6-Cuirassés et croiseurs de bataille (10)

Le Gascogne

Schéma originel du Gascogne

Avant propos

L’annonce de la construction des cuirassés Roma et Impero entraina naturellement une riposte de la marine nationale qui passa commande dans la tranche 1938bis de deux nouveaux cuirassés rapides appelés famillièrement «35000 tonnes» pour leur tonnage théorique.

La France se distinguait par une architecture originale. Les différentes marines séparaient leur batterie principale avec généralement deux tourelles à l’avant et une troisième à l’arrière mais la Royale avait choisit avec les Dunkerque de concentrer la batterie principale à l’avant avec deux tourelles quadruples, disposition reprise sur les Richelieu.

Néanmoins le 19 mars 1938, parallèlement au choix de la variante A2 pour le futur Clémenceau, le vice-amiral Darlan choisit la variante B3ter pour un quatrième «35000 tonnes». Ce nouveau design marquait une rupture par rapport aux trois navires précédents puisqu’une tourelle quadruple était installée à l’avant et la seconde à l’arrière.

L’armement secondaire était également modifié : trois tourelles triples de 152mm (deux à l’avant derrière la tourelle I de 380mm et la troisième derrière la tourelle II de 380mm) et pour la DCA, huit tourelles doubles de 100mm modèle 1937 installés latéralement par groupes de deux latéralement à l’avant et à l’arrière.

La DCA légère était également composée de six affûts doubles ACAD modèle 1935 de 37mm installés par deux groupes de deux à l’avant de part et d’autres de la tourelle II de 152mm, les deux dernières étant installés un pont au dessus des groupes arrières de 100mm. Trente six mitrailleuses de 13.2mm étaient également embarquées en neuf affûts quadruples

Les installations aéronautiques étaient d’abord prévues au milieu du navire avec un hangar et deux catapultes mais au final une seule catapulte fût installée à la poupe avec un hangar sous le pont blindé. Le Gascogne aurait été le premier cuirassé à embarquer le Farman NC420, un bimoteur chargé de remplacer le Loire 130.

Avant même la mise sur cale ce design évolua. Si au final on décida de conserver les installations aéronautiques (tout en abandonnant le NC420 qui se révéla raté notamment en raison de moteurs viciés), l’armement secondaire évolua avec le remplacement des canons de 152mm et de 100mm par dix tourelles doubles de 130mm à double usage, la DCA légère devant se composer de douze canons de 37mm en six affûts doubles ACAD modèle 1935 et de vingt canons de 25mm en dix affûts doubles modèle 1940.

Construction et carrière opérationnelle

-Le Gascogne est mis sur cale dans la forme Caquot aux Ateliers et Chantiers de la Loire le 15 septembre 1940. Les travaux sont menés avec célérité par les  ACL et les Ateliers et Chantiers de Saint Nazaire-Penhoët quand ce dernier à des ouvriers disponibles, cette étroite coopération aboutissant à une fusion en 1947 donnant naissance aux Ateliers et Chantiers de l’Atlantique (ACA) bien que les deux chantiers conservent leur autonomie, la guerre ayant entravé le processus de fusion complète et irrémédiable.

Le navire est mis à flot le 14 avril 1942 alors achevé à 56%. L’achèvement à lieu à flot dans la forme Caquot puis dans la forme Joubert après son armement pour essais.

Le Gascogne est armé pour essais le 12 septembre 1943, il est alors toujours sous la responsabilité de son chantier constructeur, le noyau d’équipage de la marine nationale n’étant qu’en position d’observateur pour un premier cycle d’essais au large de Saint Nazaire du 16 septembre au 4 octobre 1943.

Le cuirassé est solenellement remis à la marine nationale le 6 octobre 1943 et appareille lendemain pour Brest où il arrive le 8 octobre dans la matinée. Il subit des travaux à flot avant d’être échoué au bassin du 21 décembre 1943 au 20 janvier 1944 pour des modifications diverses sur ses gouvernails, ses arbres et ses hélices.

Il subit ensuite ses essais officiels du 25 janvier au 15 mars 1944 avant d’être à nouveau échoué dans le bassin n°9 le 17 mars.

Remis à flot le 9 avril 1944, il appareille pour une école à feu à Rufisque le 11 avril 1944, arrivant à Dakar le 17 avril 1944. Les canonniers du Gascogne s’en donnent à coeur joie jusqu’au 14 mai 1944 quand il appareille pour Brest, arrivant à destination le 19 mai 1944.

