19-Marine marchande (15)

SNCF

La Société Nationale des Chemins de Fer Français (SNCF) créée par le Front populaire en 1938 dispose également de navires, des cargos, des caboteurs et des paquebots transmanches comme le montre l’état de sa flotte en septembre 1939. A noter qu’une partie est placée en gérance chez Delmas-Viellejeux.

-Cargo Rennes (1925) 771 TJB

-Caboteur Bordeaux (1912) 774 TJB

-Caboteur Brest (1900) 522 TJB

-Paquebot transmanche Londres  (en construction en 1940) 2384 TJB

-Paquebot transmanche Newhaven (1911) 1888 TJB

-Paquebot transmanche Rouen (1912) 1882 TJB

-Paquebot transmanche Versailles (1919) 2156 TJB

Pour remplacer son cargo Rennes et ses caboteurs Bordeaux et Brest, la SNCF passe commande auprès des chantiers Delmas de La Rochelle de trois petits cargos de 70m de long et de 1000 Tonnes de jauge brute.

-caboteur Rennes II mis sur cale 12 mars 1946 lancé le 11 novembre 1946 et mis en service le 21 janvier 1947

-caboteur Bordeaux II  mis sur cale le 20 novembre 1946 lancé le 27 juillet 1947 et mis en service le 8 janvier 1948

-caboteur Brest II mis sur cale le 12 août 1947 lancé le 14 mai 1948 et mis en service le 1er septembre 1948

Société Cherbourgeoise de Cabotage

Situation identique en septembre 1948 même si sans la guerre, il est probable que la SCC aurait passé commande de nouveaux navires notamment pour remplacer ses vénérables transbordeurs.

-Caboteur Carentan (1930) 145 TJB

-Caboteur Renée Marguerite (1932) 3713 TJB

-Transbordeur Ingénieur Cachin (1923) 1309 TJB

-Transbordeur Ingénieur Minard (1911) 1273 TJB

-Transbordeur Ingénieur Reibell (1911) 675 TJB

Société Européenne d’Armement

Cette société victime d’importants détournements de fonds de la part d’un directeur indélicat fait faillite en 1942.

Ces trois navires sont mis en vente par l’administrateur judiciaire pour renflouer les créanciers mais ne trouvant pas prenneurs, ils sont vendus à la démolition donc au prix de la féraille.

-Cargo Calvados (1909) 2993 TJB

-Cargo La Marsa (1914) 1439 TJB

-Cargo Prado (1905) 997 TJB

Société Française des Pétroles Shell

-Pétrolier Alberta (1938) 3357 TJB

-Pétrolier-caboteur Mexphalte (1928) 2578 TJB

-Pétrolier-caboteur Shellspra (1923) 2161 TJB

-Pétrolier-caboteur Spramex (1928) 2560 TJB

Pour compléter sa flotte, cet armateur émanation du trust anglo-néerlandais commande deux pétroliers-caboteurs, des PPC ou Petits Pétroliers de la Commission, des navires de 1500 tonnes de jauge brute. Ces deux navires sont construits par les Chantiers de Normandie au Grand Quevilly près de Rouen.

-Pétrolier-caboteur Caucase  mis sur cale le 27 octobre 1945 lancé le 28 juillet 1946 et mis en service le 12 octobre 1946

-Pétrolier-caboteur Oural  mis sur cale le 10 août 1946 lancé le 2 juin 1947 et mis en service le 2  novembre 1947

Société Française de Transports Pétroliers (SFTP)

La Société Française de Transports Pétroliers à été créée en 1938 sous la forme d’un consortium dont la colonne vertébrale était la compagnie Worms pour augmenter les capacités de transport pétrolier au profit de l’industrie française.

-Pétrolier Bourgogne (1937) 9357 TJB

-Pétrolier Champagne (1938) 9946 TJB

-Pétrolier Dauphiné (1930) 9176 TJB

-Pétrolier Franche Comté (1936) 9314 TJB

-Pétrolier Languedoc (1937) 9512 TJB

-Pétrolier Limousin (1930) 7619 TJB (appartient au gouvernement français)
-Pétrolier Lorraine (1937) 9512 TJB

-Pétrolier Phenix (1920) 2633 TJB (appartient à la société Courtage et Transport)

-Pétrolier Picardie (1936) 8263 TJB (appartient au gouvernement français) (partie avant coule en février 1940, partie arrière dépôt pétrolier à Oran)

-Pétrolier Rousillon (1936) 9386 TJB

-Pétrolier Saintonge (1936) 9386 TJB

-Pétrolier Touraine (1934) 6589 TJB

-Pétrolier Vendée (1928) 9153 TJB (appartient au gouvernement français)

Pour renforcer sa flotte, la SFTP va mettre en gérance trois pétroliers type Commission financés entièrement par la CNM, des navires baptisés Picardie Provence et Gironde. Ces trois navires sont commandés aux chantiers navals Vickers de Barrow in Furness.

-Le Picardie est mis sur cale le 12 septembre 1943 lancé le 8 janvier 1945 et mis en service le 12 mai 1945

-Le Provence est mis sur cale le 15 janvier 1945 lancé le 21 mars 1946 et mis en service le 2 septembre 1946

-Le Gironde est mis sur cale le 2 avril 1946 lancé le 12 octobre 1947 et mis en service le 21 mars 1948

Société des Transports Maritimes Pétroliers

-Pétrolier Brumaire (1930) 7638 TJB

Société Les Pétroles d’Outre-Mer

-Pétrolier Aragaz (1914) 5009 TJB

-Pétrolier Massis (1914) 5022 TJB

Les compagnies Société des Transports Maritimes Pétroliers et Société Les Pétroles d’Outre-Mer sont absorbées par la Société Française de Transports Pétroliers (SFTP) en 1945. Si le Brumaire reste en service, l’Aragaz et le Massis sont désarmés et vendus à la démolition.

Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur (SGTM)

La Société Générale des Transports Maritimes à Vapeur (SGTM) à été créée en mars 1865 par Paulin Talabot à Marseille. La création de cette compagnie s’expliquant par les intérêts de son fondateur dans une mine de fer près de Bône en Algérie.

Dès 1866, la compagnie s’ouvrit également  au transport pétrolier en commandant neuf pétroliers portant le nom de provinces de France avant de s’intéresser au transport de passagers.

En 1870, la compagnie possédait déjà 17 navires qui opéraient sur des lignes reliant la France à l’Amérique du Sud, à l’Afrique du Nord et même au Sénégal à partir de 1883. De 1893 à 1903, la SGTM noua une alliance avec la Compagnie de Navigation Mixte et la compagnie Caillol pour offrir un service plus compétitif à destination de l’Algérie.

La Compagnie entra dans le 20ème siècle avec 22 navires et en 1909, la SGTM créa une filiale baptisée Compagnie de Navigation France-Amérique pour assurer le transport de migrants entre l’Espagne et l’Amérique du Sud.

Quand le premier conflit mondial éclate, la compagnie dispose de 25 navires dont la majorité est réquisitionné même si la compagnie continue son trafic privé en direction notamment des Antilles, du Mexique et de la Louisiane.
Quand la première guerre mondiale s’arrête, la SGTM à perdu un total de douze navires, vite remplacés ce qui explique qu’en 1930, elle dispose de 30 navires soit le quatrième armateur français derrière la Transat, les Messageries Maritimes et les Chargeurs Réunis.
Quand la guerre de Pologne éclate, la compagnie dispose des navires suivants :

-Paquebot Alsina (1922) 8404 TJB

-Paquebot Campana (1929) 10816 TJB

-Paquebot Florida (1926) 9331 TJB

-Cargo Capitaine Paul Lemerle (1921) 4499 TJB

-Cargo Mont Agel (1920) 4572 TJB

-Cargo Mont Everest (1918) 5120 TJB

-Cargo Mont Viso (1921) 4531 TJB

-Cargo Sidi Aïssa (1927) 2586 TJB

-Paquebot Gouverneur Général Tirman (1923) 3509 TJB ((gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Paquebot Mendoza (1920) 8199 TJB

-Paquebot Sidi Bel Abbès (1929) 4392 TJB

-Paquebot Sidi Brahim (1910) 2349 TJB

-Paquebot Sidi Mabrouk (1910) 2349 TJB

-Paquebot Sidi Okba (1929) 2824 TJB

Pour renforcer et renouveler sa flotte, la SGTM va passer plusieurs commandes. Elle va passer commande de quatre cargos type Commission et deux paquebots mixtes qui reprennent les noms des navires qu’ils remplacent.

Les deux paquebots baptisés Sidi Brahim et Sidi Mabrouk sont commandés aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH).

-Paquebot Sidi Mabrouk  mis sur cale le 8 janvier 1946 lancé le 15 décembre 1947 et mis en service en juin 1948

-Paquebot Sidi Brahim  mis sur cale le 25 janvier 1948. Toujours en construction en septembre 1948, sa construction est suspendue puis reprend en octobre 1948 pour libérer la cale sans que son achèvement soit prévu.

