17-Aviation navale (19)

Escadrille 16R

Cette escadrille est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où va monter en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Equipée de six CAO-610 tout comme sa consoeur de la 18R, cette unité est chargée de missions de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai.

Le temps fort pour la 16R est la participation du 15 mai au 20 juin 1948 à une importante série d’exercices avec le cuirassé Bretagne et du croiseur de bataille Strasbourg  mais également en compagnie de six torpilleurs d’escadre et des trois contre-torpilleurs de la 11ème DCT à savoir le Mogador, le Volta et le Hoche.

Du 7 au 18 juillet 1948, l’escadrille 16R participe à un entrainement au large d’Alger. Le 14 juillet 1948, la 9ème flottille au complet soit  27 Bloch MB-159M, 12 CAO-610, 16 Latécoère Laté 299-5, 18 Loire-Nieuport LN-420, 8 Morane-Saulnier MS-474 et 4 Dewoitine D-720M survolent la ville en émettant des fumigènes bleu-blanc-rouge du plus bel effet.

La 16R sort à nouveau pour entrainement du 25 juillet au 8 août en compagnie de son navire porteur, rentrant à Mers-El-Kébir le 15 août après une escale à La Valette du 9 au 13 août 1948. Elle sort à nouveau pour entrainement du21 au 29 août 1948.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord.

Les CAO-610 vont effectuer des missions de reconnaissance pour repérer d’éventuels navires italiens et participer à la sécurité des forces françaises.

Escadrille 17R

Numéro non attribué. Il le sera pour la première escadrille de surveillance mise sur pied à la mobilisation.

Escadrille 18R

Cette escadrille est activée le 13 octobre 1946 à Cherbourg-Querqueville, base où va monter en puissance la 10ème flottille d’aviation navale, le groupe aérien du porte-avions lourd Commandant Teste.

Equipée de six CAO-610 tout comme sa consoeur de la 16R, cette unité est chargée de missions de reconnaissance, d’éclairage, de torpillage voir de bombardement. Secondairement, ces appareils pouvaient mener des missions de commandement de chasse voir de chasse lourde. Cette escadrille rallie ensuite Arzew, sa base terrestre quand le porte-avions est à quai.

Du 7 au 18 juillet 1948, l’escadrille 18R participe à un entrainement au large d’Alger. Le 14 juillet 1948, la 9ème flottille au complet soit  27 Bloch MB-159M, 12 CAO-610, 16 Latécoère Laté 299-5, 18 Loire-Nieuport LN-420, 8 Morane-Saulnier MS-474 et 4 Dewoitine D-720M survolent la ville en émettant des fumigènes bleu-blanc-rouge du plus bel effet.

La 18R sort à nouveau pour entrainement du 25 juillet au 8 août, rentrant à Mers-El-Kébir le 15 août après une escale à La Valette du 9 au 13 août 1948. Elle sort à nouveau pour entrainement du21 au 29 août 1948.

A l’annonce des bombardements allemands sur la Norvège et le Danemark le 5 septembre, le Commandant Teste appareille en compagnie du Bretagne pour contrer une éventuelle action italienne contre l’Afrique du Nord. Les CAO-610 vont effectuer des missions de reconnaissance pour repérer d’éventuels navires italiens et participer à la sécurité des forces françaises.

Escadrille 1E

Bréguet 521 Bizerte

Bréguet 521 Bizerte

En septembre 1939, l’escadrille d’exploration E-2 est basée à Cherbourg-Chantereyne avec sept Bréguet Bizerte. Dans un premier temps, elle devait rallier Karouba et la 4ème région maritime mais au final, elle participe à la guerre de Pologne depuis la base de Lanvéoc-Poulmic sur la façade atlantique.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-2 intègre la 3ème flottille d’hydravions qui dépend du Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) et un mois plus, l’escadrille E-2 devient l’escadrille 1E avec toujours le Bréguet Bizerte comme monture dont le nombre est porté à douze appareils.

Les dix Bizerte survivants sont remplacés au printemps 1945 par douze Potez-CAMS 143, un hydravion quadrimoteur, version amélioré du Potez-CAMS 141. C’est avec cet appareil que l’escadrille entre dans le second conflit mondial en septembre 1948 avec une double mission : des patrouilles de surveillance et des couvertures de convois atlantiques.

Escadrille 2E

En septembre 1939, l’escadrille E-5 est basée sur l’Etang de Berre au nord de Marseille avec pour équipement sept hydravions Bréguet Bizerte. Sa mission est de couvrir la région de Marseille et de Toulon contre les forces ennemies qu’elles soient de surface ou sous-marines. Elle doit également assurer la couverture de convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 4ème flottille d’hydravions et en octobre 1940, elle est renumérotée escadrille 2E avec neuf Bréguet Bizerte comme équipement, les missions ne changeant pas.

