Grande-Bretagne (60) Navires de soutien (3)

Navires de soutien de la Royal Navy

Si la Royal Fleet Auxiliary (RFA) dispose de la majorité des navires de soutien, elle ne contrôle pas la totalité des navires auxiliaires, la Royal Navy dispose d’une partie des navires chargés de soutenir les navires de combat. Même si la limite n’est pas aussi claire, on peut dire que la RFA regroupe les navires de charge, la Royal Navy disposant de navires de soutien plus techniques.

Dans cette catégorie j’ai choisit d’intégrer les mouilleurs de mines qui par leur vitesse seront davantage utilisés comme transports rapides que pour leur rôle initialement prévu.

En septembre 1939 quand éclate le second conflit mondial, la Royal Navy dispose d’un navire-atelier, de cinq navires-dépôt pour sous-marins, d’un navire-dépôt pour destroyers, d’un navire-dépôt pour vedettes lance-torpilles, de trois mouilleurs de mines et de quatre porte-hydravions. Quatre mouilleurs de mines rapides de classe Abdiel sont en cours de construction.

La flotte évolue peu jusqu’en septembre 1948, cinq ravitailleurs de sous-marins étant construits pour permettre à chaque flottille de disposer d’un bâtiment-mère.

Poseurs de filets

Les mouilleurs de filets ou netlayer dans la langue de Shakespeare sont des navires spécialement conçus pour tendre en travers d’une passe un filet destiné à empêcher l’intrusion de navires et de sous-marins. Deux mouilleurs de filets sont en service en septembre 1939 et le sont toujours neuf ans plus tard.

HMS Guardian

HMS Guardian

-Le HMS Guardian est mis sur cale au Chatham Dockyard le 15 octobre 1931 lancé le 1er septembre 1932 et mis en service le 13 juin 1933.

Stationné à Rosyth, il était toujours en service en septembre 1948, assurant la mise en place et la maintenance des filets protégeant l’accès à la base. Son armement est renforcé avec des mitrailleuses et des canons de 20mm.

Déplacement : standard 2906 tonnes Longueur 103.02m largeur 16.15m Tirant d’eau 4.22m Propulsion : deux groupes de turbines à vapeur alimentées par deux chaudièrs dévellopant deux hélices Vitesse maximale 18 noeuds Armement deux canon de 4 pouces (102mm) auxquels s’ajoutent en septembre 1948 deux affûts quadruples de 12.7mm et six canons de 20mm Oerlikon Equipage : 18 officiers et marins

-Le HMS Protector est mis sur cale aux chantiers navals Yarrow de Scotsoun en août 1935 lancé le 20 août 1936 et mis en service le 30 décembre 1936.

Stationné à Alexandrie, il était toujours en service en septembre 1948 même si le 5 de ce mois, il était immobilisé par un grand carénage.

Déplacement : standard 2900 tons Longueur : 105m largeur 15m Tirant d’eau 4.9m Propulsion : deux groupes de turbines Thomson-Houston alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté entrainant deux hélices Vitesse maximale 19 noeuds Armement : deux canons de 4 pouces (102mm), quatre canons de 20mm et huit mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples Equipage : 21 officiers et marins

Navire-atelier

La mise au point de navires à propulsion mécanique à augmenté les servitudes techniques des marines. D’où la mise au point de navires-ateliers, souvent des navires adaptés même si parfois il y avait des navires neufs comme le HMS Resource construit aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness mis en service au début des années trente.

HMS Resource

HMS Resource

Il est déployé en Méditerranée depuis Malte jusqu’en 1944 avant de retourner en Grande Bretagne pour un grand carénage de décembre 1944 à septembre 1945, retournant alors en Méditerranée où il reste jusqu’en septembre 1948.

Au déclenchement du conflit, décision est prise de l’envoyer à Freetown pour soutenir les navires engagés dans la traque des raiders allemands.

Déplacement : standard 12300 tons Longueur 160m largeur 25m tirant d’eau 6.81m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté dévellopant 7500ch et entrainant deux hélices Vitesse maximale 15 noeuds Armement : quatre canons de 102mm en deux affûts doubles renforcés ultérieurement par huit canons de 20mm Oerlikon Equipage : 581 officiers et marins

Navires-dépôts de sous-marins

Si le navire de guerre peut embarquer le matériel et les pièces détachées nécessaires pour son entretien courant, le sous-marin à l’espace et à l’organisation nettement plus contraintes n’à pas ce luxe.