Les quatre cargos type Commission sont baptisés Mont Cenis Pic du Midi, Le Tourmalet et Mont Gerbier des Joncs.

-Le Mont Cenis est mis sur cale aux ACH du Havre le 15 mai 1946 lancé le 8 octobre 1947 et mis en service le 12 mars 1948

-Le Pic du Midi est mis sur cale aux FCM du Havre le 17 novembre 1946 lancé le 8 février 1948 et mis en service le 12 mai 1948

-Le Le Tourmalet est mis sur cale aux FCM du Havre le 25 mai 1946 lancé le 2 octobre 1947 et mis en service le 14 mars 1948

-Le Mont Gerbier des Joncs  est mis sur cale aux ACSM du Trait  le 20 septembre 1946 lancé le 30 décembre 1947 et mis en service le 15 avril 1948

Société Navale Caennaise

La Société Navale Caennaise à été créée à Caen en 1803 même si la famille possédant la compagnie, la famille Lamy avait acquis son premier navire dès 1837, la SNC étant le regroupement de plusieurs petites compagnies. En ce qui concerne la tradition des noms des navires, il fût décidé qu’ils portent tous des noms de créatures mythologiques.

Disposant de sept navires en 1914, elle n’en possède plus que trois à la fin de la guerre. Cinq autres navires sont acquis en Angleterre en 1920/24 puis rachète cinq navires de l’armement caennais concurrent Armement Fernand Bouet entre 1928 et 1934. Aussi quand la guerre de Pologne éclate, la SNC dispose de dix-sept navires :
-Cargo Astrée (1921) 2147 TJB

-Cargo Circé (1926) 2031 TJB

-Cargo Colleville (1922) 2012 TJB

-Cargo Danaé (1936) 2660 TJB

-Cargo Daphné (1925) 1969 TJB

-Cargo Dioné (1936) 2660 TJB

-Cargo Egée (1940) 2666 TJB

-Cargo Gallium (1924) 1775 TJB

-Cargo Hébé (1920) 1684 TJB

-Cargo Honfleuraise (1923) 1782 TJB
-Cargo Médée (1920) 1882 TJB

-Cargo Nantaise (1920) 1798 TJB

-Cargo Niobé (1920) 1684 TJB

-Cargo Phryné (1938) 2660 TJB (coulé sur mine le 24 septembre 1939)

-Cargo Senneville (1922) 4578 TJB

-Cargo Thesée (1921) 2088 TJB

-Cargo Thisbé (1925) 1782 TJB

La Société Navale Caennaise renouvèle sa flotte en passant commande de plusieurs cargos sans recourir aux aides de la CNM  :

-Le Phryné  est mis sur cale aux CNF de Caen le 20 décembre 1947 lancé le 2 août 1948 et encore en armement à flot un certain 5 septembre 1948.

-Le Niobé est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 5 mai 1945 lancé le 8 août 1946 et mis en service le 2 janvier 1947. Il remplace le cargo du même nom datant de 1920.

-Le Hercules est mis sur cale aux Anciens Chantiers Dubigeon de Nantes le 2 septembre 1946 lancé le 30 décembre 1947 et mis en service le 15 mai 1948

Les autres navires sont encore en service en septembre 1948

Société Navale de l’Ouest

La Société Navale de l’Ouest (SNO) à été créée en 1881 au Havre sous le nom de Armement Georges Leroy qui prend le nom de SNO en 1887. Une partie de la flotte est vendue suite à la crise économique des années trente mais en 1939, la SNO dispose des navires suivants :
-Cargo Saint Ambroise (1920) 3075 TJB

-Cargo Saint Basile (1920) 2278 TJB

-Cargo Saint Camille (1920) 3274 TJB

-Cargo Saint Cyrille (1920) 3075 TJB

-Cargo Saint Didier (1920) 2278 TJB

-Cargo Saint Firmin (1920) 4356 TJB

-Cargo Saint Louis (1913) 5202 TJB

-Cargo Saint Octave (1922) 5099 TJB

Cette flotte est plutôt ancienne mais faute de mieux elle reste en l’état, perdant par échouage le Saint Louis en septembre 1946.

19-Marine marchande (14)

Delmas-Viellejeux

La compagnie Delmas est fondée en 1867 dans la cité corsaire : La Rochelle. Si la cité rebelle resta calme après le siège de 1627/28, elle continua son histoire d’amour avec la mer avec plusieurs dynasties de navigateurs.
En 1881 la firme Delmas construisit une usine de charbon en 1881 puis un chantier naval en 1922, se lança dans le transport maritime trois ans plus tard. Le mariage de Léonce Vielejeux avec Hélène Delmas provoqua le changement de nom, la compagnie devenant Delmas Frères et Vieljeux en 1919 puis Delmas-Vieljeux en 1935.

Quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, la compagnie maritime Delmas-Viellejeux dispose des navires suivants, à la fois des navires lui appartenant en pleine propriété et des navires en gérance notamment de la SNCF :

-Cargo Agen (1921) 4186 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Albi (1920)  4191 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Aurillac (1921) 4268 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo André Thomé (1920) 2012 TJB

-Cargo Argonne (1920) 2115 TJB

-Cargo Auvergne (1921) 2114 TJB

-Cargo Bourges (1919) 2910 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Cévennes (1921) 2509 TJB

-Cargo Châteauroux (1921) 4185 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Cornouaille (1928) 3324 TJB

-Cargo Lorient (1921) 4185 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Maurice Delmas (1919)  3161 TJB

-Cargo Medjerda (1923) 4578 TJB

-Cargo Montauban (1920) 4191 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Poitiers (1921) 4185 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Saint Nazaire (1919) 2910 TJB (appartient à la SNCF)

-Cargo Saumur (1920) 2955 TJB

-Cargo Tours (1920) 4158 TJB

-Cargo Vendôme (1920) 4192 TJB (appartient à la SNCF)

Comme on peut le voir, la flotte est assez ancienne, le navire le plus moderne ayant onze ans. Elle va donc passer commander de pas moins de huit cargos inspirés de type Commission mais plus petits, partiellement financés par la CNM. Ils mesurent 115m de long et déplacent 4500 TJB.

Les installations du chantier Delmas-Vieljeux étant trop petites, ces huit navires sont commandés ailleurs, aux chantiers de Normandie à Grand Quevilly dans lequel l’armateur investit avec la construction d’une quatrième cale de 150m (qui reçoit le surnom officieux de Cale Delmas). Ils reprennent les noms des navires qu’ils remplacent avec un II.

-Le cargo Tours II est mis sur cale le 25 septembre 1942 lancé le 8 juin 1943 et mis en service le 7 septembre 1943

-Le cargo Saumur II est mis sur cale le 15 juin 1943 lancé le 22 mars 1944 et mis en service le 30 juin 1944

-Le cargo  Maurice Delmas II est mis sur cale le 29 mars 1944 lancé le 31 décembre 1944 et mis en service le 7 mai 1945

-Le cargo Cévennes II est mis sur cale le 5 janvier 1945 lancé le 12 octobre 1945 et mis en service le 20 avril 1946

-Le cargo Auvergne II est mis sur cale le 17 octobre 1945 lancé le 10 juillet 1946 et mis en service le 20 décembre 1946

-Le cargo Argonne II est mis sur cale le 18 juillet 1946 lancé le 21 avril 1947 et mis en service le 2 octobre 1947

-Le cargo André Thomé II est mis sur cale le 5 mai 1947 lancé le 12 février 1948 et mis en service le 17 juillet 1948

-Le cargo Lorient II (son prédecesseur avait été racheté par Delmas en 1943) est mis sur cale le 23 février 1948 et toujours sur cale le 5 septembre 1948. Il est lancé le 25 septembre 1948, achevé en décembre 1948 et aussitôt armé comme transport pour l’armée.

Les autres navires sont encore en service en septembre 1948.

Messageries Maritimes

A l’origine, on trouve les Messageries Nationales, une compagnie postale créée en 1796, utilisant des malles-poste puis la voie ferrée. Parallèlement, est créée la Compagnie des Bateaux à Vapeur du Levant (1849) qui est intégrée en 1852 aux Messageries Nationales (Impériales en 1853) sous le nom de Compagnie des Services Maritimes qui achète les chantiers navals de La Ciotat pour construire ses navires.  Le 17 novembre 1869, son navire le Péluse fût le premier navire à  passer le canal de Suez derrière le yacht impérial.

Le 1er août 1871, la compagnie est rebaptisée Compagnie des Messageries Maritimes, son nom définitif dirons nous. Entrée dans le premier conflit mondial avec 66 navires, elle n’en dispose plus que de 44 en 1918. L’année suivante, le El Kantara fût le premier navire français à franchir le canal de Panama. En 1932, la compagnie est frappée par la perte du paquebot Georges Philippar, un incendie fatal au reporter Albert Londres.

