Le Conflit (143) Europe Occidentale (108)

De violents combats au sort ineluctable

l’opération EQUINOXE est declenchée officiellement le 5 mars 1952. Naturellement la préparation à commencé quelques jours plus tôt avec des frappes aériennes sur toute la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Ces frappes ne sont guère contrées par une Luftwaffe très affaiblie et qui surtout réserve ses forces pour la défense du Vaterland et la future opération CITADELLE à quelques milliers de kilomètres plus à l’est.

Après quatre jours d’opérations aériennes, l’artillerie prend le relais, les pièces lourdes et les lance-roquettes multiples frappant les premières lignes et les arrières immédiats du front.

Alors que l’artillerie alliée allonge son tir, les troupes d’assaut engagent le combat. Les progrès des troupes françaises, belges, néerlandaises et britanniques sont évidents. L’expérience accumulée depuis bientôt deux ans fait son effet.

Les fantassins transportés dans des véhicules chenillés ou tout-chemin sont accompagnés par des canons d’assaut (qui ne sont plus côté français les improvisations du début), des sapeurs de combat, des éclaireurs pour régler les tirs de l’artillerie et de l’aviation.

Ils percent et exploitent très vite. Ils ne perdent pas de temps à tout nettoyer, laissant ce boulot aux vagues suivantes. Les allemands tentent de se rétablir sur une ligne, un front cohérent mais sont bien en peine de le faire

Dans les premiers jours c’est davantage la météo et des problèmes logistiques qui gènent les alliés, les allemands n’opposant qu’une résistance fort limitée ayant conscience qu’ils ne peuvent faire mieux.

Es-ce le début de l’offensive avec un grand O ? Hélas pour les alliés non car la résistance allemande va se raidir en tentant de tenir les villes belges, en faire autant de Festung sur lesquelles les armées alliées vont échouer.

Sans surprise cela ne va remporter qu’un succès très limité et ce pour plusieurs raisons : les limites inhérentes de la fortification, la faiblesse tant quantitative que qualitative des troupes allemandes et la supériorité aérienne et matérielle alliée.

Les canadiens qui ont leur flanc occidental couvert par la mer du Nord sont les premiers à attaquer le 5 mars 1952 et à franchir la frontière belge. Ils sont bien aidés par les marines alliées qui bombardent les côtes et les batteries côtières tout en couvrant des raids commandos pour maintenir la pression et l’incertitude dans les états-majors allemands.

Cela facilite la progression des canucks qui vont s’emparer d’Ostende le 9 mars 1952 après quatre jours de très durs combats, les allemands s’accrochant au terrain, se faisant pour ainsi dire tuer sur place. Ils vont ensuite suivre la côte avec Bruges pour objectif.

Cette ville que certains ont surnommé «La Venise du Nord» tombe aux mains des canadiens le 16 mars 1952. La ville de Ghent est prise après trois tentatives infructueuses le 20 mars 1952.

Ils tentent ensuite un coup de main en direction d’Anvers mais les allemands qui connaissent le poids et l’intérêt stratégique du grand port du nord bloquent des canadiens qui ont besoin de retrouver un deuxième souffle.

Cela pourrait passer par la relève d’unités, la 1ère Armée Canadienne (ex-Armée Canadienne en France) n’ayant comme on l’à vu pas mobilisé toutes ses forces qui ne sont guère extensibles.

Côté allemand, les unités en ligne sont bousculés. Inutile d’espérer trouver une Grande Unité constituée. Il s’agit davantage de Kampfgruppe, des groupes de combat composés de soldats encore capables de combattre autour d’une poignée de chefs charismatiques capables de tirer 150% de soldats épuisés mais qui paradoxalement semblent de plus en plus motivés en sentant le souffle du Vaterland dans leur nuque.

Le 6 mars 1952 ce sont ces «diables de français» qui attaquent sous la forme des unités de la 1ère Armée. Occupant une zone comprise entre la Lys et l’Escaut elle est idéalement placée pour s’emparer de Bruxelles même si politiquement on à fait comprendre à son commandant qu’il serait «élégant» de laisser les belges reprendre «seuls» leur capitale.

Le premier objectif des Furieux est la ville de Tournai de l’autre côté de la frontière. Si la ville en elle même est prise dès le 8 mars 1952, les allemands solidement retranchés à l’extérieur de la ville empêchent toute exploitation rapide. Il faudra un engagement maximum pour que les allemands soient obligés de se replier pour éviter un encerclement problématique et destructeur.

Une semaine plus tard le 15 mars 1952 la 1ère Armée participe à la prise de Mons en liaison avec l’Armée Belge Libre (ABL).

Rien n’empêcherait au final les français de foncer vers Bruxelles mais le politique prend le pas sur le militaire. A cela s’ajoute un nouveau raidissement allemand, l’armée allemande semblant ne pas manquer in fine de ressources pour retarder l’invasion du Vaterland.