Il faut donc des navires de soutien et d’entretien capable de les ravitailler et de les réparer. Ils servent également d’hôtels pour les équipages.
En septembre 1939, cinq navires-dépôts sont en service. Ils seront rejoints ultérieurement par cinq ravitailleurs, permettant à chaque flottille de disposer de son bâtiment-base et être bien plus autonome qu’auparavant.

-Le HMS Medusa était à l’origine un monitor construit durant le premier conflit mondial. Il est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolff de Belfast en mars 1915 lancé le 22 mai 1915 et mis en service le 20 juin 1915.

Converti en mouilleur de mines en 1925 et rebaptisé Medusa il devient en septembre 1939 un bâtiment-dépôt pour sous-marin, étant affecté en Méditerranée à la 9th Submarine Flottilla à Malte. Il était toujours en service en septembre 1948 même si son remplacement était très sérieusement envisagé en raison de sa vétusté.

Déplacement : 580 tons Longueur 54.03m largeur 9.4m tirant d’eau 1.80m Propulsion : machines à triple expansion alimentées en vapeur par des chaudières Yarrow dévellopant 400ch et entrainant deux hélices Performances : vitesse maximale 10 nœuds Armement : (monitors) deux canons de 152mm et un canon antiaérien de 6 livres (57mm) (navire-dépôt) deux canons de 4 pouces (102mm) en affût double, six canons de 20mm Oerlikon Equipage : (monitor) 72 officiers et marines (navire-dépôt) nc

HMS Forth

HMS Forth

-Le HMS Forth est mis sur cale aux chantiers navals John Brown Company de Clydebank le 30 juin 1937 lancé le 11 août 1938 et mis en service le 14 mai 1939.

En septembre 1939, il dépend de la 2nd Submarine Flottilla stationnée à Dundee. En septembre 1948, il dépend toujours de la Home Fleet mais à intégré la 7th Submarine Flottilla de Rosyth.

Déplacement : 9043 tonnes longueur 151m largeur 22m tirant d’eau nc Propulsion : nc Vitesse maximale : 17 nœuds Armement : huit canons de 114mm en deux affûts doubles et deux affûts quadruples de 2 livres Equipage : 1167 officiers et marins

-Le HMS Titania est à la différence du Forth un navire marchand en construction acquis en 1915 et transformé en navire-dépôt pour sous-marins. Affecté à la 6th Submarine Flottilla de la Home Fleet en septembre 1948, il est ensuite affecté à la 5th Submarine Flottilla stationné à Singapour.

HMS Maidstone

HMS Maidstone

-Le HMS Maidstone est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company de Clydebank le 17 août 1936 lancé le 21 octobre 2937 et mis en service le 5 mai 1938.

En septembre 1939, il est déployé à Malte, assurant le soutien de la 1st Submarine Flottilla de la Mediterranean Fleet. Neuf ans plus tard, il est toujours déployé en Méditerranée mais à Alexandrie en soutien de la 6th Submarine Flottilla.

Déplacement 8900 tons Longueur 151m largeur 22m tirant d’eau nc Propulsion nc Armement : huit canons de 114mm en quatre affûts doubles et deux Pom-Pom quadruples Equipage: 1167 officiers et marins

-Le HMS Medway est mis sur cale aux chantiers navals Vickers-Armstrong de Barrow-in-Furness en avril 1927 lancé le 19 juillet 1928 et mis en service le 3 juillet 1929.

Déployé en Extrême-Orient en septembre 1939, il est neuf ans plus tard déployé en mer du Nord, assurant le soutien de la 7th Submarine Flottilla stationnée à Chatham.
Suite à la réorganisation des flottilles de sous-marins, décision est prise de construire cinq ravitailleurs de sous-marins pour permettre à chaque flottille de disposer d’un bâtiment-base et être ainsi autonome.

Ces cinq navires de 7500 tonnes sont mis en service entre 1944 et 1947 et reprennent pour certains les noms d’anciens tender de sous-marins.

-Le HMS Hazard est mis sur cale au Chatham Dockyard le 14 septembre 1942 lancé le 8 juillet 1943 et mis en service le 17 mars 1944.

Il assure le soutien de la 1st Submarine Flottilla depuis la base de Rosyth

-Le HMS Adamant est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolf de Belfast le 14 mars 1943 lancé le 21 janvier 1944 et mis en service le 8 novembre 1944

Il assure le soutien de la 3rd Submarine Flottilla depuis la base d’Aden

-Le HMS Shearwater est mis sur cale au Chatham Dockyard le 17 juillet 1943 lancé le 8 mai 1944 et mis en service le 14 mars 1945

Il assure le soutien de la 2nd Submarine Flottilla stationnée en temp de paix à Rosyth mais qui rejoint Scapa Flow dès le début du conflit.

