–Suite à la capture de Bajazet par Tamerlan après la défaite ottomane à la bataille d’Ankara, ses fils Soliman, Isa, Mehmed, Moussa et Moustafa se disputent le trône.
-Mehmed 1er (1413-1421)
-Mourad II (1421-1444) (1446-1451)
-Mehmed II (1444-1446) (1451-1481)
-Bajazet II (1481-1512)
-Selim 1er (1512-1520). Premier sultan ottoman à prendre le titre de calife
-Soliman 1er (1520-1566)
-Selim II (1566-1574)
-Mourad III (1574-1595)
-Mehmed III (1595-1603)
-Ahmed 1er (1603-1617)
-Moustapha 1er (1617-1618). Déposé en faveur de son neveu Osman II
-Osman II (1618-1622) Déposé et assassiné par les janissaires
-Moustapha 1er (1622-1623)
-Mourad IV (1623-1640)
-Ibrahim 1er (1640-1648) Déposé puis assassiné par les janissaires
-Mehmed IV (1648-1687) Déposé par l’armée et les janissaires
-Soliman II (1687-1691)
-Ahmed II (1691-1695)
-Moustapha II (1695-1703) Abdique en faveur de frère Ahmed III
-Ahmed III (1703-1730) Doit abdiquer après une révolte des janissaires
-Mahmoud 1er (1730-1754)
-Osman III (1754-1757)
-Moustapha III (1757-1774)
-Abdülhamid 1er (1774-1789)
-Selim III (1789-1807). Renversé puis assassiné par les janissaires
-Moustapha IV (1807-1808). Déposé suite à l’insurrection menée par Mustapha Beiraktar. Exécuté par son demi-frère Mahmoud II
-Mahmoud II (1808-1839)
-Abdulmecid 1er (1839-1861)
-Abdülaziz (1861-1876) Déposé par ses ministres et retrouvé mort cinq jours plus tard vraisemblablement assassiné
-Mourad V (30 mai au 31 août 1876) Déposé il termine sa vie cloitré au palais Cinagan où il meurt le 29 août 1904.
-Abdülhamid II (1876-1909). Déposé. Il meurt le 10 février 1918 par neuf années de réclusion au palais de Beylerbeyi
-Mehmed V (1909-1918)
-Mehmed VI (1918-1922)
-Abdülmécid II. Elu calife par la Grande Assemblée Nationale de Turquie le 18 novembre 1922. Après l’abolition du califat le 3 mars 1924 il s’exile en France où il meurt le 23 août 1944.
Présidents de la République
-Mustafa Kemal Atatürk du 29 octobre 1923 au 10 novembre 1938 date de sa mort.
–Interim de Mustafa Abdülhalik Renda
-Ismet Inönu du 11 novembre 1938 au 22 mai 1950. Démissione pour raisons de santé
-Celâl Bayar du 22 mai 1950 au 27 mai 1960 date de son renversement par un coup d’état militaire
-1081 : mise en place du sultanat de Roum ayant pour capitale Nicée (1081-1097) puis Iconiun (1097-1307)
–1299 : Naissance du beylicat ottoman, cette date correspondant à la prise de la ville de Mocadène (aujourd’hui Bilecik) par Osman 1er
-1307 : Fin du sultanat de Roum
–1347 : Conquête de Gallipoli par les ottomans qui prennent ainsi pied en Europe
–1363 : naissance du sultanat ottoman
–1369 : Edirne (Andrinople) devient la capitale du sultanat ottoman en remplacement de la ville de Bursa
–1403-1413 : Interrègne ottoman (Fetret Derri). Période de lutte dynastique entre les descendants de Bayazet 1er. Mehmed 1er finit par triompher sur ses frères
-1430 : Thessalonique tombe aux mains des ottomans
Mehmed II entrant à Constantinople
-1453 (29 mai) : Après cinquante trois jours de siège (6 avril au 29 mai) Constantinople tombe aux mains des ottomans. Mehmet II prend le titre de Kayser-i-Rûm (empereur romain).
