22-Armée de terre : armement et matériel (50)

Camions utilisés pour la Défense Antiaérienne du Territoire

Ici guère de véhicules spécifiques mais des camions utilisés pour remorquer systèmes d’écoute acoustiques (en attendant les radars) et les pièces. Ce sont généralement des camions d’un tonnage important pour transporter un nombre important d’hommes ou remorquer de gros volumes.

Les deux modèles de camions utilisés sont le Berliet GDLS 30 de 7.5 tonnes et le camion usine porte-projecteur GMC AFWX 354.

Les véhicules de transmission

C’est en 1925 qu’émerge l’idée d’une voiture TSF antiparasité permettant la liaison en marche. La mise au point de ce véhicule est difficile mais aboutit en 1935 au Renault ADH de 2.5 tonnes, principal véhicule radio de l’armée française en septembre 1939.

D’autres véhicules radios vont suivre en l’occurence le Peugeot DK 5J, le Renault AGC 3 et le Renault AGT atelier.

On trouve également des remorques comme des remorques central téléphonique de marque Orval, Titan et Coder, des dérouleuses Simca, des voitures remorques téléphoniques modèle 1932,1933 et 1935 pour l’artillerie.

On trouve également quelques véhicules de colombophilie, le pigeon voyageur étant jugé encore un moyen de communication fiable. La majorité des véhicules sont issus du premier conflit mondial, les véhicules plus récents utilisés n’étant pas des véhicules spécialement conçus pour cette mission.

Les pigeons voyageurs sont utilisés massivement jusqu’en 1944 quand cette arme est déclassée, une poignée de colombiers étant préservée plus par souvenir que pour autre chose.

Véhicules de travaux, de chantier et de pontage

Les véhicules militaires de cette catégorie appartiennent majoritairement au génie. L’armée de l’air met également en oeuvre des véhicules de ce type pour l’aménagement de ses bases.

Le véhicule le plus courant est le camion benne. A ses côtés, existent des véhicules plus spécialisés pour l’aménagement du terrain. On trouve ainsi le camion benne de 7.5 tonnes fourni par la firme Willème de Nanterre.

On trouve également des véhicules de déneigement. A la mobilisation, l’armée utilise des véhicules fournis par le ministère des Travaux Publics avant de recevoir les véhicules fabriqués après la mobilisation.

Parmi les modèles en service on trouve un chasse neige à turbo-fraiseuse Face (Fonderies et Ateliers de Corbeil Essone), un chasse neige à étrave Latil M2 TL6, un Latil M2 TL6 avec étrave Degiogi et des pelleteuses Brun montés sur des chassis Latil.

On trouve également pour le franchissement des remorques pour transporter des embarcations pour construire des ponts.

Le génie dispose également de bulldozers-pionniers, des camions filtrants et stérilisants, des remorques carbo-chlorure, des remorques d’épuration et des tracteurs et remorques à chenilles notamment pour les travaux de fortification, des pelles mécaniques, des charrues pour creuser et enfouir, des scies, des sondeuses, des remorques pour groupe électrogène et compresseur, des rouleaux compresseurs, des goudroneuses et gravilloneuses.

Les véhicules du service de santé

En campagne, le service de santé doit assumer deux missions : l’hygiène et l’évacuation des blessés et des malades, deux missions complémentaires quand on sait qu’en 1914, la croyance d’une guerre courte avait trainé une imprévoyance coupable dans le traitement des blessés, provoquant la mort de plusieurs milliers de blessés qui correctement traités auraient probablement pu survivre.

Il n’à pas fallu attendre la motorisation de l’armée pour que des véhicules spécialisés soit mis en oeuvre par le service de santé des armées. Pour être précis, ces véhicules étaient conduits par des tringlots, des hommes du train détachés en permanence auprès du service de santé des armées qui fournissait le personnel soignant.

Les blessés sont d’abord évacués par des brancardiers jusqu’aux postes de secours régimentaires où une fois stabilisés, ils sont évacués par les voitures sanitaires légères du Service Sanitaire Automobile (SSA).

