Benelux (18) Pays-Bas (18)

Destroyers et Torpilleurs

Destroyers classe Admiralen

Hr.Ms. Kortenaer (1928) 2

Vue aérienne du HMNLS Korteaner

Les huit destroyers de classe Admiralen ont été mis en service entre 1928 et 1931 dans la marine royale néerlandaise. Leur construction à été menée avec l’assistance technique des chantiers navals Yarrow et sont donc semblable aux deux démonstrateurs de technologie construits pour la marine britannique, les HMS Amazone et Ambuscade.

Cette classe peut être divisée en deux groupes de quatre, le groupe II se différenciant du premier par un équipement de dragage de mines en remplacement de l’équipement de mouillage de mines, un seul canon de 75mm au profit de trente tonnes de carburant en plus.

Le Van Ghent est mis en service le 31 mai 1928, servant en métropole et aux Indes Néerlandaises jusqu’à son désarmement survenu le 17 juin 1945 (démoli en 1946), le Evertsen est mis en service le 12 avril 1928, servant essentiellement dans les eaux indo-néerlandaises jusqu’à son désarmement survenu le 4 février 1946 (en réserve à Aceh, sabordé en avril 1950 pour éviter de tomber aux mains des japonais qui ne tentèrent aucun travail de renflouement).

Le Kortenaer est mis en service le 3 septembre 1928, servant en Métropole (un peu) et aux Indes Néerlandaises (beaucoup). Désarmé le 12 juin 1946, il devait être démoli à Singapour mais coule en remorque le 4 septembre 1947.

Le Piet Hein est mis en service le 25 janvier 1928, servant en Métropole et aux Indes Néerlandaises et ce jusqu’à son désarmement survenu le 13 mars 1947 après une avarie de machine dont la réparation fût jugée trop coûteuse pour justifier une remise en état. Mouillé à Batavia, il est coulé par l’aviation japonaise le 2 avril 1950 (renfloué par les japonais, non réparé).

Le Van Galen est mis en service le 22 octobre 1929, le Witte de With est mis en service le 20 février 1930, le Banckert est mis en service le 14 novembre 1930 et le Van Nes l’est le 12 mars 1931.

Ces quatre navires sont encore en service en septembre 1948. Il semble qu’il était prévu qu’ils soient remplacés par les destroyers classe Limburg alors en construction mais comme les archives ont été en parties détruites ce n’est pas certain.

Ces quatre destroyers en voie de déclassement sont regroupés en Europe au sein de la 1ère Escadre (Erste Vleugel) en compagnie de deux unités modernes de classe Gerard Callenburgh, les Isaac Swers et Philips von Almonde.

Dès le début du second conflit mondial, les quatre destroyers de classe Admiralen vont jouer un rôle important dans la défense des côtes et des lignes de communication néerlandaises.

En clair, ils montrent les dents pour éviter que les allemands ne prennent leurs aises dans les eaux bataves et pour au moins donner le change, les Admiralen effectueront quelques tirs de semonce quand des destroyers britanniques prendront les eaux territoriales néerlandaises pour les leurs.

Sur les quatre destroyers en service, un seul est coulé durant la campagne des Pays-Bas. Dans la nuit du 19 au 20 mai, le Van Galen succombe à une attaque de vedettes lance-torpilles alors qu’il patrouillait au large de Flessingue qui était alors en cours d’évacuation.

Une torpille frappe le navire à l’avant ce qui ne l’empêche pas de riposter et de disperser les S-Boot persuadés d’avoir coulé le destroyer.

Son sister-ship Van Nes le prend en remorque pour tenter de l’amener en Grande-Bretagne mais à l’aube une alerte aérienne l’oblige à rompre la remorque à abandonner le Van Galen à son sort.

On ignore tout de sa fin puis-qu’aucun des vingt-quatre marins restés à bord n’à survécu. Plusieurs hypothèses ont été émises : torpillage par un sous-marin, destruction par une bombe ou naufrage en raison d’une mer déchaînée.

