Le Conflit (94) Europe Occidentale (60)

A L’HEURE DE LA GLACIATION

Et le front se figea

La Seine comme nouveau Limes

Généralités

Comme nous l’avons vu plus haut, La Seine devient un fleuve frontière, un fleuve qui se couvre de part et d’autre de solides fortifications de campagne. Ce n’est certes pas la Ligne Maginot mais ce ne sont pas, ce ne sont plus les abris et les tranchées du premier conflit mondial.

En fait cette Ligne Morice ressemble beaucoup à la Ligne Doumer qui couvre le nord de l’Indochine avec des ouvrages bétonnés garnis de mitrailleuses et de canons antichars, des tourelles démontables, des puits de mortier (que les servants ont rebaptisé «pots de chambre» car à chaque coup on allait se faire ch…. dessus), des tranchées, des obstacles antichars et antipersonnels, des barbelés et des mines.

Ces travaux sont menés par des unités du génie et des unités de travailleurs. Ils ne sont guère interrompus par les allemands même si parfois il y à quelques duels d’artillerie et quelques attaques aériennes qui provoquent la destruction de certains chantiers et la mort d’ouvriers du génie ou de travailleurs.

Pour tenir ces ouvrages le haut-commandement décide confier leur garde à des RIF, des Régiments d’Infanterie de Forteresse (RIF).

Si les CEO (Compagnies d’Equipages d’Ouvrages) ont été pour la plus tard détruites (la majorité de ces «preux du béton» ont tués ou faits prisonniers, seule une minorité à pu rejoindre non sans mal les territoires sous contrôle allié), les troupes d’intervalles et les unités de mitrailleurs sont parvenus à rallier un territoire allié.

Après avoir envisagé de transférer ses hommes dans des unités de campagne, le général Villeneuve soucieux du moral des troupes et voulant rendre hommage aux «preux du béton» décide de recréer plusieurs régiments d’infanterie de forteresse.

Le rôle de ces nouveaux régiments est différent. Il ne s’agit pas de tenir fermement et d’opposer une résistance farouche mais davantage de servir de sonnette pour contrer une nouvelle tentative de franchissement allemande. Ce dispositif se révélera précieux lors de NIBELUNGEN.

Bien entendu le choix des régiments recréés ne va pas sans querelles et déceptions. Pour montrer que symboliquement tous les RIF ont «bien mérité de la patrie» comme on disait jadis, on choisit un régiment par secteur fortifié ou secteur défensif.

C’est ainsi qu’ouest en est (hors place de Paris malgré le projet de créer un Régiment d’Infanterie de Forteresse de Paris) les régiments suivants sont déployés : 54ème RIF, 87ème RIF, 155ème RIF, 128ème RIF, 167ème RIF, 164ème RIF, 146ème RIF, 133ème RIF, 153ème RIF, 165ème RIF, 79ème RIF, 172ème RIF, 42ème RIF, 10ème RIF, 173ème RIF et 12ème RIF..

Ces régiments sont reconstitués selon un format allégé avec deux bataillons, un en position sur le fleuve ou sur le plateau du Morvan et un autre en réserve prêt à monter en ligne en cas de besoin même si nous le savons leur rôle n’était pas la défense ferme mais l’alerte et la surveillance.

Le haut-commandement ne fait d’ailleurs pas mystère de ces attentions : une fois la contre-offensive engagée, ces régiments seront soit dissous ou réintégrés aux unités de campagne pour participer à la libération du territoire national.

Ouvrages, Points d’Appui, la Ligne…. en détails (ou presque)

Comment donc s’organise la Ligne Morice. C’est clairement une ligne de fortifications de campagne, à mi-chemin entre les tranchées du premier conflit mondial et les ouvrages de la défunte «Muraille de France».

Elle est naturellement construire en profondeur sur plusieurs kilomètres pour encaisser l’énergie cinétique d’une offensive aussi décidée que l’opération HUBERTUS. Les plans n’ont pas été dressés avant guerre _on ne pouvait pas imaginer une France coupée en deux sur La Seine_ mais elle à bénéficié des travaux des Lignes Chauvineau et Doumer mais aussi du retour d’expérience des récents combats de la Campagne de France.

Elle commence les pieds dans l’eau avec des mines et des pieux enfoncés dans la vase, des pieux inclinés à 60° pour qu’une embarcation ne s’empale dessus avec les conséquences que l’on imagine surtout si ces pieux sont garnis de différents pièges explosifs.

Ce niveau «aquatique» ne concerne naturellement pas la partie à l’est de Paris où La Seine se fait plus discrète. A la place des dits obstacles on trouve plutôt un immense fossé antichar.

La rive était couverte de mines, d’obstacles antichars et antipersonnels avant une première tranchée avec des avant-postes bétonnés, des avant-postes disposant d’armes automatiques (mitrailleuses et fusils mitrailleurs).

Ce sont les véritables sonnettes de la Ligne Morice, les hommes présents ici ne doivent pas opposer une résistance acharnée mais doivent vite se replier vers l’arrière quand bien entendu ils le peuvent.

Ces avant-postes sont tenus par les RIF reconstitués tout comme la ligne de contact qui comprend des blockhaus type STG amélioré avec canons antichars de 47mm et mitrailleuses de 7.5mm, fusils mitrailleurs (7.5mm), des cloches d’observation et de tir, le tout accompagné par des puits à mortiers et des tourelles démontables (qui existaient en plusieurs modèles : mitrailleuse de 7.5mm, de 13.2mm, canon de 25mm et de 47mm).

La Ligne Principale de Résistance (LPR) était elle tenue par des unités de campagne. Elle disposait d’ouvrages similaires à ceux de la ligne de contact même si le temps avait permis de soigner davantage la construction.

Aux blockaus de combat s’ajoutaient des abris pour la troupe, des postes de commandement et d’observation, le tout relié entre eux par des tranchées dont une partie était souterraine.

Encore en arrière on trouve des positions d’artillerie pour l’artillerie lourde (105 et 155mm au niveau du corps d’armée mais aussi des pièces plus lourdes). Les positions sont bien aménagées et solidement camouflées, certaines étant des positions factices qui recevaient parfois les hommages de l’artillerie ou de l’aviation allemande.

Pour l’anecdote on verra certains artilleurs chambreurs placer des panneaux rédigés en allemand «Bravo vous avez détruit des canons en bois et des mannequins en mousse. Ne vous découragez pas vous y arriverez la prochaine fois». Si cette blague faisait beaucoup rire les français, elle provoquait plutôt chez allemands de l’énervement et de l’agacement.

