Pologne et Pays Neutres (20) Espagne (20)

Navires

Croiseurs

Le Canarias

-Le croiseur lourd Canarias était un navire 10840 tonnes (13700 tonnes à pleine charge), mesurant 194m de long sur 20m de large et 6.53m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 90000ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 33 nœuds.

Il était armé de huit canons de 203mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm en quatre affûts doubles, douze canons de 40mm, trois canons de 20mm et douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples. L’équipage se composait de 679 officiers et marins.

Le Navarra

-Le croiseur léger Navarra était un navire de 5590 tonnes (6450 tonnes à pleine charge), mesurant 141m de long sur 15m de large et 4.80m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 25500ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 25.5 nœuds.

Il était armé de neuf canons de 152mm en affûts simples (nombre réduit à six en configuration navire-école), quatre canons de 47mm (puis deux de 76mm) et quatre tubes lance-torpilles de 533mm en deux plate-formes doubles. Son équipage se composait de 404 officiers et marins.

Le croiseur léger Mendez Nunez

-Le croiseur léger Mendez Nunez (classe Blas de Lezo) était un navire de 4860 tonnes (6330 tonnes à pleine charge), mesurant 141m de long pour 14m de large et 4.37m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 45000ch lui permettant d’atteindre la vitesse maximale de 29 nœuds.

Son armement se composait de six canons de 152mm en affûts simples sous masque, quatre canons de 47mm (puis quatre de 76mm), douze tubes lance-torpilles de 533mm en quatre plate-formes triples. Durant le conflit des canons légers antiaériens de 37mm ont été embarqués (quatre à huit selon les sources).

L’Almirante Cervera

-Les croiseurs de classe Almirante Cervera (Almirante Cervera Miguel de Cervantes Galicia [ex-Libertad ex-Principe de Asturias]) étaient des navires de 7595 tonnes (9385 tonnes à pleine charge), mesurant 176m de long pour 16m de large et un tirant d’eau de 5.03m, une puissance propulsive de 80000ch lui permettant d’atteindre une vitesse maximale de 33 nœuds.

Son armement était composé de huit canons de 152mm (trois tourelles doubles et deux affûts simples), quatre canons de 102mm, trois canons de 47mm (puis deux de 76mm et six canons de 20mm) et douze tubes lance-torpilles de 533mm (quatre plate-formes triples) (nombre réduit à deux plate-formes triples). Son équipage était composé de 564 officiers et marins.

Destroyers

L’Alsedo

-Les trois destroyers de Classe Alsedo étaient des navires de 1061 tonnes (1336 tonnes à pleine charge), mesurant 86.25m de long (83.82m entre perpendiculaires) pour 8.23m de large et un tirant d’eau de 4.57m. Avec une puissance propulsive de 33000ch, il pouvait atteindre la vitesse maximale de 34 nœuds.

L’armement était composé de trois canons de 102mm en affûts simples sous masque, deux canons de 47mm et quatre tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes doubles). L’équipage se composait de 86 officiers et marins.

Le Cisar

-Les quinze destroyers de Classe Churruca étaient des navires d’un déplacement standard variant selon les navires de 1560 à 1676 tonnes avec pour déplacement à pleine charge des chiffres allant de 2120 tonnes à 2205 tonnes).

Mesurant 101.50m de long pour 9.68m de large et un tirant d’eau de 3.20m, ils disposaient d’une puissance propulsive de 42000ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 36 nœuds.

L’armement se composait de cinq canons de 120mm, un canon de 76mm, quatre mitrailleuses, six tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes triples) et deux lanceurs de charges de profondeur. Durant la guerre les canons de 76mm et les mitrailleuses ont été remplacés par des canons de 20 et de 37mm. L’équipage des Churucca se composait de 175 officiers, officiers mariniers et marins.

-Les destroyers de Classe Oquendo étaient des navires de 1800 tonnes (2400 tonnes à pleine charge), mesurant 108m de long pour 10.15m de large et 4.05m de tirant d’eau, une puissance propulsive de 54000ch leur permettant d’atteindre une vitesse maximale de 33 nœuds.

Les Oquendo étaient armés de quatre canons de 120mm en quatre affûts simples sous masque, deux canons de 76mm (puis six canons de 37mm), quatre canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes triples) et deux lanceurs de grenades ASM.

Torpilleurs

-Les torpilleurs de Classe Audaz étaient des navires de 1200 tonnes (1750 tonnes à pleine charge), mesurant 95m de long pour 9.4m de large et un tirant d’eau de 3m, une puissance propulsive de 30000ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 31 nœuds.

L’armement se composait de trois canons de 102mm, quatre canons de 37mm, huit canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 533mm (deux plate-formes triples) et un grenadeur axiale. L’équipage se composait de 145 officiers et marins.

L’Ariete

-Les torpilleurs de Classe Teruel (type Ariete italiens) étaient des navires de 757 tonnes (1118 tonnes à pleine charge), mesurant 83.5m de long pour 8.62m de large et un tirant d’eau de 3.15m, une puissance propulsive de 22000ch leur permettant d’atteindre la vitesse maximale de 31.5 nœuds.

L’armement se composait de deux canons de 100mm en affûts simples, dix canons de 20mm, six tubes lance-torpilles de 450mm en deux plate-formes triples, des grenades ASM (pouvant être remplacés par vingt mines). L’équipage se composait de 115 officiers et marins.

Sous-marins

Classe B

-Les sous-marins Type B étaient des navires déplaçant 556 à 563 tonnes en surface (716 à 718 tonnes en plongée), mesurant 64.18m de long sur 5.60m de large et 3.55m de tirant d’eau, une vitesse maximale de 16 nœuds en surface (10.5 nœuds en plongée). L’armement se composait de quatre tubes lance-torpilles de 450mm (deux à la proue et deux à la poupe) avec six torpilles de réserve et un canon de 76mm. L’équipage se composait de 28 à 34 hommes.

Type C

-Les sous-marins Type C étaient des navires déplaçant 925 tonnes en surface (1144 tonnes en plongée), mesurant 73.3m de long pour 6.3m de large et un tirant d’eau de 5.7m, une puissance propulsive de 1000ch en surface (375ch en plongée), une vitesse maximale de 16.5 nœuds en surface (8.5 nœuds en plongée), un équipage de 40 officiers et marins avec un armement composé d’un canon de 76mm et six tubes lance-torpilles de 533mm (quatre à la proue et deux à la poupe) avec quatre torpilles de réserve.

L’Archimède

-Les sous-marins General Moja et General Sanjurjo (type Archimede italien) étaient des navires déplaçant 985 tonnes en surface (1295 tonnes en plongée), mesurant 70.5m de long sur 6.87m de large et un tirant d’eau de 4.12m, disposant d’une puissance propulsive de 3000ch en surface (et 1100ch en plongée) ce qui lui permettait d’atteindre une vitesse maximale de 17 nœuds en surface et de 7.7 nœuds en plongée. Leur armement se composait de deux canons de 100mm, deux mitrailleuses de 13.2mm et huit tubes lance-torpilles de 533mm avec seize torpilles. Son équipage se compose de 55 officiers et marins.

Navires légers

-Canonnières classe Recalde : Laya et Lauria (désarmées en 1940)

-Canonnières classe Canovas del Castilla : Canovas del Castillo Canalejas et Eduardo Dato

-Canonnière Calvo Sotelo

-Torpilleurs type T-1 utilisés comme patrouilleurs : T-1 T-2 T-4 T-7 T-9 T-14 T-16 T-17 T-18 T-19 T-20 T-21 et 22. Ces navires ont survécu à la guerre d’Espagne mais seuls ont servit durant la Pax Armada les T-7, T-9, T-14, T-16, T-17, T-19. Seul le T-17 à servit durant le second conflit mondial.

-Vedettes lance-torpilles : deux G-5 héritées de la marine républicaine, dix-sept vedettes type S-Boote (différentes origines exportés par l’Allemagne ou fabriquées sous licence en Espagne) et quatre MAS. Un nombre incertain de vedettes (entre huit et douze exemplaires selon les sources) ont été construites durant la Pax Armada mais n’ont pas fait une grande carrière.

-Chalutiers armés : Quatre classe Castle, deux classe Mersey, trois classe Brisquard et huit garde-pêches

Navires de guerre des mines

-Six mouilleurs de mines utilisés également auxiliaires et comme transports : deux unités de classe Marte (Marte Neptuno), deux unités de classe Jupiter (Jupiter Vulcano) et deux unités de classe Eolo (Eolo Trito).

-Sept dragueurs de mines classe Bidasoa et sept de cclasse Guardiaro

Navires auxiliaires

-Ravitailleur d’hydravions Dedalo

-Cinq citernes de transport d’eau

-Pétrolier d’escadre Pluton

-Navire-école Galatea

-Navire de sauvetage de sous-marins Kanguro

-Navire de soutien Poseidon

-Les projets de construction d’auxiliaires modernes s’est heurté à de nombreux problèmes d’ordre technique, économique et politique. Aucun navire n’à été construit et il faudra attendre l’après guerre pour qu’enfin l’Armada Espanola renouvèle ses navires auxiliaires.

