Pologne et Pays Neutres (95) Pologne (7)

FORCES ARMEES POLONAISES (1) : ARMEE DE TERRE

Une histoire militaire de la Pologne

Aux temps jadis

Parmi les premiers grands événements de l’histoire militaire de la Pologne figure la Bataille de Legnica survenue le 9 avril 1241 (NdA date incertaine) entre les polonais alliés aux chevaliers teutoniques face aux mongols.

C’est une déroute pour les troupes chrétiennes mais fort heureusement pour le reste de l’Europe les mongols mettent cap au sud-est renoncent à avancer plus à l’ouest. A noter que sur le plan tactique cette bataille montre la vulnérabilité de la cavalerie lourde aux archers, une leçon qui ne pas comprise par certains suivez mon regard.

**

*

Représentation de l’Armée polono-lituanienne

La République des Deux Nations disposait naturellement d’une armée composée de plusieurs unités comme les Wojsko Kriarciane (unités régulières soldées), les Wojsko Komputowe (unités semi-régulières créées pour la durée d’une guerre qui sont intégrées en 1652 avec les premières dans une nouvelle armée permanente), la Pospolite Ruzzenie (levée en masse de la Szlachta), les Piechota lanowa et les Piechota wyzbraniecka (unités de paysans recrutés).

On trouve également des cosaques enregistrés (troupes formées par des cosaques utilisées surtout à l’infanterie, rarement à la cavalerie avec des tabors recrutés jusqu’en 1699), la Garde Royale, des Mercenaires et des armées privées dépendant des grands féodaux.

*

**

La Guerre Nordique de Sept Ans à lieu de 1563 à 1570. La Suède est opposée à une coalition dano-polono-lübeckoise, l’élément déclencheur étant un contentieux dano-suédois depuis la fin de l’Union de Kalmar. Je cite ce conflit pour information car les troupes polonaises ne sont pas engagées !

De 1605 à 1618 les polonais affrontent les russes, de 1600 à 1629 les polonais affrontent les suédois et de 1620 à 1621 les ottomans.

Durant ce dernier conflit les ottomans défont les polonais la bataille de Tutoia (17 septembre au 7 octobre 1620), les polonais subissant de lourdes pertes.

L’année suivante une imposante armée ottomane (100 à 250000 hommes selon les sources !) repart en campagne avec premier objectif la conquête de l’Ukraine et pour les plus ambitieux d’atteindre la mer Baltique en détruisant la République des Deux-Nations !

Cette campagne sera un échec avec une défaite contre les polonais et les cosaques zaporogues à Khotin (2 septembre au 9 octobre 1621).

En 1633/34 11 à 30000 polonais et alliés affrontent 55000 ottomans et alliés dans une nouvelle guerre polono-ottomane.

De 1654 à 1667 les polonais et les russes s’affrontent, conflit se terminant par une victoire russe. A l’origine du conflit une révolte de cosaques contre la Pologne, révolte soutenue par la Russie.

En juillet 1654, 41000 russes envahissent la République des Deux-Nations. Les villes de Bely et de Dorogobsy sont prises, Smolensk assiégée. C’est ensuite la bataille de Chklow (12 août 1654) et de Szepielewicze (24 et 25 août 1654), les russes l’emportant à chaque fois. En revanche la bataille de Ochmatow (janvier/février 1655) se termine par un résultat indécis à la différence de la bataille de Jaehkiv qui est une victoire polono-tatare.

La Première Guerre du Nord à lieu de 1655 à 1660 opposant la Suède à la République des Deux-Nations.

En juillet 1655 l’Armée suédoise envahit la Pologne-Lituanie depuis la Poméranie suédoise à l’ouest et par la Livonie au nord. C’est 13650 hommes et 72 canons d’un côté, 21200 de l’autre. En face les polono-lituaniens n’alignent que 14000 hommes. Une partie de la noblesse polonaise rallie le roi de Suède après la bataille d’Ujscee le 25 juillet 1655. En août 1655, le Grand-Duché de Lituanie se place sous la protection suédoise, le 8 septembre 1655 Varsovie est occupée.

Les suédois sont victorieux à Zarnow le 16 septembre et Wojnicz le 3 octobre. Jean II Casimir est capturé et exilé en Silésie. Cracovie capitule le 19 octobre et le lendemain un traité est signé à Kedainiei, la Lituanie est unie à la Suède, la majorité de l’armée polonaise se rendant à la Suède.

Très vite l’occupation suédoise suscite une violente opposition en Pologne, entrainant une guerilla et en réponse une répression sanglante. A la bataille de Golab en février 1656, 11000 suédois défont 2400 polonais. Les suédois sont défaits à Zamosc puis le 7 avril 1656 à Warka.

Les suédo-brandebourgeeois l’emporte à Varsovie (28 au 30 juillet 1656), Jean II Casimir se retire à Lublin. La victoire polonaise à Leczyca le 4 octobre 1656 est sans lendemain.

De 1672 à 1676 les polonais affrontent les ottomans perdant à cette occasion la Podolie. Les polonais l’emporte à Khotin le 11 novembre 1673, une victoire remportée par le Hetman (chef de l’armée) Jean Sobieski. En revanche la bataille de Jouravno (25 septembre au 14 octobre 1676) se termine par une victoire ottomane.

De 1683 à 1699 c’est la Grande Guerre Turque, un conflit opposant le Saint-Empire Romain Germanique à l’Empire ottoman. La Maison d’Autriche n’est pas seule pouvant compter également sur l’aide de la Pologne (NdA bah oui sinon je parlerai pas de ce conflit), des Etats Pontificaux, de Venise, de Gênes, de la Toscane, de la Savoie, de l’Espagne et du Portugal, le tout formant la Sainte Ligue.

When the wing hussar arrive !

Le climax, l’apogée de ce conflit c’est naturellement le siège de Vienne et l’intervention décisive de l’armée du roi de Pologne Jean III Sobieski qui dégage la capitale du Saint-Empire. C’est surtout le début du déclin irrémédiable de la Sublime Porte.

Les 150000 hommes de l’armée ottomane franchissent la frontière le 29 juin. L’armée de Charles V de Lorraine (beau-frère de Léopold 1er) est battue le 2 juillet, la cour impériale quittant Vienne le 7 juillet pour Linz puis Passau. Vienne est assiégée à partir du 14 juillet 1683.

L’armée coalisée arrive sous les murs de Vienne le 3 septembre alors que la capitale autrichienne chancèle. Les 75000 hommes de Sobieski franchissent le Danube s’installent sur les hauteurs de Kahlenberg et de Leopoldsberg.

Les polonais et les impériaux attaquent le 12 septembre 1683, la cavalerie polonaise et notamment ses fameux hussards ailés (When the winged hussars arrive comme chante Sabaton) s’illustre mettant les ottomans en déroute. 15000 turcs sont tués, dix fois moins pour les coalisés.

La menace écartée, Léopold 1er est de retour à Vienne, ne pardonant pas à Jean III Sobieski d’être entré le premier dans sa ville.

Après un temps d’hésitation, les coalisés se lancent à la poursuite des ottomans, remportant une nouvelle victoire à Parkany le 9 octobre. La ville hongroise d’Esztergon tombe le 25 octobre suivie d’une ultime victoire le 1er novembre. L’armée polonaise se replie. Le 25 décembre 1683, Kara Mustafa et étranglé sur ordre du sultan. A noter que les polonais ne participent pas à la suite du conflit.

Ce conflit se termine par le Traité de Karlowitz (26 janvier 1699), traité qui voit la Pologne récupérer la Podolie perdue en 1672.

La Grande Guerre du Nord (1700-1721)

La Pologne ne participe pas officiellement mais va être un enjeu de la lutte entre la Suède et la Saxe dont l’électeur est également roi de Pologne (1700-1709).

Après avoir neutralisé la Russie, Charles XII se tourne vers la Saxe et la Pologne d’Auguste II. La Pologne-Lituanie est envahie le 18 juillet 1701 quand l’armée du dernier roi de Suède impérialiste franchit la rivière Dagauva.

En 1702 la Suède affronte les troupes de l’hetman de Lituanie Michal Serwacy Wisniowicki et s’empare de Wilno au mois d’avril. L’armée saxo-polonaise est écrasée le 19 juillet 1702 à Kliszow à 50km au nord de Varsovie.

Auguste II se replie sur Sandormiez pendant que les suédois occupent Cracovie puis Varsovie. Le roi de Pologne n’à d’autre choix que de se retirer en Saxe. Charles XII fait élire comme nous l’avons vu un nouveau roi Stanislas Leczynskiy.

L’armée saxonne est à nouveau vaincue à Fraustadt (Wschowa) près de la frontière avec la Silésie, cette défaite entrainant le Traité de Altranstadt (24 septembre 1706). Auguste II reconnaît Stanislas comme roi de Pologne.

Charles quitte la Saxe en août 1707, laissant en Pologne 24000 homms pour aller avec 35000 hommes combattre en Russie. La suite est connue, Poltava tout ça tout ça. En 1710 l’armée suédoise se retire de Pologne direction la Poméranie. La mort de Charles XII entraine la division de la coalition, les différents protagonistes se disputant nombre de territoires, la menace russe étant un moteur majeur des négociations.

La guerre russo-polonaise (1792)

Du 18 mai au 27 juillet 1792 les polonais et les russes s’affrontent pour l’ultime épisode des guerres polono-russes, ce conflit aboutissant au deuxième partage de la Pologne, la République des Deux-Nations entrant en phase de décomposition et d’agonie. Le résultat du conflit était pour ainsi dire écrit d’avance, Saint-Pétersbourg engageant 106000 hommes, Varsovie 37000.

Les russes sont organisées en deux armées, l’Armée de Kakhavsky dispose de 64000 hommes répartis en quatre corps d’armée, l’Armée de Kretchetnikov comprend lui 38000 hommes avec quatre corps d’armée dont celui de la confédération de Targowice.

En face les polono-lituaniens peuvent en théorie aligner 48000 polonais et 15000 lituaniens mais en réalité seulement 37000 hommes sont engagés.

Le 14 juin 1792 les russes l’emporte à Boruszhowice, 5000 russes défaisant 1800 polono-lituaniens, ces derniers prennant leur revanche à Zielence (15357 polonais contre 11000 russes) le 18 juin 1792.

Les polonais l’emporte à nouveau à Dubienka le 18 juillet 1792, engageant 5000 hommes contre 18000 russes. Les russes l’emporte à Zelva (4 et 5 juillet 1792) après avoir engagé 6500 hommes contre 7000 polonais.

Les polonais l’emporte à Kzemien le 24 juillet 1792 après avoir engagé 12000 hommes contre 4500 russes. Les polonais remportent une ultime bataille le 26 juillet 1792 (Nda lieu inconnu)

Les unités de volontaires polonais au service de la France

Le 9 janvier 1797 deux légions polonaises sont créées pour intégrer l’Armée de la république lombarde, chaque légion comprenant trois bataillons à six compagnies de 125 hommes auxquelles on ajoute trois compagnies d’artillerie. Les effectifs atteignent très vite 5000 hommes.

Ces unités combattent en Italie et répriment de nombreuses révoltes bien loin de leur espoir de combattre pour libérer leur patrie. En mai 1798 les polonais occupent Rome. La même année les effectifs atteignent 10000 hommes, les polonais combattant les anglais dans le Royaume de Naples.

En 1799 les pertes sont particulièrement sévères, les polonais se retrouvant en première ligne, les meilleures troupes se trouvant en Egypte. Les polonais participent aux batailles de Novi et de Zurich.

Le 10 février 1800 les survivants des légions polonaises d’Italie sont réorganisées à Marseille sous la forme de la Légion italique censée aligner 9000 hommes mais les effectifs vont atteindre péniblement 5000 hommes.

Le 8 septembre 1799 est créée la Légion du Danube composée d’un état-major, d’unités d’artillerie, de quatre bataillons d’infanterie et d’un régiment de uhlans à quatre escadrons. Elle combat en Bavière et participe à la bataille de Hohenlinden (3 décembre 1800).

En 1801 les polonais sont envoyés dans le Royaume d’Etrurie et de Toscane. Le moral est très bas car ces soldats veulent combattre les partageurs de la Pologne et non réprimer les révoltes.

Le 21 décembre 1800 les légions polonaises sont dissoutes et transformées en trois demi-brigades, la légion polonaise d’Italie forme le gros des 1ère et 2ème demi-brigades étrangères, la Légion du Danube formant la 3ème demi-brigade étrangère. Ces unités intègrent ensuite l’armée française sous la forme des 113ème et 114ème demi-brigades de ligne.

Après l’Italie les polonais vont combattre aux Antilles à Saint-Domingue en 1802/03. 4000 polonais vont y mourir, 400 restant sur l’île, d’autres se sont dispersés dans les Caraïbes, 700 retournant en France.

En 1805 les polonais stationnés en Italie forment la 1ère légion polonaise et en 1806 les légions de Dombrowski et du Danube sont réduites à un régiment d’infanterie et de cavalerie, combattant en Italie.

Toujours en 1806, une Légion du Nord est formée, légion qui est bientôt accompagnée par une division polonaise à trois régiments. Les troupes dans cette unité sont cependant de piètre qualité. Une 2ème légion du Nord est mise sur pied le 23 septembre 1806 mais elle fusionne avec la première dès mars 1807.

En juin 1807 la Légion du Nord composée de quatre régiments d’infanterie et de trois régiments de cavalerie est à Varsovie, Kalisz et Cracovie.

La division polonaise (trois régiments d’infanterie et de trois régiments de chasseurs de Posen) est avec le 8ème Corps d’Armée du général Mortier participe à la bataille de Friedland (14 juin 1807). En mars 1808 la Légion du Nord est versée dans l’armée du Duché de Varsovie.

Le 5 avril 1807 une légion polacco-italienne est créée avec un régiment de lanciers et trois régiments d’infanterie.