-Le HMS Rosario est mis sur cale aux chantiers navals Harland & Wolf de Belfast le 12 mars 1944 lancé le 12 janvier 1945 et mis en service le 8 novembre 1945.

Le quatrième ravitailleur de sous-marins de classe Hazard assure le soutien de la 4th Submarine Flottilla stationnée à Malte.

-Le HMS Pactolus est mis sur cale au Chatham Dockyard le 17 juin 1944 lancé le 21 avril 1945 et mis en service le 15 février 1946.

Le cinquième ravitailleur de sous-marins de classe Hazard assure le soutien de la 8th Submarine Flottilla stationnée à Hong-Kong

Déplacement : standard 7500 tonnes pleine charge 9780 tonnes Longueur : 162m largeur 22m tirant d’eau : 7.50m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages alimentées en vapeur développant 25000ch et entrainant deux hélices Performances : vitesse maximale 17 noeuds Distance franchissable 7500 miles nautiques à 12 noeuds

Armement : deux affûts doubles de 102mm, huit canons de 20mm Oerlikon en affûts simples quatre mitrailleuses de 12.7mm Equipage : 980 officiers et marins

Autres navires-dépôts

Les autres navires-dépôts ou bâtiment-bases sont moins nombreux en raison de besoins d’entretien et de soutien moins important que les sous-marins.

-Le HMS Woolwitch est un destroyer tender, un bâtiment-base destiné au soutien des flottilles de destroyers.
Il est mis sur cale aux chantiers navals Fairfield Shipbuiding & Engineering Company de Govan le 24 mai 1933 lancé le 20 septembre 1934 et mis en service le 28 juin 1935.

Affecté en Méditerranée à sa mise en service, il aurait du rejoindre Scapa Flow durant la guerre de Pologne mais le conflit s’étant terminé précocément, il reste dans la Mare Nostrum jusqu’en septembre 1947 quand décision est prise de le réaffecter à la Home Fleet.

En temps de paix, il est stationné à Faslane sur la côte ouest mais en temps de guerre, il doit mettre en place une base d’entretien avancée à Scapa Flow, le mouillage déjà utilisé durant le premier conflit mondial.

Le 27 août 1948 alors que le conflit semble iminent, le HMS Woolwitch qui venait d’achever un grand carénage rejoint Scapa Flow.

Arrivé sur place le 3 septembre, il commence aussitôt à établir une base avancée pour réparer les navires endommagés par les combats ou les éléments.

Déplacement : standard 8890 tonnes pleine charge 10400 tonnes Longueur 186m largeur 19.5m tirant d’eau 5.0m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières dévellopant 6500ch et entrainant deux hélices Vitesse maximale 15.25 nœuds distance franchissable 12000 miles nautiques à 10 nœuds Armement : quatre canons de 102mm en affûts simples et douze canons de 20mm Oerlikon après le dernier grand carénage Equipage : 660 officiers et marins

-Le HMS Vulcan était un chalutier de haute-mer de 1937 utilisé comme navire-dépôt pour vedettes lance-torpilles. Si il est toujours en service en septembre 1939, sa carrière ultérieure est brève puisqu’il est perdu par un incendie survenu dans le port de La Valette en septembre 1941.

Pour lui rendre hommage et perpétuer la lignée des HMS Vulcan, un nouveau bâtiment-base pour vedettes lance-torpilles est commandé et baptisé Vulcan. Le navire est commandé au Devonport Dockyard.

Il est mis sur cale le 14 mars 1943 lancé le 8 février 1944 et mis en service le 12 janvier 1945. Il est affecté en Méditerranée, basé à Malte où il se trouvait toujours en septembre 1948.

Déplacement : standard 5700 tonnes pleine charge 8000 tonnes Longueur 165m largeur 17.50m tirant d’eau 4.50m Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parson alimentées en vapeur par deux chaudières dévellopant 5000ch et entrainant deux hélices Vitesse maximale 17 noeuds distance franchissable 10000 miles nautiques à 10 noeuds Armement : deux canons de 102mm (4 pouces) en un affût double, douze canons de 20mm Oerlikon en six affûts doubles Equipage : 580 officiers et marins

Le nouveau HMS Vulcan se révèle si réussit qu’il va servir de modèle aux repair ship construits ou aménagés par la Royal Navy.