Il repasse au bassin n°10 libéré par le lancement la veille du cuirassé Normandie (classe Alsace) où il est immobilisé jusqu’au 5 juin pour réparations et modifications diverses. Après une campagne d’essais de vitesse sur la base des Glénans du 7 au 13 juin, le cuirassé appareille pour sa traversée de longue durée.

Il quitte Brest le 15 juin en compagnie de deux torpilleurs d’escadre, fait escale à Cherbourg le 17 juin, sur l’île de Wight le 19 juin, au Havre du 21 au 24 juin et à Dunkerque du 25 au 28 juin avant de regagner Brest où il arrive le 1er juillet 1944.

Le cuirassé passe devant la commission supérieure d’armement du 3 au 6 juillet 1944, faisant escale au Verdon du 7 au 9 juillet avant de rentrer à Brest le 11 juillet 1944.

Le 12 juillet 1944, le cuirassé Gascogne est admis au service actif au sein de la Flotte de l’Atlantique, formant la 2ème DL en compagnie du cuirassé Jean Bart.

Sa première sortie opérationnelle à lieu du 13 au 21 juillet, un exercice d’entrainement en mer d »Iroise avec une école à feu, le cuirassé tirant 48 obus de 380mm et 120 obus de 130mm. Il rentre à Brest le lendemain 22 juillet.

Le 27 juillet 1944, le cuirassé Gascogne tout en restant intégré à la 2ème DL devient navire-amiral de la Flotte de l’Atlantique.

Du 30 juillet au 5 août 1944, le cuirassé Gascogne sort pour entrainement aviation au profit de ses Dewoitine HD-731 en mer d’Iroise avant une escale à Cherbourg du 6 au 13 août. Le cuirassé reprend la mer pour un entrainement à la défense aérienne à la mer du 14 au 22 août avant une nouvelle escale à Calais du 23 au 30 août. Il rentre à Brest le 3 septembre après avoir subit son premier ravitaillement à la mer auprès du pétrolier-ravitailleur La Seine.

Le 7 septembre 1944, le cuirassé Gascogne quitte Brest pour gagner Bordeaux, s’amarrant au quai des Chartrons, en plein coeur du centre-ville de la cité du sud-ouest.

Arrivé sur place le 9 septembre, il est le théâtre de festivités pour célébrer la signature de la charte de parrainage entre le cuirassé et la ville de Bordeaux.

Une délégation de la ville dirigée par son maire, Adrien Marquet embarque sur le cuirassé pour le voyage retour jusqu’à Brest où le cuirassé rentre le 12 septembre 1944, à temps pour participer à un grand exercice commun avec l’armée de l’air.

Cet exercice baptisé «Prométhée» qui à lieu du 20 septembre au 15 octobre voit par exemple le porte-avions Painlevé lancer des raids sur les bases de l’armée de l’air dans la région pendant que cette dernière lance des raids d’avions torpilleurs sur la flotte. Des exercices ASM (avec pour plastron les sous-marins Pasteur et Ajax) et de défense aérienne à la mer ont également lieu.

Le cuirassé rentre à Brest le 17 octobre mais est victime d’une indisponibilité accidentelle du 20 octobre au 15 novembre en raison d’un problème sur une chaudière.

Il effectue ensuite quelques essais à la mer du 17 au 21 novembre pour vérifier le bon fonctionnement des solutions techniques et amariner le personnel nouvellement embarqué. C’est ensuite un stage de remise en condition du 23 novembre au 12 décembre complété par une école à feux à Rufisque du 17 au 30 décembre, rentrant à Brest le 5 janvier 1945.

Le cuirassé Gascogne sort pour entrainement du 12 au 24 janvier 1945 puis enchaine par un entrainement au combat de nuit avec tirs réels du 2 au 9 février avant de gagner Cherbourg pour une escale du 10 au 16 février.

Il reprend ensuite la mer pour un exercice de défense aérienne à la mer du 17 au 27 février avant une escale à Plymouth du 28 février au 5 mars avant de rentrer à Brest le 7 mars 1945.

Le cuirassé sort à nouveau pour entrainement en mer d’Iroise du 8 au 22 mars, étant ravitaillé à plusieurs reprises par le ravitailleur rapide La Charente. Après une escale à La Rochelle du 24 au 31 mars, le cuirassé rentre à Brest le 2 avril 1945

Au printemps 1944, les marines britanniques et françaises avaient réalisé un exercice commun en mer du Nord. En 1945, il est décidé de renouveler l’expérience toujours en Ecosse même si l’édition 1946 doit avoir lieu dans le Golfe de Gascogne.

