Le Conflit (55) Europe Occidentale (21)

ET L’EUROPE OCCIDENTALE S’EMBRASA

Plans allemands contre plans alliés

Plans allemands

Bien que les allemands aient choisit au cours d’une réunion clandestine à bord du KMS Hidenburg en 1947 d’attaquer en Scandinavie il est évident qu’ils ne peuvent faire l’économie d’une offensive majeure à l’ouest pour frapper l’alliance des «ploutocraties occidentales» au cœur et gagner une guerre, guerre vue comme la revanche du premier conflit mondial que les nazis n’ont jamais digéré (notamment avec leur Dolchlosslegend la légende du coup de poignard dans le dos).

A la différence des alliés qui peuvent se permettre de prendre leur temps les allemands n’ont pas ce luxe. Ils doivent frapper vite et brutalement dans l’espoir de l’emporter en quelques semaines voir au pire en quelques mois. Il sera ensuite temps de régler le problème «judéo-bolchevique» de la façon qu’il est facile d’imaginer.

Le plan de l’opération FALL GELB est une reprise du plan Schlieffen de 1914, un plan qui avait échoué mais les allemands se disent que trente-cinq ans plus tard avec de nouvelles techniques, de nouvelles tactiques et de nouvelles technologies le résultat peut être différent.

Il y à cependant des évolutions avec notamment la neutralisation des Pays-Bas (si en 1914 les allemands étaient certains de la neutralité néerlandaise, en 1949 ils n’en sont plus aussi surs) et le lancement de diversions au Luxembourg et en Alsace dans l’espoir d’y attirer les réserves alliées.

Comme les alliés s’attendent à une offensive allemande dans les plaines belges les allemands vont attaquer du fort et fort mais sont confiants dans leur maitrise de la bataille de rencontre, escomptant sur un effondrement rapide des belges et des néerlandais et sur la lenteur des alliés à venir en aide à Bruxelles et à La Haye.

D’autres alternatives ont été étudiées dont une prometteuse : le passage par les Ardennes zone considérée comme difficile d’accès pour une offensive de masse.

Il semble que cette hypothèse tenait la route en cas de prolongation de la guerre de Pologne mais que cette idée à été abandonnée pour plusieurs raisons notamment des informations sur la volonté belge de défendre fermement les Ardennes belges et sur le renforcement de la charnière entre GA n°1 et GA n°2 avec de nouvelles fortifications et surtout l’amélioration des unités amenées à défendre cette zone.

Finalement donc les allemands se sont résignés à attaquer dans les plaines belges pour neutraliser le corps de bataille allié puis opérer un vaste mouvement tournant dans le but de s’emparer de Paris et surtout des ports par où pourraient être évacués les britanniques et où pourraient être amenés renforts et ravitaillement.

Une attaque en Alsace doit également être menée dans le but d’occuper tout le nord de la France au nord de la Seine.

Ensuite c’est plus flou, une partie des archives ayant disparue. Il semble qu’ensuite les allemands voulaient franchir La Seine pour foncer plein ouest direction la Bretagne et contrôler des ports d’où pourraient partir les U-Boot menant la guerre de Course.

En revanche impossible de savoir si Berlin voulait aller jusqu’à l’occupation complète du territoire français ou si il espérait l’ouverture de négociation en vue de neutraliser la France et de laisser la Grande-Bretagne seule et sans possibilité de continuer la guerre.

De toute façon es-ce bien important de savoir tout cela ? Probablement non car comme le disait Moltke l’Ancien (et non Clausewitz comme je l’ai cru trop longtemps) «A la guerre la première victime c’est le plan».

Plans alliés : attendre ou agir de suite ?

Comme je viens de le dire les alliés à la différence des allemands ont la possibilité d’attendre non pas qu’ils veulent gagner à l’usure mais tout simplement parce qu’ils peuvent s’appuyer sur les ressources de leurs empires coloniaux respectifs sans parler des Etats-Unis qui finiront bien par entrer en guerre un jour.

Ils peuvent donc se permettre une lente et longue montée en puissance en vue de lancer une offensive contre l’Allemagne et rattraper le temps perdu en l’occurrence l’offensive prévue en 1919 et qui aurait sans nul doute changer le cours de l’histoire.

Par où passer ? Les alliés ne sont pas plus avancés que les allemands car à moins d’un accord préalable avec la Belgique il faut se résoudre à une attaque frontale avec la question du Westwall à franchir, une ligne fortifiée certes moins puissante que la ligne Maginot mais qui n’est pas à négliger.

Quand la guerre éclate en septembre 1948 les plans d’une offensive contre l’Allemagne sont encore dans les limbes. Les raisons sont multiples mais nul doute que l’absence d’accord avec Londres, Bruxelles et La Haye explique pourquoi le plan n’est pas prêt quand les premières bombes tombent sur Oslo et Copenhague.

Des pistes existent y compris celles politiquement impossibles ou improbables à savoir un passage par la Suisse et par la Belgique sans l’accord des gouvernements concernés !

Ces pistes sont rapidement abandonnées au profit de la solution la moins surprenante à savoir une offensive sur le Rhin avec tout d’abord une ligne fortifiée à détruire avant une exploitation à travers les plains allemandes. Autant dire tout sauf une sinécure.

La mise au point du plan d’attaque (nom de code ALPHABET un nom de code provisoire) prend plus de temps que prévu et seul un plan provisoire à été transmis au général Villeneuve.

On raconte qu’avant d’évacuer son PC avancé ATLANTIDE situé à proximité d’Amiens, le général Villeneuve brûla ce plan qui ne le quittait jamais, plan qui était de toute façon caduque car avant même de songer à envahir l’Allemagne il fallait d’abord libérer le nord de la France, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg.