11-Torpilleurs d’escadre (14)

B-Torpilleurs classe L’Adroit

Avant-propos

Durant la période séparant le premier conflit mondial de la guerre de Pologne (1922-1939), la marine à la chance de bénéficier d’une politique cohérente incarnée notamment jusqu’à sa mort en 1932 par Georges Leygues. Ses successeurs continueront sur cette politique d’armement modérée bien adaptée à nos limites.

Le traité de Washington nous interdisant la construction de cuirassés et notre principal rival, l’Italie étant soumis aux mêmes limitations, l’effort va être porté sur les navires légers, les croiseurs, les contre-torpilleurs et les torpilleurs.

Pour cette dernière catégorie, la construction de douze torpilleurs de 1455 tonnes ou classe Bourrasque avait marqué l’arrivée dans notre marine de torpilleurs enfin comparables aux réalisations étrangères qu’il s’agisse des V&W britanniques ou des flush-decker américains.

La reconstitution des forces légères françaises se poursuit avec la construction de quatorze nouveaux torpilleurs financés pour les six premiers d’entre-eux à la tranche 1924 (L’Adroit L’Alcyon Le Mars Le Fortuné La Palme La Railleuse), les quatre suivants à la tranche 1925 (Brestois Boulonnais Basque Bordelais) et les quatre derniers à la tranche 1926 (Forbin Frondeur Fougueux Foudroyant).

Comme vous pouvez le voir, il n’y aucune homogénéité dans les noms choisis. La première tranche reprend les noms de navires commandés par le célèbre corsaire dunkerquois, Jean Bart alors que la seconde est baptisé du nom d’habitants du territoire métropolitain qu’il s’agisse des habitants de Brest, de Boulogne, de Bordeaux et du pays Basque.

La troisième voit trois de ses navires baptisés avec des adjectifs (Frondeur Fougueux Foudroyant) mais le quatrième porte le nom d’un célèbre marin (Forbin). Cette différence à une explication savoureuse.

A l’origine le torpilleur Forbin devait être baptisé Flamboyant jusqu’à ce qu’un officier qui connaissait bien Toulon précise que la plus célèbre maison de tolérance du port varois portait ce nom…….. .

Sur le plan technique, les Adroit sont plus lourds que les Bourrasque (1500 contre 1455 tonnes). Les différences sont minimes, la DCA étant composé dès le neuvage de canons de 37mm à la place du canon de 75mm. Ils ont les mêmes qualité (bon armement principal, bonne vitesse, bonne tenue à la mer) mais également les mêmes défauts (DCA et rayon d’action insuffisant).

Comme pour les Bourrasque, la construction de ces quatorze nouveaux torpilleurs est attribuée aux chantiers privés en l’occurence les Ateliers et Chantiers de France (L’Adroit), les Anciens Chantiers Dubigeon (La Palme La Railleuse le Brestois), les Chantiers Navals Français de Caen (Le Fortuné Le Mars le Boulonnais et le Frondeur), les Forges et Chantiers de la Gironde (L’Alcyon et le Bordelais), les Ateliers et Chantiers de Seine Maritime sis au Trait (le Basque), les Forges et Chantiers de la Méditerranée sur leur site du Havre (Forbin), les chantiers Dyle & Bacalan à Bordeaux (le Foudroyant) et enfin les Ateliers et Chantiers de Bretagne à Nantes (le Fougueux).

L’Adroit

Le torpilleur d'escadre L'Adroit

Le torpilleur d’escadre L’Adroit

-L’Adroit est mis sur cale aux Ateliers et Chantiers de France (ACF) sis à Dunkerque le 26 mai 1925 lancé le 1er avril 1927, armé pour essais le 30 avril 1927 et  entre en armement définitif le 1er janvier 1929. La clôture d’armement est prononcée le 1er juillet 1929 et le torpilleur L’Adroit est admis au service actif le 16 octobre 1929.