Une nouvelle ligne fortifiée barre, balafre le territoire belge, une ligne fortifiée baptisée PARSIFAL reliant les festung d’Anvers, de Bruxelles et de Charleroi avant que le front ne suive quasiment une ligne droite en direction d’un point bien précis celui où les frontières belges françaises et luxembourgeoises se rejoignent.

En réalité les français vont décaler leur axe de progression pour couvrir le flanc de l’ABL surtout rejoindre le plus vite possible les canadiens pour s’emparer du port d’Anvers.

Le 7 mars 1952 l’Armée Belge Libre (ABL) passe à son tour à l’action. Initialement elle devait repasser en réserve mais politiquement il était incompréhensible de libérer le Benelux sans troupes originaires des pays concernés.

Les soldats belges, néerlandais et luxembourgeois sont _on le saurait à moins_ particulièrement motivé. Tout comme jadis les soldats français ils vont combattre à la maison, libérer leurs villes, leurs villages, combattre peut être sous les yeux de leurs proches. Autant de motivations de supplémentaires….. .

Les trois corps d’armée attaquent ensemble, le 1er CA belge attaque au nord, le CA néerlando-belge au centre, le 2ème CA belge attaque au sud. Les objectifs des trois corps d’armée sont Charleroi, Florennes et Philippeville.

Les combats sont très durs, aussi durs que plus au nord. Les belges, les néerlandais se heurtent à des troupes allemandes toujours motivées à l’idée de défendre l’avant-poste de protection du Vaterland.

Charleroi tombe le 19 mars 1952, Florennes le 20 mars et Philippeville le 21 mars. Les allemands peuvent se replier en bon ordre sur une ligne Anvers-Bruxelles-Namur-Dinant-Rochefort-Neuchateau-Arlon-Luxembourg.

Au sud la 1st Army (UK) attaque le 8 mars 1952 toujours dans le but de prendre de vitesse les allemands, de les bousculer, de les empêcher de se rétablir sur une ligne de front cohérente et solide.

Malheureusement les britanniques se hâtent lentement comme dirait l’empereur Auguste et si ils se montrent énergiques et agressifs, cela se double d’une lenteur qui permet aux allemands de se replier sans trop de mal.

Cette lenteur exaspérait le sergent-chef Brown. Celui n’avait pas changé, combattant toujours de manière hétérodoxe avec sa «bande». Multi-médaillé et multi-puni, le sergent Brown est tué le 12 mars 1952 dans la banlieue de Dinan lors d’un raid de reconnaissance.

Il est frappé à mort par un tireur d’élite allemand qui ne lui laisse aucune chance. «ses» hommes vont retrouver le tireur d’élite, vont l’abattre avant de ramener le corps de leur chef dans les lignes alliées. Il sera enterré près de Lille dans le caveau de la famille de sa femme.

Le front va se stabiliser pendant une quinzaine de jours jusqu’au 23 mars quand une nouvelle attaque se poursuit sur tout le front toujours dans le but de tenter de faire craquer le front et de foncer vers l’Allemagne.

La 1ère Armée Canadienne et la 1ère Armée Française passent à l’attaque le 23 mars 1952 avec Anvers pour objectif. L’objectif est moins de s’emparer de la ville que du port.

A terme il y à la volonté d’accélérer le tempo des opérations en livrant directement munitions, carburant, nourriture, pièces détachées de Grande-Bretagne vers la Belgique.

Les allemands savent que la perte d’Anvers sera non seulement symboliquement problématique mais surtout ouvrirait la porte à une offensive aux Pays-Bas.

Le plan allié est très «allemand» puisqu’il s’agit de percer au nord et au sud du périmètre de la Festung Anvers et d’encercler un maximum de troupes en se rabattant à l’est du grand port belge.

Les combats sont violents, les allemands tentent d’user les pointes canadiennes et françaises pour ainsi gagner le temps nécessaire aux troupes bloquées à Anvers d’échapper à l’encerclement.

En réalité cette tactique n’aura qu’un impact limité car les alliés vont bombarder massivement le port belge (peut être en contradiction avec l’objectif de s’en servir de hub logistique) par l’aviation et la marine, rendant les déplacements fort aléatoires.

Après une semaine de rudes combats, canucks et furieux font leur jonction à 15km à l’est d’Anvers mais le kessel (chaudron) est fort peu garni. On trouve surtout des blessés et des hommes des services fort peu d’unités combattantes qui ont réussi à s’échapper du centre-ville mais pour souvent être détruits ou faits prisonniers par les alliés.

Le 24 mars 1952 les troupes belgo-néerlandaises de l’Armée Belge Libre repassent à l’assaut avec un objectif de taille : rien de moins que la capitale belge Bruxelles. Les alliés veulent profiter de l’attaque sur Anvers pour reprendre la ville et si possible mettre le roi Léopold III à l’abri.

