Pologne et Pays Neutres (93) Pologne (5)

Les Grandes figures de l’histoire polonaise

Nicolas Copernic

Né à Thorn le 19 février 1473 et mort à Frauenburg le 24 mai 1543 c’est un astronome polonais (ou allemand c’est selon), chanoine, médecin et mathématicien.

Il est issu d’une riche famille hanséatique, son père Nicolas est négociant en cuivre qui doit son nom à son village d’origine (Koperniki). Sa mère Barbara Watzenroode est issue d’une vieille famille de Thorn. Il à trois frères et sœurs plus âgés : Andrzej, Barbara et Katarsyn.

Bien que considéré comme polonais , il est davantage allemand car il parle allemand et latin mais n’aura jamais qu’une connaissance élémentaire du polonais. Il suit des études sans forcément de diplôme à Cracovie, Bologne, Padoue et Ferrare.

Son père meurt en 1483, son oncle futur évêque de Varmie va assurer son éducation. En 1503 il devient à Ferrare docteur en droit canon. Humaniste, c’est également un médecin réputé. A noter qu’il s’intéresse aussi bien à l’astronomie qu’à l’économie.

On à longtemps écrit que la publication posthume de son œuvre majeure De revolutionibus Orbium Coelestium (Des Révolutions des sphères célestes) s’expliquait la crainte d’une réaction violente de l’Eglise.

En réalité il s’agit davantage d’une rigueur scientifique, Nicola Copernic peinant à confirmer ses théories et ses intuitions. Cela s’explique par le fait que le mouvement des planètes n’est pas circulaire et uniforme mais légèrement elliptique c’est Keppler qui le découvrira en 1609. De plus le temps sur la Vistule est souvent mauvais et Copernic doit s’appuyer sur des sources pas toujours fiables.

Le texte circule avant même sa publication et y compris dans les milieux écclesiastiques. Ce n’est qu’en 1616 dans la foulée des démélés de Galilée que l’oeuvre de Copernic sera mise à l’index et ce jusqu’en 1835.

On à longtemps ignoré le lieu de sa sépulture. En 2005 des ossements sont retrouvés près de l’autel de la cathédrale de Frombrok. Un test ADN confirme en 2008 que ses ossements appartiennent bien à l’astronome polonais. Il est enterré dans une nouvelle tombe le 22 mai 2010.

Jean III Sobieski

Né au château d’Olesko près de Lviv le 17 août 1629 et décédé à Varsovie le 17 juin 1696, il est roi de Pologne et grand-duc de Lituanie (21 mai 1674 ay 17 juin 1696).

Fils de Jakub Sobieski et de Zofia Teofila Danilowiczovna, marié à Marie-Casimire Louise de la Grande d’Arquie, il eut cinq enfants (Jacques Louis Henri, Louise-Adelaïde, Thérèse-Cunégonde, Alexandre-Benoit et Constantin-Philippe).

Son père est voïvode de Ruthénie et Kaszetlan de Cracovie. Il l’envoie effectuer des études de philosophie à Cracovie puis un voyage en Europe avant d’entamer une carrière militaire. En 1668 Jean III Casimir le nomme Grand Hetman soit le poste de commandant en chef des armées polonaises. Il est élu roi le 21 juin 1674 et couronné le 2 février 1676.

Il veut chasser les ottomans d’Europe et rejoint pour cela la Ligue Catholique organisée par le pape Innocent XI. Il bat les ottomans à Zunawno en 1676 et surtout à Kalenberg en 1683, son armée de 80000 hommes chassant Kara Mustafa des murs de Vienne. Il devient le héros de la chrétienté. C’est le dernier roi de Pologne à avoir voulu imposer l’autorité monarchique sur une noblesse particulièrement indocile et turbulente ce qui allait conduire le pays à sa perte.

Auguste II

Frédéric-Auguste 1er de Saxe est né à Dresde le 12 mai 1670 et mort à Varsovie le 1er février 1733. Si son corps est enterré à Cracovie, son cœur à été placé dans un cénotaphe à Dresde.

Prince de la Maison de Wettin, il est prince-électeur de Saxe (27 avril 1694 au 1er février 1733) et surtout roi de Pologne grand-duc de Lituanie du 27 juin 1697 au 1er septembre 1704 et du 8 juillet 1709 au 1er février 1733.

Sous son règne la Saxe connait un véritable âge d’or, sa capitale Dresde devient la «Florence de l’Elbe».

Il perd temporairement sa couronne au cours de la Grande Guerre du Nord (1700-1721) par son alliance avec la Russie et suite à l’invasion du flamboyant roi de Suède Charles XII. Né luthérien, il se convertit au catholicisme pour devenir roi de Pologne et grand-duc de Lituanie.

C’est le deuxième fils de l’électeur Jean-Georges III et de la princesse Anne-Sophie de Danemark. A la mort de son frère ainé Jean-George IV, il devient prince-électeur de Saxe, comte palatin de Saxe et Margrave de Misnie.

Elu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie avec le soutien de Pierre le Grand il bat le candidat de Louis XV, le prince de Conti.

Marié à Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth, il n’à qu’un fils le futur Auguste III de Pologne. Il à plusieurs enfants naturels comme un certain Maurice de Saxe le vainqueur de Fontenoy fruit de sa liaison avec Marie-Aurore de Koenigsmark qui lui donna également une fille Anna-Karolina Orzelska. De sa liaison avec Ursule-Catherine de Tesche est né un fils, Jean-Georges chevalier de Saxe.

Stanislas Leszczynski

Né à Lwow (Lviv) le 20 octobre 1677 et mort à Luneville le 23 février 1766, c’est un aristocrate polonais, roi de Pologne sous le nom de Stanislas 1er de 1704 à 1709 et de 1733 à 1736. Beau-père de Louis XV il est ensuite duc de Lorraine et de Bar de 1737 à sa mort.

Issu d’une grande famille de Pologne aux lointaines (Xème siècle) origines bohémiennes. Il est l’héritier du Palatinat de Grande Pologne. Il bénéficie d’une éducation soignée avec des cours de littérature et de sciences, maitrisant le polonais, l’allemand, l’Italien, le français et le latin. Il effectue son Grand Tour.

Marié à Katarzyna Opalinska (1682-1747), il eut deux filles, Anna et surtout une certaine Marie Leszczynska, reine de France et épouse de Louis XV.

Elu roi de Pologne le 12 juillet 1704 grâce au soutien de Charles XII de Suède, il est chassé de Pologne en 1709. En 1714 il reçoit la jouissance de la Principauté de Deux-Ponts près de la Lorraine.

En 1718 à la mort de son protecteur suédois il se réfugie auprès de Léopold 1er de Lorraine, beau frère du Régent. En 1719 il s’installe à Wissembourg.

Le mariage de sa fille avec Louis XV doit beaucoup aux manœuvres du duc de Bourbon, rival du Régent. En revanche les relations avec Louis XV furent toujours très froides, le Bien Aimé cachant mal son mépris pour son beau-père.

En Lorraine il doit faire face à une grande impopularité, les lorrains étant très attachés à la famille ducale, le dernier duc de Lorraine étant un certain François-Etienne futur François 1er du Saint-Empire et accessoirement époux de Marie-Thérèse d’Autriche.

Cette impopularité à aussi pour origine le fait qu’à sa mort les territoires qu’ils contrôlent intégreront à terme la France, Stanislas n’étant qu’un outil destiné à préparer cette annexion, cette absorption.

Prince philosophe et mécène des Lumières, il se rend chaque automne à Versailles pour revoir sa fille et ses nombreux petits enfants logeant à l’occasion au Trianon.

N’ayant aucun pouvoir réel, il mène une active politique de culturelle avec la création de la Bibliothèque Royale de Nancy, la Société Royale des Sciences et Belles Lettres future Académie de Nancy. Il s’illustre par sa politique architecturale avec le château de Luneville ou la place royale future place Stanislas.

Il meurt à 88 ans des suites de graves brûlures.

Auguste III

Né à Dresde le 17 octobre 1696 et mort dans la même ville le 5 octobre 1763, il est le fils unique d’Auguste II et de Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth.

Marié à Marie-Joséphe d’Autriche, il aura quatorze enfants, sept fils (Frédéric, Joseph, Frédéric IV, François-Xavier, Charles-Christian, Albert et Clément) et sept filles (Marie-Amélie, Marguerite, Marie-Anne, Marie-Joséphe, Christine, Marie-Elizabeth et Cunégonde).

L’un d’elle Marie-Josèphe allait épouser le Dauphin, donnant trois des quatre derniers rois de France à savoir Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, elle même ne régnant jamais puisqu’elle est morte en compagnie de son mari avant son beau-père.

