Scandinavie (85) Finlande (23)

Canon de 80mm modèle 1877 De Bange

Parmi les canons fournis par la France à la Finlande au moment de la guerre d’Hiver figurent huit canon de 80mm modèle 1877 De Bange, de véritables antiquités ce qui à du laisser perplexe les artilleurs finlandais.

Ces canons ont été utilisés durant la guerre d’Hiver mais ont été retirées du service courant 1941 et envoyés à la ferraille. Leur utilisation en 1939/40 est très incertaine.

Le canon de 80mm modèle 1877 De Bange pesait 955kg en ordre de tir (1600kg en configuration transport) et tirait via un tube de 26.1 calibres (2.088m) un obus de 6.15kg (modèle 1915) ou de 5.9kg (obus explosif allongé) à une distance maximale de 8700m. L’affût permettait au canon de pointer en site de -5° à +26° et à 0° en azimut.

QF 18 pounder

QF 18 Pounder Mk IV

L’apparition de l’Ordnance QF 18 Pounder est une conséquence de la deuxième guerre des Boers où ces descendants de colons néerlandais équipés de pièces Krupp donnèrent à plusieurs reprises une leçon de chose à l’artillerie de sa majesté.

Pour remplacer le Ordnance BL (Breach Loader) 15 Pounder (76.2mm), les britanniques achètent des canons allemands d’un calibre approchant, officiellement adoptés sous le de QF 15 Pounder (1901).

Ce n’était naturellement qu’une mesure transitoire puisque l’artillerie britannique doit utiliser des canons made in great britain.

Un appel à projet est lancé et aboutit à un projet de synthèse en prenant les meilleurs éléments de chaque projet. Les premiers canons entrent en service en 1904.

Ce canon va naturellement participer à la première guerre mondiale mais aussi à la guerre civile irlandaise puisque l’armée de l’Etat libre d’Irlande avait reçu des pièces d’artillerie pour lutter contre la fraction de l’IRA qui avait refusé l’accord avec Londres.

La Russie ayant reçu ce type de canon, il participa également à la guerre civile russe. D’autres pays vont le recevoir comme le Canada, l’Estonie et donc la Finlande. Ce canon à aussi servit de base au canon américain de 75mm modèle 1917 .

En 1940 la Grande-Bretagne vend trente QF 18 Pounder Mk2 on Mk 2PA mais ils arrivèrent trop tard pour participer à la guerre d’Hiver. Désignés 84 KEVYT KANUUNA K/18, ces pièces vont participer à la guerre de Continuation après avoir reçut un frein de bouche et un système de visée plus performant.

En juin 1950 il restait vingt-quatre pièces en service et en avril 1954 il en restait douze. Ils vont servir à l’entrainement jusqu’en 1963 quand le manque de munitions entraîne leur retrait du service sauf quatre qui sont transformés en canons de salut tirant des obus à blanc pour les grandes cérémonies. C’est toujours le cas en 2020.

Le 84 KEVYT KANUUNA K/18 était un canon de 84mm pesant 1281kg tirant un obus de 10kg via un tube de 27 calibres (longueur : 2.430m) à une distance maximale de 5966m à raison de vingt coups par minute. L’affût permet à l’équipe de pièce (6 à 10 hommes) de pointer le canon de -5° à +16° et en azimut sur 4.5° de part et d’autre de l’axe.

Canon de 90mm De Bange

Le canon de 90mm modèle 1877 De Bange est un canon dévellopé par le colonel Charles Ragon de Bange et qui remplace les canons Reffye et Lahitolle mis en service respectivement en 1873 et 1875.

Ce canon était clairement obsolète en 1914 quand éclate le premier conflit mondial mais il fût quand même utilisé durant ce qui aurait du être la «Der des ders» en raison du manque de canons lourds et de munitions en attendant que l’industrie française monte en puissance. Il fût peu à peu remplacé par le canon de 75mm modèle 1897.

Quelques canons de ce type ont été livrées à la Grande-Bretagne au début de la première guerre mondiale pour équiper des unités de la Territorial Force à des fins d’entrainement et pour la défense du pays en raison du manque de pièces modernes. Ces unités de troisième le remplacèrent par des Ordnance BLC 15 pounder cédés par les unités de deuxième ligne qui venaient de recevoir des Ordnance QF 18 Pounder.

En 1940, 100 canons de 90mm De Bange sont cédés par la France à la Finlande mais seulement 24 arrivent avant mars 1940, les autres étant livrés à l’été et à l’automne 1940.

En juin 1950, 84 canons étaient encore en service mais ces pièces sont utilisées par l’artillerie de forteresse et par l’artillerie de défense côtière. Plus de 174000 obus ont été tirés par ces canons durant les deux conflits. A l’été 1954 les rares pièces encore en service ont été ferraillés.

