Pologne et Pays Neutres (112) Turquie (2)

CHRONOLOGIE

Chronologie générale

-1081 : mise en place du sultanat de Roum ayant pour capitale Nicée (1081-1097) puis Iconiun (1097-1307)

1299 : Naissance du beylicat ottoman, cette date correspondant à la prise de la ville de Mocadène (aujourd’hui Bilecik) par Osman 1er

-1307 : Fin du sultanat de Roum

1347 : Conquête de Gallipoli par les ottomans qui prennent ainsi pied en Europe

1363 : naissance du sultanat ottoman

1369 : Edirne (Andrinople) devient la capitale du sultanat ottoman en remplacement de la ville de Bursa

1403-1413 : Interrègne ottoman (Fetret Derri). Période de lutte dynastique entre les descendants de Bayazet 1er. Mehmed 1er finit par triompher sur ses frères

-1430 : Thessalonique tombe aux mains des ottomans

Mehmed II entrant à Constantinople

-1453 (29 mai) : Après cinquante trois jours de siège (6 avril au 29 mai) Constantinople tombe aux mains des ottomans. Mehmet II prend le titre de Kayser-i-Rûm (empereur romain).

1459 : Suite à la chute de Smederevo, la Serbie est annexée.

1461 : Chute de Trebizonde et fin de l’empire byzantin du même nom

1517 : Conquête de l’Egypte. Fin du sultanat mamelouk. Les sultans ottomans deviennent califes

1521 : Prise de Belgrade

Soliman le Magnifique

1566 : Mort de Soliman le Magnifique

1570 : Conquête de Chypre

1648-1656 : «Sultanat des femmes» période où les sultants jeunes et inexpérimentés gouvernent sous l’influence de leurs mère, le pouvoir du Harem Impérial est dominant.

1669 : Conquête de la Crète

1683 : Siège de Vienne. Les troupes ottomanes sont écrasées par l’armée de Jean III Sobieski et de Charles de Lorraine

1699 (26 janvier) : Traité de Karlowitz. Premier traité défavorable aux ottomans

1718 (21 juillet) : Traité de Passarowitz

1718 (21 juillet) : Début d’une ère de réformes appelée Ere des Tulipes. Elle prend fin le 28 septembre 1730.

1739 (18 septembre) : Traité de Belgrade. Les ottomans perdent Azov mais récupèrent Belgrade et d’autres territoires au détriment de l’Autriche.

1774 : Traité de Kutchuk-Kaïnardji

Janissaires

1807 : Révolte des janissaires. Destitution de Selim III remplacée par Mustafa IV. Selim III est assassiné en 1808

1826 (16 juin) : Le sultan Mahmoud II décide de supprimer le corps des janissaires. Sur 200000 hommes de ce corps jadis pilier de l’Empire, 120000 sont massacrés par l’armée régulière et la population civile.

1829 : l’empire ottoman reconnaît l’indépendance de la Grèce

1839 (3 novembre) : Edit de réforme. Début de l’époque de réforme dit époque du Tanzimat

1875 : La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’administration de l’île de Chypre

1876 (23 novembre) : Première constitution. Elle est supprimée par le sultan Abdülhamid II deux ans plus tard

1878 : l’Autriche-Hongrie occupe la Bosnie-Herzégovine qu’elle annexera en 1908.

1882 : La Grande-Bretagne prend le contrôle de l’Egypte

1894-1896 : massacres hamidiens. C’est la «répétition» du génocide arménien de 1915/16. Les massacres sont menés par les kurdes. Ils cessent en octobre 1896 suite à la menace d’une intervention anglo-russe.

1908 (24 juillet) : Les Jeunes Turcs s’emparent du pouvoir pour tenter d’enrayer le déclin de la Sublime Porte

1909 (14 au 27 avril) : Massacres de Cilicie par des milices, des détenus de droit commun libérés et même des troupes régulières venues à l’origine pour mettre fin aux massacres

1909 (13 avril) : Tentative de contre-révolution contre les Jeunes Turcs. La garnison de Constantinople se soulève. Les troupes venues de Macédoine écrasent la rébellion dans le sang, pénétrant dans la capitale ottomane le 24 avril 1909.

1909 (août) : Révision constitutionnelle qui dépose le nouveau sultan Mehmet V au pouvoir depuis le 27 avril 1909

1911 : guerre italo-turque. L’empire ottoman perd la Libye qui devient une colonie italienne

1912-1913 : Guerres Balkaniques

1913 (23 janvier) : Coup d’Etat d’Enver Pacha

1914 : L’empire ottoman s’engage dans le premier conflit mondial aux côtés des Empires Centraux

1914 (5 novembre) : suite à l’entrée en guerre de l’Empire ottoman aux côtés des empires centraux, la Grande-Bretagne annexe Chypre et l’Egypte.

1915 (avril) : Début du génocide arménien. Dans la nuit du 24 au 25 avril, des intellectuels arméniens sont massacrés à Constantinople. Le génocide arménien prend fin en juillet 1916.

1916-1923 : génocide greco-pontique

1918 (30 octobre) : Armistice de Moudros

1918 (13 novembre) : Les français et les britanniques occupent Constantinople. Cette occupation prend fin le 23 septembre 1923.

1920 (23 avril) : La Grande Assemblée Nationale de Turquie est créée à Ankara

1920 (10 août) : Traité de Sèvres. Ce traité qui dépèce l’empire ottoman ne sera jamais appliqué

1921 (13 octobre) : Traité signé entre la Turquie kémaliste et les républiques soviétiques de la Transcaucasie

1922 : Abolition du sultanat. Mehmed VI quitte le pays à bord du cuirassé britannique HMS Malaya

1923 (24 juillet) : Traité de Lausanne qui entre en vigueur le 6 août 1924

1923 (29 octobre) : Proclamation de la République de Turquie

1924 ( 3 mars) : abolition du califat. Le sultan et sa famille déjà en exil sont déclarées persona non grata en Turquie.

1925 : traité d’amitié turco-soviétique

1925 : les kurdes se révoltent

1930 : nouvelle révolte kurde

1932 (juillet) : La Turquie est admise à la SDN

1936 (20 juin) : Convention concernant le régime des détroits dite Convention de Montreux déterminant l’exercice de la libre circulation dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore

1937 : nouvelle revolte kurde

1937 (8 juillet) : Traité de Sa’dabad. La Turquie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan coordonnent leur action contre les kurdes.

1938 (2 septembre) : Constitution de la République autonome de Hatay qui sera annexée par la Turquie le 2 juin 1939

Mustapha Kemal Ataturk

1938 (10 novembre) : Mort de Mustafa Kemal Ataturk. Il est remplacé par Ismet Inönu

Pologne et Pays Neutres (72) Suède (7)

FORCES ARMEES SUEDOISES

Une histoire militaire de la Suède, une histoire de l’armée de terre suédoise

Aux temps jadis

L’histoire militaire de la Suède est ancienne avec des combats documentés depuis la Préhistoire et durant la période Viking où des roitelets suédois s’affrontaient pour le contrôle du pays.

Les armées étaient composées de levées d’hommes libres ou Ledung réalisées à la belle saison soit les deux ou trois mois d’été pour d’abord réaliser des raids en direction des îles britanniques et de l’Europe occidentale pour pour combattre sur terre.

Cette institution référencée depuis le 11ème siècle voyaient des hommes libres venir armés avec quelques jours d’approvisionnement. Ces hommes n’étaient donc pas parmi les plus pauvres des sociétés scandinaves.

Passionnés reconstituant la garde varègue

Approximativement à la même époque aux confins de l’Europe et de l’Asie, une unité militaire de recrutement scandinave entre au service des empereurs byzantins, la célèbre garde varègue.

La Tagma ta Varangon était composée de soldats venus d’abord du monde scandinave puis de plus du monde anglo-saxon.

En 874 les Rus (des vikings qui donnèrent naissance à la Russie) rentrent au service de l’Empire byzantin. La garde varègue est officiellement fondée en 988 par Basile II Bulgaroctone.

Ce dernier (NdA mon empereur byzantin favori) devait faire face aux rébellions de Bardas Phocas et de Bardas Skléros et n’avait pas confiance dans sa garde byzantine. Un traité signé avec la Russie kiévienne de Vladimir 1er permet l’envoi d’un contingent de 6000 hommes.

Jusqu’au 11ème siècle, les gardes varègues sont essentiellement scandinaves (Suède, Danemark, Norvège, Islande) mais après la conquête normande de l’Angleterre (1066) nombre d’anglo-saxons s’enfuient et s’engagent dans cette garde.

Outre la protection de l’empereur, cette garde à été engagée en Italie au 11ème siècle contre les normands et les lombards. La garde défend la ville de Constantinople en 1204, les croisés évitant les remparts défendus par les guerriers scandinaves et anglo-saxons.

Disparaissant suite à cet événement dont l’empire byzantin ne se révélera jamais vraiment, la garde varègue renait à Nicée sous la forme d’un régiment de porteurs de hache (Keltai Pelekophroi), l’un des cinq régiments de la garde. Ce régiment veille également sur le trésor impérial.

Les gardes varègues affichent une grande loyauté à l’empereur en fonction ce qui étonne les grecs habitués aux complots et au «machiavélisme». Je dis bien en fonction et non à l’homme car dès qu’un empereur était détrôné et/ou assassiné, les gardes prêtaient serment à son successeur surtout après avoir pu se servir dans le trésor impérial.

Les sources se font plus discrètes à partir du début du 15ème siècle, la garde varègue passant alors de l’histoire à la légende.

Aux temps modernes

Avant de devenir une pacifique et pacifiste social-démocratie, la Suède à connu de nombreux conflits notamment contre la Russie pour le contrôle des régions baltes et de la Finlande.

La première véritable guerre entre deux états constitués remonte au conflit russo-suédois de 1495-1497. Les russes alliés aux danois défont les suédois, Jean de Danemark récupérant le trône de Suède à cette occasion. Une paix est signée en 1508 entre la Suède et la Russie allait durer près de soixante ans.

C’est en 1521 dans le cadre de la guerre suédoise de libération que l’Armen, l’armée de terre suédoise voit officiellement le jour au travers d’un événement symbolique. Cet événement c’est le choix de seize jeunes nobles pour protéger Gustave Vasa, l’homme qui secoua la tutelle danoise pour permettre la renaissance de la Suède. Cette unité reçoit logiquement le nom de Svea Livgardet (Svea Life Guard), unité qui existe encore aujourd’hui pour protéger le roi de Suède et la famille royale suédoise.

Un nouveau conflit russo-suédois ou suédo-russe à lieu de 1554-1557 suivit de la Guerre de Livonie de 1558 à 1582, la Suède récupérant à cette occasion l’Estonie pendant que le condominium polono-lituanien récupère la Livonie, la Courlande et Semigallia, le royaume de Danemark-Norvège récupérant l’île d’Ösel.

La Russie prend sa revanche lors d’une nouvelle guerre entre 1590 et 1595 mais d’avril 1609 à juin 1611 les russes et les suédois sont pour une fois alliés mais sont battus par les forces du condominium polono-lituanien.

Durant ce conflit la Suède aligne 5000 hommes essentiellement…..finlandais alliés à des troupes russes plus nombreuses (entre 5 et 30000 hommes). Les pertes sont selon les chroniqueurs de l’époque très élevées (chiffres exacts inconnus).

En 1598/99, Sigismond III Vasa est déposé ce qui met fin à l’union entre la Pologne et la Suède (1592-1599). Une première guerre à lieu de 1600 à 1611 pour le contrôle de la Livonie et de l’Estonie, contrôle auquel il faut ajouter une lutte entre Charles IX et Sigsmond III pour le contrôle du trône de Suède. Ce conflit se termine par une trève.

La Guerre de Kalmar (1611-1613) oppose la Suède et le Danemark et se termine si on peut dire par un match nul.

De 1610 à 1617 à lieu la Guerre d’Ingrie et les choses rentrent dans l’ordre puisque suédois et russes s’affrontent.

La Russie est à nouveau vaincue devant céder à la Suède l’Ingrie, le Keexholm et la forteresse de Noteborg. A cela s’ajoute une indemnité de 20000 roubles. En échange Gustave II Adolphe rend Novgorod et reconnaît Michel III comme tsar de Russie. Pour près d’un siècle la Russie perd tout accès à la mer redevenant une pure puissance continentale.

Après deux conflits de faible importance en 1617/1618 et de 1621 à 1625, un nouveau conflit majeur à lieu entre la Suède et la Pologne de 1626 à 1629. Si les suédois engagent 47800 hommes, les polonais en engagent 49480 mais là encore les résultats sont maigres.

Un nouveau conflit polono-suédois à lieu de 1655 à 1660 dans le cadre plus générale de la 2ème guerre du Nord, la Suède récupérant la Scanie, le Halland, la Blekinge, le Bokuslan et l’île de Vens. A cela s’ajoute la reconnaissance de la souveraineté suédoise sur la Livonie mais la Nye Sverige est absorbée par la Nouvelle Néderlande.

Une nouvelle guerre russo-suédoise à lieu de 1656 à 1658 dans le cadre encore de la 2ème guerre du Nord, la Suède mobilisant des effectifs conséquents puisqu’ils sont rapidement multipliés par dix passant de 2230 à 25000 hommes. En face les russe sont 42 à 45000 hommes. Les pertes sont lourdes pour des gains particulièrement limités.

Quelques années après la mort de Gustave II Adolphe la Suède est toujours au sommet de sa puissance sous les règnes de deux derniers rois impérialistes à savoir Charles XI et surtout Charles XII.