Le 1er avril 1928, la 1ère escadre légère est constituée en Méditerranée avec trois escadrilles de torpilleurs, les 3ème, 5ème et 7ème ET. Le 1er mars 1929, les appellations sont modifiés, le terme Escadrille étant remplacé par celui de Division, le terme de Flottille par celui d’Escadrille et le «Groupe de flottille» par celui de «Flottille».

A son admission au service actif (très tardive en raison d’essais fastidieux liés à des turbines capricieuses), L’Adroit sert de navire-amiral à la 1ère escadrille en remplacement de l’ancien torpilleur allemand Amiral Sénès alors en réparation et ce du 16 octobre 1929 au 24 février 1930 avant de rejoindre la 1ère division de torpilleur.

Le 1er novembre 1930 pour faire face à la pénurie d’effectifs (notamment de cadres), L’Adroit est placée en «Disponibilité Armée» au sein du groupe des torpilleurs de réserve (futur groupe léger), formant une première division avec le Bourrasque, l’Ouragan et L’Orage.

L’Adroit reste dans cette position jusqu’au 1er octobre 1931 quand il rejoint la 2ème escadrille dans l’Atlantique, remplaçant le torpilleur de 900 tonnes Mécanicien Principal Lestin qui est affecté à Bizerte. Il forme une nouvelle 1ère DT avec les torpilleurs Bourrasque, Ouragan et Orage.

Cette division est affectée à partir du 15 octobre 1932 aux forces de région du secteur de Brest. Il est endommagé par le Bourrasque lors d’un appareillage de nuit, les dégâts nécessitant un passage de trois semaines au bassin Tourville.

Le 1er octobre 1934, la 1ère DT est rebaptisé 2ème DT mais quelques semaines plus tard est formée une 4ème DT composée de L’Adroit, du Basque et du Foudroyant.

Le 5 juillet 1935 est créée au sein de l’Escadre de l’Atlantique la 2ème flottille de torpilleurs dont le navire-amiral est le contre-torpilleur Jaguar. Elle se compose de la 2ème DT (Fougueux Bordelais Frondeur), de la 4ème DT (L’Adroit  Basque Foudroyant) et de la 6ème DT (Cyclone Mistral Siroco) plus un groupe de complément composé des torpilleurs Bourrasque Orage Ouragan et L’Alcyon.

Comme le reste de la marine nationale, le premier torpilleur de 1500 tonnes participe aux opérations liées à la guerre d’Espagne qu’il s’agisse de l’évacuation de ses ressortissants ou le contrôle naval.

Le 23 mars 1938, la 2ème DT composée des torpilleurs Fougueux Frondeur et L’Adroit appareille de Brest pour Oran afin de renforcer la présence française dans le bassin occidental de la Méditerranée alors que la guerre d’Espagne se poursuit.
En septembre 1939, L’Adroit est toujours intégré à la 2ème DT, division affecté à la 2ème flottille de la 1ère escadre de la Flotte de l’Atlantique.  Dès le 28 août, la 2ème flottille avait été placée sous l’autorité d’Amiral-Ouest.

Cette flottille doit assurer les escortes de convois entre la Grande Bretagne et l’Afrique et la sureté générale dans le Golfe de Gascogne. Cette mission va occuper l’Adroit, le Fougueux et le Frondeur jusqu’à la fin de l’année 1939.

L’Adroit commence l’année 1940 par un entrainement de division avec ses sister-ships Fougueux et Frondeur. Quittant Brest le 7 janvier, ils exécutent une école à feux du 7 au 17 janvier, se ravitaillent à Brest le 18 janvier avant d’effectuer un entrainement au combat antisurface du 19 au 31 janvier, date de leur retour à Brest.

Le 8 février 1940, la 2ème DT quitte Brest en compagnie du cuirassé Courbet pour un entrainement commun, les quatre navires effectuant tout d’abord une école à feux du 8 au 15 février, le cuirassé continuant à entrainer les futurs canonniers pendant que les torpilleurs se ravitaillent à Lorient le 16 février.

La 2ème DT va alors affronter le Courbet qui simule un raider cherchant à intercepter un convoi reliant Brest au Verdon (17 au 24 février), la division faisant escale à Saint-Nazaire du 25 au 29 février avant de rentrer à Brest le 1er mars 1940.

