Le Conflit (84) Europe Occidentale (50)

Et on (re)découvrit le combat en ville

Aux combats en rase campagne vont s’ajouter les combats urbains, des combats que n’importe quel bidasse redoute tant c’est une guerre sale, une guerre atroce, une guerre où il est difficile de s’illustrer de manière «noble» si je puis parler ainsi.

Impossible de mener des tactiques classiques bonnes pour le terrain ouvert. Là où il fallait faire attention devant et sur les flancs, en zone urbaine la menace peut venir de devant, de l’arrière, des côtés, du dessus et même du dessous puisqu’on verra des unités françaises combattre dans les égouts pour surprendre les allemands et accentuer leur sentiment d’insécurité.

Comme toujours au combat, la sélection naturelle est impitoyable : vous vous adaptez ou vous périssez. Les unités s’adaptent tant sur le plan des structures (groupes d’assaut et groupes d’exploitation à la place des groupes de combat, sections et compagnies) que de l’armement, le fusil était souvent abandonné au profit du pistolet mitrailleur, des grenades et des armes blanches.

On note tout de même l’utilisation accrue d’armes automatiques (certains groupes d’assaut utilisaient jusqu’à trois fusils mitrailleurs employés de manière très agressive à la hanche) et de fusils à lunette tant pour l’observation et le renseignement que pour le tir. La encore la simple présence d’un tireur de précision peut paralyser bien des volontés.

Les français ont semble-t-il hésiter à combattre dans les villes à la fois parce que le combat urbain est sanglant mais probablement aussi pour éviter d’infliger des souffrances supplémentaires à la population civile. Finalement décision est prise de s’appuyer sur les villes comme autant de récifs sur lesquels les vagues allemandes peuvent se briser.

Problème si certaines villes possèdent quelques fortifications héritées du 19ème siècle (système Serré de Rivière), beaucoup n’ont plus de remparts qui de toute façon n’auraient pas été d’une grande utilité. Il faudra donc construire blockhaus et tranchées, fossés et postes de tir pour permettre aux unités françaises, polonaises et britanniques de tenir le plus longtemps possible.

Selon la configuration de la ville, les combats pouvaient être plus ou moins longs. Le décrochage se faisait de nuit et même après l’encerclement certains éléments isolés parvenaient à rejoindre les lignes alliées pour continuer le combat.

La première grande ville de l’est de la France à tomber aux mains des allemands est la ville de Luneville qui voit la svastika remplacer le drapeau tricolore le 2 août 1949 après plusieurs de violents combats qui ont détruit la ville à 75% et laissé exsangue nombre d’unités qu’elles soient allemandes ou alliées.

Certains lecteurs vont me parler de Strasbourg mais la capitale alsacienne à été évacuée dès le 8 juillet 1949 sans réels combats, les troupes françaises gardant simplement les accès pour empêcher les allemands de déboucher. Il n’y à donc pas eu de «Bataille de Strasbourg».

C’est par exemple le cas des unités du 26ème Corps d’Armée (26ème CA). C’est bien simple le 626ème Régiment de Pionniers est anéantit après s’être battu jusqu’à la limite de ses forces faisant taire ceux qui considéraient les pionniers comme des fantassins de second ordre.

Certes ils ont conscience de ne pas être l’égal des chasseurs à pied ou des meilleurs régiments de ligne mais bien commandés les pionniers sont loin de pouvoir faire de la figuration.

Le 26ème GRCA est lui aussi très affaiblit après avoir mené moins des missions d’éclairage que des missions de freinage pour user les pointes allemandes et soulager les unités au contact. Le 182ème RALT lui à montré aux allemands qui en doutaient encore que le «noble art de l’artillerie» n’avait pas de secret pour les français.

Le 10ème GRDI est tout aussi affaiblit que le 26ème GRCA à tel point qu’il est retiré du front en vue d’être reconstitué. En revanche le 13ème GRDI reste en ligne pour appuyer la 6ème et la 52ème DI qui bien qu’affaiblies par les combats ont encore de beaux restes.

Dans l’autre camp l’armée allemande à connu des pertes sensibles mais elles sont moindres que celles qu’à connu la France.

Pendant que deux divisions du 15.AK (34. et 36.InfanterieDivision) surveillent le flanc oriental et soutiennent le 3.AK attaquant en Sarre, la 38.InfanterieDivision donne l’assaut en liaison avec le 16.ArmeeKorps (16.AK) composé des 40, 42 et 44.InfanterieDivision.

Si la 38.ID à souffert et va longtemps rester en retrait de la manœuvre générale tout en restant en ligne (les divisions de remplacement sont jugées encore trop peu matures que ce soit la 274 ou la 276.ID), les autres peuvent tenir la ligne sans trop de difficultés en raison de pertes plus légères que du côté français.

Le 8 août 1918 Ludendorff avait écrit que ce jour était un jour noir pour l’armée allemande. Acmé de l’offensive de 100 jours, il marquait clairement le début de la fin pour le Kaiser. Trente et un ans plus tard on peut dire toutes proportions gardées que les allemands ont eu leur revanche puisque ce jour là Abbeville, Verdun et Nancy sont tombés aux mains des allemands à chaque fois après de violents combats qui ont laissé des traces.

La chute de Verdun est hautement symbolique car en 1916 l’armée impériale s’y était cassé les dents après avoir comme disait Von Falkenhayn «saigner à blanc l’armée française». Les Furieux dignes descendants des Poilus vont hélas devoir rompre.

La prise de la ville qui symbolise plus que tout autre la violence du premier conflit mondial est habilement exploitée par la propagande allemande qui n’hésite pas à mettre en place une garde d’honneur autour de la tombe du Maréchal Pétain.

Cette ville dispose certes de forts mais ces forts Serré de Rivière ne sont plus de première jeunesse et si quelques travaux ont bien été menés durant la Pax Armada et durant la période septembre 1948-mai 1949, ils sont loin d’être suffisants.

Un régiment d’artillerie de la réserve générale le 43ème RLA à déployé ses canons de 75mm TAZ modèle 1939 pour tenir cette ville en liaison avec des unités de ligne.

Ces unités sont placées sous le commandement de la 3ème Armée et plus précisément du 7ème CA qui à fort à faire car il doit couvrir Verdun mais aussi faire la jonction avec le GA n°1 autant dire une véritable gageure.

Ce Corps d’Armée comprend les éléments classiques d’un corps d’armée à la française avec un régiment de pionniers le 607ème, un groupement de reconnaissance (7ème GRCA), un régiment d’artillerie lourde le 107ème RALT, deux groupements de reconnaissance de division d’infanterie, le 39ème GRDI et le 1er GRDI Polonais qui éclairent/flanquent/appui respectivement la 36ème DI et la 1ère Division d’Infanterie Polonaise (1ère DIP) qui avant d’entrer dans la légende à Reims va s’illustrer à Verdun.

Le sergent Pitchek raconta dans ses mémoires «Combattre à Verdun ce n’était pas se battre dans une ville quelconque. Cette ville rappelait la violence des combats du premier conflit mondial. Je me souviens que juste avant le début des combats nous nous sommes tous rendus à l’ossuaire de Douaumont. Beaucoup ne parlèrent pas, certains prièrent pour espérer l’aide de Dieu. Ce fût mon cas».

Le 7ème CA va bénéficier du soutien des pièces d’artillerie sur voie ferrée du 371ème RALVF qui vont relayer l’action de l’aviation moins pour mattraquer les points que pour frapper l’arrière et ainsi désorganiser la logistique, un domaine où les allemands n’ont jamais brillé tant ils étaient obnubilés par la bataille, le combat, la manœuvre.

Pour la logistique c’était comme aurait dit le général Canrobert au moment de la guerre d’Italie de 1859 «l’intendance suivra !».

A cela s’ajoute également le 402ème Régiment d’Artillerie Anti-Char (402ème RAAC) qui bien qu’affecté à la 3ème Armée va surtout appuyer le 7ème CA.

En face les allemands vont mobiliser le 17.ArmeeKorps (17.AK) composé notamment de trois divisions d’infanterie, les 46, 48 et 50.InfanterieDivision. A cela s’ajoutait naturellement des unités d’appui et de soutien (artillerie lourde, canons d’assaut, génie…..).

Les premiers combats pour l’une des deux sous-préfectures de la Meuse (l’autre étant Commercy, la préfecture de la Meuse étant Bar-le-Duc) commencent le 4 août 1949 par des escarmouches entre unités d’éclairage et de reconnaissance.

Les allemands mènent plusieurs opérations de reconnaissance en force mais les français appliquant la défense élastique ne se laissent pas déborder. Quand ils plient trop, les français donnent leur artillerie pour faire baisser la tête aux allemands.

Le 5 août 1949 les français engagent le 3ème Corps de Cavalerie pour repousser le plus loin possible le 17.AK. Les unités allemandes sont surprises par cette contre-offensive et quelques mouvements de panique sont à signaler même si très vite les allemands se ressaisissent et bloquent l’avancée des DLM qui le 7 août 1949 doivent se replier à l’ouest de Verdun, laissant l’infanterie seule face aux allemands.

La ville tombera le lendemain après de violents combats qui empêchent les allemands d’exploiter immédiatement la prise de cette ville.

Le 7ème CA se replie en bon ordre. Il est certes entamé mais peu d’unités sont totalement hors de combat. Le 607ème RP est réduit mais tiens encore son rang tout comme le 7ème GRCA. Si le 107ème RALT à perdu un groupe de 105mm, le 39ème GRDI n’à perdu qu’une partie de ses moyens tout comme le 1er GRDIPol. Les deux divisions d’infanterie disposent d’une bonne partie de leurs capacités de combat.

Le même jour, la ville de Nancy tombe à son tour. Contrairement au premier conflit mondial, feu la capitale du Duché de Lorraine va être occupée par l’Allemagne.

Les troupes alliées n’ont cependant pas démérité notamment le 25ème Corps d’Armée (25ème CA), unité de la 4ème Armée qui va combattre avec acharnement mais aura moins de succès que pour le 20ème CA durant le premier conflit mondial.

Ce Corps d’Armée dispose du 625ème régiment de pionniers qui sort affaiblit de cette campagne car comme le dira son chef «nous étions les premiers et les derniers au feu», du 25ème GRCA qui appui et éclaire les divisions du corps d’armée en l’occurrence la 11ème DIM et la 47ème DI. A cela s’ajoute le 181ème RALT, les 16ème et 35ème GRDI.

En face les allemands ont engagé le 3.ArmeeKorps (3.AK) qui venait de combattre en Sarre mais aussi les 34. et 36.InfanterieDivision.

En dépit de cette supériorité en effectifs, les allemands ont eu du mal à s’emparer de la ville qui tombe le 8 août 1949 après cinq jours de combat.

