Le Conflit (26) Norvège (26)

Ordre de Bataille Allemand

De solides fortifications

Un exemple de fortification allemande en Norvège remis en état et faisant le bonheur des touristes du monde entier

Dès la conquête de la Norvège les allemands se sont lancés dans d’imposants travaux de fortifications, travaux qui en dépit de l’action de la résistance norvégienne et des commandos alliés vont transformer le pays en une véritable forteresse, la Festung Norge.

Le pays se transforme en un véritable chantier à ciel ouvert. Face à ce déploiement le gouvernement en exil norvégien est partagé. Ils n’ont aucune envie de favoriser la défense du pays mais ces chantiers offre du travail aux norvégiens qui ne peuvent ou ne veulent quitter leur pays.

Finalement Haakon VII et son gouvernement ordonnera «de ne pas s’y opposer et de ne pas les favoriser». Des sabotages ont lieu mais c’est surtout une grève du zèle qui est menée ce qui poussera les allemands à mobiliser prisonniers de guerre et travailleurs forcés raflés dans toute l’Europe.

La priorité est de sécuriser et de fortifier les ports norvégiens pour permettre de protéger les unités appelées à être stationnées en Norvège pour empêcher un retour offensif des alliés, Berlin craignant une contre-offensive alliée immédiate.

Des batteries côtières de campagne sont aménagées. Dès la prise des quelques batteries côtières norvégiennes, les allemands les aménagent sommairement et installent des pièces médianes (150mm le plus souvent) pour repousser les unités légères alliées voir couler des transports et autres navires de charge.

La Campagne de Norvège (1948) terminée les allemands veulent mettre sur pied une véritable muraille pour rendre inexpugnable la Norvège.

Si les allemands avaient su que les alliés ne voulaient pas intervenir immédiatement en Norvège ils auraient peut être investit l’acier, le béton, les armes et les hommes ailleurs………ou pas.

Canon de 406mm utilisé pour défendre les côtes contre une intervention alliée

Après la sécurisation des ports avec des batteries légères, médianes et lourdes (des canons de 406mm destinés initialement aux cuirassés de type H sont ainsi convoyés en Norvège) complétées par des postes d’observation, des abris, des blockhaus d’infanterie, les allemands aménagent de nombreux aérodromes pour augmenter les moyens aériens déployés en permanence en Norvège.

Contrairement à ce que certains pilotes ont écrit après guerre, cette zone n’à pas été négligé et la légende d’unités sous-équipées et sous-entrainées doit être définitivement battue en brèche.

Quand il devient évident que les alliés voulaient débarquer en Norvège, les allemands décident de transformer le pays en forteresse, de faire de la Norvège le tombeau de la soldatesque alliée.

Des lignes fortifiées vont entourer Kristiansand et Oslo, le Telemark va devenir un véritable gruyère de galeries et de blockhaus. Encore aujourd’hui on redécouvre régulièrement des abris et des tranchées oubliées.

Ce n’est pas une Ligne Maginot nordique mais ce n’est pas une simple ligne de tranchées de campagne. Autant dire que les alliés n’allaient pas traverser le Telemark sans payer le prix du sang.

Comme le contrôle de la totalité du territoire était impossible, les allemands ont aussi pratiqué une sorte de terre brûlée en multipliant tranchées, abattis minés, maisons piégées (ce qui entrainera la mort d’un certain nombre de commandos alliés à la recherche d’un abri) pour rendre encore plus pénible l’avancée des troupes au sol.

Avec un tel dispositif les allemands espèrent tenir le plus longtemps possible, certains enthousiastes espérant faire de la Norvège une zone de repli pour préparer la contre-offensive décisive qui avec les armes miracles devra libérer le Vaterland. On connait la suite……. .

Kriegsmarine

Croiseurs et destroyers

Croiseur lourd Admiral Hipper

-Croiseurs lourds Admiral Hipper et Admiral Reuter, le premier est stationné à Trondheim, le second à Bergen

KMS Z.9 Wolfgang Zenker

-Zerstörer : Z.9 Wolfgang Zenker Z.14 Friedrich Ihn Z.15 Erich Steinbrick Z.19 Z.58 Z.60 Z.62 Z.66 Z.69 Z.71 Z.72.

Ils sont stationnés dans les différents ports, les Z.9 Wolfgang Zenker et Z.14 Friedrich Ihn sont stationnés à Narvik, le Z.15 Erich Steinbrick est stationné à Aalborg, le Z.19 est stationné à Bergen en compagnie du Z.58. Les Z.60 et Z.69 sont stationnés à Oslo, le Z.62 est stationné à Trondheim, le Z.66 est stationné à Namsos en compagnie du Z.71, le Z.72 à Kristiansand.