–1459 : Suite à la chute de Smederevo, la Serbie est annexée.
1461 : Chute de Trebizonde et fin de l’empire byzantin du même nom
–1517 : Conquête de l’Egypte. Fin du sultanat mamelouk. Les sultans ottomans deviennent califes
1521 : Prise de Belgrade
Soliman le Magnifique
1566 : Mort de Soliman le Magnifique
1570 : Conquête de Chypre
1648-1656 : «Sultanat des femmes» période où les sultants jeunes et inexpérimentés gouvernent sous l’influence de leurs mère, le pouvoir du Harem Impérial est dominant.
1669 : Conquête de la Crète
1683 : Siège de Vienne. Les troupes ottomanes sont écrasées par l’armée de Jean III Sobieski et de Charles de Lorraine
1699 (26 janvier) : Traité de Karlowitz. Premier traité défavorable aux ottomans
1718 (21 juillet) : Traité de Passarowitz
1718 (21 juillet) : Début d’une ère de réformes appelée Ere des Tulipes. Elle prend fin le 28 septembre 1730.
1739 (18 septembre) : Traité de Belgrade. Les ottomans perdent Azov mais récupèrent Belgrade et d’autres territoires au détriment de l’Autriche.
1774 : Traité de Kutchuk-Kaïnardji
Janissaires
1807 : Révolte des janissaires. Destitution de Selim III remplacée par Mustafa IV. Selim III est assassiné en 1808
1826 (16 juin) : Le sultan Mahmoud II décide de supprimer le corps des janissaires. Sur 200000 hommes de ce corps jadis pilier de l’Empire, 120000 sont massacrés par l’armée régulière et la population civile.
1829 : l’empire ottoman reconnaît l’indépendance de la Grèce
1839 (3 novembre) : Edit de réforme. Début de l’époque de réforme dit époque du Tanzimat
1875 : La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’administration de l’île de Chypre
1876 (23 novembre) : Première constitution. Elle est supprimée par le sultan Abdülhamid II deux ans plus tard
1878 : l’Autriche-Hongrie occupe la Bosnie-Herzégovine qu’elle annexera en 1908.
1882 : La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’Egypte
1894-1896 : massacres hamidiens. C’est la «répétition» du génocide arménien de 1915/16. Les massacres sont menés par les kurdes. Ils cessent en octobre 1896 suite à la menace d’une intervention anglo-russe.
1908 (24 juillet) : Les Jeunes Turcs s’emparent du pouvoir pour tenter d’enrayer le déclin de la Sublime Porte
1909 (14 au 27 avril) : Massacres de Cilicie par des milices, des détenus de droit commun libérés et même des troupes régulières venues à l’origine pour mettre fin aux massacres
1909 (13 avril) : Tentative de contre-révolution contre les Jeunes Turcs. La garnison de Constantinople se soulève. Les troupes venues de Macédoine écrasent la rébellion dans le sang, pénétrant dans la capitale ottomane le 24 avril 1909.
1909 (août) : Révision constitutionnelle qui dépose le nouveau sultan Mehmet V au pouvoir depuis le 27 avril 1909
1911 : guerre italo-turque. L’empire ottoman perd la Libye qui devient une colonie italienne
1912-1913 : Guerres Balkaniques
1913 (23 janvier) : Coup d’Etat d’Enver Pacha
1914 : L’empire ottoman s’engage dans le premier conflit mondial aux côtés des Empires Centraux
1914 (5 novembre) : suite à l’entrée en guerre de l’Empire ottoman aux côtés des empires centraux, la Grande-Bretagne annexe Chypre et l’Egypte.
1915 (avril) : Début du génocide arménien. Dans la nuit du 24 au 25 avril, des intellectuels arméniens sont massacrés à Constantinople. Le génocide arménien prend fin en juillet 1916.
