Croiseurs légers
Croiseurs légers classe Java

Le HMNLS Java
Les deux unités de classe Java ont été construites pour contrer les croiseurs légers japonais de classe Chikuma. Leur construction à été particulièrement longue (mis sur cale pendant le premier conflit mondial, mis en service dix ans plus tard !) ce qui explique qu’ils étaient déclassés et qu’ils vont rapidement devenir dépassés.
-Le HMNLS Java est mis sur cale aux chantiers navals Koningklijke Maatschappij de Schelde le 31 mai 1916 lancé le 6 août 1921 et mis en service le 1er mai 1925.

Le HMNLS Sumatra
-Le HMNLS Sumatra est mis sur cale aux chantiers navals Nederlandse Scheep slowviv Maatschappij d’Amsterdam le 15 juillet 1916 lancé le 29 décembre 190 et mis en service le 26 mai 1926.
Il était prévu initialement une troisième unité un peu plus grosse baptisée Célèbes pour servir de navire-amiral aux Indes Néerlandaises mais le navire mis sur cale le 14 juin 1917 aux chantiers navals Wilton-Fijenoord de Schiedam ne sera jamais achevé, sa construction étant annulée en 1919.
Quand éclate la guerre de Pologne, les deux navires se trouvent en Europe. Ils participent à quelques patrouilles et escortes de convois jusqu’en janvier 1940 quand suite à la fin de la Three-Months War les deux unités sont envoyés aux Indes Néerlandaises pour montrer le pavillon face à l’impérialisme nippon, un impérialisme de plus en plus menaçant.
Le Java est désarmé le 17 décembre 1943 et le Sumatra le 8 novembre 1944, remplacés par des croiseurs nettement plus modernes.
Il fût un temps question de les transformer en mouilleurs de mines mais leur appareil propulsif donnait de tels soucis qu’on préféra les envoyer à la démolition, le démantèlement ayant eu lieu sur un dock flottant loué pour l’occasion et installé dans le nord de Sumatra.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 6050 tonnes pleine charge 7336 tonnes
Dimensions : longueur 155.3m largeur 16m tirant d’eau 6.22m
Propulsion : trois turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par huit chaudières Schultz-Thornycroft développant 73000ch et entraînant trois hélices
Performances : vitesse maximale 31 nœuds distance franchissable 4340 miles nautiques à 12 nœuds
Protection : ceinture 75mm ponts 25 à 50mm bloc-passerelle 125mm boucliers 100mm
Armement : dix canons de 150mm sous masque, huit (six pour le Sumatra) canons de 40mm Bofors huit mitrailleuses de 12.7mm
Aviation : deux hydravions Fokker C.XI-W
Equipage : 526 officiers et marins
Croiseur léger De Ruyter
Le croiseur léger De Ruyter est officiellement classé comme conducteur de flottille (flottieijeleider), classement qui trahit une volonté longtemps ancrée dans l’esprit néerlandais de ne pas paraître agressif.
-Le HMNLS De Ruyter est mis sur cale aux chantiers navals Wilton-Fijenoord de Schiedam le 16 septembre 1933 lancé le 11 mars 1935 et mis en service le 3 octobre 1936.
Il est déployé aux Indes Néerlandaises de sa mise en service jusqu’en septembre 1946 quand il rallie l’Europe pour une modernisation de l’armement et de la conduite de tir notamment.
Il est finalement renvoyé aux Indes Néerlandaises où il va opérer aux côtés des trois unités modernes de classe Eendracht (Eendracht, De Zeven Provincien et Kijkduin).
Le De Ruyter couvre la navigation commerciale aux Indes Néerlandaises contre d’éventuelles actions japonais mais plus sûrement contre la menace de croiseurs auxiliaires allemands.
Le croiseur léger participe à la bataille du Golfe de Thaïlande. Alors que les aviations embarquées se sont affrontés en fin d’après midi/début de soirée, les unités légères se préparent à un duel au canon et à la torpille en attendant que le «Gros» _cuirassés et croiseurs de bataille_ s’expliquent une fois la nuit venue (ce qui n’était pas cherché par les belligérants).
Le De Ruyter affronte des destroyers japonais, échappant à plusieurs torpilles mais reçoit plusieurs obus qui l’endommage assez sérieusement. Il peut cependant se retirer du combat, sa propulsion fonctionnant normalement.