Trois appareils sont perdus lors d’une utilisation opérationnelle intense : un perdu en mer (équipage disparu), un écrasé à terre près de Marseille (équipage sauf) et un autre ayant capoté à l’amerrissage sur l’étang de Berre (équipage sauf).

Au printemps 1945, les six Bréguet Bizerte survivants sont remplacés par douze Potez-CAMS 143 quadrimoteurs aux performances meilleures que le Bizerte.

Entre mai 1945 et septembre 1948, l’unité perd un appareil qui s’écrase en Provence ne laissant que trois survivants sur les huit membres d’équipage. Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948, menant dès avant l’ouverture du conflit des patrouilles de surveillance avant de couvrir les convois trans-méditerranéens.

Escadrille 3E

Latécoère Laté 523

Latécoère Laté 523

Lors de la mobilisation de septembre 1939, l’escadrille E-6 est basée à Lanvéoc-Poulmic avec trois gros hydravions d’exploration avec deux Latécoère Laté 523 et un Latécoère Laté 521 auquel s’ajoute un Latécoère Laté 522 réquisitionné auprès d’Air France.

En janvier 1940, le Laté 522 est rendu à Air France, réduisant l’escadrille E-6 à trois hydravions d’exploration.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille E-6 intègre la 3ème flottille d’hydravions qui regroupe tous les hydravions basés à Lanvéoc-Poulmic et un mois plus tard, elle est renumérotée 3E. Ses missions et son équipement ne change pas.
En novembre 1941, les deux Laté 523 et l’unique Laté 521 sont remplacés par six Latécoère Laté 612, une version améliorée issue de l’unique Latécoère Laté 611. Cinq appareils sont encore en service en septembre 1948.

Ces appareils sont toujours en service en septembre 1948, effectuant des patrouilles lointaines dans l’Atlantique. Il n’était pas rare qu’un Laté 612 de la 3E décolle de Lanvéoc-Poulmic, effectue sa patrouille avant de rallier Casablanca pour se ravitailler et retrouver Lanvéoc-Poulmic pour entretien, repos de l’équipage et préparation d’une nouvelle patrouille.

17-Aviation navale (17)

Escadrille 6R

En septembre 1939, existe la flottille F1H rattachée au transport d’hydravions Commandant Teste qui va rapidement cessez d’être une base d’aviation pour être un transport d’avions.

La F-1H _dissoute en janvier 1940_ disposait de l’escadrille HS1 basée à Saint Mandrier avec un total de dix-huit Loire 130. Ces dix-huit hydravions sont dispersés entre Saint Mandrier (huit), Aspretto (cinq) et l’Etang de Thau (cinq) pour couvrir Port-Vendres.

Cette escadrille HS1 est rattachée à partir du 15 septembre 1940 à la 4ème flottille d’hydravions, étant redéployé avec «seulement» douze Loire 130 pour des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine sur l’Etang de Berre au nord de Marseille. Un mois plus tard, en octobre 1940, l’escadrille HS1 devient l’escadrille 6R.

En août 1943, les Loire 130 sont remplacés par douze Bréguet Br790 pour assurer des patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine. Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948, trois des douze étant des appareils de remplacement.

A partir du 1er septembre 1948, l’escadrille 6R met en place une patrouille permanente au large de Toulon, couvrant la navigation dans la région puis à partir du 5 septembre 1948 reçoit pour mission de couvrir les convois entre l’Afrique du Nord et la métropole.

Escadrille 7R

La Section de Surveillance des Antilles devient le 17 septembre l’escadrille 8S2. Basée à Fort de France, elle est équipée d’un Gourdou-Leseurre GL.811, de deux GL.812 et d’un GL.813.

Chargés de la protection des Antilles contre les sous-marins et contre les raiders, elle reste pendant de nombreuses années la seule unité de l’aéronavale dans la région.

Devenue escadrille 7R en octobre 1940, elle reçoit un équipement moderne en août 1942 quand  les Gourdou-Lesseure sont remplacés par six Loire 130C bien plus efficaces. Ces hydravions cohabitent avec le Potez 452 attaché au Bougainville même si l’embarquement de l’hydravion est de plus en plus rare.

Potez 452

Potez 452

Courant 1943, les Potez 452 des avisos coloniaux basés à Fort de France et à Cayenne sont remplacés par deux Loire 130C. La 7R passe donc à huit hydravions dont un détaché à Cayenne.

