Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

17-Aviation navale (55)

F-Hydravions de combat

Latécoère Laté 298

hydravion torpilleur Latécoère Laté 298

hydravion torpilleur Latécoère Laté 298

Au début des années trente, la marine nationale avait mis en service un nouvel hydravion torpilleur, le Latécoère Laté 290. Cet appareil se révéla raté et la marine française se lança dans la recherche d’un nouvel appareil de cette catégorie. La firme de Montaudran développa le Latécoère Laté 298 qui effectua son premier vol le 6 mai 1936, les premiers appareils étant mis en service en octobre 1938.

La première version de série baptisée Latécoère Laté 298A est produite à trente exemplaires alors que la seconde baptisée Latécoère Laté 298B produite à quarante-deux exemplaires qui se distingue par ses ailes repliables pour lui permettre d’embarquer à bord du transport d’hydravions Commandant Teste même si rapidement les deux escadrilles de torpillage du navire furent débarquées.

La troisième version de série baptisée Latécoère Laté 298D va être produite à 75 exemplaires et se caractérise par des ailes fixes tout comme la sous-variante A.

Une variante de reconnaissance baptisée Laté 298E ne dépassa pas la réalisation d’un unique prototype qui était un -D modifié avec une nacelle d’observation sous le fuselage.

Le Latécoère Laté 298 à été produit à 150 exemplaires jusqu’en juin 1940. Bien que le nombre paraisse suffisant, une commande complémentaire est passée, cinquante appareils baptisés Laté 298F étant livrés entre octobre 1940 et février 1941 pour disposer d’une réserve suffisante en cas de besoin.

-L’Escadrille 9R basée à Fare-Ute près de Papeete reçoit en juin 1942 quatre appareils utilisés comme hydravions de surveillance en remplacement de ses deux CAMS 55.1. Ces quatre appareils sont encore en service le 31 août 1948.

-L’Escadrille 2T basée sur l’Etang de Berre reçoit seize Latécoère Laté 298 en février 1940 alors qu’elle est encore connue sous le nom d’escadrille 3S3. Après avoir intégré la 2ème flottille d’hydravions le 15 septembre 1940, elle devient l’escadrille 2T le 1er octobre.

Véritable phénix, cette escadrille est choisit en septembre 1941 pour devenir une unité de la patrouille maritime avec pour équipement douze CAO-700M. Son stationnement change également, à l’Etang de Berre l’escadrille 2T est redéployée à Fréjus-Saint Raphaël.

-L’Escadrille 1T est encore connue sous le nom d’escadrille 1S1 quand elle reçoit sept Latécoère Laté 298, utilisés principalement ici comme appareils de surveillance et de lutte anti-sous-marine en attendant de devenir une vraie escadrille de torpillage.

La flotte d’avions-torpilleurs est ensuite portée à douze pendant que les Loire 130 rejoignent une nouvelle unité. Le 15 septembre 1940, l’escadrille 1S1 quitte le giron de la 1ère région maritime au profit de la 1ère flottille d’hydravions ce qui ne change rien à son stationnement. Un mois plus tard, en octobre 1940, elle devient l’escadrille 1T avec toujours douze Latécoère Laté 298.

En mars 1947, le Latécoère Laté 298 est retiré du service et l’escadrille 1T remplace ses douze exemplaires (parmi lesquels figurent quatre appareils de remplacement) par douze Latécoère Laté 299-7, version hydravion du Latécoère Laté 299-5 embarqué.

-L’Escadrille T2 dispose en septembre 1939 de seize Latécoère Laté 298 basés pour dix d’entre-eux à Cherbourg-Chantereyne et pour les six restant à Boulogne sur Mer puis en février 1940 à Calais-Marck.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille T2 est rattachée à la 1ère flottille d’hydravions tout en restant scindée en deux entités : le corps principal à Cherbourg et un détachement avancé à Calais.

Il à été un temps question de scinder l’escadrille T2 en deux escadrilles indépendantes mais ce projet n’est pas allé bien loin.

Le 1er octobre 1940, l’escadrille T2 devient l’escadrille 3T. Ce changement de numéro est fatal au détachement avancé de Calais-Marck. L’escadrille 3T est totalement regroupée à Cherbourg-Chantereyne et le nombre d’appareils en ligne est réduit à douze.

Suivant de près leurs voisins de l’escadrille 1T, l’escadrille 3T est transformée (mai/juin 1947) sur Latécoère Laté 299-7, douze appareils remplaçant les neufs Latécoère Laté 298 (les trois appareils manquants ont été reformés pour usure prématurée. Ironie de l’histoire, il s’agissait d’appareils de remplacement) pour toujours les mêmes missions.

-L’Escadrille T1 est basée sur l’Etang de Berre avec dix Laté 298 puis douze et enfin seize appareils durant la guerre de Pologne.

Le 15 septembre 1940, l’escadrille T1 intègre la 2ème flottille d’hydravions avec toujours seize appareils en ligne, devenant en octobre 1940, l’escadrille 4T.

Ces appareils utilisés pour le torpillage, la surveillance et la lutte anti-sous-marine pour protéger notamment les approches des ports de Marseille et de Toulon sont utilisés jusqu’à l’automne 1947 quand les douze appareils survivants (quatre appareils réformés pour usure, sur les seize appareils disponibles en septembre 1940, trois appareils avaient été perdus à l’entrainement mais promptement remplacés) sont remplacés par douze Latécoère Laté 299-7

-L’escadrille 3S6 est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 sur la nouvelle base aéronavale d’Aspretto avec neuf Levasseur PL.15, deux GL.812 et un Loire 130.

Cette situation est heureusement provisoire puisqu’elle reçoit en décembre 1939 douze hydravions torpilleurs Latécoère Laté 298. Le 15 septembre 1940, elle intègre la 2ème flottille d’hydravions et quelques semaines plus tard, en octobre 1940, elle devient l’escadrille 6T.

En septembre 1947, pour faciliter et rationaliser commandement et soutien logistique est créée la 12ème flottille d’hydravions qui regroupe toutes les unités d’hydravions basées à Aspretto.

Parallèlement à cette réorganisation, l’escadrille 6T remplace ses Latécoère Laté 298 (neuf appareils encore opérationnels, trois appareils ayant perdus en l’espace de dix-huit mois suite à des accidents aux causes diverses) par douze Latécoère Laté 299-7.

-L’escadrille T3 créée à Balaruc sur l’Etang de Thau en septembre 1939 rejoint rapidement Cherbourg-Chantereyne avec ses dix-huit hydravions de torpillage et de lutte anti-sous-marine.