En septembre 1939, la compagnie dispose des navires suivants :

-Cargo Anadyr (1930) 5278 TJB

-Cargo Commandant Dorise (1917) 5529 TJB

-Cargo Commissaire Ramel (1920) 10061 TJB

-Cargo Espérance (1923) 5072 TJB

-Cargo Honfleur  (ex-Makena EUA) (1919) 2729TJB (gérance d’un navire appartenant au gouvernement français)

-Cargo Lieutenant de La Tour (1917) 5700  TJB

-Cargo Lieutenant Saint Loubert Bié (1911) 6126 TJB

-Cargo Min (1913) 7997 TJB

-Cargo Saint André (ex-allemand Santa Fe saisi par le contre-torpilleur Le Fantasque le 25 octobre 1939) (1921) 4267 TJB (appartient au gouvernement français. En mars 1940, son armateur allemand est indemnisé par le gouvernement français)

-Cargo Si Kiang (1914) 7014 TJB

-Cargo Sphinx (1914) 11375 TJB

-Cargo Yalou (1914) 8564 TJB

-Cargo Yang Tsé (1915) 8150 TJB

-Paquebot André Lebon (1931) 13681 TJB

-Paquebot Aramis (1932) 17536 TJB

-Paquebot Athos II (1925) 15276 TJB

-Paquebot Bernardin de Saint Pierre (1926) 10086 TJB

-Paquebot Champollion (1924) 12546 TJB

-Paquebot Chantilly (1923) 9986 TJB

-Paquebot Chenonceaux (1922) 14825 TJB

-Paquebot Compiègne (1923) 9986 TJB

-Paquebot D’Artagnan (1924) 15105 TJB

-Paquebot Eridan (1928) 9928 TJB

-Paquebot Explorateur Grandidier (1924) 10268 TJB

-Paquebot Felix Roussel (1930) 17803 TJB

-Paquebot Général Metzinger (1906) 9312 TJB

-Paquebot Jean Laborde (1930)11591 TJB

-Paquebot Khaï Dinh (1914) 5110 TJB

-Paquebot Leconte de Lisle (1922) 9877 TJB

-Paquebot Maréchal Gallieni (1912) 1559 TJB

-Paquebot Maréchal Joffre (1933) 11732 TJB

-Paquebot Maréchal Lyautey (1924) 8256 TJB

Le Maréchal Pétain à la mer, peinture publicitaire

Le Maréchal Pétain à la mer, peinture publicitaire

-Paquebot Maréchal Pétain (en construction à La Ciotat achèvement prévu pour 1943)

-Paquebot Mariette Pacha (1925) 12239 TJB

-Paquebot Patria (1913) 11883 TJB

-Paquebot Pierre Loti (1913) 5111 TJB

-Paquebot Polynésien (1930) 1422 TJB

-Paquebot Porthos (1914) 12619 TJB

-Paquebot Président Doumer (1933) 11898 TJB

-Paquebot Providence (1915) 11596 TJB

-Paquebot Théophile Gautier (1927) 8194 TJB

-Paquebot Ville d’Amiens (1924) 7142 TJB

-Paquebot Ville de Strasbourg (1920) 7138 TJB

-Paquebot Ville de Verdun (1921) 7007 TJB

-Paquebot mixte Sagittaire (1929) 7706 TJB

Pour renforcer et renouveler sa flotte, la compagnie bénéficie pleinement de l’aide de la CNM en recevant la gérance de quatre cargos type Commission construits aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) à Nantes, reprenant les noms des navires qu’ils remplacent comme souvent à cette époque.

-Cargo type Commission Commandant Dorise  mis sur cale le 15 février 1943 lancé le 12 mars 1944 et mis en service le 5 septembre 1944

-Cargo type Commission Commissaire Ramel mis sur cale le 24 mars 1944 lancé le 4 mai 1945 et mis en service le 1er novembre 1945
-Cargo type Commission Lieutenant Saint Loubert Bié   mis sur cale le 12 mai 1945 lancé le 25 juin 1946 et mis en service le 5 décembre 1946

-Cargo type Commission Min  mis sur cale le 8 juillet 1946 lancé le 17 août 1947 et mis en service le 12 février 1948

Pour remplacer les paquebots anciens Pierre Loti et Porthos, deux paquebots baptisés Pierre Loti et Douanier Rousseau sont commandés aux Ateliers et Chantiers de Saint-Nazaire Penhoët en mars 1943. C’était la copie conforme du Maréchal Pétain, des navires de 18000 tonnes qui comme leur devancier étaient entièrement financés par l’armateur.

-Le Pierre Loti  mis sur cale le 8 septembre 1943 lancé le 12 juin 1945 et mis en service le 2 février 1946

-Le Douanier Rousseau  mis sur cale le 19 juin 1945 lancé le 12 juin 1947 et mis en service le 14 février 1948

Les autres navires sont encore en service en septembre 1948.

SAGA (Société Anonyme de Gérance et d’Armement)

La Société Anonyme de Gérance et d’Armement à été créée en 1919 par la banque Rotschild pour assurer la gérance des navires appartenant à l’état français mais également des compagnies possédée par la banque comme la Compagnie des Chemins de Fer du Nord.

Cette armateur connu une croissance importante en rachetant la Compagnie des Bateaux à Vapeur du Nord (1926), l’Union Maritime (1934), la Compagnie Franco-Africaine de Navigation (1935) et la Société Navale de l’Ouest (1939). Toutes ces compagnies conservaient cependant leur identité propre et en 1939, la SAGA disposait en propre des navires suivants :

-Cargo André Moyrand (1927) 2471 TJB

-Cargo Cap Blanc (1932) 3317 TJB

-Cargo Cap Cantin (1933) 3317 TJB (sister-ship du Cap Blanc)

-Cargo Cap El Hank (1920) 2307 TJB

-Cargo Cap Guir (1927) 1536 TJB

-Cargo Cap Hadid (1938) 1700 TJB

-Cargo Cap Sim (1929) 2209 TJB

-Cargo Cap Tafelnch (1920) 2209 TJB

-Cargo Paul Emile Javary (1926) 2471 TJB

-Cargo Rouennais (1911) 3777 TJB

-Cargo Tabarka (1909) 2684 TJB

-Citerne à vins Sahel (1938) 2550 TJB

-Paquebot transmanche Côte d’Argent (1932) 3047 TJB

-Paquebot transmanche Côte d’Azur (1930) 3047 TJB

Pour remplacer les vieux cargos Rouennais et Tabarka, la SAGA passa commande en juin 1944 de deux cargos type Commission aux Ateliers et Chantiers Maritimes du Sud-Ouest & de Bacalan Réunis installés à Bordeaux. Ces deux cargos sont baptisés Le Havrais et Le Caennais et sont identiques aux cargos type Commission bien que la SAGA refuse l’aide proposée par la CNM pour garder sa totale indépendance.

-Le Havrais  est mis sur cale le 12 janvier 1944 lancé le 17 mars 1945 et mis en service le 1er juillet 1945

-Le Caennais  est mis sur cale le 27 mars 1945 lancé le 2 juillet 1946 et mis en service le 12 novembre 1945

Les autres navires restent en service en 1948 et ne vont pas tarder à être réquisitionnés pour un usage militaire ou paramilitaire.

Société S.A Le Nickel

Cette compagnie chargée du transport du nickel de Nouvelle Calédonie dispose d’une flotte assez moderne en 1939 et ne commande aucun navire neuf avant le second conflit mondial.

-Cargo Cagou (1930) 2795 TJB

-Cargo Capitaine Illiaquer (1922) 2138 TJB

-Cargo Cap Tarifa (1930) 2177 TJB

-Cargo Notou (1932) 2489 TJB

-Cargo Orne (1919) 2139 TJB

Société Auxiliaire de Transport

La Société Auxiliaire de Transport dispose en septembre 1939 des navires suivants :

-Pétrolier Général Gassouin (1926) 5011 TJB

-Pétrolier caboteur Léon Martin (1936) 1951 TJB

-Pétrolier Marguerite Finaly (1933) 12309 TJB

-Pétrolier caboteur Pétrophalt (1930) 2633 TJB

-Pétrolier caboteur Stanasfalt (1929) 2468 TJB

Ils sont toujours en service en septembre 1948

19-Marine marchande (10)

Compagnie de navigation des Chargeurs Réunis

La Compagnie de navigation des Chargeurs Réunis est créée en 1872 au Havre par un banquier parisien Jules Vignal. Sa zone d’activité est essentiellement Atlantique en direction de l’Amérique du Sud (Brésil et Argentine notamment), des Antilles (d’où la présence de bananiers) et de l’Afrique occidentale française.

