Italie (74) Regia Esercito (24)

Fiat L-6/40

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Appelé également Carro Armato L-6/40, ce char léger était l’équivalent pour la Panzerwafe du Panzer II sauf que son homologue allemand est apparu au début des années trente et non en 1940 comme pour son homologue italien.

Il s’agit d’un char de 6 tonnes environ dont l’armement était composé d’un canon de 20mm associé à une mitrailleuse de 8mm. C’est un armement bon pour la reconnaissance mais pas pour le combat de char à char.

C’était un développement logique du L-3. Avant que la configuration finale soit gelée, plusieurs configurations furent étudiées avec un premier projet voyant un canon de 37mm installé en caisse avec une mitrailleuse en tourelle, un second voyant un canon de 37mm placé en tourelle alors qu’un dernier projet limitait l’armement à deux mitrailleuses de 8mm en tourelle.

Produit jusqu’en 1945 à environ 495 exemplaires, le Fiat L-6/40 va participer au second conflit mondial, opérant en Sardaigne lors de l’opération SCIPION, en Libye lors de l’opération BAYARD, en Ethiopie lors de l’opération GIDEON mais fort peu en Europe qu’il s’agisse des Balkans ou du Front russe.

A la variante de base s’ajoute un char de commandement, un char lance-flammes, un ravitailleur de munitions pour l’automoteur Semovente da 90/53, transportant 26 coups de 90mm, l’automoteur ne pouvant embarquer que six coups. Enfin on trouvait un chasseur de chars, le Semovente da 47/32.

Caractéristiques Techniques

Type : char léger biplace

Poids : 6.8 tonnes

Dimensions : longueur 3.78m largeur 1.92m hauteur 2.03m

Motorisation : un moteur SPA 180 de 70ch

Performances : vitesse maximale 42 km/h distance franchissable 200km

Blindage : 6-30mm

Armement : tourelle monoplace abritant un canonnier/chef de char manœuvrant un canon-mitrailleur de 20mm Breda modèle 1935 (296 coups) associé à une mitrailleuse de 8mm Breda modèle 1938 disposant de 1560 coups.

Fiat-Ansaldo M-11/39

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Certains M-11/39 furent brièvement réutilisés par des troupes du Commonwealth notamment durant l’opération BAYARD

 

Ce char triplace est un char moyen même si avec ses onze tonnes il se trouve dans la partie basse de cette catégorie.

Mis en service à la fin des années trente et surtout au début des années quarante, ce char va progressivement remplacé les chenillettes L-3/33 et L-3/35 au sein des divisione corazzate. Selon la norme italienne le char de 11 tonnes modèle 1939 est classé comme char de rupture ou en version originale Carro di Rottura.

Quand des chars plus modernes _tout est relatif_ arrivent dans les unités, les M-11/39 vont rallier les colonies et notamment l’Africa Septentrionale Italiana (ASI), la future Libye pour appuyer les unités d’infanterie qui étaient déployées.

Ils vont prendre de plein fouet l’opération BAYARD, la double offensive franco-britannique pour éliminer la seule colonie de l’Axe en Afrique du Nord.

Sur les 72 chars présents en Libye en juillet 1949, seulement seize survivront à la fournaise du combat, certains capturés par les troupes du Commonwealth étant retournés contre leurs anciens propriétaires, la logistique peinant à suivre pour réparer les chars britanniques dans un milieu peu économe des machines et des hommes.

D’autres chars furent engagés dans l’opération GIDEON en Africa Orientale Italiana (AOI) où ils se montrèrent plus à leur aise non pas en raison de qualités supérieures mais parce que l’équipement adversaire n’était pas plus moderne.

Au combat ce char se révéla peu efficient, manquant d’endurance, souffrant d’une sous-motorisation (moins de 10ch/tonne) et de déficiences mécaniques congénitales. Le blindage pouvait être percé par le canon antichar britannique de 2 livres et a fortiori par le canon de 47mm français équipant les Somua S-35 et les AMX-42 déployés par les français en Tunisie. De plus l’absence de radio rendait difficile la coordination.

Quelques chars ont survécu à la fournaise du conflit ou aux ferailleurs. Deux chars sont exposés en France (un à Paris et un autre à Saumur), un aux Etats-Unis, un en Grande-Bretagne et un dernier en Italie.