En février 1940, cette unité décidément nomade est transférée à la 2ème région maritime avec Lorient-Lann Bihoué comme nouvelle base. Le 15 septembre 1940, elle intègre la 5ème flottille d’aviation navale, étant la seule unité de la 5ème FAN, la B5 étant en sommeil, faute d’appareils disponibles. Le 1er octobre 1940, l’escadrille T3 devient l’escadrille 7T.

Courant de l’année 1942, l’escadrille 7T quitte la 5ème flottille d’aviation navale pour rejoindre la 3ème flottille d’hydravions même si elle reste basée à Lorient-Lann Bihoué.

En octobre/novembre 1946, les douze Latécoère Laté 298 survivants (les six perdus ne sont pas remplacés) sont remplacés par douze Latécoère Laté 299-7 qui reprennent les missions de leurs prédécesseurs : surveillance maritime, torpillage et lutte anti-sous-marine.

-L’Escadrille 8T est à l’origine l’escadrille HB-1, l’une des deux unités de torpillage du transport d’hydravions Commandant Teste avec pour équipement dix-sept Laté 298B, cette escadrille étant basée à Saint Mandrier quand le transport d’hydravions est à quai.

Ayant perdu un appareil (crash à l’amerrissage, équipage quitte pour un bain forcé), c’est avec seize Laté 298 que l’escadrille HB-1 intègre la 4ème flottille d’hydravions (15 septembre 1940) avant de devenir quinze jours plus tard (1er octobre), l’escadrille 8T.

En novembre 1941, décision est prise de transformer l’unité d’hydravions en unité d’avions terrestre en l’équipant de seize bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

-L’Escadrille 10T est à l’origine l’escadrille HB-2, une unité de torpillage créée en septembre 1939, basée sur l’Etang de Berre quand le Commandant Teste était à quai à Toulon.

Équipée de dix Latécoère Laté 298B, elle va se spécialiser dans la lutte ASM. Elle rallie Saint Mandrier début novembre mais devant l’encombrement de l’hydrobase, la décision est prise d’envoyer l’unité en Tunisie à Karouba où elle arrive le 15 décembre 1939……. .

Rattachée le 15 septembre 1940 à la 8ème flottille d’hydravions, l’escadrille HB-2 devient le 1er octobre 1940, l’escadrille 10T avec douze Latécoère Laté 298 dont les équipages sont donc aussi bien formés à l’attaque à la torpille qu’à la lutte anti-sous-marine.

En janvier 1947, la 10T dispose de huit Latécoère Laté 298 encore en état de vol (quatre appareils réformés pour usure, l’unité ayant au total utilisé 17 Laté 298 depuis septembre 1940) quand elle est transformée sur Latécoère Laté 299-7 dont douze exemplaires sont utilisés par l’unité.

-L’Escadrille 14T est créée le 25 septembre 1941 sur la base aéronavale de Tripoli-du-Liban avec huit Latécoère Laté 298.

Contrairement à d’autres unités d’hydravions-torpilleurs, l’escadrille 14T est encore équipée de Latécoère Laté 298, sa transformation sur Laté 299-7 étant reporté sine die en raison du déclenchement de la guerre alors qu’il était prévu à l’automne 1948.

Au 5 septembre 1948, l’escadrille (qui à utilisé au total onze Laté 298) participe aux patrouilles de surveillance au large des côtes syro-libanaises, se préparant à mener également des attaques à la bombe et à la torpille contre les navires italiens dans le Dodécanèse si l’Italie entrait en guerre.

Au 5 septembre 1948, seuls les huit Laté 298 de la 14T et les quatre de la 9R sont encore en service, toutes les autres unités ayant remplacé le -298 par le 299-7, laissant une flotte appréciable d’appareils c’est-à-dire 88 appareils auxquels s’ajoutent les 50 Laté 298F neufs stockés au cas où soit 138 appareils.

Sur ces 138 appareils, un certain nombre sont réformés après inspection laissant seulement 48 appareils en état de voler et de combattre plus les 50 -298F soit un total de 98 appareils stockés précieusement pour combler les pertes ou créer de nouvelles unités.

Caractéristiques Techniques du Latécoère Laté 298D

Type : hydravion triplace de bombardement, de torpillage et de lutte ASM

Poids à vide 3057kg en charge 4793kg

Dimensions : Envergure 15.5m Longueur 12.56m Hauteur 5.25m

Motorisation : un moteur  en ligne Hispano-Suiza 12Ycrs 12 cylindres de 880ch entrainant une hélice tripale Ratier

Performances : vitesse maximale 300 km/h autonomie 1500km plafond opérationnel 6.397m

Armement : trois mitrailleuses Darne de 7.5mm (deux dans les ailes et une en poste arrière) et 680kg de charge militaire (soit une torpille ou l’équivalent en bombes).

17-Aviation navale (30)

Escadrille 6T

L’Escadrille 3S6 est une unité de mobilisation créée le 30 août 1939 sur la nouvelle base aéronavale d’Aspretto près d’Ajaccio. Comme souvent, son équipement ressemble à un inventaire à la Prévert avec neuf Levasseur PL.15, deux GL.812 et un Loire 130.

Cette situation est heureusement provisoire puisqu’elle reçoit en décembre 1939 douze hydravions torpilleurs Latécoère Laté 298 avec pour mission de s’attaquer à la navigation au large de la Sardaigne. Comme souvent cette mission de torpillage se double de missions de surveillance et de lutte anti-sous-marine.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 2ème flottille d’hydravions et quelques semaines plus tard, en octobre 1940, elle devient l’escadrille 6T.

En septembre 1947, pour faciliter et rationnaliser commandement et soutien logistique est créée la 12ème flottille d’hydravions qui regroupe toutes les unités d’hydravions basées à Aspretto. Jusque là seule, la 6T est rejointe par une escadrille de surveillance (la 23E) et une escadrille de chasse (la 24C).

Parallèlement à cette réorganisation, l’escadrille 6T remplace ses Latécoère Laté 298 (neuf appareils encore opérationnels, trois appareils ayant perdus en l’espace de dix-huit mois suite à des accidents aux causes diverses) par douze Latécoère Laté 299-7.

A partir du 1er septembre 1948, ces appareils participent aux patrouilles de surveillance des approches d’Ajaccio, allant parfois jusqu’au détroit de Bonifaccio au sud voir le cap Corse au nord.

Escadrille 7T

L’escadrille T3 est créée à Balaruc sur l’Etang de Thau en septembre 1939 au moment de la mobilisation mais rapidement, elle et ses dix-huit Latécoère Laté 298 de torpillage (et secondairement de lutte ASM) rejoignent Cherbourg-Chantereyne et la 1ère région maritime.

