Etats-Unis (40) croiseurs légers (8)

USS Cleveland (CL-55) 1942

A ces douze premiers Cleveland dont je viens de décrire l’historique va s’ajouter douze autres navires commandés au printemps 1946 pour faire face à un conflit jugé de plus proche qu’il s’agisse d’une nouvelle guerre en Europe ou d’une extension de la guerre en Asie vers le Pacifique, le Japon et les Etats-Unis étant en concurrence pour le contrôle de cet immense océan.

Ils reprennent pour les dix premiers le nom des Omaha récémment démolis et sont donc baptisés Omaha (CL-107) Milwaukee (CL-108) Detroit (CL-109) Richmond (CL-110) Concord (CL-111) Cincinatti (CL-112) Raleigh (CL-113) Trenton (CL-114) Marblehead (CL-115) Menphis (CL-116), les deux derniers étant baptisés New Haven (CL-117) et Huntington (CL-118).

Les premiers sont mis sur cale début 1947 et mis en service à temps pour l’attaque japonaise du 21 mars 1950. Quatre sont alors en service (Omaha Detroit Concord Raleigh), quatre en achèvement à flot (Milwaukee Richmond Cincinatti Trenton) et quatre encore sur cale (Marblehead Menphis New Heaven Huntington).

Les différences avec les Cleveland «Batch I» sont réduites. Il s’agit simplement de la digestion du retour d’expérience de l’utilisation des navires en service depuis 1943. Outre une amélioration de la stabilité par l’installation de balast et un rééquilibrage du poids dans les hauts, les Cleveland «Batch II» disposent de nouveaux radars, de nouvelles catapultes. L’armement ne connait aucune modification.

USS Omaha (CL-107)

Classe-Cleveland_ 1

-Le USS Omaha (CL-107) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company le 14 janvier 1947 lancé le 16 juin 1948 et commissionné le 14 février 1950.

Destiné à être affecté dans le Pacifique, il effectue sa mise en condition opérationnelle à partir du 17 février et jusqu’au 5 mars.

Devant l’augmentation des tensions avec le Japon, l’Omaha appareille dès le 7 mars de Norfolk pour rallier le Pacifique. Il fait une escale technique à Mobile (Alabama) du 11 au 15 mars, franchit le canal de Panama les 19 et 20 mars avant d’arriver le 27 mars à San Diego.

Victime de plusieurs problèmes mécaniques, des maladies de jeunesse, le croiseur léger ne peut appareiller directement pour la zone des combats.

Après dix jours de réparations, le croiseur léger quitte la Californie, arrivant à Pearl Harbor le 16 avril 1950. Il ne s’y attarde pas, se ravitaillant rapidement direction les Phillipines pour participer à la défense de l’ex-colonie américaine, officiellement indépendante depuis mars 1945 mais qui dans les faits restait une dépendance, un protectorat américain.

Engagé contre la flotte japonaise, bombardant les colonnes de soldats japonais ou assurant des transports rapides, l’Omaha paye son engagement le 4 juin 1950 quand il est sévèrement endommagé par deux bombes et une torpille lancées par l’aviation nippone.

Suite au travail acharné des équipes de lutte contre les avaries, le navire parvient à être maintenu à flot et remorqué par son sister-ship Richmond lui aussi endommagé par une bombe ayant détruit les catapultes hydravions.

Remorqué à 8 nœuds, l’Omaha arrive à Pearl Harbor après quinze jours de traversée le 20 juin 1950.

Alors qu’il était à quai, prêt à entrer dans le bassin n°2 une voie d’eau jusque là maitrisée s’ouvre brutalement provoquant le naufrage du croiseur léger qui heureusement coule droit. Trois marins sont cependant noyés.

Avec un croiseur ancien, l’US Navy aurait hésité mais l’Omaha est un croiseur neuf et tout est mis en œuvre pour le relever ce qui est chose faite le 14 août 1950.

Mis sur un dock-flottant, il subit des réparations d’urgence, la remise en état devant avoir lieu à Long Beach sur la côte ouest.

Les réparations d’urgence s’achèvent le 24 septembre 1950 et le croiseur léger peut rallier à dix nœuds en autonome le Long Beach Naval Shipyard pour une remise en état complète. Arrivé sur place le 6 octobre 1950, les travaux vont durer du 7 octobre 1950 au 14 mai 1951. Les essais sont menés du 15 au 18 mai suivis d’une remise en condition exécutée du 19 au 30 mai.

Le 1er juin 1951, il quitte la Californie pour rallier Pearl Harbor le 8 juin. Il y passe trente-six heures le temps de se ravitailler et de charger du matériel et met cap sur Nouméa où il arrive 22 juin 1951.

Comme une partie importante de la marine américaine, l’Omaha est engagée à Guadalcanal et dans les Salomons, une campagne violente où le climat va provoquer presque autant de morts et de dégats que les coups de l’ennemi.

Si il sort indemne de cette campagne, l’Omaha est endommagé en août 1952 au large de Rabaul dans le cadre de la campagne de Nouvelle-Guinée mais les dégâts sont limités, les réparations ayant lieu à Guadalcanal où une base avancée avait été établit avec plusieurs navires-ateliers, un dock-flottant, des bâtiments-dépôts…… .

De retour au combat, il participe ensuite à la campagne des Phillipines puis après un petit carénage à Nouméa de janvier à mars 1954, le USS Omaha participe aux dernières opérations en Asie du Nord-Est, Formose, la Chine continentale et la Corée. Il aurait du participer à l’opération Phenix mais en raison d’une avarie de turbine, il est finalement remplacé par le Springfield.

Le USS Omaha (CL-107) rentre aux Etats-Unis le 14 décembre 1954. Il est désarmé le 21 décembre et placé sous cocon à Bremerton (Pacific Reserve Fleet Bremerton Group) où il va rester jusqu’à ce qu’il soit rayé du Naval Vessel Register le 14 juin 1970 puis vendu à la démolition, le démantèlement étant organisé sur place.