Légion de la Vistule

Elle passe au service de la Westphalie en octobre 1807 puis à nouveau au service de la France en mars 1808. le 29 mars 1808 l’unité devient la Légion de la Vistule, le régiment de lanciers comprend quatre escadrons soit 47 officiers et 1171 hommes. Les trois régiments d’infanterie comprennent 140 hommes par compagnie, 840 par bataillons, 1680 par régiment, 5040 pour trois régiments. A la mi-1808 les effectifs sont passés à 6000 hommes.

Après la victoire de Wagram on tente de mettre sur pied une légion avec les prisonniers de guerre polonais de l’armée autrichienne mais faute d’effectifs suffisants elle fusionne avec la Légion de la Vistule. Cette dernière combat en Espagne puis s’illustre en Russie, en Allemagne et en France, 96000 polono-lituaniens participant à la campagne de Russie en 1812.

Quand la Grande Armée repasse le Niémen à la suite de la retraite, la légion sur la Vistule ne compte plus que 1500 hommes sur les 7000 du départ. Les polonais se sont illustrés à la bataille de la Moskova, à Winkowo et sur la Bérézina qui contrairement à ce qu’on pense souvent est une victoire française et non un désastre. En 1813 les polonais participent à la bataille de Leipzig et en 1814 à la campagne de France. Des polonais sont encore là sur l’île d’Elbe et pendant les Cent-Jours.

Parmi ces polonais figure le 1er régiment de chevau-légers lanciers polonais de la Garde impériale, une unité créée le 6 avril 1807 et dissoute le 1er octobre 1815. Elle combat en Espagne, s’illustrant sur le col de la Somossiera, en Autriche (1809), en Espagne (1810/11), en Russie (1812), en Allemagne (1813), en France (1814) avant d’accompagner Napoléon dans son exil sur l’île d’Elbe puis lors de l’aventure des Cent Jours.

Les guerres de la 4ème coalition (1806/07)

Unité de l’armée du Duché de Varsovie

Cette guerre qui à la Prusse et la Pologne pour théâtre aboutità la création du Duché de Varsovie, un compromis entre le maintien de la domination étrangère sur la Pologne et la renaissance d’un véritable royaume de Pologne, un compromis qui ne satisfait guère les polonais, les plus optimistes y voyant une première étape.

Ce sont les victoires françaises de Saalfeld (10 octobre 1806), Iena et Auerstaedt (14 octobre) _Berlin tombant le 27 octobre 1806_ , Eylau le 8 février 1807 et Friedland le 14 juin 1807, ces combats aboutissant à la paix de Tilsit et à une éphémère alliance franco-russe.

Pologne et Pays Neutres (73) Suède (8)

Aux temps modernes : des guerres napoléoniennes à nos jours

Soldat suédois en uniforme modèle 1806

Du 31 octobre 1805 au 6 janvier 1810 à lieu la guerre franco-suédoise. La Suède est soutenue par la Grande-Bretagne et la Prusse va affronter la France, l’Espagne et la Hollande.

Le 9 août 1805 la Suède à rejoint la troisième coalition suite à l’exécution du duc d’Enghien le 21 mars 1804 («pire qu’un crime une faute»). Elle autorise la Grande-Bretagne à utiliser la Poméranie suédoise comme base en échange de subsides. Le 31 octobre 1805 Stockholm déclare la guerre à la France.

En novembre 1805 une offensive combinée suédo-anglo-russe (12000 hommes) est lancée pour récupérer le Hanovre occupé par la France. Après la défaite austro-russe à Austerlitz, les suédois sont laissés seuls et doivent évacuer le pays en avril 1806 et se replient sur la Poméranie suédoise. Un accord franco-prussien est signé peu après.

A l’été 1806 une quatrième coalition est mise sur pied. La Suède peut occuper le Lauenburg mais devant l’offensive française, les soldats suédois doivent se replier sur la ville hanséatique de Lübeck pour évacuer mais les soldats français avancent trop vite. Suite à la bataille de Lübeck, 1000 suédois sur 1800 sont capturés. Ils sont très bien traités par le maréchal Bernadotte qui pose ici (mais il ne sait pas encore) les premiers jalons qui allait le conduire au trône de Suède.

La Poméranie suédoise est envahie début 1807, les français mettant le siège devant la ville de Stralsund. Après un premier cessez le feu le 18 avril 1807, la Suède reprend la lutte le 8 juillet 1807 après avoir refusé de rejoindre le système continental. Stralsund tombe aux mains des français le 20 août 1807. Les troupes suédoises comme c’est souvent la coutume à l’époque rentrent au pays avec armes munitions et bagages.

Après sa défaite dans la guerre russo-suédoise, la Suède signe le 6 janvier 1810 le traité de Paris. En échange du retour sous souveraineté suédoise de la Poméranie, Stockholm doit rejoindre le système continental.

Le 17 novembre 1810 la Suède doit déclarer la guerre à la Grande-Bretagne les marchandises sont saisies. Une guerre pour la forme (17 novembre 1810 au 18 juillet 1812) sans combats une Bloodless War (guerre sans sang). Les seuls tués sont les victimes des émeutes de Klagerup quand la troupe tire sur des opposants à la conscription le 15 juin 1811.

En 1812 la France occupe la Poméranie suédoise et l’île de Rügen, la Suède fait la paix avec la Grande-Bretagne dans le cadre du Traité d’Orebro (18 juillet 1812). Le même jour la Grande-Bretagne et la Russie signe une paix.

Du 14 mars 1808 au 10 décembre 1809, le royaume de Danemark-Norvège affronte la Suède. Le casus belli c’est l’alliance du royaume de Danemark-Norvège avec la France et l’alliance de la Suède avec la Grande-Bretagne. C’est une guerre que personne ne veut ce qui explique qu’elle se termine par une trêve. La paix est conclue par un retour au status quo ante bellum le 10 décembre 1809.

L’armée suédoise de l’époque c’est 23000 hommes dont 7000 hommes dans le sud de la Suède avec 14000 à la frontière norvégienne et 2000 dans le Norrland. Elle est bien équipée et bien entrainée.

On trouve plusieurs régiments comme le régiment de Hälsinge (1630-1709, 1709-1713 et depuis 1713). En 1816 ce régiment à huit compagnies reçoit le numéro 14 ou encore le régiment de Skaraborg (1624-1709 et 1709-1939). Devenu en 1816 le 9ème régiment d’infanterie, il est transformé en 1939 en régiment blindé qui va intégrer une brigade mobile (mobil brigad).

Le régiment de Kalmar (1626-1709 et 1709-1927) est un régiment d’infanterie à huit compagnies qui devient le 20ème RI en 1816 puis le 21ème RI en 1892. En 1927 il fusionne avec le régiment de Jönköping pour former le régiment de Jönköping-Kalmar.

Le Live Grenadier Regiment en suédois Livgrenadjärregementet est créé en 1928. En 1791, les régiments d’infanterie et de cavalerie d’Östergötland fusionnent pour donner naissance à un régiment de Life Grenadier. En 1816 le régiment est divisé en deux, les 1stet 2nd Life Grenadier Regiment. En 1928 les deux régiments sont fusionnés pour redonner naissance à un régiment unique qui reçoit également une autre désignation, le 4ème RI. Le Bohuslan Regiment est créé en 1720 et est devenu en 1816 le 17ème RI.