Avions et hydravions

Avions

Savoia-Marchetti SM-79 Sparviero

-Avions-torpilleurs Vickers Vildebest : quelques exemplaires hérités de la République mais rapidement retirés du service (obsolètes, manque de pièces détachées). Ils vont être remplacés par des Savoia-Marchetti SM.79 Sparviero laissés en Espagne par l’Aviazione Legionaria.

Hydravions

-Heinkel He-60

-Heinkel He-115

CANT Z.506 Airone

-CANT Z.501 et Z.506

-Savoia-Marchetti SM.62

Infanteria de Armada

La Infanteria de Armada est créée par Charles V en 1537 quand le père de Philippe II créé les Companias Viejas del Mar de Napoles (les «anciennes compagnies de la mer de Naples») affectées aux Escuadras de Galeras del Mediterraneo (Escadres des galères de la Méditerranée).

C’est sous Philippe II que les marines espagnoles s’initient aux opérations amphibies, menant des descentes l’équivalent de nos raids commandos contemporains.

Ces unités étaient organisées avec un tiers de mousquetaires, un tiers d’épéistes et un tiers de piquiers. On trouvait le Tercio Nuevo de la Mar de Napoles (Nouveau Tercio de la mer de Naples), le Tercio de la Armada del Mar Oceano (Tercio de la marine de la mer océane), le Tercio de Galeras de Sicilia (Tercio des galères de Sicile) et le Tercio Viejo del Mar Oceano y de Infanteria Napolitana (Ancien Tercio de la mer Océane et de l’infanterie napolitaine).

En 1704 les Tercios deviennent des régiments : Regimiento de Bajeles (Régiment des vaisseaux), Regimentio de la Armada (Régiment de la Marine), Regimentio del Mar de Napoles (Régiment de la mer de Naples) et Régimentio de Marina de Sicilia (Régiment de la Marine de Sicile), des unités étant détachés à l’Armée alors que le cœur de l’unité restait au sein du Cuerpo de Batallones de Marina (Corps des Bataillons de Marine).

Les «marines» espagnols participent à l’expédition d’Alger (1541), à la bataille de Lepante (avec un certain Miguel de Cervantes) (1571), l’expédition de Tunis (1573), la conquête de l’île de Terceira (archipel des Açores) (1582), l’expédition de Grande-Bretagne (1599) et l’expédition de San Salvador (1625).

En 1717 le Cuerpo de Batallones de Marina voit son organisation définitivement fixée avec douze bataillons, ces unités pouvant être engagées comme unités constituées mais aussi engerber d’autres unités venant par exemple de l’armée de terre. En 1740 un corps d’artillerie est créé et vers 1750 on compte 12000 fantassins et 3000 artilleurs, les premiers formant des détachements d’abordage et les seconds servant les pièces d’artillerie embarquées. Durant la guerre d’indépendance espagnole contre la France napoléonienne, les marines espagnols furent réorganisées en une division à sept régiments.

Durant cette période ils ont combattu en Sardaigne en 1717, à Naples et en Sicile en 1732, à Carthagènes des Indes en 1741, à La Havanne en 1762, à Alger en 1775, à Pensacola en 1781, à Toulon lors du siège du même nom en 1793, à la défense du Ferrol en 1800 et à la reprise de Buenos Aires en 1806.

En 1827 l’infanterie et l’artillerie fusionne dans une brigade la Brigada Real de Marina, une évolution dictée par l’augmentation des performances de l’artillerie et la disparition de l’abordage comme technique d’assaut. Disposant de deux bataillons, cette brigade fût rebaptisée Real Cuerpo de Artilleria de Marina en 1833.

Les marsouins espagnols participent à la première guerre Carliste (1834-1839) avec trois bataillons d’infanterie levés pour combattre les carlistes et un quatrième bataillon destiné à renforcer la Garde Royale à Madrid. En 1839 l’infanterie de marine espagnole change à nouveau de nom devenant le Cuerpo de Artilleria y de Infanteria de Marina. En 1841 l’infanterie est transférée à l’armée de terre et le corps devient le Cuerpo de Artilleria de Marina.

En 1848 l’infanterie de marine est recréée sous la forme d’un Cuerpo de Infanteria de Marina, une unité de la taille d’un régiment avec un état-major régimentaire, trois bataillons d’infanterie, des unités de soutien et une fanfare. L’artillerie de marine disparaît en 1857.

Le corps d’infanterie de marine est ensuite porté à cinq bataillons qui sont réorganisés en 1869 en trois régiments, un par base navale (Ferrol, Carthagène et Cadix).

C’est à cette époque que l’infanterie de marine espagnole cesse d’être une simple force de défense des bases navales pour devenir une force destinée à combattre dans les colonies, des colonies qui comme Cuba et les Philippines étaient particulièrement remuantes.

Durant la troisième guerre Carliste (1872-1876), l’infanterie de marine espagnole combat au sol et en 1879 une école est créée sous le nom d’Academia General Central de Infanteria de Marina.

L’infanterie de marine est à nouveau réorganisée pour faire face aux guerres coloniales aux Philippines et à Cuba avec trois brigades à deux régiments chacune. En 1886 le nombre de brigades est passé à quatre avec chacune quatre tercios mais en 1893 on créé trois régiments à deux bataillons chacun.

Durant cette période ils ont combattu à Saint Domingue en 1804, en Cochinchine en 1858, au Mexique en 1862, à Cuba et aux Philippines en 1898 et au Maroc en 1911.

A la fin du premier conflit mondial, l’opération amphibie est considérée comme impossible, le désastre de Gallipoli ayant fait un tort considérable à l’idée de pouvoir prendre pied sur un littoral défendu. Les marines espagnols s’illustrent cependant à Alhucemas en 1925 lors du débarquement franco-espagnol qui va mettre fin à la guerre du Rif.

La proclamation de la Deuxième République en 1931 aurait pu sonner le glas de l’infanterie de marine espagnole puisque le ministre de la guerre Manuel Azana avait prévu sa disparition mais avant que cette funeste décision soit appliquée, la guerre d’Espagne à éclaté.

Comme de nombreux corps de l’armée espagnole, l’infanterie de marine s’est divisée entre républicains (garnison de Carthagène et détachement de Madrid ) et nationalistes (garnison de Cadix et du Ferrol)

L’infanterie de marine est totalement réorganisée au printemps 1941. Rebaptisé Tercio de Armada, elle dispose tout d’abord de trois bataillons indépendants installés au Ferrol, à Cadix et à Carthagène plus une compagnie à Madrid et une compagnie en Guinée espagnole.

Ces trois bataillons sont organisés en un état-major, trois compagnies de fusiliers et une compagnie d’armes lourdes.

Durant la guerre une Brigada de la Armada est levée pour protéger les côtes de la Catalogne mais elle est dissoute dès 1952. La même année le Tercio de Armada est réorganisé avec une brigade regroupant les trois bataillons existants associés à un bataillon d’artillerie et un bataillon du génie.

Cette organisation ne va guère évoluée jusqu’à la mort de Franco.

Pologne et Pays Neutres (19) Espagne (19)

Marine

Histoire

Dans cette partie je vais aborder brièvement l’histoire de la marine espagnole qui participa directement à la puissance esspagnole au 16ème et au 17ème siècle.

La marine espagnole apparaît avant même la naissance de l’état espagnole avec notamment une marine aragonaise (troisième plus grande flotte de Méditerranée) et une marine castillane qui participa à la guerre de Cent Ans aux côtés des français tout en menant la Reconquista.

En 1232 la flotte castillane joue un rôle clé dans la reprise de Cadix. En 1375 elle bat une flotte anglaise à Bourgneuf et mènent des raids sur les côtes de la Perfide Albion.

La puissance navale espagnole participe aux Grandes Découvertes puis à la colonisation d’un nouveau continent. Auparavant en 1402 les castillans ont conquis les Canaries. En 1419, les castillans chassent la ligue Hanséatique du golfe de Gascogne.

Fresque vaticane représentant la bataille de Lepante

Elle s’illustre en Méditerranée à Lépante en 1571 où la marine coalisée (espagnols, vénitiens, états pontificaux) était dirigée par le demi-frère adulterin de Philippe II, Don Juan de Austria.

L’attaque des brulots anglais lors de l’épisode de l’Invincible Armada

En 1588 l’échec de l’Invincible Armada dans sa conquête de l’Angleterre marque le début du déclin de la puissance navale espagnole au profit des Provinces Unies et de la Grande-Bretagne.

A la fin du 17ème siècle, les Habsbourgs délaissent la marine de guerre, estimant que l’investissement n’est pas rentable. Un relatif redressement à lieu sous les Bourbons, la France contant sur l’Espagne pour contrer la puissance navale britannique avec plus ou moins de réussite.