On peut s’étonner d’une carrière aussi courte (tout juste 4 ans) et de l’absence de modernisation/réactivation. Il semble que les avaries subies durant le second conflit mondial le condamnait à une carrière courte ou rendait toute modernisation bien trop couteuse par rapport au service espéré.

USS Milwaukee (CL-108)

USS Wilkes-Barre CL-103

-Le USS Milwaukee (CL-108) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company sis à Newport News le 14 avril 1947 lancé le 21 octobre 1948 et commissionné le 2 avril 1950 au Norfolk Navy Yard.

Après un stage de mise en condition opérationnelle du 3 au 25 avril 1950, le croiseur léger charge munitions, vivres et ravitaillement puis largue les amarres direction le Pacifique où la situation n’est guère reluisante.

Il se ravitaille à Guantanamo le 1er mai, franchit le canal de Panama les 5 et 6 mai, relâche à San Diego du 13 au 15 mai avant de rallier avec un convoi Pearl Harbor le 23 mai 1950.

Il reprend la mer trois jours plus tard le 26 mai, direction les Phillipines où la suite de la guerre semble se jouer même si la bataille décisive espérée et imaginée par Tokyo et Washington n’aura pas lieu, confirmant une maxime de l’histoire militaire : un conflit se déroule rarement comme il à été imaginé avant guerre.

Jusqu’à la capitulation des forces américaines aux Phillipines le 3 octobre 1950, le Milwaukee va assurer comme bien d’autres l’appui-feu des troupes au sol, la couverture antiaérienne d’une zone, l’escorte de convois et la traque aux destroyers et croiseurs japonais qui assuraient des missions semblables, les cuirassés étant conservés à l’écart prêt à fondre sur une flotte américaine qui tenterait de couper les Phillipines du Japon.

Le 17 juillet 1950, une bombe frappe la tourelle II du croiseur léger, provoquant de sérieux dégâts et la mort de 24 marins. La tourelle est totalement détruite mais le croiseur reste opérationnel, conservant encore neuf canons de 6 pouces. Le 4 septembre, une torpille d’un sous-marin japonais emporte l’étrave du croiseur léger qui cette fois n’à d’autres choix que de rejoindre Pearl Harbor pour des réparations d’urgence avant une remise en état.

Arrivé à Oahu le 14 septembre, il est mis au bassin pour quinze jours de réparations jusqu’au 30 septembre, appareillant en autonome le 2 octobre pour rallier le Mare Island Navy Yard et recevoir une nouvelle proue. Des travaux de renforcement de la DCA et de modernisation des radars étaient également prévus.

Arrivé le 12 octobre 1950, le Milwaukee va être en travaux du 14 octobre au 2 décembre, effectuant ses essais réglementaires du 3 au 6 décembre puis sa remise en condition du 7 au 17 décembre.

Fin prêt, il appareille le 19 décembre 1950 pour Pearl Harbor où il arrive le 26 décembre, passant la fin de l’année à quai, ne reprennant la mer que début 1951 pour des escortes des convois et la traque des navires japonais.

Il est engagé dans la campagne des Salomons de mars à septembre 1951 avant de subir un petit carénage à Nouméa d’octobre à décembre 1951, manquant donc la défense du Caillou contre une opération japonaise de grande ampleur.

De retour au combat, le Milwaukee est engagé dans la bataille de la mer de Corail mais pas en première ligne, le CL-108 étant le navire-amiral de la force d’escorte du groupe de soutien, force d’escorte composée de quatre destroyers de type Fletcher, de quatre Destroyer Light (futur Destroyer Escort) et de six PCE.

Il est par contre en première ligne dans la campagne de Nouvelle-Guinée, position dont il paye le prix puisqu’il est endommagé par une mine, dégats limités mais qui imposent par précaution un passage à la Guadalcanal Advanced Repair Base (Guadalcanal ARB) pour vérifier le fonctionnement général du navire.

De retour au combat en octobre 1952, il va participer aux opérations préliminaires à la campagne des Phillipines ainsi qu’à la campagne proprement dite qui s’étend de mars 1953 à février 1954 même si dès décembre, le gros du boulot est fait, les deux derniers mois d’opérations étant davantage des opérations de nettoyage qu’autre chose.

Après une période d’entretien à Subic Bay en février-mars 1954, le Milwaukee est engagé en Chine continentale assurant des escortes, des missions d’appui-feu au profit des forces américaines et chinoises.

Quand le Japon capitule, le Milwaukee était à Shanghaï. Il reste déployé en Chine jusqu’en juin 1955.

Il va rallier les Etats-Unis en effectuant un véritable tour du monde. Quittant Shanghai le 17 juin, il fait escale à Cam-Ranh du 21 au 23 juin, Batavia du 26 au 28 juin, à Singapour du 30 juin au 5 juillet, à Triconmalee du 8 au 12 juillet, à Aden du 17 au 21 juillet, franchit le canal de Suez le 28 juillet avant de faire une escale technique à Alexandrie du 30 juillet au 14 août.

Les problèmes techniques résolus, le croiseur léger fait escale à Tripoli du 16 au 19 août (la Libye était à l’époque sous occupation franco-anglaise, un mandat de la nouvelle Organisation des Nations Unies en attendant une indépendance prévue pour 1960 mais qui ne sera effective qu’en 1965), à Bizerte du 22 au 25 août, à Malte du 27 au 30 août, franchit les colonnes d’Hercules le 4 septembre, relachant à Cadix du 5 au 7 septembre puis à Lisbonne du 9 au 13 septembre.

Il franchit alors l’Atlantique en six jours, arrivant à Norfolk le 20 septembre 1955 après deux mois de mer.