L’avant-dernier roi de Pologne effectue son grand tour en Autriche, en Italie où il se convertit au catholicisme, en France où il est présenté à la truculente Elisabeth d’Orléans plus connu sous le nom de la Princesse Palatine, belle sœur de Louis XIV (Marié à Philippe d’Orléans dont l’homosexualité n’était un secret pour personne, c’était selon certains «le mariage d’une libellule et d’un marcassin»).

Il doit s’imposer pour être élu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, étant soutenu par la Russie et l’Autriche pour contrer le retour du beau-père de Louis XV Stanislas Leczynski soutenu par son gendre.

Stanislas est élu dans un premier temps ce qui déclenche la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738).

Il est élu et couronné roi le 17 janvier 1734. Après des négociations entre la France et l’Autriche, Stanislas renonce à la couronne de Pologne (mais pas au titre) en échange du duché de Lorraine qui reviendra à la France à sa mort. En 1736 les partisans de Stanislas reconnaissent Auguste comme roi de Pologne et grand-duc de Lituanie.

Avec la Saxe il participe brièvement à la guerre de Succession d’Autriche puis à la Guerre de Sept Ans au cours de laquelle le territoire saxon est ravagé par les armées prussiennes, la famille royale est même prise en otage ce qui scandalise toutes les cours d’Europe. Pas certains que cela ait beaucoup chagriné le roi de Prusse.

A sa mort, le trône de Pologne passe à Stanislas Antoine Poniatowski le 7 septembre 1764 sous le nom de Stanislas II Auguste.

Marie Leszczynska

Née à Trzebnica le 23 juin 1703 et morte à Versailles le 24 juin 1768, elle est la fille de Stanislas Leszczynski et de Catherine Opalinska. Elle épouse Louis XV en 1725 et lui donna dix enfants en dix ans. Elle est reine de France et de Navarre du 5 septembre 1725 au 24 juin 1768.

Née en 1703, elle n’à qu’un an quand elle doit suivre son père en exil d’abord dans la Principauté des Deux-Ponts appartenant au roi de Suède puis à Wissembourg en Alsace. Elle est mariée par procuration le 15 août 1725 à Strasbourg puis avec Louis XV le 5 septembre 1725.

Cette union à été prolifique car dix enfants sont nés en dix ans, deux fils dont un seul survit à l’enfance et huit filles dont des jumelles.

Successivement sont nées Louise-Elisabeth et Anne-Henriette nées le 14 août 1727 (décédées respectivement le 6 décembre 1759 et le 10 février 1752), Marie-Louise (28 juillet 1728 19 février 1733), Louis (4 septembre 1729-20 décembre 1765), Louis (4 septembre 1729-20 décembre 1765), Philippe (30 août 1730-7 avril 1733), Marie-Adelaïde (23 mars 1732 27 février 1800), Victoire Louise Marie Thérèse (11 mai 1733 7 juin 1799), Sophie Phillipine Elisabeth Justine (27 juillet 1734 2 mars 1782), Thérèse-Félicité (16 mai 1736 28 septembre 1744) et Louise Marie (15 février 1737 23 décembre 1787).

A propos de ces grossesses multiples, elle aurait dit «Eh quoi ! Toujours couchée, toujours grosse, toujours accouchée». Elle souffre de la mort de deux enfants en bas âge. Avertie par les médecins qu’une nouvelle grossesse pourrait lui être fatale, elle n’accueille plus dans sa chambre son mari mais sans lui expliquer la raison de ce choix. Après quelques années d’entente, le couple royal est entré dans une forme de cohabitation, Louis XV multipliant les aventures et les maitresses.

Comme elle n’à aucune influence politique, les courtisans intéressés ne viennent pas la voir et ses familliers sont des gens sincèrement attachés à sa personne. Amoureuse des arts elle fait venir à Versailles le castrat Farinelli et un certain Wolfang Amadeux Mozart.

Elle repose à la Basilique de Saint-Denis, son cœur est auprès de ses parents en l’Egise Notre Dame de Bonsecours à Nancy.

Stanislas Antoine Poniatowski (Stanislas II Auguste)

Né à Wowchyn (aujourd’hui en Biélorussie) le 17 janvier 1732 et décédé à Saint Pétersbourg le 12 février 1798, c’est le dernier roi de Pologne de 1764 à 1795. Il est élu grâce au soutien de son ancienne maitresse une certaine Catherine II de Russie. Il tente de faire ce qu’il peut avec les limites imposées par la Russie bien décidé à maintenir la Pologne-Lituanie dans un profond état de faiblesse.

Fils de Stanislas Poniatowski et de Konstancja Czartoryska, il est marié à Elzbieta Szydlowska.

Sur le plan politique il est un temps ambassadeur de Russie en Saxe. Il participe aux diètes de 1758, 1760 et 1762. La même année son père meurt lui laissant un confortable héritage.

Il est élu roi sans réelle opposition le 7 septembre 1764. Il est couronné le 25 novembre 1764.

Il lance des tentatives de réforme mais elles ne vont jamais assez loin entre pressions russes, noblesse turbulente et peut être une situation trop dégradée pour être changée. En clair peut être que la République des Deux-Nations était déjà condamnée avant l’élection du roi.

En 1770/71 il est brièvement emprisonné par la Confédération de Bar qui regroupent les polonais opposés à l’ingérence étrangère. L’Autriche, la Prusse et la Russie interviennent ce qui aboutit au premier partage de la Pologne. Stanislas II Auguste proteste mais ne se révèle impuissant. Varsovie est occupée par la Russie de 1773 à 1775.

Quelques réformes mais toujours à la marge. La Grande Diète (1788-1792) est la dernière tentative pour sauver la Pologne avec la succès que l’on sait. L’insurrection de Koczuisko qu’il soutient du bout des lèvres porte un coup fatal à la République des Deux-Nations.

Stanislas II Auguste part le 7 janvier 1795 escorte par des militaires russes direction Grodno. Le troisième partage de la Pologne se fait le 24 octobre 1795, le dernier roi de Pologne signant son abdication le 25 novembre 1795.

Ce n’est qu’après la mort de Catherine II qu’il peut rejoindre Saint-Pétersbourg (15 février 1797) mais il n’obtiendra jamais l’autorisation de voyager à l’étranger. Il meurt le 12 février 1798, les honneurs royaux lui sont rendus par Paul 1er. Il est enterré à l’Eglise St Catherine de Saint-Pétersbourg. Sa dépouille est transférée en Pologne en 1938 puis à Varsovie en 1990.

Tadeusz Kocsiuszko

Andrej Tadeusz Bonaventura Kosciuszko né à Mereczowszczyzna le 4 février 1746 et mort à Soleure (Suisse) le 15 octobre 1817 est un officier polonais connu pour avoir participé à la guerre d’indépendance américaine et avoir été l’âme de la rébellion qui porta son nom en 1794.

Il peut ainsi se targuer d’être un héros national en Pologne, Biélorussie, en Lituanie et même aux Etats-Unis.

Noble polonais, il est diplômé de l’académie militaire de Varsovie de 1766. Il rejoint la France et ne rentre en Pologne qu’en 1774 mais pour peu de temps. Il repart très vite en France avant de rejoindre le camp des insurgents. Il participe à la guerre d’indépendance américaine au sein de l’Armée du Nord d’août 1776 à août 1780 et d’octobre 1780 à décembre 1782 dans l’Armée du Sud.

Ses talents d’officier du génie sont très appréciés par les américains que ce soit pour les fortifications comme un certain fort de West Point ou pour franchir rapidement les cours d’eau et ainsi échapper aux anglais.

Il est général de brigade en 1783 et rentre en Pologne en 1784 pour s’occuper d’abord du domaine familial avant d’intégrer l’armée polonais en 1790.

Après l’échec de la rébellion de 1794 il est emprisonné mais libéré dès 1797 suite à une grâce de Paul 1er. Il part pour les Etats-Unis puis pour la France mais il se montre déçu par la politique polonaise de Napoléon Bonaparte comme de celle d’Alexandre 1er.

Il meurt en 1817 des suites d’une chute de cheval. Il est inhumé en 1818 dans la cathédrale de Warwel à Cracovie, la nécropole nationale de la Pologne.

Joseph Antoine Poniatowski

Né à Vienne le 7 mai 1763 et mort à Leipzig le 19 octobre 1813 c’est un prince, militaire et homme d’état polonais. Surnommé le «Bayard polonais» il est le fils d’André Poniatowski (1734-1773), frère du roi de Pologne Stanislas II Auguste et de Thérèse-Hérulie Kinsky. Son père à été ambassadeur de Pologne, prince polonais et prince du Saint-Empire grâce à Joseph II.

Il perd son père alors qu’il n’avait que dix ans, sa mère et son oncle assurent son éducation. Il mène une carrière militaire et des missions de représentation. Il participe à la guerre austro-ottomane en 1788.