Ces appareils sont toujours en service le 31 août 1948 même si deux des sept appareils «martiniquais» étaient des appareils de remplacement, leurs deux prédécesseurs ayant été usés par le climat et une utilisation intensive.

Dès le 5 septembre 1948, les hydravions de la 7R vont multiplier les patrouilles pour traquer d’éventuels raiders allemands.

Escadrille 8R

Le 1er septembre 1939, l’escadrille 4S1 est l’escadrille d’active de surveillance de la 4ème région maritime (Premar IV). Basée à Karouba, elle est équipée de neuf CAMS 55.2 et trois CAMS 55.10.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 8ème flottille d’hydravions qui regroupe les hydravions basés à Karouba prêt de Bizerte avant de devenir l’escadrille 8R en octobre 1940 avec toujours des CAMS 55 en service.

Le 13 décembre 1940, les six premiers Bréguet Br790 destinés à la 8R arrivent à l’hydrobase des Mureaux pour être pris en charge par leurs équipages. Durant un mois, ils forment leurs équipages et leurs collègues encore sans «montures», les six autres Bréguet n’arrivant aux Mureaux qu’à la mi-janvier.

L’escadrille 8R rejoint Karouba début février 1941 avec son plein équipement soit douze hydravions qui multiplie les patrouilles dans le détroit de Sicile et dans le bassin oriental de la Méditerranée. Elle participe également à de nombreux exercices avec la 6ème escadre légère.

Ces douze appareils sont encore en service le 31 août 1948 même si sur les douze appareils, trois sont des appareils de remplacement. A partir du 1er septembre 1948, ils mettent en place une série de patrouilles de surveillance et de lutte anti-sous-marine au large des côtes tunisiennes.

Escadrille 9R

En septembre 1939, la Section de Surveillance de Tahiti basée à Fare-Ute prêt de Papeete devient l’escadrille 8S5 mais son équipement ne bouge pas avec un CAMS 37.11 et de deux CAMS 55.1.

Véritable escadrille de souveraineté, elle devient en septembre 1940, l’escadrille 9R ne dispose plus à la fin de 1941 que de deux CAMS 55.1, le CAMS 37.11 ayant été réformé.

Les CAMS 55.1 sont remplacés en 1942 par quatre Latécoère 298 utilisés comme hydravions de surveillance et non comme hydravions torpilleurs. Ces appareils ayant appartenu à la 2T avant sa transformation sur CAO-700M sont toujours en service le 31 août 1948.

Escadrille 10R

L’escadrille 8S4 est activée à Tripoli du Liban en septembre 1939 avec un Lioré et Olivier H242 réquisitionné, une mesure transitoire en attendant l’arrivée en unité de six Loire 130 prévus par le plan de mobilisation.

Le 5 février 1940, six Loire 130 arrivent en vol et amerrissent au large de Tripoli du Liban après un long périple. Partis de l’Etang de Berre, ils ont fait escale à Aspretto en Corse, à Bizerte, à La Valette, à La Sude, à Larnacca avant d’arriver à destination pour permettre à l’escadrille 8S4 d’atteindre son format définitif.

En octobre 1940, l’escadrille qui dépend du CLAN (Commandement Levant de l’Aviation Navale) devient l’escadrille 10R, continuant sa mission de surveillance des eaux côtières libanaises et syriennes contre une menace venant essentiellement du Dodécanèse alors sous souveraineté italienne.

Cette escadrille dispose toujours de six Loire 130 le 31 août 1948 même si deux appareils du lot d’origine ont du être remplacé, l’un ayant été perdu en mer et l’autre ayant capoté lors d’un amerrissage.

Dès le 1er septembre 1948, les Loire 130 effectue des patrouilles de surveillance au large des côtes libano-syriennes en coopération avec les autres avions du CLAN notamment les avions de patrouille maritime CAO-700M.

17-Aviation Navale (1)

17°) L’AVIATION NAVALE

Cocarde de l'Aviation Navale

Cocarde de l’Aviation Navale

Avant-propos

Si on retient souvent le nombre de cuirassés pour mesurer l’expansion de la Royale entre 1939 et 1948 (sept navires de ligne dont seulement deux modernes en service en 1939, treize cuirassés modernes en service en septembre 1948), l’aéronavale est sûrement l’arme qui connait la plus grande expansion qu’elle soit quantitative ou qualitative.

En 1939, l’aéronavale est le parent pauvre d’une flotte où domine les surfaciers qui ne croient pas au porte-avions comme l’amiral Darlan. Elle dispose d’avions et d’hydravions souvent dépassés, les appareils modernes se faisant rares et n’étaient pas exempts de défauts.