Le croiseur léger en bon état malgré ses avaries va subir un grand carénage du 22 septembre 1955 au 14 mai 1956, grand carénage doublé d’une modernisation : nouveaux radars, canons de 76mm en remplacement des canons de 20 et de 40mm, débarquement des canons de 127mm d’origine et leur remplacement par des canons plus modernes, remplacement des catapultes par une plate-forme hélicoptère.

Les essais sont réalisés du 16 au 24 mai et la remise en condition du 26 mai au 17 juin. Le Milwaukee est affecté à la 2ème flotte avec Norfolk pour port d’attache. Comme tous les navires de la flotte de l’Atlantique, il est régulièrement déployé en Europe du Nord et en Méditerranée au sein de la 6ème flotte.

Suite au déclenchement de la Deuxième Guerre du Vietnam en mars 1970, le Milwaukee rallie le théâtre des opérations Vietnamien. Il va effectuer quatre déploiements opérationnels, le premier d’avril à octobre 1970, le second de janvier à juillet 1971, le troisième de décembre 1971 à mai 1972 et le quatrième de septembre 1972 à mars 1973.

De retour aux Etats-Unis le 4 avril 1973, il est désarmé le lendemain à San Diego. Mis sous cocon, il est rayé du Naval Vessel Register le 4 juin 1977 et confié à une fondation créée par la ville de San Francisco pour conserver ce croiseur léger jusqu’à nos jours, le Milwaukee étant ouvert au public le 14 septembre 1977.

USS Detroit (CL-109)

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-Le USS Detroit (CL-109) est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons sis à Philadelphie le 21 janvier 1947 lancé le 18 septembre 1948 et commissionné le 4 mars 1950 au Philadelphia Navy Yard.

Alors qu’il effectuait sa mise en condition opérationnelle au large de la Pennsylvanie, le Japon attaque Pearl Harbor. Les opérations sont donc précipitées pour permettre de rejoindre le Pacifique le plus vite possible.

Il quitte la Pennsylvanie dès le 25 mars, se ravitaille à Guantanamo le 30 mars, franchit le canal de Panama les 3 et 4 avril, relache à San Diego du 11 au 15 avril avant de rallier Pearl Harbor le 23 avril 1950.

Engagé dans la campagne des Phillipines, il est endommagé dès le 4 mai par une bombe japonaise mais les dégâts sont limités, lui permettant de rester en ligne. Il échappe à plusieurs reprises à des avaries plus sérieuses.

La campagne des Phillipines terminée, le croiseur léger est engagé dans la campagne des Salomons où des combats terrestres, aériens et navals acharnés vont opposés les alliés (les troupes américaines ont fait une grande partie du boulot mais on ne peut passer sous licence les troupes australiennes, britanniques et françaises rescapées d’Indochine notamment le 5ème REI et le 23ème RIC) aux japonais.

Le Detroit affronte à plusieurs reprises la flotte japonaise et subit plusieurs avaries notamment le 17 août 1951 quand il encaisse une torpille qui l’oblige à rallier Nouméa pour quatre mois de réparations jusqu’en janvier 1952 quand il est à nouveau disponible.

Il participe ensuite à la campagne de Nouvelle-Guinée où il est légèrement endommagé par une batterie côtière, enchainant par la reconquête des Phillipines ce qui lui vaut d’être sérieusement endommagé par un kamikaze le 4 juin 1953 l’obligeant à rallier Pearl Harbor pour des réparations d’urgence (15 au 27 juin) puis la côte ouest et le Mare Island Navy Yard pour une remise en état complète exécutée du 8 juillet au 15 septembre 1953. Il effectue ses essais du 16 au 19 septembre puis sa remise en condition du 20 au 30 septembre, ralliant Pearl Harbor le 4 octobre 1953.

Il retourne aux Phillipines participant aux combats jusqu’en février 1954 quand il rallie la Chine continentale, ses canons de 6 pouces anéantissant un convoi de caboteurs tantant d’évacuer des troupes japonaises en direction de la Corée vue comme un potentiel sanctuaire et un bastion avancé.

Quand le Japon capitule, le USS Detroit (CL-109) était en carénage à Bremerton depuis le début du mois d’août. Les travaux s’achèvent en octobre 1954 et le croiseur léger va repasser sur la côte est, opérant dans les Caraïbes et au large du sous-continent sud-américain jusqu’en septembre 1955.

Ralliant Norfolk le 14 septembre 1955, le USS Détroit est désarmé le 21 et placé sous cocon jusqu’en septembre 1958 quand il est réactivé en vue d’être transformé en croiseur lance-missile, la marque CL-109 devenant CLG-8.

Il subit les mêmes travaux que son sister-ship Springfield, recevant des Terrier et des Asroc, les travaux immobilisant le croiseur du 25 septembre 1958 au 14 juin 1960. Il est officiellement remis en service le 5 juillet 1960 au Norfolk Navy Yard.

Affecté à San Diego, le nouveau croiseur lance-missile quitte la Virginie le 7 juillet, fait escale à La Havanne du 11 au 15 juillet, franchit le canal de Panama les 18 et 19 juillet avant d’arriver à destination le 26 juillet.

Après quinze ans de carrière dans sa nouvelle configuration (dont deux déploiements au Vietnam), le USS Detroit est désarmé le 14 septembre 1975. Rayé du Naval Vessel Register le 1er janvier 1976, il est coulé comme cible trois mois plus tard, le 5 avril 1976.

USS Richmond (CL-110)

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-Le USS Richmond (CL-110) est mis sur cale aux chantiers navals Bethlehem Steel Company (Shipbuilding Division) sis à Quincy (Massachusetts) le 14 septembre 1947 lancé le 8 juillet 1949 et commissionné le 4 septembre 1950.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle du 5 au 20 septembre 1950 avant de revenir au Boston Navy Yard pour régler des problèmes de chaudières.

