Mitteleuropa Balkans (210) Slovaquie (4)

La Crise des Sudètes et la Deuxième République Tchécoslovaque

La Crise des Sudètes et la capitulation de Munich

Carte linguistique de la Tchécoslovaquie en 1930.

Comme nous l’avons vu plus haut les allemands n’ont jamais accepté l’intégration à la Tchécoslovaquie estimant qu’ils devaient soit rejoindre l’Allemagne ou alors la République d’Autriche (ex-République Allemande d’Autriche).

La région s’agite donc ce qui pose de sérieux problèmes au gouvernement de Prague car cette région frontalière avec l’Allemagne doit accueillir un système fortifié comparable à la Ligne Maginot.

Ouvrage fortifié tchécoslovaque

Voilà pourquoi le gouvernement tchécoslovaque va d’abord tenter de calmer le jeu pour éviter que la région n’explose.

En face certains font preuve de bonne volonté, les partis dominant jusqu’en 1935 étant les chrétiens-sociaux, les sociaux-démocrates et les agrariens. On trouve même de nombreux communistes. Certains de ces partis appuient même le gouvernement de Prague, plusieurs allemands des Sudètes sont ministres. Nous sommes donc loin des allemands opprimés et martyrisés que décrivait la propagande nazie pour justifier ses actions.

L’arrivée au pouvoir des nazis change clairement la donne. En 1933 le gouvernement tchécoslovaque interdit deux partis allemands. En riposte Konrad Henlein met sur pied le Front Patriotique des Allemands des Sudètes qui devient en 1935 le Parti des Allemands des Sudètes (Sudetendeutche Partei SdP) pour pouvoir participer aux élections. Pour une première c’est une réussite puisqu’il remporte 44 sièges faisant de ce parti le deuxième derrière le parti Agrarien mais le premier en nombre de voix.

En 1937 le gouvernement tchécoslovaque cherche toujours à calmer le jeu alors que Henlein aiguillonné et soutenu par Berlin ne cesse de jeter de l’huile sur le feu.

L’Anschluss réalisé le 12 mars 1938 aggrave la situation puisque la frontière germano-tchécoslovaque s’accroit encore rendant encore plus sensible le maintien du «quadrilatère bohémien» dans l’Etat tchécoslovaque.

Le 24 avril 1938 le SdP publie un programme en huit points pour la mise en place d’un territoire allemand autonome. Ce programme est clairement rédigé pour être inacceptable pour le gouvernement tchécoslovaque, pousser ce dernier à la faute et justifier une intervention militaire allemande.

A la mi-mai 1938 des mouvements de troupes ont lieu côté allemand ce qui pousse Prague à ordonner une mobilisation partielle de son armée. Détail intéressant la mobilisation se passe dans le calme y compris dans la région des Sudètes.

En juin 1938 sous la pression de Londres, Prague accepte les revendications de Henlein mais ce dernier cherche à tout prix le conflit.

Le 12 septembre 1938 lors d’un discours tenu au Congrès du NSDAP à Nuremberg Hitler appelle les Sudètes à se révolter contre le gouvernement tchécoslovaque. Des émeutes éclatent ce qui pousse Prague à décréter la loi martiale. Henlein et ses proches doivent fuir en Allemagne. Le parti allemand des sudètes est interdit le 16 septembre 1938.

Pour éviter la guerre mais pas le déshonneur, les alliés occidentaux proposent la réunion d’une conférence qui se tient à Munich en présente de l’Allemagne, de l’Italie, de la France et de la Grande-Bretagne mais ni de la Tchécoslovaquie ni de l’URSS.

Moscou propose une assistance militaire à la Tchécoslovaquie (NdA dont on peut douter de l’efficacité en raison des purges qui frappent la RKKA) mais à condition que la France en fasse autant.

Il faudrait cependant obtenir l’accord de la Pologne et/ou de la Roumanie pour faire transiter des troupes soviétiques. Si Bucarest est ouverte à la discussion (en dépit de solides contentieux frontaliers avec l’URSS), Varsovie refuse catégoriquement.

