Mitteleuropa Balkans (98) Roumanie (28)

Artillerie lourde

NdA Comme pour les autres volumes j’ai décidé de classer comme pièce d’artillerie lourde tout canon ou tout obusier d’un calibre supérieur à 105mm et ce quelque soit son usage (artillerie divisionnaire ou artillerie de corps d’armée).

OBUZIERUL 15cm Mod. 1934

Sous l’empire austro-hongrois, la firme tchèque Skoda était déjà réputée pour la qualité de ses productions dans le domaine de l’artillerie. Cette réputation se poursuivit sous la Tchécoslovaquie indépendante qui exportait des canons et des obusiers légers et lourds avec le même succès qu’auparavant.

Après avoir exploité l’expérience accumulée au cours du premier conflit mondial, Skoda commença à dévelloper des armes vraiment nouvelles dont le K1, un obusier de 149.1mm. Cet obusier fût modifié et amélioré pour aboutir au K4 qui fût adopté par l’armée tchécoslovaque sous le nom de 15cm hruba houfnize vzor 37.

Alors que la production commença à peine, les Sudètes furent annexées par les allemands privant Prague de ses fortifcations, la mettant à la merci d’une invasion allemande qui eut lieu au printemps suivant.

Connaissant la qualité des armes tchèques, les allemands firent tourner les usines d’armement à leur profit. Après avoir récupéré les K4 tchèques, ils continuèrent la production de ce modèle pour leur profit. Ces obusiers étaient naturellement toujours en service en septembre 1948.

La Roumanie à acheté 184 pièces entre 1936 et 1939. Si elle ne put produire l’obusier sous licence elle pu fabriquer de nouveaux tubes et quelques pièces ce qui permettait à la pièce de durer à défaut de remplacer les canons hors d’usage par des pièces neuves.

Avec le canon de 105L Schneider modèle 1936 cet obusier forma le cœur de l’artillerie de corps d’armée roumaine, assurant l’appui-feu des grandes unités mais aussi des tirs de contrebatterie pour faire taire l’artillerie ennemie.

Sur les 184 pièces acquises il en restait 48 en service en avril 1954, pièces qui furent utilisées pour l’entrainement avant d’être stockées pour équiper des unités en cas de mobilisation générale. Les dernières pièces de ce type n’ont été envoyées à la ferraillé qu’en 2005 ! Deux obusiers ont été préservés en Roumanie et une pièce à été rachetée par la France pour être exposée au musée de l’Artillerie de Draguignan.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 149.1mm Poids en ordre de route 5900kg en batterie 5260kg Poids de l’obus : 42kg Longueur du tube : 4.036m (27 calibres) Champ de tir horizontal : 45° Champ de tir vertical : -5° à +70° Portée maximale : 15100m Cadence de tir : 3 coups par minute Equipe de pièce : 11 hommes protégés par un bouclier de 4.7mm d’épaisseur

Obusier de 120mm modèle 1915TR

L’obusier de 120mm modèle 1915 à Tir Rapide (TR) était un obusier de conception et de fabrication française, un modèle mis au point par la firme Schneider.

Le modèle 1915TR est issu du modèle 1909, un obusier très mobile et très stable au tir ce qui était un plus évident pour augmenter la cadence de tir.

Exporté en Russie le modèle 1909 donna naissance à l’obusier de 122mm M1910. Le modèle 1909 fût également exporté en Serbie et en Bulgarie, une partie de la commande bulgare bloquée en France par le déclenchement de la première guerre mondiale fût finalement utilisée par l’artillerie française entrée en guerre avec de sérieuses lacunes en matière d’artillerie lourde.

Après guerre la Belgique et la Roumanie vont utiliser des pièces de seconde main pour renouveler leur parc d’artillerie à moindres frais. Quelques pièces ont encore en service en septembre 1948 mais leur carrière sera très limitée. Ce qui est sur c’est qu’aucune pièce n’à survécu au conflit.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 120mm (120x142R) Poids 2228kg en configuration transport 1416kg en position de tir 21kg (obus type séparé) Longueur du tube 1.74m (13 calibres) Champ de tir horizontal 5° Champ de tir vertical -3° à +43° Cadence de tir 10 coups par minute Portée maximale 8300m

Obusier de 149mm modèle 1914 (Obice da 149/12 modello 14)

15cm Schwere Feldhaubitze M.14

Cet obusier de 150mm (149.1mm pour être précis) est une arme de conception et de fabrication austro-hongroise plus précisément tchécoslovaque puisque conçue et produit par la firme Skoda.