En face on trouve une armée dano-norvégienne de 36000 hommes mais seulement 5000 peuvent être employés contre la Suède. A cela s’ajoute une armée française composée de 12500 français, de 14000 espagnols, 6000 néerlandais et 12500 danois.

Ce conflit se termine par le Traité de Jönköping (10 décembre 1809) qui prévoit aucune cession de territoires, les navires britanniques sont maintenus à distance des côtés suédois, les rénégats et crriminels doivent être extradés.

En 1814 le Traité de Kiel cédera la Norvège à la Suède non sans que les norvégiens ne tentent par les armes d’échapper à l’union prévue avec la Suède.

L’armée suédoise au 20ème siècle.

Uniforme modèle 1910

L’armée suédoise à longtemps reposé sur le mercenariat et un volontariat plus moins corseté par des pressions sociales et fiscales. En 1901 la Suède va mettre sur pied un service militaire universel qui va perdurer bien au delà du second conflit mondial.

Les conscrits suivent un service militaire d’un an puis suivent jusqu’à un âge avancé (50 puis 45 ans) des périodes de rafraichissement toutes les 4 à 6. Ceux décidant de devenir réservistes subissent eux des rappels annuels plus ou moins longs en fonction du grade acquis.

Durant les deux conflits mondiaux, le service est temporairement porté à deux ans pour augmenter le nombre de soldats disponibles mais le projet de pérenniser cette extension n’à jamais pu aboutir en raison de nombreu oppositions politiques.

Si la Suède est restée neutre durant le premier conflit mondial elle s’est tout de même engagé dans les îles Aland en 1918.

Ces îles de la mer Baltique sont russes depuis 1809 intégrant le Grand Duché de Finlande. En 1856 suite à la guerre de Crimée, le Traité de Paris les démilitarise. En 1914 la Russie y installe une base de sous-marins utilisée également par les britanniques. Des fortifications sont construites mais leur puissance inquiètent Stockholm qui craignent qu’elles ne servent pour envahir la Suède.

En décembre 1917 la Finlande est indépendante. La population des îles Aland veut rejoindre la Suède ou du moins une intervention pour rétablir l’ordre en raison de la dissolution des troupes russes suite aux révolutions de février et d’octobre.

Ces îles étaient alors occupées par les Rouges, la Suède intervenant en février 1918 suivis par les allemands en mars. Le conflit est aussi relié à la guerre civile finlandaise entre Blancs et Rouges.

Le 10 février 1918 la guerre civile finlandaise arrive à Aland avec l’arrivée des Blancs finlandais. Peu de résistance russe. Le 13 février, le gouvernement suédois décide d’envoyer des troupes dans les îles Aland. Les blancs finlandais pensent que les suédois de leur côté mais ce n’est pas le cas. On assistance à une alternance de combats et de négociations. Les suédois contrôlent toutes les îles le 2 mars 1918.

Les allemands capturent les Rouges en raison de la crainte de voir la Suède rejoindre les alliés. Le 6 mars 1918, un accord germano-suédois est signé pour le partage des îles. Le 14 mars la majorité des troupes suédoises sont évacuées, les derniers soldats de Stockholm quittant la zone le 26 mai 1918 quand la guerre civile finlandaise s’achève.

Les allemands quittent les îles en septembre 1918. Trois ans plus tard en 1921, les îles sont cédées à la Finlande où elles forment une région autonome de la Finlande et sont démilitarisées.

Sur le plan des effectifs on trouve 2150 russes (dont 150 militants bolchéviques) contre 700 à 800 suédois, 900 allemands et 460 finlandais blancs.

L’Acte de Défense de 1925 voté le 26 mai 1925 entre en application le 1er janvier 1928. Cet acte entame une politique de désarmement qui ne changera qu’avec l’Acte de Défense de 1936.

Le nombre de divisions est baissé à quatre, dix-sept unités militaires sont dissoutes, le service militaire réduit à 140 jours, de nombreux conscrits sont transférés à l’Armée de Réserve.

L’Armen passe donc de six à quatre divisions, la cavalerie est réduite de cinquante à douze compagnies, l’infanterie de 364 à 122, les troisièmes bataillons des régiments d’infanterie sont dissous, les compagnies de service sont réduites de dix-huit à douze compagnies, le génie de trente-deux à vingt-deux, les compagnies de soutien sont réduites à trois, deux compagnies blindées étant mises sur pied.

A la différence de nombre d’armées l’armée suédoise à longtemps été uniquement organisée en temps de paix de régiments, des gros régiments avec plusieurs bataillons qu’ils soient d’active ou de réserve. Ces régiments étaient des régiments d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie et du génie.

Uniformes suédois modèle 1944

Armée de masse, la Suède choisit au début des années quarante de réorganiser son armée de terre pour l’adapter à l’époque. Les leçons de la guerre de Pologne sont tirées notamment la nécessité d’améliorer la mobilité des unités.

Le gouvernement suédois choisit une armée à deux vitesses, une armée territoriale au travers des zones militaires pour défendre le pays de manière ferme et décidée et une armée mobile capable d’intervenir sur tout le territoire rapidement. Elle comprend quatre corps d’armée et quatre brigades mobiles mélant des unités de cavalerie et des unités motomécaniques (NdA comment dit-on «pétrole-picton» en suédois). Les unités d’artillerie et du génie sont modernisées et voient leurs capacités accrues.

Jusqu’en 1937 le roi était le chef de l’armée, un rôle plein et entier et non symbolique comme dans d’autres pays. Cette année la poste de chef de l’armée (Chefen för armén) est créé, le roi restant le chef mais un chef sans pouvoir, un chef symbolique.

Le 30 novembre 1939 l’URSS envahit la Finlande. C’est le début de la Guerre d’Hiver. Face au Goliath soviétique, le David finlandais fait mieux que résister. Les finlandais ne sont pas seuls car des suédois sont à leurs côtés. L’armée suédoise ? Non un corps de volontaires de près de 10000 hommes qui allait intégrer également des danois et des norvégiens.

15000 suédois se présentent, 10000 sont sélectionnés mais seulement 8000 sont envoyés en Finlande pour combattre l’Armée Rouge. A cela se sont ajoutés des hommes qui ont rejoint individuellement le front.

A cela s’ajoute une aide humanitaire (nourriture, médicaments, vêtements) et des armes avec 135042 fusils,347 mitrailleuses, 450 fusils mitrailleurs,50 millions de cartouches, 144 canons, 100 canons antiaériens, 92 canons antichars,301846 obus de tous calibres, 300 mines marines et 500 charges de profondeur. On trouve également 17 chasseurs, 5 bombardiers légers, un DC-2 transformé en bombardier léger, trois avions de reconnaissance.

Les volontaires suédois s’illustrent lors de la Bataille de Salla (1939) et lors de la Bataille d’Honkaniemi (25 au 27 février 1940). Si la première est une victoire finlandaise, la seconde est une victoire soviétique.

Le Svenska Frivilligkaren à perdu trente-trois tués, dix disparus, cinquante blessés et cent-trente victimes d’angelures. A la fin du conflit ce corps comprennait 8260 suédois, 725 norvégiens et 600 danois.