C’est l’armée des karoliner (de carolus/karol/Charles), une armée de taille réduite en raison d’un réservoir démographique très limité. C’est probablement les pertes abominables de la Grande Guerre du Nord qui expliquent en partie le fait que les successeurs de Charles XII ont choisit d’abandonner l’impérialisme.

Les soldats sont fournis par un système d’alotements, un groupe de fermiers doit équiper un soldat ou un cavalier en échange d’exemptions fiscales. Cela donne une armée permanente de 7000 fantassins, de 3000 cavaliers et de 600 marins, l’armée est organisée en régiments permanents. A cela s’ajoute un corps de garde du corps héritier des Svea Livgardet appelé Livdrabanterna. C’est à cette époque qu’apparait le fameux uniforme bleu et jaune.

Chaque compagnie d’infanterie dispose d’un tiers de piquiers et de douze grenadiers. En 1704 tous les soldats disposent de baïonnettes. Les cavaliers disposent d’un mousquet, de deux pistolets et d’une épée.

Chaque régiment d’infanterie disposait de 1200 hommes répartis en deux bataillons de 600 hommes eux mêmes divisés en quatre compagnies de 150 hommes. Sur le champ de bataille les régiments étaient déployés en quatre ou six rangs.

Dans la première configuration les piquiers étaient au milieu flanqués par des mousquetaires, les grenadiers sur les ailes alors qu’en configuration six rangs, les piquiers étaient déployés sur les troisième et quatrième rangs.

Les régiments de cavalerie disposaient de 800 hommes et de 1000 chevaux. Le régiment était divisé en quatre compagnies de 200 hommes divisés en deux escadrons de 100 hommes.

On trouve également des unités irrégulières appelées Vlachs utilisées pour la reconnaissance et la poursuite.

La Grande Guerre du Nord (1700-1721) est probablement le conflit entre la Russie et la Suède ayant eu le plus grand impact puisque c’est non seulement la fin de la Suède comme puissance impérialiste mais surtout l’émergence de la Russie comme puissance européenne incontournable, la Russie de Pierre le Grand retrouvant un accès à la mer.

La Suède qui à mobilisé des effectifs particulièrement importants (77 puis 110000 hommes) à été saignée à blanc ce qui explique peut être pourquoi les successeurs de Charles XII ont tourné le dos à toute épopée impérialiste. Sur le plan territorial la Suède perd Brême-et-Verden, la Poméranie occidentale, le Schleswig-Holstein, la Carélie, l’Ingrie, l’Estonie et la Livonie.

Une nouvelle guerre russo-suédoise à lieu du 8 août 1741 au 18 août 1743. A l’époque la vie politique suédoise est divisée entre le parti des Chapeaux et le parti des Bonnets, les premiers rêvant de prendre leur revanche sur la Russie et de restaurer la grandeur suédoise.

Ce parti que l’on pourrait qualifier de nationaliste est en parti manipulé par la diplomatie française afin d’empêcher la Russie d’aider son allié autrichien. Une guerre éclair doit permettre de récupérer avec seulement 8000 hommes engagés les territoires perdus et favoriser un nouveau coup d’état. Malheureusement la nouvelle tsarine Elisabeth refuse de rendre à la Suède les provinces baltes. Très vite débordée la Suède perd de nouveaux territoires.

Les gardes du corps dans leur uniforme modèle 1765

La guerre russo-suédoise de 1788-1790 (juin 1788-août 1790) mobilise 38000 soldats côté suédois mais les combats sont peu nombreux. C’est le retour au statu quo ante bellum et cela entrainera l’assassinat de Gustave III Adolphe .

Le dernier conflit entre les deux pays à lieu du 21 février 1808 au 17 septembre 1809. 36000 suédois vont combattre 55000 russes avec de lourdes pertes (7000 tués d’un côté 10000 de l’autre).

Non seulement la Suède perd définitivement la Finlande mais la défaire entraine la déposition de Gustave IV Adolphe qui connait un sort plus enviable que celui de son père en étant exilé en Suisse.

La Suède dans la guerre de Trente Ans : efficacité maximale !

Reconstitution moderne d’un soldat suédois à l’époque de Gustave II Adolphe

La grande guerre de la Suède c’est naturellement la Guerre de Trente Ans (1618-1648), conflit dans lequel la Suède s’engage à partir de juin 1630, devenant le champion du camp protestant avec le soutien financier de la France qui cherche moins à aider les protestants qu’à lutter contre les espagnols. Voilà pourquoi j’ai décidé de l’aborder dans une partie à part.

La Suède à la chance d’avoir à sa tête un chef militaire de premier plan en la personne de Gustave II Adolphe qui ne tarde pas à hérité d’un surnom adapté à savoir Le Lion du Nord. Outre de réelles qualités de chef, il est le théoricien le plus en vue aux côtés d’un Maurice de Nassau.

Une véritable révolution militaire à lieu au cours de ce terrifiant conflit. L’armée suédoise dispose d’une artillerie plus légère et plus mobile, d’une infanterie où les mousquetaires (c’est-à-dire des fantassins armés de mousquets) sont plus nombreux que les piquiers et d’une cavalerie qui combine le choc et le feu en remplaçant la caracole par la charge. Pas étonnant que l’armée suédoise d’abord composée essentiellement de suédois avant de devoir avoir recours au mercenariat remporte une série de victoires.

Pour connaître le nombre de soldats disponibles le Lion du Nord confie à l’Eglise le recensement. Il s’agit d’obtenir le maximum d’hommes de 16 à 60 ans et veiller à leur éducation morale et religieuse, le roi de Suède espérant obtenir des hommes plus fidèles et plus motivés que les mercenaires qui sont souvent très efficaces mais dont la loyauté est toujours incertaine.

Chaque province du royaume de Suède doit maintenir un régiment de 3264 hommes divisé en douze compagnies de 272 hommes. Quatre régiments permanents sont ainsi sur pied en Suède ce qui représente 13056 hommes auxquels il faut ajouter deux régiments en Finlande ce qui nous donne une armée permanente de 19584 hommes.

A cela s’ajoute treize compagnies de cavalerie (six suédoises, quatre finlandaises et trois nobles) de 250 hommes chacun soit 3150 cavaliers.

En campagne les régiments du temps de paix sont divisés en régiments de campagne de 1176 hommes divisés en huit compagnies de 147 hommes avec toujours la prédominance du feu sur l’arme blanche avec 21 officiers, 54 piquiers et 72 mousquetaires.

Ce qui fait la supériorité des suédois durant ce conflit c’est aussi une indéniable supériorité tactique puisque le Lion du Nord va admirablement associer les différentes armes pour obtenir la supériorité sur le champ de bataille.

Néanmoins en dépit de la volonté de Gustave II Adolphe d’aligner une armée nationale les pertes et les besoins en hommes vont imposer le recours au mercenariat venant d’Angleterre (un réservoir qui se ferme avec le début de la guerre civile anglaise), d’Ecosse et d’Allemagne.

Son efficacité resta cependant bonne car les mercenaires et leurs chefs se mirent au diapason des tactiques et techniques scandinaves. De plus certains chefs mercenaires parvinrent à occuper de hauts postes au sein de l’armée suédoise ce qui est naturellement une source de motivation supplémentaire.

Les grands régiments suédois sont donc des régiments territoriaux avec le Norrlands Storegemente appelé également Landsregemtet i Noorland, un régiment existant entre 1615 et 1624, il est alors divisé en tre trois régiments, les régiments de Vasterbotten, Hälsinge et un régiment transféré à la marine suédoise.

Le Upplands Storegemente (Landsregemtet i Uppland) est un régiment existant en 1617 et de 1623 à 1626. C’est une grosse unité avec trois régiments de campagne à huit compagnies et un régiment de cavalerie ce qui en fait pour ainsi dire une brigade. Il est alors divisé en quatre régiments, les régiments de Uppland, de Vastmanland, de Dolarma et un régiment de cavalerie des Upplands.

Le Södermanlands storegemente (Landsregemtet i Södermanland) est opérationnel en 1614 et en 1622 à 1624. Il comprend lui aussi trois régiments d’infanterie et un régiment de cavalerie ce qui le rend plus souple d’utilisation en campagne.

De 1624 à 1627 il est démantelé et divisé en trois régiments, les régiments de Sodermanlands, de Narks et de Varmlands.

Le Östergötlands storegemente (Landsregemtet i Östergötlands) est opérationnel de 1618 à 1623 avec trois régiments d’infanterie et un régiment de cavalerie. Il est divisé en 1623 en trois régiments, deux régiments d’infanterie (Östergötlands Jönköping) et un de cavalerie (régiment de cavalerie d’Östergötlands).

Le Västergötlands storegemente (Landsregemtet i Vastergötlands) est opérationnel en 1613 et de 1621 à 1624. Il se compose de trois régiments d’infanterie et un régiment de cavalerie. Cette grosse unité est divisée en quatre régiments, trois d’infanterie (Skaraborg Alvsborg Västergötland-Dasland) et un régiment de cavalerie (régiment de cavalerie de Västergötland).