Caractéristiques Techniques

Type : char moyen triplace

Poids : 11.17 tonnes

Dimensions : longueur 4.7m largeur 2.2m hauteur 2.3m

Motorisation : moteur diesel Fiat SPA 8T de 105ch

Performances : vitesse maximale 32.2 km/h distance franchissable 200km

Protection : blindage frontal 30mm blindage latéral 14.5mm blindage de toit et du plancher 6mm blindage arrière 8mm blindage de la tourelle 30mm blindage du toit de tourelle 6mm

Armement : canon de 37mm Vickers-Terni en caisse avec 84 coups, deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 en tourelle avec 2808 coups

Fiat M-13/40

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Le char moyen de 13 tonnes modèle 1940 à été mis au point pour remplacer le Fiat L-3 (ex-Fiat 3000), le Fiat L-6/40 et le Fiat-Ansaldo M-11/39. Il était plus particulièrement destiné à intégrer les divisions cuirassées que l’armée de terre italienne tentait péniblement de mettre sur pied.

Produit de 1940 à 1946 à environ 2900 exemplaires, ce char se révélera assez réussit. Il souffrait de certaines faiblesses mécaniques mais il était nettement plus fiable que son devancier, le M-11/39.

Au sein des trois divisione corazzate, le M-13/40 équipait en théorie le bataillon médian mais comme les chars lourds (Pesanti) manquaient, le M-13/40 équipait partiellement le bataillon lourd des régiments de char de la division.

Toujours en service en septembre 1948, ce char était à l’époque totalement dépassé. Si il fit bonne figure dans les Balkans c’est que les armées grecques et yougoslaves ne disposaient pas de chars réellement supérieurs au char italien.

En revanche engagé face à des chars français et britanniques _on lui épargna un affrontement contre les chars russes_ il souffrit terriblement au point que certains furent enterrés, servant de blockhaus de fortune dans le désert libyen ou sur les haut-plateaux éthiopiens.

Deux variantes du M-13/40 ont été mises au point. La première est un canon d’assaut/canon automoteur, le Semovente da 75/18 qui combinait le chassis du M-13/40 avec une superstructure abritant un canon de 75mm. Ce véhicule sera produit à environ 200 exemplaires où ils n’eurent rien à envier au Stug III allemand voir aux canons d’assaut français.

La seconde est une variante «commandement et contrôle» avec une superstructure remplaçant la tourelle, un canon factice donnant l’illusion d’un véritable char.

Caractéristiques Techniques

Type : char moyen

Poids : 14 tonnes

Dimensions : longueur 4.915m largeur 2.28m hauteur 2.37m

Motorisation : un moteur diesel SPA 8T M40 11 de 125ch

Performances : vitesse maximale 31.8 km/h sur route distance franchissable 200km

Protection : blindage frontal 30mm Blindage latéral et arrière 25mm Blindage du plancher et du toit 6-14mm Blindage frontal tourelle 42mm

Armement : un canon de 47mm alimenté par 104 coups associé en tourelle avec une mitrailleuse Breda modèle 1938 de 8mm;une mitrailleuse Breda modèle 1938 de 8mm antiaérienne et deux autres en caisse (2808 coups pour les quatre mitrailleuses)

Equipage : chef de char, opérateur radio/mitrailleur de caisse, conducteur et tireur

Fiat M-14/41

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Le char de 14 tonnes modèle 1941 est une version améliorée du précédent. Il va principalement équipé les bataillons médians du régiment de char voir partiellement le bataillon de char légers.

Produit à environ 950 exemplaires, il va être utilisé par l’armée italienne mais également par l’Allemagne (capture de véhicules italiens lors du basculement d’avril 1953) et par l’Australie qui récupéra des véhicules en participant au volet britannique de l’opération BAYARD. Son utilisation resta cependant anecdotique et très limitée dans le temps.

Au combat les limites du char sont rapidement apparues. Outre un moteur asthmatique et des faiblesses mécaniques congénitales, il prenait facilement feu quand il était touché ce qui lui valut le surnom de «barbecue sur chenilles».

Il n’y eut pas de variante directe du M-14/41 mais le châssis à servit de base de travail pour le chasseur de char Semovente da 90/53.

Caractéristiques Techniques

Type : char moyen

Poids : 14.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.915m largeur 2.28m hauteur 2.37m

Motorisation : un moteur diesel SPA-15 T M41 de 145ch

Performances : vitesse maximale 33 km/h distance franchissable 200km

Protection : blindage frontal 30mm blindage latéral et arrière 25mm blindage de toit et de plancher 6-14mm blindage frontal tourelle 42mm

Armement : tourelle biplace (chef de char/tireur et pourvoyeur) avec un canon de 47mm alimenté à 87 coups associé à une mitrailleuse de 8mm Breda modèle 1938. Une autre mitrailleuse assure la défense antiaérienne et deux en caisse, la dotation globale en cartouches étant de 2664 coups.

