19-Marine marchande (9)

Association Pétrolière

Cet armateur dispose à la fin des années trente des navires suivants :

-Pétrolier-caboteur Artabaze (1922) 435 TJB

-Pétrolier-caboteur Atar (1922) 435 TJB

-Pétrolier-caboteur Tomyris (1922) 435 TJB

-Pétrolier Bahram (1922) 7765 TJB

-Pétrolier Cyrus (1922) 435 TJB

-Pétrolier Firuz (1929) 7327 TJB

-Pétrolier Kobad (1930) 7329 TJB

Comme on peut le voir, certains navires commencent à accuser le point des ans et leur remplacement devient nécessaire à défaut d’être urgent notamment les trois pétroliers-caboteurs.

L’Association pétrolière passe commande en avril 1943 auprès des Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) de Nantes de trois pétroliers type PPC (Petit Pétrolier de la Commission) qui sont baptisés du nom de ports pétroliers de France et de l’Empire.

-Le Le Verdon est mis sur cale le 8 juin 1943 lancé le 14 octobre 1944 et mis en service le 8 janvier 1945. Il remplace l’Artabaze désarmé en 1944.

-Le Donges est mis sur cale le 21 octobre 1944 lancé le 4 avril 1946 et mis en service le 7 août 1946. Il remplace l’Atar désarmé en juin 1946.

-L’Arzew est mis sur cale le 10 avril 1946 lancé le 8 juillet 1947 et mis en service le 2 novembre 1947. Il remplace le Tomyris désarmé en septembre 1947.

Compagnie Charles Leborgne

Cette compagnie d’armement maritime à été fondée au 18ème siècle (1735 précisement) en Normandie. En 1924, tout en conservant un ancrage normand, la compagnie se tourne vers la Méditerranée en s’installant à Port-Saint-Louis et ouvrant des succursales à Alger et Oran en attendant celles de  de Marseille, Lyon et pour l’Algérie, de Philippeville, Bougie et Bône.

En 1929, sera créée la succursale de Rouen qui sera suivie de celle de Boulogne sur Mer en 1933 et des agences de Dunkerque, Calais et Brest. Six lignes maritimes furent ainsi créées à terme dont deux au départ de Rouen vers le Maroc et l’Algérie, les autres desservant l’Algérois et la côte Est algérienne ou l’Oranie depuis Marseille et Sète.
Elle dispose en 1939 d’une flotte assez ancienne que les primes de la CNM vont permettre de renouveler.

-Cargo Alberte Leborgne (1914) 3921 TJB

-Cargo Augustin Le Borgne (1920) 1789 TJB

-Cargo Charles Le Borgne (1920) 1789 TJB

-Cargo Ginette Le Borgne (1903) 1619 TJB

-Cargo Josephine Le Borgne (1918) 1309 TJB

-Cargo Marie-Louise Le Borgne (1903) 1263 TJB

-Cargo Marie-Thérèse Le Borgne (1903) 1269 TJB

Elle va ainsi passer commande dès septembre 1942 de quatre cargos type Commission et de deux paquebots de 18000 tonnes en configuration mixte marchandises/passagers pour ces lignes d’Afrique du Nord.

-Le Alberte Le Borgne est mis sur cale aux ACL à Nantes le 15 novembre 1942 lancé le 4 décembre 1943 et mis en service le 8 juin 1944. Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Alberte Le Borgne (II).

-Le Ginette Le Borgne est mis sur cale aux ACL à Nantes le 5 janvier 1944 lancé le 15 juin 1945 et mis en service le 17 novembre 1945.  Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Ginette Le Borgne (II)

-Le Marie-Louise Le Borgne est mis sur cale aux Chantiers de Normandie du Grand Quevilly le 8 février 1943 lancé le 17 juin 1944 et mis en service le 4 décembre 1944.  Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Marie-Louise Le Borgne (II).

-Le Marie-Thérèse Le Borgne est mis sur cale aux Chantiers de Normandie du Grand Quevilly le 15 avril 1943 lancé le 7 septembre 1944 et mis en service le 2 mars 1945. Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Marie-Thérèse Le Borgne (II).

-L’Etoile du Sahel est mis sur cale à la Société Provencale de Construction Navale (SPCN) de la Ciotat le 17 novembre 1942 lancé le 12 juillet 1944 et mis en service le 17 septembre 1945.