L’arme est ainsi initialement connue sous la désignation de 15cm Schwere Feldhaubitze M.14 (obusier de campagne lourd de 15cm modèle 1914) va donc participer à la première guerre mondiale sous les couleurs de la Double-Monarchie.

Outre l’armée austro-hongroise, cet obusier à été utilisé par la république d’Autriche, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie, la Slovaquie et donc l’Italie qui récupéra un nombre appréciable d’obusiers au titre des dommages de guerre.

Ce canon est d’une facture classique avec deux sièges sur le bouclier pour deux servants, la possibilité d’être démonté en deux fardeaux pour faciliter le transport.

Après le modèle 1914, une variante améliorée baptisée modèle 1914/16 est mise au point, une variante guère différente de la variante d’origine.

Une fois le premier conflit mondial terminé certaines pièces furent transformées pour la traction automobile avec notamment l’installation de pneumatiques.

La Roumanie à récupéré des obusiers de ce type à la fin du premier conflit mondial au titre des dommages de guerre. Elles les à modernisées pour les conserver le plus longtemps possible même si clairement en septembre 1948 l’arme était déclassée. Ne pouvant pas s’en passer les roumains vont la réutiliser jusqu’à la fin du conflit sur le front. Fort peu de pièces ont survécu à la guerre.

Caracteristiques Techniques

Calibre : 149.1mm Poids en batterie : 2765kg Poids du projectile 41kg Longueur du tube : 2.09m (14 calibres) Champ de tir horizontal 6° Champ de tir vertical -5° à +70° Cadence de tir : 1 ou 2 coups par minute Portée maximale 8760m

Canon-obusier de 152mm M1937 (ML-20)

Le canon-obusier de 152mm modèle 1937 (ML-20) est considéré comme le meilleur canon soviétique du conflit. Il à été mis au point par le même bureau d’étude qui à procédé à la modernisation de l’obusier M1910 qui devint à cette occasion, le M1910/34.

Sa production lancée en 1937 s’est poursuivie jusqu’en 1957 avec parfois des interruptions. Sa qualité n’échappa ni aux allemands, ni aux finlandais, ni aux hongrois ni aux roumains qui s’empressèrent de les retourner contre leurs anciens propriétaires. Aux pièces tractées s’ajoutent l’armement de canons d’assauts et autres chasseurs de chars.

La dénomination de canon-obusier correspond à l’emprunt aux deux types d’arme de leurs meilleurs caractéristiques. C’est ainsi que le ML-20 disposait du long tube d’un canon mais d’un angle de pointage et d’instruments de visée qui en aurait fait un excellent obusier.

Le tube était selon les versions monobloc ou en deux parties, un frein de bouche permettait d’attenuer le recul qui était absorbé par un frein hydraulique et un récupérateur hydropneumatiques.

L’affût était bi-flèches avec un bouclier pour protéger les servants, des pneumatiques permettant la traction automobile. En configuration de transport, le tube était retracté sur son affût mais pour des courtes distances et à une vitesse limitée (4 à 5 km/h contre 20 km/h), on pouvait le remorquer avec le canon en position de tir. Il fallait 8 à 10 minutes pour mettre le canon-obusier en position de tir. A noter que cet affut était également utilisé pour le canon de 122mm modèle 1931/37 (A-19).

Le dévellopement de cette remarquable pièce d’artillerie commença en 1935/36 quand il devint évident que la modernisation des canons de siège hérités du tsar ne suffirait pas (mais qui pouvait sérieusement en douter ?).

Deux modèles furent proposés au directorat général de l’artillerie, le ML-15 et le ML-20. Le premier modèle fût testé en avril 1936, le second en décembre. C’est le second modèle qui fût sélectionné. Il est officiellement adopté le 22 septembre 1937.

Les raisons de ce choix ne vont pas clairs car le ML-15 était plus léger et plus mobile mais il semble que le ML-20 était plus proche du M1910/34 donc nécessitant moins de modifications des chaines de fabrication.

La production commença en 1937, prenant sa vitesse de croisière courant 1939. Elle s’interrompu brièvement entre juin et décembre 1950 en raison du déménagement des usines pour échapper à l’invasion allemande. Elle reprend début 1951 pour ne s’achever qu’en mars 1957.

Outre la sortie de 10450 ML-20 complet s’ajoutent environ 5200 ML-20S, des canons destinés à armer à la fois les canons d’assaut SU-152 et les canons automoteurs ISU-152.

Au sein de l’armée soviétique il à été remplacé par le D-20 dont les performances étaient semblables mais l’affût plus moderne avec notamment un petit moteur électrique pour faciliter les déplacements sur de très courtes distances.