Equipage : conducteur, mitrailleur de caisse/opérateur radio, chef de char/tireur et pourvoyeur

Ansaldo M-15/42

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Le char de 15 tonnes modèle 1942 est l’ultime évolution des chars moyens italiens. Adopté en septembre 1942, il n’est mis en service que fin 1943 et surtout début 1944.

Il va équiper le bataillon de chars médian voir une partie du bataillon de chars lourds, la production des P-26/45 et des P-35/48 étant insuffisante pour équiper les trois divisions blindées.

La production de 1942 à 1952 va permettre la sortie de 750 exemplaires qui vont équiper les divisions blindées mais également des unités indépendantes ou d’intégrées à d’autres grandes unités.

Bon char quand il apparaît, il est clairement dépassé en septembre 1948 mais faute de mieux, les équipages italiens vont devoir aller au combat avec ce char.

Outre la version standard, le M-15/42 à permis la mise au point de plusieurs modèles dérivés qu’il s’agisse d’un char de commandement ou de plusieurs modèles de canons d’assaut qu’il s’agisse du Semovente da 75/34, du Semovente da 75/46 et du Semovente da 105/25 mais comme souvent toutes ses versions n’ont été construites qu’en faible quantité.

Un projet de canon antiaérien automoteur à quatre canons de 20mm n’à pas dépassé le statut de prototype (en réalité une simple maquette d’aménagement en bois).

Ce char à combattu en Afrique du Nord, dans les Balkans, sur le front russe, en Sicile et dans la péninsule italique.

Après le basculement italien dans le camp allié, une armée est reconstituée pour combattre aux côtés des allemands. L’ENR va disposer de deux bataillons de trente-cinq chars M-15/42 saisis par les allemands lors de l’opération Asche ou récupérés sur la chaîne de montage.

Ces deux bataillons sont engloutis dans les derniers combats du front italien, combats qui s’achèvent en mars/avril 1954.

Du côté du Corpo Italiano de Liberazione, une brigade blindée est mise sur pied avec du matériel américain notamment des chars M-4 Sherman. En attendant pour former le personnel novice, des M-15/42 capturés par les américains et les britanniques sont utilisés pour l’entrainement.

Une douzaine de M-15/42 à survécu au conflit ou aux chalumeaux des démolisseurs, rejoignant les musées du monde entier.

Caractéristiques Techniques

Type : char moyen

Poids : 15.5 tonnes

Dimensions : longueur 4.92m largeur 2.20m hauteur 2.40m

Motorisation : un moteur essence SPA de 192ch

Performances : vitesse maximale 38 km/h distance franchissable 200km

Blindage : blindage frontal 50mm blindage latéral 42mm

Armement : un canon de 47mm de 40 calibres (111 coups) associé à une mitrailleuse de 8mm Breda modèle 1938 en tourelle (-10° à +20° en site, 360° en azimut, commande électrique), deux mitrailleuses de 8mm Breda modèle 1938 en caisse, une autre en position antiaérienne.

Equipage : chef de char, opérateur radio/mitrailleur, conducteur, pourvoyeur/tireur

Ansaldo P-26/45

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Si l’armée italienne n’utilisa pas de chars durant le premier conflit mondial elle chercha à développer ce nouveau système d’arme.

Les premières recherches débouchèrent sur le Fiat 2000, un char de 40 tonnes armé d’un canon de 65mm en tourelle et de sept mitrailleuses Fiat-Revelli de 6.5mm installés dans la coque (deux à l’avant, quatre sur les côtés et une à l’arrière) produit à deux exemplaires, la commande de cinquante exemplaires n’ayant pas de suite.

Peu être consciente des limitations de l’industrie nationale, le Regio Esercito Italiano préféra privilégier des chars légers voir très légers, des chars que l’on pouvait produire en grand nombre _tout est relatif_ même si au combat leur efficacité était sujette à caution.

Peu à peu les chars italiens prirent du poids pour tenter de suivre leurs adversaires français et britanniques voir leur partenaires allemands.

C’est ainsi qu’après avoir développé des chars légers (Leggeri) et moyens (Medianti), l’Italie s’attaque à un Everest à savoir le domaine des chars lourds ou carri armati pesanti.

Les premiers travaux sont lancés à la fin des années trente mais sans priorité. Ce n’est qu’au printemps 1942 qu’un vrai programme de char lourd est lancé, programme qui allait aboutir en septembre 1945 avec la mise en service carro armato pesanto modèle 1945 de 26 tonnes d’où sa désignation de P-26/45.