Le croiseur rallie Soerabaja où les morts et les blessés sont évacués, la remise en état étant immédiatement entamée.
Trois jours plus tard, un bombardement aérien japonais l’endommage à nouveau et la décision est prise de l’envoyer à Singapour pour une remise en état complète, remise en état terminée à l’été 1950.
Il reprend la lutte contre les japonais, participant à tous les combats en attaquant les lignes de communication ennemies, en escortant des convois, en soulageant les troupes au sol par un bombardement précis.
Le 9 mars 1952 alors qu’il soutenait les australiens engagés dans la défense de Port Moresby, le De Ruyter est surpris par un sous-marin japonaise qui lance une gerbe de quatre torpilles. Une se perd au large, une deuxième tombe au fond mais deux touchent le croiseur.
La première lui arrache la proue jusqu’au puit à chaînes et la seconde détruit hélices et gouvernails, transformant le croiseur léger en corps mort. L’évacuation est ordonnée, permettant de sauver une grande partie de l’équipage qui rallie Port-Moresby avant de rentrer en Australie pour être réemployés sur les navires néerlandais déployés dans la région.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 6650 tonnes
Dimensions : longueur 170.9m largeur 15.7m tirant d’eau 5.1m
Propulsion : trois groupes de turbine à engrenages Parsons alimentées en vapeur par six chaudières Yarrow développant 66000ch et entraînant trois hélices
Performances : vitesse maximale 32 nœuds distance franchissable 6800 miles nautiques à 12 nœuds
Protection : ceinture 50mm ponts 30mm tourelles 30mm
Armement : sept canons de 150mm en trois tourelles doubles et un affût simple, dix canons de 40mm Bofors en cinq affûts doubles, huit mitrailleuses Browning de 12.7mm
Aviation : une catapulte et deux hydravions Fokker C-11W
Equipage : 435 officiers et marins
Croiseurs légers classe Tromp

Le HMNLS Tromp
Les deux unités de classe Tromp sont eux aussi des flottieijeleider. Ils sont déployés en Europe au sein de la Eerste Vleugel (1ère Escadre) qui dispose également de six destroyers, six torpilleurs légers et six sous-marins pour ne citer que les principales unités.
-Le HMNLS Tromp est mis sur cale aux Nederlandische Scheepsbiw Mij le 17 janvier 1936 lancé le 24 mai 1937 et mis en service le 18 août 1938.
-Le HMNLS Jacob van Heemskerck est mis sur cale le 31 octobre 1938 lancé le 16 septembre 1939 et mis en service le 17 mars 1941.
En septembre 1948, le Tromp est le navire-amiral de cette première escadre alors que son sister-ship est en grand carénage depuis mars, n’étant à nouveau opérationnel qu’en novembre 1948.
Au 10 mai 1949, les deux navires sont toujours opérationnels. Le premier à s’illustrer est le HMNLS Tromp qui est en compagnie des destroyers Isaac Swers et Philips von Almonde vont bombarder les colonnes motorisées allemandes qui venaient de pénétrer sur le territoire néerlandais.
Le bombardement au canon de 152 et de 120mm est une réussite puisqu’il bloque la progression allemande, la Luftwaffe intervient en force mais à part l’Isaac Sweers légèrement endommagé par des éclats de combat elle n’obtient aucun résultat probant en raison d’un mauvais temps qui l’empêche de localiser les navires néerlandais.
Durant les deux semaines de la campagne des Pays-Bas (10-25 mai 1949), la petite escadre va bombarder les colonnes motorisées allemandes, repousser des raids d’unités légères, escorter des convois de renforts, couvrir le débarquement d’unités alliées.
Pendant les premiers jours la flotte néerlandaise bénéficie de l’aide de l’aviation de l’armée de terre et de l’aéronavale qui disputent à la Luftwafe au KFK la maitrise du ciel néerlandais.
Hélas après trois jours de lutte ces deux entités sont virtuellement éliminées et la flotte néerlandaise doit apprendre à opérer sous un ciel dominé par l’ennemi. De temps à autre quelques rares chasseurs britanniques et français apparaissent au dessus des flots mais ils ne peuvent pas grand chose face à la puissance aérienne allemande.
