Italie (40) Navires légers (2)

Avisos rapides classe Diana

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Carrière opérationnelle

Au début des années quarante, la marine italienne passe commande aux Cantieri Navali del Quarnaro (CNQ) de Fiume d’un aviso rapide baptisé Diana. Ce navire est mis en service au printemps 1941.

Initialement ce navire devait être unique mais au final deux autres navires vont être construits, des navires baptisés Dardanelli et Milazzo, des navires qui reprennent les noms des mouilleurs de mines de classe Azio vendus au Vénézuela en 1938. Ces deux navires sont mis en service respectivement en mars 1942 et septembre 1943.

Stationnés à Tripoli ils sont chargés de missions de présence, de patrouille et d’escorte le long des côtes de l’Africa Septentrionale Italiana (ASI).

Leur vitesse élevée pour des navires de ce type en effet des vecteurs idéaux pour assurer le transport d’hommes et de marchandises.

C’est cette mission qu’ils vont assurer en Méditerranée d’abord en direction de l’ASI puis une fois celle-ci tombée en direction du Dodécanèse.

Le Diana est torpillé par un sous-marin britannique le 12 novembre 1951 large des côtes albanaises, le Dardanelli est coulé par l’aviation française au large de la Sardaigne en mars 1952 alors que le Milazzo est saisi quasiment intact à Kotor en septembre 1952 par des rebelles royalistes yougoslaves.

Rebaptisé Cattaro, il est remis en service sous les couleurs yougoslaves, opérant sous la forme d’un aviso jusqu’en 1974 quand il est transformé en yacht pour les nouveaux maitres du pays qui étaient passés de la couronne au couple faucille/marteau et ce dix ans plus tôt. Il à été perdu par un incendie en 1992, sombrant au large de Dubrovnik. Il est devenu un spot de plongée réputé, hélas victime de son succès.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 1764 tonnes pleine charge 2591 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 113.9m (108.75m) largeur 11.70m tirant d’eau 3.50m

Propulsion : deux turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières à trois tubes développant 30000ch et entraînant deux hélices

Performances : vitesse maximale 32 nœuds distance franchissable nc

Armement : deux canons de 102mm modèle 1914 et six canons de 20mm Breda. Cet armement évolue avec ensuite deux canons de 100mm modèle 1932 et huit canons de 20mm Breda

Equipage : nc

Aviso colonial Eritrea

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Carrière opérationnelle

L’Eritrea est un aviso colonial construit par les chantiers navals Castellammare di Stabia près de Naples. Il est commandé le 8 mai 1935,mis sur cale, lancé le 28 septembre 1936 et mis en service le 10 février 1937.

Il à été ultérieurement envisagé la construction de trois autres unités identiques mais comme les budgets n’ont pas été débloqués, l’Eritrea est resté unique.

Stationné à Massawa, l’aviso effectue des missions de patrouille et de présence au large des côtes de l’Africa Orientale Italiana (AOI), transportant des troupes et du matériel pour maintenir l’ordre dans cette région sous contrôle italien mais avec de nombreuses zones insoumises où une insécurité endémique régnait.

Bloqué en mer Rouge par le déclenchement du second conflit mondial, l’Eritrea tente de s’opposer aux alliés. Il échappe à plusieurs reprises à la destruction mais finit par être coulé par l’aviation britannique au large des côtes de la Somalie britannique en juillet 1950 lors de l’opération GIDEON.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 2200 tonnes pleine charge 3117 tonnes

Dimensions : longueur 96.9m largeur 13.3m tirant d’eau 4.7m

Propulsion : propulsion diesel-électrique (7800ch diesel 1300ch électrique) deux hélices

Performances : vitesse maximale 20 nœuds distance franchissable 6950 miles nautiques

Protection : pont blindé 25/32mm bloc-passerelle 100mm

Armement : quatre canons de 120mm (deux affûts doubles), deux canons de 40mm Vickers-Terni, quatre mitrailleuses de 13.2mm

Equipage : 234 officiers et marins

Autres cannonières

La Regia Marina dispose également de petites canonnières d’un déplacement allant de 230 à 630 tonnes, des navires légèrement armés et surtout très anciens donc à l’efficacité limitée sur le plan militaire.

Il était bien prévu le renouvellement de la flotte mais les budgets n’ont jamais été débloqués et en septembre 1948 la majorité des navires sont encore en service. Ils tenteront bien de combattre mais seront rapidement victimes des navires, des sous-marins et des avions alliés. Peu d’unités sont encore disponibles en septembre 1954.

En septembre 1939, la situation des canonnières italiennes (canonniera) est la suivante :

-Navires de 200 tonnes : Fata (1930) 260 tonnes deux mitrailleuses, Levrera (?) 230 tonnes deux mitrailleuses, Lido (1902) 250 tonnes un canon de 76mm, Rondine (1930) 260 tonnes deux mitrailleuses

-Navires de 300 tonnes : Dante de Lutti (1911) 370 tonnes deux canons de 76mm, Levanzo (1906) 305 tonnes deux canons de 76mm, Mario Bianco (1911) 385 tonnes deux canons de 76mm, Otranto (1911) 385 tonnes deux canons de 76mm Porto Corsino (1912) 380 tonnes deux canons de 76mm

-Navires de 400 tonnes : Alula (1917) 430 tonnes un canon de 76mm, Camogli (1905) 449 tonnes deux canons de 76mm,Gallipoli (1911) 418 tonnes deux canons de 76mm, Riccardo Grazzioli Lante (1912) 400 tonnes deux canons de 76mm, Rimini (1912) 420 tonnes un canon de 76mm, Scilla (1904) 470 tonnes, un canon de 76mm, Valoroso (1913) 434 tonnes deux canons de 76mm,

-Navires de 500 tonnes : Cirène (1912) 500 tonnes deux canons de 76mm, Palmaiola (1916) 562 tonnes un canon de 76mm

-Navires de 600 tonnes : Giovanni Berta (1924) 644 tonnes deux canons de 76mm, Giuseppe Biglieri (1924) 644 tonnes deux canons de 76mm,Mario Sonzini (1924) 630 tonnes deux canons de 76mm, Pellegrino Matteucci (1924) 630 tonnes deux canons de 76mm

Ce sont donc vingt-deux navires du type canonnière qui sont encore en service en septembre 1939, neuf ans plus tard la situation est la suivante :

-Navires de 200 tonnes : Fata (1930) 260 tonnes deux mitrailleuses, Rondine (1930) 260 tonnes deux mitrailleuses

-Navires de 300 tonnes : Mario Bianco (1911) 385 tonnes deux canons de 76mm, Otranto (1911) 385 tonnes deux canons de 76mm Porto Corsino (1912) 380 tonnes deux canons de 76mm

-Navires de 400 tonnes : Alula (1917) 430 tonnes un canon de 76mm, Gallipoli (1911) 418 tonnes deux canons de 76mm, Riccardo Grazzioli Lante (1912) 400 tonnes deux canons de 76mm, Rimini (1912) 420 tonnes un canon de 76mm, Valoroso (1913) 434 tonnes deux canons de 76mm,

-Navires de 500 tonnes : Cirène (1912) 500 tonnes deux canons de 76mm, Palmaiola (1916) 562 tonnes un canon de 76mm

-Navires de 600 tonnes : Giovanni Berta (1924) 644 tonnes deux canons de 76mm, Giuseppe Biglieri (1924) 644 tonnes deux canons de 76mm,Mario Sonzini (1924) 630 tonnes deux canons de 76mm, Pellegrino Matteucci (1924) 630 tonnes deux canons de 76mm

Seize canonnières sont donc encore en service quand l’Italie rentre dans le second conflit mondial pour des missions de patrouille, de combat et d’escorte. L’armement évolue souvent avec l’embarquement de canons antiaériens et de grenades ASM.