Détail qui n’en est pas un, la France ne fait aucunement pression sur son allié polonais pour le pousser à accepter un transit de troupes soviétiques moins de vingt ans après la guerre entre les deux pays.

Suite à deux jours de conférence (29 et 30 septembre 1938), un accord est signé. Il fait consensus en France et en Grande-Bretagne où les munichois sont majoritaires. En France les communistes votent contre la ratification de l’Accord ce qui provoque la fin officielle du Front Populaire.

Chamberlain acclamé à sa descente d’avion déclare «ramener la paix pour notre temps» alors que Daladier persuadé d’être hué à sa descente d’avion au Bourget pour avoir tant concédé et si peu obtenu est stupéfait d’être acclamé.

Dans sa voiture il aurait déclaré selon la légende «Les cons si ils savaient…..» ce qui à moins de prestance que la célèbre phrase de Churchill «Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre», phrase qui visiblement et comme beaucoup de bons mots historique n’à jamais été dite sous cette forme.

Benes démissionne le 5 octobre 1938, les tchèques sont expulsés des territoires occupés par les allemands. Les tchèques se sentent légitimement trahis et plus grave les franco-britanniques sortent gravement discrédités ce qui à sans nul doute contribué au rapprochement germano-soviétique.

En Allemagne cet accord fait capoter un coup d’état militaire anti-nazi qui aurait du être déclenché dès le début du conflit que tout le monde pensait imminent.

Selon le texte des Accords de Munich, l’évacuation des territoires débute dès le 1er octobre et doit s’achever le 10. Aucune destruction ne sera admise, les conditions de l’évacuation devant être in fine déterminés par une commission composée de membres des pays signataires.

Cette commission déterminera également les régions soumises à plébiscite qui seront entre-temps occupées par des troupes internationales (NdA A ma connaissance cela n’à pas eu lieu).

Une commission internationale fixera les frontières définitives du nouvel état et dans un délai de six mois les territoires pourront être exclus ou transférés.

Dans un délai de quatre semaine tout allemand des Sudètes qui le souhaitera pourra être libéré des unités militaires et policières d’un Etat dont il n’est plus citoyen. Les prisonniers politiques doivent être libérés dans ce delai.

Les nouvelles frontières sont garanties (sic) par Paris et Londres, Berlin et Rome feront pareil quand la question des minorités polonaises et hongroise sera réglée (re-sic). Si le problème n’est pas réglé dans un délai de trois mois, une nouvelle conférence internationale se réunira.

Le 21 octobre 1938 les allemands des Sudètes deviennent officiellement citoyens du Reich.

Les Allemands des Sudètes avaient également leurs cousins orientaux, les Allemands des Carpathes présents en Slovaquie depuis le XIIIème siècle à une époque où les rois de Hongrie cherchaient des spécialistes pour développer leur royaume et notamment dans le domaine de l’extraction minière.

Très vite les populations germanophones forment des groupes puissants au sein des villes de la région, élites qui ne sont pas aussi homogène que cela puisqu’on trouve des catholiques, des juifs et des protestants.

Durant la période de la 1ère République Tchécoslovaque plusieurs partis ethniques représentent les intérêts des allemands. La rivalité naturelle entre partis n’empêche pas la mise sur pied de listes communes pour profiter à plein du système proportionnel. Force est néanmoins de constater que l’électorat germanophone est extrêmement volatile.

Lors des élections législatives de 1935, le Karpathendeutschen Partei (Parti des allemands des Carpathes) fait liste commune avec le SdP ce qui permet à ce parti d’obtenir un siège à la Chambre et un autre au Sénat.

En 1938/39 lors de la mise en place de l’Etat slovaque autonome, le parti centriste (Zentrum Deutsche Partei) et le KdP sont remplacés par le Deutsche Partei. Le 26 octobre 1938 un secrétariat d’Etat pour les intérêts du groupe national allemand en Slovaquie est mis sur pied. Les allemands des Carpathes ont deux puis trois sièges au parlement slovaque.

Durant la Pax Armada les relations entre le gouvernement slovaque et sa minorité allemande sont empreintes d’une profonde méfiance puisque cette population est considérée comme une cinquième colonne allemande et rappelle la sujetion de l’Etat slovaque à Berlin.