En 1789 il rejoint l’armée polonaise bien secondée par un certain Tadeusz Kosciuszko. Il participe au conflit avec la Russie, s’illustrant par ses talents de tacticien ce qui compense une inféiorité numérique (90000 russes contre 20000 polonais).

Ulcéré par la capitulation de son oncle, il rompt avec ce dernier. En 1794 il participe au soulèvement polonais mené par Tadeus Kosciuszko. Il se retire sur ses terres mais en 1806 il est nommé gouverneur de Varsovie par Frédéric-Guillaume III de Prusse.

Se ralliant à Napoléon, il devient ministre de la guerre et généralissime des armées du Duché de Varsovie même si Napoléon lui rappelle rapidement les limites de son/ses pouvoirs. Il défend le duché contre les autrichiens en 1809.

Approché par Alexandre 1er il refuse de changer de camp. Il participe à la Campagne de Russie (1812), franchissant le Niémen, s’emparant de Grodno, affrontant le prince Bagration. Il est à Moghilev, à Smolensk puis aux batailles de la Moskova et de la Berezina.

Fait Maréchal d’Empire le 16 octobre 1813, il n’à pas le temps d’en profiter car est tué trois jours plus tard. En effet après la bataille de Leipzig, blessé il doit franchir l’Elster Blanche à la nage mais trop affaiblit il s’y noie.

A ses funérailles de Leipzig les deux camps sont présents. Il est enterré à Cracovie aux côtés de Jean III Sobieski et de Tadeusz Kosciuszko.

Adam Jerzy Czartoryski

Né à Varsovie le 14 janvier 1770 et décédé à Montfermeil le 15 juillet 1861 c’est un aristocrate et homme d’état polonais.

En 1795 il est envoyé à la cour impériale de Russie où il devient l’ami du futur Alexandre 1er. Il lui doit certainement un poste d’ambassadeur auprès du roi de Sardaigne (1798-1801) tout comme celui de curateur de l’université de Wilno (1803-1823). Vice ministre des affaires étrangères le 20 septembre 1802, il est ministre en titre en février 1804 et ce jusqu’en juin 1806.

En disgrâce il reste loyal à Alexandre 1er même après la création du duché de Varsovie par Napoléon en 1807. Au Congrès de Vienne en 1814/15 il obtient que la Pologne soit reconstituée sous la forme d’un royaume confié à Alexandre.

En retrait de 1823 à 1830, il prend la tête du gouvernement provisoire suite à l’insurrection de novembre puis du gouvernement national en janvier 1831. Il est exilé suite à la défaite des polonais.

Résidant à Londres et à Paris, il continue à oeuvrer en faveur de la cause polonaise même si son courant monarchiste et conservateur est contesté par les républicains polonais. A chaque conflit européen, Czartoryski tente de profiter pour faire valoir les droits des polonais avec le succès que l’on sait.

Jozef Dwernicki

Né à Varsovie le 19 mars 1779 et mort à Lopatyn dans l’actuelle Ukraine le 22 septembre 1857 c’est un général polonais qui joue un rôle majeur dans l’insurrection de 1830/31.

Issu d’une famille nobiliaire, il entre dans une école militaire en 1791 mais quitte la Pologne en 1795 après le troisième partage. Il combat ensuite aux côtés de Napoléon au sein de l’Armée du Grand Duché de Varsovie, participant aux campagnes de Russie (1812), d’Allemagne (1813) et de France (1814).

Se ralliant à la Russie à la fin 1814, il participe à l’insurrection de 1830/31, se réfugiant en Autriche le 27 avril 1831. Il est interne et n’est libéré qu’en octobre quand l’insurrection est écrasée par l’armée russe. Il se réfugie à Paris, s’inscrivant dans la mouvance monarchiste et conservatrice comme Adam Czartoryski. Rentré en Pologne en 1848, il ne fait plus parlé de lui jusqu’à sa mort.

Marie Waleska

Née à Kiernozia le 7 décembre 1786 et morte à Paris le 11 décembre 1817 c’est une dame de la noblesse polonaise surtout connue pour avoir été la maitresse de Napoléon. De cette union est née un fils Alexandre Colonna Walewski qui sera ministre des affaires étrangères de son «cousin» Napoléon III.

Issue d’une veille famille de noblesse polonaise très patriote, son père participe par exemple à la révolte de Kosciuszko, les terres de la famille Waleski étant intégrées après les partages au territoire prussien.

Son précepteur est un français venu en Pologne quelques années plus tôt un certain Nicolas Chopin (oui le père de…..). Elle à un frère ainé Teodor et deux sœurs cadettes Antonina et Emilia.

Après des études au couvent Notre Dame de l’Assomption de Varsovie, elle épouse en 1804 un noble quasi-septuagénaire Anastazy Waleswski. Son patriotisme polonais est ardent. Un premier fils Antoni nait en 1805.

Elle rencontre Napoléon à un bal organisé par Talleyrand en 1807. Son mari l’autorise à devenir la maitresse de l’empereur. Le 4 mai 1810 un fils Alexandre nait mais est reconnu par le comte Waleski (même si il est peu probable que des gens aient été dupes).

Elle divorce de son mari pour des raisons financières le 24 août 1812. Elle s’installe à Paris avec son fils. Veuve en 1814, elle rend visite à l’Ile d’Elbe à Napoléon du 1er au 3 septembre 1814. Elle se remarie le 7 septembre 1816 avec Philippe Antoine d’Ornano, un général d’Empire, cousin éloigné de l’Empereur. Elle meurt des suites d’une maladie des reins aggravée par une grossesse.

Frédéric Chopin

Frédéric François Chopin né à Zelazowa Wola (Duché de Varsovie) le 1er mars 1810 et mort à Paris le 17 octobre 1849 est un compositeur virtuose polonais. Fils de Nicolas Chopin et de Justyna Krzyzanowska, il à eu une sœur Ludwika Jedrzepewicz.

Il effectue ses études au conservatoire de Varsovie, travaillant dans la capitale polonaise, à Vienne puis à Paris de 1831 à 1847, travaillant un peu à Londres avant de revenir très malade à Paris.

Considéré comme l’un des plus grands compositeur de musique romantique, Chopin est aussi connu pour sa liaison passionnée avec la romancière George Sand, la fin de cette romance ayant un terrible impact sur une santé fragile.

Ses œuvres qui ont influencé Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel,Alexandre Scriabine, Serguei Rachmaninov et Olivien Messionen sont nombreuses. Je citerai les principales à savoir la Sonate pour Piano n°3 (1844), les concertos pour pianos n°1 et n°2 (1830) ainsi que des pièces pour piano seul : Nocturnes, Préludes, Scherzos, Ballades, Valses, Mazurkas, Polonaises et Barcarolle.

De santé fragile, il meurt à Paris des suites d’une péricardite, une complication rare de la tuberculose. Certains historiens ont également parlé de la mucovisidose. Il est enterré au cimetière du père Lachaise mais son cœur à été ramené dans un cénotaphe à Varsovie.

Marie Curie

Marie Salomea Sklowoska née à Varsovie le 7 novembre 1867 et morte à Passy (Haute-Savoie) le 4 juillet 1934 est une physicienne et chimiste polonaise naturalisée française par son mariage avec le physicien Pierre Curie en 1895.

En 1903 elle obtient le prix nobel de Physique avec son mari (A un journaliste qui lui demandait ce que cela faisait d’être mariée à un grand savant elle aurait répondu «Demandez à mon mari») et Henri Becquerel pour leurs travaux sur les radiations. La même année elle à obtenu avec son mari la médaille Davy pour des travaux sur le radium. En 1911 elle obtient le prix nobel de Chimie pour sa découverte du polonium et du radium.

Issue d’une famille nobiliaire, la jeune Marie Sklowoska (toute sa vie elle utilisera son nom de jeune fille et celui de son mari) est la fille d’un père professeur de mathématique et de physique alors que sa mère était institutrice. Avant Marie sont nées trois filles et un fils (Zofia, Jozef, Bronislawa et Helena).

Excellente élève, elle est adepte du positivisme d’Auguste Comte et participe aux cours de l’université volante, des cours clandestins en polonais organisés pour contrer la politique de russification.

Elle étudie à Paris de 1891 à 1894, étant première de sa promotion en licence de physique et deuxième pour la licence de mathématiques. Elle rentre brièvement à Varsovie mais rentre à Paris pour épouser Pierre Curie. Irène nait le 12 septembre 1897 suivie de sa sœur Eve le 6 décembre 1903.

Elle soutient sa thèse de doctorat le 25 juin 1903. Le 19 avril 1906 Pierre meurt renversé par une voiture à cheval, Marie aura beaucoup de mal à s’en remettre.

Elle devient la première femme à enseigner à la Sorbonne en reprennant le cours de son mari.