Les troupes françaises peuvent cependant se replier en bon ordre sans que les allemands ne les poursuivent, la Heer préférant sécuriser la ville plutôt que de poursuivre leur avancée.

Le lendemain 9 août c’est la ville de Metz qui tombe aux mains des allemands mais heureusement pour l’armée française cela se passe un peu mieux qu’en 1870.

La défense de cette ville était assurée par le 5th British Corps et le 8ème Corps d’Armée (8ème CA) mais ces deux corps avaient été affaiblis par les combats précédents ce qui explique que le 2.ArmeeKorps (2.AK) (68 et 69.InfanterieDivision et 11. Panzerdivision S.S) à pu s’emparer de la ville sans trop de difficultés même si tout est relatif. Néanmoins les deux corps alliés conservent leur substance opérationnelle et peuvent tenir solidement le front.

Concernant les Tommies l’artillerie à clairement souffert en perdant de nombreuses pièces non sans avoir fait payer une rude note aux allemands. A plusieurs reprises les pièces on tiré à hausse 0 pour stopper des chars ou un assaut massif de l’infanterie allemande qui connu de sérieux déboires.

Quand l’ordre de retraite est donné, il ne reste plus que l’équivalent d’un régiment renforcé mais si nombre de pièces ont été perdues, fort heureusement les pertes humaines sont plus faibles. Très vite les artilleurs en surnombre vont recréer de nouveaux régiments avec des pièces venues directement de Grande-Bretagne. En revanche la brigade antiaérienne à limité la casse.

En ce qui concerne les unités de mêlée si la 5th Infantry Division à souffert en revanche la 42nd «East Lancashire» Division est moins entamée.

Côté français les pertes ont été importantes mais le 8ème Corps d’Armée conserve sa cohésion et plus qu’une simple capacité de nuisance. Le 608ème Régiment de Pionniers à réalisé des prouesses, effectuant un dépassement de fonction, prouvant encore à ceux qui en doutaient que les pionniers n’étaient pas des fantassins de second ordre.

Le 8ème GRCA à fait honneur aux plus belles traditions de la cavalerie en étant le premier et le dernier au feu ce qui à entrainé des pertes sensibles tant en hommes qu’en matériel, les premières étant plus difficiles à compenser.

Le 108ème RALT à pu conserver une bonne partie de ses pièces même si certaines ont du être abandonnées en rase campagne sans forcément avoir été sabotées faute de temps.

Le 33ème GRDI à subit des pertes assez sensibles pour éclairer et appuyer la 45ème DI qui à été particulièrement agressive et acharnée à ne pas se laisser déborder par les allemands. Inutile de préciser que la 2ème DIP et le 2ème GRDI polonais n’ont pas été moins agressifs et vigoureux dans l’effort.

Dès cette époque il devient évident qu’au mieux on arrêtera les allemands sur la Seine. Il faut donc gagner du temps, le plus possible, affaiblir les dents de la machine de guerre allemande pour qu’elle ne puisse mordre trop fortement. Il sera toujours temps de repasser à la contre-offensive plus tard.

En première ligne les unités sont à la fois déçues qu’on ne pense qu’à retraiter mais rassurées par le fait que sur le grand fleuve qui arrose Le Havre, Rouen et Paris on prépare de solides fortifications de campagne pour permettre un repli en bon ordre.

«Si ils aménagent de telles défenses c’est bien pour tenir SUR La Seine et pas simplement ralentir les allemands.» voilà la mentalité de nombre de militaires français et alliés.

Les allemands espéraient que la chute des premières villes majeures de l’est de la France allait démoraliser le soldat allié. Ils doivent très vite admettre que cela le rend encore plus enragé si cela était humainement possible.

Un signe ne trompe pas : le nombre de prisonniers ne cesse de décroitre, les hommes combattent jusqu’au bout puis décrochent quand ils le peuvent bien entendu. Plus le temps passe et plus les prisonniers sont des blessés intransportables qui paieront parfois de leur vie la fureur de la soldatesque teutone.

La ville suivante à tomber aux mains des allemands c’est la ville de Bar-le-Duc qui tombe le 12 août 1949 malgré la résistance du 26ème CA. Ce dernier en ressort très affaiblit. Il reste néanmoins en ligne mais son remplacement par un Corps d’Armée du dispositif NorBourg est acté.

Ce sera chose faite quelques jours plus tard quand le 16ème CA (616ème RP/16ème GRCA/142ème RALH/96ème GRDI/6ème DINA/98ème GRDI/8ème DINA) monte en ligne, juste à temps pour juguler la percée allemande en Champagne.

Le 26ème CA est lui renvoyé de l’autre côté de la Seine en vue de reconstituer ses moyens militaires et matériels. En dépit des efforts du haut-commandement allié, pour le 26ème Corps d’Armée, la Campagne de France est déjà terminée.

Le lendemain 13 août 1949 c’est la ville vosgienne de Saint-Dizier qui tombe à son tour entre les griffes allemandes. Le 9ème Corps d’Armée (6ème Armée) n’à pourtant pas démérité mais après avoir tenu tête à l’infanterie allemande à du succomber à l’intervention du 4. Panzerkorps (4.PzK).

Il n’y à cependant aucune panique et les allemands qui espéraient déchirer le front pour enfin avancer après des semaines de combats d’usure doivent encore déchanter : les alliés se replient certes mais toujours en bon ordre sans succomber à la panique malgré l’arrivée des chars ainsi que l’intervention de l’aviation.

C’est clairement l’entrainement et la préparation psychologique qui payent. Les hommes sont bien entrainés (à la différence de l’hiver 1939-40, l’hiver 1948-49 à été bien plus consacré à l’entrainement qu’à d’autres activités), bien encadrés (les inaptes ont été renvoyés à l’arrière ou même renvoyés de l’armée tout court) et surtout motivés car ils savent qu’ils ont un chef, un vrai à leur tête. A cela s’ajoute le fait qu’ils se battent pour défendre leur pays.

Si le 609ème RP est affaiblit, le 9ème GRCA possède encore de bonnes capacités d’éclairage et de flanquement, menant même quelques attaques locales quand les allemands n’étaient pas trop installés pour permettre à des soldats isolés, coupés de leurs unités de rejoindre le front et continuer le combat plutôt que de finir dans un stalag (un oflag pour les officiers).

Le 121ème RALH est réduit à deux groupes, son caractère hippomobile rendant difficile la sortie de batterie des pièces. Le 17ème GRDI est lui très affaiblit au point qu’il est de facto mis en réserve d’armée. Il est remplacé par le 23ème GRDI venu avec la 31ème DIAlp.

La 13ème Division d’Infanterie (13ème DI) à été saignée à blanc au point que très vite le haut-commandement sollicite son remplacement par une autre grande unité.

Les choses vont très vite et le 16 août elle est officiellement mise en réserve d’armée et remplacée par la 31ème Division d’Infanterie Alpine (31ème DIAlp) venue de Montpellier et qui après des mois à attendre une aujourd’hui fantasmagorique attaque espagnole brûle d’en découdre. En revanche le 38ème GRDI et la 32ème DI sont peu entamés par les combats.

Le 14 août c’est la ville de Vitry-le-François qui est perdue par les français. Le 23ème Corps d’Armée n’à pas démérité comme toute l’armée française mais les allemands étaient trop nombreux, trop puissants et malgré l’aide des autres unités situées au nord et au sud, cela n’à pas suffit.

A l’issue de cette bataille le 623ème RP est affaiblit mais encore considéré comme une unité opérationnelle. Ces effectifs sont mêmes complétés par des isolés d’autres unités qui ne voulant ou ne pouvant rejoindre leur corps d’origine sont amalgamés à cette unité.

Si certains fantassins voient cet amalgame comme un déshonneur, très vite ils comprennent que les pionniers ne sont pas des fantassins de troisième classe que certains se plaisaient à décrire.

Le 23ème GRCA à fait honneur à son «régiment-mère» à savoir le 20ème dragon (qui s’était illustré aux Pyramides, à Iena et à Friedland notamment) en tenant les allemands à distance, en les tenant en respect pour éviter que les unités d’infanterie ne cèdent à la panique ce qui pouvait arriver quand la pression était trop forte.

Il va être pour cela aidé par les 11ème et 63ème GRDI chargés normalement d’éclairer respectivement les 2ème et 56ème DI. Ces quatre unités conservent encore de solides capacités opérationnelles.

Le 15 août 1949 c’est la ville de Troyes qui est occupée par les allemands. Encore le même scénario ? Eh bien non car la ville va être reprise le lendemain par le 12ème Corps d’Armée (12ème CA).

Ce corps d’armée qui dépendait de la 6ème Armée comprennait le 612ème RP, le 12ème GRCA, 112ème RALH, le 29ème GRDI, la 35ème DI, le 43ème GRDI et la 40ème DI.

A notez que les deux divisions d’infanterie disposaient pour la première de deux régiments de ligne (11ème et 123ème RI) et d’un régiment de la Légion Etrangère (8ème REI composé essentiellement d’espagnols républicains et d’italiens antifascistes) et la deuxième était composée de trois demi-brigades de chasseurs à pied. En clair des unités d’infanterie d’élite ou qui se considéraient comme telles.

Le corps d’armée était commandé par le général De Bessières. Celui-ci à combattu avec tous ces moyens, sans regarder à la dépense si je puis utiliser cette expression mais doit abandonner la ville tout en la tenant sous son feu notamment avec son artillerie lourde.

Très vite tous les rapports convergent : l’emprise allemande est encore assez lâche. Sans attendre l’ordre du haut-commandement, le général De Bessières prépare la reprise de la ville champenoise.

A ceux qui lui reprocheront de ne pas avoir sanctionné son subordonné, le général Villeneuve aura cette magnifique formule «Je préfère un subordonné qui échoue en osant plutôt qu’un qui échoue en ne faisant rien».

Le lendemain matin à l’aube les allemands sidérés voient les alliés déclencher une puissante attaque menée par la 35ème DI soutenue par les moyens d’appui du corps mais aussi par ceux de la 6ème Armée.

La ville tenue par quelques unités d’éclairage et par une division affaiblie (la 50.InfanterieDivision) est bombardée par l’artillerie et par l’aviation.

Les fantassins français galvanisés à l’idée de reprendre une ville majeure (58805 habitants en 1946 tout de même) ne font aucun quartier : grenades dans un espace clos, charge à la baïonnette sèment la panique dans les rangs allemands.

Es-ce le début de la contre-offensive tant espérée ? Hélas non car les allemands se reprennent en faisant d’abord donner l’aviation puis l’artillerie pour contenir l’attaque française qui s’essouffle assez vite au point que le général de Bessières renonce dès le 17 à poursuivre son plan à savoir de reprendre Chaumont ville située à 90km de là.