L’Adroit est indisponible suite à une avarie mécanique du 3 au 30 mars, reprenant la mer pour essais du 31 mars au 3 avril et pour remise en condition du 5 au 20 avril, à chaque fois en compagnie du Fougueux et du Frondeur.

Les torpilleurs d’escadre L’Adroit Frondeur et Fougueux quittent Brest le 27 avril 1940 pour un entrainement de division. Après une école à feux du 27 avril au 4 mai, les trois torpilleurs font escale à Quiberon du 5 au 8 mai avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 9 au 18 mai, faisant escale à La Pallice du 19 au 22 mai puis à Hendaye du 23 au 27 mai avant de rallier Brest le 28 mai.

L’Adroit est indisponible pour entretien courant et permissions d’été de l’équipage du 1er au 22 juin, sortant pour essais du 24 au 27 juin et pour remise en condition du 29 juin au 13 juillet en compagnie du Fougueux.

Il participe ensuite aux essais (14 au 17 juillet) et à la remise en condition (19 juillet au 3 août) du Frondeur, les deux torpilleurs disponibles de la 2ème DT participant dans la foulée aux essais (5 au 8 août) et à la remise en condition (10 au 25 août) du Frondeur.

Le 4 septembre 1940, la 2ème DT quitte Brest pour entrainement, L’Adroit effectuant avec le Fougueux et le Frondeur une école à feux du 4 au 11 septembre, ralliant ensuite Cherbourg où ils arrivent le 12.

Le 17 septembre, les trois torpilleurs de la 2ème DT reprennent la mer en compagnie des torpilleurs légers de la 11ème DT (La Cordelière L’Incomprise Branlebas) pour un entrainement en commun, les six torpilleurs effectuant une école à feux du 17 au 25 septembre, faisant escale à Dieppe du 26 au 30 septembre avant un entrainement au combat antisurface du 1er au 8 octobre.

Les L’Adroit et les Melpomène effectuent une escale au Havre du 9 au 12 octobre, à Boulogne du 13 au 17 octobre et à Calais du 18 au 21 octobre.

Après une nouvelle école à feux du 22 au 27 octobre et une escale à Cherbourg du 28 au 31 octobre,  les deux divisions effectuent un entrainement au combat antisurface du 1er au 8 novembre, se séparant à la hauteur d’Ouessant le 9 novembre, la 2ème DT rentrant à Brest le 10 novembre 1940.

Le 21 novembre, L’Adroit appareille en compagnie du Frondeur et du Fougueux pour un entrainement de division dans le Golfe de Gascogne en compagnie des cuirassés Courbet et Paris.

Après une école à feux commune du 21 au 30 novembre, les trois torpilleurs se ravitaillent à Lorient le 1er décembre avant un entrainement au combat antisurface, les torpilleurs de la 2ème DT affrontant le Courbet et le Paris et ce du 2 au 12 décembre, les cinq navires rentrant à Brest le 13 décembre 1940.

Le 4 janvier 1941, la 2ème DT quitte Brest pour le premier entrainement de division de l’année, les torpilleurs L’Adroit, Frondeur, Fougueux effectuent une école à feux du 4 au 12 janvier, se ravitaillent à Lorient le 13 janvier avant d’effectuer un entrainement au combat antisurface du 14 au 21 janvier, faisant escale à Royan du 22 au 27 janvier avant de rentrer à Brest le lendemain 28 janvier 1941.

Victime d’une avarie mécanique, le torpilleur L’Adroit est indisponible du 1er au 20 février, le torpilleur navire-amiral de la 2ème DT sortant pour essais du 21 au 24 février puis pour remise en condition du 26 février au 6 mars, à chaque fois en compagnie de ses compères de la division.

Le 20 mars 1941, la 2ème Flottille de torpilleurs quitte Brest pour un entrainement de grande ampleur réalisé du 20 mars au 4 avril en mer d’Iroise. Au cours de cet exercice, les torpilleurs effectuent un entrainement à l’évolution, des écoles à feux, des lancements simulés et réels de torpilles. Tous les torpilleurs rentrent à Brest le lendemain.