A plusieurs reprises des affrontements opposent la police slovaque à des manifestants slovaques germanophones. Cela ne va jamais très loin, Berlin rappelant très vite que la Slovaquie n’existe comme Etat indépendant que parce qu’ils le veulent bien.

Durant le second conflit mondial les allemands de Slovaquie s’engagent massivement dans l’armée slovaque, combattant notamment sur le front de l’est. Contrairement à la propagande du régime nazi, ils ne sont pas montrés forcément meilleurs que les autres populations de la Slovaquie.

Avec l’avancée de l’Armée Rouge, les allemands de Slovaque vont fuir vers l’ouest ou pour certains vers le sud, préférant être capturés par les alliés occidentaux que par les soviétiques.

Expulsés de Slovaquie sauf rares exceptions (personnes ayant résisté, conjoint de «slovaque de souche» ou travailleur qualifié) ils se sont réinstallés en Bavière où ils forment un groupe d’influence très bien organisé pour défendre une mémoire que la Slovaquie indépendante hésite à reprendre à son compte tant elle paraît positive pour certains côtés mais problématiques pour beaucoup d’autres.

La Deuxième République Tchècoslovaque

Ce nom de Deuxième République Tchécoslovaque est un nom d’usage car officiellement le pays continue d’être gouverné selon la constitution de 1920 mais comme le pays à perdu une bonne partie de son territoire et devient indéfendable face à une offensive allemande on considère que du 1er octobre 1938 au 15 mars 1939 la Tchécoslovaquie à connu sa deuxième république.

Emil Hacha

Le président Edouard Benès démissionne le 5 octobre 1938. Il est remplacé par un président par interim le général Jan Syrovy qui passe le relais à Emil Hacha élu le 30 novembre 1938.

La Bohème et la Moravie ont perdu 38% de leur superficie, la Hongrie à annexé 11882km² à la frontière slovaque et en Ruthénie (1er accord de Vienne).

Le gouvernement tchécoslovaque fait face à un afflux de réfugiés et à l’agitation des slovaques ce qui impose l’envoi de renforts militaires à l’est.

Le 6 octobre 1938 un accord est trouvé pour transformer la Tchécoslovaquie en république fédérale avec un gouvernement slovaque autonome avec à sa tête Josef Tiso.

Aux élections du 18 janvier 1939 le Parti du Peuple Slovaque reçoit 98% des voix et en février Hitler accorde son soutien à un Etat slovaque indépendant probablement moins par sympathie pour les slovaques que pour faire pression sur Prague mais aussi sur Budapest.

Le 22 février 1939 Josef Tiso propose de déclarer l’indépendance. Emil Hacha décrète la loi martiale, l’armée tchécoslovaque intervient le 9 mars, Tiso étant destitué.

Le 14 mars 1939 Tiso soutenu mais aussi pressé par les allemands déclare la Slovaquie indépendante. Légaliste il à demandé un vote du parlement, un vote fait dans un contexte difficile avec rumeurs (des fake news dirions nous aujourd’hui) et des pressions.

Parallèlement Emil Hacha est convoqué à Berlin. Hitler menace le pays d’une intervention militaire, d’un bombardement sur Prague. Le président tchécoslovaque qui sait ne pouvoir résister, qui sait que les alliés occidentaux ne bougeront pas cède mais contrairement à la légende il n’aurait fait ni malaise ni crise cardiaque.

Le 15 mars 1939 les allemands entrent en Tchécoslovaquie sans résistance ou presque.

A notre connaissance nous ne trouvrons qu’un exemple de résistance armée, un affrontement qui à lieu à Ostrava la Bataille des Casernes de Cajanek mais ce combat n’à été provoqué que parce que les allemands ont coupé les communications avant que l’ordre de ne pas résister soit envoyé au 8ème régiment d’infanterie.

Le commandant des soldats tchécoslovaques, le capitaine Karel Pavlik parviendra à gagner la France à rejoindre l’armée tchécoslovaque en exil et combattra durant la Campagne de France, recevant la Légion d’Honneur et la Médaille Militaire à titre posthume.

