URSS (21) Artillerie et systèmes d’armes (1)

ARTILLERIE ET SYSTEMES D’ARMES

Artillerie lourde (180 à 406mm)

Canon de 406mm modèle 1937

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Canon de 406mm modèle 1937 

Les quatre cuirassés de classe Sovietsky Soyouz sont armés de canons de 16 pouces (406mm), neuf pièces en trois tourelles triples (deux avant et une arrière). Ces canons ayant une ascendance italienne, ils étaient puissants, précis mais leur durée de vie était assez courte par rapport à des pièces étrangères de même calibre.

Aux trente-six pièces installées sur les cuirassés à leur construction s’ajoute un nombre incertain (huit à douze selon les ressources) de pièces de réserve destinées essentiellement pour des tests.

En juin 1950 deux canons furent installés sur des affûts-trucks pour assurer la défense de Leningrad. Si le premier explosa accidentellement suite à l’utilisation d’une charge propulsive défectueuse, le second fût détruit par la Luftwafe.

Deux pièces ont été préservés en Russie et exposées, l’une à Saint-Pétersbourg et la seconde à Moscou.

C’est un canon de 50 calibres (longueur du tube : 20.72m) tirant des obus perforants de 1108kg à une distance maximale de 45600m (élévation : +45°) à raison de 1.75 à 2.6 coups par minute.

La tourelle triple Mk I pesait 2364 tonnes permettant au canon de pointer en site de -2° à +45° à raison de 6.2° par seconde et en azimut sur 150° de part et d’autre de l’axe du bâtiment à raison de 4.55° par seconde. La dotation en munitions étant de 100 coups par canon, les Sovietsky Soyouz disposent au total de 900 coups.

Canon de 356mm modèle 1913/42

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Ce canon à eu une histoire particulièrement mouvementée qui traduit bien les convulsions, les soubresauts connus par la Russie depuis 1917. Initialement destinés aux croiseurs de bataille de classe Borodino, ces canons ne furent jamais installés sur leurs navires d’origine, les quatre Borodino n’ayant jamais été achevés.

Les canons furent stockés jusqu’en 1925 quand on étudia la possibilité de les installer sur des emplacements fixes pour servir à la défense côtière. Ce projet ne dépassa pas le stade de la volonté mais comme si on présageait de l’avenir, ces canons furent remis en état, modernisés et stockés dans des conditions décentes.

Quand la décision fût prise de construire des croiseurs de bataille pour compléter les cuirassés, la question de l’armement principal se posa. Longtemps le canon de 305mm tint la corde mais deux outsiders firent bientôt leur apparition : le canons de 380mm allemand et le canon de 356mm.

Le premier nommé aurait du être livré à seize exemplaires mais très rapidement Berlin multiplia les excuses, les freins, les prétextes pour ne pas livrer les précieux canons. Seulement une ou deux pièces seraient parvenus au pays des soviets, leur sort final est inconnu car aucun rapport militaire allemand ne fait par exemple état de leur utilisation sur le champ de bataille.

Le deuxième était donc le canon d’origine britannique prévu pour les Borodino, produit en Russie mais qui n’avait jamais été monté ni sur un navire ni sur une position fixe de défense côtière.

Ce qui fit triompher le 356mm c’est le choix turc pour son nouveau cuirassé made in america, le Suleiman. Il devait initialement être armé de canons de 305mm mais la construction de Sovietsky Soyouz à canons de 406mm poussa les turcs à réclamer ce calibre sur leur cuirassé, chose que les américains refusèrent. Après des négociations tendues, la marine turque accepta le canon de 356mm d’origine britannique.

Pour faire face au Suleiman, les soviétiques décidèrent d’armer leurs quatre croiseurs de bataille de neuf canons de 356mm en trois tourelles triples au lieu de neuf canons de 305mm en trois tourelles triples.

En dépit du poids supplémentaire imposé par ces nouveaux canons, la surcharge fût limitée. Par quel prodige ? La vérité ne sera connue que bien plus tard quand l’ingénieur Orlanov révéla avoir modifié les paramètres du croiseur de bataille pour intégrer si nécessaire une pièce de plus gros calibre.