Quand les armes se taisent enfin en septembre 1954, il ne reste que quatre canonnières encore en service ou du moins à flot. Il s’agit de la Giovanni Berta, de la Cirene, de la Fata et de la Rodine.

Capturées par les alliées, elles seront toutes démolies après guerre, leur usure rendant peu utile leur remise en service actif.

Les douze autres ont été coulées au cours du conflit, quatre victimes de l’aviation (Mario Bianco Alula,Giuseppe Biglieri Mario Sonzini), deux par mines (Otranto,Porto Corsino), une par sous-marin (Gallipoli) et cinq par l’aviation (Riccardo Grazzioli Lante,Rimini,Valoroso,Palmaiola,Pellegrino Matteucci)

Navires de guerre des mines

Avant-propos

La mine et la torpille partagent une parenté commune mais avec l’invention de la torpille automobile, la seconde est devenue mobile et puissante. La première est restée immobile mais n’est pas moins puissante et mortelle.

Mieux même la mine par rapport à la torpille était un rapport coût/efficacité bien plus intéressant que l’anguille. Si il était difficile de couler un cuirassé ou un porte-avions avec une torpille, une mine pouvait couler un cuirassé comme le HMS Audacious victime en octobre 1914 d’une mine allemande.

Cette nouvelle arme nécessite des navires pour les mouiller mais il était difficile pour une marine de guerre de financer un navire spécifiquement conçu pour le mouillage de mines ce qui explique que les minelayer étaient souvent des navires utilisables pour un autre rôle comme le transport ou l’entraînement. Certaines croiseurs étaient conçus également pour le mouillage de mines comme l’Emile Bertin français.

Si vous pouvez mouiller des mines, l’ennemi peut le faire aussi ce qui explique que toutes les marines possédaient des dragueurs de mines, des navires spécialement conçus pour détruire ces terribles engins de mort.

L’Italie ne fait pas exception, possédant plusieurs classes de mouilleurs de mines, des navires de petite taille, la Regia Marina ne possédant pas de grands mouilleurs de mines océaniques comme la France ou la Grande-Bretagne.

Elle possède également des dragueurs de mines, trente-sept navires construits entre 1916 et 1926, des navires toujours en service en septembre 1948, des navires qui seront rejoints par des chalutiers réquisitionnés et surtout pas seize grands dragueurs de mines, des navires comparables aux M-Boot allemands à savoir des navires pouvant également assurer l’escorte de convois littoraux.

Durant le second conflit mondial, l’Italie va mouiller plus de 50000 mines, les mines italiennes représentaient 8 à 10% du total mondial, un chiffre qui doit être relativisé par le manque de mines à influence et surtout de mines pouvant être mouillés dans des eaux profondes là où leur létalité est accrue voir maximale.

Mouilleurs de mines

Outre les Azio déjà présentés, la marine italienne possédait en septembre 1948 plusieurs classes de mouilleurs de mines :

-La classe Albona (Albona Laurana Rovigno), des navires anciennement austro-hongrois était composée de navires de 130 tonnes pouvant déposer 34 mines. Ces navires vont tous succomber durant le conflit, le premier quand un avion place une bombe qui fait détonner les mines embarquées, le second quand il est torpillé par un sous-marin alors que le troisième est victime de l’explosion des mines embarquées.

-La classe Crotone composée de deux navires (Crotone Vieste) était une classe d’anciens navires allemands, des navires de 673 tonnes transportant 42 mines. Ces deux navires sont coulés, le premier en Sardaigne en octobre 1948 par l’aviation française alors que le second est victime de l’aviation britannique au large de Tarente.

