22-Armée de terre : armement et matériel (99) ordre de bataille (33)

Théâtre d’Opérations Méditerranée Sud-Est (TOMSE)

Préambule

Sous ce nom pompeux sont regroupées les forces françaises déployées dans les mandats du Levant en l’occurence le Liban et la Syrie, d’anciens territoires ottomans qui doivent à terme accéder à l’indépendance.

Cependant en 1943, rien n’est acté ce qui déclenche une série de troubles assez graves, suffisamment pour pousser Paris à accorder en 1948 l’indépendance promise même si à la grande déception des nationalistes, des troupes françaises (et quelques unités polonaises) sont encore stationnées au nom d’accord de défense qui laissent une grande marge de manoeuvre à la France.

Le maintien de troupes importantes dans cette région s’explique par la présence italienne dans le Dodécanèse, la volonté de dissuader la Turquie de rejoindre l’Axe et surtout de pouvoir disposer d’un marche pied pour intervenir plus facilement dans les Balkans en soutien de la Grèce et de la Yougoslavie.

L’état-major du TOMSE est implanté à Damas en Syrie et à autorité sur deux «groupements» :

-Le Groupement des Forces de Souveraineté du Levant (GFSL) devenu en 1948 à l’indépendance du Liban et de la Syrie, les Forces Françaises du Levant (FFL). Elles sont chargées de la sécurité intérieure et de la défense du territoire.

-Le Groupement des Forces Expéditionnaires du Levant (GFEL) regroupe toutes les forces chargées de la défense des mandats mais surtout pouvant comme leur nom l’indique se déployer rapidement dans la région soit les îles grecques ou les Balkans voir de préter main forte aux britanniques dans leur mandat de Palestine ou en Irak.

Groupement des Forces de Souveraineté du Levant/Forces Françaises du Levant (Beyrouth)

Le commandement de ce groupement est assuré par un général de brigade installant son poste de commandement à Beyrouth. Un adjoint installé à Damas assure le commandement des forces du GFSL/FFL stationnées en Syrie.

En septembre 1939, le GFSL dispose de huit bataillons d’infanterie du Levant, de trois bataillons de chasseurs libanais et de la brigade de montagne polonaise des Carpathes à trois bataillons soit un total de quatorze bataillons d’infanterie.

Le GFSL dispose d’unités de cavalerie en l’occurence le 8ème groupement d’automitrailleuses et dix sept escadrons de ligne Alaouites, Druzes et Tcherkesses

En mars 1943, la brigade de montagne des Carpathes est transféré au GFEL réduisant le nombre de bataillons d’infanterie de souveraineté à onze.

Groupement des Forces Expéditionnaires du Levant (GFEL) (Damas)

Le commandement de ce groupement est assuré par un général de corps d’armée qui assure également le commandement du TOMSE du moins en temps de paix car en cas d’engagement des forces stationnées au Levant dans le cadre par exemple d’une assistance à la Grèce, il est probable que l’adjoint au chef du TOMSE prenne la direction du GFEL pour soulager son supérieur d’un poids.

En septembre 1939, le GFEL dispose des unités suivantes :

-La 86ème Division d’Infanterie d’Afrique (86ème DIA) formée en Algérie en août dispose de deux régiments de zouaves (3ème et 6ème RZ), d’un régiment de tirailleurs tunisiens (20ème RTT), de deux régiments d’artillerie (86ème Régiment d’Artillerie d’Afrique et 286ème Régiment d’Artillerie Lourde Divisionnaire), d’éléments du génie et de soutien et bénéficie du support du 86ème GRDI (GRDI type normal c’est à dire monté).

-191ème Division d’Infanterie d’Afrique (191ème DIA) dispose de deux régiments de tirailleurs tunisiens (12ème et 16ème RTT), du 24ème régiment mixte d’infanterie coloniale (24ème RMIC); de deux groupes d’artillerie (1er groupe du 41ème RAC et 3ème groupe du 80ème RANA), d’éléments du génie et de soutien et bénéficie du support du 191ème GRDI.

-La 192ème Division d’Infanterie d’Afrique (192ème DIA) est stationnée au Levant avec deux régiments d’infanterie à savoir le 6ème REI (ex-GLEL avec les 1er, 4ème et 6ème bataillons du 1er REI et le 2ème bataillon du 2ème REI), le 17ème régiment de tirailleurs sénégalais et la 10ème demi-brigade nord-africaine (IV/6ème RTA, IV/7ème RTA et V/1er RTM); deux groupes d’artillerie (2ème groupe du 41ème RAC et 1er et 2ème groupe du 80ème RANA) et des éléments du génie et de soutien, bénéficiant au passage du support du 192ème GRDI.

A la démobilisation, le dispositif est sérieusement retayé puisque seule la 191ème DIA est maintenue en ligne avec deux régiments d’infanterie en l’occurence le 12ème régiment de tirailleurs tunisiens et le 24ème régiment d’infanterie coloniale.

Il faut attendre septembre 1944 pour voir la création d’une nouvelle division appelée Division Légère d’Infanterie du Levant (DLIL) avec le 4ème régiment de tirailleurs algériens et le 9ème régiment de tirailleurs marocains (amalgame du 5ème bataillon du 1er RTM et d’anciens goumiers), cette division devenant en septembre 1948 la 2ème DLI.

A cette même époque, la 86ème DIA renait sous la forme d’une division légère à deux régiments en l’occurence les 3ème et 9ème régiments de zouaves.

En ce qui concerne la cavalerie, on trouve le 1er régiment de spahis marocains et le 3ème groupe d’escadrons du 4ème régiment de spahis tunisiens. Ce dernier devient le 5ème régiment de spahis tunisiens suite à la motorisation du 4ème RST.

Au niveau des chars, on trouve deux Bataillons de Chars de Combat (B.C.C), les 63ème et 68ème BCC équipés de Renault R-35, la compagnie autonome de chars du Levant étant dissoute.

En ce qui concerne l’artillerie, on trouve le 149ème Régiment d’Artillerie Lourde Hippomobile équipé de deux groupes de 155L modèle 1945S et deux groupes de 105L modèle 1936S en plus de six compagnies autonomes antiaériennes et des régiments intégrés aux divisions.