Dans n’importe quel pays cette décision aurait été vue comme une sage prudence, une grande sagacité mais en URSS cela aurait pu être vu comme du «sabotage». Voilà pourquoi le sieur Orlanov ne révéla cette astuce qu’en 1992 quelques mois seulement avant sa mort….. .

Ce canon de 14 pouces mesurait 52 calibres soit une longueur de tube de 18.491m, canon installé dans des tourelles triples sur berceau indépendant permettant un pointage séparé de chacune des pièces.

Aux dix-neuf canons produits avant la révolution de 1917 s’ajoutèrent la production de vingt-quatre canons portant le total à quarante-trois ce qui permis d’équiper quatre navires qui consommaient à eux tout seuls trente-six pièces.

Le reliquat fût utilisé pour tests et pour la défense de Moscou, de Leningrad et Kiev à raison de deux pièces chacune. Si les canons déployés dans l’actuelle et l’ancienne capitale russe survécurent au conflit, les deux pièces couvrant l’actuelle capitale ukrainienne furent détruits par les allemands.

Ce canon de 356mm modèle 1913/40 tire des obus perforants et explosifs de 747.8kg à une distance maximale de 23240m (+25°) à raison de de trois coups par minute (élévation -5° à +15°).

La tourelle triple pèse 1390 tonnes permet aux canons de pointer en site de -5° à +25° à raison de 3° par seconde et en azimut sur 140 à 155° de part et d’autre de l’axe en fonction de la position de la tourelle à raison de 3° par seconde. La dotation en munitions est de 80 coups par canon soit un total de 720 coups pour chaque croiseur de bataille.

Canon de 305mm modèle 1907

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Canon de 305mm modèle 1907 sur affût-truck

Ce canon équipait les quatre cuirassés de classe Gangut. Ces quatre puissants cuirassés disposaient de douze pièces de douze pouces répartis en quatre tourelles triples. En septembre 1939 seulement trois navires sont encore en service, les trois seuls cuirassés de la marine soviétique.

Ces navires ne sont plus en service en septembre 1948 ayant été ou étant sur le point d’être remplacés par les Sovietsky Soyouz.

L’Oktyabrskaya Revolutsiya est désarmé en mars 1944, servant de batterie flottante à Leningrad, le Marat désarmé en octobre 1945 était en cours de démantèlement en juin 1950. Hâtivement camouflé pour servir de leurre,il est coulé par l’aviation allemande

Enfin le Parizhskaya Kommuna est désarmé en mai 1948. Mouillé à Sebastopol, il sert à défendre la base navale contre l’assaut germano-roumain. Coulé par petit fond par l’aviation, il ne bouge pas durant la guerre, les allemands après y avoir songé renoncent à le renflouer, se contentant de détruire les canons pour une réutilisation éventuelle. Relevée après guerre, l’épave est démantelée.

Ce canon de 52 calibres (longueur du tube : 15.860m) tire des obus explosifs de 470kg (modèle 1911) ou de 314kg (modèle 1928) à une distance maximale de 24620m avec les obus premier modèle et de 34020m pour les obus modèle 1928 et à raison de 1.8 coups par minute.

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Tourelle triple de 305mm sur un cuirassé de classe Gangut

La tourelle triple (ultérieurement baptisée Mk 3-12) pèse 780 tonnes en ordre de combat et peut pointer en site de -5° à +25° à raison de 3 à 4° par seconde et en azimut sur 310 ou 360° à raison de 3.2° par seconde. Les Gangut modernisés pouvaient pointer en site de -5° à +40° à raison de 6° par seconde et en azimut sur 310 à 360°. 1200 obus sont embarqués soit 100 par canons.

Tous les canons sont récupérés après guerre et démantelés, son utilisation comme pièce de défense côtière ayant été abandonnée en raison de l’usure des canons et du manque d’obus en réserve. Deux pièces ont été préservées, une à Sébastopol et la seconde à Krondstadt.

Canon de 180mm B-1K (modèle 1931) et B-1P (modèle 1932)

Le traité de Washington signé en 1922 à donné naissance à une véritable génération spontanée de croiseurs lourds armés de canons de 203mm.