Rachetée par la compagnie de navigation Fabre en 1927, les Chargeurs Réunis retrouvent leur indépendance en 1937 et disposent en 1939/40 d’une flotte importante ainsi composée :

un Bananier des Chargeurs Réunis

un Bananier des Chargeurs Réunis

-Bananier Kakoulima (1933) 3723 TJB

-Bananier Katiola (1935) 3891 TJB

-Bananier Kilissi (1933) 3723 TJB

-Bananier Kolente (1933) 3723 TJB

-Bananier Kita (1936) 3894 TJB

-Cargo Aden (1918) 8033 TJB

-Cargo Aïn El Turk (1925) 2477 TJB (appartient à l’Etat Français, placé en gérance dans cette compagnie)

-Cargo Ango (1913) 7110 TJB

-Cargo Bangkok (1919) 8040 TJB

-Cargo Baoulé (1921) 5874 TJB

-Cargo Bougainville (1913) 7110 TJB

-Cargo Bougaroni (1919) 3050 TJB (appartient à l’Etat Français, placé en gérance dans cette compagnie)

-Cargo Casamance (1921) 5817 TJB

-Cargo Dalny (1914) 6672 TJB

-Cargo Dahomey (1921) 5851 TJB

-Cargo D’Entrecasteaux (1922) 7291 TJB

-Cargo Dupleix (1914) 7135 TJB

-Cargo Forbin (1922) 7291 TJB

-Cargo Fort Archambault (1918) 5549 TJB

-Cargo Fort Binger (1919) 5250 TJB

-Cargo Fort de Douamont (1919) 5266 TJB

-Cargo Fort de Souville (1918) 5229 TJB

-Cargo Fort de Troyon (1919) 5026 TJB

-Cargo Fort de Vaux (1919) 5186 TJB

-Cargo Fort Lamy (1919) 5234 TJB

-Cargo Fort Médine (1919) 5234 TJB

-Cargo Gravelines (1925) 2477 TJB

-Cargo Linois (1907) 7473 TJB

-Cargo Lipari (1922) 9954 TJB

-Cargo Sainte Louise (ex allemand Trifels) (1922) 6198 TJB

-Paquebot Cap Padaran (1922) 8009 TJB

-Paquebot Saint Jacques (1922) 8009 TJB (sister-ship du précédent)

-Paquebot Asie (1914) 8561 TJB

-Paquebot Aurigny (1918) 9589 TJB

-Paquebot Belle Isle (1918) 9591 TJB

-Paquebot Brazza (1923) 10387 TJB

-Paquebot Cap Tourane (1923) 8009TJB
-Paquebot Cap Varella (1921) 8009 TJB

-Paquebot Désirade (1921) 9645 TJB

-Paquebot Formose (1921) 9975 TJB

-Paquebot Foucauld (1922) 11028 TJB

-Paquebot Groix (1922) 9975 TJB

-Paquebot mixte Jamaïque(1922) 10123 TJB

-Paquebot mixte Kerguelen (1922) 10123 TJB

Comme vous pouvez le constater, une partie non négligeable de la flotte commence à accuser le poids des ans et son remplacement devient nécessaire d’autant qu’on ne construit pas un navire en quelques mois et qu’il faut plusieurs années entre la prise de décision et l’arrivée effective du navire dans la flotte.

La priorité est donnée aux navires de charge et notamment ceux construits avant 1921, une date choisit de façon totalement arbitraire. La compagnie d’origine havraise va commander six cargos type Commission et deux paquebots-mixte de 23500 tonnes, des navires construits pour les cargos aux Etats-Unis et pour les paquebots construits en France.

Le chantier américain sélectionné est le chantier de la Ingalls Shipbuilding Corporation de Pascagoula dans le Mississippi qui plus tard construira plusieurs torpilleurs type Empire pour la marine nationale. Les six cargos sont officiellement commandés en décembre 1942 et comme souvent à cette époque au sein des armateurs français, ils reprennent les noms des navires désarmés.

-Le Linois est mis sur cale le 14 mai 1943 lancé le 8 juillet 1944 et mis en service le 14 janvier 1945.

-L’Ango est mis sur cale le 17 mai 1943 lancé le 10 juillet 1944 et mis en service le 15 janvier 1945.

-Le Dalny est mis sur cale le 15 juillet 1944 lancé le 4 octobre 1945 et mis en service le 12 mars 1946

-Le Bougainville est mis sur cale le 17 juillet 1944 lancé le 6 octobre 1945 et mis en service le 20 mars 1946

-Le Dupleix est mis sur cale le 13 octobre 1945 lancé le 21 décembre 1946 et mis en service le 28 mars 1947

-L’Aden est mis sur cale le 21 octobre 1945 lancé le 2 janvier 1947 et mis en service le 13 avril 1947.

Les Chargeurs Réunis envisagèrent la commande de nouveaux navires (4 à 6 selon les sources) mais la guerre ayant éclaté en septembre 1948, cette commande fût reportée sine die.

Quant aux deux paquebots mixtes, les Chargeurs Réunis passèrent commande des deux navires aux Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët qui venaient d’achever le paquebot Bretagne, le nouveau fleuron de la «Transat»
-L’Ile de Houat est mis sur cale le 8 octobre 1943 lancé le 17 septembre 1945 et mis en service sur une ligne Le Verdon-Vigo-Lisbonne-Casablanca-Dakar à partir du 8 septembre 1946.

-L’Ile d’Auray est mis sur cale le 8 novembre 1945 lancé le 27 octobre 1947 et mis en service le 8 juillet 1948 sur une ligne Le Verdon-Rio de Janeiro-Buenos Aires-Dakar-Lisbonne-La Corogne mais pour fort peu de temps.

Ces deux navires remplacent les trois plus anciens paquebots de la compagnie à savoir le paquebot Asie (1914) , l’Aurigny (1918) et le Belle Isle (1918).

Compagnie Auxiliaire de Navigation

Cette compagnie fondée en 1912 par Henri Desprez s’est spécialisée dans le transport du pétrole et dispose au moment de la guerre de Pologne de la flotte suivante :

-Pétrolier Ophélie (1922) 6477 TJB

-Pétrolier Monique (1922) 7011 TJB

-Pétrolier Melpomène (1923) 7011 TJB

-Pétrolier Beauce (1925) 4870 TJB (appartenant au gouvernement français mais géré par cette compagnie)

-Pétrolier Pallas (1925) 5260 TJB

-Pétrolier Rhéa (1928) 7813 TJB

-Pétrolier Roxane (1928) 7813 TJB

-Pétrolier Henry Desprez (1932) 9895 TJB

-Pétrolier Shéhérazade (1935) 13647 TJB

-Pétrolier Théodora (en construction au Danemark) 10500 TJB

-Pétrolier Salomé (en construction à Dunkerque) 13000 TJB

Comme on le voit la flotte est plutôt moderne avec deux unités en construction. Le Théodora est mis en service en septembre 1941 et le Salomé en octobre 1941. Les pétroliers Shéhérazade Henry Desprez Roxane Rhéa Pallas et Beauce sont jugés aptes à tenir encore quelques années.

L’«Auxinavi» passe commande de quatre pétroliers type Commission aux chantiers de Normandie à Grand Quevilly pour remplacer ces unités les plus anciennes qui ne sont pas démolies mais restent au port, attendant un éventuel réarmement en cas de brusque besoin de capacité de transport.

-Le Zoé  est mis sur cale le 12 septembre 1942 lancé le 8 janvier 1944 et mis en service le 13 juillet 1944

-L’Euphrosyne est mis sur cale le 12 janvier 1944 lancé le 13 mars 1945 et mis en service le 21 septembre 1945

-L’Irène  est mis sur cale le 4 avril 1945 lancé le 2 septembre 1946 et mis en service le 8 mars 1947

-Le Pulchérie  est mis sur cale le 12 septembre 1946 lancé le 18 décembre 1947 et mis en service le 8 juin 1948.

Compagnie des Affréteurs Français

Cette compagnie à été créée en 1924 avec des navires d’occasion. En 1939/40, elle dispose des navires suivants :

-Cargo Cérès (1918) 3073 TJB

-Cargo Mars (1918) 721 TJB

-Cargo Rabelais (1921) 4999 TJB

Cette compagnie conserve ces trois navires en bon état et passe commande de deux cargos de type Commission, commande passée aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) de Dunkerque.

-Cargo type Commission Gargantua mis sur cale le 8 janvier 1945 lancé le 10 février 1946 et mis en service le 8 juillet 1946

-Cargo type Commission Pantagruel  mis sur cale le 13 août 1945 lancé le 8 octobre 1946 et mis en service le 7 février 1947.

Compagnie Africaine d’Armement

Cette compagnie à été créée en 1920 par la Compagnie Auxiliaire de navigation, la compagnie de Saint Gobain et la banque Vernes  pour le transport de minerais et de charbon entre la France, l’Espagne et l’Afrique du Nord, la Compagnie africaine d’armement se reconvertit en 1934 dans le transport pétrolier, principalement entre les pays d’Amérique latine et la raffinerie de Berre.