C’est un char de conception classique avec un conducteur à l’avant, un compartiment de combat au milieu et le moteur diesel à l’arrière. La tourelle est triplace avec un chef de char, un tireur et un pourvoyeur qui fait office d’opérateur radio. Elle abrite un canon de 75mm associé à une mitrailleuse de 8mm.

Initialement il était prévu une mitrailleuse de caisse et une autre à l’arrière de la tourelle (à l’instar des chars japonais) mais cela aurait fait exploser le devis de poids d’un char qui correspond davantage au G-1R ou au Cromwell qu’aux ARL-44 et autres Churchill.

Ce char destiné à équiper le bataillon lourd du régiment de char des trois divisions cuirassées italiennes mais la production est particulièrement lente. De plus les premiers modèles souffrent de nombreux imperfections qu’ils sont déclarés inaptes au service actif !

La production est ainsi suspendue de mars à septembre 1946 le temps d’une sérieuse remise à niveau dans les usines Ansaldo.

La production reprend enfin à l’automne 1946 et les chars sortis à partir de décembre 1946 sont enfin capables de manœuvrer et de tirer sans connaître d’innombrables pannes moteurs voir de prendre feu après une manœuvre en terrain difficile.

Hélas pour l’arme blindée italienne, la production est lente, très lente, trop lente ce qui fait qu’en septembre 1948 seulement 96 chars ont été produits ne permettant pas d’équiper tous les bataillons lourds avant leur engagement. Et ne parlons même pas des bataillons et des unités de chars non endivisionnés.

Au combat ce char se révéla de bonne qualité sans trop de défauts. Ce ne fût pas le meilleur char du second conflit mondial mais il faisait le travail. En clair c’était ce qu’on appellerait un «bon et honnête char».

Il combattit en Libye au sein de la division Ariete mais la 132ème division blindée est anéantie lors de l’opération BAYARD, ne pouvant que ralentir l’avancée française qui avait pourtant engagé des Somua S-40 et des AMX-42 à l’armement principal moins puissant (canon de 47mm).

Si les chars français étaient inférieurs aux chars italiens, les équipages français de la 1ère DLC (1ère Division Légère de Cavalerie) et des 61ème, 65ème et 67ème BCC étaient plus expérimentés, bénéficiant également d’un appui-feu important (artillerie, aviation) et de l’enthousiasme de ceux qui attaquent.

Il va également être engagé dans les Balkans ainsi que sur le front russe où il ne démérita pas face aux chars soviétiques.

Toujours en service en avril 1953, le char à alors été produit à 340 exemplaires. Une partie fût récupérée par le Corpo Italiano de Liberazione pour équiper une brigade blindée mais comme des chars Sherman ont été envoyés, le char italien n’à pas été utilisé au combat. Outre des considérations politiques (montrer au nouveau gouvernement italien les limites de son pouvoir), des considérations militaires (crainte de confusion, tirs fratricides) ont certainement joué.

Même chose de l’autre côté avec l’Esercito Nazionale Republicano (ENR) qui du équiper ses deux bataillons de chars de M-15/42 en attendant des Panzer V Panther qui n’arrivèrent jamais. En revanche les allemands utilisèrent le char italien à une époque où ils faisaient feu de tout bois.

Qui dit char de combat dit variante et le P-26/45 n’échappe pas à la règle. Outre le P-35/48 on trouve un canon automoteur de 149mm (Semovente da 149/40) produit à douze exemplaires et un canon d’assaut, le Semovente da 105/40 qui combinait le châssis d’un P-26/40 avec une superstructure abritant un canon de 105mm mais ce dernier n’à été produit qu’à huit exemplaires.

A la fin du conflit des chars ont été récupérés par les alliés, testés puis pour beaucoup feraillés même si un certain nombre ont échappé au chalumeau des ferailleurs, deux étant exposés en Italie, deux en France, un aux Etats-Unis, un en Grande-Bretagne et un en Belgique.

Caractéristiques Techniques

Type : char moyen/lourd

Poids : 26 tonnes

Dimensions : longueur 5.80m largeur 2.80m hauteur 2.5m

Motorisation : un moteur diesel SPA 12 cylindres développant 330ch

Performances : vitesse maximale 40 km/h sur route 25 km/h en tout-terrain distance franchissable 280km

Protection : (tourelle) frontal 60mm côtés 45mm toît 20mm (caisse) frontal 50mm côtés 45mm arrière 40mm plancher 14mm

Armement : un canon de 75mm Ansaldo de 34 calibres (75 coups) associé à une mitrailleuse de 8mm Breda. Une deuxième arme peut être installée en position antiaérienne (1000 cartouches)

Equipage : un chef de char-tireur, un pourvoyeur, un conducteur, un opérateur radio

Fiat-Ansaldo P-35/48

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Alors qu’ils développaient le P-26/45 les italiens furent informés de la véritable nature du futur ARL-44 à savoir un puissant char lourd, rapide, très bien protégé avec pour armement un canon de 90mm en tourelle soit un char capable d’anéantir n’importe quel char de combat.