En février 1940, cette unité décidement nomade est transférée à la 2ème région maritime avec Lorient-Lann Bihoué comme nouvelle base.

Le 15 septembre 1940, elle intègre la 5ème flottille d’aviation navale, étant la seule unité de la 5ème FAN, la B5 étant en sommeil, faute d’appareils disponibles. Le 1er octobre 1940, l’escadrille T3 devient l’escadrille 7T.

Courant de l’année 1942, l’escadrille 7T quitte la 5ème flottille d’aviation navale pour rejoindre la 3ème flottille d’hydravions même si elle reste basée à Lorient-Lann Bihoué.

En octobre/novembre 1946, les douze Latécoère Laté 298 survivants sont remplacés par douze Latécoère Laté 299-7 qui reprennent les missions de leurs prédecesseurs : surveillance maritime, torpillage et lutte anti-sous-marine.

Le 2 septembre 1948, l’escadrille 7T passe aux effectifs de guerre et renforce sa présence au dessus du Golfe de Gascogne alors qu’on parle d’un possible déploiement dans les Orcades pour soutenir notre allié britannique………. .

Escadrille 8T

A l’origine de l’escadrille 8T, figure l’escadrille HB-1, l’unité de torpillage de la flottille du Commandant Teste équipée de dix-sept Latécoère Laté 298, escadrille basée à Saint Mandrier quand le transport d’hydravions est à quai.

Ayant perdu un appareil (crash à l’amerrissage, équipage quitte pour un bain forcé), c’est avec seize Laté 298 que l’escadrille HB-1 intègre la 4ème flottille d’hydravions (15 septembre 1940) avant de devenir quinze jours plus tard (1er octobre), l’escadrille 8T.

En novembre 1941, décision est prise de transformer l’unité d’hydravions en unité d’avions terrestre en l’équipant de seize bombardiers-torpilleurs Lioré et Olivier Léo 456.

Une fois sa transformation achevée, l’unité est transferée de la 4ème FH à la 2ème FAN et de Saint Mandrier, elle rejoint Fréjus-Saint Raphaël.

Ces appareils étaient toujours en service en septembre 1948 même si sur les seize du début, seuls onze étaient encore présents, trois ayant été perdus au cours d’exercices et deux réformés suite à une usure prononcée et à la découverte de faiblesses structurelles rendant le vol à basse altitude dangereux.

Escadrille 9T

Le 12 mars 1942, sur la base aéronavale de Djibouti, arrivent douze hydravions bimoteurs Bloch MB-481 venus de métropole après un vol en plusieurs étapes.

Décollant de l’hydrobase des Mureaux _annexe de la BAN d’Orly_, ils ont fait étape sur l’Etang de Berre, à Karouba, à Alexandrie et à Suez avant d’arriver à Djibouti. Six d’entre d’eux ne font cependant que passer.

Leur arrivée marque la naissance de l’escadrille 9T qui renforce les capacités militaires françaises dans la région, ces bimoteurs pouvant servir à la surveillance maritime, au torpillage, au bombardement naval et terrestre ainsi qu’à la lutte anti-sous-marine.

Ces six appareils sont toujours en service le 1er septembre 1948 même si la perte d’un appareil à Arta en septembre 1947 nécessita l’envoi d’un appareil complet en renfort de la métropole, quatre autres étant envoyés démontés par cargo, remontés sur place et utilisés comme appareils de réserve.

A partir de ces dates, les hydravions bimoteurs de la 9ème escadrille de torpillage vont maintenir une présence quasi-permanente au dessus de la mer Rouge.

Escadrille 10T

A l’origine de cette escadrille figure l’escadrille HB-2, une unité de torpillage créée en septembre 1939, basée sur l’Etang de Berre quand le Commandant Teste était à quai à Toulon.

Equipée de dix Latécoère Laté 298, elle va se spécialiser dans la lutte ASM. Elle rallie Saint Mandrier début novembre mais devant l’enconbrement de l’hydrobase, la décision est prise d’envoyer l’unité en Tunisie à Karouba où elle arrive le 15 décembre 1939……. .

Rattachée le 15 septembre 1940 à la 8ème flottille d’hydravions, l’escadrille HB-2 devient le 1er octobre 1940, l’escadrille 10T avec douze Latécoère Laté 298 dont les équipages sont donc aussi bien formés à l’attaque à la torpille qu’à la lutte anti-sous-marine.

En janvier 1947, la 10T dispose de huit Latécoère Laté 298 encore en état de vol (quatre appareils réformés pour usure, l’unité ayant au total utilisé 17 Laté 298 depuis septembre 1940) quand elle est transformée sur Latécoère Laté 299-7 dont douze exemplaires sont utilisés par l’unité.

En septembre 1948, l’unité est toujours stationnée à Karouba et se prépare à ses futures opérations de guerre : patrouilles anti-sous-marines et attaques à la torpille.

17-Aviation Navale (1)

17°) L’AVIATION NAVALE

Cocarde de l'Aviation Navale

Cocarde de l’Aviation Navale

Avant-propos

Si on retient souvent le nombre de cuirassés pour mesurer l’expansion de la Royale entre 1939 et 1948 (sept navires de ligne dont seulement deux modernes en service en 1939, treize cuirassés modernes en service en septembre 1948), l’aéronavale est sûrement l’arme qui connait la plus grande expansion qu’elle soit quantitative ou qualitative.

En 1939, l’aéronavale est le parent pauvre d’une flotte où domine les surfaciers qui ne croient pas au porte-avions comme l’amiral Darlan. Elle dispose d’avions et d’hydravions souvent dépassés, les appareils modernes se faisant rares et n’étaient pas exempts de défauts.

Le porte-avions Béarn

Le porte-avions Béarn

Son unique porte-avions le Béarn est par sa lenteur bien incapable d’accompagner les rutilants croiseurs et contre-torpilleurs et un transport d’hydravions baptisé Commandant Teste ne vaut pas un véritable «pont plat».

La transformation est donc spectaculaire puisque quand éclate le second conflit mondial, l’Aviation Navale dispose de trois porte-avions d’escadre, deux porte-avions légers avec des groupes aériens modernes et bien entrainés.

A terre, des avions de patrouille maritime et des avions antinavires se chargent de surveiller les approches de nos bases et de nos ports, aidés en cela par des hydravions bien plus modernes que ceux utilisés pour la guerre de Pologne.

1-Evolution générale de l’Aviation Navale

A-Organisation

Plaque à la mémoire de Jean Lartigue apposée au ministère de la Marine lors de sa mort dans un accident d'avion en 1968

Plaque à la mémoire de Jean Lartigue apposée au ministère de la Marine lors de sa mort dans un accident d’avion en 1968

En septembre 1939, l’Aéronautique Navale est dirigée par le contre-amiral Lartigue qui porte le titre de Chef du Service Central de l’Aéronautique Navale. Il est responsable de la formation, de l’entrainement et de la préparation opérationnelle des différentes escadrilles.