Hr.Ms. Witte de With (1929)

Le HMNLS Witte de With

Les HMNLS Witte de With, Banckert et Van Nes se réfugient en Grande-Bretagne où ils intègrent logiquement la Nederland Task Force (Royal Navy).

Mouillés à Chatham, ils bénéficient de l’aide britannique pour remise en état et modernisation avec l’installation de radars et le renforcement de la DCA.

Les trois destroyers vont participer à des opérations en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique pour des escortes de convois, des raids contre les lignes de communication allemandes, l’appui d’opérations commandos ou d’opérations amphibies.

A l’été 1951, le Banckert va rallier l’Australie en compagnie du Limburg pour participer à la campagne des Salomons.

Le Banckert est coulé par un kamikaze japonais lors de la campagne de Nouvelle-Guinée en septembre 1952, le destroyer sérieusement endommagé est pris en remorque mais il finit par couler avant d’atteindre un abri sur pour une éventuelle remise en état.

Les Witte de With et Van Nes survivent au second conflit mondial. Ils sont désarmés respectivement en 1960 et 1962 et démolis.

Van Galen

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1316 tonnes pleine charge 1640 tonnes

Dimensions : longueur 98m largeur 9.53m tirant d’eau 2.97m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow développant 31000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36 nœuds distance franchissable 3200 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : quatre canons de 120mm Bofors en affûts simples sous masque (deux avant et deux arrière), deux (un seul pour le groupe II) canons de 75mm, quatre mitrailleuses antiaériennes de 13mm Browning (quatre canons de 40mm en plus pour le groupe II), six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples.

Les destroyers du groupe II disposaient en septembre 1948 d’une DCA composée de huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles et six canons de 20mm Oerlikon.

Aviation : un hydravion Van Berkel W-A embarqué jusqu’en septembre 1944

Equipage : 129 officiers et marins (120 pour le groupe II).

Destroyers classe Gerard Callenburgh

Classe Gerard Callenburgh

A la fin des années trente les destroyers de classe Admiralen étaient en voie de déclassement tant sur le plan des capacités que sur le plan de l’armement notamment pour faire face à l’armement des nouveaux destroyers japonais.

C’est ainsi que les quatre unités de classe Gerard Callenburgh vont recevoir un cinquième canon de 120mm et un armement en torpilles plus étoffé avec deux plate-formes quadruples en remplacement des plate-formes triples de classe Admiralen.

-Le HMNLS Gerard Callenburgh est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 12 octobre 1938 lancé le 12 octobre 1939 et mis en service le 17 mars 1941.

-Le HMNLS Isaac Sweers est mis sur cale aux chantiers navals Koninklijke Maatschappij de Schelde (Arsenal Royal de De Schelde) le 26 novembre 1938 lancé le 16 mars 1940 et mis en service le 8 octobre 1941.

-Le HMNLS Tjerk Hiddes est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 1er octobre 1938 lancé le 12 octobre 1939 et mis en service le 8 juillet 1941.

En septembre 1948, les Isaac Sweers et Philips von Almonde sont déployés en Europe alors que le Gerard Callenburgh et le Tjerk Hiddes ont été envoyés rapidement aux Indes Néerlandaises notamment pour protéger le porte-avions léger et les trois croiseurs de bataille.

Quand les allemands envahissent les Pays-Bas, les Isaac Swers et Philips von Almonde vont s’illustrer en compagnie du croiseur léger Tromp. Avec leurs canons de 152 et de 120mm, le croiseur léger et les destroyers vont bombarder les colonnes motorisées, stoppant temporairement leur progression.

La Luftwaffe intervient en force, lançant plusieurs vagues de bombardiers contre ces «empêcheurs de tourner en rond» mais les appareils allemands sont gênés par le mauvais temps. C’est ainsi que seul l’Isaac Sweers est endommagé et encore très légèrement, ses superstructures étant criblées par les éclats d’une bombe tombant à proximité.