Le Smalands Storegemente (Landsregemtet i Smalands) est un régiment opérationnel de 1616 à 1624, régiment ou plutôt brigade car composé de trois régiments de campagne et un régiment de cavalerie. Cette unité est divisée en trois entre deux régiments d’infanterie (Kronoberg Kalmar) et un régiment de cavalerie (régiment de cavalerie du Smaland)

On trouve également d’autres régiments sur lesquels j’ignore tout : Finland Storegemente, Karelska storegemente, Västra Finlands storegemente, Mellersta Finlands storegemente et östra Finlands storegemente..

La constitution suédoise de 1634 remplace ses storegemente par des Mannergsregementen au nombre de 21 régiments d’infanterie et de 8 régiments de cavalerie.

La première victoire à lieu le 13 avril 1631 à Francfort sur l’Oder, 13000 suédois défaisant 6400 impériaux pour des pertes relativement modestes (800 contre 3000 dans l’autre camp). Bis repetita le 1er août 1631 à Werbern où 16000 suédois défont 23000 impériaux.

Le 7 septembre 1631 à lieu la Bataille de Breitenfeld, une victoire majeure des suédois et des saxons (respectivement 24 et 18000) contre 35000 impériaux. La répartition des effectifs suédo-saxons est révélatrice de la révolution militaire de l’époque avec 11319 mousquetaires, 4812 piquiers, 8700 cavaliers et 3928 officiers. Si les suédo-saxons ont 5500 pertes, les impériaux perdent 27000 hommes.

Le 9 mars 1632 à lieu la Bataille de Bomberg, une défaite suédoise les 12000 scandinaves ne faisant pas le poids face à 22000 impériaux.

Le 15 avril 1632 c’est la Bataille de Rain, les 37000 suédois remportant la bataille face à 21000 soldats impériaux. Elle est suivit le 16 août 1632 par la Bataille de Wiesloch (effectifs respectifs inconnus mais victoire suédoise), la Bataille d’Alte Veste (3-4 septembre 1632) (victoire impériale, l’Empire alignant à cette occasion 40000 hommes face à 46000 suédois.

Le 16 novembre 1632 à lieu la Bataille de Lutzen, une victoire suédoise mais une victoire à la Pyrrhus car le roi de Suède est tué à la tête de ses hommes, les effectifs étant cette fois identiques avec 19000 hommes de chaque côté.

Si le 8 juillet 1633 13000 suédois remportent la Bataille d’Oldendorf face à 4700 soldats impériaux, le 6 septembre 1634 à Nördlingen, les 25700 suédois (16000 fantassins et 9700 cavaliers 68 canons sont défaits par 34000 soldats impériaux et espagnols (20000 fantassins 13000 cavaliers 1000 artilleurs et 50 canons).

Mitteleuropa Balkans (46) Bulgarie (10)

MARINE BULGARE

Histoire

Aux temps jadis : peu ou pas de marine

Si la Bulgarie à connu des états puissants disposant de façades maritimes en revanche de puissantes marines point. Tout juste quelques unités ne pouvant pas vraiment rivaliser avec les plus puissantes marines de la région.

Louis le Pieux

La première mention de navires militaires bulgares date du IXème siècle . Durant sa guerre contre les francs de l’empereur Louis le Pieux (827-829) le khan Ormutag transporte des troupes sur le Danube et les débarquent sur les arrières des francs avec les conséquences que l’on peut facilement imaginer. Quinze ans plus tôt en 812 le khan Krum s’empare de forteresses byzantines en utilisant des navires militaires.

Pour une marine vraiment organisée il faut attendre le règne d’Ivan Asen II (1218-1241), une marine composée de navires à voile mais aussi de galères à rames, ces dernières étant chargées surtout de la défense des côtes.

En 1235 il envoie vingt-cinq grandes galères en soutien de l’empereur de Nicée dans son siège de Constantinople alors aux mains des latins et ce depuis la quatrième croisade de 1204.

En 1257 l’empire latin envoie une flotte de dix galères vénitiens et le 14 juin s’emparent de Nessebar (ville située au nord de Burgas, de peuplement grec jusqu’en 1923) après un court siège mais c’est une victoire sans lendemain.

Au XIVème siècke la Bulgarie n’est plus un état unifié mais une série de petits principautés qui vont succomber les unes après les autres à l’irresistible avancée des troupes ottomanes.

Cela n’empêche pas certains états bulgares de se montrer particulièrement vaillants notamment en mer Noire. C’est ainsi que la principauté de Karvuna disposa d’une marine qui remporta une série de succès navals contre les génois et les ottomans, les navires de cette principauté allant jusqu’en Crimée et même jusqu’à Trebizonde.