Durant le premier conflit mondial elle construit des ambulances mobiles munis d’appareils de radiologie, des véhicules rétrospectivement baptisées les «Petites Curies». Elle pour cela accompagnée par sa fille Irène pas encore majeure.

Après guerre elle met en place l’Institut du Radium pour étudier l’usage du radium dans le traitement des cancers. Elle meurt à l’âge de 66 ans des suites d’une leucémie causée par les doses massives de radiation absorbées durant ses années de recherche. Enterré au Panthéon avec son mari, les cercueils des époux Curie sont d’ailleurs recouverts de plomb.

Sa fille Irène recevra le prix nobel de Chimie en 1936 avec son époux Frédéric Joliot-Curie, sa cadette Eve recevra le prix novel de la paix en 1965 attribué à l’UNICEF qu’elle dirigeait à l’époque.

Jozef Pilsudski

Né à Zulow près de Vilinius le 5 décembre 1867 et mort à Varsovie le 12 mai 1935, c’est un militaire et homme d’état polonais. Il est chef de l’Etat de la République de Pologne du 14 novembre 1918 au 11 décembre 1922, président du conseil des ministres de Pologne du 2 octobre 1926 au 7 juin 1928 et du 15 août au 15 décembre 1930 et ministre des Forces Armées du 16 mai 1926 au 12 mai 1935.

Issu de la petite aristocratie polonaise, il est le deuxième fils de la famille. Il fait des études au gymnasium russe de Vilna où il à pour camarade un certain Felix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka.

En 1885 il est à la faculté de médecine à l’université de Kharkov. Il est exilé cinq ans en Sibérie, revenant en Pologne en 1892. En 1893 il adhère au parti socialiste polonais, son activisme politique lui valant un nouveau séjour en prison en 1900/01. Il s’exile en Autriche-Hongrie.

En 1904/05 il tente de convaincre le Japon de l’aider à libérer la Pologne mais à part de l’argent et des armes il ne reçoit rien. Il continue son action clandestine et paramilitaire.

Il s’engage aux côtés des Empires Centraux dans l’espoir d’obtenir l’indépendance de la Pologne. Il prévient secrètement la France et la Grande-Bretagne qu’ils ne combattront que la Russie.

En refusant de combattre ailleurs que sur le front oriental, Pilsduski est arrêté en juillet 1917, les légions polonaises sont dissoutes, les effectifs dispersés dans les régiments des Empires Centraux. Il est relâché le 8 novembre 1918.

A la tête de la Pologne, il mène son pays dans une guerre contre les bolcheviks, une guerre où la Pologne est passé tout proche de la catastrophe.

Refusant d’occuper une présidence d’apparat, Pilsudski se met à l’écart mais reprend le pouvoir par un coup d’état du 12 au 14 mai 1926 mais n’occupe pas le poste de président aux pouvoirs trop limités. C’est clairement l’homme fort de la Pologne jusqu’à sa mort.

Ayant perdu toutes ses illusions sur la démocratie, il mène une politique autoritaire, stabilisant le pays. Contrairement à une partie de la classe politique polonaise adepte de la polonisation il refuse tout antisémitisme. Au plan extérieur il reste méfiant vis à vis de l’URSS mais tente de garder des relations équilibrées avec ses voisins comme avec les grandes puissances.

Il meurt en mai 1935 des suites d’un cancer du foie. Son activité est certes critiquable mais encore aujourd’hui il est considéré comme un héros national polonais, l’homme qui à permis la renaissance de la Pologne comme état indépendant.

Il à aussi été considéré comme celui qui à empêché la modernisation de l’armée polonaise mais il semble que le costume était bien trop grand pour lui et que les lacunes de l’armée polonaise en septembre 1939 étaient davantage dues à un manque d’argent et de temps.

Jozef Beck

Né à Varsovie le 4 octobre 1894 et mort à Stanesti (Roumanie) le 5 juin 1944, c’est un militaire et homme d’Etar polonais.

Il passe une partie de sa jeunesse à Riga puis à Lumawowa (Autriche-Hongrie) avant de faire ses études à Cracovie , à Lwow (Ecole polytechnique) puis à l’Exportakademie de Vienne.

Diplômé en 1914, il s’engage dans les légions polonaises de Pilsudski qui sont dissoutes en juillet 1917 quand leur chef refuse de se battre ailleurs qu’en Pologne. Beck muté dans une unité hongroise intègre une unité polonaise clandestine (Organisation Militaire Polonaises POW). Il participe ensuite à la guerre polono-soviétique de 1920-1921.

Pilsudski lui confie des missions diplomatiques à Bucarest, Budapest, Bruxelles puis à Paris où il est attaché militaire de janvier 1922 à l’automne 1923. En 1926 il participe au coup d’état de celui que les polonais ont familièrement appelé «Grand-Père».

De 1926 à 1930 il est le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères Auguste Zaleski puis vice premier-ministre et vice ministre des affaires étrangères de 1930 à 1932. Il tente de maintenir des relations stables avec l’Allemagne.

Réfugié en Roumanie il se tient à l’écart du gouvernement en exil et meurt de la tuberculose en 1944. Il est enterré en Roumanie ne rejoignant la Pologne qu’à la chute du communisme.

Son action reste aujourd’hui controversée encore que les historiens contemporains semblent se montrer plus compréhensifs que leurs ainés.

Pologne et Pays Neutres (54) Suisse (4)

Charles Pictet de Rochemont

Charles Pictet de Rochemont (Genève 21 septembre 1755 Genève 28 décembre 1824) est un agronome, diplôme et homme d’état suisse originaire du canton de Genève. C’est lui qui à négocié les frontières du canton de Genève et la reconnaissance du statut de neutralité permanente de la Suisse.

Il est le deuxième fils de Charles Pictet (1713-1792) dit de Cartigny et de Marine née Dunant. Il reçoit une solide formation humaniste au séminaire de Haldenstein, apprenant l’anglais, l’allemand et l’italien.

Son père ancien soldat au service des Provinces-Unies le destine à une carrière militaire et pour cela il rentre à l’âge de 20 ans avec le grade de sous-lieutenant, servant au sein du régiment de Diesbach et de la Compagnie Lullin de Châteauvieux.

Il prend son congé en 1785, rentre à Genève. Il épouse Adelaïde Sara de Rochemont l’année suivante, cette union donnant naissance à sept enfants [ Charles-René (1787-1856), Amédée (1789-1817), Amélie (1791-1872), Adolphe (1796-1797), Anne (1798-morte en bas âge), Adolphe (1799-1875), et Anna (1801-1882)].

En 1788 il entre au Conseil des Deux-Cents et en 1789 il reçoit le commandement d’un des quatre bataillons de la Milice bourgeoise. Il est élu auditeur de Justice en 1790 puis commande la Legion Genevoise ex-régiment des Volontaires en 1792. Il est élu la même année à l’Assemblée nationale genevoise. Il démissionne rapidement excédé des excès jacobins et se retire de la vie politique. Il s’initie à l’agronomie et à l’élevage de moutons mérinos en Suisse mais aussi en Russie. Avec ses frères Marc-Auguste et Frédéric-Guillaume il lance le période littéraire et scientifique Bibliothèque britannique.

La chute de Napoléon et la libération de Genève en 1813 par les autrichiens le remet sur le devant de la scène politique. Il rencontre le tsar, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse, les trois monarques convainquant Genève redevenue indépendante de rejoindre la Suisse. Rappelé à Genève en mars 1814 ill en devient le diplomate en chef. Il obtient le rattachement de Genève et de territoires supplémentaires ainsi que le statut de neutralité.

Après ces succès diplomatiques, il reprend ses activités agricoles à Lancy tout en continuant une carrière politique et de journaliste.

Frederic César De La Harpe

Frederic Cesar De La Harpe (Rolle 6 avril 1754 Lausanne 30 mars 1838) est un homme politique vaudois qui fût également précepteur du tsar Alexandre 1er de Russie.

Docteur en droit à l’université de Tübingen en 1774, il exerce comme avocat dans le pays de Vaud mais en 1782 il accepte le poste de précepteur de deux jeunes russes réalisant ce qu’on appelle le Grand Tour.

En 1784 Catherine II lui confie l’éducation de ses petits-fils Alexandre et Constantin. Il s’enthousiasme pour la révolution française. Il quitte la cour de Russie en 1795. Il espère le soutien de la France et est donc sidéré par l’invasion française de 1797.

Il reste à Paris et ne participe pas au gouvernement helvétique imposé par la France. Il quitte la Suisse en 1800 passe quelques mois en Russie puis s’établit en France et ne participe plus à la vie politique jusqu’à la chute de Napoléon 1er. Il s’établit à Lausanne, étant élu au Grand Conseil jusqu’en 1828 où il reste un libéral convaincu. Il meurt à Lausanne le 30 mars 1838.