Durant la Pax Armada des manœuvres en terrain libre sont organisées, des manœuvres massives à munitions réelles (ce qui génère un certain nombre d’accidents) qui permettent non seulement de régler différentes lacunes et surtout d’envoyer un message aux voisins de la Suède : si vous voulez conquérir notre pays cela vous coûtera très cher.

Quand la guerre devient évidente, la Suède prépare discrètement la mobilisation générale décrétée le 9 septembre 1948.

Outre la mobilisation générale des hommes en âge de combattre pour compléter et soutenir les unités d’active, une Home Guard est mise sur pied avec des hommes trop jeunes ou trop vieux pour combattre mais qui pouvaient soulager les unités de combat de missions secondaires.

Ce sont les prémices de la défense totale qui verra la Suède des années cinquante à quatre-vingt se transformer en un Etat-forteresse avec près d’un million de soldats potentiellement mobilisable, un pays transformé en forteresse géante, un pays bien décidé à faire payer le prix du sang à tout envahisseur.

Aujourd’hui la Home Guard tout en pouvant servir d’armée territoriale en complément d’une armée d’active aux effectifs plus réduits sert surtout pour l’intervention en cas de catastrophe naturelle ou en renfort de la police si celle-ci se retrouvait déborder.

Durant le conflit la Suède fait preuve d’une neutralité comme nous l’avons vu flexible avec un certain penchant pour l’Allemagne pour des raisons d’interdépendance économique.

Des trains sanitaires qui ont évacué des blessés allemands sous le contrôle de Croix Rouge ont en réalité transporté des armes, des munitions et même des renforts qui pour des raisons de discrétion portaient l’uniforme suédois ce qui est strictement prohibé par les conventions internationales.

Des incidents de frontière ont lieu entre la Suède et la Norvège après son occupation par les allemands. Il y eu la violation des eaux territoriales par des navires et des sous-marins officiellement non identifiés, des avions abattus, des pilotes internés.

Si l’armée suédoise n’à pour une raison évidente pas combattu durant le second conflit mondial des suédois ont pris les armes tant dans le camp de l’Axe que dans le camp allié, les premiers rejoignant la Waffen S.S et la division Nordland (théoriquement composée de scandinaves) alors que les seconds ont rejoint la Légion Etrangère, certains pilotes d’abord utilisés comme fantassins ce qui était un gaspillage de compétence se retrouvant dans l’Armée de l’Air.

A la fin du conflit l’armée suédoise s’est sérieusement modernisée en améliorant son équipement et son entrainement. De nouveaux programmes sont lancés en 1954/55 pour tirer la quintessence des leçons du second conflit mondial. La stratégie de défense totale est pérennisée pour faire face à la menace soviétique mais ceci est une autre histoire.

Pologne et Pays Neutres (70) Suède (5)

Gustav III Adolf

Gustav III (Stockholm 24 janvier 1746 Stockholm 29 mars 1792) est roi de Suède du 12 février 1771 au 29 mars 1792. Marié à Sophia Magdalena de Danemark en 1766, il aura deux fils, Gustav et Carl-Gustav.

Fils d’Adolphe-Frederic de Hesse et de Louise Ulrika (une sœur de Fredéric II le Grand), il est également le cousin de la Grande Catherine, tsarine de toutes les Russie.

Arrivé au pouvoir en 1771 il mène un coup d’état monarchiste dès août 1772 pour rétablir l’absolutisme disparu avec la mort de Charles XII. C’est la fin de l’Age de la Liberté, période où le pouvoir parlementaire n’à cessé de croitre au détriment du pouvoir monarchiques.

Despote éclairé, apprécié du peuple mais détesté par la noblesse car s’attaquant à ses privilèges, il mène une politique de mécénat pour faire briller de milles feux la Suède et surtout sa personne. Il tente également de renouer avec l’impérialisme suédois mais là les succès sont nettement plus timides.

Admirateur de Voltaire, Gustav III légalise la présence catholique et juive en Suède. Il libéralise la société et l’économie, réduisant par exemple les cas soumis à la torture et à la peine capitale. Il y à même une loi sur la liberté de la presse en 1766 mais cette loi est vidée de sa substance par des amendements en 1774 et 1792.

Opposé à la révolution française, il propose même son aide militaire à Louis XVI. Grièvement blessé dans le dos lors d’un bal masqué, il succombe à ses blessures quelques jours plus tard. Son fils Gustave IV lui succède mais mineur il est soumis à la régence jusqu’en 1796.

En 1809 Gustave IV est à son tour renversé par un coup d’état militaire après avoir tenté de rétablir l’absolutisme. Par la suite la monarchie suédoise ne cessera de perdre du pouvoir au point aujourd’hui de n’avoir que des pouvoirs symboliques.

En 1777 il est le premier état à reconnaître l’indépendance des Etats-Unis après que des soldats suédois aient servit aussi bien aux côtés des insurgents que des français. En 1784 il acquiert l’île de Saint-Barthélemy (que Louis XVI échange contre un droit d’entrepôt à Göteborg), île qui redeviendra française en 1877. Il y eut également un projet de colonie en Australie au sud-ouest de l’île-continent mais le projet du être abandonné à cause de la guerre contre la Russie (1788-1790).

Axel de Fersen

Hans Axel von Fersen (Stockholm 4 septembre 1755 Stockholm 20 juin 1810) est un comte suédois rendu célèbre par son statut de favori auprès de la reine de France Marie-Antoinette.

Il est le fils du feld-maréchal Fredrik Axel de Fersen et de la comtesse Hedwige-Catherine de la Gardie.

En 1774 il achève son Grand Tour d’Europe destiné à parfaire son éducation comme le fond tous les jeunes gens bien nés. Il impressionne la cour de France par son éducation et son physique avantageux.

Le 30 janvier 1774 il rencontre Marie-Antoinette alors dauphine. Il revient à la Cour de France en août 1778 où Marie-Antoinette devenue reine de France lui fait bon accueil ce qui suscite un certain nombre de ragots et de rumeurs.

Axel de Fersen reçoit l’autorisation de rejoindre le corps expéditionnaire français engagé dans la guerre d’indépendance américaine. Il est l’aide de camp de Rochambeau, se liant d’amitié avec le duc de Lauzun et le marquis de Ségur. Il s’illustre à la bataille de Yorktown, ayant obtenu en octobre 1782 la place de colonel en second du régiment Royal-Deux-Ponts.

Il rentre de campagne en juin 1783 et reçoit la propriété du régiment Royal-Suédois. En septembre il quitte Versailles et rejoint le roi de Suède Gustave III qui se rend incognito en Italie. Il multiplie les conquêtes féminines et continue une correspondance soutenue avec la reine de France.

En 1784 il est à Versailles, rentrant en Suède en juillet mais revenant en mars 1785 pour prendre possession de son régiment en garnison à Landrecies près de Valenciennes. Il participe à la guerre russo-suédoise en 1787-1788.

En 1791 il participe à la fuite de Varennes qui comme chacun sait échoue. Il échoue à convaincre Vienne d’agir plus fermement. Fersen quitte alors Vienne pour Bruxelles.