-L’Etoile du Nord (Cie Charles Le Borgne) est mis sur cale à la Société Provencale de Construction Navale (SPCN) de la Ciotat  le 8 août 1944 lancé le 17 juillet 1946 et mis en service le 8 octobre 1947.

Ces deux paquebots mixtes effectuent deux liaisons hebdomadaires entre la métropole et l’Algérie mais peu avant le début du conflit, l’Etoile du Sahel expérimente une ligne régulière en direction du Levant qui montre des possibilités telles que la Compagnie envisage la commande d’un bâtiment plus gros mais la guerre éclata avant qu’une commande ferme ne soit passée.

Compagnie Nouvelle de Navigation Busck

Fondée en 1895, la Compagnie Busck change plusieurs fois de nom jusqu’à être connue sous ce nom à partir de 1936. Il dispose en 1939 des navires suivants :

-Cargo Cheik (1920) 1058 TJB

-Cargo Goumier (1920) 1058 TJB

-Cargo Kabyle (1905) 1881 TJB
-Cargo Kroumir (1906) 1881 TJB

-Cargo Oasis (1937) 1327 TJB

-Cargo Spahi (1920) 1058 TJB

-Cargo Tell (1937) 1327 TJB

Deux cargos de type Commission sont commandés en janvier 1944 aux chantiers de Normandie à Grand Quevilly, des navires baptisés du même nom que les navires qu’ils doivent remplacer à savoir Kabyle et Kroumir.

-Le Kabyle est mis sur cale le 7 juillet 1944 lancé le 12 octobre 1945 et mis en service le 4 mars 1946

-Le Kroumir est mis sur cale le 17 septembre 1944 lancé le 7 février 1946 et mis en service le 12 septembre 1946

19-Marine Marchande (7)

Paquebots et navires à passagers

Le futur Maréchal Pétain sur cale aux chantiers navals de la Ciotat

Le futur Maréchal Pétain sur cale aux chantiers navals de la Ciotat

Si l’aviation commerciale commence à se développer, il est évident qu’à l’époque le bateau est le moyen majeur de rallier les terres éloignées notamment celles de l’Empire. De nombreux paquebots rallient les Antilles, l’Afrique, le Pacifique et l’Indochine et tous ne sont pas des majestueux liners qui traversent l’Atlantique Nord.

Le Maréchal Pétain à la mer, peinture publicitaire

Le Maréchal Pétain à la mer, peinture publicitaire

S’inspirant du paquebot Maréchal Pétain des Messageries Maritimes, la CNM propose aux armateurs français deux modèles de paquebot : un navire de 18000 tonnes copie quasi conforme du Maréchal Pétain et un navire plus gros de 23500 tonnes.

Six navires du premier modèle et quatre du second sont commandés à des chantiers français et étrangers.

Ces navires sont tous partiellement financés par la CNM. Sur les six navires du premier type, deux sont armés par la compagnie Louis Dreyfus, deux pour la compagnie Charles Le Borgne et deux par la compagnie Fabre.

En ce qui concerne les 23500 tonnes, deux sont commandés par les Chargeurs Réunis pour remplacer les trois paquebots plus anciens qui étaient nettement plus petits, deux sont commandés par la Transat pour remplacer des paquebots plus anciens et deux par la compagnie Sud Atlantique pour renforcer une petite composée seulement de deux navires.

La question du transport transmanche et transméditerranéen est résolu par un projet de paquebot-ferry commandé à huit exemplaires par la SNCF (4), la compagnie Fraissinet (qui dispose du monopole en direction de la Corse) (2) et la compagnie Schiaffino (2) et financé partiellement par la CNM.

La CNM finance partiellement la construction de deux petits paquebots côtiers de 500 TJB pour la Compagnie Normande de Navigation à Vapeur.

Au final, la CNM à financé totalement ou partiellement vingt-cinq pétroliers et pétroliers caboteurs, soixante-sept cargos, dix paquebots, huit paquebot-ferry et deux paquebots côtiers soit cent douze navires.

D’autres navires seront mis sur cale après le début de la guerre, profitant de la moindre disponibilité de cale pour compenser les pertes à venir et celles déjà enregistrées sous les coups des navires, des avions et des sous-marins ennemis.