Le 12 avril 1941, les torpilleurs L’Adroit Fougueux et Frondeur quittent Brest pour un nouvel entrainement de division. Après une école à feux du 12 au 20 avril, ils font escale à Lorient du 21 au 25 avril avant d’effectuer un entrainement au combat antisurface du 26 avril au 6 mai avant une nouvelle escale à Royan du 7 au 12 mai, les trois torpilleurs effectuant un nouveau cycle d’entrainement du 13 au 24 mai, rentrant à Brest le lendemain.

L’Adroit est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 26 mai au 16 juin, sortant pour essais du 17 au 20 juin et pour remise en condition du 22 juin au 7 juillet, à chaque fois en compagnie du Frondeur.

L’Adroit participe ensuite aux essais (9 au 12 juillet) et pour remise en condition (14 au 30 juillet)  du Fougueux, les deux torpilleurs d’escadre participant aux essais (31 juillet au 3 août) et à la remise en condition (5 au 21 août) du Frondeur.

L’Adroit et le Frondeur sortent pour entrainement à partir du 1er septembre. Après une école à feux du 1er au 10 septembre, les deux torpilleurs font escale à Lorient du 11 au 15 septembre avant un entrainement au combat antisurface du 16 au 23 septembre, rentrant le lendemain à Brest.

L’Adroit effectue une école à feux en solitaire du 30 septembre au 7 octobre, se ravitaillant à Brest le 8 octobre. Il participe ensuite aux essais (9 au 12 octobre) et à la remise en condition (14 au 30 octobre) du Fougueux qui venait d’achever son grand carénage, les deux torpilleurs font escale à Quiberon du 31 octobre au 3 novembre, rentrant à Brest le lendemain.

Le 4 novembre 1941, L’Adroit transmet son pavillon de navire-amiral de la 2ème DTE au Fougueux puis est échoué le lendemain dans le bassin Tourville pour grand carénage. Ce grand carénage est une remise en état complète et une modernisation.

La coque est grattée, sablée et repeinte; les superstructures remise en état, les chaudières sont retubées, les turbines inspectées et remise en état, les hélices sont changées……. .

Sur le plan de la modernisation, le torpilleur «dunkerquois» reçoit un Asdic, un radar de navigation et un radar de veille combinée et voit sa DCA modernisée, les canons de 37mm modèle 1925 et les mitrailleuses de 13.2mm modèle 1929 sont remplacées par quatre canons de 37mm Schneider modèle 1941 et deux canons de 25mm Hotchkiss modèle 1939-40, tous en affûts simples.

Remis à flot le 8 décembre 1941, il subit une période de travaux complémentaire à quai jusqu’au 22 décembre quand il est armé pour essais, sortant pour ses essais officiels ainsi du 23 au 27 décembre.

Il se ravitaille le 28 décembre puis reprend la mer le lendemain, retrouvant en baie de Douarnenez ses compères Fougueux et Frondeur, les trois torpilleurs sortant du 30 décembre 1941 au 8 janvier 1942, faisant escale à Lorient du 9 au 12 janvier avant un nouveau cycle d’entrainement du 13 au 25 janvier, date à laquelle les trois torpilleurs rentrent à Brest et que l’Adroit redevient navire-amiral de la 2ème DTE.

La 2ème DTE quitte Brest le 1er février pour entrainement, L’Adroit, le Fougueux et le Frondeur effectuant une école à feux du 1er au 8 février, se ravitaillent à Lorient le 9 février avant un entrainement au combat antisurface du 10 au 21 février, rentrant à Brest le lendemain 22 février 1942.

Le 26 février 1942, le quai des flottilles se dépeuplent singulièrement avec l’appareillage de la 2ème flottille de torpilleurs pour un importante exercice dans l’Atlantique. L’Ouragan, navire hors-rang et navire-amiral de la 2ème FT est le premier à appareiller suivit par les 2ème, 5ème et 6ème DTE au complet.