Sur le plan de l’organisation, le canon-obusier M1937 était une pièce de corps d’armée et de la réserve générale.

Chaque corps d’armée disposant de deux régiments, des régiments homogènes ou mixtes selon les besoins et les disponibilités du moment. On trouvait aussi des régiments de réserve générale et des divisions de rupture qui concentraient une redoutable puissance de feu.

Le canon-obusier de 152mm M1937 connait son baptême du feu lors de la bataille de Khalkhin Gol contre les japonais avant d’être engagé contre la ligne Mannerheim lors de la guerre d’Hiver contre les finlandais.

Ce canon-obusier à donc été également utilisé durant le second conflit mondial par les allemands, les finlandais, les hongrois et les roumains.

Les chiffres exacts des pièces capturées sont incertaines mais selon des sources concordantes, les allemands auraient capturé 150 ML-20, les finlandais 48, les hongrois 16 et les roumains 8.

Le second conflit mondial terminé, le canon-obusier M1937 (ML-20) fût largement exporté pour équiper les armées des «démocraties populaires» mais aussi différents pays du tiers-monde.

Le canon-obusier s’est donc retrouvé en Afghanistan, en Algérie (après son indépendance), en Chine, à Cuba, en Egypte, en Irak, en Libye, en Mongolie, en Namibie, en Somalie et en Syrie.

Naturellement les républiques indépendantes ayant émergé après l’implosion de l’URSS ont continué à utiliser cette puissance pièce, le D-20 ne l’ayant pas totalement remplacé. Le ML-20 est encore en service dans certains pays.

La Roumanie n’à donc récupéré que huit pièces qui ont été utilisés en Crimée comme pièce de forteresse pour défendre l’est de la presqu’île contre un possible débarquement amphibie soviétique qui se produisit en septembre 1953 lors de l’opération PIOTR VELIKY. Il restait alors quatre pièces opérationnelles qui vont être sabotées par leurs servants une fois les obus épuisés.

Comme un pied de nez de l’histoire, l’armée roumaine allait réutiliser ce canon-obusier après la livraison de nombreux exemplaires par l’URSS, pièces utilisées jusqu’au début des années soixante-dix quand le D-20 l’à remplacé.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 152mm (réel : 152.4mm) Poids en configuration route 7930kg en ordre de combat 7270kg
Poids du projectile : 43.56kg Longueur du tube : 4.24m (27.9 calibres) Champ de tir vertical -2° à +65° Champ de tir horizontal 58° Portée maximale effective 17230m Cadence de tir 3 à 4 coups par minute

TUNUL DE CAMP 15.5cm Mod. 1917

Canon de 155C Schneider modèle 1917

Sous cette désignation se cache l’obusier de 155C modèle 1917S, un obusier de campagne créé par la firme Schneider pour concurrencer la firme Saint-Chamond et donner à l’artillerie française une pièce lourde de campagne capable de tir à contre-pente ce qui était capital dans un conflit où la guerre de mouvement avait cédé la place à la guerre de mouvement.

Cet obusier fût également utilisé par de nombreux pays étrangers qu’ils aient été équipés durant le premier conflit mondial ou après. On trouve l’Argentine, la Belgique, la Finlande, la Grèce, l’Italie, la Pologne, les Phillipines, le Portugal, la Pologne, la Russie, l’Espagne, les Etats-Unis, la Yougoslavie et donc la Roumanie.

Cette dernière à d’abord reçu douze exemplaires en 1917 puis d’autres canons par la suite sans que le chiffre exact des obusiers livrés ne soit connu. Toujours en service en septembre 1948 cet obusier va opérer sur le front russe au sein de batteries motorisées qui dépendaient théoriquement du corps d’armée mais qui étaient souvent détachées auprès des divisions. Aucune pièce de ce type n’à survécu au second conflit mondial.

Caractéristiques Techniques

Calibre : 155mm Poids en configuration transport 9900kg en batterie 8956kg projectile 44.85kg Longueur du tube 4.686m (31.9 calibres) Champ de tir horizontal 5° Champ de tir vertical -0° à +42° Portée maximale 15900m Cadence de tir 3 coups par minute Equipe de pièce : onze hommes protégés par un bouclier de 4mm d’épaisseur

Mitteleuropa Balkans (19) Hongrie (19)

Artillerie lourde

Avant-Propos

Bien que la seconde guerre mondiale ait été vue comme un combat blindé-mécanisé de très grande ampleur l’artillerie n’à jamais été marginalisée bien au contraire.