Le 12ème CA reçoit l’ordre de se retrancher et de tenir Troyes le plus longtemps possible. Les preux du 12ème Corps d’Armée vont ainsi tenir jusqu’au 20 août quand après deux attaques infructueuses les allemands parviennent à reprendre une ville détruite à 80%.

Le 18 août 1949 les allemands parviennent à percer en Champagne à la jointure des GA n°1 et GA n°2 menaçant de disloquer le dispositif allié.

Es-ce la fin pour les alliés ? Heureusement non car très vite le général Villeneuve réagit en décidant d’engager comme on à vu le 16ème CA et surtout de faire donner les unités motomécaniques disponibles à chaque fois sous la forme de groupements occasionnels adaptés à une mission précise.

A notez que pour des raisons logistiques, on essayait dans la mesure du possible de ne pas multiplier les modèles de véhicules au sein d’un groupement pour faciliter le travail du train et des mécaniciens.

Le Conflit (79) Europe Occidentale (45)

Sur le front de l’est l’opération TIGER à permis aux allemands de s’emparer de deux solides têtes de pont au nord et au sud non sans mal, non sans pertes. Les alliés veulent tenir le plus longtemps possible pour éviter un «coup de faux» soit mené depuis la tête de pont en direction soit de la Suisse voir de La Manche si les allemands voulaient tenter une nouvelle «course à la mer».

Après avoir contenu le plus possible les allemands, les alliés se replient vers l’ouest couverts par les différentes unités motomécaniques. «On accroche et on tient puis on se replie» comme le dira un caporal français anonyme d’un GRDI.

Ce repli laisse les troupes de forteresse seules dans leurs blockhaus avec aucune troupe d’intervalles ce qui rappelle à certains soldats issus des troupes coloniales les postes isolés dans l’Empire.

Vont-ils rester ainsi isolés en espérant se faire oublier par l’ennemi ? Que nenni les «fantassins du béton» vont opérer toutes proportions gardées comme les forces spéciales d’aujourd’hui à savoir d’effectuer des opérations rudes et brutales, des sorties pour attaquer la logistique et des éléments ennemis isolés.

On verra même certains ouvrages simuler leur neutralisation pour tromper l’ennemi pour mieux les attaquer le moment venu. Cela rendra les allemands à la fois plus prudents mais aussi moins chevaleresques si vous voyez ce que je veux dire……. .

Mi-août la majorité des ouvrages ont été pris, neutralisés ou évacués par leurs garnisons. Des ouvrages isolés vont continuer la lutte jusqu’à la fin du mois d’août voir même début septembre. Ils vont se rendre, recevront les honneurs militaires avant de rallier oflags et stalags sur le territoire allemand.

Les villes de l’est vont tomber successivement avec Luneville le 2 août, Nancy le 8 août, Verdun le 8 août également (malgré l’intervention du 3ème Corps de Cavalerie), Bar le Duc le 12 août, St Dizier le 13 août, Vitry le François le 14 août,

Troyes occupée par les allemands le 15 août est repris le lendemain par les troupes françaises du 12ème CA qui tentent de pousser vers Chaumont mais les allemands sont trop forts. Troyes sera finalement reprise par la Heer le 20 après trois attaques.

Le 18 août 1949 les allemands parviennent à percer en Champagne et menacent de disloquer le dispositif allié en séparant les deux Groupes d’Armées, le GA n°1 d’un côté et le GA n°2 de l’autre.

Les combats sont violents, acharnés, impitoyables, on se rend coup pour coup à l’arme à feu, à l’arme blanche, à la grenade.

Une bataille symbolise cette violence, la Bataille de Reims (20-24 août 1949) où la 1ère DIP (1ère Division d’Infanterie Polonaise) va s’illustrer. Mieux que ça elle va entrer dans la légende.

Encore aujourd’hui ses faits d’armes sont pieusement préservés en France mais aussi en Pologne. Même sous le régime communiste cette bataille de Reims était citée comme un fait d’arme majeur de l’histoire polonaise même si on taisait le caractère iminement religieux de la lutte.

Cette bataille est en effet considérée comme une véritable croisade, l’archevêque de Reims ayant accordé le statut de croisé aux soldats polonais.

«Fils de Pologne ! Enfants du Christ ! Soyez digne de vos ancêtres ! Luttez contre ces païens qui menacent notre civilisation chrétienne ! Combattez et vous prendrez place à la droite de notre Seigneur Jesus-Christ».

Ce discours impressionna naturellement les polonais mais aussi les français qu’ils soient croyants ou non. On verra même certains soldats libre-penseurs se faire baptiser dans la foulée de cette bataille après avoir connu une illumination digne de St Paul sur le chemin de Damas.

Cela explique la violence des combats. La gare de Reims est prise et reprise à douze reprises ! Les combats se font au corps à corps au couteau, à la baïonnette et à la grenade. La cathédrale de Reims déjà endommagée pendant le premier conflit mondial l’est à nouveau.

Cependant à la différence du premier conflit mondial la cathédrale va être détruite par des bombardements aériens, des tirs d’artillerie et des combats d’infanterie !

Les polonais sont particulièrement motivés à l’idée de défendre la cathédrale où étaient sacrés les rois de France (à l’exception d’Henri IV _sacré à Chartres_ et de Louis XVIII _jamais sacré_). Comme le dira le lieutenant Jaczonek de la 1ère DIP «L’un de vos rois à été roi de Pologne et ça ça compte !».

C’est alors qu’on passe de l’histoire à la légende voir au surnaturel. Des flots de sang vont maculer le sol de la cathédrale martyre. Malgré le nettoyage effectué par des reimois réquisitionnés par l’occupant allemand, du sang à coulé dans la crypte.

On parle de phénomènes étranges, de fantômes, de soldats allemands foudroyés alors qu’ils visitent l’édifice mais surtout de miracles dignes de ceux survenus à Lourdes.

En dépit des menaces allemandes nombre de chrétiens viendront y chercher dans ces ruines en ces temps difficiles un précieux réconfort. Des miracles ont été recensés par le Vatican. Encore aujourd’hui Reims est un haut lieu de pèlerinage qu’il soit chrétien ou militaire.

Chaque 24 août (qui est aussi la date de la Saint Barthelemy) un détachement franco-polonais effectue une marche au flambeau dans les rues de Reims.

Une vasque du souvenir est rallumé à la nuit tombée sur le parvis de la cathédrale. Six soldats _ trois polonais et trois français_ montent la garde durant la nuit avant d’éteindre la flamme à l’aube.

Cette vasque à été inaugurée en 1959 pour les dix ans de cette bataille. Sur un support en granit rose de 80cm de haut, une vasque faite avec le bronze des cloches de la cathédrale. Devant cette vasque une plaque en pophyre noir avec le discours de l’archevêque.

La Cathédrale sera reconstruite après guerre, les travaux entamés en 1956 ne s’achevant qu’en 1980 !

Face à la pression allemande, le général Villeneuve ordonne au 2ème Corps d’Armée Cuirassé (2ème CAC) et au 3ème Corps de Cavalerie (3ème C.C) de lancer une grande offensive pour préparer le repli sur La Seine.

Cette bataille à lieu du 25 au 30 août 1949 contre les 1. et 4. Panzerkorps soit cinq divisions blindées et une division S.S contre six divisions motomécaniques. Les unités environnantes qu’elles soient allemandes ou alliées fixent leurs homologues pour «encager» le champ de bataille.

Certes les grandes batailles de chars qui ont marqué l’imaginaire collectif ont eu lieu sur le front de l’est mais cette Bataille de Mourmelon à été particulièrement intense.

Les deux adversaires se rendent coup pour coup, des manœuvres tactiques de génie impressionnent alliés comme ennemis.

Les pertes en chars et en véhicules sont lourdes même si les allemands parviennent à récupérer davantage de véhicules endommagés que les alliés qui souvent doivent se résoudre à incendier et/ou à saboter des véhicules qui en théorie étaient récupérables et réparables dans des délais plus ou moins longs.

Le général Villeneuve demandera une étude sur cette récupération impossible et des réformes permettront d’accélérer le retour en ligne des chars endommagés.

A l’issue de cette bataille les allemands restent maitre du terrain pour la simple et bonne raison que cette bataille était destinée à permettre un repli général sur La Seine et le Morvan.

Cette hypothèse était loin de faire l’unanimité pour la simple et bonne raison que nombre de politiques et de généraux craignaient un découragement de la troupe.

Certes celle-ci avaient conscience d’avoir infligé de lourdes pertes à l’ennemi mais ne comprennait pas toujours ce repli permanent depuis plusieurs semaines. Quelques «mouvements d’humeur» sont signalés ici et là.

Le conseil militaire interallié organisé à Tours le 20 août 1949 prend la décision de faire de La Seine une véritable ligne d’arrêt et la base d’une contre-offensive générale à moyen terme. Cette décision dont la troupe à conscience même de manière implicite fait remonter le moral en flèche même si certains sceptiques restent dubitatifs.

Le général Villeneuve n’à pas attendu les décisions politiques pour prendre des mesures. Dès le 19 août il fait repasser La Seine aux corps d’armée de la Réserve Stratégique qui n’ont pas été encore engagés mais aussi toutes les unités au repos et ou en reconstitution même si ces dernières se trouvaient surtout en Bretagne ou dans le Sud-Ouest.

En ce qui concerne les Corps de la Réserve Stratégique deux autres sont montés en ligne, le 16ème CA pour contrer la percée allemande en Champagne et le 34ème CA pour couvrir le repli des unités du GA n°2 sur le Morvan avec une question cruciale : doit-on tenir ou non Dijon ?

Ces deux corps d’armée vont contenir l’avancée allemande mais ne vont pas connaître des combats aussi violents que ces devanciers.

Cela signifie que les 17ème CA, les 31ème, 33ème CA, les 2ème, 3ème et 4ème CA armée polonais (ce dernier est un Corps de Cavalerie) vont repasser La Seine sans connaître le feu au grand dam des principaux intéressés qui ont eu l’impression d’être des soldats de «deuxième classe».

Autant dire que quand ils auront l’occasion de combattre ils le feront avec vigueur, agressivité voir même témérité, générant des pertes qui auraient peut être pu être évitées.

Surtout il fait transformer La Seine en corridor fortifié avec des fortifications de campagne sur la rive sud mais aussi sur la rive nord. Il prépare des ponts, rassemble tout ce qui peut flotter pour faire passer un fleuve qui n’est pas toujours bon compagnon, l’accueil de civils fuyant les combats avec l’aide de la Croix Rouge, fait accélérer la production des usines de l’arrière….. .