Ce sont donc au total dix torpilleurs d’escadre (2ème DTE Fougueux Frondeur L’Adroit 5ème DTE Brestois Foudroyant Boulonnais 6ème DTE Cyclone Siroco Mistral plus l’Ouragan) qui vont manoeuvrer ensemble.

Après un exercice de navigation de combat du 26 février au 1er mars, les dix torpilleurs se ravitaillent à Cherbourg le 2 mars avant d’enchainer par une école à feux du 3 au 7 mars, une escale au Havre du 8 au 10 mars, un entrainement à la défense aérienne à la mer du 11 au 17 mars, une escale à Boulogne du 18 au 20 mars, une exercice de synthèse du 21 au 30 mars, rentrant le lendemain  à Brest.
Le 5 avril 1942, la 2ème DTE quitte Brest direction Lorient où la division arrive en fin de journée pour un entrainement avec la 14ème DT. Après une école à feux commune du 6 au 14 avril, les six torpilleurs font escale à Saint-Nazaire du 15 au 21 avril.

Ils enchainent par un entrainement au combat antisurface du 22 au 30 avril, un ravitaillement à Lorient le 1er mai avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 2 au 8 mai, la 2ème DTE rentrant à Brest le lendemain.

Le 15 mai, l’Ouragan sort en compagnie des torpilleurs d’escadre de la 2ème DTE (Fougueux Frondeur L’Adroit) pour un exercice commun, les quatre torpilleurs effectuant une école à feux du 15 au 23 mai, se ravitaillant à Lorient le 24 mai avant d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 25 mai au 2 juin.

Les quatre torpilleurs d’escadre font escale à La Pallice du 3 au 7 juin avant un entrainement à la défense aérienne à la mer du 8 au 20 juin, les quatre torpilleurs après une escale à Bordeaux du 21 au 27 juin  rallient Brest le lendemain 28 juin 1942.

L’Adroit sort en compagnie du Frondeur pour entrainement du 5 au 13 juillet avec école à feux, tirs sur cible et lancement de torpilles, rentrant à Brest le 14 juillet 1942.

Il est ensuite indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 20 juillet au 9 août, sortant pour essais du 10 au 14 août et pour remise en condition du 16 au 30 août à chaque fois en compagnie du Fougueux. Les deux torpilleurs disponibles de la 2ème DTE participent ensuite aux essais (1er au 4 septembre) et à la remise en condition (6 au 20 septembre) du Frondeur.

Le 1er octobre 1942, la 2ème DTE quitte Brest pour un entrainement de division courant dans le Golfe de Gascogne. Après une école à feux du 1er au 8 octobre, les trois torpilleurs se ravitaillent à Lorient le 9 octobre puis effectuent un entrainement au combat antisurface du 10 au 18 octobre, ralliant ensuite Saint-Nazaire le 19 octobre pour quelques jours d’escale.

Le 24 octobre 1942 lors de l’appareillage, le Fougueux entre en collision avec L’Adroit. Si les dégâts sur le Fougueux sont limités, ceux du L’Adroit sont suffisamment sérieux pour que le navire soit pris en remorque par un remorqueur venu de Lorient qui le conduit dans le port morbihanais le 28 octobre 1942.

Il est échoué le 30 octobre 1942 dans la forme de Lanester pour remise en état du quart avant tribord qui avait été sérieusement endommagé par le Fougueux et va rester immobilisé pour réparations jusqu’au 15 décembre obligeant le Frondeur à prendre la tête de la 2ème DTE.

Remis à flot le 15 décembre 1942, le torpilleur d’escadre L’Adroit sort pour essais du 18 au 21 décembre puis pour remise en condition du 23 décembre 1942 au 7 janvier 1943 à chaque fois en compagnie du Fougueux et du Frondeur qui lui remet alors le pavillon de navire-amiral de la division.

Le 15 janvier 1943, la 2ème DTE quitte Brest pour le premier entrainement de division de l’année au large d’Ouessant et dans le Golfe du Gascogne . Après une école à feux du 15 au 22 janvier, les trois torpilleurs d’escadre se ravitaillent à Brest le 23 janvier avant d’effectuer un entrainement au combat antisurface du 24 au 31 janvier.