Elle subit de lourdes pertes à la Bataille de Trafalgar (1805) perdant onze navires de ligne et un quart du reste de sa flotte.

Dans les années 1820 l’empire colonial espagnol essentiellement concentré en Amérique du Sud tombe. La marine perd de son importance, le déclin de l’Armada Espanola étant à l’image d’une Espagne figée dans la recherche d’un Siècle d’Or mythifié, d’une Espagne manquant le virage de la Révolution Industrielle à l’exception de quelques régions périphériques (Catalogne, Pays Basque).

Signe qui ne trompe pas, les premiers bâteaux à vapeur sont acquis en 1846….au Mexique, des bâteaux certes construits en Grande-Bretagne mais c’est quand même révélateur.

Dans les années 1850 et 1860 des investissements non négligeables sont réalisés pour les forces navales espagnoles déployées dans le Pacifique.

Dans les années 1890 des croiseurs cuirassés sont acquis par la marine espagnole. En 1896, la marine espagnole comprend trois divisions basées à Cadix, au Ferrol et à Carthagène. Chaque division dispose également de monitors alors que les côtes sont défendues par des navires spécifiques.

Blason de l’infanterie de Marine espagnole

A cette époque on trouve un cuirassé, huit croiseurs de première classe, six croiseurs de deuxième classe, neuf croiseurs de troisième classe et 38 torpilleurs. Dix navires sont également en construction, les effectifs étant de 1002 officiers, 725 mécaniciens, 14000 marins et 9000 marines, l’Infanteria de Marina étant créée le 27 février 1537 ce qui en fait le corps d’infanterie de marine le plus ancien du monde.

En dépit d’un effort de modernisation, elle affronte une marine américaine plus moderne et qui rentre en 1898 dans la cour des grands. La marine espagnole subit de lourdes pertes à Cuba et aux Philippines.

L’Espagne reste neutre durant la première guerre mondiale et sa première opération réelle depuis 1898 est la Guerre du Rif, la révolte d’Abd-El-Krim écrasée par les français et les espagnols qui débarquent en baie d’Alhucemas le 8 septembre 1925.

L’aéronavale espagnole voit le jour en 1920 quatre jours après un décret royal qui approuvait sa création. Son berceau est situé à El Prat sur le site de l’actuel aéroport de Barcelone. En septembre 1936 elle fusionne avec l’armée de l’air républicaine après la réorganisation des forces armées suite au coup d’Etat. L’équipement est obsolète.

A noter également que sans le déclenchement de la guerre d’Espagne, l’infanterie de marine aurait été également dissoute par le gouvernement républicain.

En 1931 la marine royale devient la marine républicaine. Au moment du coup d’état de juillet 1936, la marine se divise entre républicains et nationalistes.

Sur les trois bases de la marine espagnole (Ferrol, Cadix et Carthagène), deux d’entre-eux tombent aux mains des rebelles (Ferrol, Cadix) mais la majorité des navires vont restés dans le camp républicain. Cette supériorité numérique va être obérée par le fait que nombre d’officiers vont emprisonnés voir tués par des équipages mutinés.

La marine nationaliste va disposer d’un cuirassé l’Espana (ex-Alfonso XIII), les croiseurs légers Navarra et Almirante Cervera, les croiseurs lourds Canarias et Baleares, un destroyer et différents navires légers. Très vite d’autres navires vont être acquis auprès de l’Italie en l’occurence quatre destroyers et deux sous-marins.

Croiseur lourd Canarias

Les républicains vont aligner le cuirassé Jaime I, trois croiseurs légers, quatorze destroyers et cinq sous-marins.

Le 5 août 1936 c’est un affrontement que l’histoire à retenu sous le nom de Convoy de la Victoria. Si dès le début du soulèvement des troupes de l’Armée d’Afrique ont pu rallier la péninsule ibérique c’est uniquement par voie aérienne. Or si la voie aérienne est plus rapide, elle est limitée en terme de volume et surtout ne permet pas de transférer du matériel lourd.

Si les nationalistes veulent amener dans la péninsule l’Armée d’Afrique, ses armes et son matériel il faut donc contrôler le détroit de Gibraltar.

Franco veut briser le blocus républicain avec un convoi transportant 2500 à 3000 hommes à bord de quatre transports venus de Ceuta avec pour escorte la canonnière Dato, le garde-côtes Uad Kert et le vieux torpilleur T-19. Ils doivent être couverts par cinq Savoia-Marchetti SM.81, des Fokker F.VII, des DC-2, des chasseurs Nieuport Nid-52 et un escadron de Bréguet 19.

le convoi nationaliste attaqué par le destroyer Alcala Galiara parviendra sans encombre à Algeciras et par la suite la marine républicaine harcelée par les avions italiens et allemands va quitter la zone. De toute façon la présence du Deutschland et de l’Admiral Scheer rend illusoire toute tentative de couper la liaison avec l’Afrique du Nord.

Du 16 août au 12 septembre 1936 les républicains et les nationalistes se disputent le contrôle de l’île de Majorque, les italiens l’occupant jusqu’à la fin de la guerre civile.

Le 29 septembre 1936 à lieu la Bataille du Cap Spartel près de Tanger. Les destroyers républicains Gravina et Almirante Ferrandiz vont affronter le croiseur léger Almirante Cervera et le croiseur lourd Canarias.

L’Almirante Ferrandiz est coulé par le Canarias (touché à six reprises, explose et coule, trente et un survivants récupérés par le Canarias et 28 par le cargo français Kotoubia). Cette bataille marque la fin définitive des tentatives républicaines de couper le Maroc Espagnol de la péninsule ibérique.

En octobre 1936 un affrontement naval à lieu en Guinée espagnole (aujourd’hui Guinée Equatoriale) entre un croiseur auxiliaire nationaliste le Ciudad de Mahon (un canon de 76mm et un canon de 101mm) et le navire prison aux mains des républicains, le Fernando Poo.

Le croiseur auxiliaire transportant des troupes marocaines venues des Canaris pour prendre le contrôle de la colonie. Un échange de coups de feu entraine le naufrage du navire prison. Les troupes débarquées permettent aux nationalistes de s’emparer de la future Guinée Equatoriale.

Le 5 mars 1937 à lieu en Biscaye la Bataille du cap Machichaco entre un convoi républicain (un transport le Galdames et quatre chalutiers armés de la section basque de la marine républicaine (Bizacaya Gipuzkoa Donostia Nabarra) fait face au croiseur lourd Canarias.

En dépit du soutien de batteries côtières, les républicains doivent constater la capture du transport et la destruction du Nabarra.

Le croiseur lourd Baleares

Du 7 au 9 septembre 1937 c’est la Bataille du Cap Cherchel avec côté nationaliste le croiseur lourd Baléares et côté républicain les croiseurs légers Libertad et Menez Nunez accompagnés par sept destroyers. Le croiseur lourd repère un convoi républicain et si il est gravement endommagé, les deux cargos sont perdus (un échoué et l’autre interne).

Les 5 et 6 mars 1938 à lieu la Bataille du cap Palos près de Carthagène. Elle oppose le camp républicain avec les croiseurs légers Libertad et Mendez Nunez associés à cinq destroyers et le camp nationaliste avec les croiseurs lourds Baleares et Canarias, le croiseur léger Almirante Cerverra et trois destroyers.

Dans la nuit les croiseurs lourds se heurtent aux républicains. Le Baleares se sacrifie et est coulé mais la mission d’empêcher les républicains d’interdire le passage d’un convoi de renforts est réussie. Sur les 1206 marins du croiseur lourd, seuls 441 vont survivre.

Quand la guerre d’Espagne se termine la marine espagnole affiche le visage suivant :

-Croiseur lourd Canarias

-Croiseurs légers Navarra Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes

-Destroyers classe Alsedo (Alsedo Lazaga Velasco)

L’Almirante Antequera

-Destroyers classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa)

-Les destroyers Ceuta et Melilla transférés par les italiens vont être rapidement utilisés pour l’entrainement avant d’être désarmés durant la Pax Armada.

-Sous-marins B-1 B-2 B-3 B-4 C-1 C-2 C-4

-Sous-marins ex-italiens General Moja et General Sanjurjo

En dépit d’une situation économique très difficile la marine espagnole à de grandes ambitions et avec un régime autoritaire qui magnifie l’histoire espagnole et notamment celle des Rois Catholiques, des grandes découvertes et de la naissance de l’empire espagnole.

De nombreux projets sont étudiés tous plus irréalistes les uns que les autres. Le projet le plus aboutit comprenait trois cuirassés (l’Espagne à cherché à obtenir les plans des Vittorio Veneto), un porte-avions inspiré du Graf Zeppelin, quatre croiseurs légers modernes, de nouveaux destroyers, de nouveaux sous-marins et un train d’escadre.

Très vite pour ne pas dire immédiatement l’Armada Espanola doit limiter drastiquement ses ambitions. Exit les porte-avions et les cuirassés et place à des unités plus légères type destroyers et escorteurs.