Le porte-avions Béarn

Le porte-avions Béarn

Son unique porte-avions le Béarn est par sa lenteur bien incapable d’accompagner les rutilants croiseurs et contre-torpilleurs et un transport d’hydravions baptisé Commandant Teste ne vaut pas un véritable «pont plat».

La transformation est donc spectaculaire puisque quand éclate le second conflit mondial, l’Aviation Navale dispose de trois porte-avions d’escadre, deux porte-avions légers avec des groupes aériens modernes et bien entrainés.

A terre, des avions de patrouille maritime et des avions antinavires se chargent de surveiller les approches de nos bases et de nos ports, aidés en cela par des hydravions bien plus modernes que ceux utilisés pour la guerre de Pologne.

1-Evolution générale de l’Aviation Navale

A-Organisation

Plaque à la mémoire de Jean Lartigue apposée au ministère de la Marine lors de sa mort dans un accident d'avion en 1968

Plaque à la mémoire de Jean Lartigue apposée au ministère de la Marine lors de sa mort dans un accident d’avion en 1968

En septembre 1939, l’Aéronautique Navale est dirigée par le contre-amiral Lartigue qui porte le titre de Chef du Service Central de l’Aéronautique Navale. Il est responsable de la formation, de l’entrainement et de la préparation opérationnelle des différentes escadrilles.

Les escadrilles basées à terre qu’elles soient équipées d’avions ou d’hydravions sont placées sous l’autorité de l’amiral préfet maritime commandant la Région Maritime où l’escadrille est stationnée via un officier supérieur (généralement un capitaine de vaisseau) qui porte le titre de Commandant de l’aéronautique de la ……. région»

En septembre 1939, il existe quatre régions maritimes : la 1ère dont le préfet est installé à Cherbourg, la 2ème dont le préfet est installé à Brest, la 3ème dont le préfet est installé à Toulon et la 4ème dont le préfet est installé à Bizerte. Une 5ème région maritime sera activée à Lorient.

Les rares formations détachées outre-mer, aux Antilles, en Océanie ou en Indochine dépendent du vice-amiral ou du contre-amiral commandant les forces navales françaises, cet officier supérieur disposant d’un officier aéronautique.

Les escadrilles du Béarn et du Commandant Teste dépendent elles du commandant de l’escadre tout comme les escadrilles de l’hydraviation embarquée appelée également Aviation d’Escadre.

Il existe également des formations de support, des sections d’entrainement, de liaison, de servitude dépendant soit d’une école soit des bases aéronavales.

Le nombre de formations augmente durant la guerre de Pologne avec la mobilisation des réservistes et l’activation des bases auxiliaires pour disperser les forces afin d’augmenter leur rayon d’efficacité et pour éviter qu’un raid aérien chanceux n’ampute l’aéronavale d’une part importante de ses maigres moyens.

L’unité de base est l’escadrille qui dispose normalement de douze appareils en ligne plus un volant de fonctionnement de quatre à six appareils. Unité autonome, l’escadrille dispose de ses propres mécaniciens et reçoit à la mobilisation un détachement de protection (pièces légères de DCA et fusiliers marins)

Plusieurs escadrilles forment une flottille, ces flottilles sont soient spécialisés ou alors comme c’est le cas du Béarn et du Commandant Teste polyvalentes.

Cette dernière configuration ne tarde pas à disparaître  avec la mise à terre du groupe aérien du Béarn puis son démantèlement pour permettre la montée en puissance des flottilles du Joffre et du Painlevé. La situation est identique pour la flottille du Commandant Teste qui est mis à terre au début du conflit, le transport d’hydravions effectuant des missions de transport d’avions avant d’être transformé en navire-atelier pour l’Indochine.

Les hydravions embarqués sur les cuirassés et les croiseurs forment des groupements d’Aviation d’Escadre, groupements qui ont une base géographique et spécialisée. Ces groupements sont informels, les détachements à bord des croiseurs et des cuirassés étant pleinement intégrés à l’équipage du bâtiment.

Les sections de support dépendent soit des écoles soit des bases aéronavales, cette situation ne change pas avec la déclaration même si ces unités montent en puissance avec le rappel des réservistes et l’incorporation de jeunes recrues.

Les unités sont identifiées par un code alphanumérique à deux caractères pour les unités basées à terre et de trois caractères pour les unités embarquées. Les chiffres pairs sont réservés aux unités déployées au dessus de l’Atlantique et les chiffres impairs aux unités déployées au dessus de la Méditerranée.