En arrière des positions d’artillerie on trouve les zones de regroupement des unités motomécaniques, divisions légères mécaniques et divisions cuirassées.

On passe ensuite dans l’arrière du front avec des routes, des voies ferrées, des aérodromes, des dépôts, des hôpitaux et naturellement toute l’infrastructure de commandement. On trouvait aussi des camps pour les unités qui n’étaient pas en ligne.

Le tout est couvert par de nombreuses batteries de DCA qui saluaient à leur façon l’aviation allemande. Ces batteries d’abord constituées de positions de sac de sable vont se durcir notamment après l’opération NIBELUNGEN.

Si le canon est à l’air libre, les soutes à munitions et les casernements sont souterrains. On trouve également des postes d’observation, des stations radars, des postes de commandement.

Quant aux pièces utilisées on trouve des canons français de 25, 37, 75 et 90mm, des canons britanniques de 20, de 40, de 76.2 et de 94mm en attendant des pièces venues d’Outre-Atlantique.

Renaissance du pays

A l’automne 1949 le quart nord-est du territoire métropolitain est occupé par les allemands. Le territoire à été ravagé par les combats, les populations déplacées ne sont pas encore rentrées chez elles. L’hiver 1949/50 qui va se révéler assez froid va entrainer une disette, une quasi-famine.

En zone non-occupée, le gouvernement de la République Française s’est installé à Tours plutôt qu’à Bordeaux. Le gouvernement polonais s’est installé à Nantes, le gouvernement belge à Caen. Le haut commandement s’installe à Bourges dans un poste de commandement souterrain baptisé ATLANTIDE II.

Tout en réorganisant les institutions (dont le jeu est naturellement mis sous l’éteignoir conflit oblige), le gouvernement français doit également remettre sur pied une économie passablement perturbée par l’occupation d’une grande partie du territoire national.

Certes durant la Pax Armada le gouvernement à mené une politique de déconcentration industrielle en éloignant des frontières des industries sensibles. Certes durant la Campagne les usines ont été peu à peu déménagées au sud de la Loire voir sur la Loire elle même mais il va falloir du temps pour remettre la machine en route.

Des mesures dirigistes sont mises en place ce qui fait dire à certains que la France du PSF est devenue un régime communiste !

En réalité il y à certes une planification mais on laisse suffisamment de latitude aux industriels pour s’adapter.

C’est du pur pragmatisme. La capacité industrielle à été réduite ? Eh bien on va simplifier l’équipement en réduisant le nombre de modèles d’armes, de canons, de chars et d’avions à produire.

Si on prend les armes de l’infanterie, on décide de produire un seul modèle d’arme de poing (MAB modèle 1950 en 9mm), un seul modèle de pistolet mitrailleur (le MAT-49), un seul modèle de fusil en l’occurrence le MAS-40, le MAS-44 étant jugé trop cher à produire et n’apportant finalement qu’une plus-value limitée par rapport au fusil MAS modèle 1940. Naturellement les MAS-36 et 44 restent en dotation dans les unités équipées jusqu’à ce que les combats et leur impact ne nécessite un rééquipement majeur.

Dans le domaine des armes automatiques, le Chatelleraut continue à être produit en grande quantité pour équiper la France mais aussi ses alliés comme la Belgique avec un calibre particulier le 7.65mm. Même chose pour les mortiers (60, 81 et 120mm), les armes antichars (Lance-Roquettes Portables ou LRP).

Dans le domaine de l’artillerie, les pièces les plus anciennes et/ou les plus lourdes sont retirées du service et ferraillées sauf si les stocks de munitions sont encore importants et quand les stocks sont insuffisants mais pas insignifiants eh bien on s’en débarasse sur les allemands pour le plus grand «bonheur» de ces derniers.

Dans le domaine de l’artillerie de campagne et de l’artillerie de corps d’armée aucun nouveau modèle ne sont mis en service, l’artillerie française étant assez moderne dans ce domaine quand éclate le second conflit mondial.

Néanmoins le canon de 75mm TAZ modèle 1939 devient quasi exclusivement un canon antichar, laissant à l’artillerie divisionnaire l’obusier de 105C modèle 1935B et le canon de 155C modèle 1946, évolution du 155C modèle 1917S. De nouveaux modèles sont certes étudiés mais ne seront mis en service qu’après la guerre.

Dans le domaine de l’artillerie lourde, l’artillerie hippomobile devait totalement disparaître suite à la décision du 1er octobre 1948 de ne mettre sur pied que des régiments à tracteurs mais il y à toujours un fossé entre la théorie et la pratique et jusqu’à la fin du conflit il y aura quelques régiments hippomobiles mais dont le nombre sans cesse décroissant montrait que la volonté de motoriser entièrement l’artillerie lourde était toujours là.

Sur le plan des modèles on fait le ménage en conservant en production uniquement le 105L modèle 1936S, le 105L modèle 1941T (Tarbes) restant en service mais dans les nefs de la cité gascone désormais le modèle concurrent est monté.

En ce qui concerne les canons de 155mm, le GPF-T est privilégié par rapport au 155L modèle 1945S même si la production des deux modèles va continuer jusqu’en septembre 1952 quand le 155L modèle 1952 est mis en production, ce canon devant devenir après guerre le canon de 155mm standard de l’armée de terre.

Cela ne veut naturellement pas dire que les 155 plus anciens sont retirés du service, les trois modèles cohabitant jusqu’à la fin du conflit quand le dernier arrivé met à la retraite les anciens dont certains vont connaître une nouvelle carrière pour assurer la défense côtière.

En ce qui concerne l’artillerie automotrice, le Renault R-40 AU-105B reste l’obusier automoteur standars des divisions motomécaniques et de certaines divisions d’infanterie. Il va être complété par un nouvel automoteur de 155mm, le Renault G1R Au-155S qui comme son nom l’indique combine un châssis renforcé du Renault G1R avec un canon de 155L modèle 1945S.

Néanmoins contrairement à ce qui se passe aujourd’hui ce dernier automoteur sera mis en œuvre par l’artillerie de corps d’armée et par la Réserve Générale.

Pour l’artillerie plus lourde, la production du 194mm GPF est stoppée au profit d’un nouveau canon de 220mm, la production du 240mm TAZ modèle 1944 se poursuit à faible cadence mais les modèles plus gros ne sont plus produits. L’ALVF réduit également la voilure en ne concernant que fort peu de modèle (canon de 320mm et obusier de 400mm).

