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Dornier Do-17

Dornier Do17 2

Dornier Do-17 avec la svatiska bleue de la Suomen Illmavoimat

Le Dornier Do-17 est un bombardier moyen bimoteur d’un finesse et d’une élégance qui lui valut le surnom de «crayon volant». Il fût à l’origine d’une famille d’appareils avec le Dornier Do-217 et le Dornier Do-317 (dont la finesse et l’élégance saute néanmoins moins aux yeux).

A l’origine de cet appareil figure un appel d’offres lancé en 1932 pour un courrier postal destiné à la Lufthansa et un avion cargo pour la Deutschebahn. La firme Dornier dont l’usine était installée à Friedrichshafen sur les rives du lac de Constance répondit à cette demande. Naturellement dès l’origine une utilisation militaire est prévue.

Le projet est lancé en août 1932 puis accéléré par l’arrivée des nazis au pouvoir. La construction des prototypes ne commencent que le 20 mai 1934 et le 23 novembre, le Do-17V1 décolle pour la première fois.

Ce prototype est muni d’une dérive unique à la différence des deux autres, la configuration à double dérive se révélant plus stable et est donc sélectionnée. Au total neuf prototypes furent produits.

L’appareil est mis en service début 1937 avec le Do-17E suivit d’une variante pour la reconnaissance tactique baptisée Do-17F mais cette variante est produite en petit nombre, la Luftwaffe préférant utiliser le Focke-Wulf Fw-189 et des variantes de la famille Ju-88/Ju-188 pour cette mission.

Focke-Wulf Fw-189

Focke-Wulf Fw-189

La variante Do-17L n’est pas produite en série à la différence de la variante Do-17M qui abandonnait les moteurs radiaux pour des moteurs en ligne. Une variante de reconnaissance baptisée Do-17P est envisagée mais non produite.

Quand commence la guerre de Pologne, cinq escadres sont équipées des différentes variantes du Do-17, trois volant sur Do-17E et deux sur Do-17M.

A l’origine il était prévu la production du Dornier Do-17Z mais les allemands préférèrent passer au Do-217.

Résultat en septembre 1948, les Do-17 ne sont plus en service. Des appareils sont utilisés pour les liaisons, l’entrainement, le remorquage des cibles et les expérimentations.

Il est encore en service en Yougoslavie, en Espagne, en Bulgarie, en Finlande, en Hongrie et en Roumanie.

La Suomen Illmavoimat dispose en juin 1950 de huit Dornier Do-17M qui équipent la Lentovailue 46 en compagnie de huit Bristol Blenheim. Ces appareils vont opérer davantage pour des missions d’interdiction laissant l’appui-feu des troupes au sol aux Blenheim.

Un appareil est abattu par la chasse soviétique le 23 juin suite à une collision volontaire (taran) et un deuxième percute le sol après un vol à basse altitude dans des conditions météo difficiles, réduisant la flotte à seulement six appareils.

Ces six bombardiers vont opérer en première ligne jusqu’en décembre 1951 quand leur usure entraîne leur retrait des unités de première ligne. Ils vont être remplacés par des Ju-88H à des fins de rationalisation. Les six Do-17 frappés de la svatiska bleu sont envoyés à la casse à la fin du conflit.

Caractéristiques Techniques du Dornier Do-17

Type : bombardier moyen bimoteur quadriplace

Masse : à vide 5210kg à vide équipé 5963kg maximale au décollage 8837kg

Dimensions : longueur 15.8m envergure 18m hauteur 4.56m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bramo 323P 9 cylindres développant 986ch et entraînant des hélices tripales.

Performances : vitesse maximale 350 km/h au niveau de la mer vitesse de croisière 300km/h Distance franchissable 600km avec 1540 litres de carburant et 1000kg de bombes Plafond opérationnel 8200m

Armement : six mitrailleuses MG-15 de 7.92mm, 1000kg de bombes en soute, la charge pouvant être emportée à l’extérieur

Tupolev SB

Tupolev SB-3 finlandais

Appelé également Tupolev ANT-40, le Tupolev SB (Skorostnoi Bombardirovschik bombardier à grande vitesse) est un bombardier bimoteur triplace qui effectua son premier vol le 7 octobre 1934 avant d’être mis en service en 1936.

C’est un bimoteur à aile haute propulsé par deux moteurs en ligne Klimov aux faux airs du Glen Martin 167F bien connu par notre armée de l’air. Produit en très grand nombre (2980 exemplaires) en URSS et aurait du être produit sous licence en Tchécoslovaquie mais les événements de 1938/39 fit capoter ce projet et les seuls Tupolev SB livrés (60 appareils) furent des appareils produits en URSS, l’Avia B-71 restant à l’état de projet.