Les escadrilles basées à terre qu’elles soient équipées d’avions ou d’hydravions sont placées sous l’autorité de l’amiral préfet maritime commandant la Région Maritime où l’escadrille est stationnée via un officier supérieur (généralement un capitaine de vaisseau) qui porte le titre de Commandant de l’aéronautique de la ……. région»

En septembre 1939, il existe quatre régions maritimes : la 1ère dont le préfet est installé à Cherbourg, la 2ème dont le préfet est installé à Brest, la 3ème dont le préfet est installé à Toulon et la 4ème dont le préfet est installé à Bizerte. Une 5ème région maritime sera activée à Lorient.

Les rares formations détachées outre-mer, aux Antilles, en Océanie ou en Indochine dépendent du vice-amiral ou du contre-amiral commandant les forces navales françaises, cet officier supérieur disposant d’un officier aéronautique.

Les escadrilles du Béarn et du Commandant Teste dépendent elles du commandant de l’escadre tout comme les escadrilles de l’hydraviation embarquée appelée également Aviation d’Escadre.

Il existe également des formations de support, des sections d’entrainement, de liaison, de servitude dépendant soit d’une école soit des bases aéronavales.

Le nombre de formations augmente durant la guerre de Pologne avec la mobilisation des réservistes et l’activation des bases auxiliaires pour disperser les forces afin d’augmenter leur rayon d’efficacité et pour éviter qu’un raid aérien chanceux n’ampute l’aéronavale d’une part importante de ses maigres moyens.

L’unité de base est l’escadrille qui dispose normalement de douze appareils en ligne plus un volant de fonctionnement de quatre à six appareils. Unité autonome, l’escadrille dispose de ses propres mécaniciens et reçoit à la mobilisation un détachement de protection (pièces légères de DCA et fusiliers marins)

Plusieurs escadrilles forment une flottille, ces flottilles sont soient spécialisés ou alors comme c’est le cas du Béarn et du Commandant Teste polyvalentes.

Cette dernière configuration ne tarde pas à disparaître  avec la mise à terre du groupe aérien du Béarn puis son démantèlement pour permettre la montée en puissance des flottilles du Joffre et du Painlevé. La situation est identique pour la flottille du Commandant Teste qui est mis à terre au début du conflit, le transport d’hydravions effectuant des missions de transport d’avions avant d’être transformé en navire-atelier pour l’Indochine.

Les hydravions embarqués sur les cuirassés et les croiseurs forment des groupements d’Aviation d’Escadre, groupements qui ont une base géographique et spécialisée. Ces groupements sont informels, les détachements à bord des croiseurs et des cuirassés étant pleinement intégrés à l’équipage du bâtiment.

Les sections de support dépendent soit des écoles soit des bases aéronavales, cette situation ne change pas avec la déclaration même si ces unités montent en puissance avec le rappel des réservistes et l’incorporation de jeunes recrues.

Les unités sont identifiées par un code alphanumérique à deux caractères pour les unités basées à terre et de trois caractères pour les unités embarquées. Les chiffres pairs sont réservés aux unités déployées au dessus de l’Atlantique et les chiffres impairs aux unités déployées au dessus de la Méditerranée.

Les unités dépendant des préfets maritimes disposent donc de deux chiffres et d’une lettre : le premier chiffre désigne la région maritime (1 à 4), la lettre la spécialité (S pour Surveillance C pour chasse B pour bombardement T pour torpillage……) et le deuxième chiffre le rang de l’unité.

Les sections de surveillance déployées aux Antilles et à Tahiti reçoivent le préfixe 5 puis celui de 8 en octobre 1939 quand ces deux sections deviennent des escadrilles et que deux nouvelles formations sont créés à Dakar et à Tripoli.

Les flottilles sont désignées par un code alphanumérique de trois caractère : le F de flottille, un chiffre désignant le rang et une lettre de spécialité (A pour aviation embarquée, H pour hydraviation embarquée………..)

En février 1940, l’Aéronautique Navale réduit la voilure suite à la fin deux mois plus tôt de la Guerre de Pologne. Des unités sont dissoutes ou mises en sommeil, les réservistes démobilisés et un grand nombre de bases auxiliaires sont désaffectés ou rendu à leur usage civil antérieur.

Il faut cependant attendre septembre 1940 pour voir la mise en œuvre d’une véritable réorganisation de l’Aéronautique Navale.

Le 15 septembre 1940, le contre-amiral Lartigue est promu au grade d’amiral. Il cesse d’être commandant de l’Aéronautique Navale pour devenir commandant de l’Aviation Navale. Il dépend directement du Grand Amiral de la Flotte, François Darlan.

Son état-major installé à Paris à  autorité sur des commandements régionaux dirigés par des contre-amiraux. Ces commandements régionaux sont chargés de la préparation opérationnelle des unités et de leur soutien logistique. Ils sont au nombre de…… :

-Commandement Nord de l’Aviation Navale (CNAN) (QG Cherbourg Chantereyne) : ce commandement est chargé d’appuyer la marine en Manche et en mer du Nord. Son rôle va clairement s’accroitre avec la création prévue d’une escadre de la Manche et de la Mer du Nord (future ELN).

-Commandement Atlantique de l’Aviation Navale (CAAN) (QG Lanvéoc-Poulmic) : ce commandement est chargé d’appuyer la flotte de l’Atlantique et devrait avoir fort à faire si la marine allemande se lance comme durant le premier conflit mondial dans la guerre sous-marine à outrance.

-Commandement Nord-Méditerranée de l’Aviation Navale (CNMAN) (QG Hyères-Le Palyvestre) : ce commandement doit appuyer les unités de la 2ème Escadre de la Flotte de la Méditerranée basées à Toulon.

-Commandement Sud-Méditerranée de l’Aviation Navale (CSMAN) (QG Karouba) : ce commandement est chargé d’appuyer les unités de la 6ème Escadre Légère basée à Bizerte et celles de la 4ème Escadre basée dans la nouvelle base de Mers-El-Kébir.

-Commandement du Levant de l’Aviation Navale (CLAN)  (QG Tripoli du Liban) : ce commandement assure l’appui de la Division Navale du Levant (DNL) chargée de la défense des mandats syriens et libanais.

-Commandement Antilles-Guyane de l’Aviation Navale (CANGAN) : ce commandement assure l’appui des Forces Navales Françaises aux Antilles (FNFA) encore modestes à l’époque mais qui comme les autres forces de souveraineté ne vont pas tarder à prendre du muscle.