Le canon de 90mm modèle 1877 De Bange était un canon de 90mm pesant 1200kg en ordre de tir (2020kg en configuration transport) disposant d’un tube de 23 calibres (2.06m) qui tire un obus de 8.45kg à une distance maximale de 7000m à raison de deux coups par minute. L’affût permet au canon de pointe en site de -6° à +25° mais le champ en azimut est nul.

Canon de 105L modèle 1913S (105 RASKAAT KANUUNA K/29)

Canon de 105mm modèle 1913S dans un musée finlandais

Le canon de 105L modèle 1913S était un canon d’artillerie de corps d’armée. Adopté tardivement par l’armée française (qui n’avait d’yeux que pour le «75») il devait beaucoup à un canon de 107mm de la firme Putilov dans laquelle Schneider avait investit via notamment les tristement célèbres «emprunts russes» qui ont ruiné des millions de petits épargnants français.

Ce canon qui à également équipé certaines armées alliées va connaître une très longue carrière n’étant remplacé qu’à partir de 1934 par un autre canon de la firme Schneider le 105L modèle 1934S (canon long de 105mm modèle 1934 Schneider).

Il était toujours en service dans l’armée française quand éclate la guerre de Pologne au sein des RAP (Régiments d’Artillerie de Position) mais aussi dans les régiments dits de corps d’armée qu’il s’agisse des Régiments d’Artillerie Lourde Automobile/ à Tracteurs (RALA/T) ou des Régiments d’Artillerie Lourde Hippomobile (RALH). Deux régiments d’artillerie lourde portée (RALP) sont également équipées ce qui fait un total de 648 exemplaires au maximum.

La Finlande reçoit cinquante-quatre de ces canons au cours de la guerre d’Hiver et va racheter durant la Pax Armada des tubes et différentes pièces auprès d’intermédiaires peu scrupuleux chargés de gérer l’immense stock de matériel déclassé suite à la décision prise par Raoul Dautry et par le général Villeneuve de purger les stocks de matériel obsolète au profit de stocks de matériel neuf. En théorie le matériel déclassé ne devait être revendu qu’après autorisation du gouvernement mais de la théorie à la pratique il y à toujours une fossé.

En septembre 1948 la Finlande possède encore quarante-huit de ces canons qu’il va utiliser durant la guerre de Continuation. Bien que déclassé comme pièce d’artillerie de corps d’armée, le canon Schneider pouvait encore rendre bien des services et son obus de 15.6kg faisait toujours aussi mal à l’impact.

Quand la Finlande sort du conflit suite à l’opération BOREALIS il restait douze canons de ce type en service. En dépit de leur âge ils ne sont pas feraillés mais ne vont plus jouer de rôle opérationnel servant uniquement pour l’entrainement et ce jusqu’en 1965 quand ils sont définitivement retirés du service et détruits sauf deux qui vont être conservés.

Le 105 RASKAAT KANUUNA K/29 était un canon de 105mm pesant 2300kg en batterie, tirant via un canon de 31 calibres (6.4m) un obus (105x390R) de 15.6kg à une distance maximale de 11800m à raison de sept coups par minute. L’équipe de pièce de sept hommes peut pointer en site de -5° à +70° et en azimut sur 6°.

10.5 cm kanon m/34 (105 K 34)

Le 10.5cm kanon m/34 était un canon de 105mm de campagne lourd de conception et de fabrication suédoise. Pièce conçue pour le remorquage automobile, il était une évolution du 10.5cm Cannon model 1927 qui utilisait le même affût que les obusiers de 150mm Bofors.

Quatre exemplaires sont acquis par l’artillerie côtière et cinquante-six par l’armée de terre soit soixante pièces pour l’armée suédoise sous la désignation de 10.5cm Fältkanon m/34. Huit autres canons d’une version améliorée ont été acquis en 1942 et ultérieurement les pièces d’artillerie côtière furent cédée à l’armée suédoise soit un total de soixante-huit canons (les pièces ayant appartenu à la marine suédoise étant connus sous la désignation de 10.5 cm Fältkanon m/34M).

Outre la Suède et la Finlande, ce canon à été vendu à la Suisse qui produisit 352 canons sous la désignation de 10.5cm Kanone 1935 L42 et en Thaïlande avec quatre pièces.

Ce canon à été exporté en Finlande avec douze canons commandés durant la guerre d’Hiver avec seulement quatre livrés avant la fin du conflit. Les huit derniers arrivent à l’été 1940. Une commande additionnelle de vingt-quatre pièces à été ultérieurement passée portant le parc finlandais à trente-six canons soit trois bataillons d’artillerie lourde.

Ces canons vont naturellement participer à la guerre de Continuation, étant très appréciés pour leur efficacité et leur robustesse. Ces canons ont servit pour préparer les assaut, pour appuyer les troupes au sol et pour contrer l’artillerie soviétique lors des tirs de contrebatterie.