L’appareil est engagé au combat dans la guerre d’Espagne, dans la deuxième guerre sino-japonaise sous les couleurs chinoises, en Mongolie lors des incidents de frontière entre l’URSS et le Japon, durant la guerre de Pologne, durant la guerre d’Hiver contre la Finlande.

Toujours en service en juin 1950, il était totalement obsolète ce qui explique les lourdes pertes subies par cet appareil relégué au printemps 1951 à l’entrainement voir à quelques missions de bombardement de nuit jusqu’à ce que la Nachtjagd, la chasse de nuit soit pleinement opérationnelle côté allemand.

Il quitte définitivement le service actif en 1954, la majorité des appareils survivants étant ferraillée mais quelques uns ont été préservés dans des musées ou sur des mémoriaux.

Le programme avait été lancé en janvier 1934, le premier prototype disposant de moteurs radiaux vole pour la première fois le 7 octobre, le deuxième muni de moteurs en ligne quittant le vol pour la première fois le 30 décembre.

C’est la version à moteur en ligne qui est choisie. Le premier appareil de série sort d’usine fin 1935 même si il faut attendre 1936 pour que la production de masse soit lancée

L’appareil est produit jusqu’en 1945, 2980 Tupolev SB en différentes versions sortant des deux usines de production. Néanmoins dès 1942, le Petlyakov Pe-2 le relève progressivement ce qui n’empêche pas certaines unités de le conserver jusqu’en juin 1950 avec le résultat que l’on sait.

Outre la variante améliorée baptisée Arkhangelsky Ar-2 des projets sont étudiés mais sans production en série qu’il s’agisse de l’ANT-41 (bombardier-torpilleur un prototype), de l’ANT-46 (chasseur bimoteur armé de canons sans recul de 100mm, un prototype), l’ANT-48 un avion de sport grande vitesse (projet), l’ANT-49 (avion de reconnaissance projet)

Outre les pays déjà cités, d’autres pays ont utilisé le Tupolev SB qu’il s’agisse de la Bulgarie (qui récupéra des Avia B-71 en construction au moment du démantèlement de la Tchécoslovaquie en 1939, trente-deux appareils livrés, quatre survivent au conflit et un préservé), la Finlande (appareils capturés directement ou via les allemands), l’Allemagne (quelques appareils capturés utilisés pour des tests), la Pologne (appareils d’entrainement de 1955 à 1960) et la Slovaquie.

La Finlande à donc utilisé ce bombardier bimoteur durant la guerre d’Hiver puis durant la guerre de Continuation. De nombreux appareils s’étaient crashés ou avaient du atterir sur le sol finlandais ce qui à permis aux finlandais d’en remettre en état un certain nombre.

En juin 1950 quatre Tupolev SB volaient au sein du Lentovailue 46 en compagnie de quatre Illiouchine Il-4, de quatre Ju-88E et de quatre Ju-87D. Ces appareils vont participer à des missions de combat de juin 1950 à septembre 1951 quand le dernier appareil encore disponible est abattu par la chasse soviétique au dessus de Leningrad.

Caracteristiques Techniques (Tupolev SB-2M103)

Type : bombardier bimoteur médian triplace

Masse à vide 4768kg en charge 6308kg maximale au décollage 6308kg

Dimensions : longueur 12.57m envergure 20.33m hauteur 3.60m

Motorisation : deux moteurs en ligne Klimov M-106 de 960ch

Performances : vitesse maximale 450km/h à 4100m distance franchissable 2300km plafond opérationnel 9300m

Armement : quatre mitrailleuses de 7.62mm ShKAS (deux dans le nez, une en tourelle dorsale et une en position ventrale) six bombes de 100kg ou six de 50kg en soute avec deux bombes de 250kg sous les ailes.

Illiouchine Il-4

Illiouchine Il-4

 

L’Illiouchine Il-4 est un élégant bimoteur à aile basse conçu en URSS dans les années trente. Il est directement issu d’un appareil plus ancien du même constructeur le DB-3 puisque appellation initiale de l’Il-4 fût DB-3F, le F signifiant Forsirovanniye («boosté»).

Par rapport à son aîné, le nouvel appareil avait une structure transformée notamment au niveau des ailes, le métal était remplacé par du duralium, le système d’alimentation en carburant fût entièrement revu, le nez redessiné pour améliorer les performances aérodynamiques mais aussi le confort de l’homme chargé à la fois de la navigation et du bombardement.