-Commandement AEF de l’Aviation Navale (CAEFAN) : ce commandement de taille fort réduite assure le soutien des forces navales françaises déployées dans l’Océan Indien depuis Djibouti et Diego-Suarez.

-Commandement Pacifique de l’Aviation Navale (CPAN) : ce commandement est l’un des plus grands géographiquement parlant puisque concernant aussi bien la Nouvelle Calédonie que la Polynésie.

-Commandement Indochine de l’Aviation Navale (CIAN) : comme son nom l’indique, ce commandement assure l’appui aérien des Forces Navales  en Extrême Orient (FNEO).

Pour leur emploi, ils sont mis à la disposition des différentes escadres et/ou flottes, l’amiral de la flotte, le vice-amiral ou le contre-amiral disposant d’un adjoint commandant les unités déployés dans sa zone de responsabilité.

Après plusieurs hésitations, on décide de regrouper les escadrilles en flottilles «régionales», une flottille étant (théoriquement) rattachée à une base. Ces flottilles portent des numéros impairs pour la Flotte de l’Atlantique et des numéros pairs pour la Flotte de la Méditerranée

En octobre 1940, la désignation des escadrilles est également changé pour simplifier la désignation et donner plus de libéralité.

Désormais les escadrilles sont désignés par un chiffre ou un nombre avec une lettre de spécialité : E pour exploration, C pour chasse, B pour bombardement, T pour torpillage, R pour reconnaissance…… .

14-Navires légers (28)

Navires d’une jauge brute de 400 à 600 tonneaux

Casoar (P-10)

Ce chalutier à été construit en 1935 aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) pour la Société anonyme des chalutiers de La Rochelle. Sa réquisition prévue avec le numéro P-10 est finalement abandonnée le 15 décembre 1939.

Capitaine Armand (P-30)

Ce chalutier à été construit en 1919-20 par les chantiers Hall Russel & Cie à Aberdeen au profit des Pécheries de Fécamp sous le nom de Simon Duhamel jusqu’en 1931 quand il est vendu  à l’armement boulonnais Armand Coppin qui le rebaptise Capitaine Armand.

Revendu à une société de Gravelines, il est réquisitionné à l’entrée en guerre de la France et mis en service comme patrouilleur auxiliaire au sein de la 4ème EPA (2ème région maritime). Il reste réquisitionné jusqu’au 4 janvier 1944 quand il est rendu à son armateur.

Déplacement : 584.66 tx de jauge brute

Dimensions : longueur 51.87m largeur 8.26m creux 4.33m

Propulsion : une machine à vapeur 3 cylindres dévellopant 750ch et entrainant une hélice

Vitesse maximale : 10 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925, deux mitrailleuses de 8mm et 24 grenades sous-marines

Equipage : 39 hommes

Alfred (P-31)

Ce chalutier à été construit en 1926 par les Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) à Nantes pour l’armement Rogliano de Marseille mais quand il est réquisitionné en septembre 1939, il appartient à l’armement J.B Pleven. Sa réquisition est cependant annulée le 20 septembre et le chalutier est remis à son armateur.

Asie (P-34)

Ce vieux chalutier (1914) construits aux chantiers Augustin Normand au Havre. Réquisitionné une première fois de 1915 à 1919, il l’est à nouveau en septembre 1939, étant affecté à la 4ème EPA de la 2ème région maritime (Brest).

Début 1940, il est affecté à la 3ème EPA en compagnie de ses compères Patrie l’Atlantique et Reine des Flots qui échangent leur place avec les anciens cargos Léoville Barsac Cérons et Sauterne de la compagnie Worms. Il reste réquisitionné jusqu’en septembre 1941 quand il est rendu à son armateur
Déplacement : jauge brute 551 tx jauge nette 208.15 tx

Dimensions : longueur : (ht) 55m (pp) 49.80m largeur 8.40m creux sur la quille 4.70m

Propulsion : une machine à vapeur à triple expansion alimentée en vapeur par une chaudière marine cylindre développant 800ch entrainant une hélice

Vitesse maximale : 10.5 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925, deux mitrailleuses de 8mm et 24 grenades ASM.

Equipage : 39 hommes

Notre Dame de France (P-95)

Ce chalutier construit par Smith’s Dock à Stockton-on-Trees (Grande-Bretagne) en 1931 pour l’armateur Gournay Frères est réquisitionné le 5 août 1939, étant transformé en patrouilleur auxiliaire à Cherbourg.

Mis en service à l’automne 1939, il va servir de patrouilleur pour la protection des pêches en compagnie des patrouilleurs Notre-Dame d’Esperance et Ambroise Paré. Ils sont appuyés par les patrouilleurs Saint Pierre d’Alcantara et Mont Cassel.

A partir de janvier 1940, il est affecté comme annexe à l’école navale, étant basé à Brest. Il est finalement acheté par la marine nationale en septembre 1941 et toujours en service en septembre 1948.

Déplacement : jauge brute 433 tx

Dimensions : longueur hors tout 47.85m longueur entre perpendiculaires 45.96m largeur 8.02m creux 4.80m

Propulsion : machine alternative VTE de 690ch entrainant une hélice

Vitesse maximale : 11.5 noeuds

Armement : 4 canons de 75mm, 4 mitrailleuses et un ou deux grenadeurs de sillage. En annexe de l’Ecole Navale, il conserve 2 canons de 75mm, reçoit deux mitrailleuses de 7.5mm en remplacement des mitrailleuses de 8mm plus deux canons de 37mm modèle 1941 en affûts simples

Equipage : inconnu

14-Navires légers (27)

Navires d’une jauge brute de 600 à 800 tonneaux

Le Capricorne (P-12)

Ce chalutier de grande pêche à été construit en 1921 aux Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) pour un armement bordelais.

Il est réquisitionné par la marine nationale le 22 septembre 1939 en conservant son nom avec le matricule P-12.

Les travaux sont effectués à La Pallice et le nouveau patrouilleur auxiliaire est affecté à la 2ème EPA à Casablanca. Il reste réquisitionné jusqu’au 17 mars 1942 quand il est rendu à son armateur.

Déplacement : jauge brute 742 tx Longueur (pp) 57.10m largeur 9m creux 4.50m Propulsion : une machine alternative VTE alimentée en vapeur développant 750ch et entrainant une hélice. Vitesse maximale : 10 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 8mm modèle 1914 en deux affûts doubles et des grenades ASM.

Le Terre-Neuve (P-18)

Ce chalutier à été construit en 1920 chez Cochrane & Son’s à Selby en Grande Bretagne. Mis sur cale sous le nom d’Eclaireur, il est racheté sur cale et rebaptisé Terre-Neuve.