Ce n’est que le 10 octobre qu’il peut quitter la côte est pour rallier le Pacifique. Il fait escale aux Bermudes (base navale britannique mais les américains bénéficient de facilités d’accès tout comme à Fort de France) du 13 au 15 octobre, est à La Havanne du 19 au 21 octobre, franchit le canal de Panama les 24 et 25 octobre, relache à San Diego du 1er au 5 novembre avant de rallier Pearl Harbor le 13 novembre 1950 à l’aube.

Après dix jours à s’entrainer aux menaces et digérer le RETEX des premières opérations de la guerre du Pacifique, le Richmond quitte les eaux hawaïennes le 27 novembre 1950 direction Nouméa pour participer à la défense des lignes de communication entre les Etats-Unis et l’Australie.

Engagé dans la campagne des Salomons, il est sérieusement endommagé par un bombardement japonais sur Guadalcanal le 4 avril 1951 alors qu’il se ravitaillait en carburant auprès d’un pétrolier australien. Une bombe touche le croiseur à l’avant détruisant la tourelle I et tout l’avant du navire et la seconde détruit l’arrière, laissant apparaître les hélices.

Sérieusement endommagé, le croiseur léger est pris en charge par un remorqueur de haute-mer, amputé de 21m à l’avant et d’une plage arrière s’arrêtant juste devant la tourelle IV.

Le convoi appareille le 10 avril 1951 sous la protection de six destroyers et d’une couverture aérienne fournie par la Cactus Air Force, les unités de l’USAAF déployées aux Salomons.

Alors qu’il se trouvait à 150 miles nautiques de Nouméa, une voie d’eau se déclare, voie d’eau qui ne cesse de s’élargir en dépit des efforts des marins du Richmond. Le 13 avril à 14.05, le Richmond chavire, roule sur tribord et sombre dans les eaux de la mer de Corail.

USS Concord (CL-111)

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-Le USS Concord (CL-111) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & DryDock Company sis à Newport News (Virginie) le 14 février 1947 lancé le 14 juillet 1948 et commissionné le 14 janvier 1950 au Norfolk Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnele du 16 janvier au 2 février avant de passer deux semaines en travaux et réparations à l’Arsenal de Norfolk (3 au 17 février).

Considéré comme opérationnel, le nouveau croiseur léger quitte la Virginie le 21 février direction le Pacifique et San Diego où il doit être stationné. Il fait escale à La Nouvelle Orléans du 26 février au 2 mars,franchit le canal de Panama les 5 et 6 mars avant d’arriver à San Diego le 14 mars 1950, une semaine avant le raid japonais sur Pearl Harbor.

L’attaque japonaise le surprend en pleine période de réparations après sa longue traversée et il ne peut appareiller que le 26 mars pour une patrouille de surveillance dans un contexte de psychose, les informations limitées sur le raid de Pearl Harbor multipliant les rumeurs sur des navires japonais aperçus au large de Los Angeles ou de San Diego.

Après six semaines de patrouille et alors que la situation aux Phillipines devient critique pour ne pas dire désespérée, le croiseur léger se ravitaille à San Diego le 2 mai et met cap à l’ouest direction Pearl Harbor où il arrive le 9 mai 1950.

Deux jours plus tard, il appareille pour les Phillipines connaissant son baptême du feu le 21 mai quand il ouvre le feu sur une silhouette aperçu dans la brume, un pétrolier japonais échoué sur un recif et abandonné par la marine impériale. L’épave est détruite après le tir de vingt-quatre obus de six pouces et douze de cinq pouces.

Dix jours plus tard, le 31 mai 1950, le Concord est sérieusement endommagé par une bombe et une torpille l’obligeant à rallier Pearl Harbor pour réparations. Arrivé à Oahu le 12 juin, il va être immobilisé du 13 juin au 4 octobre 1950 le temps de tout remettre en état, de moderniser les radars et de renforcer la DCA.

Il est de retour au combat début novembre, opérant en mer de Corail depuis Nouméa. Comme une bonne partie de la marine américaine, le Concord est engagé dans les Salomons, campagne dont il ressort indemne. Il subit un petit carénage d’octobre 1951 à mars 1952 à Nouméa.

Il est ensuite engagé en Nouvelle-Guinée de juillet 1952 à janvier 1953 puis aux Carolines et aux Mariannes entre avril et septembre 1953 à l’issue de laquelle il subit un nouveau carénage à Ulithi dans une base avancée de réparations, l’atoll accueillant pontons, trois dock-flottants (un pour cuirassés et porte-avions, un pour les croiseurs et un autre pour les destroyers) et des navires-ateliers.

A l’issue de cette nouvelle période d’entretien (octobre 1953-janvier 1954), le croiseur léger va participer jusqu’en septembre 1954 aux opérations contre Iwo Jima, Okinawa et même le Japon métropolitain, les canons de 6 pouces du Concord pilonnant les cibles littorales (bases navales, défenses côtières, ports de commerce, usines, raffineries) en vue de futurs débarquements qui n’auront pas lieu, les deux bombes atomiques accélérant la capitulation du Japon.

Quand Tokyo capitule le 4 septembre 1954, le Concord était en baie de Tokyo assistant à la cérémonie qui mettait fin à un jour prêt à six années de conflit.

Le USS Concord participe au soutien des troupes d’occupation jusqu’en février 1955 quand il rallie les Etats-Unis pour subir un grand carénage qui va l’immobiliser au Puget Sound Navy Yard de mars à décembre 1955.

A la différence de nombreux croiseurs, le Concord va rester en service sans interruption jusqu’à son désarmement survenu le 14 mai 1968 à son retour d’un ultime déploiement au sein de la 7ème flotte en Extrême-Orient.

Rayé du Naval Vessel Register le 2 juin, il est coulé comme cible au large de San Diego le 14 mars 1970 lors du premier exercice RIMPAC (Rim of the Pacific), exercice organisé tous les deux ans avec les pays riverains du Pacifique.