1916-1923 : génocide greco-pontique
1918 (30 octobre) : Armistice de Moudros
1918 (13 novembre) : Les français et les britanniques occupent Constantinople. Cette occupation prend fin le 23 septembre 1923.
1920 (23 avril) : La Grande Assemblée Nationale de Turquie est créée à Ankara
1920 (10 août) : Traité de Sèvres. Ce traité qui dépèce l’empire ottoman ne sera jamais appliqué
1921 (13 octobre) : Traité signé entre la Turquie kémaliste et les républiques soviétiques de la Transcaucasie
1922 : Abolition du sultanat. Mehmed VI quitte le pays à bord du cuirassé britannique HMS Malaya
1923 (24 juillet) : Traité de Lausanne qui entre en vigueur le 6 août 1924
1923 (29 octobre) : Proclamation de la République de Turquie
1924 ( 3 mars) : abolition du califat. Le sultan et sa famille déjà en exil sont déclarées persona non grata en Turquie.
1925 : traité d’amitié turco-soviétique
1925 : les kurdes se révoltent
1930 : nouvelle révolte kurde
1932 (juillet) : La Turquie est admise à la SDN
1936 (20 juin) : Convention concernant le régime des détroits dite Convention de Montreux déterminant l’exercice de la libre circulation dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore
1937 : nouvelle revolte kurde
1937 (8 juillet) : Traité de Sa’dabad. La Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan coordonnent leur action contre les kurdes.
1938 (2 septembre) : Constitution de la République autonome de Hatay qui sera annexée par la Turquie le 2 juin 1939
Mustapha Kemal Ataturk
1938 (10 novembre) : Mort de Mustafa Kemal Ataturk. Il est remplacé par Ismet Inönu
La Bulgarie annexée à l’Empire ottoman, formant une province administrée directement par les sultans en raison de sa position stratégique. La question religieuse est gérée par le patriarcat de Constantinople. Le mot Bulgarie disparaît est remplacé par le terme Roumélie («pays des Romains»).
Un système féodal strict est mis en place tout comme un système de colonisation et d’islamisation.
Cela passe par le statut de dhimmi (inférieur) pour les non-musulmans, la mise en place du statut du millet (tous les chrétiens sous une seule autorité pour effacer toute solidarité nationale), une forte pression fiscale (double capitation [de capita tête ce qui signifie que les chrétiens payent deux fois un impôt individuel]) et enfin le système du devchirme, l’enlèvement de jeunes chrétiens pour les convertir à l’islam et les transformer en janissaires.
Janissaires ottomans
Cette domination connait une forte résistance des bulgares avec plusieurs révoltes notamment en 1565 (Prilep) en 1575 (Ohrid), en 1590 (Kysustendil), en 1595 (Razzgrad), en 1686, en 1688 (révolte catholique) et en 1689 (Macédoine). Cela passe également par l’action des Haïduk, des bandits de grand chemin entourés d’une aura romantique un peu à l’instar des bandits d’honneur corses.
En 1774 le traité de Kücük-Kaynarca qui met fin à une nouvelle guerre russo-ottomane autorise la Russie à interférer dans les affaires ottomanes en tant que protecteur des sujets chrétiens de la Sublime Porte.
Jusqu’aux années 1820 la résistance chrétienne est multinationale mais suite notamment à l’indépendance grecque on assiste à une séparation. C’est un processus long et lent qui voit une orientation moins religieuse et plus nationale.
Après la fin de la guerre de Crimée et jusqu’à l’autonomie de la Bulgarie (de jure mais de facto indépendance) les mouvements se séparent et s’affrontent mêmes entre-eux, le début du «baril de poudre balkanique» qui allait provoquer la première déflagration mondiale.
Révolte, guerre russo-ottomane et «indépendance»
En cette fin de 19ème siècle l’empire ottoman est clairement sur le déclin. Ce déclin à été amorcé dès le 18ème siècle voir même la fin du siècle précédent. C’est clairement «l’homme malade de l’Europe».