Le 9 septembre 1939, il est réquisitionné par la marine nationale et affecté à la 2ème EPA au Maroc. Il est perdu par incendie le 14 juillet 1941 au large de Casablanca sans pertes humaines heureusement.

Déplacement : jauge brute 780.52 tx Longueur (pp) : 60.95m largeur 9.81m creux 4.51m Propulsion : machine alternative 3 cylindres alimentée en vapeur dévellopant 800ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : 9.5 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925, 2 mitrailleuses de 8mm modèle 1914, deux mortiers et deux grenadeurs Equipage : 45 hommes

L’Atlantique (P-33)

Ce chalutier à été construit en 1920 chez Cochrane & Son’s à Selby en Grande Bretagne pour l’armateur Lucien Huet de Saint Malo. Il est réquisitionné le 4 octobre 1939 et mis en service le 2 novembre 1939, intégrant la 3ème EPA à Boulogne pour participer à la sécurisation du Pas de Calais.

Il est réquisitionné jusqu’au 4 septembre 1942 quand il est acheté par la marine nationale, étant déployé à Dunkerque comme stationnaire. Il était toujours en service le 5 septembre 1948.

Déplacement : jauge brute 659 tx

Dimensions : Longueur (pp) 53.90m largeur 8.87m creux 5.30m

Propulsion : une machine verticale à triple expansion fonctionnant à la vapeur dévellopant 792ch et entrainant une hélice

Vitesse maximale : 11 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917 puis trois canons de 90mm modèle 1926, deux canons de 37mm modèle 1925 puis quatre canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40, quatre mitrailleuses de 8mm en deux affûts doubles et deux grenadeurs.
Equipage : 45 hommes

Patrie (P-36)

Ce chalutier à été construit en 1920 chez Cochrane & Son’s à Selby en Grande Bretagne pour l’armateur Eugène Louvet de Cancale même si il est immatriculé à Saint Malo.

Il est réquisitionné le 4 novembre 1939 et une fois armé en patrouilleur auxiliaire, affecté à la 4ème EPA de Brest (2ème Région).

Sa réquisition prend fin le 7 septembre 1942 quand il est acheté par la marine nationale. Il reste basé à Brest et est toujours en service en septembre 1948 même si il approche sa fin de carrière.

Déplacement : en charge 1720 tonnes

Dimensions : Longueur (pp) 60.96m largeur 9.75m creux 5.50m

Propulsion : une machine verticale à triple expansion fonctionnant à la vapeur dévellopant 794ch et entrainant une hélice

Vitesse maximale : 11.5 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917 puis trois canons de 90mm modèle 1926, deux canons de 37mm modèle 1925 puis quatre canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40, quatre mitrailleuses de 8mm en deux affûts doubles et deux grenadeurs.

Equipage : 45 hommes

Reine des Flots (P-39)

Ce chalutier à été construit par Hall & Russell d’Aberdeen (Ecosse) en 1923 pour un armement fécampois sous le nom de Bois Rosé. Revendu une première fois en 1925, il l’est vendu à nouveau le 15 mars 1939, son nouvel armateur le rebaptisant Reine des Flots.

Réquisitionné à l’entrée en guerre de la France, il est mis en service comme patrouilleur auxiliaire le 6 octobre 1939 au sein de la 5ème EPA pour des opérations dans l’Atlantique, essentiellement dans le Golfe de Gascogne et au large du Maroc.

Sa réquisition prend fin le 4 janvier 1943 quand il est rendu à son armateur qui après de gros travaux le renvoie en campagne de pêche.

Déplacement : 607.51 tx de jauge nette

Dimensions : Longueur 52.09m largeur 8.24m creux 4.75m

Propulsion : une machine verticale à triple expansion fonctionnant à la vapeur dévellopant 750ch et entrainant une hélice pour une vitesse maximale de 10 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925 puis et quatre mitrailleuses de 8mm en deux affûts doubles et deux grenadeurs.

Equipage : 45 hommes

14-Navires légers (26)

 Navires d’une jauge brut comprise entre 800 et 1000 tx

Le Victoria (P-13)

Ce chalutier à été construit au Danemark en 1927 (ou 1928 selon les sources) pour un armement d’Arcachon. Il est réquisitionné en septembre 1939 et reçoit le matricule P-13. Affecté à Casablanca, il patrouille dans l’Atlantique notamment au large des Canaries, traquant les sous-marin allemands.

Il est déréquisitionné le 4 septembre 1941 et remis à son armateur qui le modernise avant de le renvoyer en campagne de pêche.

Déplacement : 1075 tonneaux de port en lourd Longueur 63.60m (ht) 59.43m (pp) largeur 10.01m tirant d’eau 5.24m Propulsion : moteur diesel 6 cylindres 1000ch entrainant une hélice Vitesse maximale : 10.5 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 8mm modèle 1914 en deux affûts doubles et un grenadeur de sillage à tribord Equipage : nc

Le Vaillant (P-14)

Ce chalutier à été construit en 1922 par les chantiers Augustin Normand sous le nom d’Edouard Wateau et rebaptisé en 1934 quand il est racheté.

Il est réquisitionné le 5 décembre 1939 mais encore en armement quand la guerre de Pologne s’achève. Il ne sera donc jamais utilisé comme patrouilleur auxiliaire par la marine nationale.

Le Clairvoyant (P-15)

Ce chalutier à été construit aux chantiers Augustin Normand en 1922 sous le nom de Joseph Vandewalle qui eut comme ports d’attache Rochefort, Bordeaux et La Rochelle. Le 1er décembre 1934, le Joseph Wandewalle est racheté par un armement malouin et rebaptisé Le Clairvoyant.

Il est réquisitionné le 7 septembre 1939 par la marine nationale et mis en service comme patrouilleur auxiliaire à la mi-octobre.

Déployé dans l’Atlantique depuis Casablanca, il est déréquisitionné le 14 novembre 1941 et rendu à son armateur qui le renvoie en campagne de pêche jusqu’à sa perte au cours d’une tempête à l’hiver 1944.

Hardi II (P-16)

Le Hardi est un chalutier construit aux chantiers Augustin Normand en 1921 sous le nom de Jules Elby. Il appartient à la même classe que le Vaillant et le Clairvoyant. Racheté par un armement malouin, il est rebaptisé Hardi.

Réquisitionné le 7 septembre 1939 et rebaptisé Hardi II (P-16). Il est mis en service en novembre 1939 au sein de la 2ème EPA basée au Maroc. Il reste réquisitionné jusqu’au 15 mars 1942 quand il est rendu à son armateur qui le renvoie à la pêche sous le nom de Hardi.