Torpilleurs et escorteurs

-Unités légères : torpilleurs T.43 T.51 T.52 T.53 T.54 Neue Geleitboote G.27 G.29 G.36 G.39 G.42 G.43 G.49.

Le T.43 est stationné à Trondheim en compagnie du T.51, le T.52 est stationné à Aalborg, le T.53 est stationné à Narvik, le T.54 est stationné à Bergen.

Le G.27 est stationné à Copenhague, le G.29 est stationné à Bergen le G.36 est stationné à Namsos, le G.39 est stationné à Oslo, le G.42 est stationné à Trondheim en compagnie du G.43 alors que le G.49 est stationné à Kristiansand.

Vedettes et «poussière navale»

Chargement d’une torpille G7 à bord d’une S-Boote

-Vedettes lance-torpilles : 10. Schnellboatflottille S.86/88/90/92/94/96/98/100 12. Schnellboatflottille S.102/104/106/108/110/112/114/116, la première flottille est stationnée à Bergen, la seconde à Namsos.

-R-Boote : 10. R-Flottille : R-50/52/54/56/58/60 12. R-Flottille : R-72/74/76/78/80/82 17. R-Flottille R.86/88/90/92/94/96, la première est stationnée à Narvik, la seconde à Trondheim et la dernière se partage entre Aalborg et Copenhague.

-M-Boote : M.63/66/67/68/69/70/71/72/74/76/78/80/82/84/97/99/101/103/105/107. Ces navires sont dispatchés dans les ports de Norvège et de Danemark selon le schéma suivant :

-Copenhague : M.63 M.66 M.107

-Aalborg : M.67 M.68

-Oslo : M.69 M.70 M.105

-Kristiansand : M.71

-Trondheim : M.72 M.74

-Namsos : M.76 M.78 M.103

-Bergen : M.80 M.82 M.99

-Narvik : M.84 M.97 M.101

Sous-marins

Type VII

Les moyens sous-marins sont sur le papier encore non négligeables mais tous les submersibles ne sont pas disponibles et surtout tous ne sont pas menés par des équipages expérimentés. La menace existe mais elle n’est pas aussi importante que jadis. De toute façon les alliés ont engagé de sérieux moyens d’escorte et de lutte anti-sous-marine.

33. U-Flottille stationnée à Trondheim : U-212 U-213 U-214 U-215 U-228 U-247 U-283 U-285

35. U-Flottille stationnée à Bergen : U-217 U-219 U-221 U-223 U-225 U-227 U-284 U-286

37. U-Flottille stationnée à Bodo : U-241 U-242 U-243 U-244 U-245 U-246 U-287 U-288

1. U-Flottile stationnée à Aalborg (depuis septembre 1950 pour désengorger Wilhelmshaven) : U-32 U-34, U-48, U-248 U-250 U-252 U-289 U-290

A ces trois flottilles stationnées en Norvège et à cette flottille stationnée au Danemark vont s’ajouter des sous-marins stationnés dans les bases allemandes encore sous contrôle de la Kriegsmarine notamment sur l’île d’Heligoland mais aussi à Wesermunde, l’estuaire de la Weser et la ville de Brême devenue une véritable Festung.

Sur l’île jadis possession britannique (Londres l’échangea contre Zanzibar en 1890), on trouvait trois flottilles, les 11. U-Flottile 13. U-Flottile et 29. U-Flottile.

La première alignait en septembre 1948 les U-80, U-81,U-82,U-88,U-89,U-90,U-91 et U-92 alors que la seconde alignait les U-37, U-38,U-41 U-110 U-189 et U-190.

Naturellement en octobre 1953, la situation à sacrément évolué puisque nombre de ces loups gris ont fini au fond de la mer du Nord voir au fond de l’Atlantique. Résultat quand les alliés déclenchent l’opération BOREALIS les tois flottilles alignent les moyens suivants :

11. U-Flottile : U-218 U-220 U-222 U-226 U-289 U-290 U-291 U-293 U.296 U.322

13. U-Flottile : U.41 U.189 U.229 U.230 U.231 U.232 U.290 U.292 U.294 U.324

29. U-Flottile : U-193 U-195 U-196 U-198 U-233 U-234 U.297 U.298 U.299 U.300

A Wesermunde, trois flottilles de sous-marins étant encore stationnées même si les alliés bombardaient régulièrement la zone au point que les U-Boat qui ne pouvaient s’abriter dans les U-Bunker plongeaient la journée pour échapper aux attaques aériennes.