-Elle dispose à l’époque d’un seul navire, le pétrolier Mérope (1923) 7011 TJB mais songe à augmenter sa flotte en commandant pour compléter le Mérope un grand pétrolier type PC et trois pétroliers PPC. Le premier devait transporter du brut d’Amérique Latine, du Mexique ou du Texas en direction de la raffinerie de l’Etang de Berre appartenant à la compagnie Saint Gobain et les trois autres doivent ramener en métropole le brut non raffiné des puits du Sahara.

-Le pétrolier Sisyphe est mis sur cale aux chantiers navals d’Ostende le 8 mai 1943 lancé le 10 septembre 1944 et mis en service le 7 mars 1945.

Les trois pétroliers type PPC sont commandés respectivement aux FCM du Havre et aux ACSM du Trait pour les deux derniers

-Pétrolier type PPC Etoile du Désert  mis sur cale le 12 novembre 1942 lancé le 8 octobre 1943 et mis en service le 17 septembre 1944

-Pétrolier type PPC Etoile du Sahel  mis sur cale le 8 janvier 1943 lancé le 17 mars 1944 et mis en service le 5 septembre 1944.

-Pétrolier type PPC Etoile du Rif  mis sur cale le 8 janvier 1943 lancé le 17 mars 1944 et mis en service le 5 septembre 1944.
Compagnie des Bateaux à vapeur du Nord

La CBVN (Compagnie des Bateaux à Vapeur du Nord) est créée en 1853 pour relier Dunkerque à Cronstadt, le port de mer de Pétrograd, la capitale de l’Empire russe. Cette nouvelle compagnie ouvre des lignes sur l’Afrique du Nord en 1873, devenant en 1892, la Compagnie Générale des Bateaux à Vapeur à Hélices du Nord. Rachetée par la Société Anonyme de Gérance et d’Armement (SAGA) en 1927, elle garde cependant son autonomie de gestion et sa propre identité. Elle dispose en 1939 des navires suivants :

-Cargo Algérie (1910) 3386 TJB

-Cargo Alsacien (1923) 3819 TJB

-Cargo Amienois (1932) 3713 TJB

-Cargo Artésien (1921) 3152 TJB

-Cargo Cambraisien (1921) 3151 TJB

-Cargo Champenois (1921) 3482 TJB

-Cargo Douaisien (1920) 2954 TJB

-Cargo Lillois (1910) 3681 TJB

-Cargo Lorrain (1923) 3819 TJB

-Cargo Nancéen (1929) 2895 TJB

-Cargo Rémois (1932) 3713 TJB

-Cargo Roublaisien (1921) 3152 TJB

-Cargo Sainte Madeleine (ex-norvégien Batavia) (1922) 962 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Strasbourgeois (1929) 2895 TJB

-Cargo Tourquennois (1909) 2953 TJB

La CBVN va bénéficier pleinement de la politique de la CNM en étant sélectionné pour affréter trois cargos financés à 100% par la Commission Nationale Maritime.

Ils reprennent les noms des trois navires les plus anciens dont ils reprennent les noms : Algérie Lillois et Tourquennois. Ces trois navires sont construits aux ACSM au Trait.

-L’Algérie est mis sur cale le 8 septembre 1942 lancé le 14 décembre 1943 et mis en service le 8 juin 1944

-Le Lillois est mis sur cale le 21 décembre 1943 lancé le 8 mars 1945 et mis en service le 12 septembre 1945

-Le Tourquennois est mis sur cale le 18 mars 1945 lancé le 7 septembre 1945 et mis en service le 8 mars 1946.

Compagnie Côtière de l’Annam

Cet armement à été créé en 1923 par la Maison Denis Frères fondée en 1862 à Saïgon. Elle dispose en 1939/40 des navires suivants :

-Cargo Francis Garnier (1903) 1243 TJB

-Caboteur Jean Dupuis (1910) 682 TJB

-Cargo Song Gang (1922) 1065 TJB

-Cargo Kontum (1923) 1565 TJB

-Cargo Tran Minh (1928) 1463 TJB

Elle décide de remplacer ses deux plus anciens cargos par deux cargos neufs de type Commission se tournant vers les chantiers Kaiser de Vancouver (Etat de Washington) pour passer commande de deux cargos en septembre 1943.

-Le Courlis est mis sur cale le 7 novembre 1943 lancé le 8 janvier 1944 et mis en service le 14 juillet 1944.

-Le Petrel est mis sur cale le 17 novembre 1943 lancé le 21 janvier 1944 et mis en service le 1er août 1944

Ces deux navires vont servir sur une ligne reliant Saïgon à la Chine et au Japon avec parfois des rotations sur l’Australie et les Philippines. Les autres navires restent en service après des travaux plus ou moins poussés.

Compagnie Commerciale de l’Afrique Equatoriale (Delmas-Viellejeux)

Cette compagnie dispose en 1939 d’un seul navire, le cargo Mécanicien Principal Carvin datant de 1921 et déplaçant 4281 TJB. Cette situation ne change pas d’ici 1948.

Compagnie Daher

Cette compagnie à été créée en 1863 et dispose en 1939 des navires suivants :

-Cargo Baalbeck (1923) 2115 TJB

-Cargo Vigor (1921) ? TJB

-Cargo Sainte Marguerite II (1921) 1854 TJB

-Cargo Tibériade (1909) 2696 TJB

-Caboteur Lacydon (1910) 840 TJB

Pour remplacer le cargo Tibériade et le caboteur Lacydon, la compagnie Daher passe commande en septembre 1942 de deux cargos de type Commission, commande passée aux Ateliers et Chantiers de la Loire (ACL) de Saint Nazaire.

-Cargo type Commission Judée  est mis sur cale le 8 octobre 1942, mis à flot le 14 février 1944 et mis en service le 7 juillet 1944

-Cargo type Commission Samarie  est mis sur cale le 21 février 1944 mis à flot le 8 juin 1945 et mis en service le 10 octobre 1945

Les autres navires sont encore tous en service en septembre 1948 même si sans le déclenchement du conflit, ils auraient probablement été désarmés.

Compagnie de Navigation D’Orbigny

Cette compagnie rochellaise à été créée en 1865. Dissoute en 1899, elle est reconstituée en 1905 et huit ans plus tard, le siège social est transféré à Paris. Quand éclate la guerre de Pologne, la Compagnie de Navigation D’Orbigny dispose des navires suivants :

-Cargo Arijon (1938) 4374 TJB

-Cargo Criton (1927) 4564 TJB

-Cargo Fauzon (1938) 4376 TJB

-Cargo Gazcon (1932) 4131 TJB

-Cargo Lyon (1940) 5000 TJB

-Cargo Mâcon (ex-Point Ancha EUA/Panama) (1919) 5141 TJB (appartient au gouvernement français)

-Cargo Moron (1930) 4128 TJB

-Cargo Myson (1927) 4564 TJB

-Cargo Pavon (1930) 4128 TJB

-Cargo Platon (1925) 4550 TJB

-Cargo Solon (1925) 4550 TJB

-Cargo Strabon (1938) 4572 TJB

La flotte étant moderne, la Compagnie de Navigation d’Orbigny ne passe pas commande de nouveaux navires avant le second conflit mondial.

19-Marine marchande (9)

Association Pétrolière

Cet armateur dispose à la fin des années trente des navires suivants :

-Pétrolier-caboteur Artabaze (1922) 435 TJB

-Pétrolier-caboteur Atar (1922) 435 TJB

-Pétrolier-caboteur Tomyris (1922) 435 TJB

-Pétrolier Bahram (1922) 7765 TJB

-Pétrolier Cyrus (1922) 435 TJB

-Pétrolier Firuz (1929) 7327 TJB

-Pétrolier Kobad (1930) 7329 TJB

Comme on peut le voir, certains navires commencent à accuser le point des ans et leur remplacement devient nécessaire à défaut d’être urgent notamment les trois pétroliers-caboteurs.

L’Association pétrolière passe commande en avril 1943 auprès des Ateliers et Chantiers de Bretagne (ACB) de Nantes de trois pétroliers type PPC (Petit Pétrolier de la Commission) qui sont baptisés du nom de ports pétroliers de France et de l’Empire.

-Le Le Verdon est mis sur cale le 8 juin 1943 lancé le 14 octobre 1944 et mis en service le 8 janvier 1945. Il remplace l’Artabaze désarmé en 1944.

-Le Donges est mis sur cale le 21 octobre 1944 lancé le 4 avril 1946 et mis en service le 7 août 1946. Il remplace l’Atar désarmé en juin 1946.

-L’Arzew est mis sur cale le 10 avril 1946 lancé le 8 juillet 1947 et mis en service le 2 novembre 1947. Il remplace le Tomyris désarmé en septembre 1947.