Dans le domaine antichar, le canon de 47mm est toujours là pouvant détruire la majorité des chars allemands, seul le Tigre échappant à sa puissance pour être mieux traité par le canon de 75mm. En revanche le canon de 25mm est peu à peu retiré du service et n’est plus utilisé que dans les fortifications.

Pour l’artillerie antiaérienne, il avait été initialement décidé de ne plus produire que des canons de 37 et des canons de 90mm mais là encore des problèmes industriels ont entrainé la poursuite de la production du canon de 25mm alors que pour les canons de 75mm on se contente d’alimenter un stock abondant de pièces détachées pour maintenir les pièces en service jusqu’à usure complète du tube et/ou épuisement des stocks des munitions.

Dans le domaine des chars et des véhicules blindés il est évidemment impossible de produire un modèle encore que l’idée d’un char de combat unique commence à émerger. L’ARL-44 continue à être produit tandis qu’un modèle amélioré est à l’étude mais la production peine à être lancée (elle le sera d’ailleurs après guerre).

Le char moyen modèle 1943R est toujours produit mais le G1R (son nom usuel) doit être progressivement remplacé par le G2R. En revanche la production du Somua S-45 est stoppée au grand dam de leurs utilisateurs qui le préférait au G1R «On va remplacer notre pur-sang par un percheron» dira un utilisateur du Somua dont l’histoire à oublié le nom.

Pour les chars légers il est impossible de continuer à produire l’AMX-42, l’AMX-44, le FCM-42, le FCM-44. Si le Hotchkiss H-39 à été vite éliminé, les autorités militaires ont longtemps hésité sur le modèle à maintenir en production. Finalement c’est l’AMX-44 qui va continuer à être produit au détriment des autres.

Cela signifie naturellement pas que les autres modèles ont été immédiatement retirés du service, les AMX-42, FCM-42 et 44 sont utilisés jusqu’à leur usure totale ou leur destruction sans parler des imposants stocks. Résultat encore en avril 1954 on trouvera des FCM-42 et 44 en service en petit nombre aux côtés de l’AMX-44 alors que l’AMX-42 n’était plus en service, certains ayant été transformés en chasseurs de chars et en canons d’assaut.

Pour les automitrailleuses, les stocks sont toujours importants malgré les pertes au combat. La production de l’AM modèle 1940P se poursuit dans un modèle amélioré baptisé AM modèle 1950P mais pour des raisons industrielles il est décidé de stopper la production des variantes. Aucune modèle 1950P n’est encore en service au moment de NIBELUNGEN. Des projets sont étudiés au cas où….. .

Les «Pan Pan» devaient être toutes retirées du service mais au final elles vont rester en ligne. A noter qu’il n’est pas exclu qu’une nouvelle AMD plus facile à produire que l’AMP ne soit finalement produite mais rien n’à encore été tranché à l’époque.

En ce qui concerne les canons d’assaut, il était prévu initialement de remplacer les ARL-39V et les Somua Sau-40 par des canons automoteurs mais le retour d’expérience à entrainé un revirement avec le maintien des canons d’assaut en service et le maintien d’une production limitée.

C’est ainsi que les divisions blindées vont conserver les canons d’assaut d’avant guerre, le Somua Sau-40 supplantant peu à peu l’ARL V-39.

En ce qui concerne l’infanterie, les différentes divisions vont recevoir de nouveaux canons d’assaut combinant un châssis de char déclassé (Hotchkiss H-39, Renault R-40 mais aussi AMX-42 et FCM-42) avec une caisse redessinée pour abriter un canon de 75mm ou un obusier de 105mm, les projets de canons d’assaut de 90 et 105mm n’aboutissant qu’après guerre.

En ce qui concerne les chasseurs de chars, toutes les divisions qu’elles soient d’infanterie ou motomécaniques vont recevoir des véhicules inspirés des GPM (Giens Projet Militaire) avec toujours un châssis de chars existant (essentiellement des chars issus des dépôts après revision mais il y eut également de plus en plus des châssis neufs de produits ).

Le chasseur de chars standard de l’armée français est le Chasseur de Chars modèle 1950 combinant un châssis de Somua S-40 renforcé avec un moteur suralimenté pour supporter le poids de la superstructure qui abrite un canon de 90mm modèle 1950, une adaptation antichar du canon antiaérien modèle 1939.

La caisse frustre sur les premiers modèles produits en urgence sera régulièrement améliorée ce qui permet aux spécialistes de distinguer huit lots de production avant qu’en décembre 1952 la production cesse au profit d’un chasseur de chars nettement plus efficient, le Chasseur de chars modèle 1953, un véhicule de conception entièrement nouvelle.

Ce premier modèle est efficace mais jugé perfectible et très vite apparaît un modèle 1951 combinant un châssis de G1R ou de Somua S-45 (en profitant du fait que peu à peu le G2R va supplanter le G1R) avec une superstructure soigneusement dessinée pour abriter un canon antichar de 90mm. Si les véhicules à châssis G1R sont les modèle 1951A, ceux à châssis Somua S-45 sont les modèle 1951B. La production de ce modèle cesse en même temps que celle du modèle 1950.

En ce qui concerne le transport de l’infanterie, la réduction du format de l’armée doit en théorie permettre d’obtenir une infanterie 100% motorisée. Certains rêvent d’une armée de terre disposant uniquement de DIM mais en réalité ce projet ne verra le jour qu’après guerre.

Si pour le transport de l’infanterie, des camions vont être utilisés pour le transport des chasseurs et des dragons portés, la question se pose : roues, chenilles ou semi-chenillés. Le semi-chenillé qui semble unir les inconvénients des deux modes de déplacement est rapidement abandonné.

En revanche la roue et la chenille ont chacun leurs partisans et leurs détracteurs. Finalement le regroupement des DLM et des Divisions Cuirassées sous une même dénomination à savoir la Division Blindée fait triompher la chenille même si on continue d’étudier des véhicules de transport à roues tout chemin toujours utile par exemple pour les missions de police coloniale.

En septembre 1948, deux modèles de véhicules chenillés de transport de troupes existent, le Renault VBCP-40 et le Lorraine 39L. Après le repli industriel, le haut-commandement veut choisir un seul modèle.

Pour se partager le gâteau, Renault et Lorraine propose un modèle commun, le Véhicule Blindé d’Infanterie (VBI) qui reprend les meilleurs éléments des deux constructeurs auxquels il faut ajouter des améliorations liées notamment au retour d’exérience.

Disposant d’une caisse entièrement fermée, d’une tourelle monoplace avec une mitrailleuse de 7.5mm, le VBI modèle 1950 peut embarquer un pilote, un mitrailleur et jusqu’à douze combattants équipés.