La Tchécoslovaquie après à peine vingt ans d’existence disparaît avec une Slovaquie indépendante et un protectorat de Bohème-Moravie.

En octobre 1939 Edouard Benès forme à Londres un gouvernement en exil qui est reconnu par les alliés comme le seul gouvernement tchécoslovaque légitime. Il reviendra à la libération du pays en 1954 mais la Troisième République Tchécoslovaque sera très éphémère mais ceci est une autre histoire.

Le 15 mars l’Ukraine Subcarpathique proclame son indépendance mais aussitôt les hongrois occupent la région.

Les allemands mettent la main sur une puissante industrie militaire qu’ils vont faire tourner à leur profit. Ils récupèrent aussi les précieux stocks de l’armée tchécoslovaque ce qui compensera nombre de carences d’une armée qui n’à commencé sa remontée en puissance officiellement qu’à partir de 1935.

L’armée de terre récupère 2175 canons, 469 chars, 500 pièces de DCA, 43000 mitrailleuses, 1.09 million de fusils, 114000 pistolets, des millions d’obus et de projectiles divers. De quoi équiper ou rééquiper plusieurs divisions d’infanterie voir des Panzerdivision, plusieurs de ces unités recevant des chars tchécoslovaques.

Grande-Bretagne (5) Politique (5)

La Pax Armada (1940-1948)

-La fin prématurée de la guerre de Pologne semble valider la politique d’apeasement mais en réalité si le conflit s’est terminé c’est par un élément extérieur à l’action politique de la Grande-Bretagne.

-Neville Chamberlain contesté démissionne le 14 mars 1940, lassé, usé et en proie à la maladie qui l’emportera quelques mois plus tard. Pour lui succéder, le roi George VI fait appel à un homme à poigne, le premier lord de l’Amirauté, Winston Churchill.

George VI en grande tenue de Field Marshal

George VI en grande tenue de Field Marshal

-Ce dernier est partisan d’une reprise de la guerre contre l’Allemagne pour dit-il libérer la Pologne de la tyrannie nazie et de la tyrannie communiste.

-Ce projet est contré par les conservateurs comme par les libéraux et les travaillistes. A plusieurs reprises, des votes de confiance menace de le renverser mais faute de candidat de consensus, le «Bouledogue» reste Prime Minister.

-Aux élections générales de septembre 1940, les conservateurs emportent la majorité des sièges, le programme de Churchill conciliant un réarmement jugé nécessaire par les plus lucides mais une attitude ferme mais réaliste vis à vis de l’Allemagne.

-Churchill reste donc premier ministre. Il accentue le réarmement de la Grande-Bretagne et se rapproche de la France, les rapports Paris et Londres devenant plus équilibrés voir à l’avantage de Paris. Le temps où la France était la remorque de sa « gouvernante anglaise » est bel et bien révolu.

-En dépit d’un bilan flatteur, en septembre 1944, les travaillistes l’emportent, une majorité relative qui leur impose une alliance avec les libéraux. Clément Atlee devient premier ministre.

Clement Atlee

Clement Atlee

-Son alliance avec le « Centre » lui impose un certain nombre de contraintes insupportables pour une partie du parti travailliste qui fait scission en mars 1946, fondant l’Independant Labour Party qui ambitionne de dépasser le Labour mais cette créature chétive va se perdre dans des querelles intestines jusqu’à s’auto-dissoudre en septembre 1947.

-Alors que les tensions s’accumulent en Europe, les travaillistes décident avec l’accord du roi George VI de provoquer des élections anticipées au printemps 1948. Alors que la guerre menace chaque jour un peu plus, les travaillistes proposent un programme social très généreux à l’opposé des conservateurs et de l’inusable Winston Churchill.

-A la surprise de beaucoup d’observateurs, ce sont les conservateurs qui l’emportent, les Tories ayant joué sur le contexte international et sur les ambiguïtés du projet économique du Labour.

Winston Churchill redevient premier ministre, un homme à poigne idéal pour les contextes troublés.