C’est ainsi que des navires américains, canadiens, mexicains, australiens, néo-zélandais et français ont participé à cette première édition dont le clou fût la destruction de l’ex-Concord qui repose aujourd’hui à 2000m de profondeur.

USS Cincinatti (CL-112)

-Le USS Cincinatti (CL-112) est mis sur cale aux chantiers navals Newport News Shipbuilding & Drydock Company sis à Newport News le 14 novembre 1947 lancé le 14 août 1949 et commissionné le 4 août 1950 au Norfolk Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle en baie de Chesapeake du 6 au 27 août, passe une semaine à Norfolk pour des travaux complémentaires. Il quitte la Virginie le 7 septembre, se ravitaille à Guantanamo le 12 septembre, franchit le canal de Panama les 15 et 16 septembre, ralliant San Diego le 23 septembre 1950.

Il embarque des hommes et du matériel et quitte la Californie direction Midway où il arrive le 7 octobre après dix jours en mer. Le matériel est destiné à renforcer les défenses de l’atoll.

Il opère au large de Midway pendant trois semaines (8 au 29 octobre), ralliant Pearl Harbor le 7 novembre 1950. Connaissant une avarie de chaudière, il ne peut rallier la Nouvelle-Calédonie qu’à la mi-décembre.

Il participe à la campagne des Salomons de mars à septembre 1951 en ressortant indemne à la différence de la campagne de Nouvelle-Guinée (juillet 1952-janvier 1953), le Cincinatti encaissant une torpille le 4 octobre 1952 l’obligeant à rallier Nouméa pour six semaines de réparations du 15 octobre au 2 décembre 1952. Il peut retourner au combat en Nouvelle-Guinée pour la fin de la campagne.

Il enchaine par la reconquête des Phillipines, opérant dans les eaux du Commonwealth de mars à août 1953 quand il est endommagé par un kamikaze l’obligeant à rallier Pearl Harbor pour un mois de réparations du 10 septembre au 12 octobre 1953.

De retour à la fin du mois de novembre, il reste déployé dans les eaux Phillipines jusqu’en janvier 1954 avant de participer aux opérations préliminaires à la reconquête de la Chine et de Formose (opération Boxer).

Quand le Japon capitule, le croiseur léger subissait un petit carénage à Cam-Ranh, la base française libérée en septembre 1953 avait été rapidement remise en état pour servir de base de réparations avancée pour les navires français, britanniques, australiens, néo-zélandais et américains.

De nouveau opérationnel en septembre 1954, il opère près de Haïnan et de Hong-Kong en mer de Chine Méridionale jusqu’à la fin de l’année, ralliant Pearl Harbor le 20 janvier 1955.

Il quitte les eaux hawaïennes le 27 janvier pour rallier San Diego le 4 février 1955, son nouveau port d’attache. Il subit une modernisation entre septembre 1956 et février 1957, recevant des canons de 76mm en remplacement de ses canons de 20 et 40mm, de nouveaux radars, une plate-forme hélicoptère remplaçant les catapultes.

Le USS Cincinatti (CL-112) est désarmé le 14 septembre 1964. Placé sous cocon au sein du Pacific Reserve Fleet Bremerton Group, son réarmement est étudié pour la Deuxième Guerre du Vietnam mais en raison d’un état matériel médiocre, le CL-112 ne connaitra pas une deuxième carrière.

Rayé du Naval Vessel Register le 11 septembre 1972, il est vendu à la démolition à Seawitch Marine de Baltimore qui pour des raisons de coût fait réaliser son démantèlement au Mare Island Navy Yard.

USS Raleigh (CL-113)

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-Le USS Raleigh (CL-113) est mis sur cale aux chantiers navals Bethleheem Steel (Shipbuilding Division) de Quincy (Massachussetts) le 14 mars 1947 lancé le 2 janvier 1949 et commissionné le 4 février 1950 au Boston Navy Yard.

Affecté dans l’Atlantique avec Boston pour port d’attache, le croiseur léger effectue sa mise en condition opérationnelle du 6 février au 2 mars, passant ensuite deux semaines en travaux pour modifications, réparations et travaux complémentaires de peinture (3 au 17 mars 1950).

Un temps, l’US Navy envisage de l’envoyer dans le Pacifique suite à l’attaque japonaise mais au final, le croiseur léger reste déployé dans l’Atlantique, effectuant des patrouilles anti-raider et des escortes de convois en direction de la France et de la Grande-Bretagne.

A partir de mars 1952, il est déployé dans les îles britanniques, opérant depuis Scapa Flow pour protéger les convois ravitaillement l’URSS attaquée par l’Allemagne.

Il participe ainsi à la bataille du cap Nord le 17 juin 1952, jouant un rôle non négligeable dans la destruction du croiseur lourd Prinz Eugen, du croiseur de bataille Oldenburg et du porte-avions léger Lutzen non sans subir des dégâts suffisamment sérieux pour lui imposer huit mois de réparations à Rosyth.

De nouveau opérationnel en mars 1953, il continue à opérer en mer du Nord en compagnie de la Home Fleet et de la 7ème escadre, le nom donné aux navires français opérant sous commandement britannique.

Il participe ainsi le 13 octobre 1953 à l’opération Borealis, le débarquement en Norvège des troupes alliées marquant le début de la fin pour l’Allemagne même si il faudra encore six mois de combats acharnés pour obtenir la capitulation de l’Allemagne nazie.

La capitulation allemande enterinée (avril 1954), le Raleigh passe en mer Baltique pour tenter de peser sur le sort futur de la Pologne mais rapidement l’URSS fait comprendre aux Etats-Unis qu’il s’agit de sa chasse gardée. Le Raleigh est déployé dans ce qui fût jadis une Mare Nostrum allemande jusqu’en mars 1955 quand il rentre aux Etats-Unis pour subir un grand carénage exécuté d’avril 1955 à février 1956.