Toutes les marines signataires et mêmes certaines qui ne l’étaient pas (Allemagne,Espagne par exemple) ont construit des heavy cruiser armés de six à dix canons de 203mm avec une vitesse et une protection plus ou moins élevée, la seconde tendant à prendre le pas sur la première pour des questions de survivabilité au combat.

La marine soviétique initialement aurait du suivre ce cheminement mais quand elle décida d’achever le croiseur Krasnyi Kavkaz en 1927 elle se rendit compte qu’achever ce navire avec des canons de 203mm était impossible. Elle réduisit donc le calibre à 180mm qui allait devenir le calibre standard des croiseurs lourds russes.

Les débuts furent difficiles, la très haute vitesse initiale associée à un tube très long réduisait la durée à fort peu de chose.

Un nouveau modèle baptisé B-1P est mis au point en 1932 en réduisant la vitesse initiale, la taille du tube et l’intégration d’un certain nombre de technologies d’origine italienne notamment fournies par la firme Ansaldo.

Outre les croiseurs lourds ce canon va aussi servir pour la défense côtière, soixante-quatre pièces réparties en douze batteries assurèrent la défense et la couverture des côtes soviétiques en mer Baltique, en mer Noire et en Extrême-Orient soviétique.

Le canon de 180mm modèle 1932 (B-1P) était un canon de 57 calibres (longueur du tube : 10.260m) soit trois calibre que le modèle 1931 (B-1K) mais un de plus que le modèle 1933. Il tire des obus perforants et explosifs de 97.5kg à une portée maximale de 37494m (obus perforant) et à 38592m (obus explosif) à raison de deux coups par minute.

La tourelle triple Mk-3-180 des Kirov pèse 247 tonnes permettant aux canons de pointer en site de -4° à +48° à raison de 10° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 8° par seconde, la dotation en munitions étant de 100 coups par canon soit 900 coups pour les Kirov.

Le Krasny Kavkaz disposait lui de quatre canons de 180mm en affûts simples. Cet affût Mk-1-180 pèse 195 t permettant aux canons de pointer en site de -5° à +60° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 8° par seconde, la dotation en munitions étant de 224 coups par canon soit un total de 896 coups pour le navire.

La défense côtière utilisait des tourelles doubles et des affûts simples, la tourelle double pesant elle 375 tonnes et l’affût simple 58 tonnes. Le pointage en site allant de 0° à +50° pour la tourelle double et de -1° à +50° pour l’affût simple et en azimut sur 360°. La dotation en munitions est de 224 coups par canon.

Après les six Kirov construits dans les années trente/quarante, les croiseurs lourds du programme de 1947 devaient également recevoir des canons de 180mm en trois tourelles triples, un modèle amélioré mais aucun navire ne sera achevé.

Artillerie médiane (76.2 à 152mm)

Canon de 152mm modèle 1908

Ce canon datant de 1908 est encore en service en septembre 1948 mais uniquement dans les flottilles fluviales sur des monitors ainsi que pour la défense côtière.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube 7.620m) tire des obus de 47.3kg à une distance maximale de 14640m (17385m avec l’obus modèle 1915) à raison de 4 coups par minute.

Sur les monitors la tourelle simple pèse 49.2 tonnes et permet aux canons de pointer en site de -5° à +30° à raison de 3° par seconde. La dotation en munitions est en moyenne de 200 coups par canon.

Canon de 152mm modèle 1938 (B-38)

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Tourelle triple de 152mm d’un croiseur léger soviétique

Ce canon de cinquante-sept calibres à été d’abord développé pour les cuirassés de classe Sovietsky Soyouz avant d’être utilisé sur les croiseurs de bataille de classe Kronshtadt et les les croiseurs légers de chasse Chapaev, les premiers disposant de douze canons en six tourelles doubles, les seconds douze canons en six tourelles doubles alors que les troisièmes disposent de douze canons en quatre tourelles triples. Les premières tourelles étaient désignées Mk 4, les secondes Mk 17 et les troisièmes Mk 5.

Ce canon de 6 pouces est un canon de 57 calibres (longueur du tube 8.935m) tire des obus de 55kg à une distance maximale de 30215m pour l’obus perforant (23720m pour l’obus explosif) (+45°) à raison de 7.5 coups par minute.