Debout 20h par jour, dormant peu mais usant et abusant de café (au point qu’un célèbre bar de Londres donnera le nom de Villeneuve à un produit de sa carte à savoir un café servit avec une crème fouettée au cidre de Normandie), il impressionne tout le monde par son énergie, sa vitalité. Il sait se faire bonhomme et pince sans rire, rangeant sa panoplie de chef colérique et tonitruant. Comme il le raconte dans ses mémoires :

«Je ne vais pas vous mentir, il y avait une part de bluff et de théâtre dans mes démonstrations de colère, je surjouai, cela plaisait à mes subordonnés, aux journalistes et cela faisait peur aux politiques. Avec l’invasion du territoire j’ai compris qu’il fallait rassurer, montrer une façade optimiste. Je pourrai toujours me remettre en colère plus tard».

Pour tenir ces positions il fait appel aux régiments territoriaux composés de soldats trop âgés pour servir pour en première ligne, de jeunes recrues à l’instruction.

Cela doit permettre aux unités qui combattent pour certaines quasiment non-stop depuis le 10 mai de souffler, de recevoir un nouvel armement, d’intégrer de jeunes recrues ou des blessés de retour de convalescence.

Son épouse Agnès de Villeneuve prend une nouvelle dimension. Elle ne peut naturellement pas combattre en première ligne mais peu offrir son réconfort aux blessés et encourager toutes les femmes de France à aider les soldats en envoyant lettres et colis, le système des Marraines de Guerre étant à nouveau à l’œuvre pour que les Furieux se sentent pleinement soutenus.

L’ordre de repli est transmis aux organes de commandement le 21 août pour une exécution prévue dans un délai maximal de 10 jours. Comme d’habitude les unités motomécaniques doivent couvrir le repli des unités d’infanterie. Les unités motomécaniques vont de plus en plus combattre en groupements de circonstance plutôt qu’en unités constituées.

A l’époque (mi-août) le front soit (très) grossièrement une ligne Abbeville-Amiens-Soisson-Reims-Troyes-Chaumont-Mulhouse. Cela ne va hélas pas durer….. .

Les allemands ont bien conscience de ce répli car si les alliés prennent le maximum de précautions il est impossible de tout masquer de tout camoufler. Ils vont donc tenter de prendre les alliés de vitesse.

Si atteindre La Seine et bloquer le repli allié est de l’ordre du fantasme et de l’irréalisme en revanche gagner des têtes de pont pour empêcher de franchir aisement le fleuve c’est du domaine du possible.

Plusieurs unités allemandes parviennent à atteindre La Seine mais ne peuvent se maintenir étant violement combattus par l’artillerie stationnée sur la rive sud, l’aviation mais aussi quelques unités motomécaniques détachées du front. Pour certains historiens c’est le premier exemple d’un combat lacunaire sans front fixe (pour d’autres c’est la guerre civile russe).

Paris est un temps menacée par les allemands. On craint à plusieurs reprises un raid motorisé surprenant les défenseurs de la place de Paris (qui dépendaient de la 9ème Armée). Il y à certes la Ligne Chauvineau mais malgré des travaux constants ce n’est qu’un ersatz de la Ligne Maginot.

En théorie rien n’aurait pu empêcher les allemands de s’emparer de la capitale mais jamais la svatiska ne flottera sur Paris moins à cause de la résistance française que du refus allemand de s’engager dans une nouvelle guerre urbaine. Au final une poche se forme le 26 septembre 1949.

Il faut dire que le 27 septembre 1949 la ville du Havre est tombée aux mains des allemands après des combats dantesques contre les troupes canadiennes.

La logique aurait voulu que ce soit la 7ème armée qui assure la défense du Havre mais cette armée est passablement affaiblie et le général Villeneuve décide de lui faire passer la Seine pour couvrir les canadiens qui devront assurer la défense de la ville fondée par François 1er. En revanche les autres armées du GA n°1 vont combattre jusqu’au bout sur la rive nord de La Seine.

La ville à été bombardée par l’aviation et la marine, les installations du port et des chantiers navals sont méthodiquement sabotées. Deux jours plus tôt le 25 septembre c’est Rouen la ville du martyre de Sainte Jeanne d’Arc qui est tombée aux mains des allemands.

Les combats pour Rouen ont été moins violents, le BEF se concentrant sur Le Havre, donnant l’ordre à la 50th Northumberland Division de tenir le temps que tout ce qui peut et doit être saboté soit détruit que ce soit le pont transbordeur, les installations portuaires, des usines….. . Elle devra ensuite soit se replier sur Le Havre ou franchir la Seine.

Elle n’aura le temps de faire ni l’un ni l’autre car elle de désintègre et ce sont des éléments isolés et épars qui pour certains vont aider les canadiens au Havre de Grâce et pour d’autres vont être évacués au sud de La Seine avant de rejoindre des unités en cours de reconstitution. L’évacuation se faisant de manière acrobatique avec tout ce qui pouvait flotter pour passer La Seine.

Cette nouvelle expérience de ratkrieg dissuade les allemands de s’emparer de Paris plus qu’une secrète admiration des officiers allemands envers les monuments parisiens qu’ils ne voulaient pas détruire (NdA toujours se méfier des mémoires écrites après guerre où il faut se montrer sous son meilleur jour surtout quand on appartient au camp des vaincus).

A l’époque le général Villeneuve s’est installé à Paris dans un lieu tenu secret (on apprendra après guerre qu’un blockhaus de commandement avait été aménagé dans le jardin de l’Hôtel des Invalides, bunker transformé en musée dans les années quatre-vingt après des années d’abandon) estimant que le rôle d’un chef est d’être en première ligne même si la guerre moderne rend plus délicate une telle exposition.

Si le «Général Tornade» à la confiance du politique, certains n’hésitent pas à prononcer mezzo voce l’idée d’une paix avec l’Allemagne. Certains tentent de remplacer le général Villeneuve rendu responsable de la situation militaire. Ces deux manœuvres échouent lamentablement. Certains responsables seront placés en résidence surveillée jusqu’à la fin du conflit.

A la fin du mois de septembre la majeure partie des troupes alliées à franchit La Seine avant de se retrancher sur la rive sud après avoir relevé les régiments territoriaux. Cela est facilité par le fait que les allemands ont privilégié la progression à l’est avec la prise de Dijon le 24 septembre et Besançon le 25.

Pour faciliter la transition, chaque régiment territorial avait été adossé à un régiment d’active, permettant par exemple aux jeunes recrues entrainées par les territoriaux de mieux intégrer les régiments d’active.

C’est à cette période que le général Villeneuve reçoit l’ordre IMPERATIF d’évacuer à Paris. Dans la nuit du 29 au 30 septembre 1949 avec son aide de camp et quatre «garde du corps» il repasse La Seine et rallie par la route la ville de Bourges où il va s’installer dans un nouveau PC souterrain comparable à l’ancien PC ATLANTIDE devenu un tas de ruines fumantes.

Vingt minutes après son passage, le lieu d’embarquement est bombardé par l’artillerie allemande (sans que l’on sache si les artilleurs teutons étaient au courant qu’ils auraient pu porter un coup mortel à l’effort de guerre allié). Vous avez dit baraka ?

Le repli des dernières unités au sud de La Seine est épique, digne de l’Anabase de Xénophon. Le fleuve qui arrose Paris est franchit sous le feu ennemi façon opération amphibie. Des ponts de bateaux sont détruits et reconstruits sans arrêt, les pontonniers français et britanniques se montrant digne de ceux du général Elbée à la Berezina.

Très vite la priorité est donnée aux hommes au détriment du matériel. Si les canons sauf les pièces les plus lourdes et/ou les plus anciennes sont évacués en revanche pour les chars c’est moins évident notamment pour les plus lourds comme l’ARL-44 Estienne ou le B-1ter.

Ces derniers sont plus ou moins cachés, plus ou moins sabotés. Si certains seront récupérés par les allemands, d’autres seront retrouvés par les alliés au moment de l’opération AVALANCHE.

Es-ce la fin de la Campagne/Bataille de France ? Les alliés l’espère pour enfin souffler et préparer la future contre-offensive. Reste à savoir si les allemands sont du même avis…… .

Pologne et Pays Neutres (93) Pologne (5)

Les Grandes figures de l’histoire polonaise

Nicolas Copernic

Né à Thorn le 19 février 1473 et mort à Frauenburg le 24 mai 1543 c’est un astronome polonais (ou allemand c’est selon), chanoine, médecin et mathématicien.

Il est issu d’une riche famille hanséatique, son père Nicolas est négociant en cuivre qui doit son nom à son village d’origine (Koperniki). Sa mère Barbara Watzenroode est issue d’une vieille famille de Thorn. Il à trois frères et sœurs plus âgés : Andrzej, Barbara et Katarsyn.

Bien que considéré comme polonais , il est davantage allemand car il parle allemand et latin mais n’aura jamais qu’une connaissance élémentaire du polonais. Il suit des études sans forcément de diplôme à Cracovie, Bologne, Padoue et Ferrare.

Son père meurt en 1483, son oncle futur évêque de Varmie va assurer son éducation. En 1503 il devient à Ferrare docteur en droit canon. Humaniste, c’est également un médecin réputé. A noter qu’il s’intéresse aussi bien à l’astronomie qu’à l’économie.

On à longtemps écrit que la publication posthume de son œuvre majeure De revolutionibus Orbium Coelestium (Des Révolutions des sphères célestes) s’expliquait la crainte d’une réaction violente de l’Eglise.

En réalité il s’agit davantage d’une rigueur scientifique, Nicola Copernic peinant à confirmer ses théories et ses intuitions. Cela s’explique par le fait que le mouvement des planètes n’est pas circulaire et uniforme mais légèrement elliptique c’est Keppler qui le découvrira en 1609. De plus le temps sur la Vistule est souvent mauvais et Copernic doit s’appuyer sur des sources pas toujours fiables.

Le texte circule avant même sa publication et y compris dans les milieux écclesiastiques. Ce n’est qu’en 1616 dans la foulée des démélés de Galilée que l’oeuvre de Copernic sera mise à l’index et ce jusqu’en 1835.

On à longtemps ignoré le lieu de sa sépulture. En 2005 des ossements sont retrouvés près de l’autel de la cathédrale de Frombrok. Un test ADN confirme en 2008 que ses ossements appartiennent bien à l’astronome polonais. Il est enterré dans une nouvelle tombe le 22 mai 2010.

Jean III Sobieski

Né au château d’Olesko près de Lviv le 17 août 1629 et décédé à Varsovie le 17 juin 1696, il est roi de Pologne et grand-duc de Lituanie (21 mai 1674 ay 17 juin 1696).