A la fin de la campagne, la Eerste Vleugel à perdu deux destroyers, trois torpilleurs légers et deux sous-marin. Les navires survivants plus ou moins endommagés (deux croiseurs légers, quatre destroyers, trois torpilleurs et quatre sous-marins) se réfugient dans les ports britanniques notamment Douvres et Chatham.
Le Tromp à été endommagé à plusieurs reprises notamment par l’aviation allemande mais jamais sérieusement. Il doit cependant subir un grand carénage avant d’être à nouveau opérationnel au sein de la Nederland Task Force [Royal Navy] en compagnie de son sister-ship qui était lui en meilleur état.
Les deux navires vont opérer en escorte de convois, attaque des lignes de communication allemande au canon et à la torpille, couvrant des opérations amphibies et des raids commandos notamment en Norvège.
Le Tromp va survivre au conflit à la différence de son sister-ship, le Jacob van Heemskerck qui participe à l’opération BOREALIS au cours de laquelle il va succomber à une attaque aérienne allemande.
Le 10 octobre 1953 c’est le jour J de l’opération amphibie majeure du théâtre européen. A l’aube, le croiseur néerlandais bombarde la région de Narvik pour neutraliser l’aérodrome mais aussi le port et les batteries côtières.
Un tir précis guidé par des avions britanniques attire sur lui l’attention des rares avions allemands encore opérationnel. Deux Messerschmitt Me-109K et quatre Focke-Wulf Fw-190 gréés en chasseurs-bombardiers attaquent le croiseur.
Ce dernier ouvre un feu d’enfer, manœuvre de manière énergique mais encaisse deux bombes de 250kg qui le transforme en une annexe de l’enfer. L’évacuation se passe mal, le mauvais temps aggravant la situation. Les survivants se consoleront en apprenant aucun des avions assaillants n’ont survécu à l’attaque.
Le HMNLS Tromp usé par un service attentif est désarmé le 17 septembre 1955. Il sert de ponton-école au Helder jusqu’en 1974 quand il est vendu à la démolition et démantelé.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 3404 tonnes
Dimensions : longueur 131.95m largeur 12.43m tirant d’eau 4.32m
Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentés en vapeur par quatre chaudières à vapeur Yarrow développant 56000ch et entraînant deux hélices
Performances : vitesse maximale 32.5 nœuds distance franchissable 6000 miles nautiques à 12 nœuds
Protection : nc
Armement : six canons de 150mm en trois tourelles doubles (deux avant et une arrière), quatre canons de 75mm en affûts simples, huit puis douze canons de 40mm Bofors, deux puis huit canons de 20mm Oerlikon, deux plate-formes triples lance-torpilles de 533mm
Aviation : un hydravion Fokker C-XIW Equipage : 380 officiers et marins
Croiseurs légers classe Eendracht
Les croiseurs légers néerlandais mis en service dans les années vingt et trente étaient de petites unités plus capables d’affronter les destroyers et les conducteurs flottilles qu’autre chose. La volonté de construire une flotte océanique imposait la construction de croiseurs légers plus gros et mieux armés, plus proches des standards internationaux.
C’est l’acte de naissance des deux puis des trois unités de classe Eendracht destinés à remplacer les croiseurs légers obsolètes de classe Java pour pouvoir être engagés aux côtés des croiseurs de bataille.
-Le HMNLS Eendracht est mis sur cale aux chantiers navals Rotterdamse Droogdok Maatschappij de Rotterdam le 15 mai 1939 lancé le 8 décembre 1940 et mis en service le 12 août 1942.
-Le HMNLS De Zeven Provincien est mis sur cale aux chantiers navals Wilton-Fijenoord le 8 mars 1940 lancé le 12 février 1942 et mis en service le 25 septembre 1943.
-Le HMNLS Kijkduin est mis sur cale aux chantiers navals Rotterdamse Droogdok Maatschappij de Rotterdam le 12 mars 1940 lancé le 8 février 1942 et mis en service le 14 novembre 1943.
Ces trois navires sont envoyés aux Indes Néerlandaises permettant le désarmement des unités de classe Java. Comme les autres unités de la Oost-Indische Nederland Vleugel, les trois croiseurs légers vont passer les années le séparant du conflit à prendre leurs marques de leur future zone de combat.
