D-Armée de terre une profonde métamorphose : l’armée villeneuvienne (5)

Les autres véhicules de combat en service en septembre 1939

_Automitrailleuses_ : Dans la conception mécaniste de l’armée française de 1940, on distingue trois types d’automitrailleuses : combat, découverte et reconnaissance.

Écartons d’emblée les premières déjà évoquées et concentrons nous sur les deux autres. La première catégorie concerne des véhicules chargées de la reconnaissance lointaine et la seconde des véhicules chargées de la reconnaissance de proximité. Si les AMR sont des véhicules chenillés, les AMD sont des véhicules à roues.

Cette dichotomie qui peut paraître assez artificielle disparaît avec la fusion des deux catégories en février 1940, les AMR et AMD devenant AMP (Automitrailleuses Puissantes), catégorie symbolisée par la Panhard AM-40 8X8 et par des chars légers utilisés pour les missions de reconnaissance en l’occurence, le Hotchkiss H-39, l’AMX-42, l’AMX-44 et le FCM-42.

Outre les chars de cavalerie et les chars d’accompagnement d’infanterie, on trouve les chars légers de reconnaissance. Les automitrailleuses de découverte Renault AMR-33 et 35 étaient naturellement encore en service en 1940 mais vont peu à peu être retirées du service en métropole pour être redéployées dans l’Empire.

Automitrailleuse AMR-33

 

AMR-35 ici équipée d’une mitrailleuse de 13.2mm

Dans la catégorie AMD, nous trouvons deux véhicules à roues, deux véhicules 4X4. Le premier est la Panhard 178 (AMD-35) produite à 1237 exemplaires, un véhicule de 8.2 tonnes en ordre de combat armé d’un canon de 25mm et d’une mitrailleuse de 7.5mm en tourelle.

AM-39 Gendron Somua

Il équipe les DC et les DLM ainsi que les groupements de reconnaissance. Le second est l’automitrailleuse AM 39 Gendron Somua qui dispose du même armement mais sa production est limitée à 150 exemplaires pour laisser la place à l’AMP. Elle va servir essentiellement dans l’Empire notamment au sein de la gendarmerie pour des missions de maintien de l’ordre.

_Autres type de véhicules_ : Parallèlement, aux véhicules de combat, les DC et les DLM vont disposer de véhicules spécialisés qu’il s’agisse de dérivés de chars et de véhicules de combat ou d’engins spécialement conçus pour le soutien notamment logistique. Dans cette catégorie figurent également les transports destinés aux armes lourdes et aux fantassins, les dragons portés notamment.

On trouve par exemple des chars de commandement, de tout type. Ils sont soient dépourvus de canon ou alors pourvu d’une radio si encombrante (technologie de l’époque) que la dotation en munitions est généralement réduite de 10%.

Les véhicules de dépannage sont généralement des chars de première série auxquels on à enlevé la tourelle pour le remplacer par une petite superstructure avec des moyens de levage et de remorquage.

Dans cette catégorie, nous trouvons également des véhicules de liaison, des véhicules chenillés comme les AMR-33 présentées plus haut ou des véhicules à roues comme la Panhard 178L (Liaison) qui sera ultérieurement complété par des Daimler Dingo livrés par la Grande-Bretagne.

Dès l’apparition du char s’est posé la question de l’accompagnement par l’infanterie. L’idée est de profiter de la rupture provoquée par les chars pour y déverser des fantassins pour occuper le terrain et empêcher l’ennemi de contre-attaquer.

En dépit de multiples tentatives, la question est loin d’être résolue quand éclate la guerre de Pologne, de nombreux projets ont été lancé dès la fin du premier conflit mondial avec une domination des véhicules à roues ou semi-chenillés.

Les dragons portés disposaient de VDP (Voitures de Dragons Portés) mais ces dernières étaient non blindées donc adaptées au transport à l’arrière du front et à l’occupation des positions conquises………. . Cela convenait à la cavalerie mais l’infanterie avait d’autres besoins notamment celui de protéger au plus près ses chars.

tracteur de ravitaillement Lorraine 38L

L’arme des chars de l’infanterie  choisit  elle des véhicules chenillés de type Lorraine qui fournissait déjà des chenillettes de ravitaillement. Après le Lorraine 38L adopté dans l’urgence, nous trouvons un véhicule nettement mieux conçu, le Lorraine 39L qui pouvait transporter dix combattants sous blindage (en plus de deux membres d’équipage), véhicule qui sera complété par le Renault DAJ1, dérivé de la chenilette Renault DAE.

Sans ravitaillement, une unité de combat est inopérante et dès le premier conflit mondial on à l’idée d’un «char ravitailleur» qui ne va réellement aboutir qu’au tout début des années trente sous la forme de plusieurs modèles de chenillettes.

Chenilette Renault UE

Les plus nombreuses sont les chenillettes Renault UE et UE2 produites respectivement à 2600 et 2300 exemplaires pour assurer le ravitaillement de l’infanterie mais également tracter les canons antichars de 25 et de 47mm.

La cavalerie va disposer elle du Renault DAE plus performant mais également du Lorraine 37L chargé du soutien des unités de chars puisque disposant d’une benne fixe à l’arrière et d’une citerne remorquée.