Très vite des variantes forment une véritable famille, Renault et Lorraine étant à l’écoute des demandes des opérationnels, multipliant les projets au point que le Ministère de l’Armement doit très vite rappeler les deux industriels à leurs priorités.

Certaines variantes resteront à l’état de projet, de prototype ou ne serront produites qu’après guerre.

Le VBI modèle 1950 très en avance pour son époque va inspirer des créations américaines, britanniques et même soviétique mais ceci se passe après guerre et cela sort du cadre de notre récit.

On assiste également à un effort de standardisation des modèles de camions, de véhicules légers et de motos, toujours pour compenser la perte de potentiel industriel et augmenter les capacités des usines encore disponibles.

Dans le domaine aéronautique, la volonté est identique même si le rêve de «un chasseur, un chasseur lourd, un avion d’assaut, un bombardier médian, un bombardier lourd, un avion de reconnaissance» ne pourra se réaliser pour des raisons de disponibilité, de planification industrielles et de rivalités entre constructeurs.

En ce qui concerne la chasse c’est l’Arsenal VG-52 Phenix qui est choisit pour devenir à terme le chasseur monomoteur standard (NdA il effectuera son premier vol le 17 janvier 1952, à l’époque son nom n’est pas connu).

La production du Dewoitine D-551 et du Bloch MB-159 est progressivement ralentie mais comme Emile Dewoitine et Marcel Bloch ont obtenu de poursuivre la production de pièces détachées, les unités équipées vont pouvoir retarder le rééquipement de leurs unités avec l’ultime évolution du VG-33. Résultat à la fin de la guerre, il y aura toujours des unités équipées de D-551, de Bloch MB-157 et 159.

Dans le domaine de la chasse lourde en dépit de ses performances, le Lockheed H-322 Eclair est peu à peu remplacé par le Farman F.275 qui ne rééquipera pas toutes les unités car le Bréguet Br700C2 va évoluer sous la forme de Br700bis et ter (il y eut bien un projet de Br696 mais le projet ne dépassa pas le stade prototypal, les améliorations n’apportant pas le gain de performances espéré). Même chose pour la chasse de nuit, le Hanriot NC-600 étant décliné en NC-600bis et NC-600ter.

Dans le domaine de l’attaque, le Potez 640 d’appui rapproché est retiré du service car n’ayant pas donné satisfaction tant sur le plan tactique que sur le plan technique. Même chose pour le Bréguet Brr698 de bombardement en piqué, les unités de ce type étant rééquipées de monomoteurs LN-435, ultime déclinaison du LN-420 (qui donna également naissance au LN-430 terrestre ainsi qu’au LN-425 embarqué). Le Bréguet Br697 va lui remplacer les Bréguet Br691 693 et 695 encore en service.

La question du remplacement des bombardiers légers Douglas DB-7 et Glenn-Martin 167F et 187F à été un temps débattue. Certains estimaient que les avions d’assaut faisaient double emploi et qu’il n’était pas nécessaire d’acquérir un nouveau modèle de bombardier léger.

Finalement la France qui avait mis des options sur le B-25 et le B-26 transforme ces options en commandes fermes avec 240 B-25 (120 B-25D, 80 B-25E et 40 B-25F) et surtout 1200 B-26 (400 B-26B, 600 B-26C, 100 B-26D et BB-26E).

Dans le domaine du bombardement médian sont conservés, le Léo 458 dans ses déclinaisons bis et ter mais aussi l’Amiot 371 plus connu sous sa désignation canadienne de Amiot Berry.

Dans le domaine du bombardement lourd, l’armée de l’air conserve ses Géant (B-24 Giant) commandés à 480 exemplaires en attendant ses 160 Géant II (B-32 Dominator) qui ne firent que compléter les précédents.

En ce qui concerne les bombardiers lourds, le Bloch MB-162 doit être remplacé par l’Amiot 374, une version quadrimoteur de l’Amiot 371 plus connu sous le nom de l’Amiot Berry. En ce qui concerne le Bréguet Br482 il fût un temps question d’un Br482bis voir d’un Br482ter mais finalement la décision est prise de remplacer le Br482 et le CAO-700 par le CAO-710, évolution du dernier nommé.

En ce qui concerne l’Amiot 415, cet élégant hexamoteur réponse au Ta-400 basé en Tunisie fût sous utilisé en raison de problèmes techniques récurrents pour ne pas dire constants. Après une ultime tentative, décision est prise de le retirer du service en mars 1952.

Dans le domaine de la reconnaissance, le MB-176 est maintenu notamment dans ses versions évoluées bis et ter. Il est complété par des évolutions du D-720 (D-720F) et de l’ANF-123 (ANF-123bis). L’Amiot 372 de reconnaissance un temps menacé va finalement remplacer le Bloch MB-178 comme avion de reconnaissance à haute altitude en profitant d’un équipage concentré dans un capsule pressurisée à l’avant.

Bien que la situation militaire soit difficile, le gouvernement prépare l’avenir en s’intéressant à la propulsion à réaction. Un accord trilateral anglo-américano-français rationnalise les projets de chasseur et de bombardier disposant d’un nouveau mode de propulsion, le moteur à piston ayant atteint les limites de son dévellopement technologique.

Cet accord signé dès le mois d’octobre 1948 va aboutir à la mise au point d’appareils aussi célèbres que le Gloster Meteor, le Bloch Ouragan, le Bell P-64 Airacomet, le Lockheed P-65 Shooting Star ou encore le Bréguet Vautour.

Ces appareils vont apparaître à la fin du conflit, menant quelques missions mais à une époque où la Luftwaffe était clairement affaiblie. Autant dire que l’impact des avions à réaction sur les opérations à été pour le moins limité. Il va néanmoins préparer le passage dans une nouvelle ère des différentes armées de l’air.

En ce qui concerne la construction navale, la perte des chantiers au nord de la Seine est durement ressentie. La construction des grandes unités est un temps remise en question au profit des unités légères.

Finalement la construction des unités majeures reprend avec les deux derniers cuirassés construits par la France et trois porte-avions d’un nouveau type plus gros, plus rapides et plus modernes.

Grande Bretagne (95) Armée de l’Air (6)

Les avions de la Royal Air Force (RAF) (2) : les bombardiers légers et moyens

Avant-propos

Les premiers avions militaires furent utilisés pour la reconnaissance et l’observation des mouvements de troupes ennemis. C’est par exemple un aéronef français qui répéra le changement d’axe de progression de l’aile marchante de l’armée allemande permettant le «miracle de la Marne», transformant un remake de la guerre de 1870 en une guerre longue et terriblement meurtrière.