La tourelle double Mk4 pèse 146 tonnes et peut pointer en site de -5° à +45° à raison de 13° par seconde et en azimut sur 135 à 180° en fonction de la position à raison de 6° par seconde. La dotation en munitions est de 150 obus par canon soit un total de 1800 coups sachant que le rechargement se fait à +8°.

La tourelle double Mk 17 est une version allégée de la précédente pesant 136 tonnes mais les performances et les capacités sont identiques.

La tourelle triple Mk 5 pèse 243 tonnes permettant aux canons de pointer en site de -5° à +45° à raison de 13.4° par seconde et en azimut sur 150° de par et d’autre de l’axe à raison de 7.3° par seconde.

La dotation en munitions est de 180 coups par canon (tourelles I, II et III) et de 150 coups par canon pour la tourelle IV soit un total de 2220 coups en réserve, chaque tourelle disposant de dix-huit coups immédiatement prêts au tir soit un total de 2272 coups.

Les quatre croiseurs légers achevés durant le conflit seront armés des mêmes canons et des mêmes tourelles que les Tchapaev avec des modifications de détail. Ceux achevés après guerre disposeront de trois tourelles triples Mk 9, une version allégée et modifiée capable sur le papier d’être à l’aise aussi bien en tir antisurface et en tir antiaérien.

Canon de 130mm modèle 1936 (B-13)

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Canon de 130mm en affût double

Ce canon est le calibre médian standard de la marine soviétique, équipant essentiellement des destroyers en affûts simples ou doubles. C’est un canon à tir rapide avec un obus que l’on dit encartouché.

Après une longue mise au point entamée en 1929, la pièce est enfin déclarée bonne pour le service en 1936. Les premières version sont monovalentes (tir antisurface) mais à la fin du conflit une version polyvalente capable de lutter contre les avions et les contre les navires de surface apparaît.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 6.5m) tire des obus de 33.5kg à une ditance maximale de 25731m (obus semi-perforant) à une cadence maximale de 6 à 10 coups par minute en affûts simples et de 10 à 12 coups par minute en affûts simples.

L’affût simple B-13 pèse douze tonnes alors que l’affût double pèse 82.39 tonnes. Ces deux affûts peuvent pointer en site de -5° à +45° à raison de 5° par seconde et en azimut sur 150° de par et d’autre de l’axe à raison de 5° par seconde. La dotation en munitions est de 100 à 150 coups par canon. A noter que si le rechargement de l’affût simple peut se faire à n’importe quel angle, sur l’affût double il ne peut se faire qu’entre 0° et +45°.

Canon de 120mm modèle 1905

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Canon de 120mm modèle 1905 mis en oeuvre par les allemands

Ce canon de 120mm de 50 calibres à d’abord été utilisé sur les cuirassés de classe Gangut puis sur des positions de défense côtière ainsi que sur des monitors fluviaux mais aussi des trains blindés.

Bien qu’ancienne, cette pièce était toujours en service en juin 1950 et fit ce qu’elle pu pour repousser l’avancée allemande. A la fin du conflit les derniers canons encore en service ont été feraillés car trop usés et aux réserves de munitions trop faibles pour justifier leur maintien en ligne.

Ce canon de 50 calibres (longueur du tube : 6m) tirant des obus explosifs de 20.48kg et d’obus semi-perforants de 28.97kg à une distance maximale de 10431m pour l’obus explosif et de 17863m pour l’obus semi-perforant à raison de 7 coups par minute pour un affût simple et de 6.5 coups par minute pour un affût double. La dotation en munitions est de 250 coups par canon pour les Gangut.

Canon de 102mm modèle 1911

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Ce canon de 102mm est un canon déjà ancien en septembre 1939 puisqu’il à été conçu avant même le premier conflit mondial au profit de la marine tsariste. Il est pourtant encore en service en juin 1950 à bord notamment des «vieux destroyers» encore en service dans la marine soviétique.

Outre ces destroyers, ce canon est utilisé à bord de monitors fluviaux mais aussi pour la défense côtière.