Arrivés aux Postes de Secours Divisionnaires (PSD), les blessés graves sont confiés au Groupement d’Ambulances de Corps d’Armée (GACA) pour opération immédiate, les blessés plus légers étant confiés aux à l’hôpital d’évacuation primaire (HOE) après passage par GACA.
Le transfert des blessés légers du GACA au HOE se faisant par des voitures sanitaires lourdes de plus grande capacité.

Les blessés les plus légers sont évacués en troisième urgence directement vers les HOE par des moyens divers, pas forcément des véhicules sanitaires proprement dits (camions, autocars……).

Le traitement des blessés est assuré essentiellement au niveau du corps d’armée avec le GACA mais également l’Ambulance Chirurgicale Légère de Corps d’Armée ou ACLCA, à l’Ambulance Médicale de Corps d’Armée (AMCA) sans oublier le rôle joué par la Section d’Hygiène, de Lavage et de Désinfection (SHLD), rôle capital pour éviter les épidémies et ce qu’on appelle pas encore les maladies neusocomiales en ces temps où les antibiotiques n’existent pas encore (les premières fioles  de pénicilline arrivent en France en 1946).

Dans le domaine des voitures sanitaires, nous trouvons d’abord des véhicules pas conçus à l’origine pour cette mission mais pourvus d’un dispositif Ecoat/Meley.

Pour ce qui est de celles spécifiquement conçus pour cette mission, nous trouvons des voitures sanitaires légères d’une charge utile de 500 à 850kg pouvant transporter trois blessés couchés, quatre assis ou un couché et deux assis.

Les voitures sanitaires lourdes d’une charge utile d’1.5 tonnes peuvent elles transporter cinq blessés couchés ou dix assis ou encore deux couchés et cinq assis.

Le déficit est considérable. Alors qu’à la mobilisation, l’armée estime avoir besoin de 7000 voitures sanitaires dont 6075 aux armées, on n’en trouve respectivement 2788 et 2283. Le chiffre de 7000 ne serait pas atteint au printemps 1940, le nombre de voitures sanitaires atteignant les 4500 exemplaires au 1er juin 1940 (2247 légères et 2253 lourdes), un nombre pléthorique pour une armée du temps de paix. Nombre de véhicules seront stockés et certains transférés à des ambulanciers privés.

Dans le domaine des sanitaires légères, nous trouvons des Renault AFB, des Unic S20 et des Citroen 11 UB alors que du côté des sanitaires lourdes, nous trouvons des Delahaye type 140, des Renault AGC 3 et des Citroen TAMH.

Citons pour être exaustif, des remorques sanitaires pour trois blessés couchés, des remorques Boilot/STCRP, Boilot fournissant le chassis et la Société des Transport en Commun de la Région Parisienne fournissant la caisse et assurant l’assemblage.

Une fois les blessés évacués, il faut assurer les soins. C’est le rôle de toute une série de véhicules techniques spéciaux mis en oeuvre par les ACLCA et les SHD, parties intégrantes des GACA.

On trouve ainsi des véhicules de traitement des blessés graves et des véhicules destinés au transport du matériel.

Chaque ACLCA ou ACLA (Antenne Chirurgicale Légère d’Armée) dispose ainsi de 4 à 8 camions pour le transport du matériels et des véhicules spécialisés pour la chirurgie, la radiologie, la pharmacie et la stérilisation.

Les SHLD disposent ainsi de véhicules spécialisés dans le traitement des grands brûlés et des grands gazés, l’expérience du premier conflit mondial étant dans toutes les têtes et l’utilisation des gaz de combat, une véritable hantise.

Le service de santé continue d’utiliser des véhicules non automobile qu’ils soient à bras ou hippomobiles.

Les véhicules de l’intendance

On trouve dans cette catégorie différents véhicules de logistique notamment des véhicules de ravitaillement en viande de type Berliet VDCA et Renault AGC 3 (sans oublier les autobus réquisitionnés), chaque corps d’armée disposant d’une compagnie de ravitaillement en viande chargée de la gestion d’un troupeau et de son abattage, le transport de la viande étant assuré par la section auto de transport de viande.

On trouve également des véhicules bazars, des véhicules boulangerie, des cuisines roulantes et des cuisines remorques.