Le HMNLS Isaac Sweers à moins de chance le 15 mai 1940. Alors qu’il venait de couvrir le rembarquement de troupes néerlandaises en Frise orientale, il est surpris par huit bombardiers bimoteurs Junkers Ju-188. Ces derniers placent deux bombes qui transforment le destroyer en une annexe de l’enfer. Le navire cassé en deux coule en quelques minutes, ne laissant que fort peu de survivants.

Le HMNLS Gerard Callenburgh est lui coulé au cours de la titanesque bataille du Golfe de Thaïlande. Lors d’un affrontement contre les destroyers japonais, il est cassé en deux par une torpille («Longue Lance») puis martyrisé par des obus de 127mm, ne pouvant assister à l’effet de ses obus de 120mm sur un destroyer japonais qui est sonné, désemparé.

Il reste donc en Asie-Pacifique, le HMNLS Tjerk Hiddes mais pour quelques mois seulement puisque le 20 décembre 1950, il est coulé au large d’Aceh par le sous-marin nippon I-14.

Le Philips von Almonde est donc le seul navire de cette classe à survivre au conflit après avoir participé à des escortes de convois, au soutien d’opérations commandos en Norvège, au Danemark et aux Pays-Bas mais aussi à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il récupère les survivants du croiseur Jacob van Heemskerck.

Il termine la guerre tel le dernier des mohicans. Modernisé après guerre, il est maintenu en service jusqu’en septembre 1966 quand suite à un incendie de machine, il est désarmé. On parle un temps de le conserver comme musée au cœur d’un mémorial dédié aux victimes néerlandaises de la guerre mais ce projet échoue malheureusement et le vénérable destroyer est envoyé à la casse.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1604 tonnes pleine charge 2228 tonnes

Dimensions : longueur 107m largeur 10.6m tirant d’eau 2.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow développant 45000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 37.5 nœuds, distance franchissable 3200 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : cinq canons de 120mm (une tourelle double à l’avant, une tourelle double surmonté par une tourelle simple à l’arrière), quatre canons de 40mm, quatre mitrailleuses de 12.7mm Vickers Mk III, huit tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes quadruples axiales

La DCA est renforcée avant le début du second conflit mondial et se compose en septembre 1948 de huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles et six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, ces derniers remplaçant les mitrailleuses de 12.7mm alors totalement obsolètes.

Equipage : 158 officiers et marins

Destroyer classe Holland

TE Le Hardi

Le torpilleur d’escadre Le Hardi à la mer. Les Holland sont assez semblables du moins sur le plan extérieur

Les six destroyers de classe Holland sont une claire évolution des Gerard Callenburgh. Ils sont plus longs, plus lourds mais pas plus rapides, la marine néerlandaise choisissant de privilégier l’endurance sur la vitesse pure.

La coque des Holland est celle des Callenburgh avec néanmoins un usage plus important de la soudure, des superstructures en alliages légers (avec renforcement de parties vitales), un bloc-passerelle avec deux cheminées écartées pour améliorer le champ de battage de l’artillerie antiaérienne.

Ces six unités vont voir leur armement renforcé avec six canons de 120mm en trois tourelles doubles (une avant et deux arrières) ce qui leur donne un faux-air de Le Hardi (alors qu’à notre connaissance il n’y à aucun échange de vue entre les concepteurs des Holland et les ingénieurs ayant dessiné nos torpilleurs d’escadre les plus évolués).

La DCA légère se compose de huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles et de douze canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, une puissance de feu qui surprendra un temps les aviateurs allemands.

L’armement en torpilles reste identique (deux plate-formes quadruples lance-torpilles sans recharge) mais on installe deux grenadeurs de sillage avec seize grenades pour améliorer les capacités des Holland à lutter contre les sous-marins.

Leur construction est lancée peu après la mise en service des Callenburgh, le retour d’expérience est donc limité mais dans l’ensemble les marins néerlandais vont considérer les Holland comme mieux réussis que les Callenburgh qui dépendaient trop des Admiralen et n’apportaient pas assez d’innovations.