En effet non seulement les chars avaient besoin de la protection de l’infanterie et de l’appui de l’artillerie mais en plus la présence de nombreuses lignes de fortification de campagne ou permanente rendait obligatoire la présence de pièces lourdes voir très lourdes pour les neutraliser.

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Scandinavie (86) Finlande (24)

Artillerie lourde

Canon de 107mm M1910

107-mm gun M1910

Ce canon de 107mm apparu en 1910 est une co-création de l’usine Putilov et de l’usine Schneider qui au début du vingtième siècle devint un investisseur important dans l’entreprise russe. Les cerveaux russes et français permirent le développement d’un canon de 107mm destiné à remplacer les canons de 107 et de 152mm les plus anciens.

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Scandinavie (75) Finlande (13)

D’une guerre à l’autre : miscellanées

Appelée Maavoimat en finlandais et Armén en suédois, elle est une armée de conscription renforcée en temps de guerre par des réservistes. On trouve également des volontaires issus des gardes blancs.

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Scandinavie (68) Finlande (6)

Guerre d’Hiver

Des relations compliquées

De 1809 à 1917 la Finlande à été une possession russe. Certes le Grand-Duché de Finlande était autonome mais les tsars successifs d’Alexandre 1er à Nicolas II ne manquaient jamais l’occasion de rappeler que cette autonomie était strictement limitée.

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URSS (79) Armée de Terre (27)

T-28

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Le T-28 est un char médian multitourelles. Le prototype est achevé en 1931, la production lancée l’année suivante. Conçu pour le soutien de l’infanterie pour percer les fortifications adverses, il était destiné à compléter un autre char multitourelles plus lourd le T-35.

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URSS (73) Armée de Terre (21)

Les armes de l’Armée Rouge (4) : Artillerie lourde

Obusier de 203mm M1931(B-4) 2.jpg

Obusier de 203mm M1931 (Br-4)

Avant-propos

Les premiers canons étaient lourds et encombrants ce qui en faisaient les dignes successeurs des engins de siège. C’était d’ailleurs le rôle premier des couleuvrines et autres bombardes à savoir la démolition des fortifications, remplaçant les châteaux forts par des forteresses résistante à l’artillerie.

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URSS (12) Histoire et Géopolitique (11)

L’URSS dans le Second Conflit Mondial

Situation de l’URSS en septembre 1948

En septembre 1948 le pouvoir de Josef Staline est absolu. Les Grandes Purges se sont terminées courant 1940 faute de cibles ou de menaces à éliminer. Il y à quelques jugements de généraux et de hauts responsables de la nomenklatura mais signe des temps il y à peu de condamnations à mort.

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Grande Bretagne (82) Armée de terre (7)

Armement de l’armée britannique (3) artillerie lourde

Avant-Propos

Bien que l’infanterie soit la reine des batailles, sans l’artillerie, le fantassin était totalement impuissant surtout avec le trilogie mortelle tranchée/mitrailleuse/barbelée qui déboucha sur l’invention du char de combat qui permettait d’espérer une percée.

Après les tueries des premières années du conflit, l’armée française sous l’impulsion du général Petain changea de paradigme avec un “artillerie conquiert l’infanterie occupe” ce qui imposait une artillerie nombreuse et diversifiée.

L’artillerie britannique n’échappe pas à la règle, utilisant les mêmes expédients que l’artillerie française avec des pièces issues de la marine, d’anciennes pièces de siège et de canons sur voie ferrée.

Sur le plan tactique,l’artillerie de Sa Majesté utilisa différentes méthodes d’abord la longue préparation d’artillerie destinée à tout écraser (qui n’était pas toujours efficace comme à Verdun en 1916 où la terrible préparation d’artillerie allemande n’anéantit pas l’armée française) puis de plus en plus la technique du barrage roulant suivant la progression de l’infanterie.

Comme pour l’artillerie de campagne, l’artillerie lourde britannique évolue peu durant l’entre-deux-guerre.

D’ailleurs où commence l’artillerie lourde et où s’arrête l’artillerie de campagne ? J’ai pris une limite arbitraire mais justifiable.

Si l’artillerie britannique divisionnaire se limite à un calibre (25 livres soit environ 84mm), l’artillerie divisionnaire française et allemande dispose de canons de 75mm, de 77mm, de 105mm, de 150 et de 155mm.

J’ai donc décidé de fixer la limite haute de l’artillerie de campagne à 155mm, les pièces plus lourdes (170mm côté allemand, 194mm côté français) étant intégrée à la “Réserve Générale” au niveau du corps d’armée avec souvent des pièces de 150 et de 155mm.