Redéployé à Norfolk, le croiseur léger aurait du être transformé en croiseur lance-missiles avec la marque CLG-9 mais les travaux financés au budget 1960 sont annulés, les deux dernières conversions CLG-9 et CLG-10 concernant deux Oregon City.

Le Raleigh va rester en service jusqu’au 17 septembre 1968 date de son désarmement. Rayé du Naval Vessel Register le 4 octobre, le croiseur léger est vendu à la démolition et démantelé.

USS Trenton (CL-114)

-Le USS Trenton (CL-114) est mis sur cale aux chantiers navals Bethleheem Steel (Shipbuilding Division) sis à Quincy (Massachusetts) le 21 septembre 1947 lancé le 8 juillet 1949 et commissionné le 14 septembre 1950 au Boston Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle dans les Caraïbes du 17 septembre au 4 octobre 1950 quand il est victime d’une collision avec un paquebot argentin, le General Belgrano au large de Cuba. Les deux navires sont sérieusement endommagés mais par chance parviennent à rejoindre La Havanne.

Pris en charge par un remorqueur de haute mer, le Trenton est ramené au Boston Navy Yard pour une remise en état complète, remise en état qui nécessitera pas moins de quatre mois au bassin du 9 octobre au 12 février 1951. Il effectue ses essais du 13 au 15 octobre puis sa remise en condition du 17 au 30 octobre cette fois sans incidents.

Ravitaillé en armes, vivres et carburant, le Trenton quitte Boston le 2 novembre, se ravitaille à Guantanamo le 8 novembre, franchit le canal de Panama les 11 et 12 novembre avant d’arriver à San Diego le 19 novembre.

Embarquant des hommes et du matériel, il reprend la mer dès le 21 novembre 1951 pour arriver huit jours plus tard à Hawaï.

Il connait son baptême du feu en décembre 1951 quand il surprend un convoi japonais ravitaillant la Nouvelle-Guinée détruisant deux caboteurs et un dragueur de mines auxiliaire.

Il participe ensuite à la bataille de la mer de Corail puis à la campagne de Nouvelle-Guinée jusqu’en janvier 1953 quand il subit un petit carénage à Nouméa de février à avril 1953.

De nouveau opérationnel, il est engagé aux Philippines de mars 1953 à février 1954, étant endommagé à plusieurs reprises, les réparations nécessaires le privant de la campagne de Chine puisque le croiseur léger est en grand carénage de mars à septembre 1954 au Mare Island Navy Yard.

Il reste déployé dans l’est du Pacifique, opérant depuis San Diego et Bremerton, dépendant de la 1ère flotte ou Pacific Fleet.

Désarmé le 14 mai 1956, le croiseur léger reste sous cocon à San Diego jusqu’au 14 février 1970 quand il est rayé du Naval Vessel Register. Il est coulé comme cible le 14 mars 1972 lors du deuxième exercice RIMPAC, deux ans après son sister-ship Concord.

USS Marblehead (CL-115)

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-Le USS Marblehead (CL-115) est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons sis à Philadelphie le 4 septembre 1948 et toujours sur cale le 21 mars 1950.

Il est lancé le 4 avril 1950 et commissionné le 8 juillet 1951. Il effectue sa mise en condition opérationnelle du 10 juillet au 2 août puis passe au bassin du 3 au 13 août pour réparations et travaux complémentaires.

Il quitte Philadelphie le 16 août, se ravitaille à La Havanne le 21 août, franchit le canal de Panama les 25 et 26 août 1951 avant de rallier San Diego le 3 septembre 1951.

Il embarque du matériel destiné à l’aviation de l’USMC et quitte le sud de la Californie le 7 septembre direction Pearl Harbor où il se ravitaille le 15 septembre 1951, mettant cap à l’ouest direction Nouméa où il arrive dix jours plus tard à temps pour repousser l’opération amphibie japonaise destinée à s’emparer du caillou.

Il est ensuite engagé en mer de Corail pour des missions de recherche et de destruction en mer de Corail.

Il était à Nouméa au moment de la bataille de la mer de Corail mais participe à la campagne de Nouvelle Guinée jusqu’en mars 1953 quand il est détaché auprès de la British Eastern Fleet, participant aux opérations franco-britanniques en direction de la Thaïlande et de la Cochinchine, la marine américaine laissant différentes opérations de diversion pour éloigner la flotte japonaise de la région.

Il va opérer au bénéfice des troupes alliées (escorte de convois, appui-feu, couverture antiaérienne) jusqu’en septembre 1953 quand il rallie Nouméa afin de subir jusqu’à la fin de l’année un grand carénage.

De nouveau opérationnel en février 1954, le Marblehead est engagé dans l’opération Boxer, la conquête de Formose (colonie japonaise depuis 1895) et la reconquête de la Chine continentale.

Quand le Japon signe sa capitulation, le Marblehead était à Kobé. Il reste déployé au Japon jusqu’en novembre 1954 quand il rallie San Diego, arrivant à destination le 24 novembre 1954.

Désarmé le 14 décembre 1954, il est mis sous cocon, dépendant de la Pacific Reserve Fleet San Diego Group. Réactivé le 14 septembre 1959, il est modernisé au Long Beach Naval Shipyard du 20 septembre 1959 au 14 août 1960, étant de nouveau opérationnel le 2 septembre 1960.

Stationné à San Diego au sein de la 1ère flotte, il rallie Yokohama le 4 juin 1967, dépendant désormais de la 7ème flotte.

Engagé au Vietnam, stationné à Cam-Ranh _base sous autorité française jusqu’en 1980_ , il est endommagé par un tir de mortiers du Viet-Cong le 4 juin 1971 au cours de son deuxième déploiement (mars-septembre 1971).