-Le HMNLS Holland est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 14 mars 1942 lancé le 8 septembre 1943 et mis en service le 12 novembre 1944.

-Le HMNLS Zeeland est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 21 mars 1942 lancé le 12 octobre 1943 et mis en service le 5 décembre 1944.

-Le HMNLS Noord-Brabant est mis sur cale aux chantiers navals KM de Schelde à Schlessigen le 8 septembre 1942 lancé le 14 janvier 1944 et mis en service le 21 février 1945.

-Le HMNLS Gelderland est mis sur cale aux chantiers navals KM de Schelde à Schlessigen le 2 octobre 1942 lancé le 2 février 1944 et mis en service le 17 mars 1945.

-Le HMNLS Friesland est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 4 mars 1944 lancé le 21 avril 1945 et mis en service le 8 mai 1946.

-Le HMNLS Groningen est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 15 mars 1944 lancé le 7 mai 1945 et mis en service le 21 juin 1946.

Destroyers les plus modernes de la Koninklijke Marine, les Holland sont naturellement envoyés aux Indes Néerlandaises où il vont opérer essentiellement avec les trois croiseurs de bataille et le porte-avions.

Quand la seconde guerre mondiale éclate, les Holland disponibles vont patrouiller pour sécuriser le trafic commercial et se tenir prêt à une éventuelle action concertée de l’Allemagne et du Japon (à l’époque les alliés pensaient l’Axe comme un ensemble monolithique alors que l’on sait maintenant que l’alliance entre Berlin, Rome et Tokyo est bien plus lâche que celle unissant les puissances coloniales de la région).

Le dispositif va être progressivement allégé, le Japon semblant ne pas vouloir bouger. A deux reprises, le Holland et le Noord-Brabant vont appareiller sur alerte pour retrouver un croiseur auxiliaire allemand mais aucun corsaire venu d’Outre-Rhin ne fût retrouvé et a fortiori détruit par un destroyer néerlandais.

Le 21 mars 1950, les japonais jettent enfin le gant et attaquent. Les néerlandais se tiennent prêts et vont participer aux côtés des britanniques (et secondairement des français et des américains) à la bataille du Golfe de Thaïlande que certains comparent à une bataille du Jutland sud-asiatique.

Cette bataille est fatale au HMNLS Holland. Ce dernier est engagé dans une attaque au canon et à la torpille.

Hatsuharu

Le Hatsuharu à succombé aux torpilles du Holland qui hélas n’eut pas le temps de profiter de sa victoire

Au mépris des consigne, il largue ses huit torpilles. Deux «anguilles» touchent le Hatsuharu qui coule rapidement. Il n’à malheureusement pas le temps de savourer se succès puisqu’un sister-ship du destroyer coulé le martyrise avec une volée d’obus de 127mm.

L’un des rares survivants décrira avec dégoût les ponts couverts de sang et de chair humaine, les blessés agonisants, les marins aveuglés par le mazout bousculés, piétinés par d’autres camarades moins blessés.

Seule une poignée de blessés parvient à sauter à l’eau avant que le destroyer n’explose dans une gigantesque boule de feu qui illumine le champ de bataille, suscitant l’effroit dans les deux camps, personne ne pouvant savoir à quel camp appartenait le malheureux navire.

Le HMNLS Zeeland est coulé le 4 octobre 1951 lors d’un combat nocturne dans les Salomons. La deuxième unité de classe Holland est touché par une torpille qui le coupe en deux. L’avant (jusqu’au pied du bloc-passerelle) coule immédiatement mais l’arrière surnage suffisamment longtemps pour être achevée par une volée d’obus de 127mm.

Autre victime du conflit, le HMNLS Noord-Brabant qui est coulé le 4 octobre 1953 au large de Singapour. Assurant la couverture d’un raid de commandos britanniques contre la base navale britannique (en préparation de l’opération ZIPPER dont le déclenchement était imminent),il est surpris par un sous-marin japonais qui lance trois torpilles.