-La classe Panigaglia (Panigaglia Buffoluto) est composée de deux navires de 1071 tonnes transportant 50 mines mis en service en 1924. Ces navires sont coulés durant le conflit, le premier en mars 1950 au large de l’Albanie par un sous-marin britannique alors que le deuxième est coulé dans le port de Tarente en janvier 1953 par les roquettes de l’aviation embarquée française lors de la phase préparatoire de l’opération SKYLOCK.

On trouve également d’autres unités de diverses provenance comme les Orlando,Gasperi,Fasana,Partenope,Durazzo,Pegalosa,Caralis,Deffenu,Mazara,Buccari, Scilla,Brioni,Barletta,Otranto,Gallipoli,Lero et Monte Gargano,

Dragueurs de mines

-La marine italienne fait construire trente-sept dragueurs de mines type RD, des navires de 200 tonnes armés d’un unique canon de 76mm, des navires numérotés et non baptisés. Ces navires sont encore en service en septembre 1948.

Six ans plus tard, en septembre 1954, il n’en reste plus que six (RD-4, RD-7, RD-9 et RD-11), navires usés et souvent très endommagés ce qui explique qu’ils ont été rapidement démolis et pas remis en service soit par la marine italienne ou par une marine étrangère.

-Dans les années trente, la marine italienne construit trois navires expérimentaux, les Vigilante,la Vedetta et le D-1. Ces trois navires ne donnent pas satisfaction et sont désarmées dans les années quarante.

-En septembre 1944, la marine italienne passe commande de seize grands dragueurs de mines (Grande Dragamine), des navires immatriculés GD-1 à GD-16, des navires fortement inspirées des M-Boot (Minuschenboot) allemands.

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Un M-Boot

A noter que l’Italie à hésité entre des navires type M-Boot et des navires type R-Boot avant de choisir le premier modèle plus adapté à la guerre des mines en haute mer.

Les Grande Dragamine sont mis en service entre 1945 et 1947 avec les GD-1 à 6 en 1945, les GD-7 à 13 en 1946, les GD-14 à 16 en 1947.

Les huit premiers forment une Primera Squadriglia Dragamine stationnée à La Spezia, les huit autres formant une Secunda Squadriglia Dragamine stationnée à Tarente. La première rassemble les GD-1, GD-3,GD-5,GD-7,GD-9,GD-11,GD-13 et GD-15 alors que la seconde rassemble les GD-2, GD-4,GD-6,GD-8,GD-10,GD-12,GD-14 et GD-16

Ces navires furent employés pour le dragage de mines mais également pour la patrouille et l’escorte littorale. Ces navires subissent de lourdes pertes, douze navires sur seize étant ainsi coulés par l’ennemi.

Trois sont victimes de sous-marins (GD-1,GD-3,GD-4), quatre sont victimes de l’aviation (GD-2,GD-5,GD-10,GD-16), un victime d’une mines (GD-6) et quatre victimes de navires de surface (GD-7,GD-9,GD-11,GD-12).

Les survivants sont donc les GD-8, GD-13,GD-14 et GD-15. Deux navires sont capturés par les français (GD-8 et GD-15) et deux par les yougoslaves (GD-13 et GD-14), navires utilisés par les deux marines après guerre.

Dans le cadre du programme de guerre de nombreux GD seront commandés (256 exemplaires) mais seulement soixante-quatre seront achevés (plus de détails dans le programme de guerre), navires accompagnés de petits dragueurs de mines inspirés des Raum-Boot (R-Boot) allemands.

Caracteristiques Techniques des Grande Dragamine type GD-1

Déplacement : standard 700 tonnes pleine charge 920 tonnes

Dimensions : longueur 69m largeur 9.12m tirant d’eau 2.90m

Propulsion : deux moteurs diesels dévellopant 4000ch entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 20 nœuds distance franchisable nc

Armement : deux canons de 90mm en affûts simples, quatre canons de 37mm, quatre canons de 20mm, des grenades ASM

Equipage : 120 officiers et marins

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