Les bataillons de chars de combat
Les bataillons de chars de combat mis sur pied en août/septembre 1939 sont organisés selon différents schémas en fonction du char les équipant : lourd, moyen ou léger.
BCC lourd (B1bis, B1ter et ARL-44)
A la mobilisation, il existe quatre bataillons de chars de combat lourd équipés de B1 ou de B1bis, ces bataillons devant former l’ossature de deux premières Divisions Cuirassées. Quatre bataillons sont créés ultérieurement pour former les 3ème et 4ème Divisions.
Huit bataillons de quartier général sont mis sur pied au printemps 1941, des bataillons numérotés 70 à 77 et équipés de B1ter, version améliorée et surtout à la construction plus aisée du B1bis, le B1ter servant également de base à l’ARL-44.
En septembre 1947, quatre nouveaux bataillons de chars de combat lourds sont mis sur pied pour les 5ème et 6ème DC, bataillons équipés d’ARL-44 tout comme les huit bataillons jadis équipés de B1bis. Les bataillons de quartier général eux restent équipés de B1ter. Le remplacement par des ARL-44 était prévu mais il est reporté sine die quand éclate le second conflit mondial.
On trouve donc au total vingt BCC lourds soit un total de 680 chars lourds en service, 408 ARL-44 armés d’un canon de 90mm et 272 B1ter armés d’un canon de 75mm court, d’un canon de 47mm et de mitrailleuses. Les BCC lourds sont organisés de la façon suivante :
-Un état-major et une section de commandement avec un char pour le commandant du bataillon, quatre véhicules de liaison, quatre camionettes, un camion, trois véhicules radio et quatre motos soit 17 véhicules et 70 hommes
-Une compagnie d’échelon avec une section de service (13 véhicules et 37 hommes), une section d’atelier et de réparations (27 véhicules et 89 hommes), une section de remplacement avec trois B1bis, 3 camionnettes et 25 hommes et une section logistique avec 17 véhicules et 35 hommes soit pour la compagnie d’échelon le total de 63 véhicules et 186 hommes.
-Trois compagnies de chars
Chaque compagnie dispose d’une section de commandement avec un B1Bis pour le commandant de compagnie, sept véhicules à roues et 35 hommes; trois sections de trois chars associés à une camionnette, un tracteur de ravitaillement, une moto, le tout servis par 26 hommes et une section de réserve avec 19 véhicules et 38 hommes.
BCC léger et moyens
A la mobilisation, sont mis sur pied un total de trente-quatre BCC légers et moyens (non comptés ceux basés en AFN et ceux intégrant ou devant intégrer les DCr), bataillons équipés de Renault R35 pour dix-neuf d’entre-eux, de FCM-36 pour deux d’entre-eux, de Hotchkiss H-35 pour deux bataillons, le char D2 équipant un seul bataillon, le R-40 deux unités alors que le vénérable Renault FT est _faute de mieux_ la monture de huit bataillons de chars de combat.
A l’issue de la démobilisation, on trouve dix-sept BCC stationnés en métropole et un en Corse, quatorze étant équipés de Renault R35, deux étant équipés de FCM 36, un équipé de H-35 et un équipé de R-40.
En Afrique du Nord et au Levant, les bataillons encore équipés de Renault FT reçoivent des R-35 (conservés par les 63ème et 68ème), nombre de R35 étant des véhicules issus des stocks de métropole, stocks constitués par les véhicules des BCC dissous.
Entre septembre 1940 et août 1948, l’équipement des BCC évolue grandement, de nouveaux modèles de chars sont mis en service. Peu avant la mobilisation, les dix-huit BCC déployés en métropole et en Corse sont équipés de Renault R-40 pour huit d’entre-eux, de FCM-42 pour cinq bataillons de chars de combat, de Renault R-35 pour trois d’entre-eux et enfin de Hotchkiss H-39 pour les deux derniers.
Les BCC type 035 sont organisés de la façon suivante :
-Un état-major et une section de commandement, l’état major se comprend de six hommes avec un char pour le commandant du bataillon, la section de commandement disposant de 11 véhicules et de 41 hommes.
-Une compagnie d’échelon avec une section de service (13 véhicules et 37 hommes), une section d’atelier et de réparations (27 véhicules et 89 hommes), une section de remplacement avec quatre chars de remplacement, 3 camionettes et 8 hommes et une section logistique avec 17 véhicules et 35 hommes soit pour la compagnie d’échelon le total de 63 véhicules et 186 hommes.