Très vite ce dernier objectif politique devient sans objet. La Résistance Flamande informe les alliés que le roi à été enmené de force en Bavière en janvier 1952. Que cette information ne soit pas parvenu aux alliés est étonnante.

On apprendra après guerre que l’agent infiltré dans l’entourage du quatrième roi des belges avait été retourné par les allemands et transmettait des informations erronées aux alliées mais suffisamment crédibles pour que cela ne perturbe pas les SR alliés. Ce fiasco fit tomber quelques têtes au sein des services de renseignement.

Il faudra attendre janvier 1954 pour que le roi des belges soit libéré suite à une audacieuse opération commando menée par les français, les américains et les belges, opération qui fera l’objet d’un film dans les années soixante, un film appelé Quand les Aigles attaquent même si ce film sera polémique en Belgique, les habitants d’Outre-Quievrain trouvant que les français et les américains s’attribuaient le beau rôle alors que les belges ont joué un rôle majeur dans l’opération.

Si l’objectif politique est devenu nul et non avenu, en revanche sur le plan militaire il y à de quoi faire car la prise de la ville permettrait aux alliés d’empêcher les allemands de se replier d’Anvers en cas d’échec de l’encerclement du port belge.

Les troupes belges connaissent cependant des ratés. Un problème de coordination entre aviation, artillerie et troupes au sol provoquent dans certains secteurs plus de tirs amis que de tirs contre l’ennemi. Il faut quelques heures pour régler ces problèmes et permettre aux belgo-néerlandais de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Je n’oublie naturellement pas les luxembourgeois rattachés à la 3ème division d’infanterie belge. Les hommes du GVL (Groupement des Volontaires Luxembourgeois) sont particulièrement motivés, frustrés qu’ils ont été par plusieurs mois à assurer la protection de l’état-major de l’ABL.

L’axe de progression belge surprend les allemands. Alors que l’état-major teuton attendait une attaque directe sur Bruxelles, l’état-major belgo-néerlandais attaque à l’ouest de Namur avec un axe faisant croire à un assaut direct sur Liège ce qui aurait été catastrophique pour l’ensemble du dispositif allemand.

En réalité les belges ne sont pas aussi ambitieux. De plus ils ne veulent pas empiéter dans la zone de responsabilité de la 1ère Armée britannique. Une fois le front percé, ils vont rabattre vers l’ouest pour envelopper la capitale et faire leur jonction avec les français.

Les combats sont rudes, violents, impitoyables. Les allemands rendent coup pour coup mais faiblissent très vite devant la puissance des armées belgo-néerlandaises.

Le 30 mars 1952, la 1ère Armée Française et l’Armée Belge Libre font leur jonction à Louvain à 30km à l’est de Bruxelles emprisonnant près de 17000 soldats allemands mais encore fort peu de troupes combattantes. Il s’agit souvent de blessés, de malades ou d’hommes appartenant à des unités d’appui et de soutien.

En clair les alliés marquent des points mais sont incapables d’infliger un K.O définitif à l’armée allemande. Certes le temps comme depuis longtemps jouait en faveur des alliés mais cette incapacité à porter un coup fatal aux «fridolins» exaspérait le haut commandement allié et le «Général Tornade» n’était pas le moins véhément.

Début avril 1952, le front suit grosso modo une ligne Hassel-Liège-Bastone avant de traverser le duché du Luxembourg, Luxembourgville étant libérée le 30 mars 1952.

Les alliés décident alors de réorganiser totalement leur dispositif ce qui impose une pause opérationnelle majeure, reportant de plusieurs mois la libération des Pays-Bas au grand dam du gouvernement néerlandais en exil. Pour les allemands c’est une «divine surprise» ce qui permet aux plus optimistes de rêver à une improbable contre-attaque voir même à une victoire !

Ce dispositif impose de sérieux transferts de troupes, une option qui est loin de faire l’unanimité tant cela rend les alliés vulnérables à une action allemande. Le général Villeneuve à semble-t-il hésité avant de s’incliner devant des pressions politiques.

Cette réorganisation à également lieu en prévision d’une future Campagne d’Allemagne. En clair les britanniques et les canadiens doivent occuper le nord du front, les français et les belgo-néerlandais le centre, les américains le sud. Les dénominations changent également avec au nord le 21st Army Group regroupant canadiens et britanniques, le Groupe d’Armées Françaises du Rhin (GAF-R) regroupant plusieurs armées françaises et l’armée belgo-néerlandaise et enfin au sud le First US Armies Group regroupant les 3ème et 7ème Armées américaines.

Pour éviter que les allemands ne profitent de ces mouvements pour lancer quelques opérations, l’artillerie et l’aviation alliées vont se charger de faire baisser la tête aux troupes teutonnes.

A cela s’ajoute des opérations commandos mais l’idée de mener une grande opération aéroportée comparable à ARCHANGE est abandonnée, le haut-commandement allié préférant conserver ces unités d’élite pour un futur franchissement du Rhin.