Ce canon de 60 calibres (longueur du tube : 6.120m) tire des obus 17.7kg à une distance maximale de 15000m à raison de dix coups par minute. Monté sur un affût simple sous masque, ce canon peut pointer en site de -6 ou -10° à +20 ou +30° à raison à chaque fois de 3° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 3° par seconde. La dotation en munitions varie en fonction des navires mais elle se situe en général entre 100 et 200 obus par pièce.

Ce canon à donc participé à son deuxième conflit mondial à bord des destroyers (vite relégués à un rôle secondaire quand ils n’étaient pas détruits par l’ennemi ou sabordés quand ils ne pouvaient quitter un port menacé par les allemands et leurs alliés), à bord des monitors fluviaux sur les grands fleuves russes mais aussi sur certains trains blindés qui jouèrent un rôle finalement assez limité, ce vecteur militaire à l’honneur durant la guerre civile russe étant désormais obsolète car trop vulnérable à une aviation mordante et décidée. Au combat ces trains blindés furent utilisés à l’arrière du front comme PC mobile.

Les pièces de défense côtière déployées sur les rives de la Baltique ne jouèrent qu’un rôle limité, leurs positions connues par l’ennemie leur valant un traitement de choix de la part de l’artillerie lourde allemande, de la Kriegsmarine et de la Luftwafe.

Même situation en mer Noire où les pièces protégeant Odessa et Sebastopol furent impuissantes à la différence de celles protégeant Novorossirsk qui repoussèrent ce qui semblent être des coups de mains menés par des commandos allemands ou italiens (il faut néanmoins prendre des pincettes sur ces récits héroïques et ne pas les prendre pour argent comptant).

En mer Caspienne les quelques canons furent au chomage technique tout comme celles défendant Mourmansk et Vladivostok.

A la fin du second conflit mondial, ces canons furent quasiment tous feraillés, étant non seulement obsolètes mais également usés et disposant de faibles stocks d’obus.

Canon de 100mm «Minizini»

En 1910 la marine austro-hongrois mis en service sur ses destroyers et ses croiseurs un nouveau canon de 100mm, le Skoda K-10. Les soubresauts de l’histoire fit que ce canon se retrouva aux mains des italiens qui le copièrent pour mettre au point de nouveaux canons antiaériens de 100mm.

En 1930, l’URSS commanda dix affûts doubles destinés aux croiseurs légers Chervona Ukraina et Krasny Kavkaz avec respectivement trois et deux affûts. Ces affûts reçurent le surnom de Minizini en référence à l’ingénieur ayant mis au point les affûts le commander Minisini.

Ces canons restèrent embarqués sur les croiseurs jusqu’à leur désarmement au milieu des années quarante. Leur sort final est incertain mais il semble qu’ils ont été utilisés pour la défense côtière ou leurs canons installés sur des affûts improvisés pour défendre certaines villes russes. Ce qui est certain en revanche c’est qu’aucun canon n’à survécu à la fournaise du second conflit mondial.

Ce canon de 50 calibres (longueur du canon : 5m) tire des obus de 13.85kg à une distance maximale de 18546m (19570m avec l’obus modèle 1928) à raison de douze coups par minute.

L’affût double pèse 15t et permet aux canons de pointer en site de -5° à +78° à raison de 7° par second et en azimut sur 360° à raison de 13° par seconde.

Canon de 100mm B-24 (modèle 1936) et B-24BM (modèle 1939)

Ce canon mis au point au début des années trente arme essentiellement les sous-marins et la «poussière navale» comme les escorteurs et les dragueurs de mines. Dévellopé par l’usine Bolshevik, ce canon de 51 (B-24) et 56 calibres (B-24BM) apparaît en 1935, les tests intensifs sont menés en 1936 pour aboutir à une mise en service la même année.

La première version B-24 destinée aux sous-marins mesure donc 51 calibres mais la version B-24BM davantage destinée aux petites unités de surface dispose d’un canon plus long de cinq calibres.

Ce canon de 3.9 pouces disposant d’un tube de 5.1m (B-24) ou de 5.6m (B-24BM) tre des obus de 15.6kg à une distance maximale de 22241m (22314m pour le B-24BM) à raison de 10 coups par minute (certaines sources disent douze par minute).