C’est au milieu de la Pax Armada que les constructions navales reprennent pour reconstituer une marine digne de ce nom. Certains navires anciens sont désarmés ou relégués à des tâches secondaires comme l’entrainement.

En ce qui concerne les croiseurs, le Canarias devient en l’absence de cuirassé le navire-amiral de la marine espagnole. C’est aussi un ambassadeur flottant et il accueille souvent le Caudillo en tenue d’amiral pour une tournée des ports d’Espagne et du Maroc espagnol non sans que cela provoque quelques tensions et quelques crispations avec le voisin français. Il subit une modernisation a minima en 1946/47.

Croiseur léger Navarra

En ce qui concerne les croiseurs légers, le Navarra va être relégué au statut de navire-école pour entrainement et formation des nouveaux officiers de marine. Il reste cependant un navire de guerre et pourra assurer en cas de besoin de véritables missions de combat.

Les quatre autres croiseurs restent en service comme unités de première ligne (Mendez Nunez Galicia Almirante Cervera et Miguel Cervantes) avec des travaux de modernisation menés dans des conditions difficiles.

Cela n’empêche pas la marine espagnole de mettre sur cale en septembre 1947 et en mai 1948 deux croiseurs légers baptisés Majorque et Ferrol, des navires de 8000 tonnes, 30 nœuds armés de huit canons de 152mm en quatre tourelles doubles, huit canons de 120mm, des tubes lance-torpilles et une DCA légère.

La construction va être menée à un train de sénateur et ils vont être achevés seulement en 1953. Opérationnels seulement en 1956, ils vont rester en service aux côtés du croiseur léger Baleares (ex-USS Flint [CL-64]) jusqu’en 1984 et 1986 respectivement après avoir été transformés en croiseurs lance-missiles.

En ce qui concerne les destroyers, la marine espagnole va tenter de renouveler une flotte qui sans être obsolète commençait déjà à accuser le poids des ans sans compter son utilisation intensive durant la guerre d’Espagne avec tout ce que cela engendre en terme de vieillissement prématuré car l’entretien est parfois difficile à réaliser.

Les destroyers les plus anciens étaient les trois unités de la Classe Alsedo mises en service en 1924/25 (Alsedo Lozaga Velasco). Ces unités vont être remplacées au cours de la Pax Armada par quatre destroyers de la Classe Oquendo (voir ci-après).

L’épine dorsale de la force de destroyers ibérique est formée par les quinze unités de la classe Churucca (Sanchez Barcaitzegui , José Luis Diez , Lepanto , Churucca , Alcala Galiano , Almirante Valdès , Almirante Antequera , Almirante Miranda , Ciscar , Escano , Gravina , Jorge Juan Ulloa, Alava et Liniers), des navires mis en service dans les années trente entre 1929 et 1937. A noter qu’une unité à été coulée durant la guerre d’Espagne (Almirante Ferrandiz).

Ces destroyers vont restés en service jusqu’au second conflit mondial, subissant une modification de l’armement et une remise en état pour leur permettre de rester tant bien que mal en état de combattre un adversaire de premier plan.

Pour remplacer les trois unités de classe Alsedo, les espagnols décident de construire une nouvelle classe de destroyers, la Classe Oquendo.

Dans les plans de modernisation de la flotte espagnole, les Oquendo doivent opérer en soutien du Canarias alors que les destroyers légers de classe Audaz doivent opérer en compagnie des croiseurs légers et des escorteurs de classe Ariete acquis auprès de l’Italie.

Les espagnols ont prévu la construction de douze destroyers de classe Oquendo et de vingt-quatre destroyers de classe Audaz mais ces plans totalement irréalistes sont rapidement amendés.

Finalement seulement neuf destroyers de Classe Oquendo sont mis sur cale, trois étant achevés avant le second conflit mondial (Oquendo Roger de Lauria Marques de La Ensenada) et trois autres dans l’immédiat après guerre (Blas de Lezo Gelmirez Langara), les trois derniers étant annulés (Bonifaz Recalde Blasco de Garay).

Pour constituer/reconstituer une force légère de combat les espagnols vont commander quatre destroyers légers type Ariete auprès des italiens et neuf destroyers légers de Classe Audaz.

Les unités de classe Ariete construites en Italie sont livrées et mises en service en 1944/45, ces quatre navires étant baptisés Teruel Alcazar de Toledo Cape Machichaco et Cape Spartel.

Les neuf destroyers légers de classe Audaz sont mis en service entre 1943 et 1947, des unités baptisées Ariete Audaz Furor Intrepido Meteoro Osado Rayo Relampago et Temerario.

En ce qui concerne les sous-marins les unités héritées de la guerre civile restent en service. Si on envisage la construction d’unités neuves inspirées de plans allemands, les contraintes budgétaires, économiques et industrielles font capoter le projet. La flotte sous-marine espagnole se composait donc de neuf unités, les sous-marins de classe Archimede ex-italiens (General Moja General Sanjurjo), quatre unités Type B (B-1 B-2 B-3 B-4) et Type C (C-1 C-2 C-4).

La marine espagnole dispose également de navires auxiliaires comme le ravitailleur d’hydravions Dedalo, des pétroliers, de la «poussière navale». (NdA plus de détails dans la partie navires)

En ce qui concerne les batteries côtières, elles sont modernisées dans le cadre d’une stratégie anti-blocus.

L’aéronavale est reconstituée avec le transfert par l’armée de l’air des hydravions en septembre 1942.

La marine espagnole dispose également d’une unité d’infanterie, l’Infanteria de Marina, la plus ancienne unité de ce type puisque créée dès 1537 sous le règne de Charles Quint. Elle est rebaptisée en 1941 Tercio de Armada.

Organisation

La marine espagnole dispose d’un état-major installé à Madrid et deux état-majors d’escadre, l’Escadre du Nord (état-major implanté au Ferrol) et une Escadre du Sud (état-major implanté à Carthagène).

Ces état-majors prennent en charge les moyens qui dépendent des régions navales, la 1ère implantée au Ferrol, la 2ème à Carthagène et la 3ème à Cadix. Généralement les unités légères et les auxiliaires dépendent des régions navales, les unités de combat des escadres.

En 1945 un commandement de la logistique et de l’école est créé pour soulager et coordonner l’action des régions.

Les batteries côtières dépendent des régions navales alors que les hydravions sont placés sous le commandement de l’état-major général de Madrid tout comme le Tercio de Armada.

Pologne et Pays Neutres (9) Espagne (9)

FORCES ARMEES ESPAGNOLES

Armée de terre

Histoire de l’armée espagnole de la Reconquista à la guerre d’Espagne

Contrairement aux autres tomes je ne vais pas détailler l’histoire militaire de l’Espagne même si c’est diablement tentant. Je vais me contenter de quelques dates, de quelques événements saillants. Je renvoie également le lecteur à ma chronologie militaire située plus haut.

Statue du « Gran Capitan »

L’armée de terre espagnole voit le jour au 15ème siècle et s’illustre au cours des Guerres d’Italie (1494-1559) avec notamment El Gran Capitan Gonzalve de Cordoue qui va initier le processus aboutissant aux célèbres tercios. Ces derniers comprennent des piquiers, des hallebardiers et des arquebusiers.

L’armée espagnole est également engagée dans la Guerre de Quatre-Vingt Ans (1568-1648), lutte contre les raids ottomans, soutien les ligueurs français dans les différentes guerres de religion et combat les anglais durant la guerre anglo-espagnole (1585-1604).

Les effectifs ne cessent d’augmenter. On passe d’environ 20000 hommes dans les années 1470 à 300000 hommes dans les années 1630 alors que l’Espagne est engagée dans la Guerre de Trente Ans.

Les effectifs sont composés d’espagnols mais aussi d’italiens et de flamands. De 1703 à 1820 on trouve au sein de la Garde Royale espagnole une unité de Gardes Wallons (Guardia Valona). A cela s’ajoutait des régiments de ligne recrutés dans ce qui n’était pas encore la Belgique.

Viggo Mortensen dans « Capitaine Alatriste »

Souvent mal payés ou pas payés du tout (cf Capitaine Alatriste) ils vivent sur le pays, n’hésitant pas à saccager des villes (17000 morts à Anvers en 1576) ou à livrer des places fortes à l’ennemi.

La guerre de Trente Ans marque la fin de la supériorité militaire espagnole. Le tercio jadis roi des champs de bataille est sérieusement malmené par les néerlandais et les suédois avant que sa réputation d’invincibilité soit définitivement balayée par le duc d’Enghien à la bataille de Rocroi en 1643. Il faut dire que l’ennemi à appris, à mis au point des structures plus flexibles et plus souples que le tercio.

L’acte officiel de création du tercio peut être fixé à l’ordonance de Gênes de 1536. Initialement ils se composent de dix compagnies de piquiers et de deux d’arquebusiers, les premiers devant assurant la protection rapprochée des porteurs d’armes à feu. Cela représente en théorie 3000 hommes par tercio.