En dépit de l’expérience des état-major, déplacer des divisions et leurs éléments associés sur plusieurs centaines de kilomètres ne s’improvise surtout sur un territoire dévasté par les combats et les sabotages. Autant dire que les logisticiens, les tringlots et les sapeurs ne manquent pas de travail.

Il faut remettre en état les routes, les voies ferrées, construire ou reconstruire des ponts, aménager des dépôts, organiser la circulation des troupes pour éviter les embouteillages entre les différentes unités.

Il va falloir plusieurs semaines pour que les alliés parviennent à se réorganiser et être prêts à repasser à l’action.

Les alliés sont prêts à repasser à l’action à la fin du mois d’août. Que vont-ils faire ? Une attaque massive et majeure ? Une série d’assaut localisés pour ébranler le front et profiter de la moindre opportunité ?

Finalement ce sera un peu des deux. En attendant de se lancer dans une offensive majeure pour franchir le Rhin et débouler en Allemagne, le général Villeneuve va multiplier les attaques localisées pour notamment libérer les Pays-Bas ou du moins la partie située à l’ouest du Rhin.

Cette offensive est lancée le 8 septembre 1952. Nom de code MARKET. Les canadiens et les britanniques bousculent des unités allemandes démotivées et n’ont guère envie de mourir pour Rotterdam, Amsterdam ou Utrecht.

Les villes tombent les unes après les autres. Les combats ne sont cependant pas des promenades de santé, certaines unités allemandes contre-attaquent voir se font tuer sur place. Autant dire que si les canadiens et les britanniques pensaient les allemands à l’agonie, ils ont du être durablement affaiblis.

Hélas pour les néerlandais, les alliés sont dans l’incapacité de franchir le Rhin aux Pays-Bas, des villes comme Amsterdam et même Rotterdam sont encore hors de portée mais sont copieusement bombardées par les aviations alliées au grand dam des populations civiles néerlandaises.

Pour ménager une logistique qui n’est pas inépuisable, le général Villeneuve attend le 17 septembre 1952 pour lancer l’opération GARDEN/JARDIN, une opération engageant le Groupe d’Armées Française du Rhin qui aligne quatre des six armées françaises disponibles et actives en l’occurence pour cette opération, la 2ème, la 3ème, la 6ème et la 8ème, laissant l’Armée Belge Libre (ABL) ainsi que les 1ère et 4ème Armées en réserve pour régénération, rééquipement et repos des corps et des esprits.

Ce sont donc les français qui libèrent la ville de Liège qui tombe aux mains des alliés le 19 septembre 1952 même si il faudra attendre trois jours de plus pour que la ville soit pleinement sécurisée, des éléments allemands isolés continuant de tirailler, attaquant moins les unités de première ligne que les services et les unités de soutien logistique.

La Belgique est totalement libérée à la fin du mois de septembre 1952 y compris la région de Maastricht que les allemands évacuent après avoir pratiqué la politique de la terre brûlée.

Quand se termine l’année 1952 la situation des alliés est prometteuse. La Belgique est entièrement libéré tout comme le Luxembourg. En revanche les Pays-Bas ne sont que partiellement libérés.

Des arpents du Vaterland sont occupés par les alliés qui parviennent à border en partie le Rhin, se préparant à un défi de taille : franchir ce fleuve mythique pour les allemands et porter la guerre au cœur du territoire allemand et ainsi ne pas commettre la même erreur qu’en 1918.

Le Conflit (65) Europe Occidentale (31)

La Campagne de Belgique (4) : D’une ville à l’autre mais jusqu’à quand ?

Le 19 mai 1949 le haut-commandement belge ordonne aux unités encore engagées sur la frontière de se replier sur la ligne KW où les troupes françaises et anglaises les attendent pour affronter des troupes allemandes qui sont déjà passablement fatiguées.

La place Forte de Liège tiens encore et reçoit l’ordre de tenir le plus longtemps possible avant de déposer les armes. On pense que les vieilles forteresses liégeoises vont tenir jusqu’au 21 mais mais en réalité la position va tenir jusqu’au 25 mai ! Pas étonnant que les allemands aient rendu les honneurs militaires aux survivants d’un siège de quinze jours.

Devant réduire la place forte de Liège, les allemands entre le 19 et le 23 mai 1949 se sont montrés assez timides se contentant de tater le dispositif allié avec des reconnaissances, des coups de main, le tout couvert par l’artillerie et l’aviation. De son côté les alliés ripostent avec les mêmes moyens.

Le 23 mai 1949 les allemands décident d’en finir avec Liège. Un ultime assaut est mené le 24 mai par la 47.InfanterieDivision appuyée par l’aviation, l’artillerie et un détachement blindé fournit par la 11.PanzerDivision qui finit par l’emporter. Les belges acceptent de se rendre en échange des honneurs militaires. Les allemands acceptent et donc la place forte de Liège se rend le 25 mai dans la matinée.