Les unités dépendant des préfets maritimes disposent donc de deux chiffres et d’une lettre : le premier chiffre désigne la région maritime (1 à 4), la lettre la spécialité (S pour Surveillance C pour chasse B pour bombardement T pour torpillage……) et le deuxième chiffre le rang de l’unité.

Les sections de surveillance déployées aux Antilles et à Tahiti reçoivent le préfixe 5 puis celui de 8 en octobre 1939 quand ces deux sections deviennent des escadrilles et que deux nouvelles formations sont créés à Dakar et à Tripoli.

Les flottilles sont désignées par un code alphanumérique de trois caractère : le F de flottille, un chiffre désignant le rang et une lettre de spécialité (A pour aviation embarquée, H pour hydraviation embarquée………..)

En février 1940, l’Aéronautique Navale réduit la voilure suite à la fin deux mois plus tôt de la Guerre de Pologne. Des unités sont dissoutes ou mises en sommeil, les réservistes démobilisés et un grand nombre de bases auxiliaires sont désaffectés ou rendu à leur usage civil antérieur.

Il faut cependant attendre septembre 1940 pour voir la mise en œuvre d’une véritable réorganisation de l’Aéronautique Navale.

Le 15 septembre 1940, le contre-amiral Lartigue est promu au grade d’amiral. Il cesse d’être commandant de l’Aéronautique Navale pour devenir commandant de l’Aviation Navale. Il dépend directement du Grand Amiral de la Flotte, François Darlan.

Son état-major installé à Paris à  autorité sur des commandements régionaux dirigés par des contre-amiraux. Ces commandements régionaux sont chargés de la préparation opérationnelle des unités et de leur soutien logistique. Ils sont au nombre de…… :

-Commandement Nord de l’Aviation Navale (CNAN) (QG Cherbourg Chantereyne) : ce commandement est chargé d’appuyer la marine en Manche et en mer du Nord. Son rôle va clairement s’accroitre avec la création prévue d’une escadre de la Manche et de la Mer du Nord (future ELN).

-Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) (QG Lanvéoc-Poulmic) : ce commandement est chargé d’appuyer la flotte de l’Atlantique et devrait avoir fort à faire si la marine allemande se lance comme durant le premier conflit mondial dans la guerre sous-marine à outrance.

-Commandement Nord-Méditerranée de l’Aviation Navale (CNMAN) (QG Hyères-Le Palyvestre) : ce commandement doit appuyer les unités de la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée basées à Toulon.

-Commandement Sud-Méditerranée de l’Aviation Navale (CSMAN) (QG Karouba) : ce commandement est chargé d’appuyer les unités de la 6ème Escadre Légère basée à Bizerte et celles de la 4ème Escadre basée dans la nouvelle base de Mers-El-Kébir.

-Commandement du Levant de l’Aviation Navale (CLAN)  (QG Tripoli du Liban) : ce commandement assure l’appui de la Division Navale du Levant (DNL) chargée de la défense des mandats syriens et libanais.

-Commandement Antilles-Guyane de l’Aviation Navale (CANGAN) : ce commandement assure l’appui des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) encore modestes à l’époque mais qui comme les autres forces de souveraineté ne vont pas tarder à prendre du muscle.

-Commandement AEF de l’Aviation Navale (CAEFAN) : ce commandement de taille fort réduite assure le soutien des forces navales françaises déployées dans l’Océan Indien depuis Djibouti et Diego-Suarez.

-Commandement Pacifique de l’Aviation Navale (CPAN) : ce commandement est l’un des plus grands géographiquement parlant puisque concernant aussi bien la Nouvelle Calédonie que la Polynésie.

-Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) : comme son nom l’indique, ce commandement assure l’appui aérien des Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO).

Pour leur emploi, ils sont mis à la disposition des différentes escadres et/ou flottes, l’amiral de la flotte, le vice-amiral ou le contre-amiral disposant d’un adjoint commandant les unités déployés dans sa zone de responsabilité.

Après plusieurs hésitations, on décide de regrouper les escadrilles en flottilles «régionales», une flottille étant (théoriquement) rattachée à une base. Ces flottilles portent des numéros impairs pour la Flotte de l’Atlantique et des numéros pairs pour la Flotte de la Méditerranée

En octobre 1940, la désignation des escadrilles est également changé pour simplifier la désignation et donner plus de libéralité.

Désormais les escadrilles sont désignés par un chiffre ou un nombre avec une lettre de spécialité : E pour exploration, C pour chasse, B pour bombardement, T pour torpillage, R pour reconnaissance…… .