Les observateurs s’armèrent de carabine et les premiers combats aériens ressemblèrent aux joutes médievales entre preux chevaliers. Rapidement, les carabines cédèrent la place aux mitrailleuses marquant la naissance de l’aviation de chasse et de ses premiers as.

Après l’observation et la chasse apparut une nouvelle mission le bombardement. Là encore les premières missions furent menées avec des moyens rudimentaires, des paquets de grenades ou des obus d’artillerie plus ou moins profilé. La précision et l’efficacité étaient pour le moins limité.

Rapidement les bombardiers devinrent des appareils plus puissants et plus efficaces, les premiers bombardiers lourds apparaissant au cours du conflit qu’il s’agisse du Vickers Vimy, du Farman Goliath pour ne citez qu’eux.

Toutes les armées de l’air s’équipent de bombardiers légers, moyens et lourds pour les armées de l’air majeures.

Le bombardier est vu comme l’arme ultime, des théoriciens comme Mitchell et Douhet imaginant des escadres de bombardiers rasant tout sur leur passage, méprisant les chasseurs et les canons antiaériens, rasant cités et industries, entrainant la terreur chez les populations qui allaient se retourner contre leurs gouvernements et abréger le conflit.

Cette mission était plutôt du ressort des bombardiers lourds et non des bombardiers légers et moyens que nous allons voir maintenant.

Ces bombardiers légers et moyens étaient davantage destinés à l’appui du corps de bataille en frappant le front et les arrières immédiats.

A la différence de la France et de l’Allemagne, la Royal Air Force (RAF) ne crut pas au bombardier en piqué préférant le bombardement horizontal.

En septembre 1939, la flotte de bombardiers légers et médians était assez médiocre avec des appareils dépassés ou en voie de rapide déclassement.

Sur les quatre-vingt deux squadrons du Bomber Command, on trouve cinquante-huit squadrons de bombardement léger et moyen répartis entre des monomoteurs Fairey Battle (dix-sept squadrons), Hawker Hind (trois squadrons) Vickers Wellesley (trois squadrons) et des bimoteurs Bristol Blenheim (vingt-cinq squadrons) et Vickers Wellington (dix squadrons) autant dire une flotte disposant d’avions dépassés.

La situation évolue radicalement en septembre 1939 et septembre 1948. Les Fairey Battle, les Hawker Hind et les Vickers Wellesley ont tous quittés le service actif, rejoignant des unités d’entrainement ou la casse. Ils ont été remplacés soit par des chasseur-bombardiers Hawker Hurricane, Hawker Typhoon et Hawker Tempest ou par des bimoteurs d’attaque Bristol Beaufighter et De Havilland Mosquito.

Les Bristol Blenheim Mk I ont été retirés du service remplacés par des Blenheim Mk V _version améliorée du Mk IV avec des moteurs plus puissants et un armement défensif renforcé_ mais également par des bombardiers américains, des Martin 187 Baltimore qui aurait du devenir le nouveau bombardier médian de la RAF avant qu’au final le Bristol Beaumont soit choisit. Le Vickers Wellington était toujours en service.

Quand éclate le second conflit mondial, le Bomber Command dispose des unités de bombardememt léger/moyen suivantes :

-La Métropole dispose de quatre wings de trois squadrons de bombardememt moyen, trois équipés de Vickers Wellington et un équipé de Martin 187 Baltimore.

-En Egypte, on trouve un wing de trois squadrons équipés de Bristol Blenheim Mk V.

-En Inde, un wing de bombardement médian dispose de trois squadrons de Bristol Blenheim Mk IV.

-Deux wings déployés en Malaisie et à Singapour équipés de Vickers Wellington et de Martin 187 Baltimore, quatre squadrons équipés de Wellington et deux équipés de Baltimore.

Cela nous donne un total de vingt-quatre squadrons de bombardement médian. Sur le plan de la flotte, le Blenheim doit être remplacé par le Beaumont, le Wellington pourrait l’être également par le Beaumont ou par un bombardier médian américain à moins que Vickers ne dévellope un nouveau bombardier médian. Quand au Baltimore, il pourrait l’être par un autre bombardier américain comme le B-25 Mitchell ou le B-26 Invader….. .

..Mais tout ceci est une autre histoire

Hawker Hind

Hawker Hind

Hawker Hind 

En septembre 1939, trois squadrons de bombardement sont encore équipés de ce biplan dessiné par Sydney Camm (le père du Hurricane, du Typhoon, du Tempest et du Fury II/Sea Fury), biplan qui pourtant n’avait fait son premier vol que le 12 septembre 1934 mais nous étions à une époque où l’aviation évoluait à une vitesse stupéfiante.

A l’origine du Hind figure la spécification G.7/34 qui demandait un appareil interimaire destiné à faire la soudure entre le Hawker Hart et les nouveaux bombardiers monoplans “modernes” comme le Fairey Battle. Le Hind est tout simplement une évolution du Hart mis en service en 1931. L’appareil effectue son premier vol le 12septembre 1934, le premier appareil de série presque un an plus tard le 4 septembre 1935.

Officiellement mis en service en novembre, l’appareil va équiper jusqu’à vingt squadrons de la RAF sans oublier les commandes à l’export de l’Afghanistan, de la République d’Irlande, de la Lettonie, de l’Iran, du Portugal, de l’Afrique du Sud, de la Suisse et de la Yougoslavie.

Retiré progressivement des unités de première ligne à partir de 1937, il est essentiellement utilisé pour l’entrainement par la RAF mais également par la RCAF et la RNZAF.

Les trois unités encore équipées de Hind vont être rééquipées d’appareils plus moderne au cours de la guerre de Pologne ou dans les mois qui suivirent la fin de ce bref conflit.

Caractéristiques Techniques du Hawker Hind

Type : bombardier biplace biplan

Masse : à vide 1452kg maximale au décollage 2167kg

Dimensions : longueur 8.92m envergure 11.36m hauteur 3.23m

Motorisation : un moteur en ligne Rolls-Royce Kestrel V de 640ch

Performances : vitesse maximale 298 km/h à 15500 pieds distance franchissable 692km plafond opérationnel 8050m

Armement : une mitrailleuse Vicjers de 7.7mm synchronisé et une mitrailleuse Lewis dans le poste arrière plus de 231kg de bombes sous les ailes

Equipage : deux hommes

Vickers Wellesley

Vickers Wellesley

Vickers Wellesley

A l’origine du Vickers Wellesley figure l’Air Ministry Specification G.4/31 demande un appareil d’usage général (general purpose) capable d’être tout à la fois bombardier, avion de coopération, bombardier en piqué, avion de reconnaissance, avion d’évacuation sanitaire et avion-torpilleur ! Un vrai couteau suisse en somme à une époque où face à des budgets réduits, le ministère de l’Air se prend à rêver d’un avion bon à tout faire, un avion souvent bon en rien et mauvais en tout.