Les allemands ont réorganisé leur dispositif pour reprendre leur avancée même si la 18ème Armée est encore bloquée par les ultimes combats de la Campagne des Pays-Bas. 

Les alliés ont fait de même notamment les belges qui ont perdu des effectifs importants, certaines divisions littéralement exsangues étant dissoutes pour remplumer les divisions disposant encore d’une certaine capacité de combat.

Au moment où la phase dite intérieure de la Campagne de Belgique (1949) va commencer il semble capital de rappeler l’organisation du dispositif allié le long de la ligne KW.

Avant de le détailler, il faut rappeler l’état de l’armée belge qui à particulièrement souffert des premiers combats, subissant le choc initial avant que les alliés n’interviennent en force dans les plaines belges.

Sur les vingt-deux divisions disponibles le 10 mai 1949, il ne reste plus le 25 mai 1949 que neuf divisions :

-Les 2ème et 7ème DI ont fusionné pour former une Division Belge de Marche au sein du 1er Corps d’Armée franco-belge.

-12ème DI

-5ème DI 

-6ème DI

-13ème DI

-14ème DI

-18ème DI

-Division de Marche de Cavalerie

-1ère Division de Chasseurs Ardennais.

Comme vous pouvez le constater un certain nombre de divisions belges ont été détruites, d’autres dissoutes pour remplumer des divisions moins entamées.

C’est ainsi que la 3ème DI à été totalement détruite tout comme la 4ème, la 9ème, la 11ème, la 16ème et la 17ème, la 18ème. Les survivants de ces divisions ont été expédiés à l’arrière du front, les plus combatifs étant affectés aux divisions restantes, les autres plus ou moins blessés retrouvant la France avec des recrues pour former les nouvelles divisions avec lesquelles Bruxelles compte bien participer à la future contre-offensive.

D’autres divisions ont été dissoutes pour remplumer les divisions survivantes. C’est par exemple le cas de la 15ème DI dont la dissolution à permis de regonfler les effectifs de la 12ème DI, de la 10ème DI dont la dissolution permet de renforcer la 5ème DI. alors que les chasseurs ardennais repliés en France ont maintenu une seule division, la 1ère division de chasseurs ardennais.

Le dispositif allié devait être à l’origine simple avec les belges au nord, les français et les anglais plus au sud mais pour conserver un front solide le général Villeneuve décide d’insérer les unités belges entre des unités françaises et britanniques. Pour faire passer la pillule d’une éventuelle défiance, les divisions belges restent au sein de corps d’armée belge.

C’est ainsi que la 5ème et la 12ème DI forment un 2ème Corps d’Armée, la 6ème et la 13ème DI forment un 3ème Corps d’Armée, la 14ème et la 18ème DI un 4ème Corps d’Armée, la Division de Marche de Cavalerie étant placée en réserve stratégique (sic).

Quand les allemands repassent à l’offensive, les alliés ont disposé leurs forces de la manière suivante du nord au sud.

NdA pour éviter d’alourdir le récit je vais uniquement parler des unités de première ligne, renvoyant aux passages ci-dessus pour le détail de l’organisation des différentes armées et des différents corps d’armée.

-1er Corps d’Armée franco-belge : couvrant la ville d’Anvers et devant en théorie tendre la main aux ultimes unités néerlandaises qui résistaient encore dans le sud du pays.

Commandé par les belges malgré son nom, Il comprend la 1ère division d’infanterie belge, la Division Belge de Marche issue de la fusion des 2ème et 7ème DI et la 68ème DI française qui à retrouvé son 59ème GRDI qui constitue le «poing blindé» du corps d’armée.

-1er Corps d’Armée (FRA) : placé sous les ordres de la 7ème Armée, il comprend la 25ème DIM et la 4ème DI, la 21ème DI étant placée en réserve d’armée mais son engagement va être probablement très rapide.

-18ème Corps d’Armée (FRA) : lui aussi placé sous les ordres de la 7ème Armée, il comprend la 9ème DIM et la 60ème DI.

-2ème Corps d’Armée (BEL) : 5ème et 12ème DI

-1st British Corps : (1st Infantry Division, 1st Canadian Infantry Division, 44th Home Counties Division)

-2nd British Corps : (2nd Infantry Division 3rd Infantry Division 48th «South Middland»)

-3rd British Corps : (4th Infantry Division 6th Infantry Division 50th Northumberland Division)

-1st British Armoured Corps : (1st Armoured Division [UK] et 2nd British Armoured Division [UK]) placée en réserve stratégique

-2ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère Armée il comprend la 1ère DIM et la 2ème DINA

-19ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère Armée il comprend la 15ème DIM et la 1ère Division Marocaine)

-20ème Corps d’Armée (FRA) : dépendant de la 1ère armée, il est d’ailleurs placé en réserve d’armée avec la 12ème DIM et la 5ème DINA.