Caractéristiques techniques des chalutiers Vaillant Clairvoyant et Hardi II

Déplacement : 943 tonneaux de jauge brute Longueur 64.45m (ht) 60.13m (pp) largeur 9.70m creux 5.50m Propulsion : machine VTE de 780ch entrainant une hélice Vitesse maximale : 10 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 8mm modèle 1914 en deux affûts doubles et un grenadeur de sillage à tribord Equipage : 45 hommes

Le Téméraire II (P-32)

C’est un chalutier construit aux Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) à Nantes pour l’armement Louis Girard du Havre en 1926.

Il est réquisitionné en septembre 1939 sous le nom de Téméraire II en raison de la présence d’un torpilleur d’escadre appelé Téméraire.

Mis en service le 22 octobre 1939, il est affecté à la 4ème EPA basée à Brest sous le commandement de la 2ème région maritime en compagnie de L’Heureux, du Groenland, du Capitaine Armand, de la Patrie et de l’Asie.

Il est déréquisitionné le 7 juin 1944 et rendu à son armateur qui lui rend son nom d’origine et le renvoie en campagne de pêche.

Déplacement : 966 tonneaux de jauge brute Longueur hors tout 64.93m largeur 9.33m creux 5.30m Propulsion : machine alternative VTE alimentée en vapeur par une chaudière et dévellopant 850ch et entrainant une hélice Vitesse maximale 10.5 noeuds  Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm CAS modèle 1925 et des grenades ASM Equipage : 45 hommes

14-Navires légers (25)

H-Chalutiers réquisitionnés

Avant-propos

Quand la France est entrée en guerre le 3 septembre 1939, elle réquisitionna de nombreux chalutiers et navires de pêche pour servir de patrouilleurs, d’arraisonneur, de dragueur, bref une série de missions importantes menées souvent dans l’ombre d’unités plus glorieuses (on dirait aujourd’hui plus «médiatiques»).

Si beaucoup de ces navires ont été rapidement rendus à un usage civil, certains sont restés réquisitionnés bien plus longtemps, vingt-sept chalutiers ont ainsi été maintenus sous les drapeaux après le 15 décembre 1939, certains étant même achetés par la marine à leurs armateurs.

Navires d’une jauge brute supérieure à 1000 tX

Le Cap Nord (P-11)

Le Cap Nord est un chalutier de 1926 construit aux CNF de Blainville près de Caen pour un armement bordelais sous le nom d’Islande. Il est vendu en mars 1939 à un armement de Fécamp et rebaptisé Cap Nord. Réquisitionné en septembre 1939, il est affecté à Casablanca et mis à la disposition de Marine Maroc. Il reste réquisitionné jusqu’en septembre 1941 quand il est rendu à son armateur.

Déplacement jauge brute 1034 tx jauge nette 485 tx Longueur 64.33m largeur 10.38m creux 5.14m
Propulsion : machine alternative VTE à 3 cylindres dévellopant 950ch Vitesse maximale 10.5 noeuds Equipage : 44 hommes Armement : 3 canons de 100mm

Le Cap Fagnet (P-17)

Le Cap Fagnet à lui aussi été construit aux chantiers CNF de Blainville en 1926, c’est un quasi sister-ship du Cap Nord. Armé sous le nom de Lucien Fontaine au profit de copropriétaires malouins, , il est acheté en 1939 lui aussi par un armement de Fécamp qui le rebaptise Cap Fagnet.

Réquisitionné le 6 septembre 1939, il est affecté lui aussi à Casablanca pour renforcer la surveillance au large des côtes marocaines jusqu’en décembre 1941 quand il est déréquisitionné et rendu à son armateur après que la marine eut envisagé son achat.

Déplacement jauge brute 1017.57 tx jauge nette 520.88 tx Longueur 64.33m largeur 10.38m creux 5.14m Propulsion : machine alternative VTE à 3 cylindres dévellopant 900ch Vitesse maximale 10.5 noeuds Equipage : 44 hommes Armement : 3 canons de 100mm, deux canons de 37mm modèle 1925 quatre mitrailleuses de 8mm en affûts doubles, deux grenadeurs à 12 grenades et deux mortiers Thornycroft

L’Heureux (P-28)

Ce chalutier est contrairement aux deux précédents un chalutier diesel même si il à été construit par les CNF de Blainville au profit d’un armement de Saint Malo même si le port de rattachement était Fécamp. Réquisitionné en septembre 1939, il est basé à Brest et va assurer durant la guerre de Pologne diverses missions d’escorte.

La guerre terminée, le chalutier aurait du être déréquisitionné mais la marine décide finalement de l’acheter, achat officiel le 14 mars 1940, le chalutier devenu pleinement patrouilleur conservant son nom et son port d’attache. Il était toujours en service en septembre 1948 même si il servait davantage de navire-école et de navire utiliaire que de patrouilleur.

Déplacement : 2250 tonnes en charge Dimensions : longueur hors tout 68.50m (64.17m pp), largeur 10.42m creux 5.50m Propulsion : un moteur diesel Sulzer de 1100ch entrainant une hélice

Vitesse maximale 10.5 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917 puis 2 canons de 90mm modèle 1926, 2 canons de 37mm modèle 1925 puis 4 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 et 40 grenades ASM. Equipage : 52 hommes

Le Groenland (P-29)

Ce chalutier diesel à été construit en 1930 à Falmouth (Grande Bretagne) pour un armement de pêche de Fecamp.

Il est réquisitionné le 25 septembre 1939 et affecté à la 2ème région maritime (Brest). Il sert comme patrouilleur auxiliaire jusqu’au 5 mars 1944 quand il est rendu à son armateur pour reprendre son rôle de navire de pêche même si il reste réquisitionnable en cas de conflit.

Déplacement : 2320 tonnes en charge Dimensions : longueur hors tout 65.62m longueur entre perpendiculaires 64.98m largeur 10.55m creux 5.83m

Propulsion : moteur diesel 2 temps Atlas Polar dévellopant 850ch et entrainant une hélice Vitesse maximale 10.5 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925 et un grenadeur de sillage Equipage : 56 hommes

Le Jutland (P-37)

Ce chalutier diesel à été construit en 1934 au Danemark pour un armateur de pêche bordelais et réquisitionné en septembre 1939 et mis en service le 12 novembre 1939, étant affecté à Casablanca pour assurer des patrouilles dans l’Atlantique et des escortes entre Brest, Casablanca et Dakar.

Ce patrouilleur est acheté par la marine nationale le 8 septembre 1942, conservant son nom de bâtiment de pêche et toujours en service à Casablanca en septembre 1948.