Mouilleurs de mines

Quand éclate la guerre de Pologne, la Royal Navy dispose de trois mouilleurs de mines côtiers de classe Linnet. Ces navires sont chargés de mettre à l’eau et d’entretenir des champs de mines télécommandés destinés à la défense côtière.
Ces trois navires déployés au sein de la Home Fleet sont mis en service en 1938 et le sont toujours dix ans plus tard. A leur rôle initial s’ajouta également des missions auxiliaires de transport, de travaux portuaires et littoraux.

Déplacement : 498 tons Longueur hors tout 49.91m (44m entre perpendiculaires) margeur 8.28m tirant d’eau 2.4m Propulsion : machine à triple expansion alimentée en vapeur par une chaudière développant 400ch et entrainant une hélice Vitesse maximale 10.5 noeuds Armement : aucun Equipage : 24 officiers et marins.

Pour assurer le mouillage de mines hauturier, la Royal Navy décide de commander quatre mouilleurs de mines rapides de classe Abdiel. Ces navires ne sont pas encore en service en septembre 1939. Ils ne participeront donc pas à la guerre de Pologne.

HMS Abdiel

HMS Abdiel

-Le HMS Abdiel (M39) est mis sur cale aux chantiers navals J. Samuel White & Company de Cowes le 29 mars 1939 lancé le 23 avril 1940 et mis en service le 15 avril 1941.

Stationné à Chatham, le mouilleur de mines était immobilisé pour un grand carénage quand éclate le second conflit mondial. Les travaux terminés, le mouilleur de mines va servir de transport de troupes rapides pour amener en quelques heures des renforts au CEFAN déployé en Norvège.

HMS Latona

HMS Latona

-Le HMS Latona (M76) est mis sur cale aux chantiers navals John I. Thornycroft & Company de Woolston le 4 mars 1939 lancé le 20 août 1940 et mis en service le 14 juin 1941.

Stationné à Rosyth, il embarque son chargement de mines (140 mines) et va mouiller un champ de mines offensif en pleine nuit au large des côtes du Jutland.

Il échappe à une attaque aérienne le 7 septembre 1948, ralliant Newcastle-upon-tyne pour embarquer des troupes et du matériel à destination de la Norvège.

HMS Manxman

HMS Manxman

-Le HMS Manxman (M70) est mis sur cale aux chantiers navals Alexander Stephens & Sons de Linthouse le 24 mars 1939 lancé le 5 septembre 1940 et mis en service le 2 septembre 1941.

Affecté en Extrême-Orient, il est stationné à Singapour. En temps de guerre, il doit mettre en place des champs de mines défensif pour protéger le “Gibraltar de l’Extrême-Orient” mais également assurer des transports rapides en direction d’Alor Setar et de Kuching, les deux autres bases de la British Eastern Fleet implantées dans la région.

Le 5 septembre 1948, le mouilleur de mines venait de rentrer d’un entrainement au mouillage de mines. Il reprend la mer dès le 8 pour effectuer son premier mouillage du conflit.

HMS Welshman

HMS Welshman

-Le HMS Welshman (M84) est mis sur cale aux chantiers navals Hawthorn Leslie & Company de Hebburn le 8 juin 1939 lancé le 4 septembre 1940 et mis en service le 1er septembre 1941.

Affecté en Méditerranée, il est stationné à Alexandrie mais effectue des rotations régulières avec Haïfa et Malte dans le cadre de missions de transport rapide.

Le 5 septembre 1948, il appareille à l’aube pour assurer le transport d’équipements stratégiques à destination de Malte, arrivant à La Valette le lendemain, chargeant des mines pour améliorer la protection des accès de cette île au positionnement stratégique.

La construction de deux autres navires à été sans cesse repoussée en raison d’autres priorités et de la saturation des chantiers. Ce n’est que dans le cadre du programme de guerre que les Ariadne et Apollo vont être construits selon un modèle légèrement modifié mais ceci est une autre histoire.

Déplacement : standard2650 tons pleine charge 3415 tons Longueur hors tout 127m longueur entre perpendiculaires 122m largeur 12m tirant d’eau 3.43m (4.50m à pleine charge)

Propulsion : turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté dévellopant 72000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 39.75 noeuds (38 noeuds à pleine charge) distance franchissable 1000 miles nautiques à 38 noeuds

Armement : six canons de 102mm Mark XVI en trois affûts doubles, un affût quadruple Pom-Pom, huit mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples remplacés ultérieurement par douze canons de 20mm, 156 mines

Equipage : 242 officiers et marins

Porte-hydravions et navire de maintenance aéronautique

Avant-propos

Quand l’avion apparait, il attire aussitôt l’attention des amiraux (ou du moins de certains) qui cherchent à voir au delà de l’horizon. Le plus léger que l’air c’était révéler décevant (difficile voir impossible à mettre en œuvre en haute-mer), le plus lourd que l’air apparaissait comme une alternative crédible.