Fils de Jakub Sobieski et de Zofia Teofila Danilowiczovna, marié à Marie-Casimire Louise de la Grande d’Arquie, il eut cinq enfants (Jacques Louis Henri, Louise-Adelaïde, Thérèse-Cunégonde, Alexandre-Benoit et Constantin-Philippe).

Son père est voïvode de Ruthénie et Kaszetlan de Cracovie. Il l’envoie effectuer des études de philosophie à Cracovie puis un voyage en Europe avant d’entamer une carrière militaire. En 1668 Jean III Casimir le nomme Grand Hetman soit le poste de commandant en chef des armées polonaises. Il est élu roi le 21 juin 1674 et couronné le 2 février 1676.

Il veut chasser les ottomans d’Europe et rejoint pour cela la Ligue Catholique organisée par le pape Innocent XI. Il bat les ottomans à Zunawno en 1676 et surtout à Kalenberg en 1683, son armée de 80000 hommes chassant Kara Mustafa des murs de Vienne. Il devient le héros de la chrétienté. C’est le dernier roi de Pologne à avoir voulu imposer l’autorité monarchique sur une noblesse particulièrement indocile et turbulente ce qui allait conduire le pays à sa perte.

Auguste II

Frédéric-Auguste 1er de Saxe est né à Dresde le 12 mai 1670 et mort à Varsovie le 1er février 1733. Si son corps est enterré à Cracovie, son cœur à été placé dans un cénotaphe à Dresde.

Prince de la Maison de Wettin, il est prince-électeur de Saxe (27 avril 1694 au 1er février 1733) et surtout roi de Pologne grand-duc de Lituanie du 27 juin 1697 au 1er septembre 1704 et du 8 juillet 1709 au 1er février 1733.

Sous son règne la Saxe connait un véritable âge d’or, sa capitale Dresde devient la «Florence de l’Elbe».

Il perd temporairement sa couronne au cours de la Grande Guerre du Nord (1700-1721) par son alliance avec la Russie et suite à l’invasion du flamboyant roi de Suède Charles XII. Né luthérien, il se convertit au catholicisme pour devenir roi de Pologne et grand-duc de Lituanie.

C’est le deuxième fils de l’électeur Jean-Georges III et de la princesse Anne-Sophie de Danemark. A la mort de son frère ainé Jean-George IV, il devient prince-électeur de Saxe, comte palatin de Saxe et Margrave de Misnie.

Elu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie avec le soutien de Pierre le Grand il bat le candidat de Louis XV, le prince de Conti.

Marié à Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth, il n’à qu’un fils le futur Auguste III de Pologne. Il à plusieurs enfants naturels comme un certain Maurice de Saxe le vainqueur de Fontenoy fruit de sa liaison avec Marie-Aurore de Koenigsmark qui lui donna également une fille Anna-Karolina Orzelska. De sa liaison avec Ursule-Catherine de Tesche est né un fils, Jean-Georges chevalier de Saxe.

Stanislas Leszczynski

Né à Lwow (Lviv) le 20 octobre 1677 et mort à Luneville le 23 février 1766, c’est un aristocrate polonais, roi de Pologne sous le nom de Stanislas 1er de 1704 à 1709 et de 1733 à 1736. Beau-père de Louis XV il est ensuite duc de Lorraine et de Bar de 1737 à sa mort.

Issu d’une grande famille de Pologne aux lointaines (Xème siècle) origines bohémiennes. Il est l’héritier du Palatinat de Grande Pologne. Il bénéficie d’une éducation soignée avec des cours de littérature et de sciences, maitrisant le polonais, l’allemand, l’Italien, le français et le latin. Il effectue son Grand Tour.

Marié à Katarzyna Opalinska (1682-1747), il eut deux filles, Anna et surtout une certaine Marie Leszczynska, reine de France et épouse de Louis XV.

Elu roi de Pologne le 12 juillet 1704 grâce au soutien de Charles XII de Suède, il est chassé de Pologne en 1709. En 1714 il reçoit la jouissance de la Principauté de Deux-Ponts près de la Lorraine.

En 1718 à la mort de son protecteur suédois il se réfugie auprès de Léopold 1er de Lorraine, beau frère du Régent. En 1719 il s’installe à Wissembourg.

Le mariage de sa fille avec Louis XV doit beaucoup aux manœuvres du duc de Bourbon, rival du Régent. En revanche les relations avec Louis XV furent toujours très froides, le Bien Aimé cachant mal son mépris pour son beau-père.

En Lorraine il doit faire face à une grande impopularité, les lorrains étant très attachés à la famille ducale, le dernier duc de Lorraine étant un certain François-Etienne futur François 1er du Saint-Empire et accessoirement époux de Marie-Thérèse d’Autriche.

Cette impopularité à aussi pour origine le fait qu’à sa mort les territoires qu’ils contrôlent intégreront à terme la France, Stanislas n’étant qu’un outil destiné à préparer cette annexion, cette absorption.

Prince philosophe et mécène des Lumières, il se rend chaque automne à Versailles pour revoir sa fille et ses nombreux petits enfants logeant à l’occasion au Trianon.

N’ayant aucun pouvoir réel, il mène une active politique de culturelle avec la création de la Bibliothèque Royale de Nancy, la Société Royale des Sciences et Belles Lettres future Académie de Nancy. Il s’illustre par sa politique architecturale avec le château de Luneville ou la place royale future place Stanislas.

Il meurt à 88 ans des suites de graves brûlures.

Auguste III

Né à Dresde le 17 octobre 1696 et mort dans la même ville le 5 octobre 1763, il est le fils unique d’Auguste II et de Christiane-Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth.

Marié à Marie-Joséphe d’Autriche, il aura quatorze enfants, sept fils (Frédéric, Joseph, Frédéric IV, François-Xavier, Charles-Christian, Albert et Clément) et sept filles (Marie-Amélie, Marguerite, Marie-Anne, Marie-Joséphe, Christine, Marie-Elizabeth et Cunégonde).

L’un d’elle Marie-Josèphe allait épouser le Dauphin, donnant trois des quatre derniers rois de France à savoir Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, elle même ne régnant jamais puisqu’elle est morte en compagnie de son mari avant son beau-père.

L’avant-dernier roi de Pologne effectue son grand tour en Autriche, en Italie où il se convertit au catholicisme, en France où il est présenté à la truculente Elisabeth d’Orléans plus connu sous le nom de la Princesse Palatine, belle sœur de Louis XIV (Marié à Philippe d’Orléans dont l’homosexualité n’était un secret pour personne, c’était selon certains «le mariage d’une libellule et d’un marcassin»).

Il doit s’imposer pour être élu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, étant soutenu par la Russie et l’Autriche pour contrer le retour du beau-père de Louis XV Stanislas Leczynski soutenu par son gendre.

Stanislas est élu dans un premier temps ce qui déclenche la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738).

Il est élu et couronné roi le 17 janvier 1734. Après des négociations entre la France et l’Autriche, Stanislas renonce à la couronne de Pologne (mais pas au titre) en échange du duché de Lorraine qui reviendra à la France à sa mort. En 1736 les partisans de Stanislas reconnaissent Auguste comme roi de Pologne et grand-duc de Lituanie.

Avec la Saxe il participe brièvement à la guerre de Succession d’Autriche puis à la Guerre de Sept Ans au cours de laquelle le territoire saxon est ravagé par les armées prussiennes, la famille royale est même prise en otage ce qui scandalise toutes les cours d’Europe. Pas certains que cela ait beaucoup chagriné le roi de Prusse.

A sa mort, le trône de Pologne passe à Stanislas Antoine Poniatowski le 7 septembre 1764 sous le nom de Stanislas II Auguste.

Marie Leszczynska

Née à Trzebnica le 23 juin 1703 et morte à Versailles le 24 juin 1768, elle est la fille de Stanislas Leszczynski et de Catherine Opalinska. Elle épouse Louis XV en 1725 et lui donna dix enfants en dix ans. Elle est reine de France et de Navarre du 5 septembre 1725 au 24 juin 1768.

Née en 1703, elle n’à qu’un an quand elle doit suivre son père en exil d’abord dans la Principauté des Deux-Ponts appartenant au roi de Suède puis à Wissembourg en Alsace. Elle est mariée par procuration le 15 août 1725 à Strasbourg puis avec Louis XV le 5 septembre 1725.

Cette union à été prolifique car dix enfants sont nés en dix ans, deux fils dont un seul survit à l’enfance et huit filles dont des jumelles.

Successivement sont nées Louise-Elisabeth et Anne-Henriette nées le 14 août 1727 (décédées respectivement le 6 décembre 1759 et le 10 février 1752), Marie-Louise (28 juillet 1728 19 février 1733), Louis (4 septembre 1729-20 décembre 1765), Louis (4 septembre 1729-20 décembre 1765), Philippe (30 août 1730-7 avril 1733), Marie-Adelaïde (23 mars 1732 27 février 1800), Victoire Louise Marie Thérèse (11 mai 1733 7 juin 1799), Sophie Phillipine Elisabeth Justine (27 juillet 1734 2 mars 1782), Thérèse-Félicité (16 mai 1736 28 septembre 1744) et Louise Marie (15 février 1737 23 décembre 1787).

A propos de ces grossesses multiples, elle aurait dit «Eh quoi ! Toujours couchée, toujours grosse, toujours accouchée». Elle souffre de la mort de deux enfants en bas âge. Avertie par les médecins qu’une nouvelle grossesse pourrait lui être fatale, elle n’accueille plus dans sa chambre son mari mais sans lui expliquer la raison de ce choix. Après quelques années d’entente, le couple royal est entré dans une forme de cohabitation, Louis XV multipliant les aventures et les maitresses.

Comme elle n’à aucune influence politique, les courtisans intéressés ne viennent pas la voir et ses familliers sont des gens sincèrement attachés à sa personne. Amoureuse des arts elle fait venir à Versailles le castrat Farinelli et un certain Wolfang Amadeux Mozart.

Elle repose à la Basilique de Saint-Denis, son cœur est auprès de ses parents en l’Egise Notre Dame de Bonsecours à Nancy.

Stanislas Antoine Poniatowski (Stanislas II Auguste)

Né à Wowchyn (aujourd’hui en Biélorussie) le 17 janvier 1732 et décédé à Saint Pétersbourg le 12 février 1798, c’est le dernier roi de Pologne de 1764 à 1795. Il est élu grâce au soutien de son ancienne maitresse une certaine Catherine II de Russie. Il tente de faire ce qu’il peut avec les limites imposées par la Russie bien décidé à maintenir la Pologne-Lituanie dans un profond état de faiblesse.

Fils de Stanislas Poniatowski et de Konstancja Czartoryska, il est marié à Elzbieta Szydlowska.

