la guerre agraire.

James Connolly hérite d’une haine profonde de l’armée britannique et de l’amour sans borne pour le pays d’origine de ses parents. Il y rencontre sa femme Lilie Reynolds qu’il épouse en 1889, union qui donnera six enfants.

Rentré en Angleterre, il déserte pour ne pas partir en Inde et s’exile en Ecosse. Ce sont les années d’apprentissage politique, Connolly s’initiant au marxisme et à d’autres doctrines révolutionnaires. Il se présente aux élections municipales en 1894 et 1895 mais c’est à chaque fois un échec.

Il s’installe définitivement en Irlande en 1896, créant l’Irish Socialist Republican Party, multipliant les ouvrages. Il participe au Congrès de la Deuxième Internationale en 1900. En 1902 il échoue à nouveaux élections à Dublin.

En 1905 il s’installe aux Etats-Unis mais rentre en Irlande en 1910, continuant son action de théoricien. C’est aussi un agitateur social, fondant l’Irish Labour Party (ILP) puis l’Irish Citizen Army (ICA) pour protéger les ouvriers et les grévistes contre les gros bras du patronat.

Comme tous les nationalistes irlandais il s’oppose à la partition de l’île et à toute guerre. Il participe au soulèvement de Pâques au cours duquel il est grièvement blessé. La loi martiale décrète seize exécutions capitales, 3226 arrestations, 1862 internements en Angleterre. Connolly est condamné à mort le 9 mai et fusillé trois jours plus tard sur une chaise ne pouvant se tenir debout.

Grande-Bretagne (5) Politique (5)

La Pax Armada (1940-1948)

-La fin prématurée de la guerre de Pologne semble valider la politique d’apeasement mais en réalité si le conflit s’est terminé c’est par un élément extérieur à l’action politique de la Grande-Bretagne.

-Neville Chamberlain contesté démissionne le 14 mars 1940, lassé, usé et en proie à la maladie qui l’emportera quelques mois plus tard. Pour lui succéder, le roi George VI fait appel à un homme à poigne, le premier lord de l’Amirauté, Winston Churchill.

George VI en grande tenue de Field Marshal

George VI en grande tenue de Field Marshal

-Ce dernier est partisan d’une reprise de la guerre contre l’Allemagne pour dit-il libérer la Pologne de la tyrannie nazie et de la tyrannie communiste.

-Ce projet est contré par les conservateurs comme par les libéraux et les travaillistes. A plusieurs reprises, des votes de confiance menace de le renverser mais faute de candidat de consensus, le «Bouledogue» reste Prime Minister.

-Aux élections générales de septembre 1940, les conservateurs emportent la majorité des sièges, le programme de Churchill conciliant un réarmement jugé nécessaire par les plus lucides mais une attitude ferme mais réaliste vis à vis de l’Allemagne.

-Churchill reste donc premier ministre. Il accentue le réarmement de la Grande-Bretagne et se rapproche de la France, les rapports Paris et Londres devenant plus équilibrés voir à l’avantage de Paris. Le temps où la France était la remorque de sa « gouvernante anglaise » est bel et bien révolu.

-En dépit d’un bilan flatteur, en septembre 1944, les travaillistes l’emportent, une majorité relative qui leur impose une alliance avec les libéraux. Clément Atlee devient premier ministre.

Clement Atlee

Clement Atlee

-Son alliance avec le « Centre » lui impose un certain nombre de contraintes insupportables pour une partie du parti travailliste qui fait scission en mars 1946, fondant l’Independant Labour Party qui ambitionne de dépasser le Labour mais cette créature chétive va se perdre dans des querelles intestines jusqu’à s’auto-dissoudre en septembre 1947.

-Alors que les tensions s’accumulent en Europe, les travaillistes décident avec l’accord du roi George VI de provoquer des élections anticipées au printemps 1948. Alors que la guerre menace chaque jour un peu plus, les travaillistes proposent un programme social très généreux à l’opposé des conservateurs et de l’inusable Winston Churchill.

-A la surprise de beaucoup d’observateurs, ce sont les conservateurs qui l’emportent, les Tories ayant joué sur le contexte international et sur les ambiguïtés du projet économique du Labour.

Winston Churchill redevient premier ministre, un homme à poigne idéal pour les contextes troublés.

-Dès le mois d’août, la Grande-Bretagne accélère ses préparatifs en liaison avec la France, préparant l’envoi sur le continent d’un corps expéditionnaire, envoi facilité par la présence d’une division britannique (1st Infantry Division) à Lille, division qui va préparer les logements, les zones d’entrainement pour les divisions du nouveau BEF.

-Dans les airs, le Fighter Command montre une garde vigilante, les avions du Bomber Command et du Coastal Command se préparant à frapper les ports et la navigation allemande.

-Quand à la Royal Navy, elle regroupe ses forces à Rosyth,Chatham et et Scapa Flow, rêvant d’une nouvelle bataille du Jutland, en espérant anéantir d’un seul coup la Kriegsmarine.

Grande-Bretagne (2) Politique (1)

HISTOIRE POLITIQUE DE LA GRANDE-BRETAGNE

La marche à la guerre et le premier conflit mondial

Victoria de Grande-Bretagne régna de 1837 à 1901

Victoria de Grande-Bretagne régna de 1837 à 1901

-La mort de la reine Victoria le 22 janvier 1901 marque la fin d’une époque. Avec un règne de soixante-trois ans, beaucoup d’anglais n’ont connue qu’elle comme souverain, son fils Edouard lui succède sous le nom d’Edouard VII à l’age avancé de cinquante-neuf ans.