-Dès le mois d’août, la Grande-Bretagne accélère ses préparatifs en liaison avec la France, préparant l’envoi sur le continent d’un corps expéditionnaire, envoi facilité par la présence d’une division britannique (1st Infantry Division) à Lille, division qui va préparer les logements, les zones d’entrainement pour les divisions du nouveau BEF.

-Dans les airs, le Fighter Command montre une garde vigilante, les avions du Bomber Command et du Coastal Command se préparant à frapper les ports et la navigation allemande.

-Quand à la Royal Navy, elle regroupe ses forces à Rosyth,Chatham et et Scapa Flow, rêvant d’une nouvelle bataille du Jutland, en espérant anéantir d’un seul coup la Kriegsmarine.

Grande-Bretagne (4) Politique (4)

Une abdication et la politique «d’apeasement» (1936-1940)

-Comme les opinions publiques des autres pays européens, l’opinion publique britannique est traumatisée par le premier conflit mondial qui plus que jamais doit être la «Der des Der»

-Aussi quand les nazis arrivent au pouvoir et commencer à montrer leurs muscles, les différents gouvernements britanniques préfèrent jouer l’apaisement plutôt que de risquer une épreuve de force qui risquerait de conduire l’Europe à un nouveau conflit dramatique.

-Dès 1935, un accord naval anglo-allemand est signé, validant le réarmement de la marine allemande à un niveau qui ne peut menacer la supériorité britannique mais qui pourrait à terme poser des problèmes.

-Les clauses du traité de Versailles sont dénoncées les unes après les autres par Hitler mais le gouvernement britannique se contente de protestations verbales vues par les allemands comme autant de preuves de faiblesse. C’est la tristement célèbre politiquement de l’apeasement incarnée par le premier ministre Neville Chamberlain.

-En août 1938, seulement six mois après l’Anschluss, l’Allemagne jette son regard menaçant sur la région des Sudètes, l’ouest de la Tchécoslovaquie, une région peuplée d’une importante minorité de langue allemande qui n’avait jamais appartenu à l’Allemagne mais qui jusqu’en 1918 était sous souveraineté austro-hongroise.

-La guerre semble proche mais est évitée par une nouvelle reculade de Paris et de Londres qui au mépris d’accords avec Prague participe à un premier dépeçage.

Edouard Daladier en 1924

Edouard Daladier en 1924

Si Daladier semble sans illusions («Les cons si ils savaient» à la foule l’acclamant à son retour au Bourget), Chamberlain prétend avoir «amené la paix pour notre temps» ce qui lui vaut cette saillie sarcastique de Churchill «Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous aurez le déshonneur et vous aurez la guerre» ce qui se produit un an plus tard avec la guerre de Pologne.

-Ce conflit se termine brutalement par l’assassinat d’Hitler le 9 novembre 1939, le conflit se terminant officiellement le 15 décembre 1939 quand le vieux kaiser Guillaume II rappelé d’exil par le triumvirat Himmler-Goering-Borman annonce la fin du conflit.

Martin Borman

Martin Borman

-Reste à régler le sort de la Pologne partagée au titre du pacte germano-soviétique entre Berlin et Moscou.

-L’ancien Kaiser propose la réunion d’une conférence internationale à Coblence pour décider du sort final de la patrie de Chopin.

-Cette conférence organisée du 27 au 30 décembre 1939 fût une conférence pour la forme car avant toute discussion sérieuse sur les frontières ou d’éventuelles réparations, les alliés exigent l’évacuation du territoire polonais de toutes les forces étrangères, le maintien de l’ordre devant être assuré par une force internationale composée de soldats espagnols, irlandais, argentins et suédois.

-Suite à l’échec de cette conférence, Paris et Londres reconnaissent officiellement le gouvernement polonais en exil, gouvernement installé à Nantes.

Grande-Bretagne (3) Politique (2)

Un après guerre compliqué (1918-1936)

-L’Armistice est signé le 11 novembre 1918. 800000 militaires britanniques ont été tués sans compter les militaires issus des Dominions.

-L’immédiat après guerre est marqué le problème irlandais. Le Home Rule avait été voté en 1914 mais en raison du déclenchement du premier conflit mondial, son application avait été repoussé sine die.