Sur le plan politique il est un temps ambassadeur de Russie en Saxe. Il participe aux diètes de 1758, 1760 et 1762. La même année son père meurt lui laissant un confortable héritage.

Il est élu roi sans réelle opposition le 7 septembre 1764. Il est couronné le 25 novembre 1764.

Il lance des tentatives de réforme mais elles ne vont jamais assez loin entre pressions russes, noblesse turbulente et peut être une situation trop dégradée pour être changée. En clair peut être que la République des Deux-Nations était déjà condamnée avant l’élection du roi.

En 1770/71 il est brièvement emprisonné par la Confédération de Bar qui regroupent les polonais opposés à l’ingérence étrangère. L’Autriche, la Prusse et la Russie interviennent ce qui aboutit au premier partage de la Pologne. Stanislas II Auguste proteste mais ne se révèle impuissant. Varsovie est occupée par la Russie de 1773 à 1775.

Quelques réformes mais toujours à la marge. La Grande Diète (1788-1792) est la dernière tentative pour sauver la Pologne avec la succès que l’on sait. L’insurrection de Koczuisko qu’il soutient du bout des lèvres porte un coup fatal à la République des Deux-Nations.

Stanislas II Auguste part le 7 janvier 1795 escorte par des militaires russes direction Grodno. Le troisième partage de la Pologne se fait le 24 octobre 1795, le dernier roi de Pologne signant son abdication le 25 novembre 1795.

Ce n’est qu’après la mort de Catherine II qu’il peut rejoindre Saint-Pétersbourg (15 février 1797) mais il n’obtiendra jamais l’autorisation de voyager à l’étranger. Il meurt le 12 février 1798, les honneurs royaux lui sont rendus par Paul 1er. Il est enterré à l’Eglise St Catherine de Saint-Pétersbourg. Sa dépouille est transférée en Pologne en 1938 puis à Varsovie en 1990.

Tadeusz Kocsiuszko

Andrej Tadeusz Bonaventura Kosciuszko né à Mereczowszczyzna le 4 février 1746 et mort à Soleure (Suisse) le 15 octobre 1817 est un officier polonais connu pour avoir participé à la guerre d’indépendance américaine et avoir été l’âme de la rébellion qui porta son nom en 1794.

Il peut ainsi se targuer d’être un héros national en Pologne, Biélorussie, en Lituanie et même aux Etats-Unis.

Noble polonais, il est diplômé de l’académie militaire de Varsovie de 1766. Il rejoint la France et ne rentre en Pologne qu’en 1774 mais pour peu de temps. Il repart très vite en France avant de rejoindre le camp des insurgents. Il participe à la guerre d’indépendance américaine au sein de l’Armée du Nord d’août 1776 à août 1780 et d’octobre 1780 à décembre 1782 dans l’Armée du Sud.

Ses talents d’officier du génie sont très appréciés par les américains que ce soit pour les fortifications comme un certain fort de West Point ou pour franchir rapidement les cours d’eau et ainsi échapper aux anglais.

Il est général de brigade en 1783 et rentre en Pologne en 1784 pour s’occuper d’abord du domaine familial avant d’intégrer l’armée polonais en 1790.

Après l’échec de la rébellion de 1794 il est emprisonné mais libéré dès 1797 suite à une grâce de Paul 1er. Il part pour les Etats-Unis puis pour la France mais il se montre déçu par la politique polonaise de Napoléon Bonaparte comme de celle d’Alexandre 1er.

Il meurt en 1817 des suites d’une chute de cheval. Il est inhumé en 1818 dans la cathédrale de Warwel à Cracovie, la nécropole nationale de la Pologne.

Joseph Antoine Poniatowski

Né à Vienne le 7 mai 1763 et mort à Leipzig le 19 octobre 1813 c’est un prince, militaire et homme d’état polonais. Surnommé le «Bayard polonais» il est le fils d’André Poniatowski (1734-1773), frère du roi de Pologne Stanislas II Auguste et de Thérèse-Hérulie Kinsky. Son père à été ambassadeur de Pologne, prince polonais et prince du Saint-Empire grâce à Joseph II.

Il perd son père alors qu’il n’avait que dix ans, sa mère et son oncle assurent son éducation. Il mène une carrière militaire et des missions de représentation. Il participe à la guerre austro-ottomane en 1788.

En 1789 il rejoint l’armée polonaise bien secondée par un certain Tadeusz Kosciuszko. Il participe au conflit avec la Russie, s’illustrant par ses talents de tacticien ce qui compense une inféiorité numérique (90000 russes contre 20000 polonais).

Ulcéré par la capitulation de son oncle, il rompt avec ce dernier. En 1794 il participe au soulèvement polonais mené par Tadeus Kosciuszko. Il se retire sur ses terres mais en 1806 il est nommé gouverneur de Varsovie par Frédéric-Guillaume III de Prusse.

Se ralliant à Napoléon, il devient ministre de la guerre et généralissime des armées du Duché de Varsovie même si Napoléon lui rappelle rapidement les limites de son/ses pouvoirs. Il défend le duché contre les autrichiens en 1809.

Approché par Alexandre 1er il refuse de changer de camp. Il participe à la Campagne de Russie (1812), franchissant le Niémen, s’emparant de Grodno, affrontant le prince Bagration. Il est à Moghilev, à Smolensk puis aux batailles de la Moskova et de la Berezina.

Fait Maréchal d’Empire le 16 octobre 1813, il n’à pas le temps d’en profiter car est tué trois jours plus tard. En effet après la bataille de Leipzig, blessé il doit franchir l’Elster Blanche à la nage mais trop affaiblit il s’y noie.

A ses funérailles de Leipzig les deux camps sont présents. Il est enterré à Cracovie aux côtés de Jean III Sobieski et de Tadeusz Kosciuszko.

Adam Jerzy Czartoryski

Né à Varsovie le 14 janvier 1770 et décédé à Montfermeil le 15 juillet 1861 c’est un aristocrate et homme d’état polonais.

En 1795 il est envoyé à la cour impériale de Russie où il devient l’ami du futur Alexandre 1er. Il lui doit certainement un poste d’ambassadeur auprès du roi de Sardaigne (1798-1801) tout comme celui de curateur de l’université de Wilno (1803-1823). Vice ministre des affaires étrangères le 20 septembre 1802, il est ministre en titre en février 1804 et ce jusqu’en juin 1806.

En disgrâce il reste loyal à Alexandre 1er même après la création du duché de Varsovie par Napoléon en 1807. Au Congrès de Vienne en 1814/15 il obtient que la Pologne soit reconstituée sous la forme d’un royaume confié à Alexandre.

En retrait de 1823 à 1830, il prend la tête du gouvernement provisoire suite à l’insurrection de novembre puis du gouvernement national en janvier 1831. Il est exilé suite à la défaite des polonais.

Résidant à Londres et à Paris, il continue à oeuvrer en faveur de la cause polonaise même si son courant monarchiste et conservateur est contesté par les républicains polonais. A chaque conflit européen, Czartoryski tente de profiter pour faire valoir les droits des polonais avec le succès que l’on sait.

Jozef Dwernicki

Né à Varsovie le 19 mars 1779 et mort à Lopatyn dans l’actuelle Ukraine le 22 septembre 1857 c’est un général polonais qui joue un rôle majeur dans l’insurrection de 1830/31.

Issu d’une famille nobiliaire, il entre dans une école militaire en 1791 mais quitte la Pologne en 1795 après le troisième partage. Il combat ensuite aux côtés de Napoléon au sein de l’Armée du Grand Duché de Varsovie, participant aux campagnes de Russie (1812), d’Allemagne (1813) et de France (1814).

Se ralliant à la Russie à la fin 1814, il participe à l’insurrection de 1830/31, se réfugiant en Autriche le 27 avril 1831. Il est interne et n’est libéré qu’en octobre quand l’insurrection est écrasée par l’armée russe. Il se réfugie à Paris, s’inscrivant dans la mouvance monarchiste et conservatrice comme Adam Czartoryski. Rentré en Pologne en 1848, il ne fait plus parlé de lui jusqu’à sa mort.

Marie Waleska

Née à Kiernozia le 7 décembre 1786 et morte à Paris le 11 décembre 1817 c’est une dame de la noblesse polonaise surtout connue pour avoir été la maitresse de Napoléon. De cette union est née un fils Alexandre Colonna Walewski qui sera ministre des affaires étrangères de son «cousin» Napoléon III.

Issue d’une veille famille de noblesse polonaise très patriote, son père participe par exemple à la révolte de Kosciuszko, les terres de la famille Waleski étant intégrées après les partages au territoire prussien.

Son précepteur est un français venu en Pologne quelques années plus tôt un certain Nicolas Chopin (oui le père de…..). Elle à un frère ainé Teodor et deux sœurs cadettes Antonina et Emilia.

Après des études au couvent Notre Dame de l’Assomption de Varsovie, elle épouse en 1804 un noble quasi-septuagénaire Anastazy Waleswski. Son patriotisme polonais est ardent. Un premier fils Antoni nait en 1805.

Elle rencontre Napoléon à un bal organisé par Talleyrand en 1807. Son mari l’autorise à devenir la maitresse de l’empereur. Le 4 mai 1810 un fils Alexandre nait mais est reconnu par le comte Waleski (même si il est peu probable que des gens aient été dupes).

Elle divorce de son mari pour des raisons financières le 24 août 1812. Elle s’installe à Paris avec son fils. Veuve en 1814, elle rend visite à l’Ile d’Elbe à Napoléon du 1er au 3 septembre 1814. Elle se remarie le 7 septembre 1816 avec Philippe Antoine d’Ornano, un général d’Empire, cousin éloigné de l’Empereur. Elle meurt des suites d’une maladie des reins aggravée par une grossesse.

Frédéric Chopin

Frédéric François Chopin né à Zelazowa Wola (Duché de Varsovie) le 1er mars 1810 et mort à Paris le 17 octobre 1849 est un compositeur virtuose polonais. Fils de Nicolas Chopin et de Justyna Krzyzanowska, il à eu une sœur Ludwika Jedrzepewicz.

Il effectue ses études au conservatoire de Varsovie, travaillant dans la capitale polonaise, à Vienne puis à Paris de 1831 à 1847, travaillant un peu à Londres avant de revenir très malade à Paris.

Considéré comme l’un des plus grands compositeur de musique romantique, Chopin est aussi connu pour sa liaison passionnée avec la romancière George Sand, la fin de cette romance ayant un terrible impact sur une santé fragile.

Ses œuvres qui ont influencé Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel,Alexandre Scriabine, Serguei Rachmaninov et Olivien Messionen sont nombreuses. Je citerai les principales à savoir la Sonate pour Piano n°3 (1844), les concertos pour pianos n°1 et n°2 (1830) ainsi que des pièces pour piano seul : Nocturnes, Préludes, Scherzos, Ballades, Valses, Mazurkas, Polonaises et Barcarolle.