Seulement voilà l’avion avait besoin d’une piste même sommaire pour décoller et atterrir. Un concurrent apparu très rapidement, l’hydravion, un avion muni de flotteurs capable (en théorie) de décoller et de se poser sur les flots.

Les avions comme leurs cousins hydravions étaient à l’époque un assemblage de bois et de toile extrêmement fragiles nécessitant un entretien fréquent.

D’où l’utilisation immédiate de navires spécialement dédiés à leur entretien, souvent des navires dont ce n’était pas la vocation première qu’il s’agisse de navires de guerre reconvertis ou de navires marchands transformés.

Les hydravions concurrencèrent sévèrement l’avion mais quand éclate le second conflit mondial, cet hybride est en passe de perdre son pari.

Si sa mise en œuvre depuis un navire ne pose guère de problème avec la catapulte (même si les installations d’hydraviation étaient souvent mal vus par les surfaciers qui auraient préféré une DCA encore plus importante), la récupération ne fût jamais résolue, le tapis d’amerrissage testé notamment en France se révélant être une fausse bonne idée.

Résultat si les porte-hydravions sont encore présents en septembre 1948, ils vont rapidement être utilisés pour d’autres rôles que le soutien d’escadrilles d’hydravions en l’occurence navire-atelier et bâtiment-bases pour vedettes lance-torpilles mais également navire de commandement.

Un signe ne trompe pas, aucun aviation tender ne sera commandé dans le cadre du programme de guerre, la Royal Navy s’appuyant sur les navires existants et sur la réquisition de navires commerciaux.

Le HMS Unicorn à été conçu pour assurer l’entretien majeur des avions embarqués, soulageant les mécaniciens des porte-avions. Ce navire restera unique, certains porte-avions économiques construits au début du second conflit mondial venant en renfort sans qu’ils soient reclassés.

Porte-hydravions

Le HMAS Albatross futur HMS Albatross

Le HMAS Albatross futur HMS Albatross

-Avant de servir au sein de la marine britannique, le HMS Albatross était un navire australien construit pour appuyer les croiseurs lourds Australia et Canberra. Cela aurait coûté moins cher de les équiper de catapultes mais il fallait donner du travail au Cockatoo Dockyard.

Il est mis sur cale au Cockatoo Docks & Engineering Company le 16 avril 1926 lancé le 23 février 1928 et commissioné le 23 janvier 1929. Il est mis en réserve (decommissioned) le 26 avril 1933.

Pour permettre l’achat du croiseur léger Apollo (futur HMAS Hobart), la marine australienne cède le porte-hydravions à la Royal Navy même si cette dernière n’à pas un besoin débordant en terme de navires de ce type.

En septembre 1939, il est déployé à Freetown au sein du South Atlantic Command pour traquer les raiders allemands. Le conflit terminé, il retourne en Grande-Bretagne pour subir un grand carénage de janvier à octobre 1940.

De nouveau opérationnel, il va servir de transport pour déposer dans les bases de l’Empire du matériel destiné à la Fleet Air Arm (FAA) qu’il s’agisse d’avions démontés, de projecteurs, de canons antiaériens, de générateurs…… .

Quand le conflit éclate, il était immobilisé au Devonport Dockyard pour un nouveau carénage qui doit s’achever début novembre. Les travaux vont être prolongés, les premiers RETEX du conflit norvégien imposant un besoin important de navires-ateliers et l’Albatross va être transformé en repair ship.

Caractéristiques Techniques du HMS Albatross

Déplacement 4800 tons Longueur 135.20m largeur de la coque 18m Tirant d’eau 5.26m

Propulsion : turbines Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières Yarrow dévellopant 12000ch et entrainant deux hélices

Vitesse maximale : 22 noeuds Distance franchissable 4280 miles nautiques à 22 noeuds 7900 miles nautiques à 10 noeuds

Armement (seaplane tender) quatre canons de 120mm (4.7 inch) deux Pom-Pom doubles, quatre canons de salut 3 pounder et 24 mitrailleuses de 7.7mm (repair ship) quatre canons de 120mm (4.7 inch) quatre canons de 40mm Bofors en affûts doubles et huit canons de 20mm Oerlikon

Aviation : neuf hydravions (six actifs et trois de réserve) et trois grues

Equipage : (seaplane tender RAN) 404 officiers et marins pour le flotteur, 46 officiers et hommes du rang pour l’aviation qui dépendait de la Royal Australian Air Force (RAAF)

HMS Ark Royal futur HMS Pegasus

HMS Ark Royal futur HMS Pegasus

-Le HMS Pegasus était un vieux navire de 1914 connu à l’origine sous le nom d’Ark Royal. Il s’agissait d’un navire de charge acheté sur cale par la marine britannique.