Le Gascogne appareille ainsi le 16 avril 1945 en compagnie du cuirassé Alsace, du porte-avions Painlevé, des contre-torpilleurs de la 6ème DCT (Vautour Milan Epervier), de six torpilleurs d’escadre (Durandal Dague Arquebuse Cimetere Forbin Basque), de quatre sous-marins (Ajax Pasteur Sibylle et Antiope) et du pétrolier ravitailleur La Seine.

La force N fait escale à Liverpool du 25 au 28 avril puis à Greenock du 30 avril au 3 mai où il retrouve la force M composée du porte-avions Victorious, du cuirassé Anson, des croiseurs légers Dido et Southampton, de quatre destroyers et de quatre sous-marins.

L’exercice «Entente Cordiale 1945» commence le 5 mai 1945 au large des Shetlands avec d’abord un affrontement aéronaval entre le Painlevé et le Victorious, les Latécoère Laté 299 «torpillant» le Victorious mais les Fairey Albacore rendent vengent leur porte-avions en «coulant» le Painlevé (7 mai).

Les porte-avions couvrent ensuite du 8 au 10 mai les cuirassés français et anglais qui effectuent des écoles à feu, les destroyers et les torpilleurs repoussent une attaque menée par les croiseurs légers et les contre-torpilleurs.

Le 11 mai, des sous-marins britanniques et des sous-marins français tentent d’attaquer les deux escadres au large de Scapa Flow, torpillant le Victorious et le Gascogne. Le 13 mai, les deux escadres sont attaquées par des avions du Coastal Command dans un exercice de défense aérienne à la mer jusqu’au 15 mai 1945.

Les deux escadres se séparent le 17 mai 1945 après une revue navale à Rosyth. Les navires français font ensuite escale à Dunkerque du 19 au 22 mai, Cherbourg du 24 au 26 mai avant de rentrer à Brest le 27 mai dans la soirée.

Après une période d’indisponibilité du 28 mai au 17 juin 1945, le cuirassé sort pour essais du 18 au 20 juin puis pour remise en condition du 22 juin au 6 juillet,  les trois navires faisant escale à Saint Nazaire du 7 au 11 juillet, au Verdon du 12 au 15 juillet avant de rentrer à Brest le lendemain 16 juillet 1945.

Le Gascogne sortent à nouveau pour entrainement du 20 au 27 juillet avant de rallier Brest pour ravitailler le 28 juillet. Le cuirassé et ses torpilleurs d’escorte repartent dès le lendemain 29 juillet, font escale à Lisbonne du 31 juillet au 2 août avant de rallier Dakar le 5 août pour une école à feux à  Rufisque.

Après une école à feu à Rufisque du 8 août au 5 septembre, le Gascogne et ses torpilleurs d’escorte quittent Dakar le 6 septembre, se ravitaillent à Casablanca le 9 septembre avant de rallier Saint Nazaire le 12 septembre  1945.

le cuirassé retourne à Saint Nazaire pour subir un petit carénage dans la forme Joubert, travaux qui l’immobilise du 15 septembre 1945 au 14 février 1946. Il effectue ces essais à la mer du 17 au 20 février avant un stage de remise en condition du 22 février au 10 mars, rentrant à Brest le lendemain 11 mars 1946.

Le cuirassé Gascogne sort à nouveau pour entrainement du 19 au 27 mars, faisant escale à Bordeaux du 28 mars au 3 avril avant de rentrer à Brest le 4 avril 1946.

Le 8 avril 1946 arrive à Brest une escadre britannique destinée à l’exercice «Entente Cordiale 1946», escadre composée du cuirassé Howe, du croiseur lourd Kent, des croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, de six destroyers et de trois sous-marins.

La Flotte de l’Atlantique engage elle le porte-avions Painlevé qui sort tout juste d’un petit carénage, le cuirassé Gascogne, le croiseur lourd Foch, les contre-torpilleurs de la 3ème DCT (Bugeaud du Chayla Dupetit-Thouars classe Bayard), six torpilleurs d’escadre ((Arquebuse Cimeterre Durandal Dague Intrepide et Téméraire)) et quatre sous-marins, les Rolland Morillot  Ile de France  Kerguelen  et La Guadeloupe.