Qui dit marine dit chantier naval. Le principal était situé dans l’embouchure de la Kamchia (rivière de 191km prenant sa source dans l’est de la Bulgarie et se jettant directement dans la mer Noire à 25km au sud de Varna) en raison de l’abondance d’un bois de qualité à proximité. Il fût brûlé pour ne pas tomber aux mains des turcs.

Sur le plan technique les navires du premier empire bulgare sont des navires un peu à l’instar des drakkars vikings capable à la fois de navire en haute mer mais aussi sur les rivières.

Ils possédaient à la fois un faible tirant d’eau et de bonnes qualités nautiques. Leurs proues et leurs poupes étaient très hautes avec 10 à 15 rames sur chaque bord et un mat. A noter que les navires de bataille possédaient un petit bélier à l’avant pour dévoncer les navires ennemis.

Durant le second empire bulgare les navires sont issus du premier empire mais évoluent avec moins de rames et d’un modèle différent mais aussi des voiles triangulaires. Ils mesuraient 25 à 30m de long et 6 à 7m de large avec un ou deux mâts.

La marine bulgare : une marine de quatrième classe

La marine bulgare dans son acceptation moderne voit le jour le 13 janvier 1899 mais dès 1896 quelques navires sont armés par des équipages bulgares en l’occurrence trois vapeurs armés, le voilier Asen et sept autres vapeurs qui fournis par la Russie patrouillent sur le Danube.

La France va jouer un rôle important en fournissant plusieurs navires comme des torpilleurs et deux canonnières baptisés Nadezha et Kaliarta. Les subsides français vont représenter jusqu’à 20% du budget militaire bulgare.

Torpilleur Druzki

En 1903 le gouvernement bulgare présente un premier programme naval qui devait comprendre seize torpilleurs ainsi que l’aménagement et l’équipement des bases nécessaires. En 1908 ce programme est modifié avec six torpilleurs, trois batteries lance-torpilles flottantes et quatre batteries côtières lourdes.

En 1910 certains se prennent à rêver en imaginant des destroyers, des dragueurs de mines et des sous-marins voguant en mer Noire et en mer Egée, le pavillon blanc-vert-rouge claquant au vent mais hélas ce projet ne dépasse pas celui de l’intention en raison d’un manque de fonds et du peu d’intérêts de l’opinion publique bulgare pour les questions navales et maritimes.

La marine bulgare connait son baptême du feu durant la première guerre Balkanique, conflit qui est aussi un duel entre marchands de canons notamment Schneider côté français et Krupp côté allemand. Des chantiers navals sont aussi de la partie mais les propositions envoyées à la Bulgarie n’aboutissent à aucun contrat.

Durant cette quasi-répétition du premier conflit mondial la marine bulgare joue un rôle important mais qui n’est guère mis en valeur (un peu comme la Royale durant le premier conflit mondial). Elle assure la défense des côtes, la protection du trafic commercial et le ravitaillement des troupes dans une région où les infrastructures ne sont pas toujours de première qualité. A noter que des yachts armés patrouillent sur le Danube.

Le croiseur Hamidiyé

Le 21 novembre 1912 cependant à lieu la bataille navale de Kaliakra entre quatre torpilleurs bulgares et le croiseur protégé Hamidiyé de la marine ottomane qui intervient pour protéger un convoi qui ralliait Constansa (Roumanie) à Constantinople.

Cette bataille qui à lieu à 32 miles (64km) de Varna voit le croiseur protégé ottoman être sérieusement endommagé par le torpilleur Draski et le blocus des côtes bulgares notablement allégé.

La marine bulgare ne participe à la deuxième guerre Balkanique car les navires sont internés à Sebastopol. La brièveté du conflit aurait de toute façon réduit à pas grand chose son impact face à des pays comme la Grèce et l’empire ottoman disposant de moyens bien supérieurs notamment des croiseurs et des cuirassés.

En 1914 les navires bulgares rentrent au pays et vont participer au premier conflit mondial aux côtés des Empires Centraux. Son impact sera très limité surtout face à une marine russe possédant plusieurs cuirassés modernes. En fait l’apport principal de la Bulgarie aux Empires centraux sur le plan naval sera l’ouverture de ses ports aux navires allemands, austro-hongrois et ottomans.

Sous-marin bulgare n°18 ex-UB-8 de la Kaiserliche Marine

L’Allemagne se permet quand même de livrer un sous-marin type UB-1, le UB-8 et six dragueurs de mines légers de quoi donner un peu plus de poids à la petite marine bulgare.