Il effectue deux autres déploiements au Vietnam, le premier de mars à septembre 1972 et le second de juin à décembre 1974.

Rentré à Yokohama le 4 janvier 1975, il rentre ensuite à San Diego via Guam et Pearl Harbor, arrivant à destination le 21 janvier 1975.

Désarmé le 27 janvier 1975, il est rayé du Naval Vessel Register le même jour. Confié à la Miami Memorial Fundation, il est remorqué jusqu’en Floride, aménagé en musée et ouvert au public le 14 septembre 1975. Suite à des erreurs de gestion, le musée à hélas fermé le 4 juin 1982.

L’US Navy à récupéré le navire et l’à vendu à la démolition à Esco Marine qui procéda à son démantèlement à Brownsville (Texas) entre janvier et mars 1983.

USS Memphis (CL-116)

-Le USS Memphis (CL-116) est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons sis à Philadelphie le 4 octobre 1948 et toujours sur cale le 21 mars 1950, jour de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor.

A l’origine son lancement était prévu en août 1950 mais la construction est accélérée et le CL-116 prend contact avec son élément dès le 14 juin 1950. Il faudra néanmoins près d’un an pour que le croiseur soit achevé, le USS Memphis étant commissioned le 4 mai 1951 au Philadelphia Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle du 6 au 24 mai avant de rallier Philadelphie pour charger du matériel,des vivres et des munitions.

Il quite la Pennsylvanie le 1er juin 1951 direction le Pacifique mais il est détourné direction l’Atlantique Sud pour tenter de retrouver le croiseur auxiliaire Atlantis qui s’était signalé par la destruction de deux cargos et deux pétroliers. La traque se révéléra infructueuse, le croiseur auxiliaire parvenant à se réfugier dans le port portugais de Luanda (colonie d’Angola).

Le Memphis après six semaines de traque jusqu’à la mi-juillet se ravitaille auprès d’un pétrolier-ravitailleur au large du Brésil, relache à La Havanne du 21 au 25 juillet, franchit le canal de Panama les 28 et 29 juillet avant d’arriver à San Diego le 7 août, passant dix-jours en réparations, les patrouilles sud-atlantiques ayant fait souffrir une machinerie encore mal rodée.

Il quitte le sud de la Californie le 20 août 1951 pour rallier Pearl Harbor le 28 août. Il ne s’attarde pas dans les eaux hawaïennes, mettant le cap sur la Nouvelle-Calédonie où il arrive le 4 septembre 1951, subissant plusieurs attaques de sous-marins ou supposées telles.

Il arrive à temps pour contrer la tentative japonaise contre la Nouvelle-Calédonie. Son échec en octobre 1951 marque un tournant de la guerre : Tokyo n’avancera plus et ne fera que reculer même si il faudra encore presque trois ans de combats acharnés pour s’approcher du Japon et si les deux bombes atomiques (plus la menace d’une troisième) n’ont pas fait capituler le Japon, elles y ont grandement contribué, précipitant une capitulation qui n’était plus qu’une question de semaines.

Après avoir participé à la campagne de Nouvelle-Guinée, Le Memphis participe ensuite à l’opération franco-anglaise en direction de la Thaïlande et de la Cochinchine, le Memphis étant le premier navire américain à faire escale à Saïgon récémment libérée par les forces engagées dans l’opération Overlord.

Il reste à disposition des alliés jusqu’en septembre 1953 quand il rallie Bremerton pour subir un grand carénage bien mérité. En travaux jusqu’en janvier 1954, il retourne au combat en février 1954 à temps pour l’opération Boxer, la conquête de Formose et la «libération» de la Chine occupée par les japonais. Endommagé par une mine le 5 mars 1954, il doit être réparé à Cam-Ranh et ne peut retourner au combat qu’à la fin du mois d’avril.

En septembre 1954, il rallie la Thaïlande pour faire valoir les intérêts américains dans la normalisation du pays qui pour se faire pardonner de son alliance avec le Japon va devenir un allié fidèle pour ne pas dire servile des occidentaux dans la région. Le Memphis va opérer dans le Golfe de Thaïlande jusqu’en janvier 1955 quand ordre lui est donné de rentrer aux Etats-Unis.

Arrivé à San Diego le 5 février 1955, il subit un grand carénage au Mare Island Navy Yard du 8 février au 7 juillet 1955, effectuant ses essais du 8 au 11 juillet puis sa remise en condition du 13 juillet au 3 août.

Le USS Memphis va être affecté à la 1ère flotte (Pacifique occidental) d’août 1955 à septembre 1965 quand il rallie la 3ème flotte (Caraïbes) avec Mayport (Floride) pour port d’attache, le croiseur léger intervenant à plusieurs reprises dans des missions de police que beaucoup qualifient de «coloniales».

Il est désarmé le 14 mars 1972 à Mayport. Rayé du Naval Vessel Register le même jour, il est vendu à la démolition et démantelé par Seawitch Marine à Baltimore.

USS New Haven (CL-117)

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-Le USS New Haven (CL-117) est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons sis à Philadelphie le 8 juin 1949 lancé le 14 novembre 1950 et commissionné le 4 septembre 1951.

Il effectue sa mise en condition opérationnelle au large des côtes de la Pennsylvanie du 5 au 15 septembre 1951, retournant au Philadelphia Navy Yard pour une semaine de travaux complémentaires suivit du chargement du matériel, des vivres et surtout des munitions.

Il quitte la Pennsylvanie le 27 septembre 1951, fait escale à La Nouvelle Orleans du 30 septembre au 2 octobre, franchit le canal de Panama les 5 et 6 octobre, relâche à San Diego du 13 au 15 octobre avant de rallier Pearl Harbor le 25 octobre 1951.