Henri Dunant

Henri Dunant (Genève 8 mai 1828 Heiden 30 octobre 1910) est un homme d’affaire humaniste suisse considéré comme le fondateur du mouvement de la Croix-Rouge Internationale. Il est naturalisé français en avril 1859.

En juin 1859 il est aux premières loges de la bataille de Solferino. Le spectacle de milliers de blessés agonisant le choque profondément. Il publie en 1862 Un Souvenir de Solferino qui aboutira à la création du Comité international de secours aux militaires blessés qui devient en 1876 le comité international de la Croix-Rouge. La première convention de Genève est ratifiée en 1864 et en 1901 alors qu’il est âgé de 73 ans il reçoit le premier prix Nobel de la Paix en compagnie de Frédéric Passy.

Fils d’une famille de la petite bourgeoisie genevoise, il hérite de ses parents le goût pour l’aide aux plus pauvres, aux plus démunis et aux déclassés. Ces valeurs sont également inculquées à ses deux sœurs et ses deux frères cadets.

Sensible et profondément religieux, il fonde en 1852 le noyau de la Young Men’s Christian Association (YMCA). Après l’échec d’études au Collège de Genève, il travaille dans la banque tout en restant profondément attaché au social.

Il se lance dans les affaires et notamment dans plusieurs projets en Algérie et en Tunisie, deux possessions françaises. Il se heurte à l’inertie des autorités françaises ce qui explique surement pourquoi il prend la nationalité française en 1859.

C’est d’ailleurs pour cela qu’il se rend du côté de Solferino alors que l’empereur Napoléon III à pris la tête de ses armées et de celles du Piémont pour combattre les autrichiens et favoriser l’unité italienne. Il organise de son propre chef un service d’assistance aux blessés et aux morts laissés sur le champ de bataille.

Tout manque que ce soit le personnel ou les fournitures. Il aide aussi bien les français, les piémontais que les autrichiens et aux villageois qui s’en étonnent il dit simplement Tutti fratelli (Tous frères). Il obtient par exemple que les médecins autrichiens faits prisonniers puissent aider, il met en place des hôpitaux fait venir du matériel de Paris.

Profondément traumatisé, il publie Un souvenir de Solferino en 1862. Alors qu’on idéalise encore la guerre et les combats, Henri Dunnant montre la guerre dans toute son horreur, dans toute sa cruauté avec des soldats battus à mort, des blessés agonisant des heures.

Le livre est bien accueillit tout comme sa campagne de lobbying menée dans toute l’Europe pour convaincre les différents états de mettre sur pied un système neutre de soins de guerre.

Il s’agit également d’offrir l’immunité aux hôpitaux de campagne et aux infirmiers. Cette vision est très vite critiquée car vue comme irréalisable.

A l’issue d’une conférence diplomatique du 8 au 22 août, la première convention de Genève est signée par douze états le 22 août 1864. Au printemps 1865 l’empereur Napoléon III le décore de la légion d’honneur et en 1866 il participe aux cérémonies célébrant la victoire prussienne dans la guerre contre l’Autriche. Au cours de la parade, le drapeau blanc à croix rouge flotte aux côtés du drapeau prussien.

En 1867 suite à des déboires financiers il doit démissioner de son poste de secrétaire du comité avant d’en être exclu. On peut aussi y ajouter le fait que son rival Moynier à tout fait pour l’en exclure. Ayant la rancune tenace, l’ami Moynier fera tout pour empêcher une aide financière à l’initiateur de la croix rouge. L’année suivante en 1868 sa mère meurt.

Installé à Paris, il vit très modestement mais continue à croire en ses idées. Il milite ainsi pour le désarmement et l’installation d’une cour de justice internationale censée régler les conflits et ainsi aboutir à la fin des conflits. Inutile de préciser que cela restera un vœu pieux. Il milite également pour les droits des femmes et sème les graines qui aboutiront après le second conflit mondial à la création de l’UNESCO.

De 1874 à 1886 il vit misérablement seul errant en Europe entre Stuttgart, Rome, Corfou, Bâle et Karlsruhe. Il bénéficie de l’aide de quelques amis et de connaissances qui lui évite de sombrer totalement.

A partir de 1892 il s’installe à Heiden et encouragé par des amis (les Sonderegger) il commence à rédiger ses mémoires tout en devenant président d’honneur de la section de la Croix-Rouge d’Heiden. Un article publié en 1895 le fait redécouvrir par le monde et en 1901 comme nous l’avons vu il reçoit le premier prix Nobel de la Paix avec Frederic Passy.

Il meurt dans la soirée du 30 octobre 1910 deux mois après son ennemi Moynier. Il est enterré au cimetière de Sihlfeld de Zurich.

L’histoire à cependant rééquilibré les choses en estimant que l’idéalisme de Dunnant et le pragmatisme de Moynier ont été nécessaires pour mettre sur pied la Croix-Rouge et permettre son développement.

Ulrich Wille

Conrad Ulrich Sigmund Wille (Hambourg 5 avril 1848 Meilen 31 janvier 1925) est un militaire suisse d’origine allemande connu pour avoir été général de l’Armée Suisse durant le premier conflit mondial.

Très influencé par la culture martiale prussienne, il essaya de la faire infuser dans l’armée helvétique non sans mal.

Marié à Clara Grafin von Bismarck, nièce du chancelier de fer il eut une fille Renée et un fils prénommé Ulrich (1877-1959) et qui fût également militaire, terminant sa carrière comme commandant de corps, son orientation pro-nazie le disqualifiant au moment de choisir le général de l’armée suisse en septembre 1948.

Le 1er août 1914 la mobilisation générale de l’armée suisse est ordonnée et le 3 août il est élu par l’Assemblée fédérale général de l’Armée suisse (122 voix contre 63).

Son action fût particulièrement critiquée notamment par les romands qui lui reprochait son tropisme pro-allemand. Ce n’était pas une vue de l’esprit puisque le 20 juillet 1915 il proposa tout simplement que la Suisse entre en guerre aux côtés des Empires Centraux. Nul doute que si le Conseil Fédéral avait accepté le cours de la guerre en aurait été bouleversé à défaut peut être d’être totalement et complètement changé.

A cela s’ajoute l’affaire des colonels, une affaire qui avait vu deux colonels suisses transmettre à des diplomates allemands et austro-hongrois non seulement un journal confidentiel appelé la Gazette de l’état-major mais aussi des messages russes décodés par les cryptanalystes suisses. Wille ne prit qu’une sanction symbolique ce qui aggrava le fossé entre romands et alémaniques.

A la fin du conflit il dut gérer la pandémie de grippe espagnole et l’instabilité sociale qui fit craindre au général de l’armée suisse une potentielle révolte bolchévique.

Giuseppe Motta

FN Jost P 368, Bundesrat Giuseppe Motta, ca. 1930, Artist:

Giuseppe Motta (Airolo 29 décembre 1871 Berne 23 janvier 1940) est un avocat, notaire et homme politique suisse. Personnalité éminente du partici populaire catholique (parti conservateur populaire en 1912) il est conseiller national de 1899 à 1911, conseiller fédéral de 1912 à 1940, président de la Confédération en 1915, 1920, 1927, 1932 et 1937, président de l’Assemblée générale de la Société des Nations entre 1924 et 1925 mais aussi président d’honneur de la Conférence mondiale pour le désarmement en 1932.

Il occupe pendant sept ans (1er janvier 1912 au 31 janvier 1919) le département des finances et des douanes et surtout il est pendant vingt ans à la tête de la diplomatie helvétique, occupant la tête du département politique du 1er janvier 1920 à sa mort au début de l’année 1940 à tel point que certains on parlé d’ère Motta.

Henri Guisan

Henri Guisan (Mézières 21 octobre 1874 Pully 7 avril 1960) est un militaire suisse, général de l’armée suisse pendant la guerre de Pologne où son action durant le court conflit qui aurait dégénérer en guerre mondiale est unanimement saluée.

En septembre 1948 il est à nouveau solicité pour reprendre son rôle mais il décline en raison de son âge. Il reste cependant un conseiller écouté par le gouvernement et par son successeur le général d’armée suisse Welksdorf.

Fils d’un médecin, il obtient une maturité en lettres après avoir fréquenté le collège classique cantonal et le gymnase à Lausanne. À l’Université de Lausanne il s’inscrit d’abord en théologie puis en droit avant de choisir l’agronomie qu’il va étudier à Hohenheim et à Lyon.

Il fait son école de recrues (équivalent du service militaire) d’artillerie à Bière, devenant lieutenant en 1894. Il gravit les différents échelons jusqu’à devenir commandant de corps en 1932.

Désigné général de l’Armée Suisse le 30 août 1939 par 204 voix contre 21 il se met aussitôt au travail pour assurer la mobilisation, l’entrainement et l’équipement des unités sous son commandement. Il est déchargé de sa fonction de commandant en chef le 15 mars 1940 mais reste dans l’armée.