Une seule touche mais elle est mortelle pour le navire qui néanmoins coule suffisamment lentement pour permettre à la majorité de l’équipage d’évacuer d’être récupérés par les autres navires de l’opération.

Les trois dernières unités de classe Holland, les HMNLS Gelderland, Friesland et Groningen survivent au conflit même si elles ont été endommagées à plusieurs reprises plus ou moins sévèrement mais à chaque fois elles ont été réparées, modernisées et renvoyées au combat.

Elles vont rester sur place dans la veine tentative de rétablir l’autorité batave sur les Indes Néerlandaises mais comme nous le savons ce fût sans succès, l’Indonésie devenant officiellement indépendante le 17 mars 1960 (c’est toujours la fête nationale indonésienne), conservant de bonnes relations avec son ancienne puissance coloniale tout simplement parce que comme le dira un poète indonésien «après avoir été nos bourreaux, les néerlandais ont versé leur sang contre un ennemi pire encore et rien que pour cela nous leur devons le respect».

Les trois destroyers sont encore en relatif bon état même si plus de première jeunesse. Ils vont néanmoins rester en service pendant encore quelques années le temps que de nouveaux destroyers modernes prennent le relais.

C’est ainsi que le Gelderland est désarmé le 14 mars 1966 (démoli en 1971), le Friesland le 9 septembre 1966 (démoli en 1973) et le Groningen le 29 novembre 1967 (démoli en 1974).

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1790 tonnes pleine charge 2375 tonnes

Dimensions : longueur 107m largeur 10.6m tirant d’eau 2.8m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow développant 45000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 35 nœuds, distance franchissable 3500 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : six canons de 120mm Bofors en trois tourelles doubles (une avant et deux arrières), huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, douze canons dee 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm sans recharge, deux grenadeurs de sillage avec seize grenades

Durant le conflit, l’armement évolue avec un renforcement de la DCA qui passe pour les trois survivants à douze canons de 40mm (un affût quadruple et quatre affûts doubles) et seize canons de 20mm Oerlikon en huit affûts doubles, renforcement qui se fait détriment d’un affût quadruple lance-torpilles de 533mm. Certains destroyers ont pu embarquer jusqu’à 24 grenades ASM.

Equipage : 177 officiers et marins

Destroyers classe Limburg

Les quatre destroyers de classe Limburg vont connaître un destin mouvementé car seulement deux seront mis en service mais après leur achèvement en Grande-Bretagne ! Les deux autres qui ne pouvaient être évacués seront sabordés par les néerlandais lors de la campagne des Pays-Bas.

Commandés quasiment en même temps que les Holland, ils en sont de quasi-copies au point que certains auteurs considèrent les Limburg comme une sous-classe des Holland.

-Le HMNLS Limburg est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 17 septembre 1947 lancé le 8 octobre 1948.

-Le HMNLS Overijssel est mis sur cale aux chantiers navals RDM de Rotterdam le 12 septembre 1947 et lancé le 27 septembre 1948.

Les travaux étaient bien avancés quand les allemands attaquent le 10 mai 1949. La propulsion notamment était installée et opérationnelle même si les navires n’avaient pas encore entamés leurs essais à la mer. L’armement avait été partiellement installé notamment la tourelle double avant de 120mm et une partie de la DCA.

Décision est prise de l’évacuer pour préserver l’avenir. Un temps on envisage de l’envoyer en France mais la logique finit par l’emporter et c’est sous les bombes allemandes que le Limburg et son sister-ship Overijssel appareillent du grand port. Couverts par l’aviation et la marine britannique, ils parviennent à se réfugier à Chatham.