Déplacement : jauge brute 1160 tx Dimensions : longueur entre perpendiculaires 67.05m largeur 10.97m creux 6.10m Propulsion : un moteur diesel Airless-injection 6 cylindres développant de 1100ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : 11.5 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917 puis 2 canons de 90mm, 2 canons de 37mm modèle 1925 remplacés par 4 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 et des grenades ASM.

Equipage : 50 hommes

Le Merceditta (P-38)

Ce chalutier à été construit aux chantiers de Grand-Quevilly (appartenant aux ateliers et chantiers de Saint Nazaire-Penhoët) pour un armateur bordelais en 1934.

Requisitionné en septembre 1939, il est mis en service comme patrouilleur auxiliaire le 30 octobre 1939, étant basé à Casablanca en compagnie du Jutland, Reine des Flots, Président Houduce, Vikings, Minerva, Sergent Gouarne et Aspirant Brun, ces navires formant la 5ème escadrille de patrouilleurs auxiliaires placée à la disposition de Marine Maroc.

Il reste réquisitionné par la marine nationale jusqu’au 5 septembre 1943 quand il est rendu par la marine à son armateur à une époque où la Royale ne manque plus d’escorteurs. Il reprend son rôle de chalutier au profit de son ancien armement.

Déplacement : jauge brute 1162 tx Dimensions : longueur en flottaison 66.59m largeur 10.49m creux 5.03m Propulsion : un moteur diesel Burmeister & Wain 4 temps de 1000ch entrainant une hélice Vitesse maximale : 11.8 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 7.5mm et des grenades ASM. Equipage : 55 hommes.

Le Président Houduce (P-40)

Ce chalutier à été construit en 1929 à Falmouth au profit d’un armateur de pêche de Fécamp. Il est réquisitionné par la marine nationale le 2 septembre 1939, ralliant Lorient son port d’armement le 15 septembre pour être transformé en patrouilleur auxiliaire. Les travaux s’achèvent le 15 octobre et il est officiellement disponible à la fin de ce même mois.

Affecté à Casablanca au sein de la 5ème EPA, il va effectuer des patrouilles et des escortes entre Brest, Casablanca et Dakar, ayant maille à partir à plusieurs reprises avec des sous-marins. Il reste réquisitionné jusqu’au 17 octobre 1942 quand il est rendu à son ancien armateur.

Déplacement : 2320 tonnes en charge Dimensions : longueur hors tout 65.62m longueur entre perpendiculaires 64.98m largeur 10.55m creux sur quille 5.83m Propulsion : moteur diesel deux temps de 850ch entrainant une hélice Performances : vitesse maixmale 10.5 noeuds Rayon d’Action 60 jours à 9 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 8mm en deux affûts doubles, deux grenadeurs de sillage et quatre mortiers Thornycroft

Le Vikings (P-41)

Construit en Ecosse en 1935, ce chalutier à turbine est l’un des plus récents de la flotte de pêche française et comme nombre de ses congénères, il est la propriété d’un armement fécampois qui le met en service en novembre 1935.

Le 9 septembre 1939, il est réquisitionné par la marine nationale et transformé en patrouilleur auxiliaire à Brest avant d’être affecté à la 5ème EPA à Casablanca avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest.

Cette réquisition s’achève le 9 juin 1944 quand il est rendu à son armateur qui après des travaux de remise en état le remet en service pour les campagnes de pêche.

La marine à envisagé de l’acheter mais préservant l’avenir, elle à fait réaliser par le STCN des plans de patrouilleurs inspirés de ce modèle de chalutier, patrouilleurs aisement constructibles y compris dans des chantiers à l’outillage sommaire.

Déplacement : jauge brute 1158 tx Longueur  hors tout 63.73m largeur 10.40m creux sur quille 5.81m Propulsion : une machine alternative Christiansen & Mayen alimentée en vapeur par deux chaudières et entrainant une hélice Vitesse maximale 16 noeuds (14 noeuds en pratique) Armement : un canon de 100mm, deux canons de 75mm, deux canons de 37mm CAS modèle 1925 et deux mitrailleuses de 8mm plus deux grenadeurs et deux mortiers. Equipage : 45 hommes.

Le Minerva (P-42)

Ce chalutier à motteur diesel à été construit pour un armement havrais par les chantiers de Normandie du Grand Quevilly et mis en service fin 1937.

Réquisitionné par la marine nationale, il est mis en service le 20 novembre 1939, affecté comme d’autres patrouilleurs auxiliaires venant de la pêche à la 5ème EPA avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest. Cette réquisition se poursuit jusqu’au 5 juin 1943 quand il est rendu à son armateur.

Déplacement : jauge brute 1148 tx Longueur hors tout 66.59m largeur 10.49m creux 5.03m Propulsion : moteur diesel 4 temps Burmeister &Wain dévellopant 1000ch et entrainant une hélice vitesse maximale 12 noeuds Armement : 4 canons de 75mm (un en chasse, un en retraite et deux au centre de part et d’autre de la cale à poisson), deux grenadeurs de sillage et des mitrailleuses Equipage : 55 hommes

Le Sergent Gouarne (P-43)

Ce chalutier à turbine à été construit à Hambourg pour un armateur bordelais en 1928. Il à brièvement été baptisé Jacques Cartier entre février 1935 et février 1936 avant de reprendre son nom d’origine.

Il est réquisitionné par la marine nationale en septembre 1939 et mis en service le 10 octobre au sein de la 5ème EPA avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest.

Il est réquisitionné jusqu’au 4 décembre 1943 quand il est rendu à son armateur qui le remet en service pour la pêche.

L’Aspirant Brun (P-45)

Ce chalutier à turbine est le sister-ship du Sergent Gouarne et mis en service en 1928. Racheté par un autre armateur, il est brièvement (février 1935-août 1936) rebaptisé Jean Bart.

Retrouvant son nom d’origine, il est réquisitionné le 18 septembre 1939 et affecté à la 5ème EPA avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest.

Il reste réquisitionné jusqu’au 14 décembre 1942 quand il est rendu à son armateur qui le remet en service pour la grande pêche.

Caractéristiques Techniques des Sergent Gouarne et Aspirant Brun

Déplacement : jauge brute 1143 tx Longueur 66.30m (ht) 65m (pp) largeur au fort 10.05m creux 5.70m Propulsion : une machine alternative alimentée en vapeur par une chaudière développant 850ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : inconnue Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925, un mortier et deux grenadeurs.

Le Vivagel (P-82)

Chalutier de Granville dont la réquisition était prévue en décembre 1939 mais à finalement été abandonnée suite à la fin de la guerre de Pologne.