Eamon de Valera, l'un des chefs de l'insurrection irlandaise avec Michaels Collins

Eamon de Valera, l’un des chefs de l’insurrection irlandaise avec Michaels Collins

-L’insurrection de Pâques 1916 à Dublin est d’abord mal vue, les insurgés comme Edmond de Valera et Michael Collins sont d’abord vu comme des traitres alors que des soldats irlandais se battent et meurent sur la Somme.

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

Michaels Collins. On comprend le choix de Liam Neeson pour le film éponyme

-La dure répression britannique change la donne. Aux élections de décembre 1918, le Sinn Fein _branche politique de l’IRA_ remporte la majorité des sièges irlandais mais refuse de siéger à Westminster, préférant recréer un parlement irlandais qui proclame l’indépendance de l’Irlande en janvier 1919.

-La guerre anglo-irlandaise oppose les britanniques à l’IRA de janvier 1919 à juin 1921 aboutissant à un traité de paix en décembre 1921, traité donnant naissance à l’Etat Libre d’Irlande composé du sud de l’île, le nord à majorité protestante restant sous l’autorité britannique. le Royaume Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande devient le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (Royal and Parliamentary Act 1927).

Lloyd George

Lloyd George

-Après dix-sept années de pouvoir seuls ou en coalition, les libéraux de Lloyd George cèdent la place en 1922 aux conservateurs de Andrew Bonar Law puis de Stanley Baldwin, les deux premiers ministres conservateurs n’effectuant qu’un passage éphémère, le premier pour raisons de santé, le second suite à un vote de confiance négatif.

Andrew Bonar Law

Andrew Bonar Law

Stanley Baldwin

Stanley Baldwin

Après un court intermède travailliste (gouvernement minoritaire de Ramsay MacDonald soutenu par les libéraux janvier-novembre 1924), les conservateurs reviennent au pouvoir fin 1924. La stratégie « populaire » de Stanley Baldwin cristallise le paysage politique britannique, provoquant la quasi-disparition des libéraux, réduit à jouer les utilités.

Ramsay MacDonald

Ramsay MacDonald

-En 1929, les travaillistes l’emportent avec à sa tête Ramsay MacDonald mais la crise de 1929 oblige les travaillistes à des mesures drastiques, des mesures d’austérité dirions-nous aujourd’hui.

-Cette crise provoquée par le krach de Wall-Street (24 octobre 1929) fragilise un peu plus une économie britannique qui connait des difficultés structurelles notamment au sein des Black County de la révolution industrielle du charbon et de l’acier.

-A partir de 1931 et jusqu’en 1940, des gouvernements d’Union Nationale dirigent la Grande-Bretagne pour tenter de sortir le pays du marasme. Ils sont dirigés successivement par Ramsay MacDonald (jusqu’en juin 1935) avant de céder la place aux conservateurs toujours soutenus par les libéraux et les travaillistes avec d’abord Stanley Baldwin jusqu’en 1937 puis Neville Chamberlain jusqu’en mai 1940 quand il est remplacé par Winston Churchill.

-Le 20 janvier 1936, le roi George V décède. Lui succède son fils qui devient roi de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord sous le nom d’Edouard VIII. Les débuts sont difficiles avec la volonté du roi de véritablement gouverner et non pas de régner comme le veut l’usage et la coutume.

Le futur Edouard VIII alors qu'il n'était que prince de Galles

Le futur Edouard VIII alors qu’il n’était que prince de Galles

Plus problématique, il souhaite épouser une américaine deux fois divorcée, Wallis Simpson. Le gouvernement et les dominions s’y opposent. Sachant que le gouvernement démissionnerai en cas de mariage provoquant des élections anticipées, Edouard VIII préfère abdiquer le 11 décembre 1936. Il devient duc de Windsor et est remplacé par son frère cadet Albert qui devient roi sous le nom de George VI.