Le projet d’améliorer l’Illiouchine DB-3 commence en 1938. Il reçoit logiquement la désignation de DB-3F.

Le prototype du DB-3F qui décolle pour la première fois le 21 mai 1939 dispose des mêmes moteurs que son prédécesseur. Il s’agit d’une solution provisoire le temps que des moteurs plus puissants soient disponibles.

Après le vol d’un deuxième prototype en janvier 1940, les deux appareils sont rebaptisées Illiouchine Il-4. Par rapport aux prototypes, les appareils de série disposent de moteurs légèrement plus puissant, d’un armement plus important, de réservoirs mieux protégés et d’autres modifications de l’ordre du détail et du cosmétique.

Les premiers appareils sont livrés à la VVS qui après avoir reçu 1528 DB-3 va recevoir de 1941 à 1952 un total de 3600 Illiouchine Il-4 en différentes versions.

La VMF va elle recevoir des Illiouchine Il-4M (M = minonosets soit torpilleur) des Illiouchine Il-4MF (minonosets Forsirovanniye «torpilleur amélioré») respectivement 600 appareils, 360 étant en ligne en juin 1950, les autres étant stockés (appareils neufs ou réparables mais temporairement indisponibles. Il était initialement prévu de remplacer tous les Illiouchine Il-4 par des Il-6 mais en raison de problèmes techniques et industriels ce ne sera pas le cas.

Bombardier moyen mais à très long rayon d’action, l’Illiouchine Il-4 pouvait être utilisé aussi bien pour des missions tactiques que pour des missions stratégiques. Quelques opérations viseront Berlin mais il n’y aura jamais de stratégie concertée.

L’appareil fût également utilisé par la Finlande (seize appareils capturés directement ou récupérés via les allemands), la Chine (vingt-quatre appareils livrés) et donc l’Allemagne (huit appareils évalués puis utilisés pour des missions particulières, d’autres appareils étant cédés comme nous l’avons vu à la Finlande).

Sur les vingt-quatre appareils livrés à la Chine, seize ont été détruits durant la guerre sino-japonaise, huit étant toujours là en septembre 1954 à la fin du second conflit mondial mais seulement deux en état de vol. Les huits appareils sont réutilisés durant la guerre civile chinoise où ils disparaissent tous sauf un qui parvient à rallier Formose en 1959. Il à été préservé dans un musée près de Kaoshiung.

En ce qui concerne les seize appareils finlandais (au maximum seulement quatre étaient utilisés en même temps au sein de la Lentovailue 48 pour ménager la flotte) , douze sont détruits au cours du conflit, deux sont capturés à Helsinki par les allemands au moment du basculement finlandais d’octobre 1953 et détruits, les deux derniers récupérés par les soviétiques sont réutilisés pour l’entrainement jusqu’en 1960 avant d’être feraillés.

Les huit appareils réutilisés par les allemands sont tous détruits au cours du conflit soit au sol (quatre), en vol (deux) et après le conflit (deux).

Toujours en service à la fin du conflit, l’Illiouchine Il-4 reçoit le nom de code de «Bob» une fois la guerre froide déclenchée. Sa carrière s’achève en septembre 1955 et la majorité des appareils des VVS sont ferraillés, une poignée étant préservée pour des musées ou des mémoriaux.

Caractéristiques Techniques (Illiouchine Il-4MF)

Type : bombardier-torpilleur bimoteur quadriplace

Masse à vide 5800kg maximale au décollage 12120kg

Dimensions : longueur 14.76m envergure 21.44m hauteur : nc

Motorisation : deux moteurs radiaux Tumansky M-88D 14 cylindres de 1500ch chacun entraînant des hélices tripales

Performances : vitesse maximale 430km/h à 6500m distance franchissable 3800km en mission de reconnaissance 2600km avec 1000kg de bombes ou une torpille plafond opérationnel 8700m

Armement : deux mitrailleuses de 7.62mm ShKAS dans le nez, une mitrailleuse identique dans le poste ventral, deux mitrailleuses de 7.62mm dans la tourelle dorsale (parfois remplacée par une mitrailleuse de 12.7mm UBT), une torpille de 940kg type 45-36 ou deux roquettes BETAB-750DS de 305mm ou jusqu’à 2700kg de bombes et de mines

Equipage : un pilote, un navigateur-bombardier, un mitrailleur dorsal/opérateur radio, un mitrailleur ventral

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