En février 1792 il tente de convaincre le couple royal de fuir vers la Normandie mais Louis XVI refuse tout nouveau projet de fuite. Il inspire le manifeste de Brunswick qui va exacerber les tensions et les passions.

Après l’exécution de Louis XVI il espère encore sauver la reine mais comme nous le savons c’est un échec. Il rentre en Suède mais Gustave III à été assassiné et comme tous ses favoris Fersen est en disgrâce entre 1792 et 1796. Il retrouve son office et sa dignité avec l’avènement de Gustave IV Adolphe.

En 1801 il est nommé riksmarskalk (Grand maréchal du royaume), ministre et chancelier d’Uppsala mais perd la faveur royale car opposé à l’entrée en guerre de la Suède contre la Prusse.

En 1809 Gustave IV est chassé par un coup d’état militaire. Fersen ne prend pas partie. Le 20 juin 1810 il est pris à partie dans une émeute populaire et lynché. Des troupes sont présentes mais n’interviennent pas probablement par ordre du roi Charles XIII qui voyait le moyen de se débarasser d’un chef du parti gustavien.

Charles XIV Jean

Jean Baptiste Bernadotte (1763-1844),Maréchal d’Empire,Prince de Ponte-Corvo, Roi de Suède sous le nom de Charles XIV Jean de 1818 à 1844

Charles XIV Jean (Pau 26 janvier 1763 Stockholm 8 mars 1844) est le premier roi de Suède de la dynastie Bernadotte, dynastie qui règne encore aujourd’hui en Suède. Bernadotte un nom qui fleure bon la France et pour cause puisque Carl XIV Johan s’appelait dans une ancienne vie Jean-Baptiste Bernadotte, un militaire français qui termina maréchal d’Empire.

Karl XIV Johan à été roi de Suède du 5 février 1818 au 8 mars 1844 (couronné le 11 mai 1818 à Stockholm), roi de Norvège (Karl III Johan) du 5 février 1818 au 8 mars 1844 (couronné le 7 septembre 1818 à la cathédrale Nidaros de Trondheim), vice roi de Norvège du 9 au 17 novembre 1814 et du 10 juin au 16 juillet 1816, prince héritier de Suède et de Norvège du 4 novembre 1814 au 5 février 1818, prince héritier de Suède du 5 novembre 1810 au 4 novembre 1814.

Marié à Désirée Clary (un temps convoitée par Napoléon Bonaparte ce qui selon certains historiens explique les relations orageuses entre les deux hommes qui partageaient un lien familial puisque Julie Clary, sœur de Désirée à épouser Joseph Bonaparte, frère ainé de qui vous savez), il eut un fils Oscar qui lui succéda sur le trône de Suède sous le nom d’Oscar 1er.

Cadet d’une famille de la bourgeoisie de robe du Béarn, il était le fils d’Henri et de Jeanne Bernadotte née de Saint-Jean. Il avait un frère ainé Jean et une sœur Marie.

Sans être misérable la famille était souvent gênée par des problèmes financiers, problèmes aggravés par la mort du père alors que Jean-Baptiste n’avait que 17 ans.

Alors que rien ne le destinait à la carrière militaire il s’engage le 3 septembre 1780 dans le régiment Royal-La Marine, étant affecté clin d’oeil du destin en Corse pendant deux ans avant de suivre les pérégrinations de son régiment : Besançon, Grenoble, Vienne, Marseille et en Charente-Maritime.

Il est caporal puis sergent et ne tarde pas être chargé du recrutement et de la formation des nouvelles recrues. Il participe le 7 juin 1788 à la journée des tuiles considérée comme la répétition générale des éléments de 1789. Il est ensuite en 1789 à Avignon et à Marseille. Le 7 février 1790 il devient adjudant sous-officier mais roturier ne peut espérer aller plus haut.

A l’automne 1790 son régiment est envoyé sur l’île d’Oleron puis en avril 1791 sur l’île de Ré. Il est nommé lieutenant en mars 1792, commandant le dépôt du 36ème RI. Il va ensuite participer aux combats de la 1ère coalition, évitant la panique des volontaires enthousiastes mais peu expérimentés par son ardeur et son éloquence.

Il est promu capitaine en juillet 1793 et chef de bataillon le 8 février 1794. Il est chef de brigade le 4 avril 1794, recevant le commandement de la 74ème demi-brigade (NddA le terme demi-brigade remplace un temps celui de régiment suite à la décision de Carnot d’amalgamer soldats de métier et volontaires). Il s’illustre à la bataille de Fleurus le 26 juin 1794. Il est général de division le 22 octobre 1794. Que de chemin parcouru depuis février 1790 !

A la tête de sa division il se montre rigoureux et travailleur, réprimant le pillage pour éviter de s’aliéner les populations locales. Il veille aussi au bon ravitaillement des troupes sous son commandement ainsi qu’à un traitement correct des malades et des blessés.

Il continua à combattre au sein de l’Armée de Sambre-et-Meuse sous le commandement du général Jourdan, armée qui se heurta à une féroce résistance autrichienne. Bernadotte s’illustre par ses talents de tacticien.

En 1797 il rejoint le front italien pour soutenir un certain général Bonaparte engagé sur un front censé être secondaire par rapport au front allemand. Il connait à Milan un premier incident qui scelle une irréductible inimité avec le général Berthier, le chef d’état-major de Bonaparte.

En août 1797 il rentre à Paris pour ramener les drapeaux pris à l’ennemi en compagnie d’Augereau mais le motif exact de ce rappel n’est pas clair. Il reste à l’écart du coup d’état du 18 fructidor qui écarte les directeurs royalistes. En dépit de l’opposition de Bonaparte, Bernadotte rallie l’Italie et subit une humiliation publique de la part du futur empereur. Bien avant de devenir roi de Suède on ne peut pas dire que Bernadotte aurait été prêt à donner sa vie pour le futur empereur.

Après avoir été commandant en chef des troupes françaises en Italie, il fût nommé ambassadeur en Autriche le 11 janvier 1798, un choix qui fit scandale en Autriche. Une émeute éclata le 13 avril 1798 quand il fit hisser le drapeau tricolore. Il quitte Vienne deux jours plus tard. A son retour à Paris il refusa un poste d’ambassadeur en république batave.

Le 17 août 1798 il se marie avec Désirée Clary. En novembre 1798 il refuse le poste de commandant en chef de l’armée d’Italie car il estime les moyens attribués insuffisants. La guerre de la deuxième coalition débute en mars 1799 et les déconvenues se succèdent pour la France.

Rappelé à Paris, il se tient à l’écart du coup d’Etat du 30 prairial (18 juin 1799). Le 4 juillet Désirée donne naissance leur fils unique qui il ne le sait pas encore deviendra un jour roi de Suède.

En juillet 1799 il devient ministre de la Guerre et entama un profond travail de réforme et de refondation de l’armée. Jugé trop proche des jacobins, il est démissionné de son poste le 14 septembre 1799 alors que le Directoire agonisait.

En dépit des liens l’unissant à Bonaparte, Bernadotte fût tenu à l’écart du complot qui allait aboutir au coup d’état du 18 Brumaire. C’était mieux ainsi pour le futur premier consul car quand il fût informé, Bernadotte se montra particulièrement virulent à son égard.