Conseiller écouté il propose le concept de réduit national à savoir un bastion dans l’arc alpin pour préserve l’indépendance suisse. Une convention militaire secrète est passée avec la France, convention rendue publique en 1949 ce qui suscitera les protestations de Berlin.

Cette convention prévoyait l’assistance de la France à la Suisse en cas d’invasion allemande ou italienne. Elle ne prévoyait pas en revanche l’aide suisse à la France ce qui explique qu’aucune unité hélvète ne s’est déployée pour aider la France à contrer l’invasion ennemie.

A la différence du général Wille il est apprécié et respecté par les différentes communautés de la Suisse. Voilà pourquoi Welksdorf va montrer ostensiblement qu’il rencontre régulièrement Guisant pour assurer les romands alors que ces derniers sont toujours méfiants dès qu’un alémanique devient commandant de l’armée suisse.

Il quitte le service actif le 5 mai 1954 et se retiré sur son domaine de Verte-Rive à Pully aux portes de Lausanne. C’est là qu’il meurt le 7 avril 1960. Il bénéficie d’obsèques nationales.

Il était marié à Mary Doelker (1875-1964) dont il eut deux enfants, Henri né le 13 février 1899, et Myriam née le 2 décembre 1900.

Pologne et Pays Neutres (53) Suisse (3)

Les grandes figures de l’histoire de la Suisse

Guillaume Tell

Guillaume Tell est un personnage légendaire, l’un des mythes fondateur de l’histoire helvétique. Tout le monde ou peu s’en faut connait la légende du père qui doit percer une pomme placée sur la tête de son fils avec un carreau d’arbalète.

Tout le monde connait également le bailli impérial Herman Gessler qui chercha par ce défi atroce à punir l’homme qui avait refusé de s’incliner devant son chapeau placé sur un mât.

Cette histoire qui à lieu en juillet 1307 se déroule dans le contexte de prise de conscience des cantons (nous sommes seize ans après le pacte d’alliance entre Uri, Schwyz et Nidwald) et de la volonté des Habsbourgs de réaffirmer leur autorité sur la région.

Après avoir réussi à percer la pomme d’un carreau d’arbalète, Guillaume Tell tue Gessler d’un autre carreau d’arbalète. Cette histoire longtemps considérée comme plausible est aujourd’hui jugée comme étant un mythe. L’histoire qui à été adaptée en roman, pièce de théâtre, opéra, films et séries télés à connu plusieurs variantes adaptées à l’époque et au goût du public.

Au 16ème siècle ce récit est considéré comme véridique et il à l’avantage d’être utilisé aussi bien par le peuple qui voit en lui un libérateur de la tyrannie habsbourgeoise que par les classes dirigeantes qui voit en lui la preuve que les revendications des cantons helvétiques sont légitimes.

A la fin du 18ème siècle il devient la figure de proue du mouvement révolutionnaire suisse contre l’oppression aristocratique. Le général Brune envisage par exemple de diviser la Suisse en trois républiques dont l’une d’elle serait baptisée Tellgovie !

Au cours du 19ème siècle à part peut être les conservateurs il est revendiqué par tous les courants politiques et sociaux. Durant ce siècle l’histoire comme science apparaît et les historiens tentent de démêler le vrai du faux. En dépit du fait que nombre d’historiens considèrent l’histoire comme une légende force est de constater que cela n’à pas entamé la popularité du sieur Tell dans les classes populaires.

Si l’on ne veut fâcher personne on peut imaginer que cette histoire contient un fond de vérité à savoir l’affrontement entre les cantons et les représentants impériaux mais que la mémoire nationale helvète pour diverses raisons à écrit et réécrit l’histoire avec des éléments étrangers pour l’adapter aux besoins politiques et idéologiques du moment.

Ulrich Zwingli

Ulrich Zwingli (Wildhaus, canton de Saint-Gall 1er janvier 1484 Kappel am Albis canton de Zurich 11 octobre 1531) est un réformateur protestant suisse. Humaniste de formation, il est d’abord prêtre catholique avant de peu à peu considérer que l’Eglise devait être profondément réformée et purgée de tout ce qui était vu comme des excès et des abus.

En 1523 il fait adopter la réforme par le canton de Zurich qui est le premier à basculer. Il n’hésite pas à utiliser la force militaire pour imposer ses idées ce qui le conduira à la mort sur le champ de bataille.

Il rejette les différents sacrements et impose le retrait des images dans toutes les églises de Zurich, s’imposant comme une figure du protestantisme libéral. Son œuvre principale est les Soixante-sept Thèses publiées en 1523.

Très influencé par la doctrine humaniste, ses racines idéologiques sont plus philosophiques que purement spirituelles. Ce qui explique la rupture avec les anabaptistes et les luthériens. Marié à Anna Reinhart, il eut quatre enfants (Regula, Huldrich Wilhelm et Anna).

Il suit une formation complète à l’université de Bâle où il obtient en 1504 le grade de bachelier et en 1506 celui de maitre és arts. La même année il est ordonné prêtre à Constance. Il s’oppose au mercenariat ce qui ne plait guère dans une Suisse qui y voit un lucratif débouché. En 1512 il est aumônier militaire des suisses servant le pape. En 1514 il rencontre Erasme et en 1515 il participe à la bataille de Marignan qui le conforte dans son opposition au mercenariat.

Curé de Zurich en 1519, il renonce en 1520 à sa pension papale. En 1523 la publication de son œuvre majeure le fait définitivement basculer dans le camp de la Réforme. En septembre 1525 il obtient l’abolition de la messe à Zurich et en mars 1526 il célèbre le premier culte réformé. En mai il est excommunié. En 1529 il rencontre Martin Luther avec lequel il est en désaccord sur plusieurs points.

Les cantons catholiques attaquent en octobre 1531 l’alliance combourgeoise. Le 11 à la deuxième bataille de Kappel, Zwingli est tué alors qu’il était aumonier et qu’il assistait les blessés et les mourants.

Jean Calvin

Jean Calvin (Noyon, Picardie 10 juillet 1509 Genève 27 mai 1564) est un théologien et réformateur français qui joua un rôle capital dans la Réforme Protestante puisque sa pensée aboutira au calvinisme l’un des courants majeurs du protestantisme.

Il suit des études de droit puis rompt avec l’église apostolique, catholique et romaine vers 1530. Pour fuir les persécutions des protestants, il se réfugie à Bâle où il publie la première édition de son œuvre majeure L’Institution de la religion chrétienne (1536).

Toujours en 1536 il est recruté par Guillaume Farel pour réformer l’église à Genève. Expulsé de la cité helvétique, il séjourne à Strasbourg de 1538 à 1541 tout en étant toujours influent à Genève.

En 1541 il est autorisé à revenir à Genève. Il intègre une nouvelle liturgie et des idées politiques novatrices non sans mal car il se heurte à une opposition forte et déterminée. Il parvient cependant à vaincre cette opposition et peut ensuite promouvoir la Réforme à Genève et dans toute l’Europe.

Outre son œuvre majeure, il rédige des commentaires sur de nombreux livres de la Bible, des traités de théologie et des confessions de foi. Il correspond avec les martyrs protestants qui attendent leur exécution.

Il fait émerger le concept de double prédestination en disant comme Luther que les gens sont prédestinés à être sauvés ou damnés mais que Dieu choisit avant même la naissance ce qui explique les grâces et les actions n’ont aucun effet. Voilà pourquoi le calvinisme va remporter un immense succès car cela va soulager de nombreux chrétiens de l’obsédante pensée du salut de leur âme.

Ainé de quatre fils parvenus à l’âge adulte, il est issu d’une famille ayant des responsabilités en Picardie et bénéficiant de la protection d’une riche famille. Il devient chapelain en 1521 et rentre au collège de la Marche à Paris puis au collège de Montaigu ayant pour condisciple un certain Ignace de Loyola, le futur fondateur de l’ordre des Jesuites.

En 1525 ou 1526 il est retiré du collège de Montaigu pour être inscrit à l’université d’Orléans et suivre des cours de droit. Il rentre ensuite à l’université de Bourges en 1529. A l’automne 1533 il adopte les idées de la Réforme protestante.

Entre-temps Calvin obtient sa licence de droit (1532) mais en janvier 1535 il doit se réfugier à Bâle en raison des persécutions contre les protestants considérés comme hérétiques par François 1er qui avait longtemps fait preuve d’une grande tolérance (le basculement date de l’affaire des placards en octobre 1534).

En septembre 1538 il s’installe à Strasbourg et obtient la citoyenneté de la ville. En août 1540 il épouse Idelette de Bure (décédée en mars 1549), veuve d’un anabaptiste converti par lui ayant deux enfants d’un premier mariage. Un fils nait de cette union mais Jacques Calvin est mort jeune.