7. U-Flottile : U-83,U-85,U-87,U-249 U-251 U-253 U.301 U.302

15. U-Flottile : U-64 U-124 U-254 U-255 U-256 U-257 U-258 U-259

31. U-Flottile : U-203 U-204 U-263 U-264 U-265 U-266 U.303 U.304

A Wilhelmshaven on trouve encore deux flottilles de sous-marins, les 5. et 17. U-Flottile

5. U-Flottile : U-267 U-268 U-269 U-270 U-271 U-272 U-273 U-274 U.305 U.306 U.307 U.308

17. U-Flottile : U-275 U-276 U-277 U-278 U-279 U-280 U-281 U-282

Miscellanées

-MarineInfanterieSchift (MIS) : MIS-1/3/4/5/6/7/8/12. Les MIS-1 et 3 sont stationnés à Narvik, le MIS-4 à Namsos, le MIS-5 à Trondheim, le MIS-6 à Copenhague, le MIS-7 à Aalborg, les MIS-8 et 12 à Bergen.

-Des patrouilleurs auxiliaires de différents types souvent des remorqueurs ou des chalutiers réquisitionnés

-Flak Panzerschip Nymphe (ex-Peter Tordenskjold) stationné à Oslo pour protéger la capitale norvégienne avec un armement composé de quatre tourelles doubles de 127mm, seize canons de 105mm sous masque, des pièces légères (24 canons de 20mm en douze affûts doubles et de 36 canons de 37mm avec vingt-quatre et trente-six .

-Quatre transports armés et deux forceurs de blocus

Aéronavale

Naturellement le Kriegsmarine FliegerKorps n’est pas oublié, déployant plusieurs unités de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine, d’assaut aéromaritime mais aussi de chasse. La principale unité est la 6. Kriegsmarine Fliegerkorps Geschwader qui après avoir été stationnée sur l’île de Sylt sur la base aéronavale de List à rejoint la Norvège et le Danemark pour opérer en Mer du Nord. Cette escadre comprend les unités suivantes :

-Une unité de reconnaissance maritime à long rayon d’action le 14. Kriegsmarine Fernaufklärungsgruppe équipé de vingt-quatre Heinkel He-179M, cette unité étant organisée en trois staffel de huit appareils.

-Deux unités de reconnaissance et d’observation maritime baptisées 15. et 17. KFK-Aufklärungsgruppe regroupant un total de cinquante-quatre Focke-Wulf Fw-200 Neue Condor.

Junkers Ju-288

-Deux unités de bombardement-torpillage baptisées 16. et 18. KFK-Kampfgruppe regroupant un total de soixante-douze Junkers Ju-288.

Messerschmitt Me-109

-Une unité de chasse, le 20. KFK-Jagdgruppe disposant de vingt-quatre Messerschmit Me-109L répartis en trois staffel de huit appareils. Ils couvrent les bases navales norvégiennes de la Kriegsmarine.

A côté de cette escadre on trouve trois unités indépendantes dispersées sur le territoire norvégien mais aussi sur le territoire danoise :

Blohm & Voss Bv138

12. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée au Danemark avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M destinés à la patrouille maritime et à la lutte anti-sous-marine au large notamment des côtes du Jutland.

18. Marine Kampf Staffel : unité de bombardement-torpillage avec pour équipement seize Heinkel He-117, l’évolution du He-115. Cette unité est stationnée dans les Lofoten

24. Marine Aufklärung Staffel : unité de surveillance maritime stationnée à Narvik avec pour équipement douze Blohm & Voss Bv138M

Allemagne (23) Navires légers (1)

NAVIRES LEGERS

Avant-Propos

-La géographie dispense la marine allemande de devoir investir dans une force d’escorte aussi imposante que celle construite par les anglais et les français.

-En effet, en cas de conflit, la marine marchande allemande cesse de fonctionner, les seuls navires marchands en mer étant des forceurs de blocus opérant isolément et ne nécessitant donc pas d’escorte.

-Les besoins existent pour protéger une navigation côtière importante en mer du Nord et en Baltique sans oublier des missions de patrouille, de surveillance et de dragage de mines.

-Quand éclate la guerre de Pologne, on trouve des torpilleurs, des navires bons à tout faire (Geleitboote), des dragueurs pouvant servir d’escorteurs (M-Boote), des chalutiers armés utilisés comme patrouilleurs et navires-écoles.

-Neuf ans plus tard, on trouve les mêmes catégories de navires avec certaines classes désarmées et de nouvelles classes mises en service. Il n’y à cependant pas d’énormes bouleversements à signaler.

Geleitboote type F

Geleitboote type F

Geleitboote type F

-Besoins limités en escorteurs. Pas des escorteurs océaniques mais des escorteurs destinés à protéger la navigation littorale.

-Il fallait également penser aux missions de patrouille de surveillance, d’entraînement et de police des pêches.

-Décision est prise au milieu des années trente de construire dix navires d’escorte ou Geleitboote dans la langue de Goethe, des navires connus par un matricule composé d’une lettre (F) suivit d’un chiffre ou d’un nombre(F.1 à F.10).