De novembre 1951 à juin 1952, le New Haven va servir d’escorteur au profit de convois de matériel et de transport de troupes en direction de la Nouvelle-Calédonie, des Salomons et de l’Australie, utilisant son artillerie principale et son artillerie antiaérienne contre une aviation japonaise encore mordante malgré les pertes subies (et surtout l’impossibilité de les compenser/combler).

Après un petit carénage à Nouméa de juillet à septembre 1952, le New Haven est engagé en Nouvelle-Guinée puis aux Phillipines, terminant le conflit dans le sud de la Chine, opérant aussi bien au large des côtes indochinoises qu’au large des côtes chinoises.

Le New Haven rentre aux Etats-Unis en novembre 1954. Désarmé le 14 décembre 1954, il est mis en réserve au sein du Pacific Reserve Fleet Bremerton Group attendant un hypothétique réarmement qui ne viendra jamais.

Après quinze ans sous cocon, le New Haven est rayé du Naval Vessel Register le 4 mars 1970 mais sa vente à la démolition est finalement annulé, l’ex-CL-117 servant de banc d’essais pour armes mais également pour des procédures de lutte contre les incendies.

Sous le nom de IX-117, l’ex-New Haven va jouer ce rôle discret mais important jusqu’en mars 1981 quand il est coulé comme cible au large de San Diego par des missiles Harpoon lancés depuis des bombardiers de l’USAF.

Le USS Huntington (CL-118)

-Le USS Huntington (CL-118) est mis sur cale aux chantiers navals William Cramp & Sons sis à Philadelphie le 14 juin 1949 lancé le 18 novembre 1950 et commissionné le 14 octobre 1951 au Philadelphia Navy Yard.

Il effectue sa mise en condition opérationelle du 16 octobre au 4 novembre puis passe deux semaines au Philadelphia Navy Yard du 5 au 19 novembre pour des travaux complémentaires.

Fin prêt, il quitte la Pennsylvanie le 21 novembre, fait escale à La Havanne du 26 au 28 novembre, franchit le canal de Panama les 3 et 4 décembre avant d’arriver à San Diego le 12 décembre 1951.

Il quitte le sud de la Californie le 17 décembre et arrive à Pearl Harbor le jour de Noël. Le Huntington connait son baptême du feu en mer de Corail au large de la Nouvelle Guinée en janvier 1952.

Endommagé le 17 février 1952 par une torpille, il passe six semaines en réparations mais revenu au combat début avril, il est touché par des bombes ce qui l’oblige à une nouvelle phase de réparations à Nouméa de mai à septembre 1952, participant à la fin de la campagne de Nouvelle-Guinée.

Heureusement pour les superstitieux, le Huntington ne sera plus endommagé jusqu’à la fin du conflit, conflit qu’il passe aux Philippines puis en Insulinde, soutenant les français, les anglais et les néerlandais dans la reconquête de leurs colonies, soutien obtenu dis-t-on en échange d’une promesse d’indépendance pour les colonies à l’issue du conflit.

Quand le Japon capitule en septembre 1954, le Huntington était à Haïphong. Il reste déployé dans la région jusqu’en mars 1955 quand il rentre aux Etats-Unis, arrivant à San Diego le 4 avril 1955.

Après un grand carénage jusqu’en novembre, le croiseur léger est redéployé sur la côte est. Il quitte San Diego le 12 novembre, franchit le canal de Panama les 20 et 21 novembre, relache à Kingston du 24 au 27 novembre, à La Havanne du 29 novembre au 2 décembre, à Miami du 5 au 8 décembre avant d’arriver à Boston, son nouveau port d’attache le 11 décembre 1954.

Rattaché à la 2ème flotte, le USS Huntington (CL-118) va opérer dans l’Atlantique, en Europe du Nord et en Méditerranée au sein de la 6ème flotte et ce jusqu’à son désarmement le 14 mars 1970.

Mis en réserve à Philadelphie, il est rayé du Naval Vessel Register le 14 juin 1977 puis vendu à la démolition. Il est démantelé à Kearny dans le New-Jersey.

Caractéristiques Techniques

Déplacement : standard 11931 tonnes pleine charge 14357 tonnes

Dimensions : longueur hors tout 185.90m largeur 20.30m tirant d’eau 7.60m

Propulsion : Quatre groupes de turbines à engrenages General Electric alimentées en vapeur par quatre chaudières Babcock & Wilcox dévellopant 100000ch et entrainant quatre hélices.

Performances : vitesse maximale 33 noeuds distance franchissable 11000 miles nautiques à 15 noeuds

Protection : ceinture blindée 38 à 127mm pont blindé 76mm tourelles de 152mm 76 à 127mm barbettes 127mm «tourelle de commandement» 165mm

Canon de 152mm 47 calibres US Navy 8.jpg

Canons de 152mm pardon six pouces en action

Armement d’origine : 12 canons de 152mm (6 pouces) Mark 16 répartis en quatre tourelles triples (deux avant et deux arrières); 12 canons de 127mm Mk 12 en six affûts doubles Mk 32;cinq affûts quadruples de 28mm remplacés ensuite par des canons de 20mm Oerlikon et de 40mm Oerlikon

Le Cleveland par exemple disposait à la fin de la guerre de 28 canons de 40mm (quatre affûts quadruples et six affûts doubles) et 10 canons de 20mm en affûts simples.

Quatre croiseurs ont été refondus en croiseurs lance-missile, le Denver et le Birmingham ont perdu les tourelles III et IV (tourelles arrières) ainsi que deux tourelles doubles de 127mm remplacées par une rampe double Talos.

Le Springfield et le Detroit ont perdu les tourelles II et III (supérieures avant et arrière) remplacées respectivement par une rampe Terrier et une rampe Asroc.

Aviation : deux catapultes installées à la poupe pour quatre hydravions puis une plate-forme hélicoptère sans hangar

Equipage : 70 officiers et 1115 officiers-mariniers et matelots

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