Ces unités tirent leur force de leur discipline, d’un sens de l’honneur exacerbé et d’une fidélité au roi et à la foi catholique, des éléments particulièrement utiles quand ces hommes combattaient ceux que l’Eglise catholique considéraient comme des hérétiques.

Les tercios se dispersent entre l’Espagne, la Flandre, l’Italie et l’Afrique. En 1685 l’effectif des tercios est réduit à environ un millier d’hommes. Plusieurs refontes ont ensuite lieu jusqu’en 1704 quand le terme disparaît.

L’armée espagnole participe également aux opérations outre-mer.

Avec l’arrivée des Bourbons à Madrid l’armée espagnole est réorganisée sur le modèle français. Les vieilles unités sont transformées en régiments.

En 1764 une première école militaire est créée en Espagne, l’Ecole Royale d’Artillerie à Ségovie.

En 1768 le roi Charles III publie l’ordonnance royale pour l’organisation, la discipline, l’obéissance et le service dans ses armées, un texte dont les grandes lignes seront encore appliquées en 1978 !

A la fin du 18ème siècle la menace terrestre et faible pour ne pas dire inexistante, l’Espagne délaissant son armée de terre au profit de la marine. Les officiers devaient davantage leur poste au patronage qu’à leur compétence, la troupe était composée de paysans peu instruits, peu entrainés et peu motivés. Comme souvent dans les armées de l’époque, les meilleures unités sont composées de volontaires étrangers qui y sont ici essentiellement irlandais, italiens, suisses et wallons. Les unités d’artillerie et du génie sont d’un bon niveau.

Si aux plus bas échelons le niveau tactique est bon en revanche aux échelons les plus élevés de la hiérarchie les tactiques sont démodées et ne prennent pas en compte la révolution tactique amorcée par les unités de la France républicaine, les espagnols n’étant ni les premiers ni les derniers à subir les conséquence de la Furia francese.

L’Espagne affronte la France de 1793 à 1795 puis le Portugal aux côtés de la France en 1804 dans la Guerre des Oranges. L’Espagne va ensuite participer à la guerre péninsulaire aux côtés des britanniques avec à la fois des unités régulières mais aussi un guérilla endémique qui va épuiser l’armée française.

A la fin des guerres napoléoniennes tout est à reconstruire notamment les infrastructures qu’il s’agisse des casernes, des dépôts ou des manufactures d’armes. Pour ne rien arranger le contexte politique est particulèrement compliqué.

Non seulement les colonies sud-américaines secouent le joug colonial espagnol mais l’Espagne métropolitaine doit faire face à une querelle entre le très réactionnaire Ferdinand VII et les libéraux.

Echaudée par les dernières expériences, l’armée espagnole tourne le dos aux volontaires et aux mercenaires au profit du conscrit. Si cela peut éliminer le problème de la discipline et réduire la charge financière cela ne résout pas tous les problèmes.

Ces réformes se heurtent à l’instabilité du pays, aux pronunciamento et aux guerres carlistes. Les militaires espagnols sont davantage préoccupés par la politique que par la capacité de l’armée à faire face à un adversaire digne ce nom.

En 1920 alors que l’armée espagnole s’enlise au Maroc les effectifs sont d’environ 500000 hommes.

En juillet 1936 si une majeure partie de l’armée rejoint par affinité idéologique le camp nationaliste une partie reste fidèle au gouvernement légal. A ces professionnels de la guerre pas toujours bien vu par les autres républicains vont s’ajouter des unités plus politisées venant aussi bien du parti socialiste que du parti communiste ou des différents mouvements anarchistes. A cela va s’ajouter des unités étrangères comme les Brigades Internationales qui quittent le conflit à la fin de 1938.

Soldats républicains

Après une période flottement, l’armée républicaine est réorganisée sous la forme d’une Ejercito Popular de la Republica très influencée par les communistes qui à la différence des anarchistes préféraient gagner la guerre avant de faire la révolution. Les différentes milices politiques sont dissoutes le 16 octobre 1936 et intégrées à la nouvelle armée populaire. Tous les hommes âgés de 20 à 45 ans sont appelés sous les drapeaux.

Aux colonnes et autres milices on préfère la brigade mixte, les six premières (dont deux brigades internationales) sont créées le 18 octobre 1936. Elles se composent chacune de quatre bataillons, chaque bataillon disposant d’un nombre variable de compagnies sachant que les effectifs ne devaient pas dépasser 3000 hommes.

Ultérieurement l’armée républicaine se composa de régiments, de divisions, de corps d’armées et d’armée de campagne.

Sur le plan matériel la situation est très difficile jusqu’au printemps 1937. Si nombre de carences et de manques ont alors été résolues certaines unités vont manquer d’armes, de munitions et d’uniformes et ce jusqu’à la fin de la guerre.

L’armée républicaine est très influencée par les communistes espagnoles et les soviétiques ce qui provoque des tensions et des tiraillements avec les socialistes, les trotskistes et les anarchistes.

L’armée républicaine atteint son efficacité maximale à la bataille de l’Ebre (deuxième semestre 1938) mais c’est aussi au cours de cette bataille qu’elle est détruite et que le gouvernement républicain ne pourra la reconstituer faute de moyens et faute de temps.

Après la victoire franquiste les soldats républicains sont souvent fusillés ou emprisonnés dans des camps. D’autres parviennent à passer la frontière et à se réfugier en France. Nombre d’entre-eux vont s’engager dans la Légion Etrangère dans l’espoir d’une future guerre contre l’Espagne devenue franquiste mais comme on le sait jamais la France ne se lancera dans une expédition militaire au sud des Pyrénées.

En mai 1937, l’armée populaire était structuré en plusieurs armées, l’armée du Centre autour de Madrid, l’armée du Sud en Andalousie et en Extremadure, l’armée du Levant, l’armée de l’Est en Aragon, l’Armée du Nord dans le pays Basque isolé du reste de la zone républicaine.

A la fin de l’année on trouvait l’Armée du Centre, l’Armée d’Andalousie, l’Armée du Levant, l’Armée de l’Est et l’Armée de Manoeuvre.

En avril 1938 le territoire républicain est coupé en deux quand les franquistes atteignent la Méditerranée au sud de Valence. Deux groupes d’armées sont alors formés, le groupe d’armées de la région centrale et le groupe d’armées de la région orientale.

Le premier comprend l’Armée du Centre (six corps d’armée et quinze divisions), l’Armée d’Extremadure (deux corps d’armées et cinq divisions), l’Armée d’Andalousie (deux corps d’amées et cinq divisions) et l’Armée du Levant (sept corps d’armée et 17 divisions) soit un total de dix-sept corps d’armée et trente-sept divisions.

Le second comprend l’Armée de l’Est (trois corps d’armée et neuf divisions) et l’Armée de l’Ebre (quatre corps d’armée et quatorze divisions) soit un total de sept corps d’armée et de vingt-trois divisions.

Défilé à Paris le 14 juillet d’un détachement de la Légion espagnole

Durant la guerre d’Espagne l’armée se divise entre républicains et nationalistes. Les seconds bénéficiant de l’aide précieuse de l’Armée d’Afrique avec ses unités d’élite comme les regulares ou encore le Tercio la Légion Etrangère espagnole. L’apport de contingents allemands, italiens mais aussi irlandais et portugais à joué aussi un rôle important.

En juillet 1936 quand l’armée d’Afrique se révolte, l’armée se divise mais pas aussi nettement qu’on l’à écrit puisque en ce qui concerne les officiers on trouve 9294 côté nationaliste et 8929 côté républicain. On trouve 140604 soldats et sous-officiers côté nationaliste (dont 47127 hommes pour l’Armée d’Afrique) et 116051 côté républicain.

Si les hauts gradés restent majoritairement loyaux à la république, les officiers subalternes rallient majoritairement la rébellion ce qui va faire la différence sur le terrain. Durant le conflit le nombre d’officiers va augmenter côté nationaliste mais va chuter dans le camp d’en face.

Une fois qu’il devint évident que la guerre allait durer, les unités insurgées vont être réorganisées pour pouvoir durer. On trouve ainsi l’Armée du Nord sous le commandement du général Mola et l’Armée du Sud sous le commandement du général Queipo de Llano.

En avril 1937 les divisions organiques sont transformées en corps d’armée, la 5ème division organique devenant le corps d’armée d’Aragon, la 6ème le corps d’armée de Navarre, la 7ème le corps d’armée de Castille et la 8ème le corps d’armée de Galice. La zone de responsabilité de ces divisions sont reprises par des régions militaires recrées.

Défilé d’une unité des réquetes

A l’époque on trouve sous le pavillon national environ 300000 hommes contre 500000 côté républicain mais ce écart numérique est compensé par un meilleur niveau global des unités nationales (Armée d’Afrique, carlistes……). Outre les unités en ligne on trouve le commandement du général Orgaz une réserve composée de plus de 200 bataillons d’infanterie de 70 batteries d’artillerie. A la fin de 1938 les nationalistes alignent plus d’un million d’hommes.