En 1875 la Bosnie-Herzégovine se révolte suivie un an plus tard en avril 1876 (calendrier julien) de la Bulgarie. Cette révolte va être écrasée en mai par l’armée ottomane et par des irréguliers ottomans les Bachi-Bazouk. Les atrocités sont telles qu’elles indignent l’opinion publique européenne, une opinion choquée et outrée par de telles exactions.
Cette révolte est la conséquence de la réemergence de la conscience nationale bulgare. En novembre 1875 le Comité Central Révolutionnaire Bulgare décide de lancer une révolte armée, estimant la situation mure pour cela.
Le territoire appelé à soulever est divisé en cinq districts : Vratsa, Veliko Tarnovo, Sliven, Plovdiv et Sofia.
Cette révolte éclate le 20 avril 1876 (2 mai au calendrier grégorien) mais son impact est minoré par un coup de filet lancé par la police ottomane prévenue par un délégué qui avait été retourné. La dite révolte est donc loin d’être homogène avec des zones qui échappent totalement au contrôle ottoman et des régions où la révolte fait long feu.
La question des musulmans fait débat. On décide de ne s’attaquer qu’à ceux armés et belliqueux et de protégés seront qui resteront pacifiques. Bien entendu ça c’est sur le papier mais dans la pratique on efface pas comme ça plusieurs siècles de haine et de resentiments.
Le 25 avril 1876 débute la répression ottomane. Elle est sévère et implacable, les combattants comme les civils sont massacrés. A la mi-mai (fin mai calendrier grégorien) la révolte est écrasée.
Le nombre de victimes est incertain variant entre 12 et 30000 morts. En Grande-Bretagne cette révolte entraine une passe d’arme en deux des grands leaders politiques britanniques de l’époque le libéral Gladstone et le conservateur Disraeli. Le premier dans l’opposition reproche la non intervention au second au pouvoir.
Il faut dire qu’à l’époque la Grande-Bretagne soutien clairement l’empire ottoman pour éviter que la Russie n’accède aux mers chaudes. Ne pas oublier que nous sommes à peine vingt ans après la fin de la guerre de Crimée où l’intervention franco-britannico-turc était destinée à empêcher la Russie de Nicolas 1er de prendre trop ses aises dans les Balkans et d’accéder à la Méditerranée.
Presque un an après la révolte éclate une nouvelle guerre russo-ottomane, un conflit qui va durer du 24 avril 1877 au 3 mars 1878 (calendrier grégorien). Ce conflit dépasse le simple cadre bulgare puisque des opérations vont avoir lieu dans les Balkans mais aussi dans le Caucase.
La Russie va s’allier à la Roumanie, la Serbie, le Monténégro et une légion bulgare face aux ottomans qui vont s’appuyer sur des irréguliers tchétchènes, daghestanais, abbkazes mais aussi une légion polonaise.
Les russes déploient 185000 soldats sur le Danube plus 75000 dans le Caucase soit 260000 hommes en quatre corps d’armée. En face on trouve 281000 soldats ottomans (211000 dans les Balkans et 70000 dans le Caucase).
Sur le plan de l’équipement, les ottomans sont mieux armés, mieux équipés mais ces qualités sont obérées par une stratégie défensive et la nécessité de disperser les effectifs entre troupes de forteresse et troupes de manœuvre.
Les pertes vont être élevées et plus de maladie qu’au combat, une constante de la guerre jusqu’au premier conflit mondial où le traitement sanitaire à fait d’immenses progrès.
Les russes ont perdu entre 15567 et 34742 tués au combat, 81166 morts de maladies, 56652 bléssés dont 1713 succomberont des suites de leurs blessures.
Les roumains ont eux 4302 tués et disparus, 3316 blessés et 19904 malades. Les bulgares ont eu 2456 tués et blessés, les serbes et les monténégrins ont eu 2400 morts et blessés alors que l’empire ottoman ont eu environement 30000 tués et 60 à 90000 morts des suites de leurs blessures et de maladie.