Vickers propose son type 253, un biplan utilisant une structure géodésique et qui annonce le Vickers Wellington. Il fait face au Fairey G.4/31, au Westland PV.7, au Handley-Page HP.47, Armstrong-Whitworth A.W 19, Blacburn B.7, Hawker P.V 4 et Parnall G.4/31.

Le Vickers type 253 est déclaré vainqueur, commandé à 150 exemplaires mais qui ne verront jamais le jour suite à un changement de priorité.

En effet parallèlement au dévellopement du type 253, Vickers dévellope à titre privé le type 246, un monoplan qui n’était capable que de mener des missions de bombardement. L’appareil effectua son premier vol le 19 juin 1935 et aussitôt offert à la RAF.

Les premiers appareils de série sont livrés en avril 1937 mais quand la guerre de Pologne éclate en septembre 1939, l’appareil déjà dépassé est en voie de retrait du service actif notamment dans les unités stationnées en métropole. Il n’équipe d’ailleurs plus que les squadrons 14, 47 et 223 stationnés outre-mer.

Les Wellesley sont retirés du service dans le courant de l’année 1940 et remplacés par des appareils plus modernes.

Caractéristiques Techniques du Vickers Wellesley

Type : bombardier monomoteur monoplan biplace

Masse : à vide 3066kg en charge 5011kg maximale au décollage 5670kg

Dimensions : longueur 11.96m envergure 22.73m hauteur 4.67m

Motorisation : un moteur radial Bristol Pegasus XX de 925ch

Performances : vitesse maximale 369 km/h à 6000m vitesse de croisière 290 km/h à 4600m distance franchissable 1963km plafond opérationnel 7772m

Armement : une mitrailleuse Vickers de 7.7mm dans l’aile droite et une mitrailleuse Vickers K dans le cockpit arrière 907kg de bombes.

Fairey Battle

Fairey Battle

Fairey Battle

A l’origine du Fairey Battle figure la spécification du ministère de l’Air P.27/32 (Air Ministry Specification P.27/32) demandant un bombardier biplace destiné à remplacer le Hawker Hart et le Hawker Hind. Il fallait également anticiper sur l’éventuel banissement des bombardiers lourds par la conférence de désarmement de Genève.

Le prototype du Fairey Battle, un monoplan monomoteur à aile basse cantiveler, train d’aterrissage retractable et cockpit triplace effectue son premier vol le 10 mars 1936 et la production de l’appareil est prioritaire. La première commande de 155 exemplaires commence à être livrée en juin 1937.

Vite obsolescent, le Battle équipe dix-sept squadron quand la guerre de Pologne éclate et aurait connu de sévères mécomptes si le conflit s’était prolongé notamment en raison d’une vitesse et d’un armement insuffisant.

Néanmoins l’appareil peut se targuer d’être le premier avion britannique à remporter une victoire aérienne en l’occurence un Bf 109 abattu par le mitrailleur d’un Fairey Battle près d’Aix La Chapelle.

L’appareil va être peu à peu remplacé par le Hawker Hurricane rélégué au rang de chasseur-bombardier puis par le duo Typhoon et Tempest, les derniers Battle quittant les squadrons de première ligne début 1942 à l’exception d’un squadron déployé au Soudan.

Il va être utilisé pour des missions secondaires : entraînement, remorquage de cibles, liaison, évacuation sanitaires, rôles pour lesquels il était toujours opérationnel en septembre 1948.

Il à connu les joies du succès à l’export puisqu’il à été exporté en Afrique du Sud (des appareils ex-britanniques) utilisés essentiellement pour l’entrainement et les liaisons, en Grèce (là aussi des appareils ex-RAF), l’Inde britannique, la Pologne ou du moins son gouvernement en exil qui utilisa parmi les derniers Battle produits pour entrainer les équipages de ces unités de bombardement. A noter pour l’anecdote que la Pologne avait commandé 100 Fairey Battle au printemps 1939 mais aucun appareil ne fût livré, les 22 envoyés à Constanza furent finalement cédés à la Turquie.

Le Danemark à produit l’appareil sous licence, en livrant quelques exemplaires à la Norvège, ces appareils étant toujours en service en septembre 1948 mais ne jouèrent qu’un rôle limité durant l’opération Weserübung, la majorité des appareils de la force aérienne danoise étant détruits au sol.

Le Fairey Battle à été utilisé comme avion d’entrainement par le Canada, l’Australie, la Belgique et donc l’Afrique du Sud, moins pour l’entrainement au pilotage que pour l’entrainement au bombardement et à la navigation.

Caractéristiques Techniques du Fairey Battle

Type : bombardier léger monoplan monomoteur triplace

Masse : à vide 3015kg en charge 4895kg

Dimensions : longueur 12.91m envergure 16.46m hauteur 4.72m

Motorisation : un moteur Rolls-Royce Merlin II de 1030ch

Performances : vitesse maximale 413 km/h à 4600m distance franchissable 1610km plafond opérationnel 7620m

Armement : une mitrailleuse de 7.7mm Browning dans l’aile droite et une mitrailleuse Vickers K à l’arrière 4 bombes de 110kg en soute et 230kg de bombes à l’extérieur sous les ailes.

Equipage : 3 hommes

Bristol Blenheim

Bristol Blenheim Mk IV

Bristol Blenheim Mk IV

A l’origine du Bristol Blenheim, bombardier léger standard de la RAF en septembre 1939 figure une demande de Lord Rothermere, magnat de la presse britannique et grand passionné d’aviation et un projet lancé à titre privé par la Bristol Aeronautic Company, le Bristol type 135.

Cet appareil était un avion civil de transport de passagers dévellopé par la firme Bristol, un élégant monoplan à aile basse cantilever pouvant transporter six à huit passagers.

Suite à l’achat par Lord Beaverbrook d’un DC-1, Lord Rothermere déclara à la firme Bristol qu’il pourrait acheter un type 135 si l’appareil était capable de relier les principales villes européennes ce que l’appareil était incapable de faire en l’état actuel.

Le projet fût donc remanié et le type 135 devint le type 142 dont le projet fût présenté le 27 avril 1934. C’était un appareil propulsé par des Bristol Mercury VI de 640ch pouvant atteindre 400 km/h et si la voilure du type 135 était conservé, le fuselage était différent.