L’Ark Royal est mis sur cale aux chantiers navals Blyth Shipbuiding Company de Blyth (Northumberland) le 7 novembre 1913. Acheté en mai 1914, il est lancé le 5 septembre 1914 et commissioné le 10 décembre 1914.

Le 21 décembre 1934, il est rebaptisé Pegasus pour libérer ce nom prestigieux au profit du nouveau porte-avions britannique, le premier porte-avions “moderne”.

Affecté à la Home Fleet, le seaplane tender était toujours en service en septembre 1948 même si son usure rendait son utilisation aléatoire. Suite à une avarie, il est remorqué à Scapa Flow où il reste un bâtiment-base sans pouvoir appareiller.

Caracteristiques Techniques du HMS Pegasus

Déplacement : standard 7190 tonnes pleine charge 7570 tonnes Longueur 111.6m largeur 15.5m largeur 5.7m

Propulsion : une machine verticale à triple expansion alimentée en vapeur par trois chaudières dévellopant 3800ch et entrainant une hélice

Vitesse maximale 11 noeuds Distance franchissable 3030 miles nautiques à 10 noeuds

Armement (1948) deux canons de 3 pouces (76mm), deux affûts quadruples Pom-Pom de deux livres et huit mitrailleuses de 12.7mm en deux affûts quadruples

Aviation : huit hydravions

Equipage : 180 officiers et marins

-Le HMS Dumana était à l’origine un navire marchand le MV Dumana de la British India Steam Navigation Company construit en 1923. Il est affrété par l’Air Ministry pour servir de transport au profit de la RAF.

Acheté en 1942, il est officiellement transféré à la Royal Navy et transformé en seaplane tender, servant en Méditerranée depuis La Valette et Alexandrie. Il était toujours en service en septembre 1948.

Déplacement 8428 GRT Longueur 141.43m largeur 17.78m tirant d’eau 5.23m

Propulsion : moteurs diesels de 8 cylindre entrainant deux hélices

Vitesse maximale 13 noeuds

Le Manela était un autre navire de la British India Steam Navigation Company construit dans le même chantier et armé en mai 1921. Réquisitionné par la Royal Navy en 1939, il opère depuis Scapa Flow et est toujours en service en septembre 1948, réparant et ravitaillant les hydravions traquant les navires allemands en mer du Nord.

Déplacement 8303 GRT Longueur 137.2m largeur 17.8 noeuds tirant d’eau : nc

Propulsion : turbines à engrenages alimentées en vapeur par des chaudières entrainant deux hélices

Vitesse maximale : 14 noeuds

Armement : un canon de 4 pouces (102mm), un affût quadruple Pom-Pom et des mitrailleuses de 12.7mm

Aéronefs soutenus : six à neufs

Equipage : nc

HMS Unicorn

HMS Unicorn

HMS Unicorn

En dépit de progrès remarquables, les avions embarqués étaient encore assez fragiles, les pertes matérielles pouvaient être importantes notamment à l’appontage quand l’avion n’avait pas été conçu dès l’origine pour être embarqué (Supermarine Seafire qui partageait avec le Me-109T une vitesse à l’appontage excessive).

Les porte-avions disposaient d’ateliers mais ils étaient plus dédiés à la maintenance générale des appareils entre deux missions.

Si les américaines avaient plus une mentalité “consommable” en raison de moyens financiers supérieurs à la Fleet Air Arm, l’aéronavale britannique n’avait pas ce luxe.

D’où l’idée d’un Aircraft Maintenance Carrier (AMC), un navire spécialement dédié à la maintenance lourde des appareils voir au recomplètement des groupes aériens en appareils neufs.

Ce navire était en construction au moment de la guerre de Pologne et ne participa pas bien évidément à ce court conflit.
Au final, l’Unicorn allait être également utilisé comme porte-avions d’entrainement pour former de nouveaux pilotes, la FAA connaissant des pertes assez sensibles dès la Campagne de Norvège.