De santé fragile, il meurt à Paris des suites d’une péricardite, une complication rare de la tuberculose. Certains historiens ont également parlé de la mucovisidose. Il est enterré au cimetière du père Lachaise mais son cœur à été ramené dans un cénotaphe à Varsovie.

Marie Curie

Marie Salomea Sklowoska née à Varsovie le 7 novembre 1867 et morte à Passy (Haute-Savoie) le 4 juillet 1934 est une physicienne et chimiste polonaise naturalisée française par son mariage avec le physicien Pierre Curie en 1895.

En 1903 elle obtient le prix nobel de Physique avec son mari (A un journaliste qui lui demandait ce que cela faisait d’être mariée à un grand savant elle aurait répondu «Demandez à mon mari») et Henri Becquerel pour leurs travaux sur les radiations. La même année elle à obtenu avec son mari la médaille Davy pour des travaux sur le radium. En 1911 elle obtient le prix nobel de Chimie pour sa découverte du polonium et du radium.

Issue d’une famille nobiliaire, la jeune Marie Sklowoska (toute sa vie elle utilisera son nom de jeune fille et celui de son mari) est la fille d’un père professeur de mathématique et de physique alors que sa mère était institutrice. Avant Marie sont nées trois filles et un fils (Zofia, Jozef, Bronislawa et Helena).

Excellente élève, elle est adepte du positivisme d’Auguste Comte et participe aux cours de l’université volante, des cours clandestins en polonais organisés pour contrer la politique de russification.

Elle étudie à Paris de 1891 à 1894, étant première de sa promotion en licence de physique et deuxième pour la licence de mathématiques. Elle rentre brièvement à Varsovie mais rentre à Paris pour épouser Pierre Curie. Irène nait le 12 septembre 1897 suivie de sa sœur Eve le 6 décembre 1903.

Elle soutient sa thèse de doctorat le 25 juin 1903. Le 19 avril 1906 Pierre meurt renversé par une voiture à cheval, Marie aura beaucoup de mal à s’en remettre.

Elle devient la première femme à enseigner à la Sorbonne en reprennant le cours de son mari.

Durant le premier conflit mondial elle construit des ambulances mobiles munis d’appareils de radiologie, des véhicules rétrospectivement baptisées les «Petites Curies». Elle pour cela accompagnée par sa fille Irène pas encore majeure.

Après guerre elle met en place l’Institut du Radium pour étudier l’usage du radium dans le traitement des cancers. Elle meurt à l’âge de 66 ans des suites d’une leucémie causée par les doses massives de radiation absorbées durant ses années de recherche. Enterré au Panthéon avec son mari, les cercueils des époux Curie sont d’ailleurs recouverts de plomb.

Sa fille Irène recevra le prix nobel de Chimie en 1936 avec son époux Frédéric Joliot-Curie, sa cadette Eve recevra le prix novel de la paix en 1965 attribué à l’UNICEF qu’elle dirigeait à l’époque.

Jozef Pilsudski

Né à Zulow près de Vilinius le 5 décembre 1867 et mort à Varsovie le 12 mai 1935, c’est un militaire et homme d’état polonais. Il est chef de l’Etat de la République de Pologne du 14 novembre 1918 au 11 décembre 1922, président du conseil des ministres de Pologne du 2 octobre 1926 au 7 juin 1928 et du 15 août au 15 décembre 1930 et ministre des Forces Armées du 16 mai 1926 au 12 mai 1935.

Issu de la petite aristocratie polonaise, il est le deuxième fils de la famille. Il fait des études au gymnasium russe de Vilna où il à pour camarade un certain Felix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka.

En 1885 il est à la faculté de médecine à l’université de Kharkov. Il est exilé cinq ans en Sibérie, revenant en Pologne en 1892. En 1893 il adhère au parti socialiste polonais, son activisme politique lui valant un nouveau séjour en prison en 1900/01. Il s’exile en Autriche-Hongrie.

En 1904/05 il tente de convaincre le Japon de l’aider à libérer la Pologne mais à part de l’argent et des armes il ne reçoit rien. Il continue son action clandestine et paramilitaire.

Il s’engage aux côtés des Empires Centraux dans l’espoir d’obtenir l’indépendance de la Pologne. Il prévient secrètement la France et la Grande-Bretagne qu’ils ne combattront que la Russie.

En refusant de combattre ailleurs que sur le front oriental, Pilsduski est arrêté en juillet 1917, les légions polonaises sont dissoutes, les effectifs dispersés dans les régiments des Empires Centraux. Il est relâché le 8 novembre 1918.

A la tête de la Pologne, il mène son pays dans une guerre contre les bolcheviks, une guerre où la Pologne est passé tout proche de la catastrophe.

Refusant d’occuper une présidence d’apparat, Pilsudski se met à l’écart mais reprend le pouvoir par un coup d’état du 12 au 14 mai 1926 mais n’occupe pas le poste de président aux pouvoirs trop limités. C’est clairement l’homme fort de la Pologne jusqu’à sa mort.

Ayant perdu toutes ses illusions sur la démocratie, il mène une politique autoritaire, stabilisant le pays. Contrairement à une partie de la classe politique polonaise adepte de la polonisation il refuse tout antisémitisme. Au plan extérieur il reste méfiant vis à vis de l’URSS mais tente de garder des relations équilibrées avec ses voisins comme avec les grandes puissances.

Il meurt en mai 1935 des suites d’un cancer du foie. Son activité est certes critiquable mais encore aujourd’hui il est considéré comme un héros national polonais, l’homme qui à permis la renaissance de la Pologne comme état indépendant.

Il à aussi été considéré comme celui qui à empêché la modernisation de l’armée polonaise mais il semble que le costume était bien trop grand pour lui et que les lacunes de l’armée polonaise en septembre 1939 étaient davantage dues à un manque d’argent et de temps.

Jozef Beck

Né à Varsovie le 4 octobre 1894 et mort à Stanesti (Roumanie) le 5 juin 1944, c’est un militaire et homme d’Etar polonais.

Il passe une partie de sa jeunesse à Riga puis à Lumawowa (Autriche-Hongrie) avant de faire ses études à Cracovie , à Lwow (Ecole polytechnique) puis à l’Exportakademie de Vienne.

Diplômé en 1914, il s’engage dans les légions polonaises de Pilsudski qui sont dissoutes en juillet 1917 quand leur chef refuse de se battre ailleurs qu’en Pologne. Beck muté dans une unité hongroise intègre une unité polonaise clandestine (Organisation Militaire Polonaises POW). Il participe ensuite à la guerre polono-soviétique de 1920-1921.

Pilsudski lui confie des missions diplomatiques à Bucarest, Budapest, Bruxelles puis à Paris où il est attaché militaire de janvier 1922 à l’automne 1923. En 1926 il participe au coup d’état de celui que les polonais ont familièrement appelé «Grand-Père».

De 1926 à 1930 il est le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères Auguste Zaleski puis vice premier-ministre et vice ministre des affaires étrangères de 1930 à 1932. Il tente de maintenir des relations stables avec l’Allemagne.

Réfugié en Roumanie il se tient à l’écart du gouvernement en exil et meurt de la tuberculose en 1944. Il est enterré en Roumanie ne rejoignant la Pologne qu’à la chute du communisme.

Son action reste aujourd’hui controversée encore que les historiens contemporains semblent se montrer plus compréhensifs que leurs ainés.

21-Armée de terre (37)

Les Bataillons de Chars de Combat (B.C.C.)

Le 23 août 1939 en vertu de décisions antérieures, les douze régiments de chars de combat sont dissous pour donner naissance à des bataillons de chars de combat. Les état-majors des régiments dissous forment autant de centres mobilisateurs auxquels s’ajoute un treizième créé ex-nihilo. Cette dissolution va ainsi permettre la formation de vingt-trois B.C.C d’active et seize Bataillons de Chars de Combat de réserve soit un total de trente-neuf bataillons selon le schéma suivant :

Le "char de la victoire" Renault FT en version canon de 37mm

Le « char de la victoire » Renault FT en version canon de 37mm. Nombre de B.C.C mobilisés en septembre 1939 le furent sur ce vénérable engin en attendant la disponibilité de chars modernes

-Le centre mobilisateur 501 de Tours issu du 501ème RCC met sur pied quatre bataillons,deux bataillons d’active les 1er et 2ème BCC équipés de Renault R-35 et deux bataillons de réserve, les 30ème et 31ème équipés de vénérables Renault FT.

-Le centre mobilisateur 502 d’Angoulême issu du 502ème RCC met sur pied deux bataillons d’active, le 4ème BCC équipé de FCM-36, le 5ème et le 6ème BCC équipés de R-35 ainsi qu’un bataillon de réserve, le 32ème BCC équipé de Renault FT.

-Le centre mobilisateur 503 de Versailles issu du 503ème RCC met sur pied deux bataillons d’active, le 3ème BCC équipé de R-35 et le 7ème BCC équipé de FCM-36

-Le centre mobilisateur 504 de Valence issu du 504ème RCC met sur pied deux bataillons d’active équipés de R-35 (10ème et 12ème bataillon) et deux bataillons de réserve équipés de chars FT (l1ème BCC et Bataillon Colonial de Chars de Combat).

-Le centre mobilisateur 505 de Vannes issu du 505ème RCC met sur pied deux bataillons d’active équipés de H-39, les 14ème et 27ème BCC ainsi que deux bataillons de réserve, le 13ème BCC équipé de H-35 et le 35ème BCC équipé de R-35.

-Le centre mobilisateur 506 de Besançon issu du 506ème RCC met sur pied deux bataillons d’active équipés de R-35 (16ème et 17ème BCC) ainsi que deux bataillons de réserve équipés de chars FT, les 18ème et 36ème BCC.

-Le centre mobilisateur 507 de Metz (puis de Vannes) issu du 507ème RCC met sur pied deux bataillons d’active, le 19ème BCC équipé de chars moyens D2 et le 20ème BCC équipé de R-35 ainsi que deux bataillons de réserve, les 21ème et 34ème BCC équipés de R-35.

-Le centre mobilisateur 508 de Lunéville puis Aradon issu du 508ème RCC met sur pied deux bataillons d’active, le 8ème BCC équipé de B1bis et le 24ème BCC équipé de R-35

-Le centre mobilisateur 509 installé à Maubeuge puis à Meucon et issu du 509ème RCC met sur pied deux bataillons d’active équipés de H-39 (25ème et 26ème BCC) ainsi que deux bataillons de réserve, le 38ème BCC équipé de H-35 et le 39ème BCC équipé de R-35.