Le De Zeven Provincien est la seule unité à participer à la bataille du golfe de Thaïlande, les autres unités étant soit immobilisés pour avarie (Eendracht) ou opérant dans une autre zone (Kijkduin).
Le De Zeven Provincien est endommagé par une bombe de 250kg et surtout par quatre obus de 127mm des destroyers. Il parvient à s’échapper, à réparer à Soerabaja avant de reprendre le combat, souffrant de plusieurs avaries.
Il participe à la campagne des Salomons au cours de laquelle il est endommagé par une torpille japonaise.
Il est en réparations de juin à octobre 1951 à Nouméa, reprenant le combat pour participer à la bataille de la mer de Corail puis à la campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953).
Placé ensuite sous commandement franco-britannique, le croiseur léger va être engagé dans l’opération OVERLORD, un offensive lancée en même temps que la deuxième campagne des Philippines. Cette offensive doit permettre aux alliés d’occuper la Thaïlande et la Cochinchine et couper les japonais présents en Insulinde.
Il assure l’escorte de convois, la protection et l’attaque de lignes de communication, l’appui des troupes au sol.
Le 17 juin 1953 alors qu’il opérait dans le Golfe de Thaïlande, il est surpris par des bombardiers en piqué japonais qui placent deux bombes avant pour l’un d’eux s’écraser sur le navire, aggravant des dégâts déjà importants. Le navire se casse en deux et finit par sombrer rapidement, ne laissant qu’une poignée de survivants.
Ses sister-ship Eendracht et Kijkduin vont eux survivre au conflit même si ils sont endommagés à plusieurs reprises plus ou moins sévèrement.
Le Eendracht participe à la campagne des Salomons mais manque la bataille de la mer de Corail ainsi que le début de la campagne de Nouvelle-Guinée en raison de sévères dommages encaissés lors d’un duel avec des destroyers japonais.
Il sera engagé dans la fin de la deuxième campagne de Nouvelle-Guinée puis dans l’opération OVERLORD et pour terminer dans l’opération ZIPPER. Il reste déployé aux Indes Néerlandaises jusqu’en mars 1960 date à laquelle la colonie néerlandaise devient indépendante sous le nom d’Indonésie. Rentré aux Pays-Bas, il est désarmé en septembre 1962.
Son sister-ship Kijkduin participe à la campagne des Salomons, à des escortes de convois de novembre 1951 à septembre 1952, combat en Nouvelle-Guinée où il est endommagé lors d’un abordage avec un cargo australien (qui finira par couler alors qu’on le remorquait) puis participe à la deuxième campagne des Philippines avant de terminer la guerre en Chine puisqu’il est engagé sous commandement américain dans l’opération BOXER.
Rentré aux Pays-Bas dès mars 1955, il reste en service jusqu’en décembre 1966 quand il est désarmé après une longue et riche carrière. Ces deux derniers croiseurs de classe Eendracht sont remplacés par deux croiseurs légers antiaériens, les De Ryuter et De Zeven Provincien.
Caractéristiques Techniques
Déplacement : standard 9529 tonnes pleine charge 12165 tonnes
Dimensions : longueur (hors tout) 187.32m (perpendiculaires) 182.40m largeur : 17.25m tirant d’eau : 6.70m
Propulsion : deux turbines à engrenages De Schelde-Parson alimentées par quatre chaudières Werkspoor-Yarrow à trois tubes développant une puissance totale de 85000ch entraînant 2 hélices.
Performances : vitesse maximale 32 noeuds distance franchissable : 2100 miles nautiques à 32 noeuds et 6900 miles nautiques à 12 noeuds.
Protection : ceinture de 76 à 102mm deux ponts blindés de 20 à 25mm tourelles 50 à 125mm bloc-passerelle de 50 à 125mm
Armement : dix canons de 150mm en deux tourelles triples (avant inférieure et arrière inférieure) et deux tourelles doubles (avant supérieure et arrière supérieure), douze canons Bofors de 40mm en six affûts doubles, seize canons Oerlikon de 20mm en affûts simples, deux plate-formes triples de 533mm, deux grenadeurs et un lance-roquettes éclairant.
Aviation : une catapulte et deux hydravions
Equipage : 45 officiers et 550 hommes en temps de paix 70 officiers et 900 hommes à effectif de guerre