La commande d’un deuxième porte-avions de ce type et baptisé selon certains écrits Pegasus ne se concrétisa jamais, les porte-avions légers type Colossus/Majestic étant souvent utilisés pour compléter l’Unicorn.

-Le HMS Unicorn est mis sur cale aux chantiers navals Harland Wolf de Belfast le 26 juin 1939 lancé le 14 septembre 1940 et mis en service le 26 août 1941.

Affecté à la Home Fleet et stationné à Faslane, il était le 5 septembre 1948 mouillé dans l’estuaire de la Clyde, embarquant des Supermarine Seafire et des Blackburn Buccaneer qu’il devait livrer à RNAS Yeovilton (Somerset sud-ouest de l’Angleterre). Ce transport achevé, il va rejoindre Rosyth pour participer au soutien des opérations en Norvège.

Il va transporter des avions neufs au profit de la FAA et de la RAF à destination de la Norvège avant d’être utilisé à la fin de la campagne comme un véritable porte-avions pour couvrir les convois évacuant les troupes alliés de Norvège.

Caracteristiques Techniques du HMS Unicorn

Déplacement : standard 16770 tonnes pleine charge 20600 tonnes

Dimensions : longueur 195.1m largeur 27.51m tirant d’eau 7m

Propulsion : deux groupes de turbines à engrenages Parsons alimentées en vapeur par quatre chaudières Amirauté dévellopant 40000ch et entrainant deux hélices

Performances : vitesse maximale 24 noeuds distance franchissable 7000 miles nautiques à 13.5 noeuds

Protection : pont d’envol 51mm soutes à munitions 51 à 76mm Bulkheads 38mm

Armement : huit canons de 102mm en quatre affûts doubles, quatre affûts quadruples Pom-Pom, douze canons de 20mm (deux affûts doubles huit affûts simples)

Avions embarqués : 40 à 75 en version transport 33 en version porte-avions

Equipage : 1200 officiers et marins

Grande-Bretagne (22) Artillerie & Systèmes d’Armes (4)

Mines, Torpilles et Armes anti-sous-marines

Torpilles

-7100 torpilles dans les stocks de la Royal Navy en septembre 1939.

-Torpilles conventionnelles, un moteur fonctionnant à l’air comprimé réchauffé par l’alcool

Torpilles de 622mm Mark I à bord du HMS Rodney

Torpilles de 622mm Mark I à bord du HMS Rodney

-La torpille de 622mm Mark I équipe les cuirassés de classe Nelson à une époque où l’on pensait qu’un cuirassé pouvait torpiller ses congénères mais la portée accrue de l’artillerie principale rendait cette idée illusoire. Les deux tubes lance-torpilles des seuls cuirassés britanniques construits durant l’entre-deux-guerre sont débarqués en 1944.

-Les torpilles Mark II et Mark IV de 533mm équipent la majorité des navires en service en septembre 1939.

torpille de 21 pouces (533mm) embarquée à bord du croiseur lourd HMS York

torpille de 21 pouces (533mm) embarquée à bord du croiseur lourd HMS York

-La Mark V équipe les destroyers et les croiseurs, la Mark VII est l’apanage des croiseurs lourds, alors que la Mark VIII équipe les sous-marins.

-On trouve également la Mark VIII*, une torpille capable d’atteindre une cible à 6400m à la vitesse de 41 nœuds, la portée tombant à 4570m si la vitesse choisie est de 45.5 nœuds.

Torpille de 21 pouces (533mm) Mark IX

Torpille de 21 pouces (533mm) Mark IX

-En 1930 est mise en service la Mark IX qui remplace sur les croiseurs lourds la Mark VII. Cette torpille dans sa version IX** peut atteindre une cible à 10050m

-La torpille Mark X mise au point pour les navires exportés (notamment les destroyers produits à l’intention de la Turquie et du Brésil) finit par équiper également la Royal Navy et notamment ses vedettes lance-torpilles.

Torpille aéroportée Mark VII

Torpille aéroportée Mark VII

-Les torpilles aéroportées sont d’un calibre plus réduit de 457mm (18 pouces), les versions Mark VII, VIII et XI étant majoritaires en septembre 1939 mais peu réussies, elles sont peu utilisées à la différence de la Mark XII apparue en 1937.

torpille de 18 pouces Mark XII et un Bristol Beaufort

torpille de 18 pouces Mark XII et un Bristol Beaufort

Cette torpille également utilisée par les Motor Torpedo Boat (MTB) peut atteindre la portée maximale de 1370m à 40 noeuds et de 3200m à 27 noeuds. En 1942 est mise en service la Mark XV qui porte à 2290m à 40 noeuds. Une version Mark XVII n’à pas le temps d’entrer en service avant septembre 1948.