Les différents divisions sont placées sous l’autorité de l’Armée du Sud (Queipo de Llano) en Andalousie, de l’Armée du Centre (Saliquet), de l’Armée du Nord (Davila) et de l’Armée du Levant (Orgaz).

Alors que la guerre touche à son terme, le camp nationaliste regroupe 1065941 hommes avec un total de 61 divisions (840000 hommes), 15323 cavaliers, 19013 artilleurs, 35000 hommes de l’Armée d’Afrique, 32000 italiens (Corpo Truppe Volontarie), 5000 allemands de la Legion Condor et 119594 auxiliaires.

A la fin du conflit on compte 850000 fantassins, 19000 artilleurs et un grand nombre d’unités de cavalerie, l’armée espagnole étant fort peu motorisée et fort peu mécanisée.

A l’été 1939 le général Franco décide de démobiliser, l’objectif étant de passer de 61 à 30 divisions pour permettre de libérer de la main d’oeuvre pour relancer une économique exsangue et sinistrée.

Le déclenchement de la guerre de Pologne entrainera une suspension de la démobilisation de crainte que la France ne profite pour envahir l’Espagne. Elle ne reprendra qu’au début de 1940 quand il devint évident que la Pax Armada allait durer.

L’armée d’Afrique (Ejercito de Africa) voit officiellement le jour en 1859 et va durant presque un siècle symboliser la présence espagnole en Afrique notamment au Maroc, le Sahara occidental, la Guinée Equatoriale ne représentant que des territoires très secondaires.

Cette armée d’Afrique peut puiser ses racines jusqu’au 16ème siècle quand l’Espagne dans la foulée de la Reconquista occupe des territoires en Afrique du Nord notamment les villes de Ceuta et de Melilla, de véritables avant-postes qu’il faut défendre. Cette défense est assurée par des unités faites de bric et de broc : marins, compagnies disciplinaires, infanterie de marine (le Tercio de Armada fondé en 1537 est la plus ancienne unité d’infanterie de marine du monde) et détachements d’unités métropolitaines.

Une querelle existe sur la date exacte de création. Certaines sources donnent 1859 mais d’autres disent 1893 avec la constitution du 1er régiment d’infanterie d’Afrique (Regimiento de Africa N°1).

Après la campagne de Melilla de 1909/1910 l’Espagne augmente sa zone d’influence sur le Maroc ce qui impose une sérieuse augmentation des effectifs. Comme souvent en pareilles circonstances, on recrute du personnel indigène sous la forme d’une police appelée Policia Indigena (Police Indigène).

En 1911 les espagnoles créés les Regulares, des unités d’infanterie et de cavalerie composées d’indigènes encadrées par des officiers espagnols.

Appelées officiellement Fuerzas Regulares Indigenas, ces unités sont crées quand l’Espagne à besoin de davantage de troupes pour pacifier sa zone d’influence au Maroc mais que l’envoi de conscrits métropolitains peut se révéler délicat voir explosif (cf la Semaine Sanglante en Catalogne en 1909).

Un premier bataillon indigène (batallon indigena) est créé et en 1914 on quatre groupes (Grupos d’une taille équivalente à un régiment). Des unités de cavalerie sont aussi mises sur pied.

Chaque groupe se composait d’un état-major, d’une compagnie de soutien, de deux tabors (bataillons) d’infanterie, d’un tabor (escadron) de cavalerie, d’une fanfare et d’un corps de trompettes rattaché à l’état-major.

En 1922 les groupes sont passés au nombre de cinq, groupes basés respectivement à Melilla, Tétouan, Ceuta, Alhucemas et Larache.

Unité de Regulares

Les regulares s’illustrèrent dans la guerre non-conventionnelle ce qui déplaisait souvent aux officiers espagnols (durant la guerre d’Espagne les Regulares s’infiltraient dans les lignes républicaines pour capturer des chars, exécutant l’équipage à l’arme blanche avant de ramener le char dans les lignes nationalistes). Parmi ces officiers promis à un brillant avenir, un certain Francisco Franco.

En 1923 un détachement de Regulares montra la garde au palais royal de Madrid. En 1934 les Regulares participent avec le Tercio à la répression du soulèvement des mineurs asturiens, une répression féroce.

Les Regulares jouèrent un rôle clé durant les premières phases de la guerre d’Espagne. Durant la guerre cinq autres groupes d’infanterie furent levés plus deux de cavalerie. Très à l’aise dans les campagnes espagnoles, ils le furent moins en milieu urbain. Jusqu’à la fin de la guerre ils furent surtout utilisés comme troupes de choc.

La guerre d’Espagne terminée les unités furent réduites à huit groupes d’infanterie et deux groupes de cavalerie sans compter un détachement d’honneur qui accompagnait le Caudillo.

On trouve également des unités moins connues comme les Tiradores de Ifni (Tirailleurs d’Ifni), une unité destinée à protéger le territoire d’Ifni, un territoire situé au sud du Maroc qui finira par intégrer le territoire chérifien en 1969.

Les tirailleurs d’Ifini sont créés en 1934 (décret du 9 juin 1934) sur le modèle des tirailleurs nord-africains de l’armée française. Les effectifs sont ceux d’un régiment avec 1235 hommes dont 31 officiers (dont 10 marocains), 38 sous-officiers et 1166 hommes du rang, l’unité étant organisée en trois tabors.

Durant la guerre d’Espagne six tabors sont envoyés en Espagne. Une bandera indépendante (Bandera de Ifni-Sahara) est aussi présente. Ces unités vont participé au défilé de la victoire à Madrid en 1939.

Les tirailleurs d’Ifni vont retourner dans leur région d’origine, servant jusqu’à la rétrocession du territoire au Maroc, l’unité étant alors dissoute, les cadres espagnoles retrouvant la métropole et les hommes de troupes marocains étant transférés dans la nouvelle armée royale marocaine.

On trouve également la Guardia Colonial de la Guinea Espanola (garde coloniale de la Guinée Espagnole), une unité militaire qui assurait la fonction de gendarmerie et de douane au sein de la Guinée Espagnole (Guinée Equatoriale), une unité créée en 1908 et qui à disparue en 1968 quand la Guinée espagnole est devenue indépendante.

Elle se compose à sa création de 430 hommes, des espagnols et des indigènes. Elle va mener des opérations de pacification notamment contre l’ethnie Fang dans le Rio Muni.

En 1926 le corps déploie des garnisons sur tout le territoire et en 1929 la Guinée Espagnole est considérée comme pacifiée.

Au moment de la guerre d’Espagne, le corps se rallie à la rébellion sauf quelques éléments qui vont être évacués vers Barcelone et réintégrer l’armée républicaine.

Le conflit terminé, la garde est réorganisée, ses effectifs augmentés passant à 750 hommes pour assurer des missions régulières de pacification.

Autre unité de l’armée d’Afrique la Légion Espagnole créée par un décret royal du roi Alphonse XIII en date du 28 janvier 1920, une unité modelée sur la Légion Etrangère à savoir un corps de volontaires plus facilement employable que les conscrits espagnols. Les premières recrues arrivent le 20 septembre 1920, une date célébrée chaque année que l’on peut comparer toutes proportions gardées au 30 avril pour la Légion (célébration de la mémoire de la bataille de Camerone).

Bien qu’il y eut la volonté de recruter de nombreux étrangers, l’idéologie très nationaliste de ce corps fit que les étrangers furent très peu nombreux (aujourd’hui les étrangers peuvent intégrer ce corps mais doivent avoir une résidence espagnole).

Créé sous le nom de Tercio de Extranjeros (Tercio des étrangers), il connait son baptême du feu dans la guerre du Rif. L’unité est ensuite rebaptisée en 1925 Tercio de Marueccos (Tercio des marocains), terme très vite abrégé en Tercio puis enfin La Legion en 1937.

A notez qu’il y eut un précédent dans l’histoire de l’armée espagnole puisqu’en 1835 le roi Louis-Philippe 1er offrit à Isabelle II les services de la Légion Etrangère pour combattre durant la première guerre carliste. 4000 hommes débarquent à Tarragone le 17 août 1835 et vont combattre jusqu’à sa dissolution le 8 décembre 1838. A cette époque il restait seulement 500 hommes ! Il y eu également une légion britannique (Legion Britanica) qui participa à ce conflit.

Clairement son créateur le Lieutenant-Colonel José Millan-Astray Terreros s’est inspiré de la Légion Etrangère pour créer ce corps de volontaire qui très vite à acquis une mentalité d’unité d’élite mais comme nous l’avons vu plus haut le recrutement fût très majoritairement hispanisant pour ne pas dire espagnol.

L’unité devint un creuset nationaliste, le choix des termes (Tercio, Banderas plutôt que bataillons) étant des plus explicites. En 1934 pour la première fois les légionnaires vont combattre en Espagne pour réprimer avec les regulares la révolte des mineurs asturiens.