-3ème Corps d’Armée (BEL) : 6ème et 13ème DI

-4ème Corps d’Armée (BEL) : 14ème et 18ème DI

-La Division de Cavalerie de Marche est placée en réserve stratégique

Le dispositif allié se poursuit comme on l’à vu en France avec la 9ème Armée qui à replié ses éléments engagés dans les Ardennes sur la frontière franco-belge, attendant les allemands de pied ferme avec la 2ème Armée.

De leur côté les allemands ont aussi réorganisé leur dispositif en mettant en ligne des divisions levées quelques moins plus tôt et qui sont montés en puissance en attendant de relever les unité ayant mené le premier assaut.

Pour des raisons de compréhension je vais également parler de la 18.Armee engagée aux Pays-Bas et qui ne va pénétrer en Belgique que le 1er juin 1949. Cela nous donne le panorama suivant :

Heeresgruppe A :

18.Armee

-La 18ème armée dispose toujours de la 1. Pionere-Brigade (1ère brigade de pionniers), d’une Flak-Brigade (canons de 20, 37 et 88mm) et d’un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung).

-1. ArmeeKorps : maintenu aux Pays-Bas pour défendre le pays au cas où les alliés débarqueraient au pays. Il comprend un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée (36 pièces de 150mm en théorie, 32 en réalité), un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend les 1.InfanterieDivision et 32.InfanterieDivision, la 2. InfanterieDivision étant mise au repos et considérée comme non-opérationnelle pour un temps.

-4.ArmeeKorps (4.AK) : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 7. LeichteDivision et la 10.InfanterieDivision associées à la 261.InfanterieDivision qui remplace la 28.InfanterieDivision elle aussi mise au repos.

-5.ArmeeKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Ce corps d’armée comprend la 6.InfanterieDivision, la 26.InfanterieDivision et la 263.InfanterieDivision. La 5. Fliegerdivision est mis au repos pour reconstitution et préparation d’un futur engagement.

-1. PanzerKorps : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée disposant de 36 canons de 150mm, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung) disposant d’autos blindées 8×8 et de chars légers de reconnaissance Panzer II Ausf L.

Les trois divisions blindées sont toujours là ayant moins souffert que les unités d’infanterie toujours en première ligne. Les 2. 6. et 7. Panzerdivisionen se préparent à opérer en Belgique en soutien de leurs homologues déjà engagées depuis le 10 mai.

5.Armee

Réserve d’armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung) et la 264. InfanterieDivision

-6. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-12ème division d’infanterie (12.ID InfanterieDivision)

-13ème division d’infanterie (13.ID InfanterieDivision)

-1. S.S Division «Leibstandarte Adolf Hitler»

-7. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-30ème division d’infanterie (30. InfanterieDivision)

-2. S.S Division «Deutschland»

262.InfanterieDivision

-27.InfanterieDivision mise au repos

12.Armee

-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung)

1.S.S ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-4. S.S Division «Der Fuhrer»

-1. S.S Panzerdivision

-18. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-51. InfanterieDivision

-53. InfanterieDivision

-55. InfanterieDivision mise au repos remplacée par la 266.ID

-19. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-57.InfanterieDivision

-59. InfanterieDivision

-61. InfanterieDivision mise au repos remplacée par la 268.ID

HeeresGruppe B

4.Armee

-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 265. et 267 InfanterieDivision.

-9. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-15.InfanterieDivision

-17.InfanterieDivision

-19.InfanterieDivision

-11. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-16.InfanterieDivision

-18.InfanterieDivision

-29.InfanterieDivision

-3. Panzerkorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-4ème division blindée (4. Panzerdivision) (Panzer V Panther + un bataillon de chars Tigre)

-9ème division blindée (9. Panzerdivision) (Panzer III et IV + un bataillon de chars Tigre)

-11ème division blindée (11. Panzerdivision) (Panzer III et IV + bataillon de chars Tigre)

6.Armee

-Réserve d’armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 269. et 271 InfanterieDivision.


-12. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-33. InfanterieDivision)

-37. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 269.ID

-3ème division S.S «Germania»

-13.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-39. InfanterieDivision

-41. InfanterieDivision

-43. InfanterieDivision

-14. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-45. InfanterieDivision)

-47. InfanterieDivision

-49. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 271.ID

8.Armee

-Réserve d’Armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 270. et 272 InfanterieDivision.

20.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-63. InfanterieDivision

-65. InfanterieDivision

-67. InfanterieDivision mise au repos et remplacée par la 270.ID

21.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-54. InfanterieDivision

-56. InfanterieDivision

-5ème division S.S «Totenkopf» mise au repos et remplacée par la 272.InfanterieDivision

22.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-58. InfanterieDivision

-60. InfanterieDivision

-62. InfanterieDivision

HeeresGruppe C

1.Armee

-Réserve d’Armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 273. et 275 InfanterieDivision.