L’affût simple permet aux canons de pointer en site de -5° à +45° à raison de 5° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 5° par seconde, la dotation en munitions variant entre 150 et 300 coups par pièce.

Canon de 100mm B-34 (modèle 1940)

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Affût simple B-34 de 100mm

La mise au point de ce canon créé lui aussi par l’usine Bolshevik à été longue et délicate. Connu initialement sous le nom de B-14, les essais menés en 1936 montrent de sérieux défauts qu’il convient de corriger avant de le mettre en service. Ce n’est qu’à la fin de 1940 qu’une production limitée est lancée devant l’urgence de posséder des pièces lourdes de DCA.

Ce n’était cependant qu’un pis-aller et les artilleurs soviétiques espéraient rapidement un canon amélioré. Baptisé B-34U, il est enfin mis en service au printemps 1944.

Il va équiper les cuirassés et les croiseurs comme pièce de DCA principale, des patrouilleurs, des dragueurs, des monitors fluviaux comme pièce d’artillerie principale sans compter quelques pièces produites pour un autre usage mais utilisées durant les jours désespérés de l’été 1950 pour stopper l’avancée allemande.

Ce canon de 56 calibres (longueur du tube : 5.6m) tire des obus de 15.6kg à une distance maximale en tir antisurface de 22400m et de 15000m en tir antiaérien à raison de quinze coups par minute.

Ce canon était utilisé généralement en affûts simples mais un affût double à été mis au point pour les navires de ligne soviétiques.

Si l’affût simple pèse 13.75t, l’affût double aligne 69.7t sur la balance, le premier permettant aux canons de pointer en site de -5.5° à +85.5° et le second de -8° à +85° (à raison de 10° par seconde en manuel et de 25° avec une assistance électrique) et en azimut sur 352° pour les affûts simples et 360° pour les affûts doubles (12° par seconde en manuel, 25° avec une assistance électrique). La dotation en munitions varie entre 150 et 300 coups par pièce selon la taille du navire.

Canon de 100mm CM-5

Mis au point peu avant le début du second conflit mondial, ce canon doit remplacer les B-24 et B-34/B-34U qui n’ont jamais donné totalement satisfaction.

Canon semi-automatique, conçu dès l’origine pour être guidé par radar, le CM-5 est mis en service non sans mal à partir de 1951 mais en septembre 1954, il n’à pas totalement remplacé le B-24 et le B-34/B-34U.

Ce canon de 70 calibres (longueur du tube : 7m) tire des obus de 15.6kg à une portée maximale en tir antisurface de 24200m et en tir antiaérien de 16000m à raison de 15 à 18 coups par minute.

L’affût double pèse 45.8 tonnes permettant aux canons de pointer en site de -8° à +85° à raison de 16° par seconde et en azimut sur 200° de part et d’autre de l’axe à raison de 17° par seconde. La dotation en munitions est pour les croiseurs et les cuirassés de 320 obus par canon.

A la fin du conflit un affût quadruple, le BL-127 à été mis au point mais produit en petite quantité, cet affût de 66 tonnes permettait aux canons de pointer en site de -5° à +85° à raison de 20° par seconde et en azimut sur 320° à raison de 30° par seconde.

Canons de 85mm

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Canon antiaérien de 85mm modèle 1939

A l’origine de ce canon de 85mm de marine figure un canon antiaérien terrestre, le canon de 85mm modèle 1939, l’équivalent du canon de 88mm allemand, 90mm français et italien ou encore le canon de 94mm britannique. Ce canon va aussi être utilisé pour armer le plus célèbre char de combat soviétique du conflit, le T-34/85.

Le développement de ce canon s’explique par la mise au point difficile du canon de 100mm. Cette solution de repli est apparu en 1942, produit en petit nombre pour équiper notamment des patrouilleurs, des escorteurs, des dragueurs de mines, des navires de soutien.

Baptisé canon de 85mm 90-K il combinait le canon de 85mm modèle 1939 de l’armée de terre avec l’affût 34-K utilisé initialement pour le canon de 76.2mm. La production va se poursuivre jusqu’en 1948 à cadence réduite avec l’apparition d’un affût double 92-K.