L’exercice commence le 10 avril 1946 par un exercice de lutte ASM, les sous-marins français tentant de couler leurs homologues britanniques avant de faire alliance pour attaquer l’escadre franco-anglaise au mouillage dans la baie de Douarnenez.

Le 12 avril, le porte-avions Painlevé lance des raids contre l’escadre britannique en mer au large d’Ouessant dans un scénario voyant la force de l’amiral Kenton assiéger Brest délivrée par une escadre française. Le lendemain 13 avril, les deux escadres réunies simulent une démonstration navale devant le Goulet, l’artillerie côtière ouvrant le feu contre les navires français et anglais couvert par le porte-avions.

Les 14 et 15 avril, les deux escadres réunies participent à un exercice de défense aérienne à la mer où ils doivent repousser l’attaque d’avions basés à terre.

Le 17 avril, les deux forces navales appareillent pour Rufisque afin d’effectuer une école à feu commune. Les deux escadres sont rassemblées dans la rade de Brest avant d’appareiller sans les sous-marins qui restent à Brest.

Le cuirassé Gascogne ouvre la marche suivit par le croiseur lourd Foch et son homologue britannique le Kent, le porte-avions Painlevé, le cuirassé Howe suivis par les trois contre-torpilleurs, les six torpilleurs d’escadre, les croiseurs légers antiaériens et les six destroyers britanniques.

En mer, les deux forces se séparent pour former deux groupes occasionels bi-nationaux. Le premier sous commandement français regroupe le cuirassé Gascogne, le porte-avions Painlevé, le croiseur lourd Kent, quatre torpilleurs d’escadre et deux destroyers alors que le second sous commandement anglais regroupe le cuirassé Howe, le croiseur lourd Foch, les croiseurs légers antiaériens Dido et Bellona, les trois contre-torpilleurs, quatre destroyers et deux torpilleurs d’escadre.

Ces deux forces vont manoeuvrer ensemble durant le transit jusqu’à Dakar où elles arrivent le 22 avril. Le groupe Gascogne est le premier à utiliser les installations du polygone de Rufisque du 23 avril au 14 mai avant de laisser la place au groupe Howe du 15 au 31 mai, le groupe Gascogne durant ce laps de temps manoeuvrant entre Dakar et Port Etienne.

Les deux forces navales appareillent le 2 juin, font route ensemble jusqu’aux aterrages immédiats de Brest où les navires anglais quittent leurs homologues français et rentrent dans leurs ports respectifs, les navires français retrouvant la Rade-Abri le 7 juin 1946.

Le cuirassé Gascogne quitte Brest le 10 juin pour Cherbourg où il va subir un grand carénage dans la forme du Hornet. Il y est échoué le 13 juin 1946 et va y rester près de huit mois jusqu’au 5 février 1947 quand il quitte la forme pour être amarré en grande rade pour des travaux complémentaires.

Les travaux ont lieu à flot du 6 février au 14 mars quand le cuirassé est armé pour essais. Les essais à la mer perturbé par une météo exécrable ont lieu du 15 au 18 mars avant remise en condition du 20 mars au 2 avril, le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escadre ralliant Brest le lendemain 3 avril 1947.

Il quitte son port d’attache le 10 avril 1947 pour un stage de tir à Rufisque, le cuirassé faisant escale à Casablanca du 15 au 18 avril avant de gagner Dakar où il arrive le 22 avril 1947. L’entrainement au tir à lieu du 24 avril au 19 mai, le Gascogne faisant escale à Dakar du 20 au 27 mai et rentrant à Brest le 3 juin 1947 dans la matinée.

Du 10 au 17 juin, le cuirassé Gascogne sort pour entrainement de son détachement aviation, les  deux Dewoitine HD-731 étant catapultés et récupérés, effectuant de simples vols d’entrainement (notamment pour les pilotes novices) mais également des simulations de recherche ASM, de recherche d’objectifs et de guidage de tir au cours de plusieurs écoles à feux.

Après un ravitaillement à la mer le 18 juin mené par le pétrolier-ravitailleur Var, le cuirassé et ses deux gardes du corps effectuent un nouvel entrainement aviation du 19 au 26 juin mais au profit des Dewoitine HD-780 basés à Lanvéoc-Poulmic avant une escale à Cherbourg du 27 juin au 1er juillet 1947.

Reprennant la mer le 2 juillet, le cuirassé sert de plastron aux défenses côtières du secteur de Cherbourg jusqu’au 8 juillet quand il mouille à Guernesey dans les îles anglo-normandes du 9 au 13 juillet, rentrant à Brest pour notre fête nationale.