Ils vont être achevés avec un armement britannique, les tourelles doubles de 120mm sont débarquées et remplacées par trois tourelles doubles de 114mm. La DCA se compose initialement des canons de 40mm évacués des Pays-Bas et de mitrailleuses de 12.7mm en attendant la disponibilité de canons de 20mm. Ils reçoivent des tubes et des torpilles britanniques, des grenadeurs de sillage et des grenades eux aussi made in great britain.

Les deux sister-ship en construction à Flessingue ont moins de chance. Le HMNLS Drenthe qui avait été mis sur cale le 12 février 1948 avait été lancé le 21 mars 1949 soit quelques semaines avant l’attaque allemande. Ne disposant pas de sa propulsion, il ne peut donc être évacué, les néerlandais renonçant à le remorquer en Grande-Bretagne pour l’achever.

Il est sabordé pour embouteiller le port mais pas suffisamment pour dissuader les allemands d’entamer son renflouage. Il est ainsi remis au sec en septembre 1949 et achevé avec des éléments destinés initialement au HMNLS Utrecht qui lui n’avait été mis sur cale que le 4 août 1948. les éléments sur cale sont détruits par les néerlandais et la reprise de la construction n’à aucun sens.

Ironie de l’histoire, le Limburg, l’Overijssel et le Drenthe rebaptisé ZH-1 (Zerstörer Holland n°1) sont mis en service à la même époque soit au printemps 1950.

Le ZH-1 va opérer comme navire-amiral pour les forces allemandes basées aux Pays-Bas, forces réduites à quelques torpilleurs, vedettes lance-torpilles et escorteurs, l’état-major de la Kriegsmarine (OKM) jugeant les Pays-Bas bien trop vulnérables au stationnement d’unités majeures.

Comme une revanche du destin, le ZH-1 va être coulé par des vedettes lance-torpilles néerlandaises lors d’un combat de nuit mené entre le 12 et le 13 septembre 1952.

Si le Overijssel va combattre et survivre au conflit en Europe, le Limburg va survivre au conflit après avoir vu du pays puisqu’en juin 1951 il rallie l’Australie en compagnie du Banckert.

Il semble qu’initialement il était prévu l’envoi du Limburg et de l’Overijssel mais Londres avait fait comprendre qu’envoyer deux destroyers achevés par la Grande-Bretagne sur un théâtre d’opérations qu’on jugeait secondaire serait vu de manière «déplaisante».

Le gouvernement néerlandais en exil à donc choisit un compromis en envoyant un destroyer moderne et un destroyer déjà ancien.

Le Limburg ne retrouvera les Pays-Bas qu’au printemps 1960 soit près de onze ans après l’avoir quitté en catastrophe ! Il est désarmé le 14 septembre 1969 et démoli en 1975. Son sister-ship Overijssel est désarmé le 21 juin 1968 et démoli en 1976.

Caractéristiques Techniques prévues

Déplacement : standard 1850 tonnes pleine charge 2415 tonnes

Dimensions : longueur 109m largeur 11.75m tirant d’eau 2.9m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières Yarrow dévellopant 46000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 33.5 nœuds, distance franchissable 3750 miles nautiques à 15 nœuds

Armement : six canons de 120mm Bofors en trois tourelles doubles (une avant et deux arrières), dix canons de 40mm Bofors en cinq affûts doubles, douze canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm sans recharge, deux grenadeurs de sillage avec seize grenades

Les Limburg et Overijssel disposaient de trois tourelles doubles de 114mm (une avant et deux arrières), huit canons de 40mm Bofors en quatre affûts doubles, dix canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm (sans recharges), deux grenadeurs de sillage avec seize torpilles.

Equipage : 177 officiers et marins

Destroyers transférés

Comme nous l’avons vu plus haut, deux destroyers de classe Limburg se sont échappés in-extremis de leur chantier constructeur pour se réfugier en Grande-Bretagne où ils sont achevés. Ce qu’on sait moins c’est que ces destroyers ont évacué ouvriers qualifiés et marins en formation, un précieux capital humain que le gouvernement de la reine Juliana compte bien utiliser pour augmenter l’influence batave auprès des alliés.