Auparavant (30 juin 1876) la Serbie et le Monténégro étaient entrés en guerre contre l’empire ottoman. Les serbes aidés par les volontaires russes sont cependant incapables de réaliser l’offensive prévue mais empêchent les troupes de la Sublime Porte d’envahir la Serbie.
A la même époque la Russie et l’Autriche-Hongrie négocie pour préserver leurs intérêts mutuels. La Russie soutiendra l’Autriche-Hongrie pour lui permettre d’acquérir la Bosnie-Herzégovine en échange du soutien de Vienne pour récupérer la Bessarabie du Sud (perdue durant la guerre de Crimée) et l’annexion de Batum. La Bulgarie deviendrait autonome selon les austro-hongrois mais indépendante selon les russes.
Le 31 octobre 1876 l’Empire ottoman accepte les conditions de la Russie pour stopper sa guerre contre la Serbie.
Le 11 décembre 1876 les consuls des grandes puissances (Grande-Bretagne, Russie, Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie) se réunissent à Constantinople.
Ils exigent des réformes politiques ce que ne peut empêcher la Sublime Porte qui décide de couper l’herbe sous le pied des grandes puissances en mettant en place une constitution. Les puissances occidentales restent sur leurs positions.
Le 15 janvier 1877 un accord est signé entre Vienne et Saint-Pétersbourg. Tout est en place pour une guerre entre l’empire russe et l’empire ottoman.
Les russes déclarent la guerre aux turcs le 24 avril 1877. Ils entrent en Roumanie suite à un accord signé le 12 avril. Le 10 mai 1877 la Roumanie déclare la guerre à l’Empire ottoman. Les russes et les roumains coulent tous les navires ennemis dans le Danube et minent le fleuve.
Le 25 et le 26 mai 1877 un torpilleur roumain avec un équipage mixte roumano-russe coule un monitor ottoman. Dans la nuit du 27 au 28 mai un pont de bateau est construit sur le Danube à Svishtov.
Le 26 juin ils franchissent le fleuve près du delta à Galati et à Simnitza puis progresse vers Ruschuk. Ils réduisent la forteresse de Svitstov et progressent vers Nikopol.
Le 12 juillet 1877 ils remportent la bataille d’Elena puis celle de Nikopol quatre jours plus tard ce qui leur permet de faire mouvement en direction de la Bulgarie. Le 17 juillet les russes remportent une première bataille près de la passe de Shipka.
Le 19 juillet 1877 les ottomans s’installent à Plevna avec 15000 hommes pour bloquer l’avancée russe. Ces derniers envoient seulement 9000 hommes contre la ville. Deux assauts sont repoussés (respectivement les 20 et 31 juillet) mais les ottomans ne lancent aucune contre-offensive. Sans doute qu’une opération de ce type aurait mis les russes en grande difficulté et aurait peut être permis aux turcs de détruit le pont de bateau sur le Danube.
Guerre russo-ottomane, tableau représentant la bataille de la passe Skipka
Le 9 août 1877 les bulgares remportent une victoire majeure à Skipka en empêchant l’arrivée de renforts ottomans à Plevna.
Après trois jours de combats, les volontaires de la légion bulgare sont relevés par des troupes russes, les ottomans étant obligés de se replier.
Au même moment les roumains franchissent le Danube et vont renforcer les troupes russes au siège de Plevna. Le 21 août une nouvelle attaque ottomane est repoussée mais le 11 septembre 1877 lors de la bataille de Lovcha, les ottomans repoussent une attaque russe.
Le 13 septembre à lieu la troisième bataille de la passe Shipka qui se termine par une victoire russe , les troupes ottomanes étant repoussées. Le 24 octobre à lieu la bataille de Gorni Dubnik au cours de laquelle les russes capturent la redoute défendant les voies de communication ravitaillant la ville assiégée.