19-Marine Marchande (6)

B-La Commission Nationale Maritime, une Maritime Commission à la française

Mieux coordonner les efforts

Durant la guerre de Pologne, la Direction du Transport Militaire (D.T.M) assurait la gestion des navires réquisitionnés soit une grande partie de la flotte marchande française. Au cours de ces réquisitions (qui pour les dernières se sont achevées en septembre 1940), la D.T.M à déploré la vétusté de la flotte et son hétérogénéité ce qui pénalisait l’effort de guerre.

En cas de nouveau conflit, la marine souhaite disposer de navires réquisitionnés plus modernes et surtout moins hétérogènes pour faciliter son utilisation sur la durée. Un minimum de coordination est donc nécessaire.

Le 12 juin 1942 est créée la Commission Nationale Maritime (CNM), pendant français de la Maritime Commission américaine. La CNM doit plancher sur de nouveaux types de cargos et de pétroliers, d’anticiper les modifications à effectuer pour le temps de guerre et secondairement de répondre aux craintes de certains armateurs de voir la CNM devenir le seul et unique armateur de France.

Cette CNM ne va pas chômer et dès le mois de septembre peut présenter plusieurs modèles de navires de fret et de petits paquebots utilisables pour le transport de troupes. Ces navires vont ensuite être commandés auprès de chantiers français mais également américains et canadiens en dépit des problèmes de conversion entre le système impérial et le système métrique.

Si la CNM finance une partie de ces navires qui sont ensuite affrétés par un armateur au nom du gouvernement français, les armateurs vont renouveler au passage leur flotte, bénéficiant en commandant ces modèles de primes et d’aides diverses qui vont indirectement les chantiers français bien qu’elles aident également des chantiers étrangers.

Les navires «CNM»

Pétroliers

A l’origine, il était prévu que les pétroliers de la marine nationale participent au ravitaillement du pays en pétrole mais très occupés avec le ravitaillement des navires de guerre et la réalimentation des dépôts militaires, ils doivent être remplacés par des pétroliers civils. Voilà pourquoi la priorité est donné au dévellopement d’un pétrolier moderne.

A l’aide d’un bureau d’étude de Marseille, la CNM dessine un navire élégant à deux chateaux de 130m de long et de 7500 TJB. Propulsé soit par diesel soit par une turbine à engrenages, ils peuvent atteindre la vitesse de 15 noeuds.

La CNM finance directement six navires qui seront gérés par la Société Française de Transports Pétroliers (SFTP) et par la Compagnie Navale des Pétroles à raison de trois chacun. Ces six navires ainsi que cinq autres pétroliers type PC (Pétrolier de la Commission) financés partiellement par la CNM sont construits en France, en Belgique, au Canada.

Un modèle de pétrolier caboteur baptisé PPC (Petit Pétrolier de la Commission) inspiré des pétroliers-caboteurs de la marine nationale est également mis au point soit des navires de 1500 tonnes de port en lourd.

Huit pétroliers financés partiellement par la CNM sont construits par des chantiers français pour des armateurs français : trois pour l’Association pétrolière,trois pour la Compagnie Africaine de Navigation et deux pour la Société Française des Pétroles Shell.

Cargos

Pour renouveler les navires de charge, la CNM va dessiner un cargo facile à construire, propulsé soit par une propulsion diesel ou par une propulsion vapeur avec  une seule hélice. Les superstructures parquées à l’arrière sont réduites au strict minimum, un seul mat de charge est installé entre les deux cales.

D’une capacité de 6500 tonnes de jauge brute, longs de 130m, ils vont être commandés à treize exemplaires financés totalement par la CNM qui va les laisser en affrètement aux Messageries Maritimes (4), à la Compagnie Nantaise des Chargeurs de l’Ouest (2), à la Compagnie Paquet (2) à la Compagnie Havraise Peninsulaire de navigation (2) et à la Compagnie des Bateaux à Vapeurs du Nord (3).

54 autres navires vont être commandés et financés partiellement par la CNM, navires construits en France, au Canada et aux Etats Unis. Quatre sont commandés pour les Affréteurs maritimes indochinois, quatre par le Groupe Louis Dreyfus, deux pour l’armement Maurel et Prom, six par l’armement Schiaffino, deux par l’armement Scotto-Ambrosino-Puglièse, quatre par la compagnie Charles Le Borgne, deux par la compagnie nouvelle de navigation Busck, six par les Chargeurs Réunis, deux par les Affréteurs Français, deux par la Compagnie Fabre, six par la Compagnie Générale Transatlantique, deux par la compagnie Paquet, six par la compagnie Worms et huit par la compagnie Delmas-Vieljeux,