Edouard VII Roi de Grande-Bretagne et d'Irlande de 1901 à 1910

Edouard VII Roi de Grande-Bretagne et d’Irlande de 1901 à 1910 ici représenté dans sa tenue de couronnement

-L’entrée dans le vingtième siècle est marqué par un grand optimisme. Les nouvelles inventions, la puissance de la Grande-Bretagne à son zénith (Britannia Rules the wave) incite les sujets de Sa Gracieuse Majesté à espérer un avenir radieux.

Britannia rules the wave

Britannia rules the wave

-Sur le plan de la politique intérieure, la démocratisation se poursuit. En 1900, le parti travailliste (Labour Party) est formé annonçant un prochain bouleversement du bipartisme réglée depuis près d’un demi-siècle entre conservateurs et libéraux, entre tories et whigs.

-En 1911, la chambre des Lords refuse de voter le budget. Une véritable crise politique aboutit au Parliament Act qui réduit considérablement les pouvoirs de la chambre haute au profit des Communes, la chambre basse du parlement britannique.

-Les Tories sont au pouvoir de 1902 à 1905 avant de céder la place aux libéraux qui vont conserver le pouvoir de 1905 à 1922.

-Le début du vingtième siècle est marqué en Europe par une série de crises qui auraient pu déboucher sur un conflit majeur bien avant la première guerre mondiale.

-La crise de Tanger en 1905 et d’Agadir en 1911 permet de mettre à l’épreuve l’Entente Cordiale entre la Grande-Bretagne et la France. Plus qu’un accord d’alliance en bonne et due forme, il s’agit d’une série d’accords qui aplanissent des différents coloniaux entre les deux pays.

-Un accord similaire est passé entre la Grande-Bretagne et la Russie en 1907 ce qui consolide un véritable système d’alliance, la Triple Entente entre la France, la Russie _liés par un accord en 1893_ et donc la Grande-Bretagne.

-Cette alliance qui paraît naturelle aujourd’hui ne l’était pas forcément sur le papier, une partie de l’opinion britannique aurait souhaite une alliance avec l’Allemagne dirigée par un petit-fils de la reine Victoria, Guillaume II. Les ambitions coloniales et navales de Berlin ont tué dans l’œuf toute tentative de rapprochement.

-Le 6 mai 1910 après neuf ans de règne, Edouard VII meurt. Son fils cadet lui succède sous le nom de George V. Débute un règne de vingt-six ans.

George V régna de 1910 à 1936

George V régna de 1910 à 1936

-Les différentes alliances mais également la menace allemande sur Anvers entraine la Grande-Bretagne dans le premier conflit mondial. Une guerre censée être fraiche et joyeuse mais qui va devenir une immonde boucherie.

-Le volontariat est d’abord privilégié mais en 1916 devant les besoins colossaux, la conscription est mise sur pied sur toute le territoire du Royaume Uni à l’exception de l’Irlande probablement pour éviter une explosion dans un pays secoué par un mouvement indépendantiste, l’IRA qui réclame l’indépendance de l’Irlande, chose à laquelle s’oppose Londres et les loyalistes, les irlandais de confession protestante. Une insurrection à Dublin à Pâques 1916, montre l’urgence de régler la question irlandaise.

-Le 17 juillet 1917 par une proclamation royale, George V décide de changer le nom de la dynastie de Saxe-Cobourg-Gotha en Windsor, les membres de la famille royale britannique renonçant à leurs titres et possessions allemandes, une façon d’apaiser les critiques des patriotes et des nationalistes britanniques.

-Au printemps 1918, la conscription est étendue à l’Irlande en dépit du fait que de nombreux volontaires s’étaient engagés spontanément dans les régiments irlandais, subissant des pertes sérieuses (ce qui explique que les insurgés de Pâques 1916 furent très mal vus à l’époque et considérés comme des traitres). Cette décision bien que non appliquée entraine une grève générale le 23 avril 1918.

-La Grande-Bretagne termine le conflit épuisée avec près d’un million de morts. Ce conflit marque la fin d’une époque. Le déclin du pays s’accentue notamment sur le plan naval où l’orgueilleuse Home Fleet ne va pas tarder à être déclassée par les marines américaines et japonaises.

-Outre les pertes humaines, il y à les pertes économiques et financières, la Grande-Bretagne jusqu’au conflit créditeur du monde devint débiteur notamment vis à vis des Etats-Unis, les intérêts représentant l’équivalent de 40% du budget national.

De plus l’apport des dominions en hommes et en matériel changea les rapports entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada ainsi qu’avec ses colonies, aboutissant en 1931 à la création du Commonwealth avec des apports plus équilibrés entre Londres, ses anciennes colonies et ses colonies.

Cartes des Empires Coloniaux en 1914

Cartes des Empires Coloniaux en 1914

L’Empire britannique d’ailleurs s’agrandit sous la forme de mandats sur d’anciennes colonies turques et allemandes (Palestine, Transjordanie une partie de Cameroun et du Togo, le Tanganyika).