Les ouvriers vont rejoindre différents chantiers de construction navale où leur apport sera précieux pour accélérer les constructions. Les marins en formation vont rallier Darmouth pour compléter leur formation auprès de la RN qui aurait bien aimé récupérer ces hommes. Il faudra toute la fermeté de la reine qui s’adressa à George VI en personne pour obtenir que ces marins servent sur des navires battant pavillon néerlandais.

Pour compenser la perte des destroyers Van Galen et Isaac Sweers, le gouvernement néerlandais sollicite la Grande-Bretagne pour le transfert de deux destroyers modernes.

HMS Ulster (R-83)

Le HMS Ulster à servit quelques jours sous pavillon britannique avant de devenir le Van Galen

Les britanniques d’abord sceptiques sur la capacité des néerlandais à les mettre en œuvre accepte en janvier 1950 de transférer dès leur achèvement deux destroyers type U, les HMS Ulster et Undine qui sont rebaptisés HMNLS Van Galen et Isaac Sweers.

Le premier est mis en service en décembre 1951 et le second en février 1952. Ils sont intégrés à la Nederland Task Force (Royal Navy) et vont opérer en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique pour des missions d’escorte, d’attaque des lignes de communication ennemies et d’appui aux opérations amphibies.

Ces deux navires sont endommagés à plusieurs reprises mais ils survivent au conflit. Ils sont achetés officiellement par la marine néerlandaise le 5 septembre 1954. Ils vont rester en service jusqu’en 1967 et 1969, étant démolis respectivement en 1971 et 1972.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1806 tonnes pleine charge 2091 tonnes

Dimensions : longueur 111m largeur 10.87m tirant d’eau 3m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par deux chaudières Amirauté développant 40000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 36.75 nœuds distance franchissable 4860 miles nautiques à 20 nœuds

Armement : quatre canons de 114mm en quatre affûts simples sous masque, quatre canons de 40mm Bofors en deux affûts doubles (nombre porté ensuite à quatre affûts doubles), six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes quadruples lance-torpilles de 533mm, deux grenadeurs de sillage avec douze projectiles

Equipage : 180 officiers et marins (225 en conducteur de flottille).

Torpilleurs légers classe Wolf

Pour compléter les destroyers et soulager ces derniers dans des missions non essentiellement, la petite marine néerlandaise à lancé la construction de douze torpilleurs légers de classe Wolf, des navires aptes aussi bien au combat qu’aux missions d’escorte un peu comme les Hunt britanniques.

HMS Hambledon (F-137)

La conception des Wolf néerlandais est similaire à celle des Hunt britanniques

Six navires sont déployés en Europe au sein de la Erste Vleugel et six ont été envoyés à plusieurs milliers de kilomètres de la mère-patrie pour défendre les Indes Néerlandaises.

La coque est construite en acier soudé, les superstructures sont en alliage léger à l’exception de l’unique cheminée en acier.

L’armement est composé de quatre canons de 100mm (un nouveau calibre dans la marine néerlandaise qui adopta le canon de 100mm français modèle 1933 [utilisé notamment sur les De Grasse], canon produit sous licence), six tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes triples, des canons de 40mm et des armes ASM.

Le Wolf et Fret sont mis en service en mars 1944, les Bulhond et Jakhals en décembre de la même année, les Hermelyn et Lynx en juin 1945, ces six navires formant la Flottielje van lichte torpedoboten (flottille des torpilleurs légers) de la première escadre basée au Helder aux Pays-Bas.

Trois torpilleurs légers de cette flottille vont être perdus durant la campagne des Pays-Bas. Le Wolf à le triste privilège d’être coulé le 10 mai 1949 lors des bombardements préliminaires à l’offensive terrestre allemande.

Une bombe provoque un incendie qui rend le navire ingouvernable, le torpilleur léger ayant essayé d’appareiller au moment de l’alerte aérienne.