-Le centre mobilisateur 510 installé à Nancy puis à Coëtquidan et issu du 510ème RCC met sur pied le 15ème BCC équipé de B1bis et qui intègre la 2ème Dcr et le 22ème BCC équipé de Renault R-35.

-Le centre mobilisateur 511 installé à Verdun puis à Bourges et issu du 511ème RCC met sur pied, trois bataillons d’active, le 9ème BCC équipé de R-35, le 37ème BCC équipé de B1 et le 51ème BCC équipé de FCM 2C.

-Le centre mobilisateur 512 de Chalons sur Marne issu du 512ème RCC met sur pied un bataillon d’active, le 28ème BCC équipé de B1bis et un bataillon de réserve, le 23ème BCC équipé de Renault R-35.

-Le centre mobilisateur 513 de Rouen met sur pied deux bataillons de réserve équipés de Renault FT, les 29ème et 33ème BCC.

Entre la mobilisation et la fin de la guerre de Pologne, l’équipement des BCC évolue notamment ceux équipés de Renault FT qui auraient eu bien du mal à se mesurer aux chars allemands. Ces BCC forment des groupements mis à la disposition des différentes armées.

-La 1ère armée dispose de deux groupements de bataillons de chars, le groupement de bataillons de chars 515 composé du 13ème BCC équipé de 45 chars légers H-35 et du 35ème BCC équipé de 45 chars légers R35 et le groupement de bataillons de chars 519 qui dispose du 38ème BCC équipé de 45 chars légers H-35 et de 45 chars légers R35.

-La 2ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 503 qui dispose de trois bataillons, le 3ème BCC équipé de R35 ainsi que les 4ème et 7ème BCC équipés de FCM36.

-La 3ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 511 composé des 5ème et 12ème BCC équipés de Renault R35, le groupement de bataillons de chars 513 composé du 29ème BCC équipé de Renault FT puis de Renault R40 et du 51ème BCC puis 51ème BCF équipé de chars de forteresse FCM 2C puis FCM F1, le groupement de bataillons de chars 520 composé du 23ème BCC équipé de R35 et du 30ème BCC équipé de Renault FT puis de Renault R40 et le groupement de bataillons de chars 532 composé de l’unique 43ème BCC équipé de Renault R-35.

-La 4ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 502 composé des 20ème et 24ème bataillons de chars de combat équipé de Renault R35 et du groupement de bataillons de chars 504 composé des 10ème et 11ème BCC,le premier équipé de Renault R35 et le second de Renault FT puis des derniers R35 produits avant que le R40 ne le remplace sur les chaines de montage.

-La 5ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 501 composé des 1er et 2ème BCC équipé de Renault R35 ainsi que du 31ème BCC initialement équipé de Renault FT puis rééquipé début 1940 avec des R35. La 5ème armée dispose également du groupement de bataillons de chars 508 composé des 21ème et 34ème BCC équipé de Renault R35. Le groupement de bataillons de chars 517 est composé de l’unique 19ème BCC équipé de chars moyens D2 qui va à terme intégré la 4ème division cuirassée.

-La 7ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 510 composé des 9ème et 22ème bataillon de chars de combat équipé de Renault R35.

-La 8ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 506 composé des 16ème et 36ème BCC, le premier équipé de R35 et le second de Renault FT puis de R40 ainsi que du groupement de bataillons de chars 516 composé des 17ème et 18ème BCC équipé respectivement de Renault R35 et de Renault FT puis des Renault R40.

-Le 9ème armée dispose du groupement de bataillons de chars 518 composé des 6ème et 32ème BCC équipés de Renault R35 ainsi que du 33ème BCC équipé de Renault FT puis de R40.

En Afrique du Nord, la situation n’évolue qu’au niveau du matériel, les 62ème et 66ème BCC stationnés au Maroc et le 64ème BCC stationné en Algérie troquent leurs Renault FT contre des Renault R35, les 61ème, 65ème et 67ème BCC stationnés en Tunisie conservent leurs chars D1 jusqu’à une date assez tardive avant de recevoir des AMX-42 plus légers mais plus modernes. Au Levant, les 63ème et 68ème BCC conservent ses Renault R-35.

21-Armée de terre (23)

La situation générale en septembre 1939

Quand éclate la guerre de Pologne, la cavalerie dispose d’unités entièrement mécaniques (les DLM), d’unités «pétrole-picotin» (les Divisions de Cavalerie) et d’unités montées dans l’Empire mais également en métropole, à la différence que désormais les cavaliers combattent démontés, n’utilisant leur noble destrier que pour se déplacer notamment dans des endroits difficiles d’accès pour les engins motorisés.

Métropole

-Trois Divisions de Cavalerie modèle 1932  

La 1ère division de cavalerie stationnée à Orléans dispose d’une 1ère brigade de cavalerie avec le 1er régiment de hussards et le 8ème régiment de chasseurs, d’une 2ème brigade de cavalerie avec le 1er régiment de chasseurs et le 19ème régiment de dragons, du 1er groupe d’automitrailleuses, du 5ème bataillon de dragons portés et du 75ème régiment d’artillerie tractée tout terrain.

La 2ème division de cavalerie stationnée à Luneville dispose d’une 3ème brigade de cavalerie (18ème régiment de chasseurs et 5ème régiment de cuirassiers), d’une 4ème brigade de cavalerie (8ème et 31ème régiments de dragons), du 2ème groupe d’automitrailleuses, du 3ème bataillon de dragons portés et du 73ème régiment d’artillerie tractée tout terrain.

La 3ème division de cavalerie stationnée à Paris dispose d’une 5ème brigade de cavalerie (4ème régiment de hussards et 6ème régiment de dragons), d’une 6ème brigade de cavalerie (11ème régiment de cuirassiers et 12ème régiment de chasseurs), du 3ème groupe d’automitrailleuses, du 2ème bataillon de dragons portés et du 72ème régiment d’artillerie tractée tout-terrain.

Ces trois divisions de cavalerie vont être transformées en Divisions Légères Mécaniques, la 1ère DC devenant la 3ème DLM en février 1940, la 2ème DC devient la 4ème DLM en septembre 1940 et enfin la 3ème DC devient la 5ème DLM en juin 1941.

-Trois groupements de cavalerie

Ces groupements de cavalerie sont des organisations temporaires, ces régiments devant disparaître à la mobilisation après la mise sur pied des GRDI et des GRCA.

A l’issue de la démobilisation, les GRCA sont dissous (les Corps d’Armées n’existant plus en temps de paix) mais vingt-huit GRDI sont maintenus en métropole et d’autres en AFN et au Levant, tous étant motorisés.

-Le 1er groupement de cavalerie (Metz) regroupe le 3ème régiment de hussards, le 9ème régiment de dragons et le 11ème régiment de chasseurs.

-Le 2ème groupement de cavalerie (Marseille) regroupe le 2ème régiment de hussards, le 9ème régiment de cuirassiers et le 10ème régiment de dragons

-Le 3ème groupement de cavalerie (Amiens) regroupe le 2ème régiment de chasseurs, le 6ème groupe d’automitrailleuses et le 7ème groupe d’automitrailleuses.

Certains de ces régiments sont ultérieurement recréés au sein des DLM mais également des Divisions Cuirassées.

En l’occurence, le 11ème Régiment de chasseurs à cheval est recréé au sein de la 12ème BLM (6ème DLM), le 3ème Régiment de hussards intègre la 13ème BLM (7ème DLM), le 2ème Régiment de hussards intègre la 15ème BLM (8ème DLM) et le 9ème Régiment de cuirassiers est recréé comme régiment de découverte de la 2ème DC nouvelle formule.

GRDI et GRCA

Comme nous venons de le voir, sept régiment de cavaleries indépendants et deux groupes d’automitrailleuses sont dissous à la mobilisation pour former des Groupements de Reconnaissance de Division d’Infanterie (GRDI) et des Groupements de Reconnaissance de Corps d’Armée (GRCA).

Selon la note d’état-major du 6 août 1923, outre la «substance» des sept RC et des groupes de mitrailleuses, les centres mobilisateurs de la cavalerie mettent sur pied ces groupements tactiques chargés d’éclairer les grandes unités et si nécessaire de mener des combats retardateurs.

Plus précisement, ces unités doivent rechercher le renseignement, prendre contact avec l’ennemi et assurer la sîreté des lignes de surveillance.

Au moment de la guerre de Pologne pas moins de quatre-vingt dix groupements de ce type vont être mis sur pied, majoritairement de type monté (quatre-vingt-deux d’entre-eux), le reliquat étant composé de groupes motorisés avec ou sans mitrailleuses, deux sans automitrailleuses et cinq avec.

A l’issue de la démobilisation, seuls sont maintenus les GRDI type motorisé qui reçoivent tous des automitrailleuses soit sept GRDI affectés aux Divisions d’Infanterie Motorisées ou D.I.M. Les autres DI reçoivent elle aussi un GRDI, les GRDI montés préservés étant motorisés, permettant aux vingt-huit divisions d’infanterie stationnées en métropole (neuf DI type Nord-Est, huit D.I.M, trois DIAlp, quatre DIC et quatre DINA) de disposer d’un groupement tactique de reconnaissance et de combat. Les DIA et les DM préservées vont également disposer d’un GRDI.

-Deux Divisions Légères Mécaniques (D.L.M.)

-La 1ère Division Légère Mécanique (1ère D.L.M.)  dispose d’une 1ère brigade légère mécanique (4ème régiment de cuirassiers, 18ème régiment de dragons), d’une 2ème brigade légère mécanique (6ème régiment de cuirassiers, 4ème régiment de dragons portés) et le 74ème régiment d’artillerie tractée tout-terrain.

-La 2ème Division Légère Mécanique (2ème D.L.M.) dispose d’une 3ème brigade légère mécanique (13ème régiment de dragons, 29ème régiment de dragons), d’une 4ème brigade légère mécanique (8ème régiment de cuirassiers 1er régiment de dragons portés) et du 71ème régiment d’artillerie tractée tout terrain.

Ils’agit ici des unités principales, ces divisions disposent bien entendu d’unités de soutien et d’appui en complément des régiments.

-Deux brigades de spahis

-La 1ère brigade de spahis stationnée à Compiègne dispose du 4ème régiment de spahis marocains et le 6ème régiment de spahis algériens.

-La 2ème brigade de spahis stationnée à Orange dispose du 7ème régiment de spahis algériens et du 8ème régiment de spahis algériens.

Ces unités montées restent en l’état en dépit de projets de motorisations, ces deux brigades auraient pu former une nouvelle DLM. Maintenues comme gage aux partisans de la cavalerie, le général Villeneuve décide à l’été 1948 de les transformer en unités mécaniques sous une forme non définie mais le déclenchement de la guerre reporte ce projet sine die.