-23. ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-64. InfanterieDivision

-6ème division S.S «S.S Polizei»

-66. InfanterieDivision

-2.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-68.InfanterieDivision

-11ème division blindée S.S «Hitler Jugend» (11.PanzerDivision S.S «Hitler Jugend») (Panzer IV)

-69. InfanterieDivision

-3.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-7. S.S Division «Das Reich»

-70. InfanterieDivision

-72. InfanterieDivision

7.Armee

-Réserve d’Armée : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 274. et 276 InfanterieDivision.

-15.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-34. InfanterieDivision

-36. InfanterieDivision

-38. InfanterieDivision

-16.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-40. InfanterieDivision

-42. InfanterieDivision

-44. InfanterieDivision

-17.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-46. InfanterieDivision

-48. InfanterieDivision

-50. InfanterieDivision

9.Armee

-Réserve d’Armées : une Flak-Brigade, un bataillon de lance-roquettes multiples (Wurfgranate Abteilung), deux divisions d’infanterie en cours de montée en puissance, les 277. et 278 InfanterieDivision.

-4.Panzerkorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-8ème division blindée (8. Panzerdivision) (Panzer V Panther + un bataillon de chars lourds Tigre)

-10ème division blindée (10. Panzerdivision) (Panzer III et IV + deux bataillons de chars lourds Tigre)

-8ème division S.S «Nordland»

-8.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-71. InfanterieDivision

-73. InfanterieDivision

-75. InfanterieDivision

-10.ArmeeKorps : Unités d’appui et de soutien : un régiment d’artillerie lourde de corps d’armée, un bataillon du génie, un bataillon de soutien logistique, un bataillon de reconnaissance de corps d’armée (Aufklärung Abteilung)

-72. InfanterieDivision

-74. InfanterieDivision

-76. InfanterieDivision

La chute de Liège libère des troupes et des moyens d’appui permettant aux allemands de jeter tout leur poids dans la balance.

Le 30 mai 1949 la ville de Genk dans le Limbourg tombe après une résistance héroïque qui hélas à laissé moins de traces historiques et historiographiques que la chute de Liège. La ville est détruite à 95 % et la reconstruction prendra dix ans (1954-1964) !

Deux jours plus tard le 1er juin 1949 la 18.Armee libérée par la fin des combats aux Pays-Bas (moins un corps d’armée destiné à occuper et défendre feu les Provinces Unies) est engagée en Belgique avec pour objectif la ville et le port d’Anvers défendu par le 1er Corps d’Armée Franco-Belge.

Les combats sont extrêmement violents entre franco-belges et allemands. La ville est assez endommagée mais le port va être littéralement ravagé par les bombardements et les sabotages.

Les alliés découvrent l’horreur de la guerre en milieu urbain, une guerre appelée ratkrieg (guerre des rats) par les allemands.

Le grand port flamand tombe dans la soirée du 3 juin 1949. Les installations portuaires sont ravagées rendant improbable leur réutilisation à court terme si jamais bien entendu les allemands en avait l’intention. Les troupes alliées parviennent à évacuer vers la Grande-Bretagne même si une bonne partie du matériel motorisé doit être laissé sur place faute de navires capables de les récupérer.

Le lendemain 4 juin 1949 le gouvernement prend la décision de se replier sur Ostende alors que les troupes allemandes s’approchent de la capitale belge. Après quelques hésitations, Léopold III décide de rester à Bruxelles pour partager les souffrances de son peuple.

Bruxelles tombe le 6 juin 1949 après de violents combats, les alliés n’ayant pas laissé leur part aux chiens. Les allemands sont cependant trop nombreux pour permettre aux alliés de tenir. Certes la France aurait pu engager sa réserve stratégique mais le général Villeneuve refuse pour «ne pas mettre ses œufs dans le même panier» ce qui aurait froissé certains politiciens belges qui estimaient que leur pays était sacrifié par son grand voisin méridional.

Informé de ces bruits le «Général Tornade» aurait dit à ses proches «Si ces bons messieurs veulent se battre je peux leur fournir un uniforme, un casque et un fusil et on verra si ils sont meilleurs que nos soldats qui sont morts sur le sol belge».

Ces petites tensions au niveau politico-militaire disparaissent quasiment au niveau opérationnel où une vraie fraternité d’armes est née entre soldats belges, français et britanniques.

Les alliés résistent le plus longtemps possible pour couvrir les destructions destinés à géner les allemands dans leur avancée. Le repli se fait en bon ordre, l’infanterie décrochant couvert par le 2ème Corps de Cavalerie (3ème et 7ème DLM), par le 1er Corps Blindé britannique et par la Division de Marche de Cavalerie belge même les moyens de cette division «pétrole-picotin» sont plus limités que ceux de ses consoeurs alliées.