A l’été 1541 il est de retour à Genève, Strasbourg déléguant Calvin pour six mois. Le 20 novembre 1541 vote les Ordonnances ecclésiastiques en suivant les propositions de Calvin.

En 1542 il adapte aux spécificités genevoises un livre liturgique déjà utilisé par Strasbourg. A Genève il réalise plus de 2000 sermons mais très peu ont été conservés pour ceux prononcés avant 1549 (cette année un scribe Denis Raguenier à appris ou développé un système de sténographie pour enregistrer plus facilement les sermons de Calvin). Selon une analyse ultérieure, les thèses sont restées constantes et son style à peu évolué.

A partir de 1546 l’opposition grandit à Genève avec un groupe qui s’appelle les libertins. En 1547 l’opposition à Calvin grandit, la majorité des magistrats civils de Genève lui étant hostile ainsi qu’aux autres pasteurs français présents à Genève. Un complot contre Calvin est découvert, la tête pensante Jacques Gruet est décapité.

Entre le Conseil et le Consistoire c’est la guerre ouverte mais quand il demande de démissionner le 24 juillet 1553 on lui refuse car le Conseil comprend qu’elle peut affaiblir l’autorité de Calvin mais n’à pas assez de pouvoir lpour le bannir.

La situation va basculer grâce à l’affaire Michel Servet dont l’exécution le 27 octobre 1553 transforme Calvin en défenseur de la chrétienté. Deux ans plus tard en 1555 il triomphe des libertins. Son autorité est désormais incontestée et incontestable.

En 1559 il créé un Collège divisé en un Collège (schola privata) et un lycée appelée Académie ou schola publica. Il recrute Théodore de Bèze et très vite l’établissement regroupe 1500 étudiants dont 300 à l’Académie. Ultérieurement le Collège devient le Collège Calvin, l’Académie étant l’ancètre de l’université de Genève.

Il donne un dernier sermon à la cathédrale Saint-Pierre le 6 février 1564, rédige son testament le 25 avril et meurt le 27 mai 1564 à l’âge de 54 ans. Il est enterré dans une fosse anonyme au cimetière des Rois, l’emplacement exact de sa tombe est inconnu.

Jomini

Antoine Henri, baton de Jomini (Payerne 6 mars 1779 Paris 22 mars 1869) est un historien et stratège militaire suisse. Il sert d’abord la république helvétique de 1798 à 1801, l’empire français de 1803 à 1813 et l’empire russe de 1813 à 1829.

Célèbre de son vivant, il est tout autant militaire qu’historien avec notamment son œuvre majeure Précis de l’art de la guerre qui en fait un théoricien à la hauteur de Clausewitz.

Issue d’une famille bourgeoise, il est très tôt attiré par la carrière des armes. Sa volonté est contrariée par les événements révolutionnaires. Il travaille un temps dans la banque avant de devenir en 1798 secrétaire du ministre de la Guerre de la République helvétique, et en devient l’adjoint en 1800, avec le grade de chef de bataillon. Il démissionne cependant dès 1801.

Il est découvert en 1803 par Ney qui l’aide à publier ses premières œuvres. Il s’engage comme volontaire dans l’armée française et ne tarde pas à intégrer l’Etat-Major de la Grande Armée.

Il participe à la campagne dd’Allemagne en 1805, celle de Prusse en 1806, la campagne de Pologne en 1807. Il est fait chevalier de la Légion d’Honneur le 14 mai 1807 puis baron de l’Empire le 27 juillet 1808.

Il participe à la campagne d’Espagne, devenant général de Brigade le 7 décembre 1810. Il participe ensuite à la campagne de Russie. Malade il est évacué en France. En 1813 il participe à la campagne d’Allemagne et notamment aux batailles de Lützen et de Bautzen. Ney le propose au grade de général de division mais Berthier pour un motif futile lui refuse ce grade. Ulcéré il va passer au service de la Russie d’Alexandre 1er.

Il est général de division (lieutenant général) dans l’armée russe, devenant aide de camp de l’empereur. Il est ensuite conseiller privé de Nicolas 1er qui le nomme général en chef en 1826. Il participe à la guerre russo-ottomane de 1828-1829. Il est également consulté lors de la guerre de Crimée.

Le conflit terminé il reçoit mission de réformer l’armée, de moderniser les forteresses de l’Empire et de servir de précepteur militaire au futur Alexandre II. En 1859 Napoléon III neveu de qui vous savez le consulte pour la campagne d’Italie en 1859.

Il publie Traité des Grandes opérations militaires, une étude critique des campagnes de Frederic II et des guerres de la Révolution puis son Histoire des Guerres de la Révolutions en 15 volumes publiée entre 1820 et 1824.

En 1827 il publie Vie politique et militaire de Napoléon écrite à la première personne en quatre volumes. En 1836 il écrit un Précis de l’Art de la guerre inspiré des cours donnés au tsarevitch. D’autres œuvres ont été publiées après sa mort.

Jean Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau (Genève 28 juin 1712 Ermenonville 2 juillet 1778) est un écrivain, philosophe et musicien genevois francophone. Issu d’une famille d’horlogers genevois, il perd sa mère très jeune.

Il est connu comme romancier avec son œuvre Julie ou la Nouvelle Héloise (1761) qui annonce le romantisme et par ses œuvres de philosophie et d’introspection comme les Confessions rédigées entre 1765 et 1770 mais publiées seulement après sa mort en 1782 et 1789 ou encore les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-1778 publiées en 1782).

Il publie le Discours sur les sciences et les arts (1750), le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) et Du contrat social (1762). Dans cette dernière œuvre, il met en avant la souveraineté du peuple et l’égalité civique devant la loi. C’est pour lui l’expression de la volonté générale.

La philosophie rousseauiste part du postulat que l’homme est naturellement bon et que la société corrompt. Il est opposé à Diderot et critique les philosophies politiques de Locke et d’Hobes. Il influence grandement la Révolution Française puis le mouvement républicain français et la philosophie allemande (il influence beaucoup Kant).

Marié à Marie-Thérèse Le Vasseur depuis 1768 il aura cinq enfants qu’il placera à l’assistance ce qui lui sera beaucoup reproché surtout après avoir écrit Emile ou De l’Education, un traité sur l’éducation des enfants. Selon ses œuvres il dira ne pas avoir assez d’argent pour élever une famille ou de vouloir faire une action militante.

Né protestant il se converti au catholicisme en 1728 mais revient à ses premières amours en 1754.

Elevé par son père et une tante paternelle, il à un frère François né en 1705. Son enfance est marqué par de nombreuses lectures mais aussi par le deuil continuel de la mère. En 1722 son père se réfugie à Nyon mais reste en contact avec ses fils sans jamais revenir à Genève. Il est balloté de familles en placement. Clairement son enfance est marqué par l’errance et l’impossibilité de trouver un point de chute.

La baronne de Warens joue un grand rôle dans son éducation intellectuelle et sentimentale, devenant aussi bien son mentor que sa maitresse. C’est cependant madame de Larnage, de vingt ans son ainée et mère de dix enfants qui est sa véritable initiatrice à l’amour physique (v.1737).

Jean Jacques Rousseau est peu allé à l’école, c’est donc un véritable autodidacte qui se construit patiemment une culture intellectuelle et philosophique.

En 1743/44 il est secrétaire du comte de Montaigu, ambassadeur de France à Venise. En juin 1762 il doit fuir la France se réfugiant à Yverdon. Si à Paris ce sont ses idées politiques qui sont critiques, à Genève on se méfie de ses idées religieuses, Rousseau rejettant aussi bien l’athéïsme des philosophes que le fanatisme des dévots.

Accablé par Voltaire (qui rendra public le placement des enfants de Rousseau) et d’Alambert, Rousseau hypersensible sombre de plus en plus dans la paranoïa voyant même dans ses amis des menaces potentielles. A cela s’ajoute des problèmes de santé, le philosophe genevois souffrant de la maladie de la Pierre.

Le 12 mai 1763 il renonce à la citoyenneté genevoise. Il est à Paris en 1765 et à Londres en 1766 où il se brouille avec Hume. Le fossé se creuse encore davantage avec les philosophes quand il est l’un des rares à critiquer la décision de Catherine II de partager la Pologne avec la Prusse et l’Autriche alors que d’autres philosophes sont en pamoison devant la Grande Catherine.

Il meurt le 2 juillet 1778 des suites d’un AVC (certains ont parlé d’un suicide). Il est enterré dans la propriété de son dernier hôte le marquis de Girardin. Sa tombe ne tarde pas à devenir un lieu de pèlerinage.