Le Gascogne est indisponible pour entretien et permissions de l’équipage du 15 juillet au 5 août, sortant pour essais du 6 au 9 août puis pour remise en condition du 11 au 25 août, le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escorte rentrant à Brest le lendemain 26 août 1947.

Le Gascogne quitte Brest le 5 septembre pour une escale à Cherbourg du 6 au 13 septembre puis au Havre du 14 au 20 septembre et enfin à Dunkerque du 21 au 25 septembre,  le tout dans une grande opération de propagande destinée à vendre des emprunts du réarmement. Le cuirassé rentre à Brest le 27 septembre 1947.

Le 3 octobre 1947, le cuirassé Gascogne quitte Brest en compagnie du ravitailleur rapide Lot et de ses deux torpilleurs d’escadre pour un entrainement au large de Dakar. Durant le transit sans escale jusqu’à la capitale de l’AOF, les deux torpilleurs vont protéger le ravitailleur contre le cuirassé simulant un raider allemand en maraude.

Arrivé à Dakar le 9 octobre, le cuirassé et ses torpilleurs d’escadre commencent leur cycle d’entrainement par un entrainement DAM au profit notamment des unités de l’armée de l’air présents sur place (stationnés à Dakar-Bel Air) du 11 au 17 octobre avant une relâche à Dakar jusqu’au 19 octobre.

Du 20 au 30 octobre, le cuirassé et ses deux torpilleurs d’escadre effectuent une importante Ecole à feu, se ravitaillant par trois fois auprès du Lot. Après une escale à Dakar du 31 octobre au 3 novembre, le cuirassé et les deux torpilleurs effectuent un entrainement au combat et au tir de nuit du 4 au 11 novembre. Repartant le lendemain de Dakar, ils rentrent à Brest le 17 novembre 1947

Entre-temps, le 15 novembre 1947, la décision à été prise d’affecter le cuirassé Jean Bart à la 4ème Escadre ce qui entraine de facto et de jure la dissolution de la 2ème DL, le Gascogne redevenant cuirassé hors rang, navire-amiral de la Flotte de l’Atlantique.

Après une période d’entretien à flot du 18 au 30 novembre, le cuirassé navire-amiral de la flotte de l’Atlantique sort pour essais du 1er au 5 décembre avant de gagner Bordeaux, sa ville marraine pour une escale du 6 au 13 décembre.

Reprennant la mer le lendemain 14 décembre, il se ravitaille auprès du pétrolier-ravitailleur La Seine et traverse l’Atlantique, direction les Antilles. Il arrive à Fort de France le 21 décembre pour cinq jours d’escale jusqu’au 26 décembre avant un exercice avec l’aviso colonial Bougainville du 27 décembre au 2 janvier 1948.

Aprè ravitaillement auprès du PRE La Seine le 3 janvier, le cuirassé fait escale à La Havanne du 4 au 10 janvier, à Miami du 12 au 17 janvier, à Charleston du 19 au 23 janvier, à Norfolk du 26 janvier au 2 février avant de retraverser l’Atlantique pour rentrer à Brest le 7 février 1948.

Le Gascogne sort à nouveau du 15 au 22 février pour un exercice ASM en mer d’Iroise, servant de cible au sous-marin Le Centaure appuyé par les avions de l’armée de l’air basés à terre alors que le cuirassé pouvait compter sur ses deux torpilleurs d’escadre équipés d’un ASDIC et de grenades ASM sans compter des hydravions qu’il s’agisse des deux Dewoitine HD-731 embarqués ou des hydravions de patrouille basés à Lanvéoc.

Après un ravitaillement auprès du PRE La Seine le 23 février, le cuirassé enchaine par un entrainement de défense aérienne à la mer du 24 février au 5 mars avant une escale à Saint Nazaire du 6 au 12 mars. Il rentre à Brest le 14 mars 1948.

Le cuirassé Gascogne sort à nouveau pour entrainement aviation du 17 au 25 mars, entrainement destiné comme toujours à son détachement aviation et à la flottille 17C d’hydravions de chasse basée à Lanvéoc-Poulmic.

Après une escale à Saint Malo du 26 au 31 mars, le cuirassé reprend l’entrainement, entrainement consacré au combat de nuit du 1er au 7 avril puis au bombardement littoral avec des tirs simulés sur Brest du 8 au 13 avril. Il rentre à Brest le 15 avril 1948 à l’aube.