-A l’usage ces navires se révèlèrent ratés notamment avec une propulsion expérimentale destinée aux futurs destroyers qui se révéléra capricieuse, une véritable «bête à chagrin» pour les «bouchons gras» allemands.

-Le F.1 est mis en service en décembre 1935et désarmé en août 1948, le F.2 en février 1936 et toujours en service comme auxiliaire en septembre 1948, le F.3 l’est en mars 1936 et toujours en service en septembre 1948, le F.4 mis en service en avril 1936 et toujours en service en septembre après une période en réserve de décembre 1945 à août 1948.

-Le F.5 est mis en service en mai 1936 et mis en réserve en juin 1945, étant réarmé en septembre 1948. Le F.6 est mis en service en mars 1936 et mis en réserve en décembre 1945. Le F.7 mis en service en février 1937 est coulé lors d’un affrontement fraticide avec le F.9 le 4 mars 1944, affrontement qui sera également fatal à ce dernier.

-Le F.8 mis en service en février 1937 est toujours en service en septembre 1948 à la différence donc du F.9 mis en service en août 1937 mais coulé le 4 mars 1944 des suites de l’affrontement avec le F.7. Quand au F.10, il est mis en service en août 1938 mais coulé sur une mine d’origine inconnue (soviétique ? WWI ? Faction hostile au duo Himmler/Heydrich ?) le 4 mai 1944.

-Navires de 712 tonnes (833 tonnes à pleine charge), mesurant 76m de long sur 8.80m de large avec un tirant d’eau de 2.50m

-Vitesse maximale 28 nœuds

-Ils sont armés de deux canons de105mm en affûts simples sous masque (un avant et un arrière),quatre canons de 37mm en deux affûts doubles et quatre canons de 20mm en affûts simples.

Neue Geleitboote type G

-Les Geleitboote étaient des navires médiocres mais le concept de navire «bon à tout faire» s’était révélé utile. Des navires pouvant en temps de paix faire la police de pêche, surveiller les frontières et en temps de guerre d’escorter les convois, de protéger la navigation commerciale.

-Il fallait résoudre cependant les défauts les plus criants comme une propulsion peu fiable. Les machines à haute pression sont abandonnées au profit de diesels.

-La coque est allongée et élargie pour améliorer la tenue à la mer tandis que les superstructures sont construites en alliage léger, les échappements sont mieux pensés en vue de l’installation ultérieure de radars.

-Armement renforcé notamment au niveau de la DCA mais également de la lutte anti-sous-marin faisant des Neue Geleitboote de véritables escorteurs.

-Plus généralement, ces navires sont conçus pour être produits rapidement avec des formes simplifiées et un recours massif à la soudure.

Douze Neue Geleitboote (G.1 à G.12) sont commandés en septembre 1943. Leur construction est assurée pour les six premiers par les chantiers navals Blohm & Voss de Hambourg et pour les six autres par les chantiers navals Deschimag de Brême.

Si ces douze navires sont en service en septembre 1948, ce n’est pas le cas de tous leurs successeurs (G.13 à G.24) construits au Rugen Kriegsmarinewerft et au Dantzigerwerft implantés respectivement sur l’île de Rugen et à Dantzig.

Si les six premiers navires (G.13 à G.18) sont en service, les autres sont en achèvement à flot sauf le G.24 qui est encore sur cale.

Dès le 10 septembre, douze nouveaux navires (G.25 à G.36) sont commandés et doivent être construits dans les chantiers ayant produits les Neue Geleitboote de la première série. Ils sortent donc du cadre de cette étude et seront étudiées dans la partie consacrée aux constructions de guerre.

-Les navires de la première série sont mis en service en 1945 (G.1, G.2, G.3,G5, G.7), en 1946 (G.4,G.8,G.9,G.10, G.12) et en 1947 (G.6, G.11). Tous sont disponibles en septembre 1948.

-Les navires de la deuxième série sont mis en service en 1947 (G.13, G.14, G.15, G.17) et en 1948 (G.16,G.18). Les G.19 G.20 G.21 G.22 et G.23 sont en achèvement à flot quand le conflit éclate alors que le G.24 est au stade préliminaire de la construction.

-Navires de 800 tonnes (1050 tonnes à pleine charge), mesurant 79.50m de long sur 9.50m de large avec un tirant d’eau de 3.10m.

-Vitesse maximale 26.5 nœuds

-Ils sont armés de deux canons de 105mm en affûts simples sous masque (un avant et un arrière), douze canons de 37mm en affûts doubles, huit canons de 20mm en deux affûts quadruples, deux grenadeurs de sillage avec jusqu’à 36 projectiles.