BL 8 Inch Howitzer Mk VI VII VIII

BL 8 Inch Howitzer Mk VI

BL 8 Inch Howitzer Mk VI

Pour faire face aux puissants retranchements allemands, il fallait prévoir une artillerie puissante, l’artillerie de siège qui semblait devoir appartenir au passé revint en force, une fois le front stabilisé après l’échec de la Course à la mer.

Après avoit utilisé des pièces de 8 pouces issues de la marine avec des affûts improvisés (mark I à V), l’artillerie britannique mit en service en 1916 des canons de conception neuve.

Le Mark VI fût produit à 80 pièces, cet obusier de 14.7 calibres permettant d’envoyer un obus à 9825m. Mise en service au printemps 1916, il est complété par l’obusier Mark VII disposant d’un tube plus long (17.3 calibres) permettant d’augmenter la portée à 11250m. Le Mark VIII était une version très proche de la version Mark VII.

La mise au point fût assez longue pour cet obusier, un problème de stabilité dont la résolution nécessita l’envoi en France d’une commission spéciale.

Quand le premier conflit mondial s’arrêta, les obusiers de 203mm étaient fort présents sur le front occidental avec deux batteries canadiennes, une batterie australienne et trente-sept batteries britanniques soit un total de 240 pièces en service.

Si le front occidental absorba une grande partie des ressources, les autres théâtres d’opérations n’étaient pas oublié, une batterie étant présente en Grande-Bretagne pour l’instruction et les essais, les Balkans virent le déploiement d’une batterie réduite à 4 canons alors que la Palestine alors sous domination turque vit le déploiement de deux canons (issus de la batterie déployée en Macédoine ?).

Outre les pays déjà cités, ce puissant obusier à été exporté en Afrique du Sud et en Russie.

Cet obusier était encore en service en septembre 1939, certaines pièces gagnant le continent au sein du BEF même si l’arrêt rapide du conflit bloqua la majorité des obusiers sur les îles britanniques. Des obusiers ex-américains furent achetés par la Finlande dans le cadre de la guerre d’Hiver mais arrivèrent trop tard pour participer au conflit.

Le parc de cet obusier fût sensiblement réduit durant la période de Pax Armada en raison de l’usure des pièces et de la mise en service de pièces de 183mm (7.2 inch) à la portée acccrue.

Néanmoins sur les seize régiments de siège (192 pièces) des Royal Artillery Support Group (RASG), quatre étant encore équipés de ces obusiers quand éclate le second conflit mondial en septembre 1948 soit un total de 48 canons disponibles.

Ce calibre s’étant révélé efficace, l’artillerie britannique demande la reprise de la fabrication de canons de ce calibre. La mise au point d’un nouveau canon prennant trop de ressources et de temps, décision est prise de fabriquer sous licence le M-1 américain.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 8 Inch Howitzer

Calibre : 8 pouces (203mm)

Poids total : 8.74 tonnes Poids du projectile : 91kg

Longueur du tube : 2.972m pour le Mk VI 3.505m pour les Mk VII et VIII

Elevation : -4° à +50° (Mk VI) 0° à +45° (Mk VII et VIII)

Champ de tir horizontal : 4° de part et d’autre de l’autre

Portée maximale : 9825m pour le Mk VI 11200m pour le Mk VII et VIII

Ordnance BL 9.2 Inch Howitzer

BL 9.2 Inch Howitzer

BL 9.2 Inch Howitzer

A l’origine de ce canon de siège figure l’achat en 1900 d’obusiers austro-hongrois de 9.45 Inch pour combattre en Afrique du Sud. Cette arme étant perfectible, les britanniques décidèrent de dévelloper un nouvel obusier qui entra en service en 1915. Ce canon était transporté en trois lots.

La portée du Mark I se révélant limitée, un modèle Mark II est mis en service en décembre 1916 avec une portée accrue à 12742m au prix d’une réduction de la durée de vie du tube de 6000 à 3500 coups.

Cet obusier n’à servit que sur le front occidental au sein de trente-six batteries britanniques, une australienne et deux canadiennes. Ces batteries disposaient de quatre puis de six canons.

Cet obusier était encore en service en septembre 1948, équipant deux des seize régiments d’artillerie de siège soit vingt-quatre canons qui restèrent en Grande-Bretagne à la différence d’autres régiments d’artillerie lourde.

Ces canons vont être rapidement déclassées et remplacées par des canons d’un calibre voisin en l’occurence 240mm avec la fabrication sous licence du M1 américain.