Grande-Bretagne (1) Avant-Propos

UNE AUTRE SECONDE GUERRE MONDIALE

T.3 GRANDE-BRETAGNE

Union Jack

AVANT-PROPOS

Après avoir terminé l’Allemagne, je me lance maintenant dans un nouveau tome, le premier véritable tome en version résumé à savoir la Grande-Bretagne.

Qui dit résumé ne dit pas bâclé. Je vais essayer d’être le plus précis possible sans endormir mes lecteurs par une avalanche de détails.

Dans ce troisième tome, je vais commencer par une histoire politique de la Grande-Bretagne, très allusive entre 1919 et 1939, un peu plus détaillée entre 1939 et 1948.

Neville Chamberlain en 1921

Neville Chamberlain en 1921

Si le point de divergence de mon uchronie est fixé au 9 novembre 1939, en Grande-Bretagne, c’est en mars 1940 que tout change quand Chamberlain est remplacé par Churchill comme premier ministre.

Winston Churchill

Winston Churchill

Le «Winston is back» lancé à la cantonade en septembre 1939 quand il était redevenu premier lord de l’Amirauté s’émousse rapidement au contact d’une paix incertaine mais d’une paix, certains mezzo voce s’inquiétant des foucades du Bouledogue qui pourrait provoquer la guerre, une guerre redoutée mais non souhaitée.

Résultat, si il remporte les élections de 1940, il perd celles de 1944 au profit des travaillistes qui persuadés de l’emporter dans un contexte de tension, provoquent des élections anticipées au printemps 1948, élections remportées par les conservateurs qui rappellent Winston Churchill, premier ministre quand le conflit éclate.

Après l’histoire politique, nous verrons dans une deuxième partie, la géopolitique de la Grande-Bretagne, une géopolitique mondiale car liée aux dominions dont les relations avec la métropole, l’ancienne puissance coloniale sont parfois ambivalentes.

La troisième partie sera consacrée à la Royal Navy, la marine de Sa Majeste avec une histoire rapide au 19ème siècle, son évolution entre 1919 et 1939, sa situation en septembre 1939 et son évolution jusqu’en septembre 1948.

La quatrième partie sera consacrée aux systèmes d’armes de la marine britannique, l’artillerie lourde, l’artillerie médiane (100-203mm), l’artillerie légère, les torpilles, les charges ASM et les mines.

Les parties suivantes étudieront successivement les navires de ligne (cuirassés et croiseurs de bataille), les porte-avions, les croiseurs lourds, les croiseurs légers, les destroyers, la «poussière navale», les sous-marins, les vedettes lance-torpilles et les navires de soutien.

Nous étudierons ensuite l’aéronavale _la fameuse Fleet Air Arm_ qui passe d’un statut de préoccupante faiblesse en septembre 1939 à celui d’une force moderne et redoutable au moins sur le papier avant d’étudier les bases navales et l’ordre de bataille de la Royal Navy en septembre 1948.

Comme les autres belligérants, la guerre déclenchée en septembre 1948 surprend la Royal Navy qui à engagé un important programme de modernisation notamment dans le domaine des cuirassés et des porte-avions.

Et comme les autres belligérants, certaines constructions peu avancées ou non prioritaires sont suspendues, d’autres accélérés en attendant les commandes d’urgence pour combler les premières pertes et les premiers manques.

Un programme de guerre est voté au printemps 1949 pour combler les pertes, anticiper sur une guerre longue et (déjà) préparer le futur en essayant d’imaginer le visage d’une marine britannique ayant triomphé de ses adversaires allemands, italiens et sans doutes japonais.

Ce sera ensuite une étude de l’armée de terre qui connait une croissance de ses effectifs et de ses moyens notamment pour réduire le délai de montée en puissance de la nouvelle British Expeditionnary Force (BEF) qui doit se déployé en France dès le début de la guerre.

Dans cette partie consacrée à la Royal Army, nous parlerons brièvement de son histoire du premier au second conflit mondial, de ses structures et de son armement.

Enfin nous terminerons par la Royal Air Force (R.A.F), la première force aérienne indépendante au monde (1918). Comme pour l’armée de terre, nous étudierons successivement son histoire, ses structures, les avions l’équipant, terminant par un ordre de bataille en septembre 1948.