Le prototype du Bristol type 142 effectua son premier vol le 12 avril 1935. Equipé d’hélices tripales Hamilton Standard à pas variable il atteint la vitesse de 495 km/h soit 48 km/h de plus que le dernier chasseur commandé par la RAF, le Gloster Gladiator.

Surpris et inquiet par ce résultat, l’Air Ministry demanda à lord Rothermere d’étudier son appareil ce que le magnat accepta, le Bristol type 142 ne fût jamais utilisé à titre civil mais utilisé pour des tests puis pour différentes missions de transport logistique jusqu’à sa réforme en juin 1942. Oublié dans un hangar, il fût retrouvé par hasard en 1980, restauré et maintenu en état de vol.

Parallèlement au type 142, la firme étudia le projet du type 143, un type 142 avec les moteurs prévus pour le type 135 mais ce projet qui intéressa un temps le Coastal Command et la Finlande ne firent pas le poids face au Bristol type 142M, une version militarisée plus connue sous le nom de Blenheim.

Le projet type 142M fût proposé aux services compétents le 9 juillet 1935, donnant un bombardier biplace transportant 450kg de bombes sur 1600km. En août, l’appel à projet B.29/35 fût lancé et une commande 150 exemplaires passée sans commande préalable de prototypes.

Le premier appareil de série effectue son premier vol le 25 juin 1936 et dès le moins de décembre une commande de 434 bimoteurs est passée. La production était rapide puisqu’en 1937 vingt-cinq appareils sortaient pas jour. 5500 Blenheim en différentes versions sont produits pour la RAF et pour l’export. L’appareil entre en service en mars 1937.

Suite au Mk I et à sa version de chasse lourde Mk IF, on trouve le Mk IV (premier vol le 24 septembre 1937, mise en service en mars 1939) qui lui aussi disposait d’une version de chasse lourde (Mk IVF) et d’entrainement/liaison/remorquage de cibles (Mk IVT).

Les Blenheim Mk II et Mk III n’ont été que des projets, le premier disposant d’ailes et de réservoirs agrandis, le second étant propulsé par un moteur en ligne Hispano-Suiza suite semble-t-il à un intérêt de la Suisse mais comme la Confédération Helvétique n’à pas donné suite, ce projet n’à pas vu le jour.

Le Blenheim Mk V est une version issue du Mk IV avec des moteurs plus puissants et un armement défensif plus important. Les Mk V vont remplacer les Mk I mais la production qui devait se poursuivre sous la forme d’un Mk VI avec des moteurs Bristol Hercules est finalement abandonné, la RAF préfèrant produire en masse le Bristol Beaumont, un bombardier moyen issu du Bristol Beaufort.

A noter que le Bristol type 149 Bolingbroke dérivé du Mk I n’à été produit que pour le Canada, la RAF un temps intéressée par l’appareil préféra au final poursuivre la production du Mk I. Sorti par la porte, le Bolingbroke revint par la fenêtre puisqu’il fût à l’origine du Mk IV.

Un projet de quadrimoteur baptisé Bristol type 150 ne dépassa pas le stade de la planche à dessin.

Le Blenheim à connu un grand succès à l’export puisqu’il à été exporté en Afrique du Sud, en Australie, au Canada (sous la forme du Bolingbroke), en Yougoslavie, en Finlande (construction sous licence), en Grèce (appareils ex-britanniques utilisés en attendant la livraison de Léo 451), Nouvelle-Zélande, Portugal, Roumanie, Suède et Turquie.

Quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948, le Bristol Blenheim est déployé en Egypte (trois squadrons équipés de Mk V), un wing de trois squadrons est déployé en Inde avec des Blenheim Mk IV. Un squadron de reconnaissance déployé en Extrême-Orient dispose de Blenheim Mk V qui ont remplacés des Mosquito prématurément usés par le chaud et lourd climat tropical.

Ce sont donc sept squadrons qui sont encore équipés de Blenheim au sein de la RAF, les appareils exportés étant encore largement en service dans leur mission initiale de bombardier.

Caractéristiques Techniques du Bristol Blenheim Mk I

Type : bombardier léger bimoteur triplace

Masse : à vode 3674kg en charge 5662kg

Dimensions : envergure 17.17m longueur 12.12m hauteur 3.05m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Mercury VIII dévellopant 840ch chacun

Performances : vitesse maximale 450 km/h rayon d’action 1800km plafond opérationnel 8475m

Armement : une mitrailleuse fixe de 7.7mm à l’avant et une autre en tourelle dorsale 454kg de bombes

Equipage : 3 hommes

Caractéristiques Techniques du Bristol type 149 Blenheim Mk IV

Type : bombardier léger bimoteur triplace

Masse : à vide 4065kg en charge 6576kg

Dimensions : longueur 13m envergure 17.2m hauteur 3m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Mercury XV dévellopant 905ch

Performances : vitesse maximale 422 km/h Rayon d’action 3140km plafond opérationnel 8660m

Armement : une mitrailleuse fixe de 7.7mm à l’avant et deux mitrailleuses identiques en tourelle dorsale 454kg de bombes.

Equipage : 3 hommes

Vickers Wellington

Vickers Wellington Mk I

Vickers Wellington Mk I

A l’origine du Vickers Wellington figure l’Air Ministry Specification B.9/32 demandant un bombardier bimoteur aux performances supérieures aux appareils en service pour éviter que l’appareil ne soit périmé lors de sa mise en service.

Le Vickers Wellington (deuxième appareil à rendre hommage à Arthur Wellesley, duc de Wellington, le vainqueur de Waterloo après le Vickers Wellesley) est reconnaissable entre-tous par la structure géodésique inventée par un ingénieur de talent, Barnes Wallis.

Cette méthode rendait certes la construction longue mais donnait à l’avion une résistance aux impacts remarquables. On ne compte plus le nombre de Wellington rentrés à la base avec des trous béants dans leur fuselage, trous qui auraient été fatals à des appareils construits de manière conventionnelle. Conçu comme bombardier, le Vickers Wellington va être développé dans de nombreuses versions, les versions plus connues concernant la lutte anti-sous-marine et la patrouille maritime.

Le prototype décolle pour la première fois le 15 juin 1936 et deux mois plus tard, le Vickers type 271 est accepté sous le nom de Wellington (après avoir un temps été baptisé Crecy).