Compagnie Charles Leborgne

Cette compagnie d’armement maritime à été fondée au 18ème siècle (1735 précisement) en Normandie. En 1924, tout en conservant un ancrage normand, la compagnie se tourne vers la Méditerranée en s’installant à Port-Saint-Louis et ouvrant des succursales à Alger et Oran en attendant celles de  de Marseille, Lyon et pour l’Algérie, de Philippeville, Bougie et Bône.

En 1929, sera créée la succursale de Rouen qui sera suivie de celle de Boulogne sur Mer en 1933 et des agences de Dunkerque, Calais et Brest. Six lignes maritimes furent ainsi créées à terme dont deux au départ de Rouen vers le Maroc et l’Algérie, les autres desservant l’Algérois et la côte Est algérienne ou l’Oranie depuis Marseille et Sète.
Elle dispose en 1939 d’une flotte assez ancienne que les primes de la CNM vont permettre de renouveler.

-Cargo Alberte Leborgne (1914) 3921 TJB

-Cargo Augustin Le Borgne (1920) 1789 TJB

-Cargo Charles Le Borgne (1920) 1789 TJB

-Cargo Ginette Le Borgne (1903) 1619 TJB

-Cargo Josephine Le Borgne (1918) 1309 TJB

-Cargo Marie-Louise Le Borgne (1903) 1263 TJB

-Cargo Marie-Thérèse Le Borgne (1903) 1269 TJB

Elle va ainsi passer commande dès septembre 1942 de quatre cargos type Commission et de deux paquebots de 18000 tonnes en configuration mixte marchandises/passagers pour ces lignes d’Afrique du Nord.

-Le Alberte Le Borgne est mis sur cale aux ACL à Nantes le 15 novembre 1942 lancé le 4 décembre 1943 et mis en service le 8 juin 1944. Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Alberte Le Borgne (II).

-Le Ginette Le Borgne est mis sur cale aux ACL à Nantes le 5 janvier 1944 lancé le 15 juin 1945 et mis en service le 17 novembre 1945.  Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Ginette Le Borgne (II)

-Le Marie-Louise Le Borgne est mis sur cale aux Chantiers de Normandie du Grand Quevilly le 8 février 1943 lancé le 17 juin 1944 et mis en service le 4 décembre 1944.  Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Marie-Louise Le Borgne (II).

-Le Marie-Thérèse Le Borgne est mis sur cale aux Chantiers de Normandie du Grand Quevilly le 15 avril 1943 lancé le 7 septembre 1944 et mis en service le 2 mars 1945. Il remplace le cargo plus ancien du même nom et est souvent connu sous le nom de Marie-Thérèse Le Borgne (II).

-L’Etoile du Sahel est mis sur cale à la Société Provencale de Construction Navale (SPCN) de la Ciotat le 17 novembre 1942 lancé le 12 juillet 1944 et mis en service le 17 septembre 1945.

-L’Etoile du Nord (Cie Charles Le Borgne) est mis sur cale à la Société Provencale de Construction Navale (SPCN) de la Ciotat  le 8 août 1944 lancé le 17 juillet 1946 et mis en service le 8 octobre 1947.

Ces deux paquebots mixtes effectuent deux liaisons hebdomadaires entre la métropole et l’Algérie mais peu avant le début du conflit, l’Etoile du Sahel expérimente une ligne régulière en direction du Levant qui montre des possibilités telles que la Compagnie envisage la commande d’un bâtiment plus gros mais la guerre éclata avant qu’une commande ferme ne soit passée.

Compagnie Nouvelle de Navigation Busck

Fondée en 1895, la Compagnie Busck change plusieurs fois de nom jusqu’à être connue sous ce nom à partir de 1936. Il dispose en 1939 des navires suivants :

-Cargo Cheik (1920) 1058 TJB

-Cargo Goumier (1920) 1058 TJB

-Cargo Kabyle (1905) 1881 TJB
-Cargo Kroumir (1906) 1881 TJB

-Cargo Oasis (1937) 1327 TJB

-Cargo Spahi (1920) 1058 TJB

-Cargo Tell (1937) 1327 TJB

Deux cargos de type Commission sont commandés en janvier 1944 aux chantiers de Normandie à Grand Quevilly, des navires baptisés du même nom que les navires qu’ils doivent remplacer à savoir Kabyle et Kroumir.

-Le Kabyle est mis sur cale le 7 juillet 1944 lancé le 12 octobre 1945 et mis en service le 4 mars 1946

-Le Kroumir est mis sur cale le 17 septembre 1944 lancé le 7 février 1946 et mis en service le 12 septembre 1946

15- Pétroliers et Ravitailleurs Rapides (1)

15°) PÉTROLIERS ET RAVITAILLEURS RAPIDES

En guise d’avant propos……

Après la rame et la voile, la navigation à pleinement profité de l’apparition de la propulsion mécanique avec la machine à vapeur alimentée par le charbon qui avait certes un fort pouvoir calorifique mais avait un certain nombre d’inconvénients : une masse importante, un ravitaillement très long et des panaches de fumées facilement repérables à l’horizon.

D’où la décision de passer au mazout issu du pétrole dont les premiers gisements ont été découverts au milieu du 19ème siècle notamment par le Dr Drake à Titusville aux Etats-Unis même si ce n’est qu’au début du vingtième siècle que les marines de guerre vont passer au pétrole.

L’Europe est cependant handicapée par l’absence de sources d’approvisionnement sous son contrôle, les principaux gisements étant avant le premier conflit mondial situés en Roumanie, au Mexique et au Texas.

Cela nécessite donc des navires spécialisés dans leur transport, des navires logiquement appelés pétroliers qui apparaissent dans la Royale en 1909. Il faut cependant reconnaître que la France n’est guère pressée d’adopter la chauffe au mazout puisqu’elle dispose de ressources charbonnières encore abondantes.

Si on prend l’exemple des cuirassés, les Courbet ne seront jamais totalement transformés pour chauffer au mazout et les Bretagne ne le seront que dans les années trente, près de vingt ans après les Queen Elisabeth de la Royal Navy alors que la Grande Bretagne possède elle aussi des réserves charbonnières intéressantes.

Le pétrolier qui avait commencé comme un simple cargo transportant des barils de pétrole devient peu à peu un navire équipés de soutes adaptées au transport de ce liquide visqueux, noirâtre et hautement addictif.

La nécessité de ravitailler les navires à la mer en carburant mais également en munitions, en vivres et pièces détachées entrainera la transformation des pétroliers qui deviendront de véritables ravitailleurs de combat.

Quand éclate la guerre de Pologne, la marine nationale dispose de quatorze pétroliers, une flotte assez ancienne puisqu’elle comporte des pétroliers de seconde main (Rhône Garonne Dordogne Loire et Odet) et des pétroliers acquis neufs mais construits souvent après le premier conflit mondial (Loing Mékong Niger Elorn Var et Nivôse), de simples transports pétroliers encore bien incapables de mener des ravitaillement à la mer.

Cette situation est cependant amenée à s’améliorer car plusieurs navires sont en construction à savoir les quatre pétroliers ravitailleurs d’escadre de classe La Seine et les six ravitailleurs rapides de classe L’Adour même si seulement cinq sont sur cale (L’Adour Lot Tarn Charente La Saône), les autres étant au stade de l’approvisionnement.

A ces dix navires vont s’ajouter ultérieurement quatre pétroliers-caboteurs de 2500 tonnes financés aux tranches 1943 (Rance Lèze) et  1944 (Ardèche et Blavet) ainsi que deux pétrolier-ravitailleurs d’escadre (PRE) financés à la tranche 1944 (Le Rhône et La Garonne).

Anticipant sur le conflit à venir, des pétroliers de la marine marchande doivent également être réquisitionnés, certains navires étant partiellement financés par la marine nationale et disposant de certaines prédispositions pour le ravitaillement à la mer et l’installation d’armes (canons et mitrailleuses).

Des travaux d’infrastructures sont également menés. Les dépôts de Brest, de Lorient, de Toulon,  et de Bizerte sont agrandis et modernisés. D’autres dépôts sont aménagés à Beyrouth, Saïgon, Cam-Ranh, Nouméa, Papeete Mers-El-Kébir mais également à Gabès.

La marine nationale et la marine marchande vont travailler de concert à améliorer l’approvisionnement pétrolier du pays.

Des terminaux pétroliers sont ainsi construits à  Dunkerque, au Verdon, à Fos sur Mer et à Arzew, ce dernier servant à transférer en métropole le pétrole brut du Sahara algérien qui est raffiné à Fos sur Mer.

C’est le seul terminal à travailler majoritairement avec du pétrole «national», Dunkerque travaillant essentiellement avec du pétrole mexicain et texan alors que Le Verdon préfère du pétrole venu du Venezuela.

A-Les premiers pétroliers de la marine nationale

Le Rhône

Le Rhône, premier pétrolier de la marine nationale

Le Rhône, premier pétrolier de la marine nationale

-Le Radioléine est mis sur cale aux Chantiers de Normandie (appartenant à la Société Anonyme des Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët) du Grand-Quevilly le 15 juillet 1909 et lancé le 26 mars 1910.