En dépit de cela il retrouva des fonctions officielles, devenant commandant de l’armée de l’Ouest espérant s’y couvrir davantage de gloire qu’en Italie mais ce ne fût pas le cas. Il resta en fonction jusqu’en 1802 mais ses relations avec le premier consul restèrent toujours tendues.

Il fût un temps disgracié car suspecté de vouloir renverser Napoléon Bonaparte. Il fût nommé ambassadeur de France aux Etats-Unis mais ne partit jamais, proposant ses services suite à la reprise de la guerre. En mai 1804 les deux hommes par l’entremise de Désirée se rapprochèrent et sans qu’il y eut un amour fou, Bernadotte promis sa loyauté à Napoléon Bonaparte et accepta de coopérer avec lui.

Le 14 mai il est nommé gouverneur du Hanovre et le 19 mai il est fait maréchal d’Empire en compagnie de dix-sept autres généraux. Le 2 décembre 1804 lors de la cérémonie du sacre, il porte le collier de l’Empereur.

Il participa à la campagne de 1805 et notamment à la bataille d’Austerlitz où il s’illustra même si certaines de ces décisions eurent un impact négatif sur le cour de la bataille. En juin 1806 il reçoit le titre de prince-duc de Pontecorvo.

Il participe en 1806 à la campagne de Prusse mais signe qui ne trompe il ne fit rien pour aider Davout avec lesquels les relations étaient aussi bonnes qu’avec Berthier c’est-à-dire exécrables. On raconte que Napoléon fût à deux doigts de trainer son beau-frère en cour martiale avant de se raviser pour des raisons d’équilibre familial. La situation s’apaisa néanmoins dans les jours suivants.

A cette occasion il fût en contact avec des troupes suédoises. Les prisonniers ayant été bien traités nul doute que cela joua plus tard et fit définitivement basculer le destin du béarnais.

En raison de problèmes dans la transmission des ordres, son 1er Corps d’Armée ne pût participer à la bataille d’Eylau. Blessé dans un affrontement à Spanden, il manquant la bataille de Friedland mais était suffisamment rétablit pour participer à la paix de Tilsit en juillet 1807.

Il fût ensuite nommé gouverneur des villes hanséatiques installant son quartier général à Hambourg pour faire respecter le blocus continent. Dans cette politique il fit preuve de réalisme, de pragmatisme et de souplesse ce qui ne pu qu’accroitre sa popularité dans la région.

En février 1808 il pénètre au Danemark avec une armée composée de soldats français, hollandais, danois et espagnols direction la Scanie, une province suédoise. Il s’agit de soutenir la Russie en guerre contre la Suède de Gustav IV Adolf. En août 1808 des soldats espagnols quittèrent sans ordre l’armée de Bernadotte pour rejoindre l’Espagne et lutter ccontre la France.

Si il ne participa pas à la guerre en Espagne, il fût engagé dans la campagne de 1809 avec sous ses ordres des unités étrangères ce qui ne l’enchantait guère. Il s’y illustra mais ne fût guère mis en valeur ce qui l’ulcéra. Renvoyé en France il repoussa un débarquement britannique à Walcheren et signe qui ne trompe pas il y avait été envoyé avec Fouché ce qui n’était pas forcément non plus une bonne chose tant le ministre de la police de Napoléon pouvait courir plusieurs lièvres à la fois.

Son destin bascula alors quand en mars 1809 le roi de Suède Gustaf IV Adolf (ou Gustave IV Adolphe) fût renversé par un coup d’état militaire suite à une guerre catastrophique contre la Russie. Son oncle Charles lui succéda mais il n’avait pas d’enfant. Il adopta le duc Christian Auguste de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg mais sa mort accidentelle relança la question de la succession alors que le pays se montrait davantage francophile.

Bernadotte fût approché mais il fallu du temps pour le convaincre, le maréchal d’Empire ne voulant pas aller contre la volonté de Napoléon.

Le 21 août 1809 le parlement élu Jean-Baptiste Bernadotte comme prétendant à la couronne de Suède. L’empereur des français accepta à contre-coeur l’élection le 23 septembre 1810.

Bernadotte se met en route le 30 septembre, se convertit au luthéranisme le 19 octobre et fit son entrée solennelle à Stockholm le 2 novembre. Le 5 novembre Charles XIII l’adopte officiellement et il devient Charles Jean. Début janvier 1811 Désirée et Oscar arrivent en Suède. Désirée ne resta guère en Suède et ne revint qu’en 1823 !

Affable et ouvert, il ne parla jamais le suédois ce qu’il regretta par la suite. Régent seulement un mois après son arrivée, il ne tarda pas à devoir choisir entre la France et sa nouvelle patrie. L’occupation de la Poméranie suédoise en janvier 1812 fût le prétexte idéal pour rompre définitivement avec Napoléon. Il négocia avec la Russie et en échange d’un renoncement à la Finlande, Alexandre 1er acceptait de soutenir les droits suédois sur la Norvège.

En mars 1813 la Suède et le Royaume-Uni signent un traité d’alliance doublé d’une aide financière de la part de la Grande-Bretagne. Londres promet également le transport des troupes suédoises en Poméranie et une aide navale pour conquérir la Norvège en cas de résistance locale et/ou étrangère.

La Suède entre en guerre contre la France le 17 mars 1813. Désirée Clary tente de négocier un accord entre son mari et l’empereur mais en vain.

Durant les négociations il apporta son expertise sur les forces et les faiblesses de l’armée française. Il joua un rôle moteur dans la planification de la campagne à venir à savoir d’éviter d’affronter Napoléon pour se concentrer sur ses subordonnés. Il participa avec son armée à la Bataille de Leipzig du 16 au 19 octobre 1813. d’octobre 1813 à février 1814 l’armée suédoise ne combat pas Napoléon, se concentrant sur les danois pour les forcer à abandonner la Norvège.

En France Charles Jean fût approché pour devenir le nouveau souverain mais il fût très vite marginalisé. De plus l’ancien maréchal d’Empire répugnait à combattre ses anciens compagnons d’armes sur le territoire national. Il regagne la Suède à la fifn du mois de mai et arriva à Stockholm le 10 juin 1814.

Il doit s’employer à combattre la Norvège peut désireuse de s’associer à la Suède en dépit des propositions de Bernadotte pour une large autonomie. La guerre s’acheva rapidement par une victoire suédoise (26 juillet-14 août 1814). Le 4 novembre 1814, Charles XIII devient également Charles II de Norvège. En revanche le futur Charles XIV Jean était sceptique sur le loyalisme de la population norvégienne. Durant les Cent Jours la Suède resta à l’écart des opérations.

Le 5 février 1818 Charles XIII/II meurt. Le lendemain l’ancien Maréchal d’Empire devient roi sous le nom de Charles XIV Jean (Charles III en Norvège). Il est couronné roi de Suède le 11 mai et roi de Norvège le 7 septembre.

En 1823 le prince héritier Oscar se marie avec Joséphine de Leuchtenberg, fille d’Eugène de Beauharnais, fils adoptif de Napoléon Bonaparte. A cette occasion Désirée regagna enfin la Suède et y reste jusqu’à la fin de sa vie.