Le torpilleur léger s’échoue sur un banc de sable à l’entrée de la base et explose provoquant de sérieux dégât à un cargo qui essayait d’échapper à l’enfer.

Heureusement le commandant du S.S Vanina parvient à éviter l’embouteillage de la passe ce qui aurait bloqué pendant un temps la 1ère escadre dans sa base.

Le Fret saute sur une mine le 23 mai 1940. Douloureuse ironie, elle venait d’être larguée par un avion allemand que le torpilleur avait abattu peu après ! Le 25 mai 1940, le Lynx est coulé par l’aviation allemande (deux bombes) alors qu’il tentait de rallier la Grande-Bretagne quelques heures seulement avant la capitulation néerlandaise.

Ces trois torpilleurs survivants vont naturellement intégrer la Nederland Task Force (Royal Navy) et participer sous commandement britannique aux opérations en mer du Nord et dans l’Océan Glacial Arctique.

Ils vont mener des escortes de convois, des raids contre les lignes de communication allemandes, l’appui d’opérations commandos ou d’opérations amphibies.

Sur ces trois navires, seuls les Bulhond et Jakhals vont survivre au conflit, leur sister-ship Hermelyn étant torpillé par un sous-marin le 5 novembre 1953 alors qu’il escortait un convoi de renforts à destination de la Norvège. Le Bulhond et le Jakhals vont eux être désarmés en 1959 et 1960.

Six autres torpilleurs classe Wolf vont eux intégrer la Oost-Indische Nederland Vleugel et être déployés aux Indes Néerlandaises.

Ces navires sont mis en service en mars 1946 (Vos, Panter), en janvier 1947 (Jaguar Tijger) et en juin 1948 (Adelaar Valk), ces navires formant une Oost-Indische flottielje van lichte torpedoboten ou flottille de torpilleurs légers des Indes orientales.

Le Valk est coulé le 17 mai 1950 par l’aviation japonaise alors qu’il appuyait les troupes au sol engagées dans la défense de l’île de Borneo.

Son tir précis et meurtrier attire l’attention de bombardiers japonais qui malgré une DCA furieuse et des manœuvres désespérées parviennent à placer deux bombes, coupant le navire en deux qui coule rapidement en hélas fort peu de survivants.

Le 5 janvier 1951, le Vos est coulé par des destroyers japonais alors qu’il tentait d’attaquer un convoi japonais en mer des Célèbes.

Après avoir coulé un pétrolier-caboteur et endommagé un patrouilleur auxiliaire, le Vos est touché par les obus de 127mm et une torpille lancée par un destroyer japonais, le navire coulant rapidement ne laissant que peu de survivants dont certains capturés par les japonais seront torturés et sommairement exécutés.

Il ne reste donc plus que les Panter Jaguar Tijger et Adelaar, ces quatre navires survivant au conflit non sans avoir été endommagés à plusieurs reprises par les japonais. Ces navires sont rapidement désarmés après le conflit car trop usés et clairement déclassés un peu comme les deux survivants européens.

C’est ainsi que le Panter est désarmé en mars 1956, le Jaguar en octobre 1957, le Tijger en mai 1959 et enfin le Adelaar en mai 1960. Les deux premiers sont désarmés mais les deux derniers sont réarmés en 1964 pour servir de stationnaires aux Antilles Néerlandaises, rôle obscur et ingrat qu’ils vont assurer jusqu’en 1980 quand ils sont remplacés par des navires plus modernes.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1106 tonnes pleine charge 1295 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 97.25m (91.50m entre perpendiculaires) largeur 9.40m tirant d’eau 3.280m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par trois chaudières développant 28000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 32.5 noeuds distance franchissable : 3500 miles nautiques à 15 noeuds

Armement : quatre canons de 100mm en quatre affûts simples sous masque (deux avant et deux arrières), quatre canons de 40mm Bofors en deux affûts doubles, six canons de 20mm Oerlikon en affûts simples, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm, deux grenadeurs de sillage et seize grenades ASM.

Equipage : 136 officiers et marins

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