La coque est remorquée à Saint-Nazaire pour recevoir ses machines puis effectuer ses essais. Après quelques opérations commerciales, le Radioléine est acquis par la marine nationale en décembre 1910 où il est rebaptisé Rhône.

Quand éclate la guerre de Pologne, le Rhône est basé à Brest, ravitaillant les navires en rade de Brest mais effectuant également des transports de mazout et de diesel entre le port pétrolier du Verdon et les dépôts pétroliers de Lorient et de Brest.

Le Rhône est désarmé le 30 septembre 1941 et condamné le 7 octobre 1941. La coque est remorquée à Landevennec où elle y était toujours en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du pétrolier Rhône

Déplacement : standard 2781 tW pleine charge 8860 tonnes avec 4400 tonnes de port en lourd

Dimensions : longueur hors tout 112.47m longueur entre perpendiculaires 106.70m largeur 13.78m tirant d’eau 7.06m en charge

Propulsion : une machine alternative 3 cylindres alimentées par deux chaudières cylindriques Du Temple dévellopant 2100ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale 11 noeuds distance franchissable 8160 miles nautiques à 8,5 noeuds

Capacités : 22 citernes dont 4 citernes d’été totalisant 5994 mètres cubes + une cale à marchandise de 218 mètres cubes

Armement (1940) : un canon de 100mm et deux mitrailleuses de 8mm

Equipage : trois officiers et 57 officiers mariniers et QMM.

La Garonne

La Garonne

La Garonne

En 1912 est construit à Sunderland un pétrolier baptisé Lucellum. Le 18 février 1913, décision est prise d’acheter un deuxième pétrolier. C’est le Lucellum qui est choisit, ce pétrolier livré en décembre 1913 est rebaptisé Garonne.

En juin 1940, il est basé à Lorient servant de base mobile de ravitaillement en attendant que les citernes enterrées soient inaugurées (septembre 1942). Il est désarmé le 4 octobre 1941 et remorqué comme brise-lames à la pointe de l’Espérance, brise-lames équipé de pièces de DCA en septembre 1948.

A noter que le 4 décembre 1945, le contre-torpilleur Vautour victime d’un blocage de barre entre en collision avec l’ancien pétrolier La Garonne. Les dégâts sont cependant limités des deux côtés.

L’ancien pétrolier y était toujours en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques de La Garonne

Déplacement : standard 3533 tW pleine charge 11250 tonnes 7262 tonnes de port en lourd

Dimensions : longueur hors tout 120.08m largeur 15.48m tirant d’eau 5.80m lège 8.25m en charge

Propulsion : une machine alternative à triple expansions alimentée en vapeur par deux chaudières cylindriques dévellopant 2740ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale 11 noeuds distance franchissable 5100 miles nautiques à 9.5 noeuds

Capacités : 16 citernes répartis en huit tanks pout un total de 8035 mètres cubes (6942 t) deux pompes de 150 tonnes par heure et cinq mats de charge de 3 tonnes

Armement : deux canons de 100mm modèle 1898 et deux mitrailleuses de 8mm installés en 1939 mais débarquées dès juillet 1940.

Equipage : 6 officiers et 57 hommes (officiers mariniers, quartiers maitres et matelots)

La Dordogne
Le 5 août 1914, l’attaché naval français à Londres achète le pétrolier San Isodoro de l’Ango-Mexican Petroleum Cie, pétrolier rebaptisé Dordogne.

Ce pétrolier neuf va être utilisé durant le premier conflit mondial pour ravitailler les ports français depuis les Etats-Unis avant de passer l’entre-deux-guerre à charger du pétrole brut en mer Noire mais également depuis Curacao dans les Caraïbes.

Mise en réserve spéciale en février 1935, La Dordogne est réarmée début mai 1937, subissant une révision générale. Connaissant des problèmes récurrents de chaudières, la marine qui manque de pétroliers, décide de changer les chaudières à l’automne 1939.

Basé à Bizerte au sein de la 4ème puis de la 6ème Escadre Légère, il doit ravitailler les navires basés en Tunisie à flot faute de système de ravitaillement à la mer, La Dordogne étant jugée trop ancienne pour le recevoir. Elle va également assurer des transports pétroliers entre Batoum et Bizerte et entre Haïfa et Bizerte.

Il devait être  désarmé début 1942 mais il sera prolongé jusqu’à la mise en service du Mayenne en mars 1943. Il est désarmé le 7 avril 1943 et va servir de ponton au dépôt pétrolier de Gabès. Ce ponton sert de stockage additionnel au dépôt à terre.

Victime d’une voie d’eau, l’ancien pétrolier Dordogne coule le 7 mai 1947. La coque est relevée, rapidement réparée et remorquée en haute mer pour servir de cible à l’aéronavale, l’ancien pétrolier Dordogne encaissant une torpille et quatre bombes avant de sombrer dans la Mare Nostrum.

Caractéristiques Techniques du pétrolier Dordogne

Déplacement : standard 7333 tW pleine charge 24000 tonnes 15160 tonnes de port en lourd

Dimensions : longueur hors tout 168.35m longueur entre perpendiculaires 161.54m largeur 20.30m tirant d’eau 5.80m lège 9.15m en charge

Propulsion : une machine alternative à 4 cylindres alimentée en vapeur par 4 chaudières cylindriques dévellopant 4000ch et entrainant une hélice

Performances : vitesse maximale 11 noeuds rayon d’action inconnu

Capacités : 12 tanks (15778 mètres cubes et 14520 tonnes) plus 8 tanks d’été (2104 mètres cubes et 1839 tonnes) et une soute alimentaire

Armement : deux canons de 155mm puis deux canons de 100mm

Equipage : 6 officiers et 83 hommes (officiers mariniers, quartiers maitres et matelots)

14-Navires légers (25)

H-Chalutiers réquisitionnés

Avant-propos

Quand la France est entrée en guerre le 3 septembre 1939, elle réquisitionna de nombreux chalutiers et navires de pêche pour servir de patrouilleurs, d’arraisonneur, de dragueur, bref une série de missions importantes menées souvent dans l’ombre d’unités plus glorieuses (on dirait aujourd’hui plus «médiatiques»).

Si beaucoup de ces navires ont été rapidement rendus à un usage civil, certains sont restés réquisitionnés bien plus longtemps, vingt-sept chalutiers ont ainsi été maintenus sous les drapeaux après le 15 décembre 1939, certains étant même achetés par la marine à leurs armateurs.

Navires d’une jauge brute supérieure à 1000 tX

Le Cap Nord (P-11)

Le Cap Nord est un chalutier de 1926 construit aux CNF de Blainville près de Caen pour un armement bordelais sous le nom d’Islande. Il est vendu en mars 1939 à un armement de Fécamp et rebaptisé Cap Nord. Réquisitionné en septembre 1939, il est affecté à Casablanca et mis à la disposition de Marine Maroc. Il reste réquisitionné jusqu’en septembre 1941 quand il est rendu à son armateur.

Déplacement jauge brute 1034 tx jauge nette 485 tx Longueur 64.33m largeur 10.38m creux 5.14m
Propulsion : machine alternative VTE à 3 cylindres dévellopant 950ch Vitesse maximale 10.5 noeuds Equipage : 44 hommes Armement : 3 canons de 100mm

Le Cap Fagnet (P-17)

Le Cap Fagnet à lui aussi été construit aux chantiers CNF de Blainville en 1926, c’est un quasi sister-ship du Cap Nord. Armé sous le nom de Lucien Fontaine au profit de copropriétaires malouins, , il est acheté en 1939 lui aussi par un armement de Fécamp qui le rebaptise Cap Fagnet.

Réquisitionné le 6 septembre 1939, il est affecté lui aussi à Casablanca pour renforcer la surveillance au large des côtes marocaines jusqu’en décembre 1941 quand il est déréquisitionné et rendu à son armateur après que la marine eut envisagé son achat.

Déplacement jauge brute 1017.57 tx jauge nette 520.88 tx Longueur 64.33m largeur 10.38m creux 5.14m Propulsion : machine alternative VTE à 3 cylindres dévellopant 900ch Vitesse maximale 10.5 noeuds Equipage : 44 hommes Armement : 3 canons de 100mm, deux canons de 37mm modèle 1925 quatre mitrailleuses de 8mm en affûts doubles, deux grenadeurs à 12 grenades et deux mortiers Thornycroft

L’Heureux (P-28)

Ce chalutier est contrairement aux deux précédents un chalutier diesel même si il à été construit par les CNF de Blainville au profit d’un armement de Saint Malo même si le port de rattachement était Fécamp. Réquisitionné en septembre 1939, il est basé à Brest et va assurer durant la guerre de Pologne diverses missions d’escorte.