Après la chute d’Anvers les allemands auraient pu continuer vers le sud, longer la côte, remporter une nouvelle course à la mer et ainsi isoler une partie des forces alliées qui auraient été pris entre deux feux.

Au grand soulagement des alliés les allemands décident de basculer le centre de gravité de leur offensive vers le sud pour sécuriser la frontière et empêcher par exemple les alliés de contre-attaquer depuis le nord de la France.

Cela montre ici les limites de la machine de guerre allemande que la propagande présentait comme implacable : la logistique grande sacrifiée de la pensée militaire d’outre-Rhin est incapable de fournir suffisamment de carburant, d’armes, de munitions, de vivres, est incapable de réparer suffisamment de véhicules, d’évacuer rapidement les blessés pour permettre aux deux Heeresgruppe d’attaquer en même temps.

Il faut dire que les alliés tout en combattant ont saboté avec soin ponts, routes, voies de chemin de fer, transformant certains coins de Belgique en désert. Certes ce n’était pas aussi dévasté que plus tard l’URSS mais c’était quelque chose d’assez ahurissant.

Cela me permet de faire un petit encart sur les tactiques utilisées par les alliés pour freiner et contenir les allemands.

Cela se résume en deux mots «séparer et éliminer». Le dispositif allié est dans la mesure du possible organisé en profondeur pour éviter qu’une percée ne soit trop facilement exploitable par l’ennemi.

Pour cela le terrain est mis à contribution, le moindre village, la moindre ferme devient une mini-forteresse tenue par l’infanterie (généralement par un bataillon mais c’est parfois moins) disposant de mortiers, de mitrailleuses, de canons antichars à profusion avec hélas un manque criant de mines et de pièges explosifs.

Ces herissons sont couverts en arrière par des canons antichars tractés ou portés, l’infanterie devant laisser passer les chars ou les canons d’assaut pour traiter les panzergrenadiers, laissant aux canons antichars et à l’artillerie le soin de détruire tout ce qui roulait.

Les unités motomécaniques se tiennent à l’arrière prêts à contre-attaquer si la percée locale s’entendait jusqu’à menacer la structure du front. Si l’obsession du «front continu» est un peu passée de mode nous ne sommes pas à l’époque du «combat lacunaire» loin de là même sans oublier qu’un soldat sauf rares exceptions n’est pas vraiment à l’aise face à l’idée de combattre avec un ennemi pouvant se trouver devant, derrière et sur ses côtés.

En ce qui concerne l’aviation la chasse tente de couvrir les positions alliées contre les bombardiers allemands alors que les avions d’assaut, les bombardiers horizontaux et les bombardiers en piqué alliés vont tenter de mener des frappes d’interdiction loin du front, laissant à l’artillerie le soin de traiter les premières lignes. Bien entendu comme d’habitude cette séparation n’est pas aussi nette sur le terrain.

Les allemands vont donc avancer mais la note du Boucher va être chaque jour un peu plus lourde au point qu’au pays on va étaler l’annonce des pertes pour ne pas affoler la population. Néanmoins les SR allemands constateront à l’été et à l’automne 1949 un fléchissement du moral devant les pertes et la dureté des combats. Si la censure veillait en Allemagne, certains allemands pouvaient s’informer via notamment l’écoute à leurs risques et périls de radios étrangères voir la lecture de tracts largués sur le Vaterland entre deux bombardements.

Les villes du sud tombent les unes après les autres toujours après de violents combats. Namur tombe le 12 juin, Mons le 14, Charleroi le 16, Tournai le 17, Mouscron le 18 et enfin Gand le 19 juin 1949. Le jour de la prise de Mouscron les allemands ont enfin pénétré en France mais se heurtent à des troupes fatiguées mais motivées, troupes bien aidées par l’arrivée de troupes de la Réserve Stratégique.

Ce n’est donc qu’une question de temps avant que la Belgique ne soit entièrement occupée par les allemands.

Le 25 juin 1949 la ville de Bruges succombe après quelques combats, davantage des combats retardateurs qu’une volonté farouche de défendre la ville, défense assurée par les troupes belges associées à quelques troupes britanniques et quelques troupes françaises en l’occurrence respectivement la 5ème DI belge (ou plutôt ce qu’il en reste), la 4ème DI française et la 48th South Middland Division.

Ces unités parviennent à se replier sur la côte pour être évacuées en direction des îles britanniques avant de repasser rapidement sur le continent pour reprendre le combat du moins sur le papier puisqu’en pratique ces unités vont avoir plusieurs semaines pour être à nouveau opérationnelles.


Le 27 juin 1949 la Poche d’Ostende (triangle Ostende/Dunkerque/Ypres grosso modo) tombe ce qui marque la fin de la Campagne de Belgique mais pas la fin de la guerre pour la Belgique puisqu’un gouvernement en exil va continuer la lutte depuis Caen, menant une restructuration profonde de ses forces armées avant de retourner au combat. Ce sont les prémices de l’Armée Belge Libre (ABL).