Après une escale à Lorient du 1er au 5 février, les trois torpilleurs effectuent un entrainement ASM du 6 au 10 février avec les sous-marins Achille et Sfax, font escale à La Pallice du 11 au 15 février, s’entrainent à la défense aérienne à la mer du 16 au 23 février puis après un dernier ravitaillement à Lorient le 24 février, effectuent un exercice de synthèse du 25 février au 5 mars, date du retour de la division à Brest.

Le 12 mars, les 2ème et 5ème DTE quittent Brest. Ces deux divisions sont les deux dernières encore active au sein de la 2ème flottille. Après une école à feux commune du 12 au 19 mars, les six torpilleurs d’escadre font escale à Lorient du 20 au 23 mars avant d’effectuer un entrainement au combat antisurface du 24 mars au 2 avril, la 2ème DTE affrontant la 5ème DTE avant un autre type d’exercice notamment un où un torpilleur affrontait les cinq autres.
Après une autre escale à Royan du 3 au 7 avril 1943, les 2ème et 5ème DTE subissent un entrainement DAM du 8 au 15 avril puis après une nouvelle escale à La Pallice du 16 au 20 avril effectuent un exercice de synthèse du 21 avril au 2 mai, date du retour des deux divisions à Brest.

Les trois torpilleurs de la 2ème DTE sortent pour un nouvel entrainement de division à partir du 10 mai quand les trois torpilleurs franchissent le goulet qui sépare la haute mer de la rade de Brest.

L’Adroit et ses deux compères de la 2ème DTE effectuent une école à feux du 10 au 17 mai avant de faire escale à Saint Nazaire du 18 au 23 mai puis d’enchainer par un entrainement de défense aérienne à la mer du 24 mai au 1er juin.

Après une escale à Hendaye du 2 au 7 juin, L’Adroit, le Fougueux et le Frondeur effectuent un entrainement au combat antisurface du 8 au 15 juin puis après un ravitaillement à Lorient le 16 juin, s’entrainent à la lutte ASM contre des sous-marins Pascal et Le Centaure  du 17 au 24 juin. La division rentre à Brest le lendemain 25 juin 1943.

L’Adroit est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 26 juin au 17 juillet, sortant pour essais du 18 au 20 juillet puis pour remise en condition du 22 juillet au 7 août, à chaque fois en compagnie du Frondeur.

Il participe ensuite aux essais (9 au 12 août) et à la remise en condition (14 au 29 août) du Fougueux, les deux torpilleurs d’escadre se ravitaillant à Brest le 31 avant de participer aux essais (1er au 4 septembre) et à la remise en condition (6 au 20 septembre) du Frondeur, les trois torpilleurs faisant escale à Royan du 21 au 24 septembre et à Biaritz du 25 au 30 septembre, rentrant  à Brest le 2 octobre à l’aube.

Le 9 octobre 1943, les trois torpilleurs d’escadre de la 2ème DTE quittent Brest pour Lorient où ils arrivent en fin de soirée pour un dernier exercice avec la 14ème DT. Cette division composée des torpilleurs légers Bouclier La Melpomène La Flore doit en effet être prochainement dissoute et ses navires devenir des stationnaires outre-mer.

Après une école à feux commune du 11 au 15 octobre 1943, les six torpilleurs se ravitaillent à Lorient le 16 octobre avant d’effectuer un entrainement au combat antisurface du 17 au 24 octobre puis après une escale à Sain- Nazaire du 25 au 30 octobre un entrainement de défense aérienne à la mer du 1er au 8 novembre, les deux divisions se séparant alors et la 2ème DTE ralliant Brest le 9 novembre.

Le 18 novembre 1943, la 2ème DTE appareille pour une croisière d’instruction de plus de trois mois entre les ports français de l’Atlantique, de la Manche et de la Méditerranée. Les trois torpilleurs effectuent de nombreux exercices sans oublier des escales comme à Cherbourg du 19 au 22 novembre, au Havre du 23 au 27 novembre, à Boulogne du 28 novembre au 1er décembre, à Dunkerque du 2 au 7 décembre, à Rouen du 9 au 12 décembre, à Saint-Malo du 13 au 16 décembre, à Saint-Nazaire du 18 au 21 décembre, à La Pallice du 23 au 26 décembre, à Biaritz du 27 janvier 1943 au 2 janvier 1944.