Les relations avec le premier monarque de la maison Bernadotte restèrent tendues avec des norvégiens rétifs. Charles XIV Jean veilla à conserver de bonnes relations avec la Russie, l’ancien Maréchal d’Empire ayant des relations amicales avec Alexandre 1er comme avec son successeur Nicolas 1er.

Très populaire en Suède les relations du monarque se tendent dans les années trente en raison d’un certain autoritarisme ce qui fait espérer à certain l’avènement prochain de son fils Oscar réputé plus libéral. Paradoxalement sa popularité augmenta en Norvège alors qu’elle déclinait en Suède !

Le conflit avec l’opposition libérale s’apaisa au cours de la session parlementaire de 1841 et en 1843 au moment de son jubilé d’argent les témoignages d’affection furent unanimes, le roi de Suède ayant retrouvé sa popularité d’avant.

En effet le pays avait développé son économie, la dette publique et extérieure avait diminué, l’agriculture était en croissance tout comme l’industrie, les impôts avaient été réduits.

Début janvier 1844 la santé du roi déclina. Frappé par un accident vasculaire cérébral le 5 mars, il sombra dans le coma avant de succomber le 8 mars 1844 à 15h30. Son fils Oscar lui succède sur le trône de Suède.

Gustav IV Adolf

Gustave IV Adolphe (Stockholm 1er novembre 1778 St Gallen, confédération helvétique 7 février 1837) est roi de Suède du 29 mars 1792 au 29 mars 1809.

Fils de Gustav III Adolf, il perdit lui aussi le pouvoir mais à la différence de son père fût exilé et non assassiné, la perte de la Finlande étant l’élément déclencheur du coup d’état militaire qui allait aboutir à son renversement puis à son exil.

Lui succède sur le trône son oncle Charles XIII qui est sans héritier. Il choisit pour lui succéder un maréchal napoléonien Jean-Baptiste Bernadotte.

Agé de 14 ans à la mort de son père, Gustav IV est d’abord sous la régence de son oncle le futur Charles XIII.

Le 31 octobre 1797 il épouse Friederike Dorothea, petite-fille de Karl Friedrich margrave de Bade. De cette union sont nés cinq enfants (Gustav, Sofia Wilhelmina, Carl-Gustav, Amalia et Cecilia). Après son divorce, il eut plusieurs maitresse, l’une d’elle Maria Schlegel donnant naissance à un fils Adolf Gustafsson.

En raison de difficultés financières chroniques héritées de son père, le couronnement n’est organisé que le 3 avril 1800. En raison de l’opposition persistante au sein de la diète, Gustav IV Adolf ne va plus réunir la moindre diète jusqu’à son renversement.

En 1805 il rejoint la troisième coalition contre la France. La France occupe la Poméranie suédoise.

Le 21 février 1808 la Russie envahit la Finlande alors dirigée par la Suède tandis que le Danemark attaque la Suède pour forcer Stockholm à rejoindre le système continental destiné à ruiner l’Angleterre. Très vite la Finlande est perdue, perte consacrée par le traité de Hamina du 17 septembre 1809.

Entre-temps le roi est renversé par une conspiration militaire. Il abdique volontairement le 29 mars dans l’espoir de préserver les droits de son fils mais le Riksdag des Etats dominé par l’armée refuse de laisser le fils de Gustav IV sur le trône. Le 5 juin Charles est proclamé roi sous le nom de Charles XIII.

L’ex-roi de Suède est transporté en Allemagne. En 1812 il divorce de sa femme avec laquelle il ne s’était jamais entendu. Il vit ensuite en Suisse mais est enterré en Moravie. Sa dépouille est rapatriée en Suède en 1884.

Alfred Nobel

Alfred Bernhard Nobel (Stockholm 21 octobre 1833 San Remo 10 décembre 1896) est un chimiste, industriel et fabricant d’armes suédois.

Durant sa carrière il déposa plus de 350 brevets scientifiques dont celui de la dynamite qui fit sa renomée. Il fonde la société KemaNobel en 1871 qui rachète la société Bofors en 1894. Dans son testament il légue sa fortune pour créer le Prix Nobel.

Après avoir grandit en Russie, le jeune Alfred Nobel part étudier la chimie aux Etats-Unis pendant quatre ans. Rentré ne Suède, il se consacre à partir de 1862 à la mise au point d’explosifs plus stables. Il s’essaye également à la création littéraire avec un succès inversement proportionnel à sa carrière d’inventeur.

Il met au point un détonateur en 1865 et brevète la dynamite en 1867. Il réside à Paris à partir de 1875. Il achète plusieurs châteaux en France, châteaux utilisés pour des travaux de recherche mais fatigué par une campagne de presse hostile et par les lourdeurs administratives françaises il s’installe en Italie en 1891 ce qui n’améliore pas son image en France.

En 1888 la publication d’une nécrologie prématurée (« Le marchand de la mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier . ») le pousse à laisser une meilleure image après sa mort.

Le 27 novembre 1895 un an avant sa mort, Alfred Nobel rédige son testament léguant la quasi-totalité de sa fortune à la création d’un fond destiné à doter des prix pour récompenser les progrès dans le domaine de la paix (ou de la diplomatie), de la littérature, de la chimie, de la physiologie ou de médecine et de la physique.

Célibataire et sans enfants, saint-simonien récompensant le mérite et condamnant l’héritage, Alfred Nobel se comporte en accord avec ses idées. Il à même envisagé lui le grand mélancolique de créer un établissement permettant aux personnes le souhaitant de mettrre fin à leurs jours dans de bonnes conditions.

Il meurt d’un accident vasculaire cérébral le 10 décembre 1896 à San Remo et est enterré au cimetière du Nord à Stockholm.

Scandinavie (40) Danemark (11)

Reconstruire une marine

Comme nous venons de le voir sans l’intervention de la marine néerlandaise, le royaume de Danemark-Norvège aurait été bien en peine face à la marine suédoise. Cette leçon est tirée et le roi Frédéric III décide de concentrer du temps, de l’énergie et surtout de l’argent à la marine.

Frédéric III (1648-1670) 23

Frédéric III

Lire la suite

Scandinavie (34) Danemark (5)

Monarques de Danemark-Norvège : miscellanées

De 1523 à 1814, onze rois danois se succèdent à la tête du Royaume de Danemark-Norvège. Si en France la majorité des rois se sont appelés Louis et Charles (respectivement dix-huit et dix), au Danemark les noms royaux les plus choisis sont Frédéric (huit) et surtout Christian (dix).

Lire la suite

Scandinavie (3) Norvège (3)

De l’Union avec la Suède à l’indépendance (1814-1905)

Le Traité de Kiel (1814)

Le 14 janvier 1814 est signé le Traité de Kiel qui met fin à presque trois siècle d’unité entre le Danemark et la Norvège, les deux royaumes étant dirigés par le même monarque depuis 1523 quand les deux pays quittent l’Union de Kalmar pour former un duo qui ne résistera pas aux conséquences des guerres napoléoniennes.

Lire la suite