En dépit de limites industrielles et techniques, l’Italie décida de développer un char plus lourd, mieux armé et mieux protégé pour contrer l’ARL-44 si jamais ce dernier devait être engagé contre le Regio Esercito Italiano.

Faute de temps, le nouveau char était une évolution du P-26/45, un char plus gros, mieux protégé et qui aurait du être mieux armé avec une adaptation du canon antiaérien de 90mm à une tourelle de char.

Simple sur le papier, cette intégration devint une véritable bête à chagrin pour les ingénieurs de la Fiat et de Ansaldo. La situation devint telle qu’on envisagea l’installation du canon de 90mm en superstructure avec des mitrailleuses ou un canon léger en tourelle, une configuration totalement obsolète.

Finalement au printemps 1947 la décision est prise de conserver le calibre de 75mm mais avec un tube plus long (45 calibres) pour augmenter la vitesse initiale et donc la capacité de pénétration du nouveau char.

Officiellement adopté en juin 1948, la production est lancée à la fin de l’année alors que l’Italie est déjà en guerre.

C’est une évolution directe du P-26/45. Il est plus grand, plus gros (35 tonnes contre 26) mais son moteur n’est pas beaucoup plus puissant. Il est donc plus lent mais comme il est mieux protégé cette baise de vitesse est jugée comme un moindre mal.

Si le P-26/45 est un char à quatre hommes, le P-35/48 est un char à cinq hommes avec à l’avant un pilote, à sa droite un opérateur radio qui opère également une mitrailleuse de 8mm Breda en caisse.

Au milieu on trouve une tourelle triplace avec un chef de char, un tireur à droite et le pourvoyeur à gauche, tourelle qui dispose d’un canon de 75mm associé à une mitrailleuse de 8mm, une troisième mitrailleuse de 8mm étant installée parfois sur le toit de la tourelle pour la défense antiaérienne. Le moteur se trouve à l’arrière.

Les premiers exemplaires de série sont livrés au printemps 1949. Ils devaient rallier la Libye pour renforcer l’Ariete mais avec le déclenchement de l’opération BAYARD à l’été à dissuadé les italiens d’envoyer leurs chars les plus modernes au casse-pipe.

Ces chars vont connaître leur baptême du feu dans les Balkans mais surtout sur le front russe où ils se montreront à la hauteur. Si ils n’avaient aucun mal à affronter le T-34/76, ils étaient plus en difficulté face au KV-1 et au KV-2.

Face aux chars français et britanniques il fit son boulot même si avec la sortie de seulement 120 exemplaires, le P-35/48 ne pouvait pas faire grand chose.

L’usine se trouvant au sud du front en avril 1953, la production aurait pu se poursuivre mais les alliés refusèrent de laisser le nouveau gouvernement italien la possibilité de produire des chars.

De l’autre côté, une vingtaine de P-35/48 fût récupérée par les allemands qui les réutilisèrent sans laisser l’ENR le faire.

Aujourd’hui moins d’une dizaine de chars de ce modèle ont survécu à la fournaise du conflit, deux en France, un en Grande-Bretagne, deux aux Etats-Unis et deux en URSS soit sept exemplaires.

Caractéristiques Techniques

Type : char moyen/lourd

Poids : 35 tonnes

Dimensions : longueur 7.10m largeur 3.15m hauteur 2.8m

Motorisation : un moteur diesel SPA 12 cylindres développant 420ch

Performances : vitesse maximale 35 km/h sur route 20 km/h en tout-terrain distance franchissable 230km

Protection : (tourelle) frontal 70mm côtés 55mm toît 20mm (caisse) frontal 69mm côtés 55mm arrière 40mm plancher 14mm

Armement : un canon de 75mm Ansaldo de 45 calibres (68 coups) associé à une mitrailleuse de 8mm Breda. Une mitrailleuse de 8mm Breda en caisse. Une deuxième arme peut être installée en position antiaérienne (1500 cartouches pour les trois armes)

Equipage : un chef de char, un tireur, un pourvoyeur, un conducteur, un opérateur radio/mitrailleur

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