24-Armée de l’air (35)

O-Forces combattantes : l’infanterie de l’air les fusiliers de l’air et le génie de l’air

Préambule

Outre les avions, l’armée de l’air dispose de troupes combattant au sol dans des phases offensives et défensives.

Fantassins de l'air sur les Champs Elysées pour le défié du 14 juillet 1937

Fantassins de l’air sur les Champs Elysées pour le défié du 14 juillet 1937

Les deux Groupes d’Infanterie de l’Air sont les premiers parachutistes français et sont chargés de raids, de descentes comme on disait du temps de la marine à voile. Des plans sont dressés pour saisir des objectifs stratégiques en soutien des forces cuirassées et mécaniques.

Les fusiliers de l’air créé en mars 1944 sont intégrés aux groupes de chasse, de bombardement, de reconnaissance, d’observation et de transport à raison d’une section. Montés sur des véhicules légers tout-terrains, ils sont armés de fusils, de pistolets mitrailleurs, de fusils-mitrailleurs et de mortiers pour assurer la défense des terrains contre un raid ennemi mené aussi bien par des parachutistes que par des unités motorisées.

Quand au génie de l’air, une section est intégrée dans chaque groupe de chasse, de bombardement, de reconnaissance, d’observation et de transport pour assurer l’aménagement des terrains et surtout les réparations après un raid pour permettre à la plate-forme de redevenir opérationnelle le plus vite possible.

L’Infanterie de l’Air

Le 602ème GIA à Montelimar en 1939

Le 602ème GIA à Montelimar en 1939

En 1931, les soviétiques sont les pionniers de l’utilisation militaire des parachutistes et quatre ans plus tard, le 12 septembre 1935, la France créé le Centre d’Instruction Parachutiste implanté sur la base aérienne d’Avignon-Pujaut placé sous le commandement du capitaine Greille qui revenait d’un stage parachutiste et moniteur en URSS.

Il faut cependant attendre le 1er avril 1937 pour que soient créés officiellement les Troupes Aéroportées ou TAP et six mois plus tard, le 1er octobre 1937, deux groupes d’infanterie de l’air, le 601ème et le 602ème GIA, le premier étant stationné à Reims et le second à Baraki à 15km d’Alger.

Chaque G.I.A comprend un état-major, une escadrille de transport de troupes avec des avions destinés à la mise en oeuvre des fantassins de l’air et une compagnie d’infanterie de l’air (207 hommes) organisée en un groupe de commandement, une section d’engins (un groupe de mitrailleuses et un groupe de canons de 37mm) et trois sections de voltigeurs.

En février 1939, le 601ème GIA fait mouvement sur Baraki pour retrouver son homologue et former un Groupement d’Infanterie de l’Air, le CIP de Pujaut était dissous en mai 1939.

Quand la guerre de Pologne éclate, le GIA n°601 rallie Avignon-Pujaut et le GIA n°602 Montelimar et se tiennent prêt à sauter sur un objectif comme Walcheren aux Pays Bas dans le cadre de la manoeuvre Dyle-Breda mais cette manoeuvre n’ayant pas été exécuté, les fantassins de l’air sont restés l’arme au pied.

Suite à la démobilisation de l’été 1940, les deux Groupes d’Infanterie de l’Air retrouvent leurs bases d’origine et sont réorganisés au printemps 1942.

Tout en conservant leurs avions de transport, ils reçoivent une deuxième compagnie d’infanterie de l’air, les deux compagnies étant réorganisées avec un groupe de commandement, une section d’engins avec mitrailleuses et mortiers et trois sections de voltigeurs qui reçoivent des fusils antichars MAS modèle 1940AC (des Mauser T-Gewehr transformés) puis des Boys britanniques.

Mauser T-Gewehr ultérieurement remis en service sous le nom de MAS 1940AC (AntiChar)

Mauser T-Gewehr ultérieurement remis en service sous le nom de MAS 1940AC (AntiChar)

Jusqu’au déclenchement du second conflit mondial, les deux G.I.A participent à toutes les manoeuvres de l’armée pour peaufiner leur modus operandi tactique à savoir le parachutage non pas de tout le GIA sur un objectif mais de petits groupes de combat derrière les lignes ennemies pour mener des raids sur des objectifs stratégiques et mener des actions de sabotage.

A la mobilisation d’août 1948, le G.I.A n°601 rallie la base aéronavale de Calais-Marck soutenus par des Douglas Transporteur de la 1ère ETM pour un saut éventuel sur les bouches de l’Escaut ou l’embouchure du Rhin dans le cadre de la manoeuvre Dyle-Breda.

Quand au G.I.A n°602, il rallie la base aérienne de Tunis pour mener une opération aéroportée contre la Libye italienne à moins que l’île de Lampedusa puisse être l’occasion d’un raid de ce qu’on appelle par encore les commandos.

Contrairement à 1939, le Centre d’Instruction Parachutiste (C.I.P) d’Avignon-Pujaut reste ouvert pour former de nouveaux parachutistes, l’armée de l’air ayant obtenu de pouvoir former deux nouveaux G.I.A d’un nouveau type.

Le 603ème G.I.A dont la base définitive doit être Reims (pour pouvoir opérer en Rhénanie) est organisé en une section de commandement, une compagnie d’engins (section de mitrailleuses de 7.5mm, section de mortiers de 81mm et section antichar équipée de canons de 25mm) et deux compagnies de combat.

Le 604ème GIA dont la base définitive doit être Calvi en Corse pour pouvoir opérer contre des objectifs italiens est organisé comme le 603ème G.I.A.

Ces deux Groupes d’Infanterie de l’Air ne seront néanmoins pas opérationnels avant la fin de l’année 1948.

Les fusiliers de l’air

Pour assurer la protection terrestres des échelons roulants et plus généralement des aérodromes, décision est prise en juin 1944 de créer au nouveau du groupe, une section de protection de fusiliers de l’air (SPFA) simplifiée en section de fusiliers de l’air (SFA).

Cette section de 24 hommes transportée dans trois véhicules légers tout terrain Laffly disposent de fusils MAS 36, de pistolets mitrailleurs MAT-42, de deux fusils mitrailleurs MAC modèle 1924-29 ou SE MA 38 et de deux mortiers de 60mm.

Pistolet mitrailleur MAT 42

Pistolet mitrailleur MAT modèle 1942 dit MAT-42

Cette section assure la protection du périmètre ou des gardes fixes en liaison avec des unités de l’armée de terre et la gendarmerie.

Le génie de l’air

Pour faciliter les travaux d’infrastructure et réparer facilement et rapidement les dégâts des bombardements ennemis, chaque groupe de chasse, de bombardement et de reconnaissance dispose d’une section de génie de l’air d’une trentaine d’hommes équipés de véhicules légers et d’outils mécaniques pour remettre sommairement en état une piste et permettre aux opérations aériens de se poursuivre le plus normalement possible.