A son apogée durant la guerre d’Espagne, la Légion comprennait 18 banderas plus une bandera de chars, un bandera de génie d’assaut et un groupe d’opérations spéciales.

La guerre d’Espagne terminée le nombre de tercio va être réduit à huit tous déployés au Maroc espagnol. Leur nombre passe à douze suite à la mobilisation de septembre 1948 mais retombe à huit à la fin du second conflit mondial puis à six en 1970 et quatre aujourd’hui, tous portant des noms de grands capitaines espagnols :

-1er Tercio «Gran Capitan Gonzalez Fernandez de Cordoue»

-2ème Tercio «Fernando Alvarez de Tolède, duc d’Albe»

-3ème Tercio «Don Juan de Austria»

-4ème Tercio «Alexandre Farnèse, duc de Parme»

Lors de la guerre du Rif, l’armée d’Afrique était composée de la Légion espagnole, des Regulares, des cazadores (infanterie légère métropolitaine), de l’artillerie, du génie et des unités de soutien soit environ 30000 hommes la plupart professionnels à comparer aux 100000 hommes du reste de l’armée espagnole majoritairement des conscrits.

D’autres unités vont être créés notamment une gendarmerie (Mehalas de la Mehalla’Jalifiana) qui vont intervenir en soutien des autres unités militaires.

A la fin de la guerre du Rif l’armée d’Afrique voit ses effectifs réduits. Aux unités déjà citées vont s’ajouter sept bataillons d’infanterie, six escadrons de cavalerie et six batteries d’artillerie venus de métropole. Ces unités n’étaient pas permanentes mais envoyées par rotation par les différents régiments métropolitains.

Le rôle de l’armée d’Afrique fût capital dans la guerre d’Espagne. Grâce à un pont aérien au dessus du détroit de Gibraltar 1500 hommes furent envoyés en Andalousie jouant un rôle clé dans le contrôle de Séville. D’autres hommes gagnèrent la péninsule par la mer, la marine républicaine affaiblie par l’arrestation et l’exécution de nombreux officiers. Sans l’armée d’Afrique les nationalistes auraient eu du mal à l’emporter.

Durant la Pax Armada les effectifs furent réduits mais politiquement elle fût importante. Des tirailleurs d’Ifni furent envoyés en garnison aux Canaries et une garde maure (Guardia Mora) servait d’unité de parade pour les grandes cérémonies.

En 1960 avec l’indépendance du Maroc les marocains de l’armée d’Afrique furent transférées à la nouvelle armée marocaine. Il ne restait que la Legion et les Regulares de nationalité espagnole ce qui entraina la dissolution de l’armée d’Afrique.

Quand la guerre d’Espagne se termine l’armée franquiste aligne plus d’un million d’hommes répartis en soixante divisions. Au début de 1940 les effectifs sont tombés à 250000 hommes avec une majorité de conscrits qui effectuent un service militaire de deux ans.

Le territoire métropolitain espagnol est divisé en huit régions militaires (Madrid, Barcelone, Seville, Valence, Saragosse, Burgos, Valladolid et La Corogne). En 1944 une neuvième région (Grenade) va s’ajouter et l’armée de l’air devient indépendante.

Après la mobilisation de septembre 1948 l’armée de terre aligne 750000 hommes. Le territoire métropolitain est défendu par huit corps d’armée disposant pour quatre d’entre-eux de trois divisions d’infanterie et pour les quatre autres de deux divisions soit un total de 20 divisions d’infanterie.

Il faut ajouter l’Armée d’Afrique (deux corps d’armée), un commandement général aux Canaries, un autre aux Baléares, une division de cavalerie et une réserve générale d’artillerie. Durant le conflit une réserve générale à trois DI est mise sur pied tout comme une division blindée, la division Brunete à l’équipement baroque. Des unités spécialisées sont également mises sur pied.

Le second conflit mondial terminé les effectifs sont réduits à 22000 officiers, 3000 sous-officiers et environ 300000 hommes du rang.

L’équipement qui n’à pu être vraiment renouvelé depuis la fin de la guerre d’Espagne est en grande partie obsolète. En clair si l’armée espagnole s’était engagée aux côtés des alliés ou de l’Axe, elle aurait davantage représenté un poids qu’un atout. Il faudra attendre 1960 pour que la situation évolue.

Japon (56) Navires Amphibies

“MARINES SOLEIL LEVANT” : LES UNITES D’INFANTERIE DE LA MARINE IMPERIALE

Avant-propos

Pendant longtemps le combat naval ressemblait davantage à une bataille terrestre qu’autre chose. On cherchait l’abordage pour permettre à des soldats embarqués de prendre le contrôle du navire ennemi.

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Japon (13) Marine Impériale (6)

Marines Soleil Levant

Pendant le combat naval ressemblait davantage à une bataille terrestre qu’autre chose. On cherchait l’abordage pour permettre à des soldats embarqués de prendre le contrôle du navire ennemi.

Pas étonnant donc que les différentes marines disposaient d’unités d’infanterie plus ou moins conséquentes, certaines quasi-anonymes (les compagnies de débarquement) et d’autres bien plus prestigieuses (Royal Marines, Infanterie coloniale issue des Compagnies de la mer, Tercio de Armada).

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Grande-Bretagne (71) Royal Marines

ROYAL MARINES

Historique

Royal Marines en tenue de parade en 1972

Royal Marines en tenue de parade en 1972

Pendant longtemps les batailles navales ressemblaient beaucoup à des combats terrestres. En l’absence d’artillerie, les navires cherchaient à s’aborder pour terminer l’affrontement par un combat entre fantassins, les romains mettant au point le corbeau, une passerelle mobile pour permettre aux légionnaires d’aborder les galères et autres trirèmes ennemies.

Autre mode de combat, la descente. Une flotte mouillait au large d’un port, débarquait des soldats qui détruisaient les dépôts de vivres, de munitions, les navires au mouillage avant que ces ancètres des commandos rembarquaient pour échapper à une éventuelle riposte d’une flotte ennemie.

Le raid sur Cadix de Francis Drake en 1587 retarda de plus d’un an l’envoi de l’Armada au large des côtes britanniques avec le résultat que l’on sait, l’échec de l’Invincible Armada rendant impossible toute restauration catholique en Angleterre.

Ce mode d’action entraina la création d’unités d’infanterie dédiées à ce type de missions comme les Compagnies de la Mer en 1622 pour la France ou le Tercio de Armada pour la marine espagnole.

Quand à la Royal Navy, elle créa une unité spécifique, les Royal Marines qui reçoivent cette apelation seulement en 1802 après plus d’un siècle d’existence.

Le 5 avril 1755, cinquante compagnies sont créées, formant trois divisions (Chatham, Portsmouth, Plymouth) au sein de la force des marines de sa majesté (His Majesty Marine Forces) qui peut cependant faire remonter son existence à 1664 date de la création du Duke of York & Albany Regiment of Foot, un régiment d’infanterie levé par le Lord de l’Amirauté, Jacques Stuart, futur Jacques II d’Angleterre et dernier roi catholique d’Angleterre.

Ces Marines sont embarqués sur des navires pour deux missions : le combat à l’abordage, le tir de précision depuis les matures pour abattre les officiers ennemis et la sécurité des officiers face à un équipage pas toujours composés des éléments sains de la société.

En 1802, la force des Marines obtient le titre Royal de George III, devenant les Royal Marines qui sont rejoints par des artilleurs en 1804, les Royal Marines Artillery, ces derniers se distinguant par un uniforme Bleu d’où leur surnom de Blue Marine aux artilleurs et de Red Marine aux fantassins qui conservaient la tenue rouge classique de l’infanterie britannique.

En 1855, les fantassins des Royal Marines forme le Royal Marines Light Infantry qui devient sept ans plus tard, le Royal Marine Light Infantry. Comme le reste de l’armée britannique, les marines participent à la conquête coloniale.

Quand éclate le premier conflit mondial, les marines sont les premières troupes britanniques déployées sur le continent, les Royal Marines formant une partie de la Naval Division débarquée à Anvers pour protéger ce port d’une occupation allemande mortelle pour Londres.

Les Royal Marines vont participer à toutes les grandes opérations du premier conflit mondial puisqu’ils sont engagés dans les Dardannelles en 1915 mais également sur le front occidental, menant les raids sur Zeebruge en 1916 et 1918.

Quand le premier conflit mondial se termine, les Royal Marines sont 55000 sous les drapeaux mais cet apogée est forcément provisoire puisque le retour de la paix entraine une brutale et brusque déflation des effectifs qui retombent à 15000 hommes en 1922.

Et ce n’est pas fini car en 1923, les deux branches (infanterie et artillerie) fusionnent, entamant une nouvelle baisse des effectifs avec 9500 hommes après que le Trésor eut demandé 6000 hommes voir même une disparition pure et simple !

Perdant son artillerie, les Royal Marines dépendent désormais de la Royal Artillery pour son appui-feu. Le corps serait donc capable de mener des raids limités, une saisie d’objectifs peu défendus mais bien incapables de combattre contre des unités armées et motivées.