Cet obusier à été exporté également aux Etats-Unis, en Russie avec des obusiers utilisés durant la guerre d’Hiver contre la ligne Mannerheim.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 9.2 Inch Howitzer

Calibre : 9.2 Inch (234mm)

Poids : 16460kg Poids du projectile : 130kg

Longueur du tube : 3m (Mk I) 4m (Mk II)

Elevation : de 15° à 55° pour le Mk I de 15° à +50° pour le Mk II

Champ de tir horizontal : 30° de part et d’autre de l’axe

Portée maximale : 9200m pour le Mk I 12742m pour le Mk II

Ordnance BL 7.2 Inch Howitzer

BL7.2 Inch Howtizer

BL7.2 Inch Howtizer

En septembre 1939, l’artillerie lourde britannique était essentiellement composée de canons de 203 et de 234mm, des pièces héritées du premier conflit mondial.

Ces canons bien adaptés à la première guerre mondiale, à un front fixe étaient peu mobiles et d’une portée insuffisante.

En attendant la mise au point d’une pièce moderne, on étudia la mise au point d’une pièce interimaire réutilisant des éléments existants. C’est l’acte de naissance du Ordnance BL 7.2 Inch Howitzer, un obusier qui est en réalité un canon-obusier de 183mm, la réduction du calibre et du poids de l’obus devant permettre une augmentation de la portée.

Le Ordnance BL 7.2 Inch Mk I apparait sous forme de pièces prototypes en septembre 1940 et après une mise au point compliquée est adoptée en mars 1942, le Mk I reprennant l’affût de la pièce de 8 inch avec un tube repris de ce dernier canon, un véritable bricolage qui donna des résultats médiocres.

Le Mk II et le Mk III sont des pièces de conception neuves aux différences minimes, pièces mises en service en 1943 et 1945 pour équiper dix régiments à trois batteries de quatre pièces soit 120 canons avec 24 Mk I, 56 Mk II et 40 Mk III.

Ces canons sont également exportés au Canada et en Australie.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 7.2 Inch Mk III

Calibre : 7.2 Inch (183mm)

Poids : 17500kg Poids de l’obus 92kg

Longueur totale : 7.42m Longueur du tube : 4.34m Largeur 2.7m Hauteur 1.30m

Elevation : 0° à 45°

Champ de tir horizontal : 4° à gauche et à droite de l’axe

Cadence de tir : un à trois coups/minute

Portée maximale : 15500m

Equipe de pièce : dix à douze hommes

Matériel de l’Armée Britannique (4) : Artillerie sur voie ferrée

Avant-Propos

Avec l’augmentation du calibre des pièces d’artillerie, la traction à cheval puis la traction mécanique à atteint les limites du supportable. Le démontage en deux ou trois fardeaux rendait la tache plus facile mais qui dit démontage dit remontage ce qui provoquait une perte de temps et de souplesse.

L’apparition du chemin de fer et de la propulsion vapeur permet d’envisager de déplacer sur de longues distances des pièces lourdes sans avoir à la démonter. C’est l’acte de naissance de l’artillerie sur voie ferrée appelée Artillerie Lourde sur Voie Ferrée (ALVF) en France, Railway Artillery pour la Grande-Bretagne ou encore Eisenbahn Artillerie pour l’Allemagne.

Cette artillerie utilisée aussi bien pour la défense côtière ou pour la frappe à la longue distance était en voie de déclassement en septembre 1948 en raison de la présence massive de l’aviation qui rend ses mastodontes particulièrement vulnérables à une frappe aérienne.

Peu de pièces lourdes sont dévellopées durant la Pax Armada, les différents pays se contentant de moderniser les affûts sans chercher à dévelloper de nouveaux affûts plus modernes.

Ordnance BL 9.2 Inch Railway Gun

BL 9.2 Inch Railway Gun

BL 9.2 Inch Railway Gun

En 1900, durant la guerre des Boers, les britanniques démontent une pièce de 9.2 pouces des défenses côtières de CapeTown, l’installe sur un affût ferroviaire pour participer aux sièges de la ville boer de Belfast au nord-est de Johannesburg. Le siège s’achève avant que le canon soit utilisé et les boers préférant la guérilla aux batailles rangées, cette innovation militaire n’aura pas l’occasion d’être utilisée.

Quinze ans plus tard au moment où le premier conflit mondial passe du statut de guerre fraîche et joyeuse à celui d’une immonde boucherie, l’artillerie ferroviaire fait sa réapparition sur le front occidental.

Des canons de 234mm en surplus issus aussi bien de navires que de batteries côtières sont adaptées sur des affûts pour être utilisés en France et en Belgique.