Durant le conflit la production continua à une cadence plus élevée mais ce canon n’était pas un choix prioritaire de la marine soviétique qui lui préférait le canon de 100mm. Un autre modèle est également apparu, le MK85, une tourelle simple montée sur des canonnières fluviales mais aussi sur certains navires légers, cette tourelle étant assez semblable à celle du T-34/85 avec néanmoins un site plus élevé.

Ce canon de 52 calibres (longueur du tube : 4.420m) tire des obus de 9.5kg à une distance maximale de 22241m à raison de 15 à 18 coups/minute.

L’affût simple 90-K pèse 8.88t et l’affût double 92-K pèse 12.44 tonnes, permettant au(x) canon(s) de pointer en site de -5° à +85° à raison de 8° (10° pour la tourelle double) par seconde et en azimut sur 360° à raison de 12° (18° pour la tourelle double) par seconde. La tourelle MK85 permet au canon de pointer de -8° à +77° et en azimut sur 360°. L’approvisionnement en munitions varie en fonction de la taille du navire.

Canon de 76.2mm 8-K (modèle 1914/15)

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Canon de 76mm à bord du cuirassé Marat

Ce canon de 76.2mm apparu au début du premier conflit mondial va rester le principal canon antiaérien de la marine et de l’armée jusqu’au début des années quarante quand des canons de 85 et de 100mm vont progressivement le déclasser.

Il va équiper des cuirassés, des croiseurs, des destroyers, des embarcations fluviales, des positions de défense côtière et même des trains blindés.

Il va quand même participer au second conflit mondial dans des missions de défense antiaérienne, de défense antichar voir de défense côtière contre des navires légers. La production stoppée en 1921, reprend en 1922 pour s’achever définitivement en 1934, l’armée et la marine vivant alors sur leurs stocks.

Ce canon de 30 calibres (longueur du tube 2.286m) tire des obus de 6.5kg à une distance maximale de 13500m en tir antisurface et de 5800m en tir antiaérien à raison de 10 à 12 coups par minute.

L’affût simple pèse 1300kg et permet au canon de pointer en site de -5° à +65° (+75° pour les affûts récents) à raison de 2° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 3.6 degrés.
Canon de 76.2mm 34-K (modèle 1935)

Ce canon de 76.2mm à une origine allemande. En 1930, Moscou achète un canon semi-automatique de 76.2mm à la firme allemande de Rheinmetall. Après évaluation ce canon fût produit sous la désignation de 3-K.

En 1932 la RKKF demanda un canon antiaérien en utilisant cette pièce terrestre. La firme Bolshevik développa un affût spécifique mais ce modèle se révéla inadapté, le pointage en site se révélant impossible dans une mer formée.

Deux ans plus tard, la firme Kalinine développa un nouvel affût baptisé 34-K. Après des essais satisfaisants, la production est lancée en 1936 mais s’achève dès 1942 après la sortie du 420ème et dernier exemplaire, la marine soviétique préférant ensuite le canon de 85mm voir le canon de 100mm.

Après la mise au point d’un affût simple, une tourelle double baptisée 39-K est mise au point non sans mal, la production commençant seulement en octobre 1939 après plus de trois ans de mise au point et d’essais. La production fût assez limitée suite à la décision de privilégier les canons de 85 et de 100mm.

Ce canon fût employé durant tout le conflit et même après, des canons de ce type étant encore utilisés au début des années quatre-vingt dix même si à l’époque il s’agissait d’unités déclassées et secondaires.

Ce canon de 55 calibres (longueur du tube : 4.191m) tire des obus de 6.61kg à une distance maximale de 14640m en tir antisurface et de 9500m en tir antiaérien à raison 15 à 18 coups par minute (12 à 20 coups pour le 39-K.

L’affût simple 34-K pèse 4.95t et permet au canon supporté de pointer en site de -5° à +85° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 12° par seconde. L’affût double 39-K pèse 12.5 tonnes et permet au canon supporté de pointer en site de -5.5° à +87.5° à raison de 8° par seconde et en azimut sur 360° à raison de 18° par seconde. La dotation en munitions varie en fonction du navire, les destroyers emportant généralement 300 coups par canon.

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