En septembre 1939, les Royal Marines sont réduits à quatre bataillons, trois en métropole et un en Egypte.

La mobilisation permet de créer une Royal Marines Naval Brigade destinée à opérer sur le continent ou en Norvège mais comme le conflit se termine rapidement, cette brigade est dissoute en mars 1940.

En septembre 1941, décision est prise d’accroitre et de réorganiser totalement le corps des Royal Marines. Les marines britanniques de l’époque considèrent qu’il s’agit d’une véritable renaissance d’une arme qui va écrire de glorieuses pages dans le second conflit mondial.

Organisation des Royal Marines en septembre 1948

C’est le rapport Taylor-Bowen remis au premier lord de l’Amirauté en mars 1942 qui va piloter la réforme, la réorganisation et l’accroissement des effectifs du Royal Marines Corps (RMC).

Ce rapport distingue clairement désormais les missions de l’infanterie de marine britannique :

-Sécurité des bases navales

-Prise d’objectifs stratégiques

-Participation aux opérations expéditionnaires (on ne parle pas encore d’opérations
amphibies)

Sur le plan de l’organisation, le rapport Taylor-Bowen va créer quatre branches, une organisation simple et claire :

-Royal Marines Security Force (RMSF) : bataillons et compagnies chargées de la protection des bases navales et des dépôts.

-Royal Marines Light Infantry (RMLI) : c’est la force de combat du corps avec des
brigades navales en métropole, Méditerranée et Extrême-Orient.

-Royal Marines Artillery (RMA) : trois bataillons d’artillerie destinés à renforcer l’artillerie des Naval Brigade

-Royal Marines Training Force (RMTF) : C’est cette branche qui gère le recrutement,
l’entrainement et le maintien en condition des Marines.

Royal Marines Security Force (RMSF)

Cette première branche est celle concentra la majorité des effectifs puisque que les Naval Brigades n’ont que des effectifs réduits en temps de paix. Il ne s’agit pas d’unités-cadre mais sur les trois bataillons de chaque brigade, un seul est à effectifs plein, le second à 50% alors que le troisième doit être activé à la mobilisation.

La RMSF est subdivisée en brigades, des brigades territoriales, une pour la métropole, une pour la Méditerranée, une pour le Moyen-Orient, une pour l’Extrême-Orient et une pour les colonies.

Les bases majeures disposent d’un bataillon organisé en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, trois compagnies de sécurité et une compagnie d’appui (mitrailleuses et mortiers). Il s’agit donc de véritables bataillons d’infanterie et non d’une simple force de sécurité.

RMSF-Home Brigade

-1st Battalion RMSF : Rosyth

-3rd Batallion RMSF : Faslane

-5th Batallion RMSF : Chatham

-7th Batallion RMSF : Devonport

-9th Batallion RMSF : Plymouth

-Une compagnie indépendante à Scapa Flow et une autre à Portland

RMSF-Mediterranean Brigade

-2nd Batallion RMSF : Malte

-4th Batallion RMSF : Alexandrie

-Une compagnie indépendante à Gibraltar

RMSF-Middle East

-Un bataillon à trois compagnies de sécurité, une compagnie déployé à Aden avec compagnie de commandement, une compagnie déployée à Bassorah et la troisième compagnie à Bombay. Il reçoit le numéro 6 en 1948 (6th Batallion RMSF).

RMSF-Eastern Fleet

-8th Batallion RMSF : Alor Setar

-10th Batallion RMSF : Singapour

-11th Batallion RMSF : Singapour

-12th Batallion RMSF : Hong-Kong

-Une compagnie indépendante déployée à Kuching

RMSF-Colonial

-Une compagnie déployée aux Bermudes et une autre déployée à Freetown

Royal Marines Light Infantry (RMLI)

Reprenant la désignation historique des unités d’infanterie des Royal Marines, le RMLI se compose de trois brigades organisés en un état-major, une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de soutien logistique, une compagnie de transmission, trois bataillons d’infanterie (un à pleins effectifs, un à 50% et un activé à la mobilisation), un bataillon d’appui (mortiers lourds, mitrailleuses, canons antichars, éclaireurs).

1st Naval Brigade-RMLI (Grande-Bretagne)

-Etat-Major

-Compagnie de Commandement et de Soutien

-Compagnie de soutien logistique

-Compagnie de transmissions

-1st Batallion-RMLI (bataillon d’active)

-3rd Batallion-RMLI (batailon à 50% d’effectifs)

-5th Batallion-RMLI (bataillon à activer)

Suite aux tensions récurentes et à des informations évanescentes sur une possible invasion allemande de la Norvège, la Royal Navy décide d’activer à 50% le 5th Batallion-RMLI ce qui rendit la brigade plus puissante lors de son engagement en Norvège.

-Un bataillon d’appui avec une compagnie de mortiers lourds (106.7mm), une compagnie de mitrailleuses (Vickers de 7.7mm), une compagnie de canons antichars (canons de 6 livres) et une compagnie d’éclaireurs (les ancètres du SBS).

2nd Naval Brigade-RMLI (Méditerranée)

-Etat-Major

-Compagnie de Commandement et de Soutien

-Compagnie de soutien logistique

-Compagnie de transmissions

-2nd Batallion-RMLI (bataillon d’active) stationné à Gibraltar

-4th Batallion-RMLI (bataillon à 50% d’effectifs) stationné à Malte

-6th Batallion-RMLI (bataillon à activer) doit être stationné en Egypte.

-Bataillon d’appui stationné en Egypte

3rd Naval Brigade-RMLI (Extrême-Orient)

-Etat-Major

-Compagnie de Commandement et de Soutien

-Compagnie de soutien logistique

-Compagnie de transmissions

-7th Batallion-RMLI (bataillon d’active) déployé à Singapour

-8th Batallion-RMLI (bataillon à 50% d’effectifs) déployé à Alor Setar

-9th Batallion-RMLI (bataillon à activer) déployé à Singapour
-Bataillon d’appui

Royal Marines Artillery (RMA)

En 1923 pour de basses raisons budgétaires, les Royal Marines avaient perdu leur artillerie, passant d’une véritable force de combat à une simple force de sécurité.

Le rapport Taylor-Bowen préconise de recréer des unités d’artillerie. Pas moins de huit bataillons sont jugés nécessaires mais en raison d’un manque de budgets seulement quatre bataillon sont créés, deux en métropole, un en Méditerranée et un quatrième en Extrême-Orient.

Chaque bataillon d’artillerie est organisé en un état-major, une batterie de commandement et de soutien, une batterie de soutien logistique, une batterie de conduite de tir et trois batteries de six canons de 25 livres.

Le 1st Batallion-RMA est stationné à Inverness, le 2nd Batallion-RMA est stationné à Alexandrie, le 3rd Batallion-RMA est stationné à Chatham et enfin le 4th Batallion-RMA est déployé à Singapour.

Royal Marines Training Force (RMTF)

Installé à Londres, l’état-major de la RMTF gère l’administration, le recrutement, la formation et l’entrainement des Royal Marines.

L’entrainement initial à lieu à Plymouth Barrack à Devonport avant une spécialisation soit à Salisbury pour l’artillerie ou à Exeter pour l’infanterie.

Une fois formées les recrues sont affectées soit à des unités de combat ou à des unités de sécurité en métropole ou en outre-mer.

Pour anticiper une rupture des communications, des camps d’entrainement sont mis sur pied à Chypre pour la Méditerranée, à Karachi aux Indes et à Kuching en Malaisie. Cela permettra aux réservistes ou aux jeunes britanniques de pouvoir devenir des Royal Marines.

Equipement

L’armement est identique à celui de l’armée de terre à l’exception des pistolets mitrailleurs, les Royal Marines disposant de mitraillettes Lanchester inspirées de la MP-28 allemande.

Outre le fusil Lee-Enfield, les Royal Marines disposent de révolvers Webley, de fusils mitrailleurs Bren, de mitrailleurs Vickers, de mortiers de 2 pouces (51mm), de mortiers de 3 pouces (76.2mm) et de mortiers de 4.2 pouces (106.7mm).

Pour ses éclaireurs (Royal Marines Scouts), le RMC à acquis des fusils antichars Boys et des fusils Springfield modèle 1903 pour le tir de précision.

On trouve également des canons antichars de 6 livres (57mm) utilisés pour la lutte antichar mais également comme canon d’infanterie notamment au moment du débarquement et de la prise d’objectifs stratégiques. Des PIAT sont également disponibles pour permettre aux fantassins de se défendre contre des chars.
En ce qui concerne l’artillerie, le seul canon utilisé est le classique 25 livres, le canon-obusier standard de l’artillerie britannique, arme mise en œuvre par les quatre bataillons de la Royal Marines Artillery (RMA).

Les bataillons de sécurité et d’infanterie disposent de camions et de véhicules légers mais pas de blindés.

Ce n’est qu’au cours du conflit que les Royal Marines disposeront d’autos blindées et même de chars amphibies.