En juin 1916, un modèle plus perfectionné est mis au point avec également des canons plus modernes. A la fin du premier conflit mondial, seize canons sont encore en service, tous étant des Mk III, les autres étant déclarés obsolètes et ferraillés dans les années vingt.

Ces canons sont encore en service en septembre 1939 et même en septembre 1948, équipant un régiment d’artillerie super-lourde, le régiment du 1st Royal Artillery Support Group (RASG), trois batteries de quatre pièces, les quatre derniers canons étant conservés en réserve.

Déployés sur les côtes pour contrer une très hypothétique invasion allemande, ces canons vont davantage servir d’outil de propagande plutôt que d’armement opérationnel. Ils vont d’ailleurs être rapidement déclassés, permettant de récupérer du personnel pour équiper d’autres unités d’artillerie.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 9.2 Inch Railway Gun

Calibre : 234mm

Longueur du tube : 8.509m

Poids du projectile : 88400kg Poids du projectile : 172.37kg

Elevation : + 28° puis +40°

Champ de tir horizontal : 10° de part et d’autre de l’axe pour les premiers modèles, 360° pour les derniers modèles

Portée effective : 20760m pour le Mk XIII seul modèle encore en service en septembre 1948

Ordnance BL 12 Inch Railway Howitzer

BL 12 Inch Railway Howitzer

BL 12 Inch Railway Howitzer

Suite au succès des pièces de 9.2 Pouces, les britanniques décidèrent de développer un modèle plus puissant d’un calibre de 12 pouces (305mm), calibre longtemps standard pour les cuirassés britanniques avant qu’il ne soit supplanté par le 343mm,ce changement marquant le passage du dreadnought au superdreadnought.

Le premier modèle introduit en mars 1916 et logiquement baptisé Mark I ne permettait pas une utilisation optimale et il fût rapidement remplacé par un Mark III au tube plus long et un affût permettant théoriquement perpendiculairement à l’axe de la voie même si en pratique on limitait l’angle à 20°.

La dernière version est le Mark V mise en service en juillet 1917 avec un affût mieux organisé pour permettre un tir efficace jusqu’à 120° par rapport à l’axe de la voie.

En septembre 1939 seuls les Mk 3 et les Mk 5 étaient encore en service. Vingt-quatre pièces équipaient en septembre 1948 les régiments d’artillerie super-lourde des 2nd et 3rd Royal Artillery Support Group (RASG).

Déployés pour la défense des côtes, ces pièces furent peu à peu déclassées durant le conflit, les seules pièces d’artillerie lourde sur voie ferrée britanniques allant sur le continent étant les pièces les plus lourdes dans l’idée de frapper la ligne Siegfried.

Caracteristiques Techniques des Ordnance BL 12 Inch Howitzer

Calibre : 305mm

Longueur du tube : 3.7m pour le Mark I 5.26m pour les Mk III et V

Poids de l’affût : 61976 kg pour le Mk 3 72220kg pour le Mk 5

Poids de l’obus : 340kg

Elevation : 40 à 65° pour le Mk I et le Mk III 20° à 65° pour le Mk V

Champ de tir horizontal : 20° à gauche et à droite de l’axe (Mk I et III) 120° pour le Mk V

Portée maximale : 10179m pour le Mk I 14000m pour le Mk III et 13120m pour le Mark V

Ordnance BL 13.5 Inch Railway Gun

Quand les cuirassés sont entrés dans leur phase moderne (ultérieurement connue sous le nom de cuirassés pré-dreadnought), le calibre standard quasi-universel était le 305mm plus connu dans les pays anglo-saxon comme le canon de 12 pouces.

Des canons de ce calibre équipèrent le HMS Dreadnought premier cuirassé à artillerie monocalibre (All Big Gun Battleship) et tous les cuirassés jusqu’à la décision prise par les britanniques de choisir un calibre plus puissant en l’occurence le 13.5 Inch ou 343mm, les navires disposant de ce canon devenant des superdreadnought.

En 1916, l’artillerie sur voie ferrée britannique était en voie d’être déclassée par l’ALVF française qui disposait de canons d’une portée supérieure.

Pour faire face à cet affront intolérable à l’orgueil anglo-saxon, décision est prise d’utiliser le canon de 343mm comme nouvelle pièce d’artillerie lourde sur voie ferrée. Trois ensembles (affût+canons) furent ainsi produits, l’un des trois recevant ultérieurement un canon de 356mm commandé par le Japon, les deux affûts n’opérant en France que pour les derniers mois du conflit.