Le traité de Neuilly-sur-Seine réduisant les forces armées bulgares à seulement 20000 hommes sans armes lourdes il était évident que la marine allait être impactée. Cette dernière théoriquement dissoute et remplacée par une force de police maritime ne peut conserver que des navires anciens tout juste adaptés à la défense côtière (et encore contre un ennemi pas trop exigeant) à savoir quatre torpilleurs de classe Diski et deux patrouilleurs, des navires de construction française.

Le royaume de Bulgarie tous comme les autres vaincus de la première guerre mondiale n’à jamais accepté le traité de paix et nul doute que les clauses militaires furent avec les clauses territoriales les plus dures à avaler.

Il faut attendre 1938 et la signature de l’Accord de Salonique pour que la Bulgarie puisse réarmer en toute légalité.

Durant la Pax Armada des investissements massifs _tout est relatif_ sont consentis par le gouvernement bulgare. Si l’armée de terre et l’armée de l’air sont prioritaires la marine n’est pas oubliée.

Elle reçoit de nouveaux navires, des hydravions et peut aménager des batteries côtières pour empêcher un ennemi quelqu’il soit de réaliser le blocus des côtes bulgares et asphyxier l’économie du pays.

S-Boot

C’est l’Allemagne qui va servir de parrain en livrant un premier lot de quatre vedettes lance-torpilles type S-Boot suivit d’un deuxième permettant de créer une flottille de torpilleurs. Ces torpilleurs sont appuyés par quatre torpilleurs légers inspirés des nouveaux torpilleurs de la Kriegsmarine ainsi qu’un certain nombre de patrouilleurs qui vont également servir de dragueur de mines.

Le mouilleur de mines britannique HMS Abdiel

A cela va s’ajouter un grand mouilleur de mines le Bulgaria, un navire conçu également pour servir de transport de troupes, de navire de commandement mais aussi de navire de soutien mais également deux petits pétroliers-caboteurs.

En septembre 1948 la marine bulgare dispose de quatre torpilleurs, de huit vedettes lance-torpilles, de douze patrouilleurs-dragueurs, d’un mouilleur de mines et de deux pétroliers-caboteurs. A cela s’ajoute une petite aéronavale dispose de huit hydravions Arado Ar196.

Arado Ar 196

Dès le début du conflit des champs de mines sont mouillés en coopération et en coordination avec la marine roumaine. Ils sont destinés à protéger les principaux bulgares (Burgas et Varna) d’un blocus soviétique.

Les batteries côtières sont armées à l’effectif de guerre et d’autres sont aménagées pour là encore empêcher une marine ennemie de réaliser le blocus des côtes.

Durant le second conflit mondial la petite marine bulgare ne va pas démériter. Sachant parfaitement ne pas pouvoir affronter la marine soviétique, elle va choisir une stratégie du faible au fort en pratiquant le harcèlement pour par exemple empêcher l’évacuation d’Odessa ou le ravitaillement de la Crimée (puis sont évacuation).

Ces opérations qui voient une coopération intense avec la marine roumaine (en dépit de différents territoriaux) ne remportent qu’un succès partiel et sont assez couteuses en matériel comme en vie humaine.

A la fin du conflit alors que l’URSS s’apprête à envahir la Bulgarie, la marine de Simeon II ne dispose plus que de deux vedettes lance-torpilles, un torpilleur, deux patrouilleurs et un pétrolier-caboteur.

Ces navires devaient être livrés par le nouveau gouvernement à Moscou mais les marins ne sont pas d’accord et le 25 janvier 1954 les navires sont sabordés à Varna où ils étaient rassemblés. Les responsables seront traduits en cour martiale et pour six d’entre-eux fusillés tandis que d’autres seront déportés en Sibérie.

Les navires concernés seront renfloués mais leur état était tel que les soviétiques tout comme le nouveau gouvernement décidèrent de les envoyer à la démolition. Signe qui annonçait un avenir funeste l’acier ainsi récupéré va être promptement envoyé en URSS et non réutilisé en Bulgarie.

La marine bulgare sera reconstituée en 1959 avec la cession de navires soviétiques mais ceci est une autre histoire.

Mitteleuropa Balkans (38) Bulgarie (2)

HISTOIRE DE LA BULGARIE (история на българия/Istoriya na bŭlgariya)

Avant-propos

Pour cette partie d’histoire générale je vais essayer d’être succinct pour les temps jadis et être davantage exhaustif sur la Bulgarie moderne. Le problème est toujours de savoir ou fixer la limite.

Pour une fois l’arbitraire à du bon et j’ai décidé d’être plus généreux à partir de l’indépendance Bulgare qui remonte de facto à 1878 après la guerre russo-ottomane et de jure en 1908. Avant je vais balayer à très grands traits et je m’excuse par avance si j’ai passé sous licence des événements importants de l’histoire bulgare.

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