Les torpilleurs de la 2ème DTE sont à Casablanca du 5 du 8 janvier, à Oran du 10 au 13 janvier, à Alger du 15 au 18 janvier, à Tunis du 20 au 23 janvier, à Bizerte du 25 au 28 janvier, à Lattaquié du 1er au 4 février, à Beyrouth du 5 au 8 février, à Ajaccio du 11 au 14 février, à Nice du 15 au 18 février, à Marseille du 19 au 22 février, à Port-Vendres du 24 au 27 février, à Casablanca du 1er au 4 mars, à Biaritz du 7 au 11 mars, à Saint-Nazaire du 13 au 17 mars avant de rentrer à Brest le 18 mars 1944 après quatre mois loin de son port d’attache.

Les trois torpilleurs vont subir une période d’entretien étoffé (ou un petit carénage allégé c’est selon) en passant au bassin Tourville. L’Adroit est échoué dans le bassin n°1 de l’Arsenal de Brest du 19 au 30 mars pour inspection des œuvres vives, grattage et peinture de la coque plus les travaux d’entretien courant. Il sort pour essais et remise en condition du 2 au 12 avril, faisant escale à Saint-Malo du 13 au 18 avril avant de rentrer à Brest le lendemain 19 avril.

Le 1er mai 1944, la 2ème DTE sort pour entrainement de division dans le Golfe de Gascogne, les trois torpilleurs d’escadre effectuant une école à feux du 1er au 8 mai avant de se ravitailler à Lorient le 9 mai puis d’enchainer par un entrainement au combat antisurface du 10 au 22 mai.

Après une escale à Nantes du 23 au 27 mai, les torpilleurs L’Adroit, le Fougueux et le Frondeur effectuent un entrainement de défense aérienne à la mer du 28 mai au 5 juin, se ravitaillant à Lorient le 6 juin avant un exercice de synthèse du 7 au 15 juin, date du retour des trois navires à Brest.

L’Adroit est indisponible pour entretien et surtout permissions de l’équipage du 16 juin au 7 juillet, sortant pour essais du 8 au 11 juillet puis pour remise en condition du 13 au 28 juillet en compagnie du Frondeur.

Il participe ensuite aux essais (30 juillet au 2 août) et à la remise en condition (4 au 17 août) du Fougueux, les deux torpilleurs disponibles de la 2ème DTE participant ensuite aux essais (20 au 23 août) et à la remise en condition (25 août au 8 septembre) du Frondeur.

L’Adroit va alors effectuer son dernier entrainement de division avant son désarmement. Il sort avec ses compères Fougueux et Frondeur le 13 septembre, effectuant une école à feux du 13 au 21 septembre puis après un ravitaillement à Lorient le 22 septembre, un entrainement de défense aérienne à la mer du 23 au 30 septembre, date de leur retour à Brest.

Le lendemain 1er octobre 1944, L’Adroit cède son pavillon de navire-amiral au Frondeur puis est mis en position de complément le lendemain 2 octobre. Il est alors amarré au fond de la Penfeld à proximité de cale du Point au jour.

Un temps on envisage de prolonger sa carrière opérationnelle comme conserve permanente du croiseur école Jeanne d’Arc mais son faible rayon d’action fait capoter cette idée. Il passe au bassin Tourville du 15 au 26 décembre 1944.

Le torpilleur d’escadre L’Adroit est officiellement désarmé le 27 décembre 1944 et condamné le 5 janvier 1945 sous le numéro de Q-19.

Mouillé à Landevennec au dépôt naval de l’Atlantique dès le 8 janvier 1945, l’ex-torpilleur est remorqué en mer d’Iroise le 14 mars 1946 et sert de cible de tir à l’aviation navale basée à terre mais  également de son ancien compère le Frondeur encore en service.

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