-Trois compagnies de chars
-Un char pour le commandant de compagnie
-Une section de commandement avec 29 hommes et 7 véhicules
-Quatre sections de trois chars (plus une camionnette et une moto side-car) soit un total de 25 hommes et douze véhicules
-Une section d’échelon avec trois hommes pour le commandement, un groupe tout terrain avec treize hommes, un groupe sur roues avec 15 hommes, la section disposant de quatre véhicules.
Chaque compagnie dispose donc de 13 chars légers ou moyens soit 39 chars pour trois compagnies ce qui porte le total à 45 avec le char du commandant de bataillon et les quatre chars de réserve.
BCC léger à Renault FT
Ce type de bataillon n’à qu’une existence limitée. En effet dès la fin de la guerre de Pologne, leur remplacement par des R-35 et des R-40 à été largement entamé, certains BCC étant tout de même dissous en ayant toujours le «char de la victoire» comme monture.
Ces BCC sont organisés en un état-major (40 hommes et 8 véhicules), une compagnie d’échelon avec une section de services disposant de 40 hommes et 10 véhicules, une section de réparations avec 37 hommes et 16 véhicules, une section d’atelier disposant de 37 hommes et 7 véhicules et une section logistique avec 32 hommes et 16 véhicules soit 146 hommes et 49 véhicules.
Ces BCC disposent de trois compagnies de chars avec une section de commandement (27 hommes, un FT et 5 véhicules), trois pelotons de cinq chars et 20 hommes et un peloton de réserve avec 43 hommes, cinq chars (3 canon et 2 mitrailleuse) et 10 autres véhicules.
Autre unités de chars (existantes ou planifiées durant la guerre de Pologne)
Sections FT
Des chars Renault FT sont affectés aux régiments régionaux pour assurer la défense locale. Au total 192 chars sont répartis en quarante-huit sections de quatre FT 17/31 répartis de la façon suivante :
-Les 12ème et 514ème régiments régionaux disposent de quatre sections de chars FT soit seize blindés.
-Les 92ème, 131ème et 142ème régiments regionaux disposent de trois sections de chars FT soit douze blindés
-Les 28ème, 31ème, 41ème, 53ème, 68ème, 77ème,81ème, 157ème, 171ème, 181ème et 216ème régiments régionaux disposent de deux section de chars FT soit huit blindés
-Les 51ème, 91ème, 111ème, 132ème, 143ème, 158ème, 162ème, 203ème et 206ème régiments regionaux disposent d’une seule section.
Ces régiments régionaux étant dissous à la démobilisation, la majorité des Renault FT les équipant vont être feraillés mais certains seront encore en service en septembre 1948 assurant la protection des aérodromes contre les raids de parachutistes.
On trouve également des chars FT dans les possessions outre-mer, une section est déployée à Madagascar, une compagnie est déployée à Hanoï, une compagnie est déployée à Saïgon, un détachement motorisé équipé de Renault FT est déployé en Cochinchine, deux sections sont déployés à Tien-Tsin et une compagnie à Shanghai.
La section déployée à Madagascar remplace en 1947 ses Renault FT par des Renault R-35 tout comme les compagnies de chars légers déployées en Indochine, renforçant le Groupement Mécanisé Colonial. Les Renault FT déployés en Chine restent en service.
Unités de chars expéditionnaires
La possibilité d’une intervention en Finlande pour soutenir Helsinki contre l’armée Rouge questionna l’armée française sur l’envoi de chars sur ce front extrême par son étendue et par sa rigueur climatique.
Comme l’envoi d’un BCC complet paraissait compliqué en terme notamment de tonnage nécessaire, l’état-major sélectionna dans plusieurs bataillons une compagnie prête à partir avec ses véhicules pour soutenir les chasseurs alpins, les légionnaires et les fantassins de ligne.
C’est ainsi que la 1er compagnie du 4ème BCC (FCM-36) et la 2ème compagnie du 12ème BCC (Renault R-35) furent choisis pour partir avec la première vague, formant la 3500ème et 3501ème compagnies autonomes de chars de combat.
La guerre de Pologne s’achevant le 15 décembre 1939, la France renonça à intervenir en Finlande de crainte de rallumer le conflit, se limitant à envoyer des armes (et quelques discrets conseillers) aux lapons qui résistèrent courageusement jusqu’en février 1940.