Le siège va durer jusqu’en décembre 1877. Dans la nuit du 9 au 10 la garnison ottomane tente une sortie mais c’est un échec. Le lendemain la ville rend. Si le chef est bien traité, nombre de prisonniers meurent de froid lors de leur transit en direction des camps destinés à les abriter. Les blessés intransportables sont massacrés par les bulgares. Cette victoire de Plevna pousse la Serbie à rentrer en guerre pour prendre sa revanche sur le conflit de l’année dernière.
Le siège de Plevna n’est pas le seul événement de cette guerre. Le 25 août 1877 sur le front caucasien la bataille de Kizil Tepe se termine par une victoire ottomane qui empêche les russes de mettre le siège à Kars.
Du 2 au 4 octobre à lieu la bataille de Yahni où les russes sont battus par les ottomans même si la victoire turque est loin d’être conclusive. Du 12 au 15 octobre, l’armée ottomane dirigée par Hadji Resit Pasha se rend aux russes. Le 4 novembre 1877 les russes remportent la bataille de Deve Boyun mais les 8 et 9 novembre ils échouent à s’emparer de la ville d’Erzurum. Le 17 novembre 1877 les russes s’emparent de la forteresse de Kars dans le Caucase.
Les 4 et 14 décembre 1877 ont lieu deux nouvelles batailles à Elena, la première se termina par une victoire ottomane et la seconde par une victoire russe. Le 31 décembre 1877 à lieu la bataille de Tashkessen, les ottomans remportent une victoire tactique qui permet de couvrir la retraite générale.
Le 4 janvier 1878 la ville de Sofia est prise et le lendemain la quatrième bataille de la passe Shipka est une nouvelle victoire russe. La dernière bataille à lieu à Philippopolis le 17 janvier 1878, l’avancée russe menaçant Constantinople.
Le 31 janvier 1878 sous la pression des britanniques qui envoient une flotte pour montrer les dents, les russes acceptent la trève proposée par les ottomans. Pour être en meilleure position lors des futures négociations de paix, les mouvements se poursuivent un temps.
La Bulgarie du traité de San Stefano puis celle du traité de Berlin
Le 3 mars 1878 le traité de San Stefano (dans la banlieue de Constantinople et non comme en Italie comme on pourrait le croire) met fin à ce conflit. Une grande principauté de Bulgarie autonome voit le jour. Cette principauté dont le prince doit être choisit par la Russie regroupe quasiment tous les bulgarophones de la région. La Bosnie-Herzégovine est autonome tandis que la Serbie, le Monténégro et la Roumanie reçoivent eux aussi des territoires, réduisant la Turquie d’Europe à fort peu de choses. La Russie devait s’agrandir dans le Caucase.
La Grande-Bretagne et l’Autriche-Hongrie s’opposent à ce traité qui favorise beaucoup trop les intérêts russes. Cette opposition s’explique pour les austro-hongrois par le fait qu’une poussée russe allait contre leurs intérêts et que pour les britanniques obsédés par l’équilibre des puissances en Europe ne voulait pas voir les russes capables de réaliser le projet de Catherine II de renaissance de l’empire byzantin.
Un congrès international se réunit à Berlin le 13 juillet 1878. la Bulgarie n’est plus une mais duale avec deux principautés qui ne seront réunies qu’en 1885, l’indépendance n’étant reconnue qu’en 1908 même si dans les faits l’autonomie était très large.
Le territoire bulgare était réduite à un territoire entre le Danube et le Gran Balkan. Elle reste vassale du Sultan tandis que la Roumélie orientale reste ottomane. La Sublime Porte conserve la Macédoine, l’Albanie, la Thessalie et la Thrace.
La Bosnie-Herzégovine et le Sandjak de Novi-Pazar restent nominalement aux mains des ottomans mais l’administration est assurée par l’Autriche-Hongrie.
Le rêve des frontières du traité de San Stefano vont devenir le moteur de la diplomatie bulgare ce qui expliquera son engagement dans les deux conflits mondiaux.