Necker

Jacques Necker (Genève 28 septembre 1732 Coppet 9 avril 1804) est un financier et homme politique genevois célèbre pour avoir été le ministre des Finances de Louis XVI. Marié en 1764 à Suzanne Necker née Curchod, il eut une fille une certaine Germaine de Staël plus connue sous le nom de Madame de Staël (1766-1817).

Il est le deuxième fils de Charles-Frédéric Necker avocat à Custrin (Brandebourg) devenu citoyen de la république de Genève le 28 janvier 1726 et de Jeanne Gautier. Il entre comme simple commis à la banque Girardot, progressant rapidement dans les échelons. En 1756 il devient l’un des associé de la banque Thelluson Vernet & Necker qui devient en 1762 Thellusson Necker & Cie. Il s’enrichit rapidement en spéculant au moment de la paix qui met fin à la guerre de Sept ans.

Syndic de la Compagnie française des Indes orientales en 1765 après avoir été actionnaire, il la renfloue et relance son activité. Ce sera hélas de courte durée et la compagnie devra se dissoudre incapable de trouver 18 millions de livres pour faire face aux dépenses à venir.

Il devient un créancier d’une monarchie française toujours à court d’argent ce qui le fait remarquer par des personnes influentes comme Choiseul ou encore l’abbé Terray.

Il se retire des affaires en 1772 avec une coquète fortune. Il songe à autre chose. Pourquoi pas la politique ? Après tout depuis 1768 il est ministre de la République de Genève à Paris. Il publie en 1773 un Eloge de Colbert couronné par l’Académie française.

Sous ce portrait laudateur du grand ministre de Louis XIV perce son autoportrait et la critique de Turgot.

A ce doctrinaire, le banquier genevois oppose sa flexibilité et son pragmatisme. Il est pourtant protestant ce qui lui ferme l’accès au conseil du roi, il ne connait rien de la France, de son histoire, de ses structures administratives.

Après avoir fait fortune comme banquier et être devenu célèbre en publiant des essais de politique économique il est nommé par Louis XVI directeur du trésor royal le 21 octobre 1776 puis des finances. En effet il est protestant et ne peut donc être nommé contrôleur général des finances. Un fantoche Taboureau des Réaux est nommé à ce poste mais en pratique c’est Necker qui agit au point que Taboureau des Réaux démissionne dès le 29 juin 1777.

Il modernise les structures administratives du royaume en s’éloignant du libéralisme d’un Turgot. Il créé des assemblées provinciales (Berry, Haute-Guyenne, Dauphiné et Bourbonnais) et publie en janvier 1781 l’état réel des finances publiques ce qui ne lui vaut pas que des hommages. Sa politique est critiquable car il augmente considérablement l’endettement de la monarchie, armant sans le savoir une machine infernale qui allait exploser en 1789. Ses réformes lui aliène les parlements et la ferme générale.

Renvoyé le 19 mai 1781, il se retire à Saint-Ouen puis séjourne en Suisse en 1784 et en France en 1785. Il est attaqué par son successeur Calonne mais ce dernier échoue et le roi pour éviter la faillite de la monarchie n’à d’autre choix que de rappeler le genevois.

Necker est rappelé le 25 août 1788 avec le titre de ministre d’Etat, son retour s’expliquant par sa popularité au sein de l’opinion. Il obtient de Louis XVI la convocation des Etats Généraux (pas réunis depuis 1614) et le doublement du Tiers Etat. Renvoyé à nouveau le 11 juillet 1789, il retrouve ses fonctions deux jours après la prise de la Bastille (soit le 16 juillet 1789) mais confronté à l’opposition de l’Assemblée nationale il démissionne le 4 septembre 1790.

Après sa démisssion, il se retire dans son château de Coppet où il écrit de nouveaux ouvrages. Il meurt le 9 avril 1804 des suites d’un arrêt cardio-respiratoire.

Madame de Staël

Anne-Louise-Germaine Necker baronne de Staël-Holstein dite Madame de Staël (Paris 22 avril 1766 Paris 14 juillet 1817) est une romancière épistolière et philosophe genevoise et française. C’est la fille de Jacques Necker et de Suzanne Curchod.

Issue d’une riche famille protestante, elle est élevée dans un milieu de gens de lettres. En 1786 elle épouse le baron Erik Magnus Staël von Holstein, ambassadeur du roi Gustave III de Suède en France, le couple se séparant en 1800. De cette union arrangée sans amour et sans bonheur sont nés quatre enfants : Gustavine, Auguste, Albert et Albertine. De sa liaison avec son futur deuxième époux Albert de Rocca est né un fils Louis-Alphonse Rocca.

Devenue baronne de Staël, elle se lance dans une vie sentimentale agitée avec notamment une relation orageuse avec Benjamin Constant. Sa réputation littéraire est affirmée par trois essais philosophiques à savoir Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau (1788), De l’influence des passions sur le bonheur de l’individu et des nations (1796) et De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) .

Initialement favorable à la Révolution Française elle devient très critique dès 1791, affinant, affirmant ses positions en faveur d’une monarchie constitutionnelle. Bien que son mari soit diplomate, elle doit se réfugier auprès de son père en Suisse. Elle est ensuite interdite du territoire français par Napoléon Bonaparte.

Installée au château familial de Coppet, elle écrit plusieurs romans comme Delphine (1802), Corinne ou l’Italie (1807) et De l’Allemagne (1810-1813). Veuve en 1802 elle se remarie avec un jeune officier genevois, Albert de Rocca. Elle profite de la Restauration pour rouvrir son salon parisien. Elle présent des œuvres en langue allemande et ouvre la voie au romantisme français.

Elle meurt en 1817 des suites d’une attaque. Ses derniers ouvrages Considérations sur les principaux événement de la Révolution Française et Dix Années d’exil sont publiés à titre posthume respectivement en 1818 et 1821.

Scandinavie (36) Danemark (7)

La politique intérieure (2) : miscellanées

Danemark

Partis politiques

Durant la période qui nous intéresse on trouve deux partis dominants ce qui tendrait à dire que le Danemark à adopté le bipartisme. En réalité c’est plus compliqué que cela, d’autres parties apparaissant et jouant un rôle important dans la vie politique danoise.

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Benelux (72) Luxembourg (2)

Le Luxembourg à l’époque moderne

Un état convoité et occupé

En 1437 suite à l’extinction de la famille régnante, le Luxembourg passe aux mains des Habsbourgs mais pour peu de temps puisqu’en 1443, le puissant duc de Bourgogne, Philippe le Bon conquiert la ville de Luxembourg, l’ancien duché devient une province des Pays-Bas.

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Benelux (43) Belgique (4)

Un nouveau royaume d’Europe : le Royaume de Belgique (1830-1914)

Léopold 1er, roi des Belges

Léopold 1er (1831-1865) 44

Léopold Georges Chretien Frédéric de Saxe-Cobourg-Saalfeld (Cobourg 16 décembre 1790-Bruxelles 10 décembre 1865) est donc un prince allemand et fondateur de la dynastie régnant sur la Belgique. Baptisé ainsi en l’honneur du nouvel empereur du Saint-Empire Romain Germanique Léopold II, il à cinq sœurs aînées et un frère cadet.

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Benelux (9) Pays-Bas (9)

Le Royaume des Pays-Bas (1839-1948)

Généralités

La perte de la Belgique constitue un coup dur pour la maison d’Orange-Nassau notamment sur le plan économique. Le pays doit se reconstruire sur de nouvelles bases.

En 1840, Guillaume 1er abdique au profit de son fils qui devient Guillaume II des Pays-Bas. Une réforme libéralise les institutions en 1848, prenant en compte le vent libéral qui soufflait sur l’Europe, vent libéral qui allait déboucher sur une tempête……réactionnaire.

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Italie (10) Géopolitique & R.I (1)

GEOPOLITIQUE DE L’ITALIE

Réflexions géopolitiques

Si la Méditerranée n’est plus le cœur du monde depuis le 15ème siècle elle reste une zone stratégique pour le commerce, pour la circulation des hommes et des marchandises.

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Italie (5) Histoire (4)

L’Italie des XVIIème et XVIIIème siècles 

Pax Hispanica

Comme nous venons de le voir, les guerres d’Italie aboutissent à une mainmise de l’Espagne sur la péninsule, une sorte de Pax Hispanica. Jusqu’en 1620 environ, la domination espagnole est totale, cette domination profitant de l’affaiblissement de la France, de l’Angleterre et des états allemands.

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Italie (2) Histoire (1)

HISTOIRE DE L’ITALIE

Avant-propos

Pour commencer cette uchronie je vais commencer par le commencement à savoir l’histoire de l’Italie. Si l’Italie est unifiée sous sa forme moderne depuis seulement 1870, il serait erroné de penser que l’histoire italienne à commencé quand les troupes piémontaises ont occupé Rome, profitant du départ de la garnison française qui garantissait le pouvoir temporel du pape.

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