-Des projets de torpilles acoustiques n’ont pas le temps d’être menés à bien avant le début du second conflit mondial.

Mines

Mines à bord du mouilleur de mines HMS Apollo

Mines à bord du mouilleur de mines HMS Apollo

Comme tous les autres pays, la Royal Navy dispose d’un stock conséquent de mine, une arme d’un rapport coût/efficacité sans équivalent, une arme d’un coût réduit pouvant couler un navire valant plusieurs millions de livres.

La majorité des mines britanniques sont des mines classiques à orin (type HII Mark XIV Mark XV Mark XVI Mark XVII et Mark XIX)

Une mine magnétique étudiée depuis 1936 n’est mise en service qu’en 1942. Un projet de mine à influence magnétique et acoustique n’à pas le temps d’aboutir avant le début du conflit tout comme une mine à influence déclenchée par les vagues provoquées par un navire en approche.

Si les navires de surface sont chargés de mouiller des champs de mines étendus qu’ils soient défensifs ou offensifs, les sous-marins sont chargés eux de mouiller des bouchons de mines, de petites grappes d’engins de mort capable de paralyser les mouvements d’une flotte.

Les submersibles de Sa Majesté peuvent mouiller des mines par des puits quand ils sont spécialisés dans le mouillage de mines ou par les tubes lance-torpilles. Le principal modèle est la mine Mark II à mise à feu magnétique chargée de 454kg d’explosif et pouvant être déployée dans des fonds de 9 à 110m. Une mine Mark V mise en service en septembre 1947 peut être déployée dans des fonds allant jusqu’à 150m.

Des mines télécommandées L Mark I et Mark II sont utilisées pour protéger les accès aux bases navales.

L’avion pouvant être également un vecteur de mouillage de mines, des mines aéroportées sont également en service (A Mark I II III IV V VI VII VIII et IX).

Ces mines sont équipées d’un détonateur acoustique et magnétique qui peuvent sur les derniers modèles être combinés, rendant le travail des dragueurs pénible.

Dès le début du second conflit mondial, d’imposants champs de mines défensifs sont mouillés pour protéger les accès aux bases navales, plans communiqués à la France pour éviter les méprises, la France faisant de même avec ses propres champs de mines.

La mine étant également une arme offensive, des destroyers et les mouilleurs de mines rapides de classe Abdiel mouillent des champs de mines dans les eaux ennemis, les avions du Coastal Command se servant de ces champs de mines pour attaquer les dragueurs de mines allemands.

Les sous-marins vont eux mouiller des champs de mines dans les points de passage obligés de la Kriegsmarine, obligeant cette dernière à redoubler de prudence.

Armes anti-sous-marines

Charge de profondeur Mark VII

Charge de profondeur Mark VII

Bien qu’ayant cruellement subit les affres des U-Boot durant le premier conflit mondial, la Royal Navy comme les autres marines n’à pas vraiment mis la lutte anti-sous-marine au centre de ses priorités. La faute à la fois à des budgets restreints obligeant à faire des choix mais également à la préférence des amiraux pour les navires plus nobles que sont les cuirassés, les croiseurs et les destroyers.

Néanmoins en comparaison avec la France et l’Allemagne, la Grande-Bretagne est plutôt bien équipée pour lutter contre les loups gris de l’amiral Doenitz.

L’arme principale est la grenade anti-sous-marine appelée également charge de profondeur ou depth charge. La Mark VII pèse 191 kilos dont 132kg d’explosif, une version alourdie pour descendre plus vite (68 kilos de plus mais sans un gramme d’explosif supplémentaire). Elles sont lancées soit par gravité à l’arrière ou par des mortiers comme le Thornycroft Mark II.

Des grenades anti-sous-marines légères de 25 (Mark XII) et 56kg (Mark XIII) sont disponibles pour la lutte anti-sous-marine côtière.

L’inconvénient de ces armes c’est que l’escorteur risque de perdre le contact entre le moment où l’Asdic répère le sous-marin et le grenadage.

Ce gap (fossé) est compensé par la tactique du “chasseur-tueur” avec un détecteur et un grenadeur mais ce problème ne sera résolu que durant le conflit quand la mise au point du lance-roquettes permettra de lancer des charges anti-sous-marines par l’avant.