Devant participer à la cinquième édition de l’exercice «Entente Cordiale», le cuirassé Gascogne appareille en compagnie du porte-avions Painlevé, du cuirassé Lorraine avec six torpilleurs d’escadre, les sous-marins Ile de Ré et Ile d’Yeux plus le ravitailleur Lot de Brest le 25 avril 1948, fait escale à Dunkerque le 28 avril où le rejoint le croiseur léger antiaérien Waldeck Rousseau, navire-amiral de l’Escadre Légère du Nord.

La force P ainsi assemblée rejoint Rosyth le 3 mai où elle retrouve le cuirassé Howe, le porte-avions Victorious et quatre destroyers.

L’exercice commence le 5 mai par un exercice de défense aérienne à la mer suivit le lendemain par un exercice anti-sous-marin avant des raids amphibies contre la base de Rosyth le 7 mai et enfin un exercice DAM le 9 mai. Le 10 mai, l’exercice se termine par un affrontement entre l’escadre britannique défendant les côtes et l’escadre française tentant de forcer le passage en direction du sud.

Le 11 mai 1948, la princesse Elisabeth âgée de 22 ans visite le cuirassé Gascogne et le porte-avions Painlevé au nom de son père George VI retenu à Londres pour d’autres impératifs. L’héritière du trone d’Angleterre effectue son discours en français, langue qu’elle maitrise parfaitement. Elle est accompagnée de son mari, le Prince Philippe Duc d’Edimburg.

L’escadre française reprend la mer en compagnie du croiseur léger antiaérien, des torpilleurs d’escadre et des deux sous-marins pour rentrer à Brest moins le Waldeck Rousseau qui s’arrête à Dunkerque le 14 mai. Les autres navires rentrent à Brest le 16 mai 1948.

Le Gascogne subit un petit carénage du 20 mai au 4 juillet avec passage au bassin à Brest du 25 mai au 12 juin.  Il sort pour essais du 5 au 10 juillet puis pour remise en condition du 12 au 26 juillet 1948.

Le navire-amiral de la Flotte de l’Atlantique quitte Brest le 3 août pour Dakar où il arrive le 10 août pour une école à feux du 11 au 22 août, quittant Dakar dès le 23 août pour rallier Brest le 30 août et passer aussitôt au régime de guerre et effectuant une sortie au large de Brest du 2 au 4 septembre, rentrant à son port d’attache quand la guerre éclate.

Caractéristiques Techniques du cuirassé Gascogne

Déplacement : standard 35000 tonnes charge normale 40567 tonnes charge maximale 44438 tonnes

Dimensions :  longueur : (hors tout) 247.80m (entre perpendiculaires) 242m largeur : 33.08m tirant d’eau : (charge normale) 9.14m (charge maximale) 9.82m

Propulsion :  4 turbines à engrenages Parson réparties en une salle des machines avant et une salle des machines arrières, alimentées par six chaudières Sural réparties en une salle des chaudières avant et une salle des chaudières arrière dévellopant 155000ch et entrainant quatre hélices quadripales

Le Gascogne est équipé de quatre turbogénérateurs de 1500 kW, trois diesels alternateurs de 1000 kW et deux moteurs diesels d’urgence de 140 kW. La quantité de mazout est 5866 tonnes

Performances :  Vitesse maximale :  32 noeuds distance franchissable de 9700 miles nautiques à 15 noeuds et de 3500 miles nautiques à 30 noeuds.

Protection : ceinture blindée 320mm; pont blindé supérieur au dessus des soutes à munitions 170mm PBS au dessus de l’appareil propulsif 150mm; pont blindé intermédiaire 40mm; tour de commandement 280 à 310mm; tourelles quadruples (face avant) 250mm; tourelles de 130mm (face avant) 155mm (côtés) 85 à 135mm (toit) 85mm (arrière) 55mm barbette : 150mm.

Electronique : un radar de veille aérienne, un radar de veille surface, deux radars de conduite de tir plus différents télémètres

Armement : 8 canons de 380mm modèle 1935 en deux tourelles quadruples (une avant et une arrière) 20 canons de 130mm modèle 1932 en dix tourelles doubles (deux à l’avant entre la tourelle de 380mm et le bloc-passerelle; deux arrières et six latérales) 12 canons de 37mm en six affûts doubles ACAD modèle 1935 et 16 canons de 25mm en huit affûts doubles.

Aviation : une catapulte à la poupe et un hangar pour deux hydravions d’observation

Equipage : 1600 officiers et marins 

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