En septembre 1939, la RAF dispose de dix squadrons de Vickers Wellington qui dès le 4 septembre 1939 attaquent la flotte allemande en mer du Nord, subissant des pertes sensibles sous les coups de la chasse allemande. Ce court conflit démontre de manière claire que le bombardement diurne sans escorte de chasse est une hérésie ce qui poussera la Grande-Bretagne à privilégier le bombardement nocturne.

Au cours de la Pax Armada, le nombre de squadron de Wellington augmente passant de dix à treize au sein du Bomber Command et faisant leur apparition au sein du Coastal Command pour des missions de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine.

En septembre 1948, ce commandement dispose au total de trois squadrons mais seulement deux en métropole. Seize squadrons de Wellington sont donc en service au sein de la RAF quand éclate le second conflit mondial.

Les appareils de bombardement de la RAF étaient des Vickers Wellington Mk I (A à D) et Mk II (moteurs plus puissants, appareils de navigation plus performants, armement défensif renforcé) alors que les bombardiers exportés étaient respectivement connus sous le nom de Mk III (Mk I exporté) et Mk IV (Mk II).

Le Vickers Wellington Mk VI est produit à deux exemplaires utilisés pour les essais de bombardiers à haute altitude alors que le Mk VII est un bombardier-torpilleur dont le projet à été dévellopé comme alternative à un éventuel échec du Bristol Beaumont.

Le Vickers Wellington GR Mk VIII est la variante patrouille maritime/lutte anti-sous-marine du Wellington, c’est cette version qui est utilisée par le Coastal Command qui quand le second conflit mondial éclate s’apprête à mettre en service le Mk IX.

Le Wellington va aussi être utilisé pour des missions de liaison, de transport et d’expérimentations, d’entrainement mais également de déminage contre les mines magnétiques.

L’appareil à été utilisé également par l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Portugal et l’Afrique du Sud.

Caractéristiques Techniques du Vickers Wellington Mark IC

Type : bombardier bimoteur multiplace

Masse : à vide 8435kg maximale au décollage 12955kg

Dimensions : longueur 19.69m envergure 26.27m Hauteur 5.31m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Pegasus Mk XVIII de 1050ch chacun

Performances : vitesse maximale 378 km/h à 4730m distance franchissable 4106km plafond opérationnel 5490m

Armement : six à huit mitrailleuses Browning de 7.7mm (deux en tourelle de nez, deux ou quatre en tourelle de queue, deux en positions latérales) 2041kg de bombes

Equipage : six hommes

Martin 187 Baltimore

Martin Baltimore

Martin Baltimore

Bien que possédant une puissante industrie aéronautique, la RAF passe commande avant guerre d’un modèle de bombardier américain, le Martin 187 Baltimore (Baltimore Mk I) pour équiper une partie des unités du Bomber Command.

Cet appareil est issu du Glenn-Martin 167W, un appareil qui répondait à un concours lancé par l’USAAC (United Stades Army Air Corps) en 1937 pour un bombardier bimoteur triplace volant au minimun à 322 km/h, emportant 544kg de bombes sur 1930km.

De ce programme furent issus le B-25 Mitchell, le Douglas Model 7 et le Glenn-Martin 167W, ces deux derniers appareils équipant l’armée de l’air française.

La RAF commanda une version améliorée du 167 (également commandée par la France), une version baptisée Martin 187 Baltimore.

Ces appareils vont équiper un wing de trois squadrons en Métropole et deux squadrons répartis dans deux wings différents en Extrême-Orient soit cinq squadrons opérationnels en septembre 1948.

Ces appareils doivent à terme être remplacés par soit des Vickers Wellington ou des Bristol Beaumont voir un nouveau bombardier médian américain, le B-25 ou le B-26.

Caractéristiques Techniques du Martin 187F Baltimore

Type : bimoteur quadriplace de bombardement léger et de reconnaissance

Poids à vide 7253kg en charge 10900kg

Dimensions : Envergure 18.7m Longueur 14.8m Hauteur 4.32m

Motorisation : deux moteurs radiaux Wright GR-2600-A5B 14 cylindres en double étoile de 1700ch chacun

Performances : vitesse maximale 488 km/h à 3540m vitesse de croisière 360 km/h Distance franchissable 1577km

Armement : quatre mitrailleuses de 7.7mm Browning montées dans les ailes, deux mitrailleuses identiques dans la tourelle dorsale et deux mitrailleuses en poste arrière. 910Kg de bombes en soute.

Handley-Page Hampden

Handley Page Hampden

Handley Page Hampden

A l’origine de cet appareil surnommé “la valise volante” (en raison de conditions de vol inconfortables) figure l’Air Ministry Specification B.9/32, le même appel d’offres qui donna naissance au Vickers Wellington.

Si ce dernier fût une réussite, ce n’est pas le cas du second et le seul squadron qui l’utilisait encore dans la RAF en septembre 1948 n’était pas vraiment envié par les autres unités.

Le premier prototype effectue son premier vol le 21 juin 1936 et une commande de 180 exemplaires est passée, le premier Hampden de série effectuant son premier vol le 24 mai 1938.

Si en septembre 1939, dix squadrons sont équipés de cet appareil mais neuf ans plus tard, seul un squadron déployé en Malaisie était équipé encore qu’il avait entamé sa transformation sur Short Stirling.

Les autres appareils ont été rapidement feraillés, le Coastal Command déclinant leur reprise comme bombardier-torpilleur à long rayon d’action.

L’appareil à été utilisé par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande mais la carrière des Hampden des dominions à été aussi brève que celle de leurs homologues britanniques.

Le Handley-Page Hereford est une version du Hampden avec des moteurs différents. Il n’à équipé que deux squadrons du Bomber Command. Aucun appareil n’était encore en service en septembre 1948.

Caractéristiques Techniques du Handley-Page HP.52 Hampden

Type : bombardier médian quadriplace

Masse : à vide 5789kg maximale au décollage 10206kg

Dimensions : longueur 16.32m envergure 21.09m hauteur 4.55m

Motorisation : deux moteurs radiaux Bristol Pegasus XVIII de 1000ch chacun à 910m

Performances : vitesse maximale 397 km/h à 4210m vitesse de croisière 332 km/h à 4580m distance franchissable 2768km avec le plein de carburant vitesse maximale de 332 km/h et 910kg de bombes plafond opérationnel 5790m

Armement : une mitrailleuse calibre .303 (7.7mm) Browning M1919 dans le nez + 3 à 5 mitrailleuses Vickers K (une dans le nez, une ou deux en position ventrale et dorsale) 1814kg de bombes ou une torpille ou des mines

Equipage : quatre hommes (pilote, navigateur-bombardier, opérateue radio-mitrailleur dorsal, mitrailleur ventral).