A la fin du conflit il restait douze pièces en service, pièces retirées du service en 1959 après avoir été remplacées par des canons soviétiques de 122mm.

Le 105 K 34 était un canon de 105mm de campagne pesant 3750kg et disposant d’un tube de 42 calibres (4.41m) qui lui permet de tirer un obus de 15.3kg à une distance maximale de 16300m à raison de cinq à six coups par minute. L’équipe de pièce de sept hommes pouvait pointer le canon en site de -5° à 42° et en azimut sur 60°.

10.5cm Leiche FeldHaubitze 18 (105 H 33)

10.5cm Leiche FeldHaubitze 18

La mise au point du 10.5cm Leichte FeldHaubitze 18 (10.5cm LeFH 18) est une leçon du premier conflit mondial. Durant la der des ders les allemands utilisaient le canon de 77mm complété par des obusiers de 105mm.

Jugeant le 77mm trop peu puissant pour les futures opérations les allemands décident de privilégier le 105mm pour les nouvelles pièces d’artillerie dont le dévellopement fût facilité par l’obligation faite à l’Allemagne de détruire son immense parc d’artillerie suite au traité de Versailles.

En 1928/29 la firme Rheinmetall lance l’étude d’un nouvel obusier qui aboutit en 1935 au 10.5cm LeFH 18 qui va remplacer le LeFH 16. Bon obusier mais sans traits remarquables, son poids était cependant assez élevé ce qui posait des problèmes pour la traction hippomobile. Ce poids resta d’ailleurs sans solution viable.

Ce canon connu un certain nombre d’améliorations. Les artilleurs réclamant une augmentation de la portée, il fallut augmenter la puissance de la charge ce qui imposa un frein de bouche pour limiter les efforts imposés au tube.

Les obusiers ainsi modifiés furent désignés LeFH 18 (M), le M signifiant Mundungbremse ou frein de bouche, frein de bouche qui fût modifié pour permettre le tir d’un projectile à sabot sous calibré.

Cet obusier «léger» à été exporté en Hongrie, en Espagne, en Bulgarie (166 exemplaires), en Suède (142 exemplaires), en Norvège, au Portugal, en Slovaquie, aux Pays-Bas, en Chine, en Roumanie et donc en Finlande à raison de 53 exemplaires connus sous la désignation 105 H 33.

Ces obusiers sont livrés en 1945/46 et participent donc à la guerre de Continuation tant durant sa phase offensive que durant sa phase défensive. Quelques pièces furent également employées contre les allemands durant les violents affrontements de l’automne 1953. Il à été retiré du service courant 1957.

Le 105 H 33 était un obusier léger de campagne de 105mm pesant 1955kg en position de tir (et 3490kg en configuration transport) disposant d’un tube de 28 calibres (2.941m) tirant un obus de 14.810kg à une distance maximale de 12325m à raison de six à huit coups par minute. L’obusier pouvait pointer en site de -5° à +42° et en azimut sur 60°.

10.5cm Haubits m/40 (105 H 37)

Le 105 H 37 était un obusier de conception suédoise de 105mm produit par la célèbre société Bofors et qui allait être également produite sous licence en Finlande et en Suisse. Les Pays-Bas se montrèrent un temps intéressés pour équiper leurs unités aux Indes Néerlandaises mais le projet n’aboutit finalement pas. En revanche cet obusier fût vendu à la Thaïlande et employé durant la seconde guerre mondiale.

Si la Suède utilisa 400 exemplaires en cinq versions différentes, la Finlande utilisa 140 exemplaires dont une partie conservée après guerre fût modernisée (nouvelles roues à pneumatiques, tube plus long avec frein de bouche, nouvelles optiques).

Ce canon fût employé au niveau de la division d’infanterie où le poids de son obus fût très apprécié par les fantassins finlandais qui comme les allemands voyaient dans la puissance de feu le moyen idéal pour repousser les frontoviki oubliant un peu vite que la tactique de la RKKA était un poil plus subtile que «on tape fort et on fonce tout droit !».

A la fin du second conflit mondial, la Finlande possédait encore soixante dix-neuf canons de ce type. Soixante-deux sont maintenus en ligne et au final quarante-huit seront modernisés pour être utilisés aux côtés de canons de 122mm soviétiques jusqu’à leur retrait du service en 1980. Deux pièces ont été préservées à titre mémoriel.

Le 105 H 37 était un obusier de 105mm de type divisionnaire de 1970kg disposant d’un tube de 24 calibres (longueur du tube 2.520m) tirant un obus de 14kg à une distance maximale de 109900m à raison de 10 coups par minute. L’équipe de pièce composée de sept à dix hommes pouvait pointer l’obusier en site de -5° à +45° et en azimut sur 50°

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