Le premier conflit mondial terminé, les affûts et les pièces furent séparées et stockées chacune de leur côté, restant dans la naftaline pendant plus de vingt ans.

Ressortis de leur sommeil en septembre 1939, ils reçurent trois nouveaux canons de 343mm ayant appartenus aux Iron Duke et servirent de pièces de défense côtière au sein du régiment d’artillerie super-lourde du 4th Royal Artillery Support Group (RASG) en compagnie de pièces plus importantes de 356mm et de 381mm.

Ces canons étaient toujours en service en septembre 1948 (quoique d’utilisation restreinte) et à la différence des canons de 234 et de 305mm, les canons de 343mm vont rallier le continent pour participer avec les canons français aux frappes préliminaires contre la ligne Siegfried. Ce transport est entouré d’une grande publicité à des fins de propagande.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 13.5 Inch Railway Gun

Calibre : 13.5 Inch (343mm)

Longueur du tube : 15.90m

Poids total de l’affût : 244590kg

Poids de l’obus : 567kg

Elevation : 0 à +40°

Portée maximale : 37120m

Ordnance BL 14 Inch Railway Gun

BL 14 Inch Railway Gun

BL 14 Inch Railway Gun

Dans l’artillerie comme dans bien des domaines, c’est le toujours plus qui règne. Il faut des canons toujours plus puissants ayant une portée toujours plus grande.

Aussi après le canon de 343mm (13.5 Inch), l’artillerie britannique mis en service deux canons de 356mm (14 inch) un calibre non standard pour l’armée britannique, les canons étant issus d’une commande japonaise.

Ces deux affûts opérèrent à la fin du premier conflit mondial à un moment où la guerre de position avait cédé la place à une guerre mouvement voyant les alliés prendrent irrémédiablement le dessus sur une Allemagne épuisée par une guerre sur deux fronts et qui avait échoué dans son coup de poker du printemps 1918 (gagner avant l’arrivée massive des troupes américaines).

Durant le conflit, la marine britannique avait décidé la construction de trois croiseurs de bataille légers pour un débarquement en mer Baltique. Ces navires devaient être armés de canons de 381mm et pour le Furious d’un monstrueux canon de 18 pouces (457mm).

Le Furious fût finalement transformé en porte-avions et les cinq canons furent stockés car sans emploi durant l’entre-deux-guerre.

Quand en septembre 1939 on décida de les sortir de leur sommeil, ces canons se révélèrent si usés qu’on préféra les férailler. Même chose pour les canons de 356mm qui avaient été feraillés dès 1926.

Il restait cependant deux affûts-truck qui reçurent deux canons de 356mm Mk VII identiques à ceux des King George V.

Ces deux affûts furent intégrés au régiment d’artillerie super-lourde du 4th Royal Artillery Support Group (RASG) au sein du group II, le group I disposant des pièces de 343mm et le group III de pièces de 381mm comme nous l’avons le voir maintenant.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 14 Inch Railway Gun

Calibre : 14 Inch (356mm)

Longueur du tube : 15.90m

Poids total de l’affût : 242290kg

Poids de l’obus : 721kg

Elevation : 0 à +40°

Portée maximale : 39000m

Ordnance BL 15 Inch Railway Gun

Durant la période dite de la Pax Armada, de nombreux cuirassés sont désarmés (Le Hood, les Revenge) libérant un grand nombre de canons de 381mm pardon de 15 pouces.

Ces canons vont certe pouvoir servir de réserve pour les “QE” encore en service mais le nombre permet d’envisager la mise au point de nouvelles pièces d’artillerie sur voie ferrée.

Non sans polémiques sur cet investissement, la Royal Artillery décide d’activer au sein du régiment d’artillerie super-lourde du 4th Royal Artillery Support Group (RASG) un Group III avec quatre canons de 15 pouces sur un affût-truck inspiré de ceux des 13.5 et des 14 pouces avec néanmoins des modifications liées aux améliorations techniques et technologiques.

Ces trois pièces sont mises en service en septembre 1947, déployés dans le nord de l’Angleterre pour anticiper sur un possible raid de cuirassés allemands contre la côte est de l’Angleterre. Une fois cette menace estompée, on étudie l’envoi de ces canons sur le Continent pour la grande offensive franco-britannique contre le Westwall.

Caracteristiques Techniques du Ordnance BL 15 Inch Railway Gun

Calibre : 15 Inch (381mm)

Longueur du tube : 15.90m

Poids total de l’affût : 245320kg

Poids de l’obus : 870kg

Elevation : 0 à +40°

Portée maximale : 40500m