La guerre terminée, le chalutier aurait du être déréquisitionné mais la marine décide finalement de l’acheter, achat officiel le 14 mars 1940, le chalutier devenu pleinement patrouilleur conservant son nom et son port d’attache. Il était toujours en service en septembre 1948 même si il servait davantage de navire-école et de navire utiliaire que de patrouilleur.

Déplacement : 2250 tonnes en charge Dimensions : longueur hors tout 68.50m (64.17m pp), largeur 10.42m creux 5.50m Propulsion : un moteur diesel Sulzer de 1100ch entrainant une hélice

Vitesse maximale 10.5 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917 puis 2 canons de 90mm modèle 1926, 2 canons de 37mm modèle 1925 puis 4 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 et 40 grenades ASM. Equipage : 52 hommes

Le Groenland (P-29)

Ce chalutier diesel à été construit en 1930 à Falmouth (Grande Bretagne) pour un armement de pêche de Fecamp.

Il est réquisitionné le 25 septembre 1939 et affecté à la 2ème région maritime (Brest). Il sert comme patrouilleur auxiliaire jusqu’au 5 mars 1944 quand il est rendu à son armateur pour reprendre son rôle de navire de pêche même si il reste réquisitionnable en cas de conflit.

Déplacement : 2320 tonnes en charge Dimensions : longueur hors tout 65.62m longueur entre perpendiculaires 64.98m largeur 10.55m creux 5.83m

Propulsion : moteur diesel 2 temps Atlas Polar dévellopant 850ch et entrainant une hélice Vitesse maximale 10.5 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925 et un grenadeur de sillage Equipage : 56 hommes

Le Jutland (P-37)

Ce chalutier diesel à été construit en 1934 au Danemark pour un armateur de pêche bordelais et réquisitionné en septembre 1939 et mis en service le 12 novembre 1939, étant affecté à Casablanca pour assurer des patrouilles dans l’Atlantique et des escortes entre Brest, Casablanca et Dakar.

Ce patrouilleur est acheté par la marine nationale le 8 septembre 1942, conservant son nom de bâtiment de pêche et toujours en service à Casablanca en septembre 1948.

Déplacement : jauge brute 1160 tx Dimensions : longueur entre perpendiculaires 67.05m largeur 10.97m creux 6.10m Propulsion : un moteur diesel Airless-injection 6 cylindres développant de 1100ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : 11.5 noeuds

Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917 puis 2 canons de 90mm, 2 canons de 37mm modèle 1925 remplacés par 4 canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40 et des grenades ASM.

Equipage : 50 hommes

Le Merceditta (P-38)

Ce chalutier à été construit aux chantiers de Grand-Quevilly (appartenant aux ateliers et chantiers de Saint Nazaire-Penhoët) pour un armateur bordelais en 1934.

Requisitionné en septembre 1939, il est mis en service comme patrouilleur auxiliaire le 30 octobre 1939, étant basé à Casablanca en compagnie du Jutland, Reine des Flots, Président Houduce, Vikings, Minerva, Sergent Gouarne et Aspirant Brun, ces navires formant la 5ème escadrille de patrouilleurs auxiliaires placée à la disposition de Marine Maroc.

Il reste réquisitionné par la marine nationale jusqu’au 5 septembre 1943 quand il est rendu par la marine à son armateur à une époque où la Royale ne manque plus d’escorteurs. Il reprend son rôle de chalutier au profit de son ancien armement.

Déplacement : jauge brute 1162 tx Dimensions : longueur en flottaison 66.59m largeur 10.49m creux 5.03m Propulsion : un moteur diesel Burmeister & Wain 4 temps de 1000ch entrainant une hélice Vitesse maximale : 11.8 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 7.5mm et des grenades ASM. Equipage : 55 hommes.

Le Président Houduce (P-40)

Ce chalutier à été construit en 1929 à Falmouth au profit d’un armateur de pêche de Fécamp. Il est réquisitionné par la marine nationale le 2 septembre 1939, ralliant Lorient son port d’armement le 15 septembre pour être transformé en patrouilleur auxiliaire. Les travaux s’achèvent le 15 octobre et il est officiellement disponible à la fin de ce même mois.

Affecté à Casablanca au sein de la 5ème EPA, il va effectuer des patrouilles et des escortes entre Brest, Casablanca et Dakar, ayant maille à partir à plusieurs reprises avec des sous-marins. Il reste réquisitionné jusqu’au 17 octobre 1942 quand il est rendu à son ancien armateur.

Déplacement : 2320 tonnes en charge Dimensions : longueur hors tout 65.62m longueur entre perpendiculaires 64.98m largeur 10.55m creux sur quille 5.83m Propulsion : moteur diesel deux temps de 850ch entrainant une hélice Performances : vitesse maixmale 10.5 noeuds Rayon d’Action 60 jours à 9 noeuds Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, deux canons de 37mm modèle 1925, quatre mitrailleuses de 8mm en deux affûts doubles, deux grenadeurs de sillage et quatre mortiers Thornycroft

Le Vikings (P-41)

Construit en Ecosse en 1935, ce chalutier à turbine est l’un des plus récents de la flotte de pêche française et comme nombre de ses congénères, il est la propriété d’un armement fécampois qui le met en service en novembre 1935.

Le 9 septembre 1939, il est réquisitionné par la marine nationale et transformé en patrouilleur auxiliaire à Brest avant d’être affecté à la 5ème EPA à Casablanca avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest.

Cette réquisition s’achève le 9 juin 1944 quand il est rendu à son armateur qui après des travaux de remise en état le remet en service pour les campagnes de pêche.

La marine à envisagé de l’acheter mais préservant l’avenir, elle à fait réaliser par le STCN des plans de patrouilleurs inspirés de ce modèle de chalutier, patrouilleurs aisement constructibles y compris dans des chantiers à l’outillage sommaire.

Déplacement : jauge brute 1158 tx Longueur  hors tout 63.73m largeur 10.40m creux sur quille 5.81m Propulsion : une machine alternative Christiansen & Mayen alimentée en vapeur par deux chaudières et entrainant une hélice Vitesse maximale 16 noeuds (14 noeuds en pratique) Armement : un canon de 100mm, deux canons de 75mm, deux canons de 37mm CAS modèle 1925 et deux mitrailleuses de 8mm plus deux grenadeurs et deux mortiers. Equipage : 45 hommes.

Le Minerva (P-42)

Ce chalutier à motteur diesel à été construit pour un armement havrais par les chantiers de Normandie du Grand Quevilly et mis en service fin 1937.

Réquisitionné par la marine nationale, il est mis en service le 20 novembre 1939, affecté comme d’autres patrouilleurs auxiliaires venant de la pêche à la 5ème EPA avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest. Cette réquisition se poursuit jusqu’au 5 juin 1943 quand il est rendu à son armateur.

Déplacement : jauge brute 1148 tx Longueur hors tout 66.59m largeur 10.49m creux 5.03m Propulsion : moteur diesel 4 temps Burmeister &Wain dévellopant 1000ch et entrainant une hélice vitesse maximale 12 noeuds Armement : 4 canons de 75mm (un en chasse, un en retraite et deux au centre de part et d’autre de la cale à poisson), deux grenadeurs de sillage et des mitrailleuses Equipage : 55 hommes

Le Sergent Gouarne (P-43)

Ce chalutier à turbine à été construit à Hambourg pour un armateur bordelais en 1928. Il à brièvement été baptisé Jacques Cartier entre février 1935 et février 1936 avant de reprendre son nom d’origine.

Il est réquisitionné par la marine nationale en septembre 1939 et mis en service le 10 octobre au sein de la 5ème EPA avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest.

Il est réquisitionné jusqu’au 4 décembre 1943 quand il est rendu à son armateur qui le remet en service pour la pêche.

L’Aspirant Brun (P-45)

Ce chalutier à turbine est le sister-ship du Sergent Gouarne et mis en service en 1928. Racheté par un autre armateur, il est brièvement (février 1935-août 1936) rebaptisé Jean Bart.

Retrouvant son nom d’origine, il est réquisitionné le 18 septembre 1939 et affecté à la 5ème EPA avec une double mission : la surveillance des côtes marocaines et espagnoles ainsi que l’escorte des convois reliant Dakar, Casablanca et Brest.

Il reste réquisitionné jusqu’au 14 décembre 1942 quand il est rendu à son armateur qui le remet en service pour la grande pêche.

Caractéristiques Techniques des Sergent Gouarne et Aspirant Brun

Déplacement : jauge brute 1143 tx Longueur 66.30m (ht) 65m (pp) largeur au fort 10.05m creux 5.70m Propulsion : une machine alternative alimentée en vapeur par une chaudière développant 850ch et entrainant une hélice Vitesse maximale : inconnue Armement : 3 canons de 100mm modèle 1917, 2 canons de 37mm modèle 1925, un mortier et deux grenadeurs.

Le Vivagel (P-82)

Chalutier de Granville dont la réquisition était prévue en décembre 1939 